Sale temps pour l’opium…

mai 15, 2010 on 7:07 | In Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’opium, vous connaissez? Ce dérivé du pavot était une des drogues favorites du début du XXe siècle, dont on dit que certains chefs-d’œuvre artistiques sont nés sous le charme de sa fumée entêtante.
Mais l’opium permet aussi d’en tirer de la morphine, légale, et de l’héroïne, qui l’est beaucoup moins. Cette illégalité, ainsi que les paradis artificiels auxquels elle permet aux toxicos friqués d’accéder explique le prix élevé de l’héroïne, et, en remontant la chaîne, de l’opium, et du pavot.

Or la pavot provient à plus de 90% d’Afghanistan, où il pose un problème complexe aux Américains. Faut-il le combattre, et priver les paysans afghans de leur source de revenus, ce qui les précipite dans les bras ouverts des Taliban? Faut-il en tolérer la culture, ce qui favorise le commerce de l’héroïne destinée avant tout au marché américain, et qui constitue la principale source de revenus des mêmes Taliban?

Or un fait nouveau vient bouleverser cette impossible équation: un parasite attaque le pavot, menaçant jusqu’à 50% de la récolte à venir. Bien entendu, les Taliban expliquent que ce parasite est l’œuvre de la recherche agronomique américaine, etc… Bien entendu les Américains expliquent qu’ils n’ont rien à voir avec cela, qu’il y a déjà eu des parasites du pavot avant celui-ci, et que celui-ci ne s’attaque pas exclusivement au pavot mais s’étend par contagion à d’autres cultures, sans aucun lien avec l’opium et ses dérivés.

Au XIX siècle, Karl Marx disait que « la religion était l’opium du peuple », ce qui voulait dire que la religion aidait à anesthésier le peuple pour qu’il se tienne tranquille. Si on devait trouver un équivalent moderne, ce seraient les déficits publics. Dépensez beaucoup, et le peuple sera tranquille. Reprenez ces avantages et il s’agitera.

Mais la crise de confiance des marchés envers la dette souveraine des États trop dépensiers menace cet opium-là. Et un parasite les attaque, qui a déjà contaminé la Grèce, l’Espagne, le Royaume-Uni et le Portugal, en moins de deux semaines.

On attend avec intérêt comment la France va réagir à l’attaque de ce parasite, après celles de la pollution nucléaire de Tchernobyl (qui n’a, comme chacun sait, jamais passé les frontières françaises), de la grippe A (quel gâchis!), et du nuage volcanique (pas d’exception française, cette fois-ci).

Farewell my Grande-Bretagne

mai 11, 2010 on 8:02 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, c’est fait: l’euro et sa zone ont gagné un temps de répit grâce au plan de solidarité géant mis en place ce week-end. Il faut dire que 750 milliards d’euros, ça en impose! Il s’en est suivi hier une très forte hausse des bourses européennes. Notamment, les cours certains titres financiers ont littéralement explosé, prenant plus de 20%: AXA, Société Générale, BNP Paribas.

Ne pensons pas qu’il s’agisse uniquement d’investisseurs brûlant du désir de posséder ce qu’ils avaient brûlé la veille. Il s’agissait aussi de couvrir au plus vite des positions vendeur (donc à découvert). JusMurmurandi a toujours un sourire à la pensée de spéculations à la baisse quand elles se révèlent massivement perdantes. Gagner en jouant la baisse et en plongeant les marchés dans une spirale ravageuse n’est pas une activité si utile que cela…

Mais, derrière ce succès se profile un désastre. Pas celui de l’eurozone, pour qui le plus dur reste à faire. Après tout, l’annonce indique que des pays très endettés vont pouvoir emprunter pour tirer d’affaire des pays surendettés, ce qui n’est pas vraiment un trait de génie. Non, maintenant, il va falloir mettre de l’ordre dans les finances nationales, et réduire les gigantesques déficits budgétaires, de préférence sans casser la fragile et lente reprise économique européenne. Et là, tout génie sera le bienvenu pour montrer comment faire, surtout après des décennies de laisser-aller.

Pour donner un ordre de grandeur, la France, pas (encore) le pays le plus atteint, a un déficit budgétaire qui fait grosso modo la moitié de son budget. Donc, pour le combler d’un coup, il faudrait doubler tous les impôts… T.V.A. à 39,2%, impôts personnels avec une tranche à 100%, etc…. vaste programme… Et si on ne le comble que « progressivement », la dette augmente chaque année, et, avec elle, la charge d’intérêts, ce qui absorbe une partie des durs efforts d’assainissement.

Non, le désastre qui va frapper sera beaucoup plus rapide que le nôtre. Car un pays a résisté aux charmes de l’Euro, tel le village d’Astérix. Un pays européen, mais d’un pied seulement. Un pays qui aborde la phase actuelle dans de très mauvaises conditions, avec un déficit du budget encore 50% plus élevé que le nôtre, et une dette totale qui pèse 94% de la richesse nationale. Et, plus grave encore, avec une économie assise sur une très forte activité financière, donc plus atteinte par la crise que celles des pays continentaux. Et, pour couronner le tout, comme si cela ne suffisait pas, une gueule de bois issue d’un bulle immobilière majeure, et un système bancaire largement nationalisé.

Ce pays, vous l’avez reconnu, c’est notre cher voisin, la Grande-Bretagne. Laquelle vient de se donner en la circonstance, un parlement où aucune majorité n’existera sans coalition, ce qui est encore un facteur négatif de plus.

