Vous prendrez bien un petit Grenelle?

septembre 6, 2007 on 5:21 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Le mot à la mode en ce moment, est « Grenelle ». Il va y avoir un Grenelle de l’environnement. Les policiers demandent un Grenelle de la sécurité. Hier on a même vu une demande pour pour « un mini-Grenelle du téléchargement gratuit ». Sont apparus en outre les nouveaux mots « alter-Grenelle », « contre-Grenelle », « grenellorama »…

Bref, on a l’impression que le Grenelle -ne faudrait-il pas dire la Grenelle, compte tenu de l’orthographe de ce nom propre, non prévu pour une transition vers le nom commun?- est une sorte de baguette magique qui ouvre une porte vers quelque Paradis, aujourd’hui perdu.

A ceux qui ne s’en souviennent pas, JusMurmurandi voudrait rappeler quelques faits: les accords de Grenelle ont certes été des accords où les entreprises ont accordé à leurs employés des avantages substantiels en matière de revenus, mais ce n’est pas tout.

C’était aussi un temps où les entreprises avaient certaines réserves pour se le permettre. Même si un an plus tard, il a fallu dévaluer le franc français pour compenser la perte de compétitivité française qui s’en est suivie. Cette dévaluation reprenait de l’autre main au consommateur ce que l’employé avait gagné d’une main.

C’est aussi un moment où tout le monde s’est assis autour de la table pour négocier, transiger, trouver des compromis. Pas seulement pour prendre à sens unique.

C’est aussi un moment où les Français se sont remis au travail, alors qu’ils étaient en grève générale et le pays à l’arrêt.

Comparons avec la situation d’aujourd’hui: la France n’est pas à l’arrêt, ni les Français en grève, même s’ils travaillent moins que dans tous les autres pays. Le Grenelle de l’environnement ne concerne pas les employés et les entreprises, mais les Français et l’Etat. L’Etat n’a pas de réserve financière à distribuer, bien au contraire.

Bref, l’évocation de tous ces Grenelle relève de l’incantation. Mais se préparer pour l’avenir avec une recette vieille de 40 ans a un précédent qui glace le sang. C’était la Ligne Maginot.

Dans un mois la croissance revient

septembre 2, 2007 on 5:47 | In Economie, France | Commentaires fermés

Nicolas Sarkozy a le plus grand besoin, pour réussir, de trouver le moyen d’augmenter la croissance asthénique de la France. Car un point de croissance en plus, c’est plus d’emplois et plus de recettes fiscales, plus de confiance, et, à partir de là, encore plus de croissance.

Un point, et le cercle vicieux du chômage et des déficits devient celui, vertueux, de l’emploi et des équilibres.

Donc Nicolas Sarkozy a créé la commission pour la libération de la croissance française. Il en a confié la présidence à un intellectuel de gauche emblématique, « boîte à idées » de François Mitterrand, Jacques Attali, et l’a truffée de membres aussi variés que prestigieux, tant de droite que de gauche, de membres français aussi bien qu’étrangers.

Ce n’est pas la première commission de ce genre, même si celle-ci a plus d’éclat que d’autres. Notamment celle présidée par Michel Camdessus avait rendu en 2004, ce qui n’est pas si vieux, une fort intéressante copie, intitulée: Le sursaut. Vers une nouvelle croissance pour la France, disponible ici: http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/044000498/0000.pdf Ceci dans le lignée du célèbre rapport Rueff-Armand de 1960 commandé par De Gaulle et sur lequel il s’est appuyé pour la modernisation de la France. Mais dont la mise en oeuvre reste incomplète 47 ans après…
JusMurmurandi a donc accueilli avec un certain scepticisme la naissance de cette commission, dont les avantages immédiats avaient plutôt l’air de relever de l’intérêt de débaucher encore une personnalité de qualité à gauche, et de montrer une intense activité.
Ce qui est en revanche tout à fait nouveau, c’est que tout a changé en une phrase, et une seule. A la fin de l’entretien d’installation de la commission, Nicolas Sarkozy a dit à Jacques Attali qu’il attendait les premières propositions concrètes sous un mois, pour les mettre en oeuvre tout de suite.

Un mois pour faire les sauter les freins à la croissance? Est-ce donc si facile qu’un mois suffise à un comité d’hommes et de femmes à temps partiel? Qu’est-ce qui a changé? Qu’est-ce qui va permettre à Nicolas Sarkozy de faire ce sur quoi ses prédécesseurs, Giscard, Mittterrand, Chirac se sont cassé les dents pendant 33 ans, soit 396 mois ?

Et si c’était la même chose qui a fait que le Général de Gaulle est resté comme une personnalité d’exception dans la mémoire des Français? S’il a l’intention d’imiter De Gaulle dans sa volonté et sa capacité à agir et à réformer avec le sens de l’intérêt général et non des intérêts particuliers, de la Nation et non des élections, des Français et non des sondages, alors subitement, cela n’a plus l’air d’une mission impossible.
Un mois??? JusMurmurandi retient son souffle.

