Tabous

mars 16, 2009 on 8:09 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

L’Autriche aborde avec horreur le procès de Josef Fritzl, qui a pendant des années gardé sa fille enfermée et lui a fait de nombreux enfants, eux aussi enfermés à l’insu du monde extérieur.

Cette horreur vient du nombre de tabous que Fritzl a violés. Dont celui de l’inceste. Mais aussi de l’apparente absence de sentiments d’amour paternel pour sa fille, de tout désir de la protéger. Du rejet aussi de toute « normalité » dans cette affaire.

Nous avons tous vu la photo de la tête hirsute du monstrueux Fritzl

JusMurmurandi se demande si on ne pourrait pas en dire autant, mutatis mutandis, de certains aspects du monde de la finance.

Nous avons tout vu la photo de la tête impeccable du respectable Madoff.

Madoff a orchestré sa fraude pyramidale pendant à peu près autant de temps que Fritzl. Il était évident que l’un comme l’autre finiraient par être découverts. L’un comme l’autre avaient rejeté toute normalité dans leur système pervers. L’un comme l’autre menaient une double vie dont les deux parties étaient séparées et contradictoires.

La loi dit qu’une entreprise doit être gérée « en bon père de famille », et, par extension, que c’est comme cela qu’un gestionnaire doit gérer les fonds qui lui sont confiés. Fritzl a dévoyé son rôle de père, censé être au bénéfice de sa fille, pour la satisfaction de son plaisir personnel. Combien de gestionnaires de fonds ont dévoyé l’usage des fonds qui leur ont été confiés pour la satisfaction de leurs plaisirs personnels (bonus, prestige, pouvoir)?

Fritzl a rejeté toute normalité en s’octroyant du plaisir alors même qu’il soumettait sa fille et ses petits-enfants à un enfermement infernal. Les cadres de Merril Lynch, AIG et autres ont rejeté toute normalité en s’octroyant des bonus alors même qu’ils soumettaient leurs actionnaires et investisseurs à des pertes infernales.

Bien sûr il ne s’agit de dire que les deux phénomènes sont à mettre sur le même plan pénal. Mais qu’en terme de transgression de tabous, il existe des similitudes qui font froid dans le dos…

Joef Fritzl

Bernard Madoff

Brèves

mars 15, 2009 on 10:12 | In Economie, France, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Michel Rocard, éternel second du PS sous François Mitterrand comme Poulidor le fut au cyclisme et à Eddy Merckx, va finalement accepter une mission de Nicolas Sarkozy.

Après avoir qualifié ce dernier de dangereux lors de la campagne à l’élection présidentielle, il accepterait de travailler sur la situation de l’Arctique et de l’Antarctique.

C’est aussi lui qui avait dit que le score de Ségolène Royal en 2007 n’était pas une « victoire » comme l’affirmait la candidate malchanceuse, mais « un point bas » pour le PS.

Allons nous étonner ensuite que l’on lui confie une mission sur les climats aux extrêmes terrestres, lui qui entretient une relation polaire avec la rue de Solférino.

Le porte avions Charles de Gaulle retourne en révision aussitôt après en être sorti.

300 millions d’Euro pour le remettre au goût du jour, 18 mois d’immobilisation pour un navire éternellement en retard pendant sa gestation qui a duré 14 ans, avec un nombre de péripéties impressionnant (incendie de chantier, hélice qui casse etc.); le tout pour un coût total de 3 milliards d’Euro.

Motif invoqué pour ce retour au garage sitôt après la sortie ?

Des vibrations dans les moteurs.

18 mois de révision pour arriver à un tel résultat. A ce tarif là, ce sont surtout les contribuables qui devraient avoir de mauvaises vibrations…
On comprend mieux la volonté de la France de rejoindre l’Otan lorsqu’elle passe de deux porte avions historiques à n’être même plus capable d’en projeter un seul….

Riposte

mars 15, 2009 on 8:24 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

JusMurmurandi est goguenard ce soir après avoir écouté l’ancien Premier Ministre Laurent Fabius déclarer pendant l’émission « Ripostes » qu’il y a un risque de révolte au printemps.

Petite digression.

Laurent Fabius, fils d’un riche antiquaire, est le géniteur de l’IGF, impôt sur les grandes fortunes, et ancêtre de l’ISF. Lorsqu’il voit le jour, il exclut les oeuvres d’art. L’homme est incontestablement intelligent, et…habile.

On ne va quand même pas saper le business de papa même si l’on s’affiche à gauche.

Devenu Premier Ministre, son mandat est malencontreusement sali par l’affaire du sang contaminé. Sa carrière politique en sortira à jamais entachée, même si l’intellect de l’homme est intact.

Alors l’entendre aujourd’hui déclarer qu’il y avait un risque d’embrasement, avec le ton mielleux qui est le sien, c’est tout bonnement insupportable.

Car, en dépit de son brillant intellect, il est comme les membres du PS en ce moment, prompt à critiquer, mais aux abonnés absents lorsqu’il faut passer à l’acte ou encore faire des contre propositions.

Passer à l’acte ? Jack Lang est le seul socialiste qui a accepté de voter la modification de la Constitution qui donne plus d’autonomie et d’autorité au Parlement.

Personne d’autre au PS, comme lorsqu’il s’est agi de voter les mesures de 26 milliards d’Euro destinées à soutenir l’économie, à un moment ô combien critique.

De temps en temps il réussit aussi, comme le passage à l’Euro dont il a la responsabilité pendant la cohabitation de Lionel Jospin durant laquelle il est Ministre de l’Economie, la Mnef ayant eu raison de DSK, et les agents du Ministère de Christian Sautter (a contrario d’Eric Woerth qui, lui, a maintenant réussi la simplification que Sautter a ratée.)

Aujourd’hui, Fabius annonce la catastrophe, tel l’homme qui sourit en soufflant sur les braises.

Voilà qui est vraiment utile pour la Nation.

Mais bon, cela ne fait il pas 7 ans qu’il n’est plus aux affaires, qu’il n’est plus président de l’Assemblée et, tout grand bourgeois qu’il est, s’est affiché aux côtés des communistes pour inviter (avec succès hélas) les Français à rejeter le projet de Constitution européenne en 2005. Ce qui lui vaudra un vote pour l’exclure du PS en juin 2005…

Lui qui pense qu’il sait toujours mieux que tout le monde et sait qu’il pense de même, n’est arrivé que triste troisième derrière DSK et Ségolène pour la candidature PS aux élections présidentielles de 2007. Une espèce de Juppé de gauche, en ce qu’il a raté l’héritage de son père politique, François Mitterrand, après avoir été le plus jeune Premier Ministre que la France ait connu.

Une belle mécanique, qui ne sait fonctionner quasiment qu’à contre courant….Et même pas recyclable avec l’ouverture aux membres du PS de Sarkozy…

Bref, c’est un sentiment de tristesse, de mélancolie qui assaille JusMurmurandi ce soir en l’écoutant parler.


Clash Chirac Fabius 1986

Faire le Total!

mars 14, 2009 on 8:32 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, International | Commentaires fermés

On connaissait déjà l’expression « faire la totale », pour désigner une opération faite au maximum, l’expression « faire le total », pour désigner une addition, voici maintenant « faire le Total », comme l’entreprise éponyme qui conjugue profits record et suppressions de postes.