Le problème n’est pas que la Grand Bretagne soit véritablement en pire état que ses voisins, ou que son sauvetage soit moins indispensable. Non, le problème est que sa monnaie est isolée, et donc relativement petite, donc facile à faire chuter. En 1993 déjà un homme quasiment seul, George Soros, l’avait fait plier, dévaluer quitter le Système Monétaire Européen, et avait gagné énormément d’argent au passage.

Il est plus que probable que les vendeurs à découverts se sont déjà repositionné sur la livre sterling après leur échec sur l’euro. Et là, compte tenu de son isolement, il est à craindre que la Grande-Bretagne apprenne à la dure que, si la littérature donne l’exemple de la vaillante résistance d’Astérix, il y a aussi le destin funeste de la chèvre de Monsieur Seguin….

Entre les volcans et les banques, vous choisissez quoi?

mai 9, 2010 on 9:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

En 2008, la crise financière menace d’emporter tout le système financier mondial, à commencer par ses banques. Ce sont donc les banques que les États sauvent. Sauf qu’il n’y a personne pour sauver un État qui sombre, l’Islande. L’Islande, dont les banques, ayant jeté toute prudence par-dessus les moulins, ont emprunté à tour de bras et en offrant des taux record aux prêteurs avides de voir leur épargne si bien rémunérée, pour re-prêter de façon hasardeuse, et, en fin de course, ruineuse.

Maintenant, l’Islande attire de nouveau sur elle une curiosité réprobatrice, non plus en exportant, comme en 2008, la faillite de ses banques, mais en exportant un nuage de cendres volcaniques.

Quel est le pays européen le plus sismique et volcanique, et donc le plus susceptible de faire comme l’Islande? Vous l’avez deviné, c’est la Grèce.

De toute façon, l’éruption d’un petit volcan sis sur une petite île a montré que l’homme avait oublié le potentiel destructeur majeur de la terre elle-même, provoquant tsunamis, tremblements de terre et éruptions meurtriers.

Il semble que l’homme ait aussi oublié le potentiel destructeur majeur des banques et autres monnaies, dont les crises sont susceptibles de provoquer des éruptions, tsunamis et autres séismes d’un genre différent, mais également meurtrier…

Avec l’Islande au nord-ouest, et la Grèce au sud-est, l’Europe, dont on célèbre le 60e anniversaire de la déclaration Schuman sur la CECA, est décidément bien entourée. Et quand on cherche la partie de l’Europe qui se trouve à mi-chemin entre les volcans islandais et les volcans grecs, on trouve…. la City de Londres…

Le monde économique entre en fusion

mai 8, 2010 on 6:22 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

La phase de sortie de crise, dans laquelle notre monde espère bien être entré, et ce, à condition que les spasmes de la crise monétaire grecque ne relancent pas un processus de défiance et de contraction de l’économie. est propice aux acquisitions. Les entreprises qui sont sorties de la crise avec un portefeuille encore quelque peu garni en profitent pour acheter des concurrents moins bien lotis. C’est ce qu’on commence à voir aujourd’hui.

C’était déjà évident pour la finance américaine. Des firmes aussi anciennes importantes et prestigieuses que Lehman, Merril Lynch, Bear Sterns, 3 des 5 plus grosses banques d’affaires, ont coulé ou été absorbées. De même, parmi les banques classiques, Wachovia, Countrywide et autres CIT ont, elles aussi cessé d’être des concurrents indépendants.

Maintenant, c’est le secteur des transports qui est pris de la frénésie des mariages. Delta Airlines a épousé Northwest pour former la plus grosse compagnie mondiale, bientôt rejoint par la fusion, décidée cette semaine, entre United et Continental. Chez les loueurs de voitures,le N°1, Hertz, veut acheter son concurrent Dollar-Thrifty, mais son rival Avis-Budget veut surenchérir. De 5 sociétés, on sera passé en quelques années à 2…

La high-tech elle aussi est animée du même mouvement. L’inventeur des PDA, la société Palm, en grande difficulté, a été rachetée par le géant HP, tandis que le monde des infrastructures de réseaux de télécommunications mobiles ne comptera bientôt plus que 3 ou 4 acteurs, contre 7 il y a quelques années.

Et la même tendance à la concentration s’observe dans la pharmacie ou l’industrie minière.

Là où ça devient plus drôle pour JusMurmurandi, c’est quand on regarde les turpitudes de la recherche de solution pour la Grèce. L’union Européenne et le FMI ont promis trop d’argent pour être prêts à tirer un trait dessus si la Grèce ne tient pas ses promesses (ce qu’elle fait systématiquement depuis 20 ans), et pas assez pour annexer purement et simplement les finances grecques en lui permettant de ne plus avoir besoin de recourir au marché.

La solution? C’est ce que nos gouvernants ont proféré au sortir de leur premier soir de travail commun: une véritable gouvernance et convergence économiques. C’est-à-dire des politiques fiscales et monétaires sinon unique, au moins compatibles et convergentes. Y compris entre fourmis (l’Europe du Nord, pour faire simple), et cigales (l’Europe du Sud). Hormis le fait que ce soit une curieuse expérience de génie génétique animal que de marier ces espèces si différentes, en économie, cela s’appelle une fusion.

