Le compte est bon

mai 1, 2008 on 2:23 | In Best of, Incongruités, International | Commentaires fermés

Z comme Zimbabwe. La dernière lettre de l’alphabet pour un pays qui arrive tragiquement dernier dans un certain nombre de domaines. Dernier en matière d’inflation, avec 100.000% par an. Dernier en matière d’emplois avec seulement 25% de la population qui en a un. Dernier en matière d’autosuffisance alimentaire, avec 40% de la population dépendante de l’aide internationale, un comble pour un pays qui était le grenier de l’Afrique australe il n’y a pas si longtemps.

Il n’y a pas si longtemps, c’était il y a 28 ans, c’est à dire avant que le chef de l’Etat ne s’appelle Robert Mugabe, l’homme qui, au nom de sa lutte contre l’apartheid en Rhodésie a totalement ruiné son pays. Et qui est un terrifiant contre-exemple de tout ce qu’un chef d’Etat devrait être. A tel point qu’on en viendrait presque à regretter certains aspects du régime d’apartheid qui précédait. C’est dire.

La situation va-t-elle changer? Les dernières élections législatives ont donné la victoire à l’opposition du MDC malgré les actions grossièrement anti-démocratiques du Zanu-PF, le parti de Mugabe. Qu’à cela ne tienne, ledit Zanu-PF demande qu’on recompte les voix dans 23 circonscriptions, ce qui n’est au yeux de tous, opposition zimbabwéenne comme opinion internationale, qu’une tentative à peine déguisée de renverser le résultat des élections par des manipulations à grande échelle du contenu d’urnes entre les seules mains du Zanu-PF. Entre-temps, on ne compte plus les manœuvres d’intimidation, les descentes de police dans les locaux de l’opposition, les menaces, les brutalités les blessés, les citoyens mis en fuite pour avoir « mal voté ».

Demander qu’on recompte n’est pas, en soi scandaleux. Les Américains l’ont bien fait dans l’Etat de Floride en 2000 pour l’élection présidentielle très controversée qui a vu la victoire de George Bush sur Al Gore. Simplement, recompter, c’est admettre qu’on n’a peut-être pas très bien su compter la première fois.

Là où cela devient curieux, c’est que la commission électorale du Zimbabwe a déclaré que les résultats, après recomptage, sont intégralement maintenus. Ce qui veut dire que le Zanu-PF a bel et bien, cette fois-ci, perdu la majorité au Parlement.

On ne peut que constater que, si l’on part du principe qu’il faut recompter quand on n’a pas su compter, au Zimbabwe, on n’a pas su recompter non plus. En tout cas, du point de Mugabe, qui jusqu’ici, était le seul point de vue qui comptait.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En même temps que les élections législatives ont eu lieu des élections présidentielles, où s’affrontaient Mugabe lui-même, Tsvangirai, le leader de l’opposition, et un dissident du Zanu-PF. Et là, depuis 6 semaines que les élections ont eu lieu, ce qui a pourtant suffi à un comptage et un recomptage pour les législatives, aucun résultat n’a été publié, comme si on n’avait pas su compter du tout. De toute façon, personne ne compte que Mugabe accepte le résultat des urnes, ni qu’il s’en aille paisiblement.

Pendant ce temps-là, la communauté internationale, si active sur le Tibet, est en service minimum: bonnes paroles à mots comptés. Parce qu’il n’y a rien, au Zimbabwe, hormis la misère et la dictature, ce qui en fait un pays qui ne compte pas.

Zimbabwe

L’horreur de toutes les couleurs, ou la fin du règne de la mauvaise conscience

avril 18, 2008 on 1:19 | In Best of, Elections municipales 2008, Europe, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

La révulsion que soulève la répression exercée au Tibet a ceci de nouveau que ce n’est pas, comme toujours, le schéma classique d’un pays riche et blanc oppressant un pays pauvre et non-blanc

Cette fois-ci, peut-être pour le première fois, c’est un pays asiatique et pas encore riche qui est la cible de la réprobation mondiale. Car, ne nous y trompons pas, si la Chine impressionne par ses prouesses industrielles et sa croissance endiablée, elle est encore très loin d’être un pays riche en termes de revenu par habitant. Rappelons que 80% de sa population est encore agricole.

Et, historiquement, la Chine a 2 « atouts » historiques majeurs qui eussent du l’empêcher d’être trop critiquée: elle a été la victime de pays plus forts qu’elle (les occidentaux et leur politique des canonnières, imposant des traités inégaux au vieil empire, les japonais commettant des atrocités comme le « sac de Nankin », qui fit 250.000 morts civiles, pendant la seconde guerre mondiale), et elle est un pays de gauche, gouverné par un parti communiste.