Les détails sont ici: http://www.liberationdelacroissance.fr/files/statique.php?page=actualite

Série noire pour Chine rouge (suite)

août 20, 2007 on 8:14 | In Economie, France, International | Commentaires fermés

La série noire continue. Non seulement le décompte des victimes dans l’effondrement du pont est passé de 39 à 60 morts, mais il y a aujourd’hui 180 mineurs bloqués, morts ou vifs, au fond d’un puits noyé par l’eau des inondations.

Dans le même temps, Beijing commence à se dire que la pollution de l’air va être un obstacle aux Jeux Olympiques qui se tiendront dans tout juste 1 an. Même les mesures autoritaires les plus énergiques (interdiction de la circulation automobile, fermeture imposée des entreprises, quand elles ne sont pas purement et simplement déplacées de plusieurs centaines de km.) ne semblent pas donner les garanties attendues. Sans compter les mesures plus « exotiques », comme de provoquer artificiellement la pluie pour limiter pollution et poussière (c’est une technique des années 50, à base d’obus spéciaux censés « encourager » les nuages à crever, technique à l’efficacité de laquelle la Chine est quasi-seule à croire).

Mais après tout, les mineurs morts, les ponts qui s’effondrent et les jouets au plomb, ne sont-ils pas autant de formes de pollution? Notamment de pollution de la chronique et des statistiques de la réussite chinoise ?

Alors, si c’est le cas, et tout en reconnaissant de nombreux aspects remarquables de la croissance industrielle chinoise, JusMurmurandi se flatte d’être du côté des pollueurs.

Le Monde sur une autre planète

août 19, 2007 on 5:22 | In Economie, France | Commentaires fermés

Dans un article du 17 aout dernier du quotidien Le Monde disponible sur le site Internet du journal, Frédéric Lemaître compare la SNCF et la Deutsche Bahn allemande. L’impression qui se dégage de cet article est que, en fin de compte la SNCF n’est pas ridicule compte tenu des efforts faits sous la présidence de Louis Gallois. En particulier les résultats financiers (exploitation, diminution de l’endettement) redonnent à la vieille dame du transport ferroviaire une nouvelle jeunesse et des marges de manoeuvre.

Là où JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incrédulité et ahurissement, c’est que dans tout l’article, long de 10 paragraphes, à aucun moment le mot de subvention publique n’est mentionné. Or, sans ces subventions, il y a beau temps que la SNCF serait morte. Et en fait de désendettement, c’est tout bonnement l’Etat qui a repris 28 milliards d’euros de dettes à son compte en créant RFF, Réseau Ferré de France, pour décharger la SNCF. JusMurmurandi espère que cet effort de l’Etat n’a pas été trop pénible pour les malheureux cheminots.

Quant aux subventions, il faut remonter à 2001 pour trouver des données chiffrées officielles disponibles (source: Sénat). Elles sont éloquentes:

Globalement, ces contributions à hauteur de 65 milliards de francs environ se répartissent en 40 milliards de francs versés à la SNCF et 25 milliards de francs versés à RFF, comme le montre le tableau ci-après, qui tente de faire un bilan pour les années 2000 et 2001 (les subventions globales ressortent à environ 67 milliards de francs).

Contributions au secteur ferroviaire *

2000 (e)

2001 (e)

contribution à l’exploitation des services régionaux de voyageurs

5.928

6.278

contribution au désendettement de la SNCF

4.442

4.442

compensation pour tarifs sociaux

1.933

1.933

indemnité compensatrice IDF

1.049,3

1.502

Réductions tarifaires IDF

91,7

100

charges de retraite

14.329

14.482

Total SNCF hors investissements et versements contractuels

27.773

28.737

contribution aux charges d’infrastructure

13.300

12.600

dotations en capital

12.000

12.000

Total RFF hors subventions d’investissements

25.300

24.600

Total SNCF + RFF

53.073

53.337

Versements contractuels Etat et collectivités locales + subventions d’investissements (estimation)

14.000

14.000

TOTAL

67.073

67.337

Mille euros par Français et par an en 2001 !!! Il n’y a aucune raison que cela ait baissé depuis, au contraire. On peut débattre de l’intérêt de poursuivre ou de réformer ce système. Mais faire un article de fond sans mentionner cet aspect est proprement abracadabrantesque. Et faire passer des messages politiques au mépris si évident des faits est inqualifiable de la part du quotidien qui s’auto-proclame « de référence ».