Il faut dire que Total est déjà coupable, parce qu’ils ont dégagé un profit record pour une entreprise française de14 milliards d’euros. Il y a en France une vieille incapacité à aimer ses entreprises. Une idée marxisante suivant laquelle le profit ne peut être que le produit de l’exploitation des collaborateurs et des clients, ou catholicisante suivant laquelle le profit est, comme le culte de Mammon, « mal ».

Peu importe que Total n’ait, proportionnellement, pas gagné plus que ses rivaux, tous étrangers, ce qui montre qu’il a suivi les courbes de son industrie. Peu importe que Total n’ait aucune chance de renouveler cette performance aujourd’hui, compte tenu de l’effondrement du prix du pétrole et de la baisse de la demande survenus entre temps. Peu importe que Total paye d’autant plus d’impôts qu’il fait plus de bénéfices.

Alors, quand Total annonce qu’il va restructurer sa division raffinage, avec pour effet de supprimer 550 emplois à Gonfreville, c’est l’hallali. Peu importe qu’il n’y ait pas licenciements secs. Peu importe que Total investisse pour moderniser son outil de production. Peu importe que Total soit créateur net d’emplois en France. Aucun mot n’est trop dur pour condamner Total, et mettre face à face les profits d’un côté, et les suppressions d’emplois de l’autre.

Il est clair que Total n’a pas du être surpris de cette levée de boucliers et de la bordée d’insultes qui va avec. On peut donc se demander pourquoi ils n’ont pas attendu de publier des résultats du premier trimestre 2009, en forte baisse, pour que la pilule passe plus facilement.

Peut-être Total croit-il simplement que le droit suffit en France, et que le fait de ne pas remplacer des employés partant en retraite est un droit clair, puisqu’il n’y a pas de licenciements à justifier. Ce serait curieux de la part de la société qui a été agressée pour le naufrage de l’Erica, au mépris de toute la législation et de la jurisprudence existantes.

Croire que le droit suffit en France? Total ferait mieux de lire JusMurmurandi, tant il y d’exemples où hommes politiques, syndicats, groupes de pression et autres communautés d’intérêts ignorent froidement la loi dans leur quête du pouvoir et de l’argent. Et qui, le plus souvent, arrivent à leurs fins. Les violations de la loi à la Guadeloupe et à la Martinique se sont révélées payantes, et la séquestration du patron de Sony aussi.

JusMurmurandi a une solution simple à proposer à Total. Quand il y aura trop de profits, la prochaine fois, il suffira de les confier à un gourou de la finance infiniment respectable, qui se chargera de les faire disparaître en vitesse. Ce qui s’appelle subir une perte Total…. Comme cela, Total sera une victime qui prendra à regret les nécessaires mesures de restructuration, et non la multinationale sans foi ni loi qu’elle est menacée d’être aujourd’hui.

Comme quoi les Madoff de notre monde ont encore de beaux jours devant eux….

Mourir pour Madoff?

mars 13, 2009 on 7:39 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

L’affreux Bernard Madoff est en prison. L’homme qui a escroqué pas moins de 50 milliards de dollars a dormi sur la paille humide des cachots. L’homme qui a dépouillé les retraités et autres fondations charitables (mais pas seulement, bien sûr) va être condamné si lourdement, puisqu’il a plaidé coupable et qu’il risque jusqu’à 150 ans de prison, qu’il mourra sûrement derrière les barreaux.

Justice est, enfin, en train d’être faite!

En apparence tout au moins Car, JusMurmurandi, qui aime faire ressortir les paradoxes, se dit que tout n’est pas forcément aussi simple, voire simpliste que cette fable où les méchants sont punis, même si, en ces temps de crise, les gentils en sont pas forcément récompensés.

Car, qu’a fait Madoff? A-t-il détourné ces mythiques 50 milliards vers sa propre poche? Non, il les a distribués à d’autres clients. Certes, au passage il s’est rémunéré, mais pas plus qu’il n’est d’usage à Wall Street, et même moins que d’autres. Donc on ne peut pas véritablement l’accuser de vol. Mais comme il n’a pas exactement redistribué aux pauvres, il n’est pas exactement Soeur Emmanuelle non plus. Ni même Jesse James.

Alors quel est le crime de Bernard Madoff, si 50 milliards de dollars se sont envolés, mais qu’il ne les a pas volés? C’est qu’en fait, il a promis à ses clients des placements qu’il n’a pas faits, et des rendements qu’il n’a obtenus qu’en faisant semblant, et, en réalité, en redonnant à ses investisseurs plus anciens l’argent reçu des plus récents. Bref, il n’a pas fait ce qu’il a dit, il a menti, et ceux qui l’ont cru ont perdu leur mise.

La question impertinente (mais peut-être pertinente aussi!) de JusMurmurandi est la suivante: si mentir à des gens dont on perd l’argent mène tout droit à la case prison, alors ne faudrait-il pas s’interroger sur de nombreuses entreprises et pas « seulement » sur Madoff? Par exemple sur AIG, anciennement premier assureur du monde, qui a pris des risques tels que sa survie coûte des centaines de milliards aux contribuables américains, sans compter ses actionnaires dont l’argent a été perdu? AIG ne leur avait-il pas raconté une toute autre histoire, faite de sûreté, que celle de quasi-casino qu’il a véritablement menée? Lehman, qui a été balayé par la tourmente, n’en a-t-il pas fait autant? Et les banques qui ont dû être sauvées par les contribuables, mais pas sans avoir au passage quasi essoré leurs actionnaires, leur ont-elles dit qu’il risquaient de tout perdre? JusMurmurandi croit plutôt quelles ont raconté l’inverse.

Bien sûr, la différence est que la structure même de l’activité de Madoff était malhonnête, à la différence de celle de Citigroup ou AIG

Mais quand l’actionnaire de Citigroup perd 98% de son capital en 22 mois (de plus de 50 dollars à moins d’un dollar par action en moins de deux ans!), les 2% qui lui restent suffisent-ils à le convaincre qu’il n’a pas été floué de fausses promesses comme les pigeons de Madoff, dont les liquidateurs ont retrouvé jusqu’ici un montant qui, par rapport à l’investissement initial, se monte à … 2% ?

L’Etat des Banques

mars 11, 2009 on 6:08 | In Coup de gueule, Economie, France, International | Commentaires fermés

Quel Français ne se souvient de 1981? Le 10 mai, François Mitterrand est élu Président de la République. Il gagne les élections législatives qu’il organise dans la foulée, et applique son programme, négocié en commun avec le Parti Communiste Français de George Marchais. Et notamment nationalise les 40 plus grandes banques françaises. les justifications de ce mouvement purement idéologique font référence aux nationalisations de 1945 ou du Front Populaire. Ambiance…

2009. Pas de socialistes à la mode Mitterrand à l’horizon, encore moins de communistes, qui ont disparu de la scène mondiale. Pourtant, après cette semaine, un certain nombre des plus grandes banque mondiales sont, à leur tour, nationalisées, à commencer par la plus grande banque d’entre elles, Citigroup. Avec elle, son seul rival américain, Bank of America. En Grande-Bretagne, autre temple de la libre entre prise et de la finance mondiale, Lloyd’s rejoint dans le giron de l’Etat la Royal Bank of Scotland, soit les deuxième et troisième banques britanniques. Elles rejoignent ainsi le groupe des banques que seul le soutien d’un Etat maintient solvables, comme Dexia, ING, ABN Amro, Fortis, UBS, l’ensemble Caisses d’Epargne-Banques Populaires et autres.

