Ils sont fous!!!
avril 3, 2011 on 7:42 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi est plus proche du modèle américain que du modèle soviétique, cela devrait être clair pour tous ses lecteurs. Il n’empêche que cette affinité ne lui fait pas avaler n’importe quoi simplement parce que cela se passe aux États-Unis. Et là, on n’est même plus dans le n’importe quoi, on est très au-delà. Voici quelques exemples de dérive d’un modèle insuffisamment contrôlé…
- les dirigeants de la société américaine Transocean viennent de percevoir des bonus fortement augmentés compte tenu que leur entreprise a connu en 2010 une forte amélioration de ses résultats en matière de sécurité. En fait, 2010 aura été selon elle-même « sa meilleure année » en matière de sécurité. Voilà qui devrait être, a priori, une bonne nouvelle, aussi morale que réjouissante. Sauf que Transocean était l’exploitant de la plateforme pétrolière off-shore Deepwater Horizon, dont l’explosion à causé 11 morts, dont 9 de ses propres employés, et une pollution marine sans précédent dans le golfe du Mexique. Que Transocean ne soit pas le seul responsable (une Commission d’enquête présidentielle a aussi épinglé Halliburton et BP) ne les exonère évidemment pas. Dans ces conditions, que ses dirigeants puissent voir une quelconque « amélioration de la sécurité » quand leur société a participé à une aussi colossale catastrophe relève purement et simplement de la psychiatrie. A mois que, et c’est plus probable, ils se soient voté ces bonus pour passer à la caisse au plus vite, et avant que celle-ci soit vidée et la société ruinée par les procès qui lui sont et seront faits.
- Lloyd Blankfein vient de se voir accorder un bonus de 14 millions de dollars au titre de l’exercice 2010 de la banque d’affaires Goldman Sachs -la première au monde- dont il est le patron. Vous vous dites, voilà encore JusMurmurandi qui revient sur l’indécence des bonus bancaires en temps de crise. Même pas. Il suffit de se demander ce à quoi ont pu penser ceux qui lui ont attribué un montant 14 fois plus élevé que l’année précédente quand les résultats de l’entreprise ont chuté de 37%… Peut-être ont-ils pensé qu’il était de leur intérêt d’être « bien » avec un homme aussi puissant que Blankfein, qui n’a pas la réputation d’être tendre avec ses adversaires. Pour l’intérêt des actionnaires, déçus de la forte chute des résultats produits par M. Blankfein, prière de repasser plus tard. On se demande combien les administrateurs lui auraient donné si les résultats avaient progressé de 37%. Et on oublie de faire remarquer que les résultats des banques américaines sont temporairement dopés par la politique monétaire de la Fed, qui leur permet d’emprunter presque à taux zéro et de replacer cet emprunt an Bons du Trésor sans risque. On e voit pas là qu’il y ait besoin de grands génies pour gagner de l’argent en 2010. Après, cela pourrait être une autre histoire, mais, entre temps, comme les cadres de Transocean, M. Blankfein aura empoché son bonus.
Heureusement, ces excès se déroulent aux États-Unis, et la France ne saurait donner dans ce qui est aussi clairement déraisonnable…
Sauf quand on lit que des députés socialistes veulent attaquer Christine Lagarde devant la Cour de Justice de la République pour avoir oser choisir un tribunal arbitral dans l’affaire opposant Bernard Tapie au CDR, liquidateur des affaires pourries du Crédit Lyonnais. Cela pour au moins quatre raisons.
- d’abord, parce que c’est le droit de la ministre de choisir la voie qu’elle veut. On peut se tromper sans que ce soit un délit ou un crime… à supposer même qu’elle ait fait une erreur, ce qui est loin d’être prouvé.
- ensuite parce que s’en remettre à une décision arbitrale, c’est justement ne pas trancher soi-même, mais laisser à d’autres, compétents et payés pour cela de défendre vos intérêts. C’est la meilleure façon de ne pas pouvoir être accusé de complaisance. L’ignorer, c’est tout ignorer du processus arbitral. Supposer que des arbitres aient reçu la consigne d’être indulgents avec Tapie, c’est supposer que des arbitres mettent le bon plaisir du ministre au-dessus de sa propre réputation d’arbitre, ce qui met un terme à toute carrière arbitrale. C’est aussi stupide qu’insultant.
- plus encore, c’est oublier comment toute cette affaire est née. Tapie n’a pu acheter Adidas que parce qu’il a été financé les yeux fermés et sans limites par un Crédit Lyonnais totalement inféodé par son Président, Jean-Luc Haberer, aux desiderata de Bercy, alors dirigé par le socialiste Pierre Bérégovoy.
Lequel socialiste Bérégovoy a aussi côtoyé Bernard Tapie sur les bancs socialistes du Conseil des Ministres, où il avait été appelé par François Mitterrand lui-même.
Lequel Crédit Lyonnais connut du fait de telles largesses largement politiques (l’affaire MGM notamment, financée à fonds perdus pour MM. Fiorini et Paretti, parrainés par les socialistes italiens) des déboires tels qu’il fallut en catastrophe nommer un autre Président, Jean Peyrelevade, lui aussi socialiste (ancien chef de cabinet de Pierre Mauroy), pour récupérer ce qui pouvait encore l’être.
Lequel Peyrelevade jura de faire la peau à Tapie pour l’exemple.
Et ce sont ses troupes qui forcèrent Tapie à revendre Adidas dans les conditions qui ont causé le litige qui vient de se déboucler et où les arbitres ont dit que les équipes du Lyonnais avaient été encore plus voyous que Tapie lui-même.
Toute l’affaire est donc une cuisine 100% socialiste, et accuser la droite de dilapider l’argent public là-dedans est franchement aussi grotesque qu’indécent
- enfin parce que remettre en cause ce règlement, c’est attaquer Bernard Tapie de front.
