A vous Cognacq Jay, à vous les studios

mars 3, 2009 on 9:49 | In Coup de gueule, France, Incongruités | Commentaires fermés

Décidément, l’opposition n’a pas de chance avec l’audio visuel et les modifications entreprises pas Nicolas Sarkozy.

Après un sondage dont nous avions donné les résultats indiquant qu’une grande majorité de Français étaient favorables à la suppression de la publicité (dans une premier temps après 20h30 totale d’ici 2011), c’est le Conseil Constitutionnel qui vient de donner une deuxième fessée à ceux qui l’avaient saisi pour tenter de prouver que cette nouvelle loi ne respecte pas la Constitution.

Un point qui chagrine beaucoup l’opposition est bien entendu que ce soit le Chef de l’Etat qui nomme le Président de France Télévision. Qu’il nomme le Président de la SNCF, par exemple, cela ne les gêne pas, même si au niveau juridique il s’agit de la même chose puisque c’est l’Etat qui détient la majorité des actions des deux entreprises citées.

On entend ainsi Mamère des Verts déclarer que le Conseil Constitutionnel venait de « légitimer la création en France d’une télévision d’Etat ». Ceci est tout aussi stupide que lorsqu’il prétend arriver en vélo devant les caméras de Canal Plus alors qu’il vient d’être filmé en train de descendre d’une voiture.

Car de télévision d’Etat il n’y a plus et depuis fort longtemps dès lors qu’il y a concurrence et en particulier avec l’arrivée de la TNT qui a ouvert la télévision à une concurrence sans précédent.

Bref, après tous les cris d’orfraie que nous avons entendus tout au long des débats, volontairement sabotés par l’opposition, voici qui va une fois de plus susciter la remise en cause du Conseil Constitutionnel par l’opposition, dès lors qu’il ne prend pas fait et cause en faveur de sa requête.

Lorsque les Français semblent une fois de plus très largement favorables à cette réforme, n’est il pas temps de citer Laurent Gerra dans son inoubliable sketch avec Léon Zitrone commentant les ébats amoureux de Charles et Camilla qu’il termine en disant « Je ne vous vois plus, je ne vous entends plus, à vous les studios, à vous Cognacq Jay » ??


Laurent Gera imite Leon Zitrone

Fin de liberté pour quelqu’un qui ne manque pas d’air ?

mars 2, 2009 on 8:28 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 3 Comments

Nous vous avions promis de vous tenir informés des démêlés de M. Corbet, éphémère chef de la compagnie aérienne Air Lib’. Chose promise, chose due. (voir notre précédent article http://www.jusmurmurandi.com/?p=591 )

Le jugement de la cour d’appel est tombé. Et plutôt bien en ce qui nous concerne, car il confirme en tout point le jugement de première instance.

A savoir que la gestion de Corbet qui n’a duré que 18 mois, jugée par le procureur de la République comme étant un « pillage méthodiquement organisé » de la compagnie, et qui entraina la perte d’emplois à des milliers de personnes, est aujourd’hui aussi durement sanctionnée que la première fois.

Quatre ans de prison dont 18 mois ferme plus près de 4 millions d’Euro de punition financière.

Il y a juste un point qui fait grincer JusMurmurandi.

Où est donc Jean-Claude Gayssot qui avait mis à sa disposition 30 millions d’Euro de  fonds publics (vos impôts et les nôtres) pour aboutir à cette débâcle financière??

Un sondage pour quoi faire? Du journalisme, ou donner du foin aux ânes?

mars 1, 2009 on 1:48 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | 1 Comment

Oui, vraiment, à quoi sert un sondage? Réponse simple: à savoir ce que pensent les Français. On sait ce qu’il faut en penser, quand un journal (le Parisien-Aujourd’hui en France) titre que Sarkozy n’a pas convaincu une majorité de Français lors d’une intervention télévisée, sur la foi d’un sondage qui interrogeait des Français, qu’ils aient écouté/regardé ou non ladite intervention.

Autre exemple aujourd’hui de ces sondages qui semblent avoir pour but de faire dire quelque chose de précis aux Français:le même Parisien-Aujourd’hui en France interroge les Français (en tout cas, un panel dit « représentatif ») par le truchement de l’institut CSA, et titre: « l’affaire Pérol choque les Français ». Le journal affrme que 48% des Français jugent cette nomination « choquante », contre 38%… et 14% qui ne se prononcent pas.

Le propos de JusMurmurandi n’est pas de se prononcer sur la nomination de François Pérol, mais sur le traitement journalistique avalisé par le sondage. D’abord le titre: quand il dit « les Français », le Parisien « oublie de dire qu’ils ne sont qu’une minorité (48%), ou une majorité relative. Ce ne sont pas « les Français ». Ensuite, le journal ne dit pas à quelle question les sondés ont du répondre. Si évidemment la question était: « jugez-vous choquante ou parfaitement normale la nomination à la tête de la deuxième banque française de François Pérol, proche conseiller et ami de Nicolas Sarkozy, qui a d’ailleurs contribué au rapprochement entre les deux banques qui créera cette banque géante quand il travaillait pour la richissime banque Rothschild? », on peut se dire que n’avoir « que » 48% de Français choqués serait…choquant. Donc, sans énoncé de la question, nul ne peut se faire d’opinion sur ce à quoi les Français ont répondu, d’autant que le journal ne dit même pas quelle alternative a été proposée aux sondés à « choquante ». Lequel journal ne semble pas avoir de ces délicatesses ou pudeurs quand il tire pourtant de ce sondage ce titre vengeur.

JusMurmurandi se demande d’ailleurs ce que peuvent répondre les Français, quand ils ne savent pas grand-chose des conditions d’accession à la fonction de président de grande banque. Combien se font par parachutage, combien par promotion interne, etc… Et qu’en plus, comme l’opinion publique voit en eux en ce moment les auteurs et les fauteurs de la crise, soit Pérol n’est pas un banquier, et sa nomination montre une inexpérience coupable, et donc une nomination par la faveur du prince choquante, ou c’en est un, et c’est un faquin et un coquin. Et qu’en outre l’impopularité de son Président de patron le prédestine à une même impopularité.

Plus amusant encore, le sondage demande aux Français si la prise de participation de l’Etat est « plutôt une bonne chose ou une mauvaise » (réponse: 49% bonne, 41% mauvaise), et ceux qui y sont favorables disent « qu’ainsi l’Etat pourra surveiller l’utilisation des fonds publics ». M. de la Palice doit se réjouir, lui qui n’aurait pas manqué de faire remarquer que, s’il n’y avait pas de prise de participation, il n’y aurait pas de fonds publics dont il faille surveiller l’usage.