Soit, à vue de nez, 7 des 20 plus grandes banques mondiales. Sans compter la plus grande compagnie d’assurance mondiale, AIG, ou les réassureurs immobiliers Fanny Mae et Freddie Mac.

La nationalisation serait-elle une nouvelle modernité, ou le seul moyen de survie de banques qui ont excédé leurs et limites et les contribuables qui sont ulcérés de devoir payer pour leur folies?

Il est clair que seule l’urgence et non un quelconque plan à conduit à ces opérations le plus souvent conduites le week-end pour ne pas entraîner, avant qu’elles n’aient abouti, de turbulences que le marché n’aurait pu absorber.

C’est si vrai que Lloyd’s Bank était la banque anglaise considérée comme la mieux gérée et la plus rentable, et que c’est à ce titre que les autorités britanniques lui ont demandé de sauver HBoS en déconfiture, la composante Bank of Scotland n’ayant pas su gérer son acquisition du spécialiste immobilier Halifax. Pour sauver HBoS, c’est fait, mais au prix de devoir à son tour sauver son sauveur, Lloyd’s. Le bénéfice de l’opération n’est pas évident. Le même schéma aux Etats-Unis, où le plus gros courtier en bourse du monde, Merrill Lynch, menace ruine. En un week-end, le Trésor américain l’adosse à la rentable Bank of America. Sauvetage réussi, sauf que Bank of America à son tour doit passer dans le giron de l’Oncle Sam, n’ayant pas pu trouver ailleurs les dizaines de milliards nécessaires à conforter son bilan rongé par la crise et les pertes ruineuses de sa nouvelle acquisition.

Pour être honnête, ce ne sont pas uniquement les fusions orchestrées par les autorités monétaires qui se sont révélées catastrophiques. L’acquisition d’ABN Amro après une bataille d’enchères gagnée (si l’on peut dire) par la Royal Bank of Scotland contre Barclay’s l’a été à un tel prix que la crise a fait imploser le bilan de la RBS, la précipitant dans le giron de la Couronne britannique. On ne peut que souhaiter qu’il n’en aille pas de même avec l’acquisition à venir de Fortis par BNP-Paribas.

En sens inverse, Barclay’s Bank, la vénérable institution britannique qui perdit la bataille pour ABN-Amro a de quoi se consoler. Immédiatement après la faillite de Lehman Brothers, faillite qu’on considère aujourd’hui comme une erreur aux conséquences colossalement négatives, Barclay’s a racheté l’essentiel des actifs de Lehman pour une bouchée de pain, ce qui lui a donné le droit de choisir parmi les équipes de la banque d’affaires ceux des collaborateurs qui lui convenaient. Résultat: au 4e trimestre, les bénéfices de Barclay’s sont dus à une plus-value de 20 milliards de dollars sur les actifs de Lehman. Plus-value ahurissante quand on sait qu’elle a été calculée sur des valeurs de marché particulièrement déprimées, et qu’on peut donc imaginer qu’il y en aura d’autres quand le marché, un jour se redressera.

Ce qui indiquerait que la vente des dépouilles de Lehman à Barclay’s a été aussi mal gérée que sa faillite. Et qui nous ramène au début de l’article, en démontrant la difficulté pour une administration gouvernementale de gérer « en bon père de famille », ce qui est la culture des entreprises et des marchés, mais pas du tout de l’Administration. La France a bien connu cette difficulté et ses nombreuses conséquences douloureuses pour le contribuable, comme l’affaire du Crédit Lyonnais, et tout indique que l’avenir nous réservera le même lot de coûteuses déconvenues.

Il y a à cette situation un curieux paradoxe. Les banques, nous dit-on, ont accru leur capacité de prêter grâce à leur capacité à revendre leurs crédits à d’autres après les avoir faits. C’est ce qu’on appelle la titrisation. Les prêts « douteux » des subprimes américains ont ainsi été revendus de par le monde. Et c’est l’assèchement de ce marché de la titrisation qui a empêché les banques de continuer à prêter puisque le mécanisme de revente état en panne.

Maintenant, on nous dit que les Etats, à commencer par l’Etat américain, vont forger une solution pour décharger les bilans bancaires de 3000 milliards de crédits douteux, moyennant quoi tout rentrera dans l’ordre sur le plan -certes critique, mais pas unique- de la capacité du système bancaire à financer l’économie mondiale.

C’est du grand n’importe quoi. La réalité, c’est que la banques ont, par des mécanismes nouveaux et créatifs, comme la titrisation et les CDS, prêté beaucoup plus que ce que leurs fonds propres eussent dû permettre en conservant des ratios prudentiels suffisants. Ratios dont la mise en place remonte à la crise des années 30, intervenue exactement pour cette raison. Nous sommes donc dans un schéma de « bis repetita » sous une forme et avec des moyens modernisés.

A partir de là, il n’est pas sorcier de conclure que:

soit

(1) on accepte que, pour que tout revienne comme un avant jugé a posteriori idyllique, on nettoie les bilans des banques, et elles recommencent à prêter « comme avant », ce qui veut dire qu’il y aura une même incapacité de leur part à faire face à une phase de ralentissement cyclique de l’économie. Bon appétit aux amateurs!

soit

(2) on nettoie le bilan des banques, et on les astreint, à travers une régulation plus restrictive, à ne plus prêter au delà de ce que leurs ratios prudentiels et donc leurs fonds propres permettent pour garder une marge de sécurité et de stabilité suffisantes, et alors il faut bien savoir que, leur capacité à prêter se trouvant fort réduite, il va bien falloir que l’économie mondiale se contracte pour s’adapter. Une gigantesque gueule de bois après la beuverie!

soit

(3) on augmente massivement les fonds propres des banques pour combiner prudence et volume. Mais d’où viendrait l’argent, et comment le rémunérer à la satisfaction des actionnaires? Sans compter qu’une telle ponction, de l’ordre de 1000 milliards de dollars, ne serait pas sans conséquence sur la capacité des États à financer leur gigantesques déficits publics, et provoquerait une hausse des taux d’intêrets, et une autre phase de ralentissement économique. Brrrr!

(4) les banques redeviennent les simples machines à distribuer du crédit qu’elle étaient devenues avant la crise, comme des agences de voyage qui distribuent des voyages. Le risque serait alors porté « ailleurs ». Pour le moment, cet « ailleurs » n’a qu’un seul nom: la signature des États. Mais on sait les États mauvais gestionnaires, et les banques mal inspirées quand ce ne sont pas elles qui payent pour leurs imprudences. Joyeuse perspective!

Au moment de conclure, les nouvelles de la Bourse d’hier. La seule « fuite » d’un memo interne du président de Citigroup, indiquant que la banque a été très rentable en janvier-février, a suffi à ce que les marchés mondiaux montent de 5-6%, montrant à quel point le rêve de tous est de revenir à un « avant ». On peut également méditer sur la désespérance et l’inconséquence d’une hausse de 5% des grandes bourses mondiales sur la base de la fuite d’un seule memo d’une seule banque portant sur deux seuls mois. C’est ce qu’on appelle du levier!