Mais une fusion si grande que, par comparaison, la réunification entre les deux Allemagne aura eu l’air d’une simple répétition à toute petite échelle. Voilà qui va donner tout son sens au mot fusion, qui se produit toujours à température élevée…

Le crétin se porte bien….

mai 5, 2010 on 7:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Non classé | Commentaires fermés

Il y a des jours où écrire un article de JusMurmurandi est facile. Facile parce qu’un certain nombre de faits où de déclarations sont tellement surréalistes qu’il n’y a qu’à se pencher pour ramasser des sujets. Difficile de résister à la tentation d’épingler ces faits et gestes qui défient l’entendement…

Hier les marchés financiers bruissent d’une rumeur qui les fait plonger: l’Espagne aurait approché le FMI pour recevoir une aide de 280 milliards d’euros. Immédiatement, les marchés plongent, et pas seulement en Europe, effrayés par l’idée d’une crise à la grecque, mais en beaucoup plus lourd. Pourtant cette idée n’a pas de sens. La Grèce est, avec un endettement public nettement au-dessus de 100% de son p.i.b., au maximum de la dette qu’elle peut emprunter, des intérêts qu’elle peut supporter, et sa note par les agences est « spéculative ». L’Espagne, avec un endettement de 54% de son p.i.b. est nettement moins endettée que beaucoup de pays majeurs (États-Unis, Grande-Bretagne, Japon, France, Italie), et la note de cette dette par les agences internationales est excellente, sans que celles-ci aient l’intention de la dégrader à court terme.
Bref, c’est tellement du grand n’importe quoi que la seule hypothèse qui tient la route est que cela ne soit une manipulation de marché réussie…

Hier, encore, le suspect de la tentative d’attentat à la voiture piégée en plein New-York a réussi à monter en avion bien qu’il ait été placé sur la liste de personnes interdites de vol par l’Administration américaine. L’avion a été rappelé alors qu’il se dirigeait déjà vers la piste d’envol. Ce n’est pas un seul suspect que la police a débarqué du vol Emirates vers Dubai, mais trois… c’est dire… Les milliers d’honnêtes gens qui ont été abusivement interdits de vol par cette même Administration pour des questions de fautes d’orthographe, d’homonymie, ou d’autres erreurs administratives, apprécieront. Le reste du public se demande comment un pays comme les États-Unis, sur le pied de guerre depuis près de 9 ans, et ayant dépensé des fortunes colossales pour sa sécurité intérieure, en est réduit à ce qu’un vendeur ambulant dénonce à la police la fumée sortant d’un véhicule abandonné, et à ce que des gens interdits de vol achètent tranquillement des billets d’avion et montent dans ceux-ci.

Plus près de nous, Noël Mamère a encore perdu une occasion de se taire (tiens, la rime est riche). Il dit que le projet de loi interdisant la burqa a « un parfum de vichysme ». I est donc nécessaire de rappeler à M. Mamère que le plus grand crime de Vichy est d’avoir collaboré avec l’effroyable régime nazi auquel il a fourni tant des travailleurs forcés que des victimes destinées à l’extermination. Si M. Mamère trouve que la burqa c’est très bien, et que le droit de faire ce qu’on veut vaut de laisser faire n’importe quoi, y compris la polygamie ou l’excision, libre à lui. Mais qu’il permette à M. Hebbadj et à ses quatre « épouses » de se dire victimes de Vichy à égalité avec les familles de déportés juifs montre que pour lui (Mamère), il n’y a pas de bassesse à laquelle il ne s’abaisse (tiens, la rime est riche) pour que les média s’intéressent à lui.

Autre débat grotesque, celui sur l’énergie éolienne. Comme l’énergie solaire, celle-ci est devenu un business fondé sur le rachat à prix d’or par la collectivité d’une électricité beaucoup plus chère à produire que l’énergie fossile ou nucléaire. Le faire au nom de son côté propre et renouvelable, soit, pourquoi pas? Mais que la filière, menacée que l’Etat reprenne un tout petit peu la main sur cette source de dépenses permanente, ose mettre en avant le fait que cette reprise en mains « coutera 50.000 emplois » est aussi indécent que grotesque. D’abord parce que l’immense majorité des éoliennes installées sont importées, notamment de Chine et d’Inde, et non produites en France. Ensuite parce que, passée la phase de création du parc, vers 2020, il n’y aura plus que de l’entretien et du renouvellement et très peu de nouvelles installations. Et donc que les 50.000 emplois, à supposer qu’ils aient jamais été réels, s’évaporeront comme la rosée du matin quand brille le soleil. Ça n’a pas empêché les députés UMP de reculer face à cette menace même pas en carton-pâte avant même l’ouverture du débat parlementaire, et la gauche d’applaudir cette reculade…

De tout cela, vous seriez fondé à penser que JusMurmurandi qualifie de crétins ceux qui se livrent à ce mélange de pitrerie, d’incompétence et de malhonnêteté au moins intellectuelle. Non, les crétins en question, c’est nous, qui avons les hommes politiques, dirigeants et administrations que nous méritons…

La magie des chiffres….

mai 3, 2010 on 8:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le pétrole est l’une des principales matières premières au monde, qui en consomme des quantités astronomiques. Les chiffres les plus souvent utilisés pour le comptabiliser sont le million de barils, quand la production mondiale fluctue d’un million de barils par jour en plus ou en moins, et le millier de tonnes, notamment pour quantifier la taille d’un super-tanker, de 300.000 ou 400.000 tonnes.

D’où la surprise de JusMurmurandi quand cette fuite immense, annonciatrice de dégâts sans précédents, est mesurée à 800.000….litres par jour. Soit quelques 5.000 barils par jour. Et encore moins en tonnes. Cela ne veut pas dire que cela ne soit rien du tout, bien sûr, ni que cela soit acceptable ni sans conséquences. Mais on sait que les conséquences d’une telle pollution peuvent être effacées à force de travail et d’argent, et les poches du pollueur, BP, sont assez profondes pour le garantir.