Bref, on le voit, tout est bon pour justifier un titre convenu à l’avance: il faut condamner la nomination de Pérol. Et c’est d’autant plus facile que le rapprochement ne permettra de redresser la situation des deux banques mal en point que si la nouvelle direction fait des changements. Dont certains ne peuvent manquer d’être douloureux: renvoi de certains dirigeants qui auront fauté ou failli, suppressions d’emploi pour faire des économies, dont celles que permet la fusion en supprimant des « doublons » entre les deux banques pour la partie que ne verra pas le client. Bref, redresser les comptes ne sera pas affaire d’enfant de chœur.

Autant d’occasions de montrer à ses lecteurs qu’ils avaient eu raison, en tant que sondés ou assimilés, de trouver choquante la nomination d’un banquier ami de l’Elysée qui se livre à des pratiques aussi scabreuses, voire dégradantes.

Des lecteurs avisés, informés par un journal éclairé. Cet éclairage, c’est sans doute ce qu’il convient d’appeler de la lumière artificielle. Artificielle comme la survie de la presse quotidienne française qui n’est due qu’à la perfusion de fonds publics. Ceci n’a bien entendu aucun rapport avec cela. Sauf à imaginer que les lecteurs ne soient moins bêtes que les journalistes ne le croient qui leur servent pareil foin comme s’ils n’étaient que des ânes…

François Pérol

Nicolas Sarkozy, la folie et le fromage

février 25, 2009 on 2:36 | In Coup de gueule, Economie | Commentaires fermés

On prête au Général de Gaulle d’avoir dit que la France était ingouvernable, à preuve que ses habitants ne pouvaient s’entendre pour avoir moins de fromages que de jours dans une année, ce qui, au dernières nouvelles faisait pas moins de 365 fromages différents. Et ceci avant même la vague de créativité des fromagers industriels.

Si, à son époque, de Gaulle a été très abondamment vilipendé (Mitterrand l’a traité de de tous les noms de dictateur dans « Le coup d’État permanent », entre autres amabilités), il est aujourd’hui une figure tutélaire qui fait l’unanimité du pays.

Il ne faudrait pas pour autant que Nicolas Sarkozy en tire la conclusion qu’il suffit d’être en butte à toutes les critiques, ce qui est son cas aujourd’hui, pour se retrouver en posture de Père de la Nation plus tard.

Pourtant, ces critiques sont sûres d’augmenter dès lors que la commission présidée par Edouard Balladur va rendre ses conclusions sur le meilleur équilibre des collectivités territoriales françaises: villes, cantons, départements, régions…

En effet, ces recommandations font passer le nombre de conseillers, aujourd’hui généraux et régionaux, et demain territoriaux de 6000 à 4000. Le nombre de régions chute de 22 à 15, 3 départements, et pas des moindres, fusionnent avec Paris.

Peu importe que ces réformes aient pour but d’améliorer l’efficacité et de diminuer le coût pour la collectivité des services publics. Peu importe que l’opposition ait clamé avant même que les conclusions soient publiques, que les recommandations étaient désastreuses et à motivation exclusivement politicienne. Peu importe que la fonction publique française et les services qu’elle rend soient parmi les plus coûteux des pays comparables sans bénéfice manifeste pour les Français qui la financent.

Oui, peu importe, parce que, de toute façon, cette réforme est sûre d’échouer.

Imaginez: 2000 conseillers en moins, 3 exécutifs régionaux en moins, 3 départements en moins. Autant de fromages en moins. Impensable. Certes, vous me direz que de Gaulle ne pensait pas à ces fromages-là dans sa déclaration sur l’ingouvernabilité de la France, mais elle s’applique tout autant.

Car aujourd’hui, que voit-on en France si ce n’est pas une course au fromage? Au fromage d’État, bien sûr, le plus goûteux. Il ne saurait être question de fromage sans mentionner celui des Dom Tom, qui fait l’actualité en ce moment. Dans ces départements et territoires en perfusion financière totale de la métropole, un petit nombre de sociétés et de grandes familles se partagent le fromage économique avec un sens de la rapacité qui ferait honte au loup qui dévore l’agneau dans la fable de la Fontaine.

C’est pourquoi JusMurmurandi l’affirme aujourd’hui, Nicolas Sarkozy est fou. Fou de ne pas donner aux doux Guadeloupéens le toujours plus d’argent qu’ils souhaitent,
soutenus en cela par 80% des Français. Fou d’avoir réformé la carte judiciaire en réduisant le nombre et le coût des tribunaux. Fou d’avoir réformé la carte militaire en réduisant le nombre et le coût des implantations des troupes. Fou d’avoir clamé qu’il allait falloir travailler plus si l’on voulait gagner plus. Fou d’avoir concocté un plan de relance à base d’investissements, d’infrastructures et de soutien aux banques et aux entreprises. Car il n’y a pas de fromage là-dedans, et la France, chacun le sait, est le Pays du Fromage.

Ceci explique sans doute pourquoi l’inauguration du Salon de l’Agriculture par le Président a été brève et peu chaleureuse, alors que la visite de son prédécesseur, Jaques Chirac, a quasiment tourné à l’émeute. Car le second, lui, contrairement à son successeur, adore le fromage.

Évidemment, vous me direz que, pour avoir du fromage, encore faut-il pouvoir en produire, et que, pour cela, il faut du lait. Lequel lait est malheureusement rare car on a tant trait la vache qu’on l’a quasiment tarie.

C’est pourquoi, pour pouvoir donner toujours plus de fromage même quand on n’a plus de lait, sans doute faut-il se tourner vers d’autres spécialistes que Sarkozy, qui n’a pas l’air suffisamment créatif dans ce domaine.

JusMurmurandi peut recommander un tel spécialiste, ou plutôt une, car c’est une femme. Non, ce n’est pas Ségolène Royal, pas plus que sa rivale Martine Aubry. Elle s’appelle Perette, et, du lait, elle a un plein pot.

Le problème, c’est qu’elle n’expose pas au salon de l’Agriculture, mais plutôt du côté du Festival de la Magie…

Nicolas Sarkozy au Salon de l'Agriculture

La grosse commission (de Bruxelles)

février 20, 2009 on 10:05 | In Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermés

Il est des cas quand de talentueux humoristes qui s’astreignent à une production quotidienne d’humour sur commande ne sont pas très inspirés. Il y a alors un recours qui permet de pallier la panne d’inspiration, c’est le fameux thème pipi-caca. Laurent Gerra, le brillant imitateur qui se produit tous les matins sur une radio périphérique est bien connu pour ce recours à l’univers érotico-uro-scato.