La mauvaise conscience occidentale, notamment envers tout ce qui a des relents de crimes colonialistes qu’ils ont commis, et la supériorité morale que s’auto-attribuent les régimes de gauche ont longtemps fonctionné comme autant d’excuses « en blanc » décernées aux pays qui se conduisaient mal. Comme ces pays avaient été mal traités, il était excusable qu’ils se conduisent mal à leur tour. Cela semble périmé avec la Chine. peut-être leur réussite est-elle trop voyante pour leur chercher des excuses…

Il reste cependant un dernier tabou à lever: que des Blancs puissent librement condamner des Noirs sans que leur mauvaise conscience leur revienne et leur soit renvoyée en pleine figure. Et évidemment que des Noirs se condamnent sans référence immédiate à la colonisation.

Il y aurait pourtant un très bon sujet d’indignation internationale: le Zimbabwe. Voilà un pays anciennement riche qui a atteint 100.000% d’inflation. Un pays où moins d’un quart de la population « active » a encore un emploi. Un pays où les résultats de l’élection présidentielle du mois dernier n’ont pas été publiés, tant il est devenu clair que le président sortant, le vieux Robert Mugabe, ne les a pas gagnées, même avec les méthodes (monopole de l’information, intimidation et interdiction de l’opposition, manipulation des résultats) qui lui ont permis de s’afficher vainqueur des élections précédentes).

Il se trouve que c’est l’Afrique du Sud, pays « frère » en apartheid, dont le président Mbeki est le « médiateur » chargé depuis des années de trouver des solutions à l’impasse sanglante et affamée du Zimbabwe. Or Mbeki n’arrive pas à critiquer le pays frère, le poids de l’histoire servant, ici encore de mot d’excuse.

Un exemple: alors que le Zimbabwe meurt de faim (15% des Zimbabwéens ont du s’exiler dans les pays voisins, faute de trouver à manger chez eux, malgré l’aide internationale massive qui fait vivre 40% de la population), un navire chinois (tiens, encore eux!), le An Yue Jiang, a abordé au port sud-africain de Durban, avec un chargement d’armements pour le Zimbabwe.

De nombreux pays, au niveau gouvernemental, demandent à l’Afrique du Sud de ne pas laisser passer sur son sol ces armes chinoises, destinées à une armée qui réprime ses propres citoyens avec une extrême violence. Et l’Afrique du Sud répond « qu’elle ne peut rien faire » pour s’y opposer…

Ce qui rend la juxtaposition intéressante entre la Chine et l’Afrique du Sud, c’est que, après les Jeux Olympiques de Beijing en 2008, le prochain évènement sportif mondial sera la Coupe du Monde de football de 2010. Et elle se tiendra en Afrique du Sud

A quand un appel au boycott de l’Afrique du Sud pour protester contre leur politique vis-à-vis du Zimbabwe?

Ah, non, j’oubliais. Nous aurions trop mauvaise conscience…

Mugabe et Mbeki

Berlusconi est-il un Rigoletto?

avril 17, 2008 on 4:07 | In Best of, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Record battu! La France pensait avoir eu avec Jacques Chirac le Président qui avait établi un record indépassable en matière de promesses non tenues. Ce qui avait surpassé (de peu, il faut le dire) François Mitterrand, qui avait été élu sur 110 propositions de gauche avant de devenir le président de la rigueur.

Oui, mais ça, c’est la France. Avant de violer leurs promesses, les hommes politiques respectent un délai de décence, même s’il est réduit à quelques mois, voire quelques semaines. En Italie, on respecte ses promesses, mais pas forcément plus de quelques heures.

Car, élu lundi, Silvio Berlusconi a dès mercredi indiqué qu’il était prêt à voir Air France-KLM acheter Alitalia, alors que, pendant la campagne électorale, il refusait mordicus cette idée, affirmant qu’il y avait des dizaines de chefs d’entreprises italiens décidés à investir pour préserver « l’italianité » de la compagnie aérienne nationale

En France, un homme qui retournerait sa veste aussi vite et avec aussi peu de vergogne , qui, soit dit en passant, est un mot italien, qui à l’origine veut dire « honte » serait indiscutablement qualifié de « rigolo ». Mot, lui aussi d’origine italienne qui ne fait pas référence à sa capacité d’amuseur, mais montre qu’on ne peut pas le prendre au sérieux. Et quelqu’un qui dévoile aussi vite et avec tant de cynisme qu’il a délibérément raconté n’importe quoi pour être élu est bien un « rigolo ».