Quant on sait la redoutable bête médiatique qu’il est, réveiller ainsi l’eau qui dort à un an des Présidentielles, et ce pour une affaire qu’on a soi-même causée, c’est vraiment de la démence…
Plus fort que la douleur !
mars 17, 2011 on 8:27 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésImpressionné, bouleversé, JusMurmurandi reste sans voix devant le courage, la bravoure de certains Japonais.
Si tout d’abord les images que nous avons vues nous ont marqués quant à l’apparente sérénité des personnes filmées, la deuxième chose qui nous a frappés, c’est que personne ne parle de révolution, de pillages ou autres effractions dans les reportages que nous avons vus.
Que ce soit lors de Katrina, ou encore du simple accident du jet du Président polonais après lequel certains membres des forces russes sont allées dépouiller les corps des victimes, les Japonais par comparaison semblent Zen, voire résignés, mais surtout respectueux.
Le respect, c’est d’ailleurs ce qui inspire JusMurmurandi devant certains actes qui dépassent l’entendement.
Comme cette jeune femme, Miki Endo, aide sociale, qui est restée arc boutée à son micro pour demander au habitants d’évacuer la ville de Minami Sanriku tandis que la vague avançait irrémédiablement vers la cellule de crise qu’elle occupait, avant de l’engloutir.
Comme ces personnes qui travaillent au sein même de la centrale nucléaire pour essayer d’éviter le pire en tentant de refroidir le réacteur.
Plus forte que la douleur, l’admiration.
Écœuré, agacé devant cette sombre affaire Renault où trois hommes, au moins ont été jetés en pâture avec une légèreté et une inconséquence indignes d’un grand groupe industriel.
Peu importe que son PDG renonce à son bonus, plus que la douleur, c’est leur honneur qui a été sali. Une réputation, un peu comme le vase de Soisson, cela news répare pas. Indemnité oui, réparation non.
Quand on pense que Louis Schweitzer, qui a dirigé ce groupe, critiquait il y a peu les PME quant à la faiblesse, selon lui, de leurs relations humaines.
Il eut été croustillant de lui demander s’il aurait accepté de défendre les trois salariés du temps où il était président de…..la Halde….
Enfin, quelle honte de voir l’Occident se coucher devant ce fou, ce boucher de Kadhafi, et laisser ses troupes écraser les soldats de la liberté (désolé, pour JusMurmurandi ce ne sont ni des insurgés, ni des rebelles !).
Après tout ce qu’il nous a fait, on ne trouve pas le moyen de se mettre d’accord pour le chasser.
Et les autres pays arabes, si prompts à le condamner, ne bougent pas non plus le petit doigt.
Plus forte que la douleur, la honte.
Cartésiens…?
mars 11, 2011 on 11:20 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésDepuis Descartes, philosophe français du XVIe siècle, être « cartésien » c’est être avant tout logique. A un cartésien, « on ne la fait pas ». Et les Français, forts de ce magnifique héritage, sont les champions autoproclamés de ce cartésianisme.
Exemple 1: Marine Le Pen est donnée en tête au premier tour des Présidentielles par les sondages, ce qui affole la droite, mais pas Sarkozy. Car lui sait, et a toujours dit, que ce serait le premier tour qui serait décisif, et non le deuxième. Surtout, si la candidate FN devait y être présente, son adversaire remporterait forcément l’élection. Sarko n’a donc qu’à battre le candidat PS au premier tour, ce à quoi la puissante machine UMP l’aidera autrement plus que la machine PS divisée entre courants multiples. En même temps, information qui n’a que très peu filtré dans une presse peut-être désireuse de ne pas se mettre le FN à dos, un huissier a saisi les meubles du parti des Le Pen pour cause de dette sociale non payée, et ce malgré la vente de leur siège et la réduction du nombre de leurs employés à une poignée. Gagner une élection avec un parti exsangue financièrement à ce point là, ça, ça n’est pas cartésien. Le reste non plus, d’ailleurs.
Exemple 2: La Chine, « usine du Monde », dévaste notre industrie et ravage les emplois français. Ceci est rendu possible non seulement par des coûts très bas d’une main d’œuvre sous-payée, mais aussi par la sous-évaluation chronique de sa monnaie, le yuan, qui en fait une machine de guerre pour aider les exportations chinoises. En février, le commerce extérieur chinois a connu un déficit. Ce qui montre que les importations à destination du marché intérieur ont plus que compensé les exportations. Pas mal, pour un pays qui ne sait qu’exporter à bon compte, non? Et qu’en pensent nos économistes et politiciens « cartésiens »?
Exemple 3: Il y a deux ans, Barack Obama était élu sur la promesse de sortir l’Amérique de la détresse financière et morale dans lesquels l’avaient plongé les deux mandats de George W Bush. Promesse symbolisée par celle de fermer cette zone de non-droit absolu de Guantanamo où les États-Unis avaient parqué les « combattants ennemis ». Deux ans après, les procès pourront y reprendre, comme avant, du temps de Bush. Obama ne sait-il pas que ne pas tenir ses promesses et espérer que les électeurs ne lui en tiendront pas rigueur, ce n’est pas cartésien?
Exemple 4: les amis de DSK souhaitent l’annulation de primaires au PS et le retrait de Royal, Aubry et Hollande, pour laisser la voie libre à leur candidat. Tant qu’à faire, JusMurmurandi se demande pourquoi ils ne demandent pas aussi le retrait de Sarkozy et Le Pen, comme ça DSK sera sûr de gagner l’élection, comme cela se faisait en Tunisie ou en Egypte. Sérieusement, espérer cela, est-ce cartésien?
Mais la palme du cartésianisme « à la française » devient indiscutablement aux programmes politiques que nous concoctent les partis pour la Présidentielle de 2012. Avec un florilège qui comprend, entre de très nombreux autres exemples, la peine de mort pour les trafiquants de drogue ou le retour au Franc (FN), ou le retour à la retraite à 60 ans, ou encore la suppression du service minimum dans les transports publics (PS)
René Descartes est célèbre pour sa formule « je pense, donc je suis ». Il semble que notre époque ait oublié que, pour être, et donc être élue(e), il fallait penser, oh, rien qu’un tout petit peu…
Poser les bonnes questions
mars 6, 2011 on 10:24 | In Best of, Ca m'énerve, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésTandis que la classe politique frétille à la cadence de sortie des sondages sur le scrutin présidentiel de 2012, JusMurmurandi se dit qu’il est temps de regarder la situation avec un peu de recul et de ne pas céder à la fébrilité du microcosme cher à Raymond Barre.
