Excusez-nous, on vous espionne
mai 16, 2010 on 8:43 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa nouvelle est tombée il y a quelques heures, Google nous espionne.
On s’en doutait un peu mais pas à ce point là.
En effet, si l’on savait déjà que toutes les requêtes que nous passons par le moteur de recherche étaient enregistrées, ce que nous ne savions pas encore, c’est que lorsque les voitures de Google passent dans nos rues pour réaliser la cartographie de Google maps, Street view etc., elles repèrent les réseaux internet sans fil non protégés pour pomper de l’information.
Cela durerait, selon Google, depuis quatre ans, et a permis de « ramasser » des bribes » de données lorsque les utilisateurs d’internet sans fil ne cryptent pas leur signal.
Plus de 600 Giga octets de données, toujours selon Google, auraient été enregistrés. Ces données contiennent des adresses mèl, fragments de courriers électroniques etc.
Bref, une fois de plus des grandes oreilles nous écoutent à l’insu de notre plein gré.
L’Allemagne a, dans le même domaine, fait voter une loi qui oblige les utilisateurs de routeurs sans fil de crypter leur signal, au risque de se voir verbaliser.
Cela signifie t il que des voitures de la Polizei, à l’image de celles de Google, vont passer dans nos rues pour tenter de repérer les signaux sans fil non cryptés ???
La Suisse a interdit l’application Street view pour le pays du Gruyère en attendant que l’on ait les garanties d’un floutage qui ne permette pas de reconnaître les passants.
Mais bon, pourquoi s’émouvoir ? N’y a t il pas cinq cent millions d’utilisateurs de Facebook qui, avec leur compte, racontent leur vie en détail sur internet sans trop se soucier d’une quelconque sécurité ?
Certains vont même jusqu’à dire s’ils sont chez eux ou pas, ce qui a permis à un esprit créatif de lire en diagonale les informations de ce type et de faire un site web intitulé « please rob me » ou encore « volez moi s’il vous plaît. (http://pleaserobme.com/).
Alors pourquoi s’excuser de nous écouter lorsque, volontairement, certains internautes donnent plus d’information que Google ne pourra jamais espérer en récolter ???
Sale temps pour l’opium…
mai 15, 2010 on 7:07 | In Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’opium, vous connaissez? Ce dérivé du pavot était une des drogues favorites du début du XXe siècle, dont on dit que certains chefs-d’œuvre artistiques sont nés sous le charme de sa fumée entêtante.
Mais l’opium permet aussi d’en tirer de la morphine, légale, et de l’héroïne, qui l’est beaucoup moins. Cette illégalité, ainsi que les paradis artificiels auxquels elle permet aux toxicos friqués d’accéder explique le prix élevé de l’héroïne, et, en remontant la chaîne, de l’opium, et du pavot.
Or la pavot provient à plus de 90% d’Afghanistan, où il pose un problème complexe aux Américains. Faut-il le combattre, et priver les paysans afghans de leur source de revenus, ce qui les précipite dans les bras ouverts des Taliban? Faut-il en tolérer la culture, ce qui favorise le commerce de l’héroïne destinée avant tout au marché américain, et qui constitue la principale source de revenus des mêmes Taliban?
Or un fait nouveau vient bouleverser cette impossible équation: un parasite attaque le pavot, menaçant jusqu’à 50% de la récolte à venir. Bien entendu, les Taliban expliquent que ce parasite est l’œuvre de la recherche agronomique américaine, etc… Bien entendu les Américains expliquent qu’ils n’ont rien à voir avec cela, qu’il y a déjà eu des parasites du pavot avant celui-ci, et que celui-ci ne s’attaque pas exclusivement au pavot mais s’étend par contagion à d’autres cultures, sans aucun lien avec l’opium et ses dérivés.
Au XIX siècle, Karl Marx disait que « la religion était l’opium du peuple », ce qui voulait dire que la religion aidait à anesthésier le peuple pour qu’il se tienne tranquille. Si on devait trouver un équivalent moderne, ce seraient les déficits publics. Dépensez beaucoup, et le peuple sera tranquille. Reprenez ces avantages et il s’agitera.
Mais la crise de confiance des marchés envers la dette souveraine des États trop dépensiers menace cet opium-là. Et un parasite les attaque, qui a déjà contaminé la Grèce, l’Espagne, le Royaume-Uni et le Portugal, en moins de deux semaines.