Alors pourquoi employer un format, le litre, qui rend le chiffre plus effrayant et impressionnant, alors que personne ne l’utilise en temps normal? Pour faire peur? Pour magnifier le sentiment de catastrophe, et donc paraître politiquement correct?

Il faut dire que ce sentiment que la catastrophe est délibérément amplifiée par des associations officiellement soucieuses du « bien public », quelle que soit leur forme, ONG ou organisme international, n’est pas nouveau pour JusMurmurandi.

Ainsi, tout le tapage fait pour effrayer le public à coups de millions de morts prévus et pour forcer les pouvoirs publics contraints par l’imbécile principe de précaution à dépenser des centaines de millions d’euros pour rien à lutter contre la fantomatique grippe H1N1. Et la menace planétaire du SRAS qui suffit à réduire la croissance mondiale mondiale de 1%. Et le GIEC, organisme onusien qui, comme par hasard, se trompe et communique que la date de disparition des glaciers himalayens sera l’an 2035 et non 2350…

Ceci inspire deux commentaires. L’un que l’industrie de la catastrophe, elle, profite de la crise, de toutes les crises. Cela fait vendre du papier, profite aux média, et apporte des fonds à tous les « réparateurs de catastrophes » professionnels, à commencer par ceux qui ont fait état, en la grossissant, de la catastrophe..

L’autre est une observation. La presse française a rapporté, dans son ensemble, que les manifestations du 1e mai ont moins mobilisé que l’année dernière. Le Figaro, pourtant pas suspect d’excès de sympathie pour les syndicats organisateurs dit que les défilés étaient « moins garnis ». Or les chiffres font état d’une participation en baisse de grosso modo 66%. Si un chiffre divisé par trois est « moins garni », quelle baisse faut-il pour être « en forte baisse »? Et pourquoi parler d’effondrement de la cote de popularité de Sarkozy quand elle perd 4% sur 40%, soit 10%, au lieu de dire que les rangs de ses partisans sont « à peine moins garnis »?

Sans doute est-ce la preuve que JusMurmurandi ne comprend rien aux chiffres, ni aux média…

L’élégance française endeuillée à son sommet

mai 2, 2010 on 10:23 | In Economie, France, International | Commentaires fermés

C’est avec une très grande émotion que JusMurmurandi apprend la disparition de Jean-Louis Dumas, ancien président de la société Hermés.

Jean-Louis Dumas représentait ce que la France avait de meilleur : élégance, raffinement, distinction, mais aussi homme d’affaires de grand talent.

C’est lui qui a fait d’Hermès, qui n’était qu’une petite PME familiale lorsqu’il en prit la direction en 1978, la multinationale que l’on connait aujourd’hui.

Il quitte la direction en 2006, pour des raisons de santé.

JusMurmurandi adresse à sa famille et à ses proches ses condoléances attristées.

L’horreur grecque….chez nous?

mai 2, 2010 on 3:08 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les Grecs sont décidément insupportables. Après avoir plongé la zone Euro dans une crise monétaire dont elle n’avait vraiment pas besoin, ils s’apprêtent maintenant à faire bien pire.

Après avoir donné une leçon de ce qu’il ne faut absolument pas faire, ils vont nous donner une leçon de ce qu’il faut absolument faire quand on est au fond du trou. Hausse de 2 points de la TVA, baisse de deux mois de salaires des traitements des fonctionnaires et des retraites, allongement de la durée de cotisation et retard de l’âge de départ, la liste est longue, qui coupe le souffle tant le tour de vis est brutal et impitoyable.

Après avoir été un épouvantail pour des Allemands, terrifiés à l’idée qu’ils devraient payer sans fin pour des pays méditerranéens fiscalement irresponsables pour cause de lâcheté politique, ils en seront les meilleurs alliés face à des pays qui prétendraient ne pas pouvoir mettre leur finances en ordre.

Ils montrent aussi qu’un pays pourtant réputé encore beaucoup plus indocile, prompt à la révolte et violent que la France face à toute tentative de gestion responsable peut, dans des circonstances graves, « supporter l’insupportable et accepter l’inacceptable ».

Si jamais la France, par exemple, disait ne pas pouvoir revenir dans les limites de Maastricht en moins de 5 ans, ce qui serait déjà un exploit si on en croit notre passé peu glorieux dans ce domaine, nos voisins teutons n’auraient qu’un chose à nous dire: d’aller nous faire voir chez les Grecs!

Pour rire, ou pour pleurer?

avril 29, 2010 on 5:36 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Le seul sujet sur lequel la classe politique française tombe d’accord, après des années de désaccord systématique, c’est le sauvetage de la Grèce. Ce qui montre que ce sauvetage est plus important que le RSA, la taxe carbone, ou le sauvetage des banques françaises, trois sujets d’importance où l’on a vu la gauche, surprenemment, voter « contre ». Serait-ce parce qu’ils ont lu JusMurmurandi, qui dit que le problème grec d’aujourd’hui est le problème français de demain, et que la gauche n’a aucune intention d’y échapper en mettant de l’ordre dans les finances publiques au cas où elle reviendrait aux affaires?

Un hôpital (le CHU de Nancy) a « renoncé » à réclamer 100.000€ à quelqu’un dont la mère, aujourd’hui décédée, y a passé 6 ans. Pourquoi cette « mansuétude », même si elle n’est que temporaire (!)? Tout simplement parce que cette dame a passé ces 6 ans en coma végétatif pour avoir été la victime d’une erreur d’anesthésie. Et il faudrait payer , en plus, pour être mis(e) dans le coma?