Un dernier sondage publié en cette fin de semaine donne Marine le Pen en tête au premier tour, devant Martine Aubry et Nicolas Sarkozy (honneur aux dames, restons galants !)
Et alors, sommes nous tentés de dire ?
Et alors, Martine Aubry, toujours prête à accabler le Président de la République, l’ayant par exemple traité de Madoff (!) ou déclaré qu’il faisait honte à la France, affirme que ce résultat est de sa faute.
En quoi est ce que le mauvais résultat de la candidate du PS serait causé par Nicolas Sarkozy ??? Et quand bien même ce serait le cas, nous nous en féliciterions, n’en déplaise à Me. Aubry….Après tout, rétrospectivement, allons nous écraser une larme de crocodile parce que le PS n’a pas su arriver au deuxième tour en 2002 ???
Pour revenir à notre sujet, les média se focalisent sur les mauvais résultats dans les sondages du Président et ne regardent qu’une seule étape, celle de la Présidentielle.
En cela en particulier, JusMurmurandi les trouve particulièrement myopes.
En effet, cette élection sera emblématique. Il s’agira de la première élection avec un candidat qui est déjà en poste depuis cinq ans avec renouvellement simultané de l’Assemblée Nationale.
Pour JusMurmurandi, c’est là que se trouve la vraie question.
Depuis que Jacques Chirac, dans un retournement de veste aussi spectaculaire qu’habituel chez lui, a aligné la durée du mandat de Président de la République avec celui des parlementaires, sauf à dissoudre (de grâce pas comme en 1997 !), les deux élections présidentielles et législatives sont quasiment simultanées.
Or, quel que soit le président élu, celui ci ne pourra véritablement agir que si l’Assemblée le suit.
Cette question, pour 2012, JusMurmurandi ne l’a pour l’instant vue aborder nulle part.
Si Nicolas Sarkozy se représentait (ce qui est très probable mais pas certain pour l’instant) et était réélu (autre probabilité incertaine…), aurait il la majorité à l’Assemblée Nationale ?
Si Martine Aubry ou un autre membre du PS franchissait le rubicond après 17 années de disette, aurait il ou elle une vraie majorité au Parlement, et non une fragmentation digne de la quatrième République ?
Voilà qui serait de l’argent bien dépensé, le moment venu que de chercher à connaître l’opinion des Français sur ce sujet. Le Président est certes important, mais pas uniquement lui.
Imaginez un Président élu pour cinq ans et une majorité adverse.
On voit déjà Angela Merkel et les autres « vieilles » nations européennes se frotter les mains de voir la France empêtrée dans deux, trois ou même cinq ans de chienlit, si le Président élu ne dissolvait pas l’Assemblée en cours de mandat.
Retour des rois fainéants, et perte de compétitivité assurée pour notre beau pays, la France serait « mal barrée », ou pas barrée du tout.
Une perspective inquiétante, autrement plus que les niaiseries de certains pisse copies en quête de survie de leur feuilles de choux en pertes (de vitesse) pour la plupart….
Le Goulp !
mars 5, 2011 on 9:41 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi a l’impression qu’une véritable bourrasque souffle tous azimuts en ce moment.
Regardons de plus près.
Nicolas Sarkozy traverse t il une période difficile avec certains membres de la dernière équipe Fillon qu’il est aussitôt rejoint par Angela Merkel avec celui que l’on surnomme KT.
Karl Theodor Zu Guttenberg, étoile montante de la CDU, s’est inspiré un peu des autres trop lors de la rédaction de sa thèse de doctorant et a commis un plagiat.
Erreur avérée, commise et pour laquelle il s’est excusé après; avoir perdu son titre, très convoité outre Rhin, de Doktor, il est envoyé directement vers ce que les Shadoks appelaient « le Goulp »; c’est à dire le trou noir, la poubelle, en rejoignant MAM et l’ami de trente ans.
John Galliano, visiblement pas dans un état que l’on pourrait qualifier de sobre, éructe t il des horreurs que l’on en oublie instantanément son génie créateur, au profit du politiquement correct. Viré ! et sur le champ.
Mais lorsqu’il s’agit de maintenir ou non le défilé, la maison Dior ne tergiverse pas, on le maintient avec l’intégralité de ses dernières créations….
On n’a pas besoin de parler de Moubarak et de Ben Ali, on sait ce qu’ils sont devenus, ou presque. A ceci près que la Tunisie semble prise de convulsions politiques dignes de la quatrième République française; on se demande combien de temps cela pourra durer, l’instabilité politique n’étant pas de nature à encourager les touristes à revenir….
Chez Renault, on entend que les trois salariés licenciés pour manquement grave au devoir de secret professionnel ne seraient peut être pas si coupables que cela.
Selon les informations publiées par la presse, on ne trouve pas trace de leur prétendu compte en Suisse ou au Liechtenstein qui aurait si volontiers accueilli les commissions qu’ils auraient reçues. Et tel un lapin du chapeau apparait un quatrième larron licencié lui l’année précédente et qui se refait une santé médiatique en criant lui aussi à la faute « judiciaire ».
Les « dégâts collatéraux » pour Renault sont déjà là. Soit ils ont triché et on se demandera alors comment ils n’ont pas été repérés, soit plus grave encore ils sont honnêtes et…ce sera quelqu’un d’autre qui devra quitter son poste…le DG ou le P-DG qui se sont largement impliqués dans le déballage public ne sortiront pas indemnes de cette sale et triste affaire.
Mais il y en a aussi qui ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre, que l’on ne veut plus d’eux.