On attend avec intérêt comment la France va réagir à l’attaque de ce parasite, après celles de la pollution nucléaire de Tchernobyl (qui n’a, comme chacun sait, jamais passé les frontières françaises), de la grippe A (quel gâchis!), et du nuage volcanique (pas d’exception française, cette fois-ci).
Burqua vision
mai 13, 2010 on 2:10 | In France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésFarewell my Grande-Bretagne
mai 11, 2010 on 8:02 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésVoilà, c’est fait: l’euro et sa zone ont gagné un temps de répit grâce au plan de solidarité géant mis en place ce week-end. Il faut dire que 750 milliards d’euros, ça en impose! Il s’en est suivi hier une très forte hausse des bourses européennes. Notamment, les cours certains titres financiers ont littéralement explosé, prenant plus de 20%: AXA, Société Générale, BNP Paribas.
Ne pensons pas qu’il s’agisse uniquement d’investisseurs brûlant du désir de posséder ce qu’ils avaient brûlé la veille. Il s’agissait aussi de couvrir au plus vite des positions vendeur (donc à découvert). JusMurmurandi a toujours un sourire à la pensée de spéculations à la baisse quand elles se révèlent massivement perdantes. Gagner en jouant la baisse et en plongeant les marchés dans une spirale ravageuse n’est pas une activité si utile que cela…
Mais, derrière ce succès se profile un désastre. Pas celui de l’eurozone, pour qui le plus dur reste à faire. Après tout, l’annonce indique que des pays très endettés vont pouvoir emprunter pour tirer d’affaire des pays surendettés, ce qui n’est pas vraiment un trait de génie. Non, maintenant, il va falloir mettre de l’ordre dans les finances nationales, et réduire les gigantesques déficits budgétaires, de préférence sans casser la fragile et lente reprise économique européenne. Et là, tout génie sera le bienvenu pour montrer comment faire, surtout après des décennies de laisser-aller.
Pour donner un ordre de grandeur, la France, pas (encore) le pays le plus atteint, a un déficit budgétaire qui fait grosso modo la moitié de son budget. Donc, pour le combler d’un coup, il faudrait doubler tous les impôts… T.V.A. à 39,2%, impôts personnels avec une tranche à 100%, etc…. vaste programme… Et si on ne le comble que « progressivement », la dette augmente chaque année, et, avec elle, la charge d’intérêts, ce qui absorbe une partie des durs efforts d’assainissement.
Non, le désastre qui va frapper sera beaucoup plus rapide que le nôtre. Car un pays a résisté aux charmes de l’Euro, tel le village d’Astérix. Un pays européen, mais d’un pied seulement. Un pays qui aborde la phase actuelle dans de très mauvaises conditions, avec un déficit du budget encore 50% plus élevé que le nôtre, et une dette totale qui pèse 94% de la richesse nationale. Et, plus grave encore, avec une économie assise sur une très forte activité financière, donc plus atteinte par la crise que celles des pays continentaux. Et, pour couronner le tout, comme si cela ne suffisait pas, une gueule de bois issue d’un bulle immobilière majeure, et un système bancaire largement nationalisé.
Ce pays, vous l’avez reconnu, c’est notre cher voisin, la Grande-Bretagne. Laquelle vient de se donner en la circonstance, un parlement où aucune majorité n’existera sans coalition, ce qui est encore un facteur négatif de plus.
Le problème n’est pas que la Grand Bretagne soit véritablement en pire état que ses voisins, ou que son sauvetage soit moins indispensable. Non, le problème est que sa monnaie est isolée, et donc relativement petite, donc facile à faire chuter. En 1993 déjà un homme quasiment seul, George Soros, l’avait fait plier, dévaluer quitter le Système Monétaire Européen, et avait gagné énormément d’argent au passage.
Il est plus que probable que les vendeurs à découverts se sont déjà repositionné sur la livre sterling après leur échec sur l’euro. Et là, compte tenu de son isolement, il est à craindre que la Grande-Bretagne apprenne à la dure que, si la littérature donne l’exemple de la vaillante résistance d’Astérix, il y a aussi le destin funeste de la chèvre de Monsieur Seguin….
Le monde économique entre en fusion
mai 8, 2010 on 6:22 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa phase de sortie de crise, dans laquelle notre monde espère bien être entré, et ce, à condition que les spasmes de la crise monétaire grecque ne relancent pas un processus de défiance et de contraction de l’économie. est propice aux acquisitions. Les entreprises qui sont sorties de la crise avec un portefeuille encore quelque peu garni en profitent pour acheter des concurrents moins bien lotis. C’est ce qu’on commence à voir aujourd’hui.