Quand au réseau ferré de référence, que le tout-puissant Monde veuille bien excuser le modeste JusMurmurandi de lui faire la leçon. En matière de densité de réseau, de densité de trains, de trains à grande vitesse, de prix de billets, de ponctualité, de service, le pays de référence, ce n’est pas l’Allemagne, c’est le Japon. Toute personne qui y a voyagé sait à quel point ce service y est remarquable, autorisant des correspondances entre 2 trains à la même minute (donc avec battement 0!) tant le respect des horaires et des quais est total.

Pour le savoir, encore faut-il y avoir été, ce que ne permettent peut-être plus les finances du Monde, faute pour ce journal d’avoir reçu autant de subventions que la SNCF.

Peut-être est-ce justement la faiblesse de ses finances qui interdit au Monde de parler « des choses qui fâchent », au risque de se voir couper le vital « robinet à finances »….

Des Vélib’ qui ne coutent rien, M. Delanoë invente un nouveau système?

août 18, 2007 on 7:59 | In C'est ça, Paris?, Economie, France | Commentaires fermés

Décidément, il est des « vérités » qu’il faut rectifier. Fort de la réelle popularité des Vélib’, M. Delanoë se flatte que « cela ne coûte pas un centime aux Parisiens ».

Pourtant, cela coute bel et bien à la société Decaux: les vélos eux-mêmes, leur entretien, l’entretien des bornes, les camionnettes pour les remonter en haut des pentes, les réparations, le remplacements des centaines de vélos volés, etc… Comme il n’y a pas de publicité sur les vélos, le système ne génère aucun revenu, hormis le très faible montant des locations au-delà d’une demie-heure.

Pas de revenus, mais des coûts pour la société Decaux, et ce la ne coûte rien aux contribuables? Decaux ferait-il dans le mécènat vélocypèdique ? Dans la philanthropie? Dans la Delanoëmania ? Pas du tout, fidèle à sa tradition, Decaux fait dans le business de gagner de l’argent en négociant des contrats avec les municipalités. JusMurmurandi vous révèle comment ça marche:

En fait, la Ville de Paris a lancé un appel d’offres pour des panneaux publicitaires. En contrepartie du droit d’utiliser ses panneaux, les sociétés comme Decaux ou son concurrent Clear Channel devaient payer une royaltie à la ville de Paris, comme une forme de loyer. Sauf que cette fois-ci M. Delanoë a inclus dans le cahier de charges qu’il fallait non seulement payer, mais aussi mettre en place et faire fonctionner Vélib’. Evidemment, Decaux & Co ont offert nettement moins d’argent à la ville compte tenu de ce qu’allait leur coûter Vélib’. Voilà comment le système se finance. Il n’y au demeurant rien d’illégal à cela.

Ce qui choque en revanche, c’est quand M. Delanoë dit que cela ne coute rien aux Parisiens, faisant l’omission des sommes que la Ville aurait du toucher et aurait touchées sans Vélib’.

C’est bel et bien un cout.

Mais cette présentation a plusieurs avantages. D’abord, M. Delanoë passe pour un homme habile, soucieux du bien-être des ses administrés sans pour autant dépenser leur argent. Ensuite, nul ne sait combien coute Vélib’, puisque c’est absorbé et masqué dans le contat de panneaux publicitaires de Decaux. Donc pas de critiques possibles, notamment de ceux qui ne sont pas cyclistes et qui n’apprécieraient pas de subventionner les vélos. Puis, pas de contrôle des dépenses, puisque c’est Decaux qui banque.

Le plus navrant, c’est que, du coup, il n’y a pas eu d’appel d’offres séparé, ni pour les panneaux publicitaires, ni pour les Véilb’. Qui a dit que le meilleur opérateur de panneaux publicitaires serait automatiquement le meilleur opérateur de Vélib’? C’est la technique du « tout compris », dont les détails sont rarement favorables aux clients. En outre, curieusement, seule une société, Decaux, a été en état de répondre au cahier de charges, ce qui n’est pas véritablement une garantie de concurrence en faveur des clients, ici les contribuables assujettis à M. Delanoë.

Mais, comme « cela ne coute rien aux Parisiens », quelle importance?

Série noire pour Chine rouge

août 15, 2007 on 8:26 | In Economie, France, International | Commentaires fermés

C’est la loi des séries. La Chine, forte de sa croissance exceptionnelle, la Chine qui prend à la l’Allemagne la place de 3e économie mondiale, la Chine qui accumule les excédents commerciaux record et les réserves en devises, la Chine qui se prépare à accueillir les Jeux Olympiques, cette Chine n’est pas aussi parfaite qu’on pourrait le penser à la lecture de ce qui précède.

- Un pont s’effondre, tuant 39 personnes, sans compter 30 disparus, alors qu’il n’était pas encore mis en service.

- La police libère 178 esclaves forcés à travailler 18 heures par jour dans une briqueterie

- Mattel rappelle 18 millions de jouets potentiellement dangereux fabriqués en Chine, pour cause de peinture au plomb et d’aimants mal fixés.