Comme Berlusconi est petit, même s’il se dit plus grand que Nicolas Sarkozy, il répondrait donc au diminutif de « rigolo », qui, en italien, serait « rigoletto ».

Rigoletto se trouve être un opéra de Verdi, qui contient un air très connu, « la donna e mobile », qui dit que la femme est changeante comme une plume au vent. Cette fois-ci, c’est un homme qui est changeant comme une plume au vent.

Et le nom de Rigoletto convient décidément très bien à Berlusconi. Parce que, dans l’opéra de Verdi, c’est le bouffon. Et il n’est pas rigolo du tout.

Berlusconi

Rigoletto

Silence !! On tourne !!

avril 16, 2008 on 9:35 | In Best of, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Les Jeux Olympiques de Beijing sont un piège pour les politiques. Boycotter les Jeux, ou tout au moins la cérémonie d’ouverture, et c’est la certitude de rétorsions commerciales de la puissante Chine. Ne pas boycotter, c’est la certitude se faire traiter de lâche, de collabo et autres épithètes charmants par la presse nationale et internationale.

Car la presse sera là, à Beijing, pour voir qui des politiques est là, et qui n’y est pas. Et pour retransmettre en direct toutes les compétitions, les cérémonies d’ouverture et de clôture.

Comment, la presse sera là? Les donneurs de bons points et de mauvais ne s’appliqueraient pas à eux-mêmes les sanctions qu’ils sont si prêts à appliquer aux autres?

Car le vrai boycott, ce ne serait pas celui des chefs d’Etat, ce serait celui des télévisions. Car c’est sur elles que la Chine compte pour véhiculer tout le contenu de propagande pour lequel les Jeux sont une opportunité unique.

Mais, qu’on se rassure, les télévisions ne boycotteront rien. Elles ont trop à y perdre, et n’en prendront pas le risque, vu qu’elles sont à vendre au plus offrant, et que le plus offrant, ce sont les Jeux et pas le boycott.

Les télés seront donc en bon ordre à Beijing, en train de critiquer l’attitude des autres tout en passant à la caisse. Décidément, qui donc peut bien vouloir être Président de la République au lieu de présentateur du JT de 20 heures?

Il n’ont plus de riz, qu’ils mangent du caviar!

avril 14, 2008 on 8:36 | In Economie, Incongruités, International | Commentaires fermés

Qui se souvient encore des paroles de l’Internationale: « Debout, les damnés de la terre, les forçats de la faim! » ?

Les émeutes de la faim dans de nombreux pays redonnent toute leur actualité à ses paroles qu’on aurait pu croire d’un autre temps. On peut toujours dire que la cause de la hausse des prix des produits alimentaires est la hausse du pouvoir d’achat de centaines de millions d’ex-pauvres en Chine ou en Inde, le fait est que, si rien ne change, des millions de miséreux mourront de faim, ce qui n’était plus le cas depuis 30 ans.

En attendant, il faut de l’argent, et vite. Et beaucoup aussi. Et, malheureusement, cet argent, même s’il arrive, ne sera pas nécessairement toujours bien dépensé, entre le gaspillage des organismes internationaux et la prévarication et la corruption si fréquentes dans le tiers-monde.

Plusieurs éléments sont fascinants dans les problèmes posés par ces émeutes de la faim qui secouent le monde des plus pauvres:

- l’écart de médiatisation entre le sort des millions de gens menacés par la famine, et que de l’argent sauverait à coup sur, et le sort de la seule Ingrid Betancourt, qu’on ne sait pas trop comment sauver.

- le silence assourdissant de la gauche qui mérite mieux que jamais son nom de « gauche-caviar ». Ils discutent du nombre d’années de retraite et du pouvoir d’achat des riches français, et ignorent superbement les pauvres étrangers. Oubliant au passage que les mouvements de gauche s’appelaient au départ « internationale », et qu’ils prêchaient la fraternité, la générosité et le partage.

- le cul-de-sac des Verts qui ont toujours prêché l’abstinence de consommation au lieu du développement de la production. On souhaite bonne chance à José Bové s’il veut expliquer le principe de précaution aux affamés. Mais ce n’est visiblement pas son combat.

De toute façon, les petits égoïsmes, pseudo bonnes excuses et autres principes aussi creux qu’un ventre qui a faim n’auront qu’un temps. La mondialisation, ce n’est pas seulement la perte d’emplois français qui alimentent la croissance chinoise. C’est aussi la mondialisation des images, qui va montrer sans délicatesse les goitres des enfants mourant de faim, comme au temps de l’horreur au Biafra. C’est surtout le fait que les désespérés se trouveront bientôt au portes de notre monde, en lequel, à tort ou à raison, ils voient des raisons d’espérer.