C’est dire si l’on est loin d’avoir trouvé la moindre solution. Dormez bien, braves gens, et, demain, en vous levant, n’oubliez pas de vous préparer à beaucoup consommer pour participer à redresser l’économie mondiale, puisqu’on vous assure -si, si, vraiment!- que tout va bien.

A l’hallali ! A l’Hadopi !

mars 10, 2009 on 9:37 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, Elections présidentielles 2007, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a décidé une fois de plus de faire le poil à gratter et d’entrer dans le vif du sujet avec cette fois la loi « Hadopi » destinée à sanctionner les personnes qui utilisent leur connexion internet afin de télécharger du contenu sans en acquitter les droits.

Mais avant que de conclure par ces piques que nous chérissons, tentons avec modestie et sans polémiquer de présenter les faits tels que nous avons pu en disposer.

D’un côté on regarde le côté économique de la chose où l’on nous dit que les « producteurs » de contenu, maisons de disques, artistes, réalisateurs de cinéma et distributeurs respectifs voient leurs oeuvres acquises illégalement, et par conséquent subissent un appauvrissement directement mesurable (baisse des ventes de disques, de fréquentation au cinéma etc.)

D’un autre, on entend les internautes qui se plaignent à pleins poumons sur les sites de journaux, blogs etc. que l’offre ne correspond pas à la demande, que la loi est liberticide, que l’on s’achemine vers un contrôle absolu de l’internet, que cette loi est contre l’esprit du filet (« net ») etc. etc.

Quelques éléments de réflexion. D’une part, rappelons nous lorsque la bonne vieille cassette audio est née dans les années 60, vierge de tout contenu, personne n’a hurlé que l’on allait copier un disque 33 cm pour son copain sans acquitter les droits d’auteur. On parle d’une question d’échelle, mais le principe de base est le même.

Deuxièmement, soyons clair, les possibilités de détourner la loi sont multiples. Et en particulier, si la France est seule à mettre en place une loi de ce type, autant dire que ce sera une goutte d’eau dans un vase et que n’importe quel internaute un peu débrouillard pourra aller se connecter au travers d’une autre machine dans un pays où le téléchargement est libre sans subir les foudres albanelliennes.

Troisièmement, se pose la question de ceux qui bénéficient de l’offre triple (téléphone, internet télévision); techniquement la ségrégation des trois services visant à interrompre uniquement la connexion internet est, à notre connaissance, irréalisable. Couper l’internet, c’est une chose, interrompre la liaison téléphonique, on ne joue plus dans la même cour.

Citons enfin que l’un des principaux fournisseurs de contenu au monde est Apple au travers de son iTunes, dont les musiques etc. ne sont accessibles qu’en mode protégé et… payant.

On le voit donc, la situation est complexe et il ne serait à la fois pas tolérable de piller les œuvres des uns sans pour autant entrer dans la société policée que d’autres brandissent comme un épouvantail (en toute naïveté ou incompétence – ou les deux; pour s’en assurer, faites un petit passage sur le site de la Commission de l’informatique et des libertés, www.cnil.fr, et vous allez rapidement prendre peur, alors que la loi n’est qu’en discussion -on sait tout de vous lorsque vous vous « promenez » sur le filet).

Bref, sujet complexe où il n’y a pas de réponse évidente.

Si ce n’est qu’il fait l’unanimité au parti socialiste, une fois de plus vent debout devant un projet gouvernemental, comme d’habitude. Et rien à proposer, comme d’habitude. Il est d’ailleurs à noter que tout le monde sait que l’industrie de la musique est en train de mourir du piratage, et que le film suivra, mais que personne ne fait rien. Sauf Hadopi.

Là où c’est encore plus croustillant que précédemment, c’est qu’une large majorité d’artistes, musiciens, compositeurs, cinéastes, acteurs (sauf peut être Sophie Marceau…) que la loi souhaite protéger est (ou en tout cas se dit) de gauche…..

Le PS est-il en train de tourner le dos à sa frange caviar ? Ou craint-il qu’afficher ses affinités avec le show-biz paraisse excessivement…bling-bling?

Brèves

mars 7, 2009 on 7:28 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 6 Comments

Emancipation de la femme.

Le Vatican par l’intermédiaire de sa feuille de chou, l’Osservatore Romano, fait l’éloge de la machine à laver le linge, qui a le plus contribué à contribuer à émanciper la femme, plus encore que la pilule ou l’avortement.

Et de conclure l’article en illustrant ce que ce bel ustensile ménager permet de faire  » Mets la lessive, ferme le couvercle et détends toi. »

Est ce ce que le Vatican compte faire avec Monseigneur Williamson en attendant qu’il revienne sur ses propos négationnistes sur les chambres à gaz ??

Déficit du budget de l’Etat

La vente des objets de collection de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent a atteint des sommets, 373 millions d’Euro. C’est une bonne nouvelle pour l’Etat français. Car transformer des objets de collection en monnaie sonnante et trébuchante rend les sommes immédiatement redevables de l’impôt sur la fortune, plus connu sous son acronyme d’ISF.

A moins que Pierre Bergé ne s’expatrie fiscalement bien sûr….

Airbus A 380 chez Air France: rendez l’argent ?

Tout le monde se souvient des cris d’orfraie poussés par les compagnies clientes car le programme a pris du retard. De nombreuses d’entre elles ont demandé des indemnités de retard.

La conjoncture se retournant, certaines demandent maintenant des reports de livraison, comme Air France.

Airbus va t elle se faire rembourser ses indemnités de retard ? Avec les intérêts moratoires, comme cerise sur le gâteau ?

2012

Ségolène Royal, rejetée par le PS, prend les devants et déclare prendre ses distances par rapport au parti et préparer 2012.

Elle va donc recentrer son action sur sa région, le Poitou Charentes afin « d’expérimenter des solutions à portée nationale ».

Le Poitou Charentes, quelle belle région, voilà (enfin ?) un défi à sa hauteur.

« Seconde Chance »

TF1 a décidé de ne pas donner de…seconde chance à l’émission éponyme.

Qu’en sera t il à Radio France en ce qui concerne Stéphane Guillon après ses propos sur Dominique Strauss Kahn ?


Guillon: Visite de DSK à France Inter, tous aux abris !

Bombarder d’argent, Mandela et Mugabe

mars 6, 2009 on 7:12 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | 4 Comments

Les bombes pleuvent, tel est le cliché utilisé pour décrire un bombardement particulièrement intense. Il a plu des bombes sur l’Afghanistan, puis sur l’Irak, puis plus récemment sur Gaza. Ces bombes explosent dans le but principal de détruire des infrastructures, ce à quoi elles réussissent fort bien quand elles ne tombent pas sur des cibles autres que celles auxquelles elles étaient destinées.

Le résultat est que, si le décompte des morts d’une guerre « technologique » est beaucoup plus faible aujourd’hui qu’il y a un siècle, le champ de ruines qu’elle laisse est tel que toute vie décente est impossible. Plus d’eau potable, d’électricité, de transports. Pour rétablir un minimum de conditions de vie, il faut donc reconstruire.