C’était déjà évident pour la finance américaine. Des firmes aussi anciennes importantes et prestigieuses que Lehman, Merril Lynch, Bear Sterns, 3 des 5 plus grosses banques d’affaires, ont coulé ou été absorbées. De même, parmi les banques classiques, Wachovia, Countrywide et autres CIT ont, elles aussi cessé d’être des concurrents indépendants.
Maintenant, c’est le secteur des transports qui est pris de la frénésie des mariages. Delta Airlines a épousé Northwest pour former la plus grosse compagnie mondiale, bientôt rejoint par la fusion, décidée cette semaine, entre United et Continental. Chez les loueurs de voitures,le N°1, Hertz, veut acheter son concurrent Dollar-Thrifty, mais son rival Avis-Budget veut surenchérir. De 5 sociétés, on sera passé en quelques années à 2…
La high-tech elle aussi est animée du même mouvement. L’inventeur des PDA, la société Palm, en grande difficulté, a été rachetée par le géant HP, tandis que le monde des infrastructures de réseaux de télécommunications mobiles ne comptera bientôt plus que 3 ou 4 acteurs, contre 7 il y a quelques années.
Et la même tendance à la concentration s’observe dans la pharmacie ou l’industrie minière.
Là où ça devient plus drôle pour JusMurmurandi, c’est quand on regarde les turpitudes de la recherche de solution pour la Grèce. L’union Européenne et le FMI ont promis trop d’argent pour être prêts à tirer un trait dessus si la Grèce ne tient pas ses promesses (ce qu’elle fait systématiquement depuis 20 ans), et pas assez pour annexer purement et simplement les finances grecques en lui permettant de ne plus avoir besoin de recourir au marché.
La solution? C’est ce que nos gouvernants ont proféré au sortir de leur premier soir de travail commun: une véritable gouvernance et convergence économiques. C’est-à-dire des politiques fiscales et monétaires sinon unique, au moins compatibles et convergentes. Y compris entre fourmis (l’Europe du Nord, pour faire simple), et cigales (l’Europe du Sud). Hormis le fait que ce soit une curieuse expérience de génie génétique animal que de marier ces espèces si différentes, en économie, cela s’appelle une fusion.
Mais une fusion si grande que, par comparaison, la réunification entre les deux Allemagne aura eu l’air d’une simple répétition à toute petite échelle. Voilà qui va donner tout son sens au mot fusion, qui se produit toujours à température élevée…
La magie des chiffres….
mai 3, 2010 on 8:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe pétrole est l’une des principales matières premières au monde, qui en consomme des quantités astronomiques. Les chiffres les plus souvent utilisés pour le comptabiliser sont le million de barils, quand la production mondiale fluctue d’un million de barils par jour en plus ou en moins, et le millier de tonnes, notamment pour quantifier la taille d’un super-tanker, de 300.000 ou 400.000 tonnes.
D’où la surprise de JusMurmurandi quand cette fuite immense, annonciatrice de dégâts sans précédents, est mesurée à 800.000….litres par jour. Soit quelques 5.000 barils par jour. Et encore moins en tonnes. Cela ne veut pas dire que cela ne soit rien du tout, bien sûr, ni que cela soit acceptable ni sans conséquences. Mais on sait que les conséquences d’une telle pollution peuvent être effacées à force de travail et d’argent, et les poches du pollueur, BP, sont assez profondes pour le garantir.
Alors pourquoi employer un format, le litre, qui rend le chiffre plus effrayant et impressionnant, alors que personne ne l’utilise en temps normal? Pour faire peur? Pour magnifier le sentiment de catastrophe, et donc paraître politiquement correct?
Il faut dire que ce sentiment que la catastrophe est délibérément amplifiée par des associations officiellement soucieuses du « bien public », quelle que soit leur forme, ONG ou organisme international, n’est pas nouveau pour JusMurmurandi.