C’est pourquoi, quand vous lisez ici que JusMurmurandi se lâche et que son titre donne dans la métaphore grasse, vous vous dites: eux aussi sont en panne d’inspiration.

Que nenni, Messeigneurs, c’est délibéré.

Car traiter la Commission de Bruxelles de grosse commission, c’est dire qu’ils ont fait plus que se compisser, il se sont conchiés. Et si d’aventure il vous déplaisait de lire pareils mots sous notre plume, sachez qu’ils sont empruntés, entre autres, à François Villon et à François Rabelais.

Revenons donc à l’étron qu’a commis la Commission (si l’on ose dire). Ladite commission était resté étrangement silencieuse depuis les mois que dure la crise qui bouleverse le monde et ruine les européens par millions. Encore sous la présidence Sarkozy Manuel Barroso faisait-il partie des voyages présidentiels, fût-ce aux places arrières de l’avion, mais avec la présidence tchèque, on a l’impression que la chaise de Commission est vide. Ce qui, contrairement à une chaise percée, qui sert à quelque chose, ne sert manifestement à rien. Il faut dire que, puisque la vacance de la Commission semble indiquer que sa principale occupation consiste à serrer les fesses pour attendre que cela se passe, on se demande quel usage ils pourraient avoir d’une chaise percée.

L’étron, donc, c’est qu’au milieu de cette immobilité constipée, la Commission a décidé de passer à l’action. Et a subito presto entamé une procédure de déficit contre 6 pays européens pour dépassement du déficit prévu par le pacte de stabilité, soit 3% du PNB.

Rarement a-t-on vu une action plus faux-cul. Il y a des mois que l’on sait que la crise va plonger les Etats européens dans une récession en 2009 qui va creuser les comptes budgétaires de tous. Il y a des mois que la Commission elle-même a recommandé d’appliquer des plans de relance de l’ordre de 1,4% de PIB. Ce qui veut dire que tout Etat dont les finances publiques connaîtraient un déficit supérieur à 1,6% du PIB serait interdit de relance. Quand on prend en compte la dégradation du déficit causé par une forte récession, qui ampute les recettes fiscales sans amputer les dépenses, cela veut dire que quasiment aucun Etat ne pourrait relancer son économie suivant les « conseils » de la Commission sans encourir les foudres de la même Commission.

Peut-être les Européns ne sont-ils pas suffisamment dans la mouise, ce qui expliquerait que Bruxelles ait voulu en rajouter une louche. Peut-être la crise donne-t-elle à suffisamment d’européens l’impression de l’avoir dans une partie charnue de l’anatomie au point que la Commission européenne ait voulu administrer à tous un puissant laxatif, dont on sait que l’effet premier est de faire chier.

Force est de reconnaître qu’ils ont réussi. On aurait voulu fâcher les Européens avec l’Europe version Commission de Bruxelles qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Et ce, pour faire bonne mesure, juste avant les élections européennes, qui permettront aux électeurs d’exprimer ce qu’ils pensent d’un pareil lavement.

A l’époque où les agriculteurs français voulaient faire pression sur la Commission pour obtenir d’elle de meilleurs prix garantis pour leurs productions, un moyen des plus fins, élégants et délicats qu’ils utilisaient pour se rappeler au bon souvenir des commissaires bruxellois était de déverser devant les bâtiments européens un savant mélange de fumier, de purin et de lisier.

Sans doute est-ce en mémoire de ce rituel historique que la Commission a décidé de se substituer aux agriculteurs de l’ancien temps. Et qu’elle se couvre elle-même, sans recours à des cochons ou à des tracteurs, de ses propres excréments.

Ou peut-être est-ce par solidarité avec les Européens, pour montrer qu’elle aussi est dans la merde?

La Russie, terre de l’échec ou des échecs?

février 19, 2009 on 7:00 | In Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermés

Les échecs, c’est bien connu, sont une spécialité russe. Mais ce n’est qu’en langue française que les échecs, c’est-à-dire le jeu, sont le pluriel de l’échec, qui veut dire le ratage.

Or c’est bien une série d’échecs que récolte le pouvoir russe, sans doute pour avoir voulu trop jouer. Les faits sont bien connus: le meurtre en plein Moscou de la journaliste Anna Politkovskaïa. Ce crime en plein jour fait tache, d’autant qu’il n’est pas le seul, le banquier central Andréï Kozlov ayant été lui aussi massacré dans la capitale russe. Ainsi que de nombreux autres, moins connus en Occident, comme Zelimkhan Magomedov ou Alexandre Plokhine.

Mais le cas d’Anna Politkovskaïa ternit la réputation de la Russie et de l’équipe au pouvoir, qui est immédiatement soupçonnée d’avoir commandité l’élimination d’une journaliste d’opposition. Laquelle équipe annonce bientôt que les assassins sont connus. Et aujourd’hui s’achève le procès de 4 d’entre eux, en tout cas en ce qui concerne l’accusation.

Il faut dire que ce procès ne satisfaisait pas grand-monde. Les autorités n’avaient pas réussi à réunir de preuves contre les accusés. Des documents avaient mystérieusement été perdus. Les tests ADN sur l’arme du crime n’avaient rien donné. Le FSB, successeur du KGB avait refusé de livrer le contenu des dernières conversations téléphoniques d’Anna Politkovskaïa avant sa mort. Et surtout, il n’y avait ni mobile évident pour les 4 hommes, ni la moindre indication de l’identité d’un quelconque commanditaire. Enfin l’assassin présumé était absent, présumé en fuite à l’étranger.

Bref, on s’attendait à un procès fantoche comme Moscou en a déjà donné dans les années 30 et 50, un temps qui semblait révolu. Et on anticipait sur la satisfaction des autorités russes déclarant que tout allait pour le mieux dans la sainte Russie, où les coupables sont immanquablement châtiés pour leurs crimes odieux.

Oui, mais voilà, il y a eu un hic. Le tribunal a acquitté les 4 accusés. Du coup le meurtre est officiellement non résolu, et la farce de l’autosatisfaction medvedevo-poutinienne n’a pu être jouée. Elle était pourtant d’autant plus indiquée qu’il y a peu Stanislav Markelov, avocat impliqué dans des dossiers tchétchènes comme Anna Politkovskaïa, et Anastasia Babourova, stagiaire dans le même journal qu’elle, étaient assassinés en pleine rue à Moscou. Ce qui continue à faire tache. Tache de sang, bien évidemment.

Cet acquittement est donc à première vue un spectaculaire échec pour le Kremlin, dont la stratégie de « il n’y a plus rien à voir » est battue en brèche. Évidemment, cela pourrait permettre aux autorités russes de mettre en avant cette « preuve » de l’indépendance de leur justice alors que tous les Occidentaux considéraient cette affaire comme jugée d’avance, mais cette voie ne ressemble pas un coup d’échecs à la russe.