Liès Hebbadj, le « compagnon » de la femme verbalisée pour port du niqab, est semble-t-il un homme fort religieux, dont les compagnes aussi sont tenues de l’être. Mais quand il est accusé de polygamie, il se défend en disant que ces femmes sont « ses maîtresses ». Curieuse version de l’islam que d’avoir une femme et des maitresses. Sans doute JusMurmurandi n’a-t-il pas à sa disposition la « bonne » version du Coran qui autorise ce mode de vie. A moins que M. Hebbadj ne soit en fait marié plusieurs fois, auquel cas il n’a pas de maîtresses, et tout va bien. Sauf que là il mentirait en déclarant que ce sont ses maîtresses, ce qui ne correspond pas non plus à une vie telle que prescrite par le Coran…
En tout cas, qui peut croire que les agents qui ont verbalisée la femme niqabée, une première en France, soient tombés « au hasard » sur l’épouse d’un homme « à compagnes multiples », et accusé de violences domestiques (on ne sait pas s’il faut écrire conjugales…) de surcroît. Ou alors le hasard a fait un royal cadeau aux services de M. Hortefeux juste avant le débat sur la loi interdisant la burqa, lesquels services n’auraient « rien vu » jusque là. Y compris les imams qui auraient (s’il est polygame) célébré de multiples unions religieuses sans union civile préalable, au mépris de la loi de 1907.

La loi sur les obligations de reclassement proposées par les entreprises va changer. Aujourd’hui, une entreprise est tenue de proposer à tout salarié menacé de licenciement tout poste disponible où que ce soit dans le monde. Même s’il est à l’autre bout de la planète et payé cinq, dix ou quinze fois moins. Les salariés, évidemment, se sentent humiliés par de telles offres, et les média en profitent pour clouer au pilori l’entreprise offensante. En oubliant que toute entreprise qui s’y soustrairait se ferait massacrer par les tribunaux prudhommaux. Il est même arrivé que des entreprises soient à la fois condamnées dans les média pour avoir fait ce type d’offre et par les tribunaux pour ne pas l’avoir fait… La loi, nous dit-on, va changer. Les salariés pourront indiquer ce qu’ils sont prêts à accepter en termes de déplacement géographique et de rémunération, et ce qui leur est inacceptable, et ne recevront que des offres correspondant à leur desiderata, pour éviter des offres « humiliantes ». Inutile de dire qu’un salarié aura un choix diabolique à faire: soit accepter par avance une offre inférieure à ce qu’il a, soit ne pas avoir la possibilité de l’accepter quand même en fin de compte. Les contentieux grotesques ont encore de beaux jours devant eux, et le Code du Travail, que le présent gouvernement avait promis (c’est, et de loin, le plus volumineux et complexe au monde) de faire maigrir d’importance, continue au contraire de grossir.

Après la tourmente financière de 2008 et la tourmente économique de 2009, voici la tourmente monétaire de 2010. Qu’est-ce qui la déclenche? La dégradation de la notation de la dette souveraine d’un pays, Grèce, Portugal ou maintenant Espagne par une agence de notation. Vous avez, ces mêmes trois agences, Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch qui ont noté AAA (la meilleure note possible) tous ces crédits subprimes pour autant qu’ils aient été « rehaussés par des assureurs eux aussi bien notés. On sait comment cela a fini, et ce que valaient ces notes. Mais, visiblement, tout le monde continue d’y croire, à ces notes… sauf JusMurmurandi. Expliquer que cette semaine la note espagnole est moins bonne que la semaine dernière alors qu’il n’y a eu aucune nouvelle économique? Ou bien, faute de montrer le chemin, ne courent-elles pas simplement après les marchés?

Dans le sillage (si l’on peut dire) du vol fatal AF 447 Rio-Paris, les agences de sécurité internationales ont reconnu que les instructions données à tous les pilotes de la planète pour faire face à un « décrochage » de l’avion, soit parce qu’il vole trop lentement, soit trop vite, risquaient en fait d’aggraver la situation, et qu’il fallait urgemment les changer. Le pilote ne devra plus pousser les moteurs, mais incliner le manche. Toute similitude entre ces agences de sécurité aérienne et leur réaction face à la crise de l’accident Air France et les agences de sécurité financière « faisant face » aux décrochages de l’économie mondiale n’est pas fortuite…

Le fantôme de Lehman Brothers prend ses vacances en Grèce…

avril 24, 2010 on 3:32 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Qui se souvient de Lehman Brothers? Une banque d’affaires américaine, autrefois une des plus prestigieuses. La victime la plus connue de la débâcle de la finance mondiale à l’automne 2008. La seule que l’Etat américain n’a pas sauvé directement ou indirectement. La plus grande faillite de l’Histoire par le montant des engagements. Et l’un des plus grandes questions de l’historie financière récente.

Celle de savoir si laisser Lehman couler continue d’alimenter le débat entre économistes. Pour certains, cela a été une catastrophe, en déclenchant un arrêt quasi- total du crédit interbancaire, et en mettant le monde à deux doigts de l’implosion totale de son système financier, un épisode qui a coûté beaucoup plus cher à réparer que n’eût coûté un sauvetage de Lehman. Pour d’autres, sauver la banque n’aurait servi qu’à précipiter dans la crise l’établissement suivant sur la liste des proies vulnérables: Morgan Stanley, Goldman Sachs, Citigroup, toutes beaucoup plus grosses que Lehman. Et le choc de voir couler Lehman a servi de déclencheur pour que le Congrès américain et leurs homologues de par le monde déclenchent des plans de sauvetage sans précédent.