Ainsi, tout le tapage fait pour effrayer le public à coups de millions de morts prévus et pour forcer les pouvoirs publics contraints par l’imbécile principe de précaution à dépenser des centaines de millions d’euros pour rien à lutter contre la fantomatique grippe H1N1. Et la menace planétaire du SRAS qui suffit à réduire la croissance mondiale mondiale de 1%. Et le GIEC, organisme onusien qui, comme par hasard, se trompe et communique que la date de disparition des glaciers himalayens sera l’an 2035 et non 2350…
Ceci inspire deux commentaires. L’un que l’industrie de la catastrophe, elle, profite de la crise, de toutes les crises. Cela fait vendre du papier, profite aux média, et apporte des fonds à tous les « réparateurs de catastrophes » professionnels, à commencer par ceux qui ont fait état, en la grossissant, de la catastrophe..
L’autre est une observation. La presse française a rapporté, dans son ensemble, que les manifestations du 1e mai ont moins mobilisé que l’année dernière. Le Figaro, pourtant pas suspect d’excès de sympathie pour les syndicats organisateurs dit que les défilés étaient « moins garnis ». Or les chiffres font état d’une participation en baisse de grosso modo 66%. Si un chiffre divisé par trois est « moins garni », quelle baisse faut-il pour être « en forte baisse »? Et pourquoi parler d’effondrement de la cote de popularité de Sarkozy quand elle perd 4% sur 40%, soit 10%, au lieu de dire que les rangs de ses partisans sont « à peine moins garnis »?
Sans doute est-ce la preuve que JusMurmurandi ne comprend rien aux chiffres, ni aux média…
L’horreur grecque….chez nous?
mai 2, 2010 on 3:08 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes Grecs sont décidément insupportables. Après avoir plongé la zone Euro dans une crise monétaire dont elle n’avait vraiment pas besoin, ils s’apprêtent maintenant à faire bien pire.
Après avoir donné une leçon de ce qu’il ne faut absolument pas faire, ils vont nous donner une leçon de ce qu’il faut absolument faire quand on est au fond du trou. Hausse de 2 points de la TVA, baisse de deux mois de salaires des traitements des fonctionnaires et des retraites, allongement de la durée de cotisation et retard de l’âge de départ, la liste est longue, qui coupe le souffle tant le tour de vis est brutal et impitoyable.
Après avoir été un épouvantail pour des Allemands, terrifiés à l’idée qu’ils devraient payer sans fin pour des pays méditerranéens fiscalement irresponsables pour cause de lâcheté politique, ils en seront les meilleurs alliés face à des pays qui prétendraient ne pas pouvoir mettre leur finances en ordre.
Ils montrent aussi qu’un pays pourtant réputé encore beaucoup plus indocile, prompt à la révolte et violent que la France face à toute tentative de gestion responsable peut, dans des circonstances graves, « supporter l’insupportable et accepter l’inacceptable ».
Si jamais la France, par exemple, disait ne pas pouvoir revenir dans les limites de Maastricht en moins de 5 ans, ce qui serait déjà un exploit si on en croit notre passé peu glorieux dans ce domaine, nos voisins teutons n’auraient qu’un chose à nous dire: d’aller nous faire voir chez les Grecs!
Jérôme Kerviel, Fabrice Tourre, une malédiction française ?
mai 1, 2010 on 8:45 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésVous avez peut être lu nos commentaires sur l’ »affaire » Kerviel qui a secoué la Société Générale début 2008.
Voici qu’un second français fait parler de lui dans le monde de la finance, Fabrice Tourre, alias « Fabulous Fab », comme il se surnomme lui même en toute modestie.
L’un, Kerviel, passe un bac économie puis poursuit son cursus avec un diplôme universitaire dédié à la banque, l’autre, Tourre, est ingénieur, diplômé de l’Ecole Centrale de Paris.
Tous les deux ont la passion des chiffres.
Mais il y a aussi des dissemblances.
Si Kerviel a contribué à creuser un trou dans les poches de la Générale, Tourre, lui a « inventé » un produit qui a fait gagner beaucoup d’argent à Goldman Sachs. Un produit lié aux subprimes qui a un goût de scandale pour tous ceux qui en ont perdu tellement.
Kerviel a largement agi seul, tandis que Tourre a fait partie d’un système bien huilé. Ce qui explique que Kerviel soit poursuive par son ex-employeur, alors que Goldman défend mordicus Fabrice Tourre
Pour Kerviel, c’est justement parce qu’il a fait perdre tellement d’argent à la Générale, pour Tourre, c’est justement parce qu’il en a fait gagner autant à Goldman Sachs, de façon critiquée aujourd’hui.