Et c’est là qu’on assiste à une étrange démarche: on demande à « la communauté internationale » de payer la note, souvent pharaonique, de la reconstruction. Ainsi 4,5 milliards de dollars ont été promis pour la reconstruction de Gaza, alors même qu’il n’y a eu objectivement qu’une guerre de courte durée dans un tout petit territoire, et ce au milieu d’une crise économique gravissime qui met à mal la capacités financières de tous les États donateurs.

JusMurmurandi ne détestant pas de ressortir des souvenirs de son sac à malice, rappelle que c’est la France, perdante de la guerre de 1870, qui a du en payer les coûts, que c’est l’Allemagne, perdante de la première guerre mondiale qui a été condamnée à des « réparations », et que l’Union Soviétique s’est largement servie dans la partie orientale de l’Allemagne (encore!) après 1945.

On pourrait penser que ces exemples sont périmés, et que le lien entre l’Allemagne écrasée par le poids des exigences des vainqueurs de 1918 et l’Allemagne se donnant à Adolf Hitler qui promettait de la redresser fait que notre monde moderne ne se livre plus à de tels pillages. Erreur. C’est bel et bien l’Irak de Saddam Hussein qui a financé par ses exportations de pétrole le coût de la coalition de la première guerre du Golfe.

Alors au nom de quoi payer aujourd’hui pour Gaza, alors que chaque pays en pleine crise a tant d’autres priorités?

Sans doute au double nom d’une part de notre mauvaise conscience à voir les populations civiles souffrir d’une guerre qu’elles n’ont pas menée et conte laquelle elles ne peuvent rien. Une manière de tenir plus égaux les fléaux de la balance: soutien à Israël d’un côté, reconstruction de Gaza de l’autre. Et Israël ne saurait s’en plaindre, qui sait le prix qu’il y aurait à voir les gazaouis rejoindre en masse les rangs des suicidaires du Hamas. L’autre raison possible est la crainte de voir la guerre à Gaza se traduire par des violences sur le sol français. En attendant, le coût de la reconstruction est bel et bien pour des contribuables qui n’ont rien à voir avec le conflit.

La reconstruction s’impose aussi ailleurs, et plus près de chez nous, puisque c’est de la Guadeloupe qu’il s’agit. Les éructations de M. Domota qui donne aux chefs d’entreprise le choix entre appliquer un accord qu’ils n’ont pas signé et leurs organisations représentatives non plus, et quitter la Guadeloupe, -belle définition de la démocratie- ont sans nul doute causé des dégâts économiques importants. Qui peut aujourd’hui avoir envie de faire du tourisme en Guadeloupe, où les routes sont aussi bloquées que les relations sociales, et où le sentiment général est que la pression peut à tout moment causer une autre éruption?

Bref, là aussi, il va falloir reconstruire. Et là aussi, ce ne sont ni les uns ni les autres sur qui l’on peut payer, mais sur l’éternelle bonne volonté de ceux à qui l’on ne demande jamais leur avis, les contribuables.

Il ne faudrait pas oublier que c’est exactement cette situation, à savoir l’obligation de payer sans pouvoir donner son avis, qui a fait exploser les Révolutions américaine et française. Une majorité de Français sont aujourd’hui favorables à l’indépendance des DOM-TOM. M. Domota, que l’on dit lui aussi favorable à cette idée, ferait bien de mesurer ses paroles et de méditer le sort des colonies qui ont éjecté les Français. L’Algérie en particulier, autrement plus riche que la Guadeloupe grâce à son pétrole, est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire, qui autrefois donnait aux Français de la métropole le choix entre la valise et le cercueil.

Un combat de libération et pour les droits de tous a donné au monde le prodigieux Nelson Mandela, dont on peut imaginer qu’il enfièvre l’imagination de M. Domota qui parle à tout moment du mot esclavage. Mais juste à côté, la même lutte a au contraire accouché du misérable Mugabe, qui, comme Domota, n’a que les mots de l’affrontement tandis que Mandela parlait de réconciliation, alors même qu’il sortait de décennies de bagne.

Ce n’est pas exactement la même chose.

Elie Domota

Les Ignobles du jour

mars 5, 2009 on 7:57 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International | Commentaires fermés

Vous me direz, il y en a tellement, qu’on pourrait consacrer un blog rien qu’à ce sujet, tant il paraît sans fin et vous aurez raison…:-(

Robert Mugabe, le dictateur-tyran-bourreau du Zimbabwe, qui a réduit son pays à l’état de ruine, où un « salaire » de professeur ou de médecin ne suffit même pas à prendre l’autobus pour aller travailler (donc écoles et hôpitaux sont désertés), qui fait bâtonner et massacrer ses opposants, qui n’honore pas sa propre signature sur un accord de gouvernement avec ceux qui ont gagné les élections malgré les fraudes massives de son parti, le ZANU-PF, a trouvé le moyen de s’acheter un pied-à-terre de grand luxe pour cinq millions de dollars US dans un pays qui veut encore de lui ( il n’y en a plus beaucoup), en l’occurrence en Chine. A Hong-Kong pour être précis.

Sa fille y vit, qui tente de faire ses études supérieures en dépit des protestations des autres étudiants, et sa femme aussi. On ne sait pas encore si Mugabe a prévu de s’y retirer lui-même s’il venait un jour à quitter le pouvoir. En attendant, c’est un patrimoine scandaleux pour un dirigeant de pays si pauvre, et un « invité » qui montre que les Chinois ne sont pas regardants sur le choix de leurs hôtes.

Il serait bien temps d’inventer le crime contre l’humanité en temps de paix, et pas « seulement » en temps de guerre. Cela permettrait à un Tribunal Pénal International de poursuivre Mugabe comme il poursuit aujourd’hui le tyran du Soudan, Omar el-Béchir. Un première qui réjouit JusMurmurandi. A noter que la Chine, encore elle, s’oppose au mandat d’arrêt contre el-Béchir. Tiens donc…

Dans un autre registre, la Justice américaine convoque 7 dirigeants de Merril Lynch, hier plus grande société de courtage boursier au monde, aujourd’hui entreprise disgraciée par des pertes énormes, et rachetée avec l’aide du Trésor américian (et donc du contribuable) par Bank of America, que cette acquisition plombe à son tour.
Ces 7 dirigeants ont organisé la distribution de bonus au titre de l’année 2008, pourtant calamiteuse.

Ce qui rend la chose insupportable, c’est que ces bonus ont été distribués en décembre, nettement plus tôt que d’habitude, avant la révélation de pertes abyssales au titre du 4e trimestre, et avant que Bank of America ne prenne le contrôle de Merril Lynch.

La totalité des bonus distribués chez Merril Lynch et d’autres sur lesquelles enquête la Justice américaine s’élève à 3,6 milliards de dollars.

Un montant de l’ordre de celui de l’aide du FMI à tout un pays, distribué sous forme de bonus après une année de cauchemar. On frémit à la double pensée de ce qui eût été distribué si l’année avait été bonne, et de ce qu’il eût fallu pour que ces gens-là ne se distribuent rien.