L’affaire Kerviel, une affaire de lutte anti-dopage?

avril 14, 2008 on 4:08 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, Elections municipales 2008, Europe, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

JusMurmurandi croit rêver. De très sérieux travaux de l’université britannique de Cambridge révèlent que les traders ont de meilleurs résultats les jours où leur taux de testostérone le matin est élevé que les jours où il est bas.

Il s’ensuit des théories explicatives suivant lesquelles un taux élevé de testostérone diminuerait la sensibilité au risque des traders. Peut être. Toujours est-il que ceci pose plusieurs questions intéressantes:

- quid des traders féminines, par essence exclues du « club de la testostérone » vu leur taux plus faible d’environ 40% ? Faut-il les forcer au changement de sexe ? Recruter d’ex-nageuses est-allemandes ?

- avec un tel article, et compte tenu des enjeux financiers colossaux, on peut déjà prévoir que tous les traders vont se mettre à faire augmenter leur testostérone par tous les moyens. Comme, selon Wikipedia, c’est aussi le stéroïde anabolisant « original », cela promet.

- va-t-on vers des contrôles anti-dopage du taux de testostérone, avec tous les traders obligés de faire pipi de façon impromptue en pleine salle de marché ?

- si des traders sont pris en flagrant délit de dopage à la testostérone, leurs actes de commerce seront-ils annulés comme on reprend des médailles aux athlètes dopés ?

- une affection subite qui aurait fait baisser son taux de testostérone pourrait-elle expliquer le cas de Jérôme Kerviel, qui pourrait ainsi plaider l’excuse médicale ?

- ou plutôt, comme c’est sur ordre de Daniel Bouton qu’ont été effectuées les opérations de liquidation de la position de Kerviel, jusque là gagnante, on ne peut que s’interroger sur un vertigineux écart de taux de testostérone qui séparerait le trader de la Générale (très élevé) de son PDG (très, très bas).

Ordre juste ? Gagnant-gagnant ? Non, faute grave !!

avril 13, 2008 on 7:47 | In Elections présidentielles 2007, France, Incongruités | Commentaires fermés

Tandis que Ségolène Royal effectue un déplacement en Inde où elle rencontre la soeur du Dalaï Lama, la voici rattrapée par la justice française pour une sombre histoire de non respect du droit du travail.

Les événements se déroulent il y a plus de dix ans.

Alors que Jacques Chirac, pour son malheur, a recours à la dissolution de l’Assemblée Nationale, Me. Royal met fin au contrat qui la lie à ses deux attachées parlementaires. Mais, apparemment, en continuant à les faire travailler.

Travail illégal, au noir, appelons cela comme on voudra, elle ne respecte pas le Code du Travail, et se fait épingler.

En un mot, il semblerait qu’elle pratiquât le « travailler plus pour gagner moins ».

Sans entrer dans un luxe de citations du livre d’une des deux plaignantes, il apparait que le rapport qu’entretient Me. Royal avec l’argent, quand il s’agit de le verser en tant que rémunération pour travail accompli, soit… compliqué, voir complexe.

Dans ce cas, on comprend qu’elle ait choisi de partir en Inde, alors que la date de publication du jugement par la Cour d’appel de Rennes devait être connue de longue date.

JusMurmurandi aurait pu lui suggérer la Nouvelle Zélande ou la Nouvelle Calédonie, qui sont encore un peu plus loin…

Prudente, elle préfère aujourd’hui en rester là, tout recours supplémentaire étant potentiellement l’occasion de remettre cette affaire pénible devant les feux de la rampe.

Pénible, ô combien, de savoir que l’ancienne candidate du PS à la course présidentielle ne respecte même pas le Code du Travail…

Est-ce sensé illustrer sa vision du « gagnant-gagnant » ou de « l’ordre juste » ?

En tout cas, on comprend mieux que la révision du Code du Travail ne soit pas à l’ordre du jour des débats participatifs de Me. Royal.

On ne peut débattre de quelque chose que l’on ignore.

La grève des Jeux

avril 10, 2008 on 3:21 | In Best of, France, Incongruités, International | 2 Comments

Il est de bon ton de critiquer la Chine pour la brutalité de la répression au Tibet et de proposer le boycotter la cérémonie d’ouverture des jeux de Beijing en guise de sanction.