Son employeur n’hésite pas à ressortir ses courriers électroniques pour montrer sa mégalomanie incontrôlée…par Goldman justement.
Leur point commun le plus fort comme nous le disions, c’est leur passion pour les chiffres et la finance.
Alors pourquoi une malédiction pour ces deux Français célèbres, bien au-delà des frontières hexagonales ?
Fort heureusement il n’y a pas que la France qui ait de tels « experts ». Un trader japonais de chez Mitsubishi est rentré au « club des milliardaires » pour ses pertes sur le cuivre, tandis que le pétrole a fait couler la puissante et vénérable société allemande Metallgesellschaft. Ou encore Nick Leeson, qui en 1995 coula lui tout seul la banque britannique Barings.
Quand on pense qu’il a fallu des millions de Grecs pour couler le pays, on voit les trésors de productivité qui s’offrent à Athènes pour remonter ses finances…
L’impossible Mr Charles
mai 1, 2010 on 7:36 | In France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésLes occasions de rire sont rares, et Charles Pasqua, avec sa trogne et sa faconde à la Fernandel en a été un grand fournisseur. Mais les temps ont changé,et le sénateur Pasqua s’est retrouvé devant ses pairs de la Cour de Justice de la République, avec trois méchantes affaires aux fesses.
Une histoire de corruption pour l’attribution d’un casino, une autre pour le transfert d’un siège social, une enfin sur des ventes de matériel militaire. Toutes affaires déjà jugées en correctionnelle, avec des condamnations pénales à la clef, y compris pour le propre fils de Pasqua. Bref, l’affaire était pliée, et le vieil homme allait connaître la paille humide des cachots, ce qui est beaucoup, mais alors beaucoup moins drôle que les palais de la République et le regard complaisant des journalistes à l’affut de bons mots.
Sauf que, pas du tout. Il a été acquitté dans deux affaires, et condamné, mais légèrement, pour la troisième. Ce qui non seulement ne l’envoie pas au quartier VIP de la Santé, mais ne le prive même pas de son siège de sénateur.
Mais le nœud de l’affaire, et ce qui explique ce dénouement quasi-miraculeux, c’est que de multiples témoins aient complètement changé de version entre ce qu’ils ont déclaré, à charge, pendant l’instruction, et leur témoignage à décharge ou quasiment en pleine audience.
Faut-il y voir un privilège d’immunité accordé par des élus à un de leurs pairs? Peut-être.
Faut-il y voir une caractéristique de certains procès « à la Corse », où les témoins à charge sont une espèce en voie de disparition, puisqu’après tout Charles Pasqua en est issu? Peut-être.
Faut-il y voir la preuve que Pasqua a soigneusement gardé de son passage à de nombreuses responsabilités des dossiers si compromettants qu’il aient forcé la main des politiques chargés de le juger, ou de ceux qui ont, au sommet de l’Etat, les moyens de les influencer? Peut-être.
Faut-il y voir la preuve que les témoins ont chargé Pasqua sous la pression d’un juge d’instruction dont c’est le métier de la mettre, et l’ont déchargé face à la pression des yeux d’acier de l’ancien premier flic de France? Peut-être.
Mais alors, avec tous ces « peut-être », Charles Pasqua, loin d’être encore le roi du rire en politique, serait devenu celui du mystère. Ce ne serait plus Fernandel, mais Greta Garbo… Et ça, même pour l’impossible Mr Charles, c’est impossible….
La classe politique analogique dans un monde numérique
avril 28, 2010 on 8:01 | In Europe, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésEt encore une gaffe, une, de cette classe politique qui se croit encore dans un monde analogique alors que tout le monde sait que nous vivons dans un monde numérique !
Sauf qu’il s’agit d’une belle, de Gordon Brown déjà mal en point pendant la campagne pour devenir le nouveau Premier Ministre de sa Gracieuse Majesté qui traite une de ses électrices de ….
On ne vous en dit pas plus…
Quand Gordon Brown oublie le micro…
envoyé par TELEOBS. – L'actualité du moment en vidéo.
Et voici lorsqu’il s’empale en voulant s’excuser….
Fin de campagne pour Gordon ?
Laisser couler la Grèce…
avril 28, 2010 on 9:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Grèce est maintenant au bord de la faillite. Les taux à 10 ans sur ses emprunts dépassent 10%, les taux à 2 ans ont atteint 18%. Il n’y a aucune chance qu’elle puisse faire face seule à ses besoins de financement pour le mois de mai.