Vous me direz, il n’y a aucun rapport entre ces deux montants, les bonus ignobles de Wall Street et une aide du FMI, et vous aurez raison. Et avec 3,6 milliards de dollars, on fait vivre le Zimbabwe et ses millions d’habitants pour combien de mois ou d’années?

Vous avez raison, cela n’a aucun rapport.

Euro-mystère, ou euro-misère?

mars 4, 2009 on 4:29 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Il n’est pas toujours bon d’avoir de la mémoire, cela permet trop souvent de rappeler à d’aucuns, experts en particulier, des prédictions qui ne se sont pas réalisées.

JusMumurandi se souvient en particulier de tous les prédictions apocalyptiques qui ont accompagné la naissance de l’Euro. Une monnaie unique pour des pays ayant des politiques économiques divergentes ne saurait survivre, affirmaient toutes les sommités en matière économique.

Le fait est là, une tornade d’une ampleur sans précédent a balayé le système financier mondial, et l’euro est toujours là. Et il suffit de regarder le sort des monnaies restées « indépendantes » de l’euro pour voir la différence. Forint, zloty, couronne ont perdu de 15% à 30% de leur valeur face à l’euro depuis novembre, non pas dans une volonté affirmée de dévaluation compétitive, ou à cause d’une baisse des taux d’intérêts pour vigoureuse que chez nous pour mieux relancer la machine, mais à cause d’une fuite devant ces « petites » monnaies assises sur des économies nationales que la crise fragilise. Quant au rouble, il combine grande faiblesse et taux d’intérêts élevés, un couple véritablement infernal pour l’économie et la population russes

Et c’est à ce moment qu’on assiste à une double interrogation en apparence contradictoire: certains pays sont en difficulté avec leur appartenance à la zone euro, comme la Grèce, ou, à un moindre degré, l’Italie, et des articles de presse commencent à évoquer leur possible abandon de la monnaie unique pour revenir à une monnaie nationale. Et, dans le même temps, des pays d’Europe centrale, Pologne notamment, demandent une accélération du calendrier de leur adhésion à la même monnaie unique.

Quel est donc cet euro-mystère?

Tout simplement, les finances publiques grecques sont, avant même la forte dégradation qu’entraînera la crise, en état lamentable. Trop de déficits, trop de dette publique accumulée font que le remboursement de cette dette est aujourd’hui considéré comme incertain, et que la Grèce peut être tentée de se demander si ne pas la rembourser n’est pas une option attractive. Comme la Grèce avait déjà menti outrageusement sur la réalité de ses performances financières pour obtenir son accession à la zone euro, ce précédent de flibuste financière n’inspire pas particulièrement confiance aux investisseurs. D’où des difficultés pour la Grèce à trouver preneur pour ses émissions de dette souveraine, ce qui n’est évidemment pas bon pour l’euro, monnaie actuelle de la Grèce.

Quel avantage la Grèce pourrait-elle trouver à sortir de l’euro? Le « droit » de dévaluer sa monnaie, ce qui la rendrait plus compétitive à l’exportation. Les vacances en Grèce, par exemple, seraient plus compétitives que celles, aujourd’hui mois chères, en Croatie voisine. Et, évidemment, qui peut dire que la perspective de ne pas payer ses dettes ne présente pas d’attrait pour les mauvais sujets? Ceci dit, comme toujours, une telle dévaluation compétitive se paye par une inflation importée, et une augmentation immédiate du poids de la dette étrangère.

Tandis que l’adhésion de la Pologne, par exemple, à l’euro, se traduirait par la fin de la baisse de sa monnaie, et la capacité améliorée à lever de la dette, vu le plus grand appétit des investisseurs pour la dette en euros qu’en zlotys. Cela dit, les inconvénients subis par les Grecs seraient alors ressentis par les Polonais: dans un premier temps il faut assumer une devise forte, qui ne permet pas d’ajuster son cours à la baisse quand les voisins et concurrents le font. Ensuite, s’ils lèvent trop de dette, l’euro devient comme un corset qui ne leur laisse plus les libertés louches qu’on peut prendre avec sa propre devise.

Et, après avoir beaucoup emprunté, ils pourraient se retrouver à leur tour tentés d’en sortir pour retrouver leur liberté de manœuvre.

Cela veut-il dire que tous les pays de la zone euro seront attirés, à un moment ou à un autre, par l’idée de quitter la monnaie unique, source de leurs euro-misères?

Comme le dit l’adage:  » quand je me regarde, je me désole (et comme c’est vrai en ce temps de crise), quand je me compare, je me console ». Force est de constater, si l’on mesure l’intensité de la crise à la « croissance » (vu qu’elle a été négative partout, j’ai du mal à employer ce mot, mais parler de « décroissance » ne serait pas encore clair pour vous tous, nos lecteurs) du 4e trimestre 2008, la comparaison de la zone euro avec la Grande Bretagne, le Japon, la Corée ou les Etats-Unis montre que cela va encore nettement plus mal chez les autres grandes économies occidentales que chez nous.

Mais enfin, un grand européen, Jules César, qui, lui, a réussi à inclure l’Angleterre dans l’Europe qu’il a construit, a dit qu’il préférait « être premier dans un petit village italien que deuxième à Rome ». Peut-être la Grèce préfère-t-elle être bannie par les marchés financiers et ligotée par les exigences du FMI, mais libre de sa monnaie que de participer à l’auberge espagnole de l’euro?

Cela montrerait que certaines choses sont sans prix. Surtout à un moment où la monétisation à outrance de notre mode de vie et de notre civilisation montre ses limites, le relais peut-il être pris par autre chose que par le retour de valeurs plus essentielles?

Fin de liberté pour quelqu’un qui ne manque pas d’air ?

mars 2, 2009 on 8:28 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 3 Comments

Nous vous avions promis de vous tenir informés des démêlés de M. Corbet, éphémère chef de la compagnie aérienne Air Lib’. Chose promise, chose due. (voir notre précédent article http://www.jusmurmurandi.com/?p=591 )

Le jugement de la cour d’appel est tombé. Et plutôt bien en ce qui nous concerne, car il confirme en tout point le jugement de première instance.

A savoir que la gestion de Corbet qui n’a duré que 18 mois, jugée par le procureur de la République comme étant un « pillage méthodiquement organisé » de la compagnie, et qui entraina la perte d’emplois à des milliers de personnes, est aujourd’hui aussi durement sanctionnée que la première fois.

Quatre ans de prison dont 18 mois ferme plus près de 4 millions d’Euro de punition financière.

Il y a juste un point qui fait grincer JusMurmurandi.

Où est donc Jean-Claude Gayssot qui avait mis à sa disposition 30 millions d’Euro de  fonds publics (vos impôts et les nôtres) pour aboutir à cette débâcle financière??

Un sondage pour quoi faire? Du journalisme, ou donner du foin aux ânes?

mars 1, 2009 on 1:48 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | 1 Comment

Oui, vraiment, à quoi sert un sondage? Réponse simple: à savoir ce que pensent les Français. On sait ce qu’il faut en penser, quand un journal (le Parisien-Aujourd’hui en France) titre que Sarkozy n’a pas convaincu une majorité de Français lors d’une intervention télévisée, sur la foi d’un sondage qui interrogeait des Français, qu’ils aient écouté/regardé ou non ladite intervention.