Regardez Gbagbo qui a perdu les élections et qui s’accroche désespérément à son poste. N’est pas Président qui veut. A croire que la Côte d’Ivoire subventionne tous les mouvements « insurgés » du monde arabe afin que l’on regarde ailleurs…La communauté internationale ne s’intéresse plus qu’à cette partie du monde comme si l’on s’était habitués au fait qu’il se maintient au pouvoir en dépit du fait qu’il a eu moins de voix que son concurrent…Il faudra pourtant bien que l’on s’en « occupe » un jour.
Kadhafi lui est à un stade plus avancé. Très rapidement après Ben Ali et Moubarak, il a reçu conjointement sa convocation à un entretien préalable et sa lettre de licenciement.
Il semblerait cependant que pour un temps en tout cas, il soit disposé à faire la sourde oreille et déterminé à effectuer son préavis….
Nettoyer la place Tahrir
février 17, 2011 on 6:29 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésBen Ali est parti, Moubarak est parti, la fête est finie.
Il faut donc se remettre au travail. Pas si simple.
Le nettoyage de la place Tahrir, lieu cairote devenu emblématique des manifestations égyptiennes contre le pouvoir en place, ne suffira pas.
Bon début certes, mais il faut refaire démarrer le pays, dont l’économie dépend pour une bonne part du tourisme.
En Tunisie, peu après le départ de Ben Ali, on citait le chiffre de 400 touristes présents par rapport aux 25.000 habituels.
Dans un monde global, la confiance extérieure est vitale.
L’Irlande, la Grèce pour ne citer que deux exemples l’ont compris à leurs dépends.
L’Italie a également souffert sur le plan économique et s’apprête à payer le prix aussi sur le plan politique,
Toutes les manœuvres dilatoires de Silvio Berlusconi n’ont pu empêcher une enquête judiciaire sur ses libations en compagnie de jeunes filles mineures. Cela aussi, d’une certaine façon, c’est nettoyer la place Tahrir.
N’est pas Bill Clinton qui veut.
La classe politique française, et les présidents de la République ne sont pas en reste, est renommée pour ses rapports intimes avec la presse, pour les sentiments forts des hommes politiques pour le sexe dit faible.
Cela aussi pourrait t il être une sorte de nettoyage de la place Tahrir ?
Me. Alliot Marie devra t elle donc quitter ses fonctions pour avoir mal choisi le moment de se rendre en voyage privé en Tunisie et appeler Ben Ali, dirigeant laïc allié de la France jusqu’à son départ, pour avoir mal communiqué au sujet de ce déplacement ?
Pendant ce temps, on voudrait nous faire oublier les nombreuses aventures extra conjugales d’un candidat putatif à la présidence de la République.
En France, curieusement, certains considèrent donc plus politiquement corrects les coups de rein adultères que les coups de téléphone inopinés….
O tempora, o mores.
Les Jeux qu’on peut…
février 13, 2011 on 3:24 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésBertrand Delanoë a gagné: la Fédération Française de Tennis a décidé que le tournoi de Roland Garros resterait à Paris. Les villes de Gonesse, Versailles et Marne la Vallée ont perdu leur temps et leur argent, dans des candidatures qui ne pouvaient pas aboutir…à autre chose qu’à « obliger » la Ville de Paris à faire de nouveau sacrifices pour se montrer « obligeante » avec la FFT.
Il faut dire que Bertrand Delanoë avait un avantage majeur sur ses concurrents: il avait déjà perdu les Jeux Olympiques. Ceux que la France voulait accueillir, pour la première fois depuis 1928. La France avait, de surcroit, le meilleur dossier, et espérait bien gagner. BD comptait sur ce grand succès pour fonder sa candidature à la Présidentielle de 2007. Au lieu de quoi, les Jeux iront à Londres, et Bertrand a vu Ségolène se faire étriller par Sarkozy.
Mais, comme il est intelligent, il a compris la leçon. Et, cette fois-ci, il avait, sur papier, le plus mauvais dossier, mais il a gagné. Car, si l’on s’en tient aux faits, les trois villes concurrentes proposaient des sites tout nouveaux et faits exprès, dont la FFT serait propriétaire, et dont la beaucoup plus grande taille aurait permis de faire beaucoup plus de choses que le site de Porte d’Auteuil: des jeux en nocturne, des concerts, etc… De plus, la candidature de Paris est gravement handicapée par l’opposition des riverains, et de tous ceux que choque la destruction, au profit d’un tournoi de deux semaines par an, et dont on ne peut pas dire qu’il soit fréquenté par un public « populaire », d’une serre chaude pleine de plantes rares, d’espaces verts publics du Bois de Boulogne et d’un terrain de sport à usage public et jeune.
On peut comprendre les riverains, qui ont déjà les nuisances des spectateurs du Parc des Princes, et auront bientôt, en plus, ceux de Jean-Bouin, agrandi grâce à la bienveillance de la Ville de Paris.
On peut comprendre aussi Bertrand Delanoë. Il savait très bien que la FFT préférait largement rester à Paris, et avoir ses bureaux à Auteuil plutôt qu’à Gonnesse ou à Marne-la-Vallée. Mais les candidatures « rivales » ont eu pour avantage de « permettre » au Maire de Paris de justifier des concessions qu’il ne veut pas avoir l’air de faire de bon cœur, alliés Verts et électeurs oblige. Sauf que ceux-ci, les maires des villes perdantes, les alliés Verts piétinés comme de vulgaires plantes rares de serres chaudes d’Auteuil, et les riverains, les parents d’élèves privés de terrains de sport, les promeneurs privés d’espaces verts, paient finalement l’addition pour solder le désastre olympique de Bertrand Delanoë.
Il n’a pas eu les Jeux Olympiques, qui eussent marqué l’histoire sportive, il a eu le prolongement de Roland Garros, et le saccage de l’environnement. On a les Jeux qu’on peut…
Toujours les mêmes!
février 9, 2011 on 5:32 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésIl y a quelque jours, JusMurmurandi s’élevait contre la grève des magistrats au motif que certains d’entre eux, s’ils avaient fauté dans l’affaire Tony Meilhon-Laetitia, pourraient être sanctionnés. Et nous rappelions que ce n’est pas la première fois que les magistrats considèrent, que, même quand il y a aurait faute, il ne devrait pas y avoir de sanction, ce qui fut le cas -ou presque- avec l’affaire lamentable d’Outreau.