En particulier, le passage de la flamme olympique a donné lieu à toutes les manifestations que l’on sait, pour le moment dans les pays occidentaux. Lesquelles manifestations sont à l’exact opposé de l’idéal olympique, qui passait par une trêve entre toutes les factions grecques belligérantes le temps des Jeux. Là, c’est l’inverse, on ne se soucie du Tibet que le temps des Jeux, et on menace de faire non pas une trève, mais une grève des Jeux. Car il faut quand même le dire, le régime chinois d’aujourd’hui n’est pas différent du régime auquel le CIO a accordé les Jeux sans soulever de protestations.

Mais allons plus loin. Imaginons que les Jeux aient été accordés à New-York. Où la flamme pourrait-elle passer sans soulever des torrents de protestations contre la politique américaine de soutien à Israël, en Irak ou leur non ratification du protocole de Kyoto? Imaginons qu’elle ait été accordée à la Russie. Et la Tchétchénie, alors?

En 2012, pour les Jeux, ce sera Londres. Comme la politique étrangère britannique a été strictement alignée sur celle des Etats-Unis depuis Margaret Thatcher, une flamme dirigée vers Londres ne pourra, elle aussi qu’attirer des protestations dirigées vers Londres et subsidiairement Washington.

Bref, à ce train là, il n’y aura plus un seul pays où organiser les Jeux. Car l’occasion unique offerte aux sportifs de se confronter aux meilleurs de leurs rivaux se transforme en occasion offerte aux protestataires de tout poil de se confronter aux forces de l’ordre. Le seul point commun, c’est la présence des caméras, mère nourricière de tous les évènements importants.

Moyennant quoi, le seul boycott possible des Jeux, c’est celui non pas des chefs d’Etat, mais celui des téléspectateurs, qui, par leur désintérêt, entrainerait celui des sponsors et autre annonceurs, et la fin de cet invraisemblable cirque.

Mais il ne vaut mieux pas trop compter la-dessus, car, comme le disait déjà Jules César, il faut et il suffit d’offrir 2 choses au peuple pour le contenter: du pain et des jeux. Comme le pain à tendance à renchérir en ce moment, il est d’autant plus important que les Jeux soient beaux…

Morts pour le principe

avril 10, 2008 on 12:25 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, Elections municipales 2008, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

JusMurmurandi a déjà attiré votre attention sur les conséquences dramatiques de la politique prônée par les Verts de tout poil, à savoir la restriction de toutes les formes d’agriculture intensive, à commencer par l’usage d’OGM.

Car, pendant que les Verts glosent sur le principe de précaution, que les politiciens français ont intégré à la Constitution (lâchement, dirait Nathalie Kosciusko Morizet), le prix des denrées alimentaires flambe.

Il flambe parce que la demande ne cesse d’augmenter avec l’augmentation de la population mondiale, et avec l’augmentation du niveau de vie, qui permet l’amélioration de l’alimentation.

Il flambe parce que la production d’éthanol, biocarburant très à la mode, a consommé 18% de la production céréalière américaine, avec laquelle on aurait pu nourrir 250 millions de personnes en 2 ans selon le Earth Policy Institute.

Le résultat: les plus pauvres ont de plus en plus de mal à se nourrir. Et pour cause: le prix du riz a doublé depuis le début de l’année, et quadruplé en 5 ans. D’où des émeutes de la faim au Burkina Faso, en Égypte, en Indonésie, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Mozambique et au Sénégal. Le prix du blé, lui, a triplé en 7 ans.

Et l’évolution prévisible ne permet pas d’espérer une amélioration de cette situation, bien au contraire, avec la désertification de zones précédemment agricoles.

JusMurmurandi soutient la notion de développement durable. D’ailleurs, qui peut y être opposé? Mais, en attendant, avec le principe de précaution, les plus pauvres du monde meurent de faim.

Bien sûr, les Verts argumenteront que c’est de la faute des occidentaux qui consomment trop, gaspillent trop etc… Ce qui consolera beaucoup, à n’en pas douter, les populations affamées.

Les Verts se retrouvent donc à soutenir l’avenir à long terme des pays riches contre le futur immédiat des plus pauvres, une position qu’on ne peut qualifier que de réactionnaire et d’égoïste.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’ils se retrouvent en train de mener le mauvais combat. Pendant des décennies ils ont combattu l’énergie nucléaire au nom du risque posé par les déchets. Moyennant quoi ils ont entrainé en remplacement une surconsommation de charbon, de pétrole et de gaz, et la production de C0² qui va avec. Bien joué!