Aujourd’hui, une question similaire se pose: faut-il sauver la Grèce? Les gouvernements de ce pays sont indiscutablement coupables de mauvaise gestion en dépensant de l’argent qu’ils n’avaient pas, comme Lehman en prêtant de l’argent plus qu’ils ne l’auraient du. Et l’un comme l’autre ont présenté des comptes artificiellement « roses » masquant la gravité de la situation pour acheter du temps sur l’air de « encore un moment, monsieur le Bourreau… »

Comme Lehman a failli emporter avec lui en enfer les autres banques de New-York -et, par extension, du monde-, la Grèce, si elle venait à chuter, causerait probablement un effet de dominos sur le Portugal, puis l’Espagne et l’Italie… Le renchérissement massif du coût de la dette souveraine qui s’ensuivrait en quelques heures frapperait à mort les finances de pays très endettés, qui comprennent rien moins que la France, le Japon, le Royaume Uni et les États-Unis. Il y a à peine un an et demie, JusMurmurandi écrivait que les montants mis en œuvre pour le sauvetage du système financier étaient sans précédent et défiaient l’entendement, et voilà que, très peu de temps plus tard, un nouveau défi est là, qui requiert des montants incomparablement plus importants. Car une chose est sûre, si l’État américain a pu sauver Goldman Sachs, Morgan Stanley et Citigroup, ceux-ci sont bien incapables de sauver les finances de l’État américain.

D’autant que ces établissements ont quelques soucis, dont JusMurmurandi s’est déjà fait l’écho. Notamment Goldman Sachs, à qui il est reproché d’avoir dissimulé une partie de la vérité dans une affaire où ses clients ont perdu un milliard de dollars. Mais le plus grave problème de Goldman n’est pas là; il est dans la riposte de leur PDG, Lloyd Blankfein, un homme qui déclare « qu’il fait l’œuvre de Dieu ». Que dit il en réponse au procès que lui fait l’autorité boursière américaine? Que l’attaque contre son entreprise chérie est « purement politique », anti-américaine, destinée à fracasser toutes les banques.

Avec des banquiers comme ça, les banques n’ont plus besoin d’ennemis.

Et on ne s’étonne plus que Lehman Brothers ait coulé non parce qu’il n’y avait pas de plan de sauvetage, ni parce que les conséquences avaient été jugées gérables et préférables à un naufrage, mais parce que, sans doute, sauver Lehman n’eût pas été « faire l’oeuvre de Dieu », ou eût été anti-américain ou purement politique.

Or, si une chose, une seule, est sûre, c’est que dans tout ce dossier de formidables foirages financiers, s’il y a une chose qui ne figure nulle part, c’est bien la pureté…

En attendant, le fantôme de Lehman Brothers pourra prolonger ses vacances en Grèce comme un vulgaire touriste bloqué par un vulgaire nuage.

Plus féroces que des requins

avril 20, 2010 on 6:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | 2 Comments

Goldman Sachs, c’est la Rolls Royce de Wall Street. La banque d’affaires la plus riche, la plus rentable, celle qui recrute les meilleurs et les paye le mieux, puisque la rémunération moyenne, tous employés confondus, atteint 600.000$ par an… Mettre de côté 19 milliards de dollars pour payer des bonus au titre de 2009, une année qu’elle n’a connu que grâce au soutien de l’État américain, il faut oser, non?

Eh bien, Goldman Sachs a un souci. Parce que cette banque a aussi la réputation de monter les coups les plus tordus, sans foi ni loi. Et là, ce qu’on lit n’est pas joli, joli. Il y a trois ans, un gestionnaire de hedge fund, John Paulson, est convaincu que les subprimes sont des crédits pourris qui ne seront pas remboursés par des clients trop endettés à qui on a vendu n’importe quoi. Jusque là, tout va bien. Il cherche donc à gagner de l’argent avec cette conviction, jusqu’ici contraire à ce que pense le marché, pour qui les subprimes sont un moyen de s’enrichir vite et beaucoup.

Il lui faut donc trouver des opportunités de parier contre des subprimes. Or ceux-ci, après émission par une banque qui a fait le crédit au client, sont regroupés par milliers en packages titrisés. Et une banque d’affaires créé un CDO, produit dérivé virtuel dont l’évolution va refléter exactement celles des crédits subprimes. S’ils sont remboursés dans les délais, tout va bien, sinon la valeur du CDO va plonger. Et John Paulson prend un pari massif contre un CDO bien particulier, gavé des pires subprimes, créé et vendu par Goldman Sachs.

Alors, où est le problème? C’est que, pour être sûr, mais alors totalement sûr que ce CDO est bien pourri jusqu’à la moelle,, c’est l’équipe de Paulson qui en a assisté la constitution! Et ce n’est pas exactement ce que Goldman Sachs a raconté aux investisseurs à qui la banque a vendu le CDO. Au contraire, la banque en a vanté la qualité, attestée par le cabinet d’expertise ACA. En « oubliant » de dire qu’elle avait un client désireux de parier contre ce CDO et qui en avait supervisé la composition. Petit détail, qui, s’il avait été porté à l’attention des acheteurs potentiels, aurait plus que probablement fait mauvais effet…

Le résultat est que, sur ce seul CDO (et il y en a eu des dizaines de milliers de créés), le fond de John Paulson a gagné un milliard de dollars (et JP 250 milions à titre personnel !), et les investisseurs perdu…un milliard.

Maintenant, la SEC attaque Goldman Sachs pour information trompeuse, ce qui, en outre, ouvre grand la porte à des demandes de dommages et intérêts. En un mot, ça risque de coûter bonbon à notre Rolls de Wall Street, déjà mise en cause pour avoir fait à peu près la même chose avec la Grèce: un département de la banque conseillait la Grèce, un autre vendait de la dette grecque à ses clients, un troisième spéculait à la baisse sur cette même dette grecque.