De toute façon, même si elle y parvenait, à ces taux là, le coût de sa dette est insupportable, venant en plus de la réduction indispensable de son déficit.
Par contraste, les manifestations et autres grèves et déclarations belliqueuses des syndicats grecs sont surréalistes. S’il n’y a plus d’argent en caisse pour les salaires de mai, qui paiera les fonctionnaires en large surnombre?
Le problème est que, pendant des années des politiciens populistes ont cédé à toutes les revendications et les ont financé avec de la dette. C’est-à-dire qu’ils ne les ont pas financées, et, qu’en, plus ils ont obéré l’avenir des charges d’intérêts, ce qui rend la situation chaque année plus ingérable.
D’où la perception qu’ont les Grecs que les programmes politiques ou les grèves peuvent changer les choses, et, d’une façon ou d’une autre, transformer les facteurs économiques. Et que, donc, l’activisme revendicatif paie.
Il paie, oui, mais en monnaie de singe. Ou, quand on disait du temps de Law, il paie, mais en assignats.
Cela étant, ce n’est pas à une faillite « classique » que nous convie la Grèce, et ce à cause de l’Euro. En temps ordinaire, la Grèce aurait massivement dévalué sa monnaie, feue la drachme, et s’en serait sortie comme cela. Avec l’Euro, ça ne marche pas. Et comme la dette grecque est libellée en Euros, sortir de la monnaie unique pour dévaluer quand même fait exploser le coût de la dette en monnaie locale, ce qui rend l’opération catastrophique.
Ce qui fait qu’avec l’Euro, il y a maintenant une nouvelle configuration: une monnaie indévaluable, et, en même temps, des taux d’intérêts élevés.
Avant, quand une monnaie souffrait de taux d’intérêts élevés, au moins, on pouvait, en contrepartie, laisser filer la monnaie. Comme le franc français dévalué 3 fois en 3 ans par François Mitterrand quand il avait laissé filer les dépenses publiques « à la grecque », et commencé à creuser le trou auquel la France fait face aujourd’hui.
C’est pourquoi le paradigme prêté à l’Euro de doter même les pays faibles d’une monnaie forte, et notamment de taux d’intérêts beaucoup plus faibles que ceux qu’ils auraient « mérité » à eux seuls, se révèle faux. Même avec l’Euro, les dettes souveraines des États continuent de coûter leur juste prix, c’est à dire le prix fort pour les pays faibles.
Cette configuration de taux élevés et de monnaie non dévaluable est donc particulièrement impitoyable pour les pays faibles, et JusMurmurandi se demande vraiment quelle solution imaginer, la Grèce n’étant pas susceptible de passer brutalement d’une ultra-cigale à une hyper-fourmi, ce qui passerait par, notamment, la contraction brutale d’une classe de fonctionnaires totalement hypertrophiée et la chasse efficace à une économie souterraine qui représente des dizaines de pour cent de p.i.b. qui échappent à tout impôt.
Cela étant, voir un pays de navigateurs de légende couler est un spectacle peu réjouissant.
Surtout que, si vous croyiez, cher lecteur, que cet article parlait de la Grèce, c’était par licence poétique (si l’on peut parler de poésie, l’ambiance étant plutôt à la tragédie).
Il parlait de la France….
Complètement berge !
avril 25, 2010 on 7:36 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Non classé, Poil à gratter | Commentaires fermésOn attendait cette décision depuis longtemps, voici que Bertrand Delanoë, qui a remis Paris en chantier comme jamais avant (place Clichy, place du Maréchal Juin, place de la République pour ne citer que quelques endroits), présente son dernier fantasme.
La fermeture des voies sur berge rive gauche, et la mise « sous contrôle » de celles de la rive droite, avec une fermeture partielle également.
Voilà un homme qui a tout compris.
Pour ce qui concerne la rive droite, il va, sur la partie qui sera sous contrôle, mettre des feux tricolores pour ralentir la circulation.
Oh, pas beaucoup puisqu’il affirme que cela n’augmentera le temps de traversée que de 4 à 7 minutes.
Alors pourquoi tous ces travaux demande JusMurmurandi pour si peu ?
Qui plus est, si cela ralentit la circulation, cela ne va t il pas augmenter la pollution ? Pas de réponse à cette question que personne ne pose, bien entendu.