Autre exemple aujourd’hui de ces sondages qui semblent avoir pour but de faire dire quelque chose de précis aux Français:le même Parisien-Aujourd’hui en France interroge les Français (en tout cas, un panel dit « représentatif ») par le truchement de l’institut CSA, et titre: « l’affaire Pérol choque les Français ». Le journal affrme que 48% des Français jugent cette nomination « choquante », contre 38%… et 14% qui ne se prononcent pas.

Le propos de JusMurmurandi n’est pas de se prononcer sur la nomination de François Pérol, mais sur le traitement journalistique avalisé par le sondage. D’abord le titre: quand il dit « les Français », le Parisien « oublie de dire qu’ils ne sont qu’une minorité (48%), ou une majorité relative. Ce ne sont pas « les Français ». Ensuite, le journal ne dit pas à quelle question les sondés ont du répondre. Si évidemment la question était: « jugez-vous choquante ou parfaitement normale la nomination à la tête de la deuxième banque française de François Pérol, proche conseiller et ami de Nicolas Sarkozy, qui a d’ailleurs contribué au rapprochement entre les deux banques qui créera cette banque géante quand il travaillait pour la richissime banque Rothschild? », on peut se dire que n’avoir « que » 48% de Français choqués serait…choquant. Donc, sans énoncé de la question, nul ne peut se faire d’opinion sur ce à quoi les Français ont répondu, d’autant que le journal ne dit même pas quelle alternative a été proposée aux sondés à « choquante ». Lequel journal ne semble pas avoir de ces délicatesses ou pudeurs quand il tire pourtant de ce sondage ce titre vengeur.

JusMurmurandi se demande d’ailleurs ce que peuvent répondre les Français, quand ils ne savent pas grand-chose des conditions d’accession à la fonction de président de grande banque. Combien se font par parachutage, combien par promotion interne, etc… Et qu’en plus, comme l’opinion publique voit en eux en ce moment les auteurs et les fauteurs de la crise, soit Pérol n’est pas un banquier, et sa nomination montre une inexpérience coupable, et donc une nomination par la faveur du prince choquante, ou c’en est un, et c’est un faquin et un coquin. Et qu’en outre l’impopularité de son Président de patron le prédestine à une même impopularité.

Plus amusant encore, le sondage demande aux Français si la prise de participation de l’Etat est « plutôt une bonne chose ou une mauvaise » (réponse: 49% bonne, 41% mauvaise), et ceux qui y sont favorables disent « qu’ainsi l’Etat pourra surveiller l’utilisation des fonds publics ». M. de la Palice doit se réjouir, lui qui n’aurait pas manqué de faire remarquer que, s’il n’y avait pas de prise de participation, il n’y aurait pas de fonds publics dont il faille surveiller l’usage.

Bref, on le voit, tout est bon pour justifier un titre convenu à l’avance: il faut condamner la nomination de Pérol. Et c’est d’autant plus facile que le rapprochement ne permettra de redresser la situation des deux banques mal en point que si la nouvelle direction fait des changements. Dont certains ne peuvent manquer d’être douloureux: renvoi de certains dirigeants qui auront fauté ou failli, suppressions d’emploi pour faire des économies, dont celles que permet la fusion en supprimant des « doublons » entre les deux banques pour la partie que ne verra pas le client. Bref, redresser les comptes ne sera pas affaire d’enfant de chœur.

Autant d’occasions de montrer à ses lecteurs qu’ils avaient eu raison, en tant que sondés ou assimilés, de trouver choquante la nomination d’un banquier ami de l’Elysée qui se livre à des pratiques aussi scabreuses, voire dégradantes.

Des lecteurs avisés, informés par un journal éclairé. Cet éclairage, c’est sans doute ce qu’il convient d’appeler de la lumière artificielle. Artificielle comme la survie de la presse quotidienne française qui n’est due qu’à la perfusion de fonds publics. Ceci n’a bien entendu aucun rapport avec cela. Sauf à imaginer que les lecteurs ne soient moins bêtes que les journalistes ne le croient qui leur servent pareil foin comme s’ils n’étaient que des ânes…

François Pérol

La toute-puissance américaine

février 27, 2009 on 5:35 | In Economie, Europe, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

Oh, c’est vrai, le titre a de quoi provoquer. On lit en effet partout que la crise financière est le dernier clou dans le cercueil de la toute-puissance américaine, que ce soit sur le plan idéologique, avec la faillite du capitalisme libéral, ou sur le plan géopolitique.

Si on le lit déjà partout, vous n’avez pas besoin de le lire aussi sur JusMurmurandi :-)

Mais vous ne venez sans pas ici non plus pour lire systématiquement le contraire de ce que vous lisez par tout. Ce serait du négationnisme. Et pour cela, en politique ordinaire il y a déjà François Bayrou et l’hebdomadaire Marianne, et en crimes contre l’humanité il y a Mgr Williamson, qui en remet encore une couche ce matin en s’excusant pour les conséquences de ses déclarations, mais pas pour leur contenu.

Mais il se trouve que l’actualité donne en ce moment à voir un autre visage que celui généralement donné à lire sur les média internationaux. Et là, JusMurmurandi s’invite à la table de discussion.

Les craintes se multiplient de voir des pays d’Europe centrale sombrer dans la crise. Non pas souffrir, comme nous, mais sombrer, avec implosion financière, faillite de banques, évaporation, de l’épargne, fuite devant la monnaie, et le cortège de misère sociale qui en résulterait. Ou alternativement, ne pouvoir s’en sortir qu’avec l’aide du FMI mais se retrouver ligoté dans le corset de contraintes que celui-ci exige pour prix de ses prêts. Déjà la Hongrie et l’Ukraine sont passés sous ses fourches caudines, et d’autres pays semblent devoir y avoir recours.

La cause de la plus grande dureté de la crise dans cette région d’Europe est simple: pour se rebâtir après des décennies de communisme et d’économie centralisée et planifiée, ces pays ont misé sur les investissements étrangers et les exportations. Un exemple parmi mille, l’industrie automobile. Peugeot fait des petites voitures en partenariat avec Toyota en Tchéquie, et tout seul en Slovaquie, tandis qu’Audi fait des moteurs en Hongrie, Renault, outre sa production slovène, dévelope le roumain Dacia à marches forcée, tandis que Volkswagen fait de même avec le tchèque Skoda, etc. Et l’immense majorité des productions de ces usines est exportée, notamment en Europe occidentale, à des coûts moins élevés qu’une production locale.

Et la crise, en asséchant le marché automobile, a asséché leur plan de charge, conduisant à du chômage partiel et à des licenciements en masse. Les nouveaux investissements, qui venaient année après année soutenir la croissance de ces économies, se sont aussi taris, entraînant la fin des créations d’emplois.

JusMurmurandi ne peut s’empêcher de rapprocher ces situations de celle du Japon, autre pays dont le renouveau de croissance après deux décennies d’asthénie était lui aussi fondé sur les exportations. Lesquelles sont en baisse de plus de 40% en décembre 2008 et janvier 2009 par rapport aux mêmes mois de l’année précédente. un effondrement qui dépasse la capacité de n’importe quelle entreprise fondée sur les exportations à survivre.