Ce n’est pas le seul cas de récidive dans le genre scabreux. La police vient d’interpeller 20 personnes soupçonnées de vol de bagages à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Cette enquête est fondée sur 3.000 lettres de plainte de passagers dont les bagages ont été pillés. 3.000! Sans compter ceux qui n’ont jamais écrit. Si on considère que Roissy est la plaque tournante de l’entrée en France des touristes et hommes d’affaires si nécessaires à notre économie, on voit les ravages qu’un tel pillage cause à la réputation de la France. Et pourtant, ce n’est pas la première fois que cela se produit, bien au contraire. On aurait pu penser qu’après la mise au jour d’une bande organisée de vol de bagages, les parties prenantes, à commencer par Aéroport de Paris, auraient pris les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise pas à grande échelle. Eh bien, non! Sans doute doivent-ils tenir à ce que notre aéroport le plus important conserve sa place tout en bas de la liste des pires aéroports mondiaux…
Autre récidive scabreuse. Les opérateurs téléphoniques avaient juré qu’ils ne pouvaient pas supporter la hausse de la TVA, et que l’équilibre de leurs comptes exigeait que celle-ci soit reportée sur les usagers (on n’ose dire clients). JusMurmurandi, conscient du peu de concurrence en France par rapport aux pays européens comparables, trouvait que ces pleurs ressemblaient un peu trop, une fois de plus, à des larmes de crocodile. Eh bien, il a suffi que des petits malins s’aperçoivent que toute augmentation des tarifs en cours de contrat donne droit à l’abonné de résilier sans frais, et c’est un véritable exode de clientèle qui a semble-t-il commencé. Lequel exode a fait, comme au temps de Moïse un miracle! Les opérateurs ont décidé de ne pas répercuter la hausse de la TVA, alors qu’il y a deux semaines, ils juraient encore, la main sur le cœur, que c’était aussi intolérable qu’impossible…
Sans doute l’ont-ils décidé parce que leur clientèle était en train de se faire piller comme de vulgaires bagages à Roissy, et que, pour eux, l’intangibilité du lien de dépendance qui les lie à leurs usagers était aussi importante que l’impunité des magistrats…
Je veux travailler au Port de Marseille!
février 3, 2011 on 6:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésSavez-vous ce que c’est qu’un oxymore? C’est une phrase qui est, par elle-même, contradictoire. Et, suivant l’imparable et implacable démonstration de la Cour des Comptes, travailler au Port de Marseille, c’est justement un oxymore. Une contradiction. Parce que, sur le port de Marseille, on ne travaille pas. Ou si peu…
Dans le domaine des avantages sociaux extravagants, JusMurmurandi pensait avoir tout vu, tout lu, tout entendu. Mais non, il y a toujours plus, toujours pire.
Imaginez: à Fos sur Mer, un docker travaille 14 heures par semaine, et à Marseille, 12 heures! Si on travaille le lundi, cela veut dire qu’on a fini sa semaine le mardi midi… Et, alors que vous, cher lecteur, pensez qu’un emploi à 12 ou 14 heures par semaine, c’est un temps partiel de caissière dans une grande surface, pas du tout. C’est un temps plein. Enfin si l’on peut dire. Ce qui est plein, en revanche, c’est le portefeuille, par ce que nos travailleurs gagnent, pour ce faire, entre 3500€ et 4500€ nets par mois. Ceci ne provient pas uniquement de leur salaire, mais aussi d’un maquis de 132 primes diverses. Et, encore plus fort, alors que ce sont des employés salariés du Port de Marseille, ils se font verser, en tout illégalité, des « compléments » par les entreprises de manutention. Encore un exemple de gabegie: entre 2006 et 2008 les heures travaillées baissent de 4%…. tandis que les heures supplémentaires augmentent de 21%…
Cette situation est due à la combinaison de plusieurs facteurs: au potentiel de blocage de ces dockers sur toute une région, au monopole d’un syndicat, la CGT, dont l’action est la même qu’au Syndicat du Livre: aucune considération autre que le toujours plus jusqu’à l’absurde, à la lâcheté du Port de Marseille, qui cède, et donne, donne, donne tout ce que réclament les dockers. Suivi en cela par les entreprises de manutention, qui acceptent le racket qui leur est infligé, et par les pouvoirs publics qui, notamment, ne poursuivent jamais les violences physiques qui punissent toutes les tentatives de revenir à l’ordre républicain.
Vous me direz: on ne peut qu’admirer les héros d’un tel combat social! Quelle force doit être la leur pour imposer -et gagner- de tels bras de fer! Eh bien non, ce sont au contraire des petites natures: 28,5 jours d’absence par an et par employé!
Les conséquences économiques sont évidentes: un coût de manutention tellement élevé que Marseille est de plus en plus déserté par tout le transit du fret par tous les opérateurs qui ont le choix d’un autre port.
Les informations ci-dessus n’ont pas reçu de réponse de la part des dockers ou de leur syndicat. C’est qu’ils sont en grève, pour obtenir que la pénibilité de leur travail leur vaille, ce qui serait un cas unique en France, un départ en retraite à taux plein à 58 ans! Ce qui fait que Marseille est non seulement un port très coûteux, mais aussi très peu fiable, ce qui détourne encore plus, s’il était besoin, les utilisateurs que sont les armateurs.
Et, comme toujours, dans un cas où on a le choix entre la honte de la capitulation et la douleur de l’affrontement, quand on cède et qu’on capitule, ce que n’ont cessé de faire au fil des ans, et le management et les Pouvoirs Publics, on finit par avoir et la honte, et, quand même, l’affrontement.
Les fauchés!
janvier 25, 2011 on 7:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsÇa y est, c’est fait! La France est officiellement fauchée, et nous avec! Jusqu’ici, les politiques budgétaires cachaient leur orientation derrière un charabia compréhensible seulement des initiés. Mais maintenant, le Roi est nu, et tout le monde le voit et le sait, et c’est bigrement nouveau.