Enfin, sur les voies rives droite, qui seront fermées complètement, comment imaginer que l’on va améliorer la vie des Parisiens puisque cela fera remonter la circulation des bords de Seine au niveau des quais qui longent habitations, bureaux et autres monuments républicains ?
Là encore, pas de commentaire.
Comme toujours l’option dénuée de tout courage d’étouffer lentement la circulation parisienne est préférée au lieu de prendre des mesures courageuses, moins coûteuses et plus rapides comme celles mises en place par son ex confrère de gauche Ken Livingstone à Londres par exemple.
A partir du moment où l’on décide qu’il faut rejeter l’automobile, quitte à faire large place aux vélomoteurs, scooters et autres motos, plus bruyantes, plus polluantes et plus dangereux…
Pour cela il faudrait du courage politique.
Cela chez Delanoë comme au PS avec les retraites par exemple, JusMurmurandi cherche mais ne trouve pas.
Tout ce que l’on sait c’est que si Delanoë a tout compris, cela va assurément coûter plus de 29,99 Euro par mois aux Parisiens, bref ce ne sera pas free (gratuit) du tout
La vraie nature
avril 18, 2010 on 5:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésTandis que le transport aérien est secoué par une interruption inédite, nous Européens et Français en particulier, devrions pouvoir nous rabattre sur d’autres moyens de transport.
Or pour les liaisons courtes ou moyennes, quel est le moyen de transport le plus sûr, le plus propre, et souvent fiable ?
Le train.
Hélas, la SNCF est en grève, pour la troisième fois de l’année.
Pourquoi ?
Parce que, selon les syndicats, les salaires sont trop bas, parce que l’entreprise, qui marche si bien il faut le rappeler, serait en train (c’est le cas de le dire) d’être démantelée et autres fantasmes du même genre.
Les Français, eux, commencent à en avoir assez des fantasmes des syndicats de la SNCF.
Ces derniers avaient ces derniers jours une magnifique carte à jouer.
Pris de compassion, ils auraient pu se remettre au travail pour aider à sortir les Français, bloqués par l’arrêt de l’aérien, de l’ornière.
Cela aurait fait un beau tableau bucolique, comme on les aime en France pour mettre en avant nos entreprises publiques.
Comme lorsque l’on voit les petits gars de l’EDF monter sur les pylônes pour remettre le courant après une tempête.
Rien de tout cela à la SNCF. Non, la grève a commencé, il faut qu’elle continue, et tant pis pour l’image des syndicats.
Qui pourraient très bien être en train se tirer une bourre, entre la CGT historique et SUD qui rêve du gâteau cégétiste.
Laissant les clients sur le quai en pleines vacances de Pâques et dans un ciel vide.
Bref, c’est l’illustration de leur vraie nature.
Le seul souci, si la direction de la SNCF a quelque chose dans le pantalon, c’est que les salaires des jours de grève ne soient pas payés.
Cela signifie que l’on taperait dans le portefeuille des cheminots grèvistes, qui n’auront peut être plus autant envie/ les moyens de remonter au front pour les retraites.
Ce fameux dossier des retraites, qui déchaîne les passions.
Voilà un vrai enjeu. Une réforme importante. L’allongement de l’espérance de vie ne peut permettre une durée de cotisation inchangée.
C’est simple à comprendre, facile à expliquer, même si c’est pénible à mettre en œuvre. Bref, on serait en droit d’espérer une cohésion nationale sur un sujet qui touche tous les Français.
Sans discrimination.
Mais voilà, au PS, on préfère continuer à raconter des balivernes. Faire de l’électoralisme de bas étage, quitte à changer de discours si l’on venait à être élu…
Martine a eu beau faire dans l’honnête le temps d’un JT de TF1, elle a été rattrapée par le bureau du PS, et a remise en route le discours aussi racoleur que non crédible.
Bref, elle aussi a montré….sa vraie nature.
Pendant ce temps, elle est bloquée en Inde. Voilà une tentative de mise en avant internationale qui doit lui laisser…un goût de cendres.
La tête dans les nuages
avril 18, 2010 on 4:51 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 CommentsQuelques nuages arrivent en provenance d’une éruption islandaise et c’est le chaos aéronautique mondial…
Il a suffi qu’une éruption, dont personne ne nous avait rien dit jusqu’alors, génère l’émission d’un gros nuage (appelons cela comme cela, par souci de simplification) pour que tout le monde semble vouloir piocher dans la constitution française et y trouve le sacro saint principe de précaution et arrête tous les vols, civils comme militaires.