C’est très bien si cela leur coûte un max, c’est le seul langage qu’apparemment ils comprennent (voir plus haut l’épisode des bonus). Quand on veut calmer des requins, on ne fait pas appel à une ONG. Des orques, c’est beaucoup plus efficace…

Liens obscènes?

avril 17, 2010 on 9:56 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Les dirigeants d’Essex, retenus contre leur gré par des futurs ex-employés mécontents de leurs conditions de licenciement ont finalement été libérés. Ce n’est pas grâce à la Justice, dont le tribunal a déclaré que « la preuve d’un trouble manifeste à l’ordre public n’était pas constituée ». JusMurmurandi se demande si la même réponse eût été donnée par le Tribunal si les séquestrés avaient été des magistrats…

L’ayatollah Kazem Sedighi, imam de la prière du vendredi de Téhéran a déclaré que les tremblements de terre et autres catastrophes naturelles étaient causées par l’augmentation de l’adultère. C’est curieux, JusMurmurandi aurait plutôt tendance à penser que cela pourrait induire un certain réchauffement, voire un climat torride…

Le cardinal Bertone, porte-parole du Vatican, a lié les actes pédophiles à l’homosexualité. Comme, par définition, ces actes sont adultérins, si on en croit l’ayatollah, il risque d’y avoir une recrudescence des tremblements de terre et autres calamités naturelles dans les églises catholiques.

Et d’aucuns pourront déclarer que la preuve que ces calamités soient un trouble à l’ordre public n’est pas constituée…

Un monde meilleur

avril 9, 2010 on 4:24 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Nombreuses bonnes nouvelles sont arrivées cette semaine tandis que l’hexagone semble réchauffé par des rayons de soleil printanier

Une nouvelle majeure tout d’abord, c’est la signature d’un nouvel accord entre la Russie de Medvedev et les Etats Unis d’Obama.

Signé à Prague, cet accord prévoit la réduction d’un tiers, de 2200 à 1500, des ogives nucléaires détenues par les deux pays, au cours des sept prochaines années.

Savoir que l’on réduit d’un tiers le nombre de missiles et autres bombes d’une puissance autrement supérieure à celle de Hiroshima et Nagasaki, qui peut s’en plaindre ?

La Russie n’étant pas à une bonne nouvelle près, on a aussi vu le premier ministre Poutine, lui si souvent un guerroyeur sans pitié (« nous irons chercher les terroristes Tchéchènes jusque dans les chiottes »), se rendre auprès du premier ministre Polonais, Donald Tusk afin d’assumer le massacre de 22.000 officiers polonais à Katyn sur l’ordre de Staline.

Alors que ce crime avait été pendant longtemps attribué à l’armée nazie, à grand renfort de désinformation, la vérité est non seulement publique mais reconnue comme telle par la Russie.

Tant pis si l’on écorne une fois de plus l’image de Staline au passage.

Tant mieux pour nous si l’on rétablit la vérité sur un passé glauque.

Car nettoyer le passé, c’est aussi préparer l’avenir.

C’est ce que semble faire Air France en ayant convoyé, dans le cadre d’un vol normal, 420 passagers à Miami avec du carburant vert. Réduction des émissions de CO2, réduction de la consommation de carburant, n’est ce pas aussi une bonne nouvelle ?

En allant plus loin dans la même direction, comment ne pas féliciter les Suisses, qui en ont tellement pris pour leur grade ces derniers mois, pour ce vol effectué avec un avion solaire.

Entièrement propulsé à l’énergie solaire, Solar Impulse a décollé de la base militaire de Payerne en Suisse et effectué un vol d’une heure et demi.

Bravo à Bertrand Piccard, le créateur suisse du prototype.

Pour conclure, puisque nous en sommes aux félicitations personnelles, comment ne pas se réjouir de la promotion à l’ordre de la Légion d’honneur de Jean-Christophe Le Duigou?

Ce nom ne vous rappelle rien ? C’est normal, c’est (devenu) un homme discret.

S’il était plus connu lorsqu’il était numéro deux de la CGT, il s’est fait discret depuis janvier 2008 lorsqu’il fut promu conservateur des hypothèques, un des postes les mieux rémunérés de l’administration au début 2008. Après l’argent, les honneurs pour une tête pensante de la CGT, à la veille des si importantes négociations concernant nos retraites…

Un monde meilleur, on vous dit !

Une croissance lente?

avril 5, 2010 on 6:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Le FMI va réviser à la hausse sa prévision de croissance mondiale pour 2010, à 4%. Un chiffre phénoménal, totalement inimaginable quand le monde était au bord du gouffre il y a tout juste un an.

Il en faut pas croire que ceci sera exclusivement le fait des pays du BRIC (Brésil, Inde, Russie, Chine), car si la croissance européenne ne sera que de 0,8%, la croissance américaine sera de 3%.

Comment se fait-il que le pays dont tout est parti (le sur-endettement grotesque des ménages modestes, le levier monstrueux des banques, les techniques de sécurisation en cascade) se retrouve aussi vite à croitre prestement alors que la zone euro, beaucoup moins aventureuse, en soit réduite à un pas d’escargot?

D’abord, en regardant la chose d’un point de vue franco-français, on pourrait penser que c’est parce que notre continent a beaucoup moins souffert, la récession française en 2009 ayant été beaucoup moins violente: la baisse du pib français a été un tiers de la baisse aux États-Unis. Si on purge moins, il y a moins de récupération après.