Que le Roi-État soit nu, c’est un fait depuis longtemps, mais il masquait cette pauvreté pour que le public ne le voie pas et que le spectacle continue. Ceci dit, quand on sait que plus de 40% des hélicoptères militaires (on n’ose dire « de combat ») français ne sont pas en état de voler faute de pièces détachées, ou que les armées ont des jours de munitions devant eux et non des semaines, des signes de pauvreté étaient visibles pour peu qu’on veuille voir et qu’on sache où regarder.
Mais maintenant on voit: il y aura à la rentrée prochaine moins de professeurs, alors qu’il y aura plus d’élèves. Oh, certes, il y a toute une argumentation pour expliquer que ce n’est pas si grave que cela, à savoir qu’il y en aura quand même plus qu’en 1990 alors qu’il y aura moins d’élèves, ou encore que la moitié des économies réalisées est reversée aux professeurs, qui bénéficieront d’une augmentation de traitement de 10%. Mais la cause, la seule, de cette réduction d’effectifs, n’est pas une quelconque réforme, ou un « mieux-disant » éducatif. Non, c’est qu’il faut réaliser des économies, parce que nous sommes fauchés.
Ce qui ouvre un champ tout à fait nouveau à la vie sociale française. Désormais chacun sait que l’État peut un jour ne plus avoir les moyens d’assurer telle ou telle prestation, parce qu’il n’y aura plus d’argent. C’est vrai pour la santé, qui risque de ne plus pouvoir traiter aussi bien ou aussi vite les malades. C’est vrai pour les retraites, malgré la réformette de 2010. C’est vrai pour les fonctionnaires et leur traitement. C’est vrai pour les achats de l’État et ses fournisseurs.
La politique vient donc de perdre, pour en avoir scandaleusement abusé, le droit de faire ce qu’elle veut sans compter. Comme le dit l’adage: « quand on n’a plus les moyens de sa politique, il faut avoir la politique de ses moyens… »
Et la campagne de 2012 se dessine ainsi plus d’un an à l’avance sous un jour particulièrement cru, mais aussi peut-être libérateur.
D’un côté (et ce n’est pas un clivage droite-gauche puisqu’on trouve sur le même bord Marine et Martine), il y aura les marchands de rêve qui assureront les électeurs que tout est possible, à commencer par revenir sur les mesures d’austérité sarkozyennes, et que les fleuves couleront de lait et de miel comme au temps du paradis avant qu’il soit perdu, pour peu qu’on fasse payer « les autres » (on est toujours les autres de quelqu’un, ou, plus exactement, on a toujours ses « autres » à disposition).
De l’autre, il y aura les réalistes, qui promettront du sang, de la sueur et des larmes, car, après l’orgie, il y a la gueule de bois.
Il reste à savoir quel degré d’intelligence et de lucidité les Français montreront. Les prendre pour des cons sera-t-il un pari gagnant?
Fauchés, c’est sûr, mais cons en plus, ce serait grave…
Vous prendrez bien un peu de harissa avec vos Speculoos ??
janvier 24, 2011 on 5:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésComme l’imaginait JusMurmurandi, les choses ne se passent pas aussi simplement qu’espéré en Tunisie.
Si l’on a déjà franchi le cap d’une semaine et quelque depuis le départ de Ben Ali que personne ne peut honnir assez depuis (!),la situation semble toujours assez confuse dans les grandes villes et en particulier à Tunis.
Le Président par intérim a fait le choix de garder le premier ministre et certains membres de l’équipe ministérielle précédente.
Derechef, certains ministres nouvellement nommés démissionnent, n’acceptant pas de gouverner au coté de ceux qui ont travaillé pour le félon.
Ghannouchi, le premier ministre, doit alors s’expliquer et affirme qu’il a assumé son poste précédent la peur au ventre, pour justifier d’avoir travaillé pour Ben Ali….
Qu’à cela ne tienne,les Tunisiens continuent de descendre dans la rue pour demander sa démission et surtout que l’on ne leur « vole » pas leur révolution. JusMurmurandi ignorait que l’on puisse posséder une révolution, mais ce sont en tout cas les propos qui nous sont rapportés par la presse.
Voilà pour la harissa.
Pour ce qui est du Speculoos, c’est tout le contraire.
Voici sept mois, et non jours, que nos voisins du Nord, les Belges, n’ont pas de gouvernement, et descendent dans la rue samedi pour en réclamer un. Pensez. 224 jours sans gouvernement. On est près du record irakien de 289 jours pour en former un en 2008.
Bref, les uns ne veulent pas des ministres qu’ils ont,les autres voudraient que ceux qui ont été élus gouvernent…
Un comble.
Peut être qu’au lieu de partir en Arabie Saoudite, Ben Ali aurait du se rendre….en Belgique.
Peut être aurait il été bien accueilli, mieux qu’en France en tout cas.
Et avec lui au pouvoir, il est certain que les Belges ne seraient pas descendus dans la rue pour se plaindre !!
Vous avez aimé 2002, vous adorerez 2012!
janvier 20, 2011 on 4:18 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi se souvient du premier tour des élections présidentielles de 2002, le choc absolu de la présence à la deuxième place de Jean-Marie Le Pen, en lieu et place de Lionel Jospin.
On connaît la suite: la stupéfaction en France et dans le monde, la forte réaction de tous les anti-FN, et le score « soviétique » de Chirac au deuxième tour.
Eh bien, si cela vous a plu, attendez-vous à vous délecter en 2012. Car quelle était la recette qui a conduit la gauche au désastre?
L’émiettement entre trop de candidats, dont Jospin lui-même, Chevènement, Taubira, les Verts, les communistes, Arlette et Besancenot. Résultat, Jospin descend en dessous de 17% et se fait battre d’un peu moins d’un pour cent par Le Pen, pourtant handicapé par la concurrence de Mégret.