Ce fameux principe a l’air de paralyser encore mieux que le fameux « cri qui tue » des arts martiaux.
Personne ne remet en cause la seule source d’information qui recommande l’interruption immédiate de tous les vols, le britannique Vulcanic Ash Advisory Center de Londres; tout cela parce qu’une fois, il y 28 ans un avion de British Airways avait traversé un nuage volcanique et avait perdu la puissance de ses moteurs.
Bref, on arrête tout, même de réfléchir.
Seize mille rotations qui n’ont pas eu lieu sur la seule journée hier, on peut tranquillement multiplier par cent ou cent cinquante pour arriver au nombre de passagers qui n’ont pas pu voler.
Aujourd’hui, ce sont les compagnies aériennes qui se disent que cela ne peut plus durer, et qu’il faut aller faire des essais.
Air France, KLM, Lufthansa font donc décoller des appareils et constatent que les avions, à première vue, ne souffrent pas.
Où sont les pouvoirs publics, Eurocontrol ou notre fameuse DGAC, qui, à elle seule emploie 12.000 personnes (JusMurmurandi devrait peut-être plutôt dire: « rémunère », que « emploie », parce que là, visiblement, ils ne s’emploient pas à grand-chose) ? On l’ignore; ce sont des entreprises privées qui amènent sur un plateau d’argent les résultats de leurs essais, alors que ce sont les organismes publics qui ont décidé l’arrêt des vols.
Les pouvoirs publics qui semblent, comme toujours, à la pointe de l’information….
Illustration: allez sur le site de la DGAC et essayez de faire marcher les flux RSS du site. La dernière information disponible par flux a cinq mois d’âge, c’est pour souhaiter au lecteur…..une bonne année 2010…
On espère que les informations des contrôleurs sur les vols qui traversent notre espace aérien sont mieux mises à jour…
Ça se trouve ici http://www.aviation-civile.gouv.fr/rss.xml?xts=32719&xtor=RSS-3
11,5%
avril 13, 2010 on 7:23 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 CommentsTitre laconique, froid, cynique.
C’est le pourcentage d’avions du type Tupolev TU 154 qui ont eu un accident, ce modèle même emprunté par le président polonais samedi.
En effet, sur les neuf cents et quelques avions construits, environ 106 sont déjà tombés, soit 11.5%.
Avec à la clé, quelques trois mille victimes.
Cela veut dire que depuis environ quarante ans que cet avion vole, il arrive en moyenne 2.5 accidents par an avec ce seul type !
Si l’on compare la base de données pour la famille Boeing 737, avion contemporain du TU 154, qui comprend toutes les versions y compris celles livrées encore aujourd’hui, ce sont environ 5.900 avions qui ont été construits à ce jour. Et seulement 135 ont connu un accident total ou partiel. Soit 2.3%.
Presque cinq fois moins d’accidents. Pour ce qui est des victimes, elles sont au nombre de 3.937 personnes, nombre plus élevé, mais beaucoup plus bas lorsque rapporté au nombre d’appareils construits.
Vous allez dire, à quoi bon ces chiffres, froids, par rapport à la tristesse de ces accidents, toujours spectaculaires, toujours mis en avant alors que le transport aérien est un des plus sûrs, arrivant derrière le train et…les ascenseurs.
La première question que l’on peut se poser, c’est de se demander ce que faisait le chef de l’Etat polonais dans un vieux coucou pareil, alors que la Pologne, fraîchement entrée dans l’Union européenne s’était empressée d’acheter des avions américains tant pour son aviation civile que militaire après avoir mis la main sur l’aide agricole de Bruxelles….
Ce qui intéresse JusMurmurandi, c’est la comparaison. Certes, comme toute comparaison elle est imparfaite.
Elle montre, dans une certaine mesure, ce qui sépare les fabrications soviétiques des fabrications contemporaines occidentales.
Elle illustre, de manière maladroite, ce qui arrive lorsque l’on est dans un monde sans concurrence, comme ce qui était pratiqué de l’autre côté du rideau de fer jusqu’à la chute du Mur.
Elle explique que le président bulgare ait immédiatement décidé de se séparer de son Tupolev 154, après l’accident fatal de samedi.
Elle justifie que JusMurmurandi soit vent debout contre les éructations des syndicats issus de l’ère soviétique pour la réforme des retraites en France.

Tupolev TU 154