La mort de millions de gens pour cause d’erreur idéologique est de plus en plus souvent condamnée par des tribunaux internationaux comme un crime contre l’Humanité. S’ils venaient à être jugés ainsi, la défense Verte « qu’ils avaient des principes, comme le principe de précaution » sonnera comme toutes les excuses pour un génocide, et notamment la plus connue, « qu’ils avaient des ordres ».

La dysfonction publique et la Cour des Mécomptes

avril 9, 2008 on 1:08 | In Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Il y a des chiffres qui laissent sans voix.

Comme le fait qu’au sein du noble Quai d’Orsay, 1 fonctionnaire sur 4 ayant rang d’ambassadeur n’a pas aujourd’hui d’affectation. En d’autres termes, que 25% des ambassadeurs sont payés à ne rien faire. Pourtant, malgré la reconnaissance de tel ou tel nouvel Etat, comme le Kossovo, le nombre de pays où la France doit être excellemment représenté n’a aucune chance d’augmenter assez vite pour absorber un tel trop-plein. Plus même, dans le cadre de la réforme de l’Etat, la France va réduire sa représentation diplomatique. A quoi bon, si cela se transforme par l’augmentation du nombre de fonctionnaires payés à ne rien faire? A réduire la note de petits fours?

Un autre chiffre fait bouillir le sang de JusMurmurandi. Quand on demande à André Santini si un jour le licenciement d’un fonctionnaire sera possible, celui-ci, secrétaire d’Etat à la Fonction Publique, répond qu’il est déjà possible de licencier un fonctionnaire pour insuffisance professionnelle. Pour preuve, 20 fonctionnaires ont été sanctionnés de la sorte en 2006. Oui, mais 20 sur 5.000.000. Autant dire, rien. Comment est-ce possible quand on compare ce chiffre avec les licenciements pour incompétence dans le privé, où il est plus de 10.000 fois plus élevé. Oui, dix mille fois plus.
Est-ce le privé qui licencie pour incompétence des employés modèle? Est-ce l’Etat qui ne recrute que des perles en matière de compétence et d’ardeur au travail? Ou bien est-ce que la fameuse possibilité de licencier n’existe sur papier que pour être mieux ignorée en réalité?

Car comment par exemple évaluer la compétence d’un ambassadeur laissé sans aucun travail?

Téou ? Je m’envoie en l’air – l’enfer, c’est les autres, version 3ème millénaire

avril 8, 2008 on 11:26 | In Economie, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermés

C’est Karl Lagerfeld, homme pétri de talent et d’humour, qui a baptisé le téléphone mobile le « Téou », parce que la première question que pose souvent l’appelant à son interlocuteur vise à savoir où il se trouve.

Depuis le début des années 90 que le téléphone est véritablement devenu portable avec le GSM (Global System for Mobile telecommunication), on rabâche aux personnes qui prennent l’avion qu’il leur faut impérativement éteindre leur appareil lorsque les portes de l’avion se ferment, de peur de créer des interférences avec les équipements de navigation de l’appareil.

Et les passagers, disciplinés, d’obtempérer.

Or depuis le 7 avril, nous disons bien le 7 pas le premier, ne voilà pas que la Commission européenne vient de donner l’aval technique afin que les passagers puissent téléphoner en vol.

Air France a même déjà équipé un de ses appareils de l’équipement nécessaire, et permet donc à ses clients qui embarquent dans cet Airbus A 318 de parler tandis qu’ils parcourent le globe.

JusMurmurandi se demande donc ce qui s’est passé afin que ce qui était dangereux depuis plus d’une dizaine d’années devienne soudainement acceptable depuis le 7 avril dernier.

Contrairement à une campagne de publicité célèbre, ça n’a pas que la couleur et l’odeur…de l’arnaque, ça a tout l’air d’en être une vraie.

Car comment ne pas mettre cette libération en parallèle avec le fait que Vivian Reding, membre de la Commission Européenne, essaye, avec succès, il faut le reconnaître, de mettre les opérateurs au pas afin qu’ils pratiquent des prix plus raisonnables…sur terre.

Comme si en permettant au personnes prenant l’avion de compenser, en tout ou partie, le manque à gagner par la baisse des sms ou des tarifs des appels passés hors de son pays d’origine.

Mais JusMurmurandi pousse certainement le bouchon trop loin.

Un fait est toutefois certain.

On ne sera même plus épargné dans l’avion lorsque l’on voudra voyager tranquille, à l’image des ces goujats qui beuglent dans leur téléphone pendant leur voyage en train pour demander à bobonne le menu du soir.

Alors pour terminer sur une note moins pessimiste et humoristique, nous vous invitons à regarder cette petite vidéo qui, réalisée par un Italien, est sensée illustrée la différence entre ces derniers et les autres membres de l’Union Européenne.