Non, ce qui serait plutôt dans leur manière est que, comme il n’y a pas eu condamnation, le dossier est toujours ouvert, et pourra donc resservir contre toute personne qui aurait eu le malheur de déplaire. Ainsi les autorités avaient déjà indiqué pendant un temps que les assassins de Politkovskaïa étaient aussi, contre toute vraisemblance, impliqués également dans le meurtre de Kozlov, voire dans celui d’Anatoli Litvinienko, mort d’avoir ingéré à Londres du polonium, matériau hautement radioactif administré, si l’on en croit l’opinion générale, sur ordre du Kremlin.

Pendant ce temps, après des années de détention, le ministère de la justice russe vient-il de lancer de nouvelles et graves accusations contre Michaïl Khodorkovski, l’ex patron milliardaire propriétaire de Youkos, emprisonné en Sibérie pour fraude fiscale après un procès largement considéré comme truqué. Pour quoi est-ce après des années, et juste au moment où il pourrait être libéré, que de nouvelles charges surgissent tel le squelette d’un mammouth du permafrost sibérien?

En tout cas, Jusmurmurandi fait deux prédictions. L’une que ce n’est pas au cours du procès Khodorkovski qu’on risque de voir le tribunal acquitter celui que le Kremlin veut vraiment abattre. Et donc, en corollaire, que l’affaire Politkovskaïa ressortira au moment opportun pour servir contre quelqu’un d’autre. Quelqu’un dont la condamnation vaudrait pour le Kremlin le coût de ces échecs apparents.

Dommage pour le Kremlin qu’on ne puisse pas coller ce meurtre à Khodorkovski. Encore que, et pourquoi pas? Voilà qui règlerait deux problèmes d’un coup.

Comme aux échecs…

Anna Politkovskaïa

Le triomphe du marché

février 19, 2009 on 8:55 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Il est des ironies cruelles. A l’heure où les anti-libéraux, anti-marchés et autres partisans de l’économie régulée ont des arguments pour démontrer que « l’économie de marché, ça ne marche pas », JusMurmurandi pose une question simple.

Dans tous les pays gros producteurs d’automobiles, cette industrie est sinistrée. Pour le moment, les Etats mettent les producteurs sous perfusion d’argent public. General Motors consomme 2 milliards de cash par mois, et le montant requis pour lui permettre, ainsi qu’à son concurrent Chrysler, de survivre ne cesse d’enfler. Histoire de dire que ce n’est pas du qu’à l’ineptie de ces constructeurs, à l’asthénie du système bancaire américain, ou à l’état de dépression de ce marché, Nissan, constructeur ayant affiché la plus forte marge bénéficiaire mondiale, cherche une injection de fonds de 20 milliards de dollars.

Quand ce n’est plus seulement le cancre, mais toute la classe, y compris les meilleurs élèves, qui sont en grave difficulté, peut-être est-il temps de remettre en cause le programme. Or, justement, pour cause de pollution et de réchauffement climatique, de renchérissement et de raréfaction du pétrole, la fin de la civilisation de l’automobile avait été programmée.

Le problème, c’est que quand une conjoncture d’une violence extrême et inattendue dévaste cette industrie, subitement tous se réveillent pour se rappeler le nombre considérable de personnes qu’elle fait vivre. Ainsi l’Allemagne, pays si soucieux d’environnement qu’il a voté il y a des années déjà sa sortie du nucléaire, accorde une aide de 2500€ par voiture vendue, c’est-à-dire achetée.

Le problème, c’est que les aides d’Etat ne font rien pour régler le problème. Tout au plus le reportent-elles en permettant aux constructeurs de passer une échéance, puis une autre, puis encore une. En attendant une hypothétique reprise, après laquelle tous espèrent que « cela redeviendra comme avant ». Pire encore, les aides sont assorties de conditions qui minimisent l’impact social des mesures prises par les constructeurs pour se restructurer, ce qui retarde leur inévitable adaptation à un monde qui aurait effectivement, au moins pour sa partie occidentalo-développée, mis à terme à son histoire d’amour avec la bagnole.

Complément d’ironie, cette crise des achats automobiles a été déclenchée par la hausse vertigineuse du coût des carburants, hausse qui appartient maintenant à un passé qui paraît bien lointain. Mais la baisse des prix n’a pas fait repartir la demande, qui, ces derniers mois aux USA situe le volume du marché quelques 50 ans en arrière. Ce qui vaut aussi au Japon une baisse vertigineuse de son PNB du 4e trimestre, à -12,7%, entraînée par une baisse des exportations de 45%!

C’est pourquoi JusMurmurandi observe que ceux qui théorisent sur le retour de l’Etat face aux marchés ont peut-être raison en parlant des marchés financiers. Encore qu’il faudrait se demander si les montants gigantesques de capitaux investis et garantis par les pouvoirs publics ont jusqu’ici relancé les activités de crédit, ce qui n’apparaît pour le moins pas évident aux Etats-unis notamment.

Mais il est un maître que même les Etats ne peuvent faire plier, c’est le marché. Si les consommateurs continuent de refuser de consommer et préfèrent, comme actuellement, se désendetter et épargner, il n’y a pas grand chose que les Etats y puissent. Le Japon qui a vécu 20 ans de récession/stagnation malgré de nombreux plans de relance coûteux aurait pu servir d’exemple.

Le problème le plus aigu est donc de trouver une réponse efficace à la question « comment faire boire un animal qui n’a pas soif? » Car, comme le sait la sagesse populaire, « on peut mener son cheval au puits, on ne peut pas le forcer à boire. »

C’est la faiblesse de tous les plans de relance de la consommation, à savoir que les sommes distribuées ne seront pas dépensées, mais épargnées, et ne contribueront pas à la relance tant désirée. C’est donc jeter de l’argent dans un puits sans fond.

JusMurmurandi note avec intérêt qu’il y a eu une proposition originale pour tenter de sortir en force de cette situation. C’était de donner non pas de l’argent, mais des bons de consommation, qu’il s’agisse de produits alimentaires ou de chèques services. Quelle situation abrancadabrantesque quand il faut forcer les gens à consommer. Quelle leçon pour ceux qui n’aiment pas le marché!

Si l’Etat, en bonne logique, est conduit par ce qui précède à distribuer des voitures à ceux qui veulent, JusMurmurandi tient à faire preuve de civisme et acecptera sans barguigner d’être parmi les premiers à participer à ce programme!