Or, pour autant qu’on puisse prévoir ce qui va se passer dans 16 mois, la gauche va là encore avoir une extrême gauche forte, avec Mélenchon, les communistes et Besancenot qui n’appelleront pas à voter PS au premier tour. Et Bayrou est un redoutable concurrent pour les voix du centre gauche.
Lequel Bayrou a fait, en 2007, 17% des voix, soit assez pour battre, en 2002, Jospin et aller au second tour.
La différence est que la gauche avait tellement été traumatisée par son fiasco qu’elle n’a pas commis la même folle erreur 5 ans plus tard, et tant mieux pour elle, ce qui lui a permis d’envoyer Ségolène se faire étriller par Sarkozy au tour suivant, mais elle était tellement contente d’être arrivée en finale qu’elle considérait cela comme une grande victoire et n’a pas pu prononcer, à la stupéfaction des Français, le mot de défaite, pendant des semaines.
Ce qui montre bien à quel point son objectif, et celui de toute la gauche, était de ne pas répéter une Bérézina qui les eût envoyé au Goulp des Shadoks.
Pour autant, on voit bien que leur configuration, avec Besancenot, Eva Joly, Bayrou et Mélenchon disputant les voix de gauche au candidat PS, et une sérieuse impossibilité de rassembler des électeurs aussi dissemblables que le centre-gauche, les écolos et les extrême-gauche, ressemble beaucoup plus à 2002 qu’à 2007.
Sauf qu’à droite, cela ressemble au même problème. Marine Le Pen, à aujourd’hui, ressemble à son père en 2002 et non en 2007.
Sarkozy devra affronter un centre-droitiste, probablement Borloo, plus Bayrou qui lui prendra aussi des voix du centre, et au sein de son propre électorat, Dominique de Villepin.
Si on imagine que ce dernier lui prendra 4-5% des voix, ce qui est peu, et que Borloo fera un bon score, car il est malin et Sarko impopulaire, et que Marine arrive à rester à ses niveaux actuels élevés, cela fait tomber Sarkozy en dessous de 20% au premier tour ce qui est le seuil de grave danger d’élimination directe, sans parler de mise en danger du résultat au second tour.
Sur le fond, ceci n’est pas surprenant. Le Président n’est pas populaire, tant par son style que par les effets d’une crise qui a contredit les promesses et les espoirs du candidat de 2007, mais aussi pour avoir, au contraire de ses prédécesseurs, mené une politique qu’il croit nécessaire, même s’il la sait impopulaire.
En face, l’opposition PS est nulle sur le plan des propositions, désunie sur tout sauf la volonté de revenir au pouvoir et de défaire tout ce qui aura été fait avant, et empêtrée dans d’éternelles querelles de personne pour savoir qui sera le chef. Il est donc normal que les Français cherchent à « aller voir ailleurs ».
Alors, en 2012, JusMurmurandi prédit que l’un au moins des candidats du second tour aura moins de 20% des voix. Mais lequel?
Au moins une certitude, en forme de soulagement. Ce ne sera pas Jean-Marie Le Pen.
Jean-Marine le Pen
janvier 17, 2011 on 8:01 | In Best of, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsCa y est Jean Marie le Pen a lâché le manche.
Après une des carrières politiques les plus longues que la France ait connu, un des derniers personnages historiques a finalement passé le flambeau ce week end.
Inespéré pour lui, c’est un membre de la tribu qui va prendre la relève.
Mais au fond qu’est ce qui va changer au Front National, qu’est qui va changer pour ses électeurs, ou encore pour les Français au sens plus général, car c’est là le sens de notre titre?
Pour l’instant, pour avoir entendu une partie du discours de la nouvelle présidente, pas grand chose.
Le fond de commerce du parti, si habilement mis en avant par François Mitterrand pendant ses deux mandats afin de prendre des électeurs à la droite traditionnelle, tout en rendant toute alliance odieuse lorsque lui convolait avec le parti de Moscou, ne semble pas changer.
Nationaliste, xénophobe, Marine semble enfiler les bottes de son père.
Le problème, pour JusMurmurandi, est double.
D’une part, à notre avis, cela ne répond pas aux attentes des Français.
Brandir le spectre de l’insécurité, de l’étranger comme on a connu le plombier polonais, mais encore ?
Cela va t il donner une réponse à la question sur comment la France doit répondre à la crise, comment recréer des emplois, redonner du pouvoir d’achat aux Français ?
JusMurmurandi en doute.
Deuxio, si Marine ne porte pas avec elle le « bagage » de Jean-Marie avec ses petites phrases à la limite ou delà de l’insupportable, les différentes « péripéties » de sa longue carrière, elle semble avoir oublié qu’une partie du fond de commerce du FN de son père vient justement des étrangers, ceux qui se sont intégrés et qui sont heureux de vivre en France.
Alors prendre les Musulmans de front (!) comme elle l’a fait hier en parlant de nourriture Hallal, de piscines réservées, primo, cela ne fait pas un programme de gouvernement, deuxio c’est très réducteur pour la nouvelle présidente, et la coupera nécessairement d’une partie des bases électorales du FN que l’on a connu jusqu’alors.
Si, comme JusMurmurandi le pense, cela revient à dire que la nouveauté fait que Marine enregistre des scores dans les sondages à faire pâlir Lionel Jospin en souvenir de ce 22 avril 2002, alors, oui, son score ne fera que baisser si, toutes choses égales par ailleurs, elle tient le même discours d’ici à l’échéance encore lointaine du premier tour des élections présidentielles de 2012.
Affaire à suivre….de près.
Low cost contre mega-bonus…
janvier 15, 2011 on 4:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésQui ne se souvient de la débâcle financière dans laquelle des banquiers aussi inconscients qu’inconséquents ont plongé la planète finance, et, par extension, la planète tout court en 2007/2008/2009?
Et les dégâts sont loin d’avoir été tous réparés en 2010/2011, le nombre de chômeurs restant beaucoup plus élevé dans le monde occidental qu’avant la crise.
Mais il y en a pour qui ce n’est pas la crise, à savoir les banquiers de Wall Street.