Notez le passage sur le téléphone mobile…et consommez avec modération pour vos voisins.

http://www.lifeinitaly.com/flash/

Le PS a tout compris

avril 8, 2008 on 10:32 | In Economie, Elections municipales 2008, France, Incongruités | Commentaires fermés

JusMurmurandi, vous vous en êtes certainement rendu compte, prend un plaisir certain à pourfendre les partis politiques victimes d’illogismes, d’hypocrisie ou encore qui se complaisent dans la critique couplée à l’inaction.

Pour cette raison, JusMurmurandi ne s’est pas privé de critiquer le parti socialiste, depuis la défaite cinglante de mai dernier.

Après avoir un temps annoncé un cabinet parallèle à l’image du « shadow cabinet » britannique, que l’on attend toujours, les socialistes, ténors et deuxième violons ont en fait sucé la roue présidentielle, pour tout critiquer sans rien proposer.

Qui de raconter des niaiseries sur la loi TEPA ou de se gargariser sur le style présidentiel, tout en évitant soigneusement de faire une quelconque contre proposition.

Ceci permettait en plus de mettre un voile pudique sur la succession de François Hollande, qui avait annoncé ne pas se représenter au poste de premier secrétaire en novembre prochain.

Arrivent les législatives en même temps qu’un certain nombre de déconvenues macro économiques (dollar historiquement faible, hausse des matières et en particulier baril de pétrole à plus de 100 dollars) et que voici le PS victorieux aux municipales (à moins que ce ne soit la majorité présidentielle qui ait perdu, l’opposition se contentant de ramasser les voix et les bonnes nouvelles).

Alors que le climat économique est incertain, que le milieu bancaire est agité de spasmes inquiétants, il est clair que la conjoncture économique est au moins discutable si pas carrément préoccupante.

Si le chômage en France est au plus bas depuis 25 ans, pour des raisons économiques tout autant que démographiques, le pouvoir d’achat des Français est atteint, par une conjonction des effets des 35 heures, de l’Euro et du renchérissement des matières premières.

Bref, c’est LE sujet qui est au centre des préoccupations de nos concitoyens.

Or disions nous, nous nous réjouissions de ce que le parti socialiste avait tout compris.

Finies les querelles sur pourquoi il aurait perdu une bataille historique en mai 2007, terminé le débat sur l’Europe entre ceux qui veulent une constitution et ceux qui la refusent, mises sous le boisseau les querelles de succession pour les feux de la rampe, achevé le contre programme gouvernemental, voici les ténors de la rue de Solférino unis pour montrer aux Français qu’ils sont à leur écoute, tous ensemble, sans querelle de personnes.

Le parti socialiste a enfin perçu ce que nos compatriotes attendent d’une opposition constructive, intelligente et au fait des sujets importants.

Et a par conséquent, de manière emblématique, engagé la première motion de censure de cette mandature sur un sujet qui est au cœur des préoccupations des Français.

La présence militaire nationale en Afghanistan.

JusMurmurandi ? MDR [mort de rire] !!

Zimbabwe: suicide collectif à Harare ?

avril 7, 2008 on 9:59 | In Incongruités, International | Commentaires fermés

La presse nous entretient quotidiennement des magouilles politiciennes pour permettre à cette crapule surannée de Robert Mugabe de tenter de s’accrocher au pouvoir.

Ce vieux chef, de couleur, a entretenu le racisme contre les blancs, en les privant de leurs droits en les spoliant.

Il a amené l’économie de son pays jusqu’au fond du gouffre, avec une inflation de 100.000%.

Et il se maintient au pouvoir depuis des décennies par la terreur et la tricherie.

Bref, parmi les dirigeants que compte la Terre, il fait partie de la lie.

Et aujourd’hui où malgré toutes ses tentatives, ses manœuvres, ses bidouilles,il a finalement perdu, il n’accepte même pas la main tendue de l’opposition victorieuse qui lui propose un gouvernement d’union nationale.

Mais alors, direz vous, pourquoi tant de haine, de colère de la part de JusMurmurandi ?

Parce que si l’on suit attentivement ce qui nous est relaté dans la presse, il y a une réaction que l’on ne finit pas d’attendre, celle de la classe politique au sens large.

Celle qui tendrait la main à l’opposition, celle qui donnerait le coup de grâce pour déraciner définitivement le vieux chêne qui ne finit pas d’en finir.

N’est-ce pas la preuve d’une langue de bois inébranlable, indécrottable, et méprisable ?

Mais c’est sans compter sur deux choses.