Un plan de sauvetage…de l’opposition ?

février 14, 2009 on 6:51 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | 4 Comments

Il y a des modes, des phénomènes qui sont dans l’air du temps. Ainsi par exemple, ces espèces de grand-messes qu’on appelle « états généraux » ou « Grenelle ». Le Grenelle de l’environnement, les états généraux de la presse. En fait ce sont des sortes de forums qui existent dès lors que l’État veut bien laisser n’importe qui discuter de n’importe quoi tout en assurant le financement dans une espèce d’orgie de repentance qui ne dit pas son nom.

Mais la mode la plus récente, c’est le plan de sauvetage. Plan de sauvetage des banques, plan de sauvetage de l’automobile, plan de sauvetage des DOM-TOM, à chacun suivant ses besoins. L’Etat semble avoir des moyens illimités, ce qui permet de voir que les Français ont une capacité illimitée à exprimer des besoins.

Celà étant ce n’est pas phénomène purement français, bien au contraire. Ainsi le tout nouveau Président Obama n’a-t-il eu de cesse de faire approuver son plan de relance de l’activité économique américaine, pour un montant proche de 800 milliards de dollars, ce qui ridiculise les 26 milliards d’euros du plan Sarkozy. Alors, bien sûr, il est possible d’y voir le fait que les Etats-Unis sont dans un état de délabrement économique bien plus aigu que le nôtre, et ce n’est pas faux.

Mai il y a une autre différence qui a attiré l’attention de JusMurmurandi. Le plan d’Obama a été discuté, charcuté, re-taillé avec les Républicains, et, s’il est passé avec succès par les deux chambres américaines, c’est grâce aux voix d’un nombre modeste mais indispensables de ces voix républicaines. C’est ce qu’outre Atlantique on appelle une approche bi-partisane.

Mais les Américains doivent être au moins deux fois plus doués que nous, car ici il n’y a que des approches partisanes. L’opposition, que ce soit le PS ou le Modem, refuse obstinément de voter quelque texte que ce soit qui émane du Gouvernement. Ils sont mêmes les seuls au monde qui aient refusé de voter le plan de soutien aux banques, avant de refuser de voter le plan de relance.

Il faut se souvenir que certains avaient tenté de franchir les barrières traditionnelles entre majorité et opposition. Comme par hasard, les deux principales figures de l’opposition à l’avoir fait se font attaquer: Bernard Kouchner dans un livre qui insinue faute de pouvoir démontrer, qui parle de conflit d’intérêt et de mélange de genres faute d’avoir trouvé quoi que ce soit d’illégal, et Eric Besson qui se voit maintenant traité de vichyste. Quant à Jack Lang, dont la voix a fait la différence lors du vote pour la réforme constitutionnelle, il est quasiment banni.

Ce comportement, bien sûr ignore superbement que François Mitterrand lui-même avait fait bon usage de l’ouverture à l’époque du gouvernement de Michel Rocard, mais le pS est trop fatigué pour s’en souvenir.

C’est pourquoi Nicolas Sarkozy est devant un dilemme. Il est clair que le PS est en grande difficulté du fait de la crise. Déjà avant, il avait été dépouillé par le processus d’ouverture, et n’avait pas de programme. Maintenant que la crise oblige le Président à des mesures de gauche, le PS n’a plus d’espace pour se distinguer de sa droite, plus de marché. Et comme le nouveau produit anticapitaliste de Besancenot (pardon, le nouveau parti anticapitaliste) le bloque à sa gauche, il n’y a plus de place pour le PS, qui est donc menacé d’asphyxie.

D’où la proposition sarkozyenne de lancer un plan de relance ou de sauvetage, comme on voudra, pour le PS. Après tout, il est au moins aussi indispensable à la vie politique française que les Antilles ou la Corse, alors ce serait bien naturel.

Le seul problème, c’est que ce plan de relance aussi, s’ils n’y prennent pas garde, les socialistes vont voter contre!

Trouver des chercheurs ou avoir des chercheurs qui trouvent ??

février 14, 2009 on 10:11 | In Coup de gueule, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | 7 Comments

That is the question…

Cette phrase du Général de Gaulle pose le problème.

Et la solution à ce sujet n’a pas été trouvée. Car une mission scientifique du Ministère de l’Education Nationale annonce des résultats…qui ont laissé JusMurmurandi sans voix.

Digression.

Les enseignants chercheurs commencent leur carrière à 1.700 Euro contre lesquels ils enseignent huit heures hebdomadaires pendant l’année universitaire. On est loin des trente cinq heures, car le reste du temps devrait être, théoriquement, consacré à la recherche.

Théoriquement seulement car les chiffres de la mission sont impressionnants: 24% ne font partie d’aucune équipe de recherche (de là à dire qu’ils se cantonnent, pour leur activité professionnelle, aux huit heures d’enseignement, il n’y a qu’un pas…), préférant probablement s’adonner à des activité s plus rémunératrices…et pour cause, il n’y a pas de sanction prévue au règlement.

Quant aux 76% restants, un quart n’a pas publié au cours des quatre années précédentes.

Pour JusMurmurandi, cela rappelle étrangement le Parti Socialiste.

Il se dit dans l’opposition, certes, mais depuis maintenant sept ans qu’il s’y trouve, on voit bien quelques gesticulations et autres attaques personnelles, mais aucune contre proposition ni réelle et encore moins sérieuse. Et ceci pour un nombre limité du parti. L’essentiel de la caste dirigeante est, elle, plus préoccupée par sa survie et le maintien de son pré carré et donc, quelque part, de ses fameux « avantages acquis ». Et en cas extrême, sort carrément de l’Assemblée Nationale, et refuse même le débat avec le gouvernement.

Le problème, c’est qu’ils n’ont pas encore compris que les électeurs, eux, peuvent sanctionner, et ne s’en privent pas.

Petit cours de désinformation – 2

février 12, 2009 on 8:00 | In Best of, Coup de gueule, France, Incongruités | 11 Comments

L’antisarkozysme a atteint un point tel dans notre belle France que tout journaliste qui n’affiche pas clairement son antisarkozysme militant – et vertueux – est aussitôt suspect de complaisances et donc d’amour du pouvoir ; Jusmurmurandi s’amuse ainsi de voir se recomposer le sens des mots dans un novlangue postmoderne (post-chiraquien ?) où le sarkozysme attribué tel un sceau d’infamie à tel ou tel journaliste, se limite in fine à, tout simplement, ne pas faire preuve d’antisarkozysme zélé. Jusmurmurandi se gausse grandement de cette asymétrie où, à l’image de la théologie médiévale où le mal était une privation de bien, le sarkozysme se laisse aujourd’hui définir par le bruit médiatique dominant, comme une privation d’antisarkozysme, et JusMurmurandi ne saurait donc être surpris de voir des « journalistes » de Radio France traiter de « collabos » David Pujadas et Laurence Ferrari pour avoir accepté le choix élyséen d’interviewer le Président.