Et la Chine, dont 30 millions de travailleurs migrants ont déjà perdu leur emploi, et dont la moitié des fabricants de jouets a déjà fermé, tout ceci pour cause de baisse des exportations, alors même que là, le marché intérieur reste relativement dynamique pour autant que les chiffres officiels aient le moindre rapport avec la réalité, ce qui est moins sûr là que dans d’autres régions du monde.

Dans toutes ces situations, un talon d’Achille, les exportations, et, le cas échéant, un facteur aggravant, les investissements étrangers.

Or quel est le marché qui n’a pas ce problème de dépendance aux exportations ou aux investissements étrangers? Celui qui a au contraire le plus gigantesque déficit commercial que le monde ait connu, et qui donc exporte les licenciements que la baisse de son marché induit. Les Etats-Unis bien sûr.

Longtemps il a été de bon ton de dauber sur la fragilité américaine parce que ses énormes déficits étaient financé par les achats étrangers de Bons du Trésor (par les Japonais puis par les Chinois). Et d’imaginer qu’un jour ces pays puissent mettre l’Oncle Sam à genoux avec la seule menace de ne plus en acheter.

Sauf que maintenant ce sont eux qui sont à genoux depuis que les citoyens de l’Oncle Sam n’ouvrent plus les cordons de leur bourse pour acheter leurs produits.

Si bien qu’on pourrait imaginer le président Obama mettre en demeure Chine et Japon de financer une partie du plan de relance américain, tant il leur est indispensable. Vu l’ampleur [les mots me manquent pour décrire ce qui requiert un superlatif de tous les superlatifs] du déficit budgétaire qu’il soumet au Congrès, cela pourrait vite se révéler aussi inévitable que révolutionnaire.

L’Europe pourrait se retrouver dans la même situation, à un moindre degré, entre ses parties occidentale et centrale-orientale.

Vous avez dit: crépuscule de la toute-puissance américaine?

Un courant d’opinion, appelé « conspirationniste » a tendance à voir derrière chaque catastrophe la preuve d’une conspiration. Le plus célèbre exemple est l’assassinat de John Kennedy à Dallas en 1963, le plus récent est le 11 septembre, que ces dingos attribuent au gouvernement américains lui-même.

JusMurmurandi leur donne matière à exercer leur imagination enfiévrée: et si, tant le résultat est de rabaisser les concurrents de l’Amérique, la crise économique était partie des Etats-Unis non pas comme le produit d’institutions financières trop dérégulées, de cadres trop rapaces et de risques trop mal appréciés, mais comme un tour de force du machiavélique gouvernement américain pour mettre ses concurrents à genoux?

Nicolas Sarkozy, la folie et le fromage

février 25, 2009 on 2:36 | In Coup de gueule, Economie | Commentaires fermés

On prête au Général de Gaulle d’avoir dit que la France était ingouvernable, à preuve que ses habitants ne pouvaient s’entendre pour avoir moins de fromages que de jours dans une année, ce qui, au dernières nouvelles faisait pas moins de 365 fromages différents. Et ceci avant même la vague de créativité des fromagers industriels.

Si, à son époque, de Gaulle a été très abondamment vilipendé (Mitterrand l’a traité de de tous les noms de dictateur dans « Le coup d’État permanent », entre autres amabilités), il est aujourd’hui une figure tutélaire qui fait l’unanimité du pays.

Il ne faudrait pas pour autant que Nicolas Sarkozy en tire la conclusion qu’il suffit d’être en butte à toutes les critiques, ce qui est son cas aujourd’hui, pour se retrouver en posture de Père de la Nation plus tard.

Pourtant, ces critiques sont sûres d’augmenter dès lors que la commission présidée par Edouard Balladur va rendre ses conclusions sur le meilleur équilibre des collectivités territoriales françaises: villes, cantons, départements, régions…

En effet, ces recommandations font passer le nombre de conseillers, aujourd’hui généraux et régionaux, et demain territoriaux de 6000 à 4000. Le nombre de régions chute de 22 à 15, 3 départements, et pas des moindres, fusionnent avec Paris.

Peu importe que ces réformes aient pour but d’améliorer l’efficacité et de diminuer le coût pour la collectivité des services publics. Peu importe que l’opposition ait clamé avant même que les conclusions soient publiques, que les recommandations étaient désastreuses et à motivation exclusivement politicienne. Peu importe que la fonction publique française et les services qu’elle rend soient parmi les plus coûteux des pays comparables sans bénéfice manifeste pour les Français qui la financent.

Oui, peu importe, parce que, de toute façon, cette réforme est sûre d’échouer.

Imaginez: 2000 conseillers en moins, 3 exécutifs régionaux en moins, 3 départements en moins. Autant de fromages en moins. Impensable. Certes, vous me direz que de Gaulle ne pensait pas à ces fromages-là dans sa déclaration sur l’ingouvernabilité de la France, mais elle s’applique tout autant.

Car aujourd’hui, que voit-on en France si ce n’est pas une course au fromage? Au fromage d’État, bien sûr, le plus goûteux. Il ne saurait être question de fromage sans mentionner celui des Dom Tom, qui fait l’actualité en ce moment. Dans ces départements et territoires en perfusion financière totale de la métropole, un petit nombre de sociétés et de grandes familles se partagent le fromage économique avec un sens de la rapacité qui ferait honte au loup qui dévore l’agneau dans la fable de la Fontaine.

C’est pourquoi JusMurmurandi l’affirme aujourd’hui, Nicolas Sarkozy est fou. Fou de ne pas donner aux doux Guadeloupéens le toujours plus d’argent qu’ils souhaitent,
soutenus en cela par 80% des Français. Fou d’avoir réformé la carte judiciaire en réduisant le nombre et le coût des tribunaux. Fou d’avoir réformé la carte militaire en réduisant le nombre et le coût des implantations des troupes. Fou d’avoir clamé qu’il allait falloir travailler plus si l’on voulait gagner plus. Fou d’avoir concocté un plan de relance à base d’investissements, d’infrastructures et de soutien aux banques et aux entreprises. Car il n’y a pas de fromage là-dedans, et la France, chacun le sait, est le Pays du Fromage.

Ceci explique sans doute pourquoi l’inauguration du Salon de l’Agriculture par le Président a été brève et peu chaleureuse, alors que la visite de son prédécesseur, Jaques Chirac, a quasiment tourné à l’émeute. Car le second, lui, contrairement à son successeur, adore le fromage.

Évidemment, vous me direz que, pour avoir du fromage, encore faut-il pouvoir en produire, et que, pour cela, il faut du lait. Lequel lait est malheureusement rare car on a tant trait la vache qu’on l’a quasiment tarie.

C’est pourquoi, pour pouvoir donner toujours plus de fromage même quand on n’a plus de lait, sans doute faut-il se tourner vers d’autres spécialistes que Sarkozy, qui n’a pas l’air suffisamment créatif dans ce domaine.

JusMurmurandi peut recommander un tel spécialiste, ou plutôt une, car c’est une femme. Non, ce n’est pas Ségolène Royal, pas plus que sa rivale Martine Aubry. Elle s’appelle Perette, et, du lait, elle a un plein pot.

Le problème, c’est qu’elle n’expose pas au salon de l’Agriculture, mais plutôt du côté du Festival de la Magie…

Nicolas Sarkozy au Salon de l'Agriculture

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