Ils vont se partager, au titre de l’année 2010, la bagatelle de 140 milliards de dollars de bonus.
Ce qui, sans compter les salaires « classiques », fait pour une population d’environ 150.000 personnes la modique somme de 900.000 dollars par individu qui a la chance d’exercer ce métier génial où on commence par prendre des risques aux frais des autres et par encaisser des bonus faramineux au passage, puis, quand les choses tournent vinaigre, on se fait secourir, sans coup férir, par l’argent des contribuables, puis, sitôt cette page tournée, tout recommence comme avant, sauf les bonus, qui sont, eux, devenus encore plus gras…
Ces 140 milliards de dollars sont aussi le tiers de la croissance du p.i.b. de toute l’économie américaine en 2010. Le tiers de la croissance accaparée par les bonus de 150.000 personnes qui non seulement ne jouent pas un rôle de créateurs de richesse, mais ont précipité par leurs excès après desquels les orgies romaines n’étaient que de vagues amusements pour des jeunes filles de patronage, c’est beaucoup, quand même, non?
Visiblement les déclarations d’intention des dirigeants de l’époque, Obama, Brown (aujourd’hui Cameron), Sarkozy) n’y changent et n’y changeront rien, les banquiers ont gagné… le droit de se rémunérer à coups de montants astronomiques.
Mais faut-il croire que, parce que les politiques ont échoué à réguler, il n’existe aucune solution? Non, car, c’est la beauté du marché, quand un non-sens économique existe, le marché « génère » un ou des acteurs pour le corriger.
Il est clair qu’aujourd’hui le métier de banquier est exercé par des structures dont les coûts sont, du fait des ces ultra-méga-rémunérations, beaucoup trop élevés. Ceci ouvre donc, comme une vulgaire compagnie aérienne ou un banal supermarché, une place pour des banques d’affaires « low cost ».
JusMurmurandi entend déjà les objections disant que « la banque d’affaires n’est pas un métier comme les autres », car il y faut des capitaux énormes et une confiance qui met des décennies à se construire, sans parler d’équipes de gens de talent rare.
C’est évidemment ce que les banquiers tentent de faire croire, oubliant au passage que le talent des n’a pas suffi à éviter une crise « tsunamesque » qui a ratatiné lesdits capitaux…
Les compagnies aériennes ne disaient pas autre chose, parlant de la nécessaire confiance des passagers, qui mettait des décennies à se construire. On connaît la suite, et JusMurmurandi attend avec impatience les restructurations bancaires quand les futurs anciens « maîtres du Monde », privés non seulement de leurs bonus mais de leurs emplois, en seront réduits à voler avec les compagnies aériennes « low cost, qui les traiteront comme du bétail ordinaire…
Le retour de la stupiditude
janvier 10, 2011 on 10:58 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésElle recommence! Décidément, Ségolène Royal a un style bien à elle. Elle prend une vraie inquiétude des Français, et elle y répond par la formule la plus simpliste possible, de façon à ce que le maximum de monde comprenne qu’avec elle ce serait différent, en mieux, bien sûr.
Hier, elle a affirmé qu’elle s’opposerait, si elle revenait aux affaires, aux « licenciements boursiers ». Quoiqu’elle se soit bien gardée de rentrer dans les détails, cela veut dire, en gros, qu’une entreprise cotée qui ferait des bénéfices serait interdite de licencier et/ou de délocaliser, car voir son cours de bourse et ses bénéfices augmenter n’est pas une justification pour « chosifier les employés ».
JusMurmurandi se demande vraiment comment Mme Royal peut imaginer une seule seconde que la France tirerait avantage d’une telle mesure.
Pour commencer, elle est totalement inapplicable, car le droit du travail français ne fait et ne saurait faire aucune différence entre une société cotée et une autre qui ne le serait pas, car ce serait de la discrimination pure et simple, interdit par la Constitution, les traités européens, l’OMC et j’en passe.
Ensuite, en supposant que cette idée fasse malgré tout son chemin, la question de fond: les entreprises licencient-elles par plaisir, et peut-on légiférer l’emploi privé avec la même légèreté avec laquelle l’État a créé tant et tant d’emplois publics aux frais du contribuable?
Il y a des domaines où c’est possible, à savoir ceux où il n’y a aucune concurrence, encore que, avec l’intégration européenne, même les anciens monopoles des postes, des télécommunications et du chemin de fer se retrouvent avec des concurrents.
Mais, dès lors qu’il y a concurrence, si une entreprise française ne prend pas une mesure pour diminuer ses coûts, et qu’une autre le fait, que croyez-vous qu’il arrivera? Ce sera l’entreprise aux coûts bas qui gagnera.
Il est bien évidemment possible de le déplorer, mais c’est pourtant ce que nous souhaitons tous en tant que consommateurs, nous qui ne cessons de consommer toujours plus de « low cost », que ce soit de la grande surface ou du hard discount, du textile chinois, du billet d’avion pour trois fois rien ou des voitures roumaines Dacia.
En outre, on sait ce qui arrive quand il n’est pas possible de licencier: personne n’embauche. Alors il suffit de ne pas remplacer les départs à la retraite, ce qui ne s’appelle pas licencier, et l’entreprise obtient le résultat souhaité, avec la baisse des ses effectifs.
Mais le plus consternant est de constater que cette énarque (!) continue de rechercher dans les seules interdiction et intervention de l’État, comme à l’époque où il fallait une autorisation administrative de licenciement, les clefs d’un mieux-être économique.
Cela évite de voir que notre voisin allemand peut, avec un niveau de vie au moins égal au nôtre et un modèle social au moins aussi protecteur des gens, affiche des performances en matière d’emploi infiniment meilleures que les nôtres. Mais cette comparaison peut sembler cruelle aux socialistes français, tant leur « performance » pâlit par comparaison avec celle des sociaux-démocrates allemands.
Alors il vaut sans doute mieux pour Mme Royal continuer dans la social-démagogie que dans la social-démocratie. C’est tellement plus facile…