 Certes, en France le ridicule ne tue plus depuis bien longtemps et l’on peut ainsi insulter à l’envi le Président de la République sur une radio publique, l’assimiler à un dictateur abominable, et le faire en toute impunité, tout en se faisant évidemment passer pour courageux et résistant. Si nos courageux journalistes résistants avaient un tant soit peu appris autre chose que leur manuel de « résistance pour adolescents osant dire à leur père que c’est un con », ils auraient remarqué qu’ils avaient sombré par un plouf navrant dans la « contradiction performative », erreur logique parmi les plus ridicules qui soient. Il s’agit d’une erreur où la possibilité de l’énoncé est contredite par son contenu : clairement, si Sarkozy était un dictateur nazi, il ne serait tout simplement pas possible de librement l’attaquer et de l’insulter ni de traiter les journalistes qui l’interviewent de « collabos » ; or, curieusement, les journalistes-résistants ont pu prononcer ces insultes en toute impunité, comme s’ils étaient dans un pays libre. Aux courageux intellectuels raillés par Desproges, osant critiquer Pinochet à plus de 5 000 kilomètres de Santiago du Chili, se sont substitués les courageux journalistes des radios publiques, payés chaque jour par l’Etat pour en dénoncer en toute liberté la dimension dictatoriale de son Chef qui aurait mis la main sur les media pour mieux les contrôler. Etonnant, non ?

 Mais cette anecdote qui fait sourire JusMurmurandi n’est rien à côté de celle de ce journalisticule Jean-François Couvrat qui, mendiant sans fin des chroniques dans le Monde mais se contentant maigrement d’un blog hébergé par le « journal de référence », a cru bon d’éprouver son Kolossal courage en rejoignant la meute, c’est-à-dire en tirant à boulets rouges sur le Président ; modestement intitulé « ré-informateur de l’économie », notre courageux blogueur s’est fendu d’un article à l’apparence informée, pour dresser le « bêtisier du Président ». Sa chronique, consacrée à l’intervention présidentielle de jeudi 5 février, déploie tout ce dont un antyisarkozyste patenté est capable pour se faire remarquer de la meute, en dénonçant trois prétendus mensonges du Président sous forme d’une lecture prétendument attentive, lecture attentive dont la mauvaise foi et l’incompétence presque touchante pourraient lui offrir une place de choix à la rédaction de Marianne.

 Et pour obtenir ses galons d’antisarkozysme, tout est bon. Croyant contredire le Président en remarquant que les services constituent en France un taux de 77, 3 % du PIB et non de 3 % comme l’avait dit le Président, il brandit fièrement un graphique de l’OCDE censé confirmer ses propos. Intrigué, JusMurmurandi s’est précipité sur ledit graphique et, première surprise, a aussitôt remarqué que le graphique censé être accusateur mentionnait la part des services dans… la valeur ajoutée et non dans le PIB ; M. Couvrat confond ainsi grotesquement la valeur ajoutée – qui contient pour une large part la production de services du service public – avec le PIB qui est fondé sur de tout autres critères.

 Mais au-delà de cette amusante confusion, que même le plus cancre d’un élève de première STG n’aurait pas osé commettre, JusMurmurandi rappelle que Sarkozy évoquait non pas les services en général, mais les services financiers, ce qui discrédite un peu plus encore cet involontairement désopilant arroseur arrosé.

 Le deuxième point dénoncé par M. Couvrat porte sur la baisse de la TVA au Royaume-Uni. Afin de contredire la nullité des effets d’une baisse de la TVA sur la consommation affirmée par le Président, Couvrat brandit l’argument supposé assassin : « Au Royaume Uni, la consommation des ménages en produits manufacturés s’est accrue de 2,6% de novembre à décembre 2008, et de 4,3% de décembre 2007 à décembre 2008. » Ah oui, à lire les choses ainsi, il semblerait qu’en effet la baisse de la TVA ait bien eu un impact sur la consommation : sauf que, toujours animé d’une mémoire immédiate, JusMurmurandi s’est rappelé que la TVA avait été baissée par M. Brown le … 1er décembre 2008 rendant ainsi grotesque pour le mois de novembre la corrélation établie entre la baisse de la TVA et la hausse de la consommation et replaçant celle-ci pour l’année 2008 dans le cadre d’une dynamique conjoncturelle de nature tendancielle parfaitement étrangère à la  baisse de la TVA survenue après.

 Ainsi ce pauvre M. Couvrat, croyant faire preuve d’esprit et de discernement en dressant le « bêtisier » (ce sont ses mots) du Président n’a fait que confirmer un peu plus sa propre incompétence ; mais la compétence importe peu lorsque les critères médiatiques du bon article sont ceux du degré d’antisarkozysme primaire et, à cet égard au moins, M. Couvrat est un excellent journaliste citoyen que tenait à saluer JusMurmurandi. 

Défendre l’extrème-droite et le négationnisme ?

février 11, 2009 on 2:49 | In Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

Il y a des moments où le monde marche sur la tête, ce qui oblige à faire les pieds au mur pour l’avoir (la tête) à l’endroit. Ce qui rappelle le monde loufoque des Shadoks, avec ses escaliers pour descendre distincts de ses escaliers pour monter, ce qui valait un sort funeste à ceux qui s’essayaient à monter un escalier fait pour descendre ou à descendre un escalier propre à la montée.

Deux faits ont attiré l’attention de JusMurmurandi, qui requièrent pareille gymnastique.

L’un est la désexcommunication par l’Eglise catholique de Mgr Williamson, évèque ordonné dans la fraternité de Saint Pie V, lefèbvriste et très traditionnaliste. Le choeur des voix qui se sont élevées contre cette désexcommunication et ont vilipendé le pape a étouffé toute forme d’argumentation sous une menace d’excommunication pour « complaisance avec le négationnisme ». Pourtant il semble clair à Jusmurmurandi que le pape n’avait pas à tenir compte des idées négationnistes du lamentable évêque dans sa décision, mais uniquement d’aspects théologiques. Lesquels ne concernent pas JusMurmurandi. En effet, l’Eglise catholique, pas plus qu’une autre d’ailleurs, n’a pas pour mission de veiller au politiquement correct de ses ouailles, ni d’excommunier ceux qui, comme Williamson, se vautrent dans le nauséabond et l’ignoble. Il y a d’autres instances pour cela.