Mais ceci n’est pas vrai du tout ailleurs. D’abord l’Espagne, qui, a connu une bulle immobilière pharamineuse, devra faire face et à une véritable dépression (chômage à 20%) et à une sortie ultra-lente, et tardive.

Ensuite parce que de nombreux pays européens sont entrés en crise avec déjà des déficits publics beaucoup trop élevés, ayant gaiement dépensé pendant la phase de croissance, et donc n’ayant pas du tout préparé les années de vaches maigres. Si la Grèce est l’exemple le plus connu, l’Italie et la France sont clairement dans ce cas.

Mais l’Allemagne est sur un modèle tout à fait différent. Sa récession a été forte, quasiment le triple de la France, du fait de la chute de ses exportations. Quand on en vit, ce qui est leur cas, la baisse des marchés mondiaux se répercute nécessairement chez soi. Mais on en profite aussi à la reprise. Et la chancelière Angela Merkel a fait voter une hausse brutale des impôts pour ne pas laisser le pays s’enfoncer dans le déficit public.

Tout le contraire de la France, qui exporte de moins en moins à mesure que son industrie décline. De ce fait, l’économie n’a pas importé beaucoup de baisse du reste du monde, et n’importera pas non plus de retour à la croissance.

Et comme le gouvernement ne veut rien faire de brutal, ni hausse d’impôts ni coupes sombres dans les dépenses publiques, les déficits s’envolent.

Un jour, il faudra bien que les conséquences de cette divergence fondamentale trouvent leur solution, comme la montée en pression du magma finit par une éruption volcanique.

Les députés allemands, très réticents à payer pour les cigales grecques, ont suggéré que la ventes de quelques îles serait une bonne solution. De là à ce qu’ils nous demandent de leur vendre la Corse, il n’y a qu’un pas, qui, au rythme actuel, sera vite franchi.

Le problème, c’est qu’une majorité de Français pourrait bien accepter. Non, je plaisantais. Non, vraiment, c’était pour rire…

Pâques et la Résurrection

avril 4, 2010 on 7:35 | In Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Pâques est le jour où 2 milliards de chrétiens fêtent la résurrection du Christ, promesse de leur résurrection future.

Mais aujourd’hui, les titres de la presse internationale sont consacrés à un autre sujet, qui hante l’Église catholique depuis des mois, celui des atteintes pédophiles par des prêtres. Et les accusations portent non seulement sur les actes criminels de ceux-ci, mais aussi sur les efforts constants de la hiérarchie de l’Église pour les dissimuler et murer victimes et bourreaux dans le silence.

Pendant ce temps-là, les révélations se multiplient, comme en Allemagne où le numéro pour les victimes est saturé d’appels, les Églises souffrent de désaffection, comme en Irlande, et doivent payer des indemnités qui les ruinent, comme aux États-Unis.

La presse, dans un phénomène comparable à la frénésie alimentaire des requins, cherche par tous les moyens si Benoit XVI lui-même n’aurait pas couvert, activement ou passivement, des tels actes dont il aurait du, ou aurait du avoir connaissance.

Pour autant, les déclarations du pape portent une condamnation sans appel des coupables. Il faut d’ailleurs porter à son crédit que, sitôt porté à cette fonction, il a éliminé sans faiblesse des responsables « douteux » sur lesquels s’était beaucoup appuyé son prédécesseur, le bien aimé Jean-Paul II, comme Marcial Maciel, prêtre mexicain fondateur de la congrégation des Légionnaires du Christ, pourtant pourvu de maîtresse et d’enfants dont il aurait abusé.

Alors où est le problème, si le pape condamne et purge? C’est que, comme souvent, il y a deux crimes distincts. L’original, et le suivant, qui consiste à le couvrir. Comme Nixon, qui a du démissionner, déshonoré, de la Présidence américaine, non pour le cambriolage au petit pied du Watergate, mais pour l’avoir couvert par des mensonges et des manœuvres. Laquelle couverture porte un nom en droit pénal, celui de complicité.

L’Eglise défend son droit, acquis de haute lutte il y a de nombreux siècles, de juger les siens en interne et en droit canon, ce qui équivaut à ne pas mettre le monde extérieur au courant. Donc pas de complices, et pas de démissions de ceux qui portaient la responsabilité du silence. Voir de bien pire, car dans certains cas, des prêtres « simplement » admonestés et déplacés ont pu continuer leurs agissements criminels.

C’est ce qui différencie Jean-Paul II de son successeur. Le premier, quoique théologiquement très conservateur, ainsi qu’il sied à un Polonais, était ouvert sur le monde, et n’oubliait jamais qu’il portait avant tout une responsabilité universelle. Le second, pourtant plus exigeant, se conçoit avant tout comme le pape de L’ Église, construction avant tout théologique. Et sa posture de théologien lui vaut d’être incompris de beaucoup.

Le sommet a été atteint vendredi quand le prédicateur de la maison pontificale, le franciscain Ranieri Cantalamessa (un nom prédestiné: « chantelamesse ») a comparé au cours de l’office et en sa présence les attaques contre le pape aux « aspects les plus honteux de celles contre les Juifs ». Une comparaison qui a, pour des raisons évidentes, rendu furieux Juifs et victimes des prêtres.

Mais c’est le dimanche de Pâques, pas le jour des turpitudes, mais celui de la Résurrection, qui clôt le cycle: confession des péchés,repentance, pardon.

Souhaitons donc la résurrection de l’Eglise catholique, après le même cycle.

Joyeuses Pâques!

Benoit XVI

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