Primo, lorsque des Noirs tapent sur des Blancs, cela n’est sensé gêner personne; cela ne doit donc pas être du racisme.

Deuxio, il n’y a pas de pétrole au Zimbabwe.

robert mugabe

Le vieux fusil

avril 7, 2008 on 9:18 | In Best of, Elections municipales 2008, Europe, Incongruités, Insolite, International, Non classé | Commentaires fermés

Un grand acteur de cinéma vient de nous quitter.

Acteur mythique s’il en est.

Personnage discutable s’il en est.

Sa carrière a commencé il y a plus de 60 ans et il restera indiscutablement dans l’histoire du septième art pour son rôle dans les films « Ben Hur » ou encore « Les dix commandements » par exemple.

Ses prises de position en faveur de la NRA [National Rifle Asociation], plus récentes, elles, sont tout aussi fameuses, dans un pays qui a inscrit dans sa Constitution le droit de défendre ses biens avec des armes à feu.

C’est pour cela qu’il s’est engagé contre la présidence Bill Clinton qui se disait favorable à la révision de cette autorisation.

Ainsi il apparait, visiblement dépassé par la situation dans le film de Michael Moore, « Bowling for Columbine », plaidoyer pour limiter la circulation des armes à feu, faisant tellement d’innocentes victimes aux Etats Unis, en particulier dans les écoles.

Si pour Michael Moore, ce film était un bon coup, pour Charlton Heston, c’en était probablement un de trop…

charlton heston

Charlton Heston dans « Les Dix Commandements »

charlton heston

Charlton Heston Président de la NRA

Pas de fumée, pas de feu?

avril 3, 2008 on 1:18 | In Economie, Incongruités | Commentaires fermés

L’interdiction de fumer dans les cafés et restaurant à partir du 1e janvier 2008 était censée faire partir en fumée l’activité de cette profession, à en croire leurs lamentations préventives et leurs appels à un report de la mise en application de la loi.

Depuis, qu’en est-il, 3 mois après la date fatidique?

Le chœur des pleureuses commence par déplorer des baisses de chiffre d’affaires de 20% à 30% en janvier. En un mot, la profession est sinistrée, et, suivant l’usage français, se tourne vers l’Etat pour obtenir des subsides. Et elle met en avant le rôle vital des cafés ruraux, qui seraient le dernier maillon social de moult petits villages. Lesquels cafés seraient les plus touchés.

D’autres chiffres circulent, comme une baisse de 20% en février et mars annoncée par l’Union des Métiers et des Industries de l’Hotellerie pour les cafés, les discothèques et les établissements frontaliers.

Maintenant un étude sérieuse permet à Serge Vendemini, professeur de gestion à Paris II Dauphine d’affirmer que « l’impact du décret est faible et contrasté ». Notamment, quasiment pas de baisse de chiffre d’affaires du tout à Paris, et un impact avant tout pour les établissements qui n’ont rien fait pour s’adapter. Et si, dans l’ensemble, il constate un baisse de 9%, 5% de ceux-ci sont attribuables au contexte économique et pas du tout au changement règlementaire.

Donc la profession a commencé par crier au charron de façon à émouvoir l’opinion publique et à recevoir sa part de la manne que tout bon Français croit qu’il est de bonne guerre d’exiger de l’Etat.

Et aujourd’hui, même la profession reconnait pudiquement par la voix de Bernard Cartier, président de l’institut du développement des cafés et des cafés-brasseries, que « les chiffres sont moins catastrophiques que prévu ». Dont acte.

Puisque l’Etat a cédé à la pression et accordé à la profession sinistrée par anticipation des avantages, les cafetiers envisagent-ils de les restituer?

La même question pourrait être posée aux agriculteurs qui, après avoir vécu plus de 40 ans des larges subventions de l’Union Européenne, bénéficient aujourd’hui de prix mondiaux des produits agricoles grassement rémunérateurs pour le blé et le lait. Lesquels agriculteurs ont aussi toujours mis en avant les petits exploitants en difficulté pour masquer les intérêts de grandes exploitations très compétitives. Envisagent-ils, eux aussi, de restituer en années de vaches grasses à la collectivité nationale ce dont ils ont bénéficié en années de vaches maigres?

Voilà qui pourrait moraliser la vie des affaires tout en améliorant les finances de l’Etat: faire que se plaindre ne soit plus un jeu à sens unique, pile, je gagne, face, je ne perds pas. Si les acteurs économiques et sociaux devenaient responsables des subsides encaissées indument, peut-être deviendraient-ils aussi plus responsables de leurs propos et de leurs actes.

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