En France, les déclarations épiscopales auraient valu à leur auteur une comparution et une condamnation en correctionnelle. Elles sont également illégales en Allemagne. Et c’est très bien comme cela. Mais ce n’est pas là affaire d’Eglise. Sinon, que faites-vous de la laïcité? Si l’Eglise excommuniait pour cause d’illégalité, on serait en plein mélange de genres. En revanche, il appartient aux supérieurs ecclésiastiques de l’évêque perdu de veiller à ce qu’il ne puisse utiliser sa mitre pour propager son bien curieux catéchisme. Ce que et Rome et la Fraternité Saint Pie V ont fini par faire. Et les choses devraient en rester là.

On peut appartenir à une Eglise dès lors qu’on a une foi compatible avec celle-ci. Ce qui n’est pas la même chose qu’être bien-pensant. Il semble d’ailleurs bien que ne ne soyons plus qu’un monde de bien-pensants, alors même que de moins en moins de gens ont, dans les pays occidentaux, la foi.

L’autre fait est l’interdiction faite à un député d’extrême-droite néerlandais, Geert Wilders, de se rendre en Grande-Bretagne pour y projeter son film violemment anti-islam « fitna ». La thèse principale de ce film de 15 minutes est qu’il faut interdire le Coran qui serait une œuvre fasciste. Le motif invoqué par les autorités Britanniques pour refuser la venu de M. Wilders, pourtant parlementaire d’un pays de l’Union Européenne, est le trouble à l’ordre public. Et la privation de la liberté de circuler, de la liberté de parole, et de la liberté d’opinion, est-ce que cette privation ne trouble ni l’ordre public ni les consciences?

Outre le fait qu’elles sont contre-vérité et illégales, les thèses négationnistes de Williamson sont exécrables. Cela ne veut pas dire qu’il faille le rôtir, et à petit feu s’il vous plaît, en place publique ni l’excommunier.
Les thèses d’exécration du Coran de Geert Wilders sont aussi totalement choquantes. Lui non plus n’a pas pour autant mérité d’être assigné à résidence comme l’opposante birmane Aung San Su Kyi, dont le sort indigne les consciences occidentales. Mais pas plus.

Il est évidemment plus facile, plus sûr, plus payant de soutenir ces cas où le politiquement correct côtoie la bonne cause et le principe moral.

C’est justement à l’endroit où la pensée est dévoyée que le principe moral doit être affirmé avec force, faute de quoi il ne sera plus qu’un alibi de ce qui pourrait bien devenir un nouveau maccarthisme/fascisme/soviétisme/intégrisme et tous autres mots en « isme ».

Et dont le contraire s’appelle…. « liberté ».

A table!

février 11, 2009 on 7:25 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie? On imagine facilement Nicolas Sarkozy se demander si tant d’efforts et de combats pour être élu Président de la République valaient le coup. Car le moins qu’on puisse dire est que sa présidence ne ressemble pas à ce qu’on pouvait imaginer. La faute à la crise, bien sûr, qui a bouleversé tous les équilibres.

Car ce qui est en train de se passer en Guadeloupe est ni plus ni moins une gifle pour le Président. Et ce n’est pas la première, ni la dernière. La population de l’ile, mécontente de « la vie chère » se met en grève. Et que constate-t-on? Que, pour peu qu’on veuille bien y jeter un coup d’oeil, la situation de distribution des carburants sur l’île est extravagante et entièrement à l’avantage du distributeur-raffineur qu’est Total, dont les stations-services sont, en outre, fermées pour empêcher l’ouverture de stations concurrentes! Le Secrétaire d’Etat Yves Jégo arrive sur place, et la valse des millions commence. Mise en oeuvre du RSA. Hausse des salaires de 200€ mensuels. JusMurmurandi vous rassure, ce ne sont pas les entreprises qui paieront, car elles exigent des compensations de l’Etat sous forme d’allègements de charges sociales. Et ainsi de suite.

Avant même que la situation de la Guadeloupe ne soit débloquée, la Martinique commence à faire de même, et les Martiniquais mettent la barre non pas à 200€, mais à 300€. Et la Guyane se dit qu’il n’y a aucune raison de ne pas en faire autant. Ce d’autant plus que c’est à la Réunion que tout a commencé et que l’Etat a ouvert grand son portefeuille.

Plusieurs commentaires s’imposent.

D’abord qu’il semble y avoir une étrange fatalité qui frappe les politiciens de droite dès lors qu’ils deviennent Présidents de la République. Que ce soient Giscard, Chirac, ou maintenant Sarkozy, élus à droite, ils ouvrent grand les cordons de la bourse (celle des autres, bien sûr, celle des contribuables présents et surtout futurs). Pourtant Sarkozy portait un projet clair, et on n’imaginait pas le voir tomber dans le radicalisme chiraquien. Oui, mais la crise est passée par là. Et Sarkozy, au-delà de mesures sociales annoncées dans sa campagne électorale et destinées à le dé-droitiser, tel le RSA, applique aujourd’hui une politique d’arrosage à tout-va que ne renierait pas un gouvernement de gauche. Il ne manque que la relance de la consommation.

La relance de la consommation, justement. C’est le dernier sujet à la mode. Toute demande d’avantages est aujourd’hui justifiée en disant qu’elle soutiendra l’activité économique, ou la consommation, ou l’emploi, voire les trois. Plus besoin de la justifier par la cause (le mérite, la justice, l’effort, par exemple), on justifie par l’effet. Et on ne discute plus « que » de l’efficacité relative des différents moyens (relance de la consommation contre relance par l’investissement ou soutien à l’industrie). Cela commence à ressembler à un glissement du capitalisme, où l’effet (rémunération) est adossé à la cause (à chacun suivant ses mérites) vers le communisme, où l’effet est adossé à tout autre chose (à chacun suivant ses besoins).

En conclusion, si l’aptitude d’un pays à minimiser la crise puis à en sortir rapidement est proportionnelle à l’intensité de la relance, alors il faut bien reconnaître que la France n’est pas très bien partie, d’autres pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne notamment) annonçant qu’ils vont faire beaucoup plus que nous). Mais si cette « heureuse » sortie de crise est liée à la capacité de sa population à revendiquer en fonction de l’expression violente de ses besoins, alors la France a toutes les chances de figurer en tête du peloton. Pour une fois que les revendications sont « vertueuses ». Aux barricades, camarades, aux barricades!

Dans cet esprit de la relance par le besoin, JusMurmurandi demande ici solennellement à l’Etat un plan de relance de l’industrie du blog. La France, un moment première dans ce nouveau métier à la fois moderne, porteur d’avenir et « vert », a vu son leadership glisser. La faute, on s’en doute, à ces milliers de blogs délaissés par leurs auteurs, faute pour ceux-ci, écrasés de charges sociales, d’avoir les moyens en temps et en argent de les mettre à jour.

La proposition? Que chaque blogueur puisse passer 6 mois par an à son choix en Guadeloupe, en Martinique ou à la Réunion aux frais de la collectivité reconnaissante. Transformer les DOM TOM en autant de Villa Medicis du futur, et les blogueurs en Prix de Rome, voilà une modernisation où tout le monde trouvera son compte. Et pour ce faire, bien sûr, il faudra doter ces îles d’infrastructures de télécommunications puissantes et modernes (du travail pour Alcatel et Astrium, des clients pour Orange et SFR), de moyens aéroportuaires accrus (voilà pour le bâtiment), afin de recevoir plus de visiteurs, venus en Airbus A380 (bon pour Airbus). Il ne manque plus que de l’énergie pour ne pas dépendre trop de l’affreux Total, alors on ajoute vite fait un EPR (bon pour Areva), et le tout est bouclé, et les îliens contents.

Comment, ce n’est pas encore fait? Mais que fait l’Etat? C’est indigne! Le Président nous méprise! Aux barricades, camarades, aux barricades! Vilipendons ce Président qui nous traite si mal. Disons-en pis que pendre, pour qu’il puisse mesurer la puissance de nos blogs, et l’ampleur de son erreur…

Quand Vélib’ perd les pédales…

février 10, 2009 on 7:34 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Des informations sur la situation de Vélib’ ont beaucoup intéressé JusMurmurandi.

Comme nous l’avions dit précédemment, si Vélib’ est une idée intéressante, elle n’est qu’une copie de l’original Vélov lyonnais; et les stations ont été implantées exprès pour pourrir la vie des automobilistes parisiens ou franciliens.

Le problème c’est que Vélib perd ses pédales.

Le bilan civico-économique est accablant.

Sur les 20.000 installés, 7.800 se sont envolés (eh oui, les vélos volent dans la capitale) et 11.600 ont été vandalisés.

Deux fois plus de vélos volés à Paris qu’à Lyon, et le parc de la capitale a déjà été entièrement renouvelé.

A telle enseigne que si la maintenance quotidienne assurée par Decaux s’arrêtait, il ne faudrait que dix jours pour que l’ensemble du parc soit immobilisé…. Consternant.

Alors que le Conseil d’Etat a maintenant autorisé Vélib’ a se déployer dans les villes limitrophes, le problème ne va qu’augmenter.

Clear Channel, concurrent malheureux face à  Decaux, doit se frotter les mains.

Et bien évidemment Bertrand Delanoë refuse que les stations les plus criminogènes soient supprimées. Ce serait trop simple.

Les bijoux de la couronne

février 9, 2009 on 10:11 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Le titre est un peu inexact car nous sommes en République.

Pour le reste, on voudrait bien en parler des bijoux….

Mais certains d’entre eux disparaissent pour réapparaître on ne sait comment dans des salles de ventes quelques temps plus tard.

Depuis dix ans, une commission dite du récolement tente de retrouver les 185.000 objets prêtés aux ministères comme au palais présidentiel. à Matignon comme aux ambassades ou aux consulats comme à l’Assemblée Nationale.

JusMurmurandi commencera, c’est normal, par dire que 185.000 objets en dix ans et un travail qui n’est pas achevé, cela ressemble à un travail de fourmi.

Car ramené à l’année, cela fait 18.500 objets, ou encore 92 objets par jour.

Vous l’aurez compris, JusMurmurandi se demande s’ils sont 2 ou 3 pour atteindre de tels sommets de productivité…

Passons.

Sur le total énoncé, ci-dessus, 133.000 ont été retrouvées, 20.000 sont réputées « non vues » et 3400 détruites. Il reste 16.500 pièces qui portent le doux nom de « non localisées ».

Tout arrive à ces oeuvres. Emprunt à « long terme » par un ministre (qui a dit que seules les banques prêtaient ?), copie réalisée par un ambassadeur pour garder l’original, la créativité de nos agents de l’Etat est impressionnante…à ceci près que l’on aimerait qu’elle soit plus mise au service de l’intérêt public qu’à celui de leur intérêt personnel….

Là où cela devient plus intéressant encore,c’est lorsque que l’on voit la répartition des pièces « non vues » (20.000 rappelons le).

Au Ministère de l’Education Nationale, cela représente 50% environ des pièces confiées.

Bel exemple pour nos têtes blondes.

Alors, étonnez vous que nos « éducateurs » ne veuillent pas être notés.

Petit cours de désinformation

février 8, 2009 on 8:08 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 2 Comments

Le passage du Président de la République à la télévision jeudi soir dernier a suscité toutes sortes de réactions, le plus souvent négatives.

Une de celles qui a le plus « amusé » JusMurmurandi est celle du Parisien qui publie un sondage à la suite de l’émission.

Et le journal de mettre en titre qu’en majorité les Français n’ont pas été convaincus par le discours présidentiel.

Chiffres à l’appui, l’institut CSA a interrogé 960 personnes et plus de 50% déclarent ne pas avoir été convaincus.

960 personnes, oui, c’est une population statistique représentative, comme le veut le jargon statistique.

Mais hélas, pas 960 personnes qui ont au moins en partie suivi l’émission. 16% n’avaient même pas vu l’émission du tout !!

Allez porter un jugement dans ces conditions. Et surtout ne vous gênez pas pour publier, et prétendre informer….

Là où cela devient carrément croustillant, c’est lorsque l’on écoute la déclaration du directeur adjoint de la publication, qui affirme « Il s’agissait pour nous de vérifier l’impact d’une intervention présidentielle dans l’opinion publique ». On est bien loin de la manchette attrape nigaud dénigrant l’action de l’exécutif.

JusMurmurandi s’esclaffe, car il est bon de rappeler qu’il y a encore quelques semaines, des états généraux de la presse écrite avaient été réunis à l’initiative de l’Elysée, car les journaux souffrent de déficits chroniques impressionnants (parmi lesquels les fleurons de la bonne conscience collective comme Le Monde ou Libération).

Allez vous étonner que les Français se détournent de la presse écrite lorsque cette dernière détourne ainsi l’information.

Car si elle détourne l’information, elle ne détourne pas le regard lorsqu’il s’agit de tendre la main au soutien pécuniaire de 600 millions d’Euro….. mis à disposition par Nicolas Sarkozy.

Pour un petit cours de désinformation :

http://www.leparisien.fr/politique/une-majorite-de-francais-n-a-pas-juge-sarkozy-convaincant-07-02-2009-401779.php

« Page précédentePage suivante »