- La Chine prend aux Etats-Unis la place de plus gros producteur au monde de CO², le principal gaz à effet de serre.

Sans compter la corruption (voir l’article de JusMurmurandi: la Chine avec un C, comme corruption), les milliers de morts des mines de charbon, les plus dangereuses du monde, l’embargo américain sur les médicaments et certains aliments chinois pour cause de toxicité potentielle.

Bref, la Chine n’a pas qu’un seul visage triomphant. Comme le disait Confucius, la vérité a mille visages, et la Chine aussi.

Cécilia, arme secrète anti-socialiste de Nicolas?

août 14, 2007 on 8:30 | In Economie, Elections législatives 2007, Elections municipales 2008, Elections présidentielles 2007, France | 2 Comments

C’est à n’y rien comprendre. La campagne pour les élections présidentielles françaises est terminée depuis plus de 3 mois. On pourrait penser que les politiques en ont tiré les enseignements utiles. Eh bien, ce n’est pas si sûr.

Le contraste entre Nicolas Sarkozy et les autres candidats pendant cette campagne était frappant. Lui ne parlait que d’idées et de programme, tandis que ses adversaires essayaient avant tout de fédérer l’opposition à sa personne. Allant jusqu’à l’inviter à se présenter aux élections en Hongrie, ou à prédire que son élection serait le prélude à un fascisme à la française.

Que constate-t-on 3 mois après? Que Nicolas Sarkozy avance rapidement sur le terrain des idées et des projets de lois. Qu’il annonce encore une accélération à la rentrée, un approfondissement de l’ouverture vers les socialistes, des remaniements ministériels pour remplacer les ministres non performants.

Et l’opposition, que dit-elle? Que Cecilia Sarkozy devra s’expliquer sur son rôle dans la libération des infirmières bulgares (MM. Glavany et Moscovici) en particulier et sur son rôle en général. Et que Nicolas Sarkozy devra expliquer qui paye ses vacances. Bref, des questions de personnes et rien que des questions de personnes. De celles qui ont si nettement mené les socialistes à la défaite.

Pourtant, il y aurait beaucoup à dire pour les socialistes, s’ils voulaient s’en occuper, comme le rôle des banques, des compagnies d’assurance et des fonds, dans la crise financière qui secoue le monde occidental à partir du marché immobilier américain. Ou la modestie de la croissance française et européenne, qui ne va pas arranger les affaires budgétaires de la France.
C’en est à tel point que l’on peut se demander si Nicolas Sarkozy ne demande pas à sa femme de se livrer à quelques actes inattendus exprès, en sachant que cela va fasciner les socialistes comme la lumière fascine les papillons de nuit. Et que pendant ce temps-là, il aura la voie libre sur le terrain des idées. A moins que les socialistes n’aient perdu les seuls experts (Eric Besson, Dominique Strauss-Kahn) capables de parler intelligemment d’économie, pour ne garder que leurs experts people.

JusMurmurandi attend avec intérêt comment ce contraste va se développer pour les élections municipales de 2008. A ce train-là, il faudrait que Cecilia remplace Françoise de Panafieu comme candidate UMP à Paris. Pendant que les socialistes seraient en train de hurler à son incompétence, aux abus du couple présidentiel et à ses robes Prada, la victoire de l’UMP serait certaine…:-)

C’est trop fort de café!

août 12, 2007 on 4:51 | In Economie, France | Commentaires fermés

Les chiffres ont de quoi surprendre: un quart des entreprises de l’hôtellerie-restauration fraudent sur les charges sociales. Et beaucoup plus encore en Ile-de-France avec 61% et dans des DOM avec 48% des établissements en infraction. L’URSSAF estime que cela revient à 10% de cotisations qui lui échappent.

JusMurmurandi voudrait profiter de cette affaire exemplaire pour poser plusieurs questions:

- pourquoi faudrait-il faire de la baisse de la TVA à 5,5% pour cette profession une priorité nationale, quand cette même profession « se sert dans la caisse » en ne payant pas ses cotisations? Et devant l’ampleur des chiffres, que son porte parole, le volubile M. Daguin ne raconte pas que cette profession a, comme toutes, un petit nombre de brebis galeuses. Ici on est dans l’industrie lourde.

- si il y a de tels taux, qu’attend-on pour généraliser les contrôles et faire rentrer les cotisations dans le caisses et les entreprises dans l’ordre? Ne pas le faire, c’est envoyer un message aux autres que l’essentiel, ce n’est pas de payer, mais de ne pas être pris.

- malgré l’ampleur de ces chiffres, les organismes sociaux minimisent l’ampleur des « dégâts », juxtaposant curieusement un manque à gagner de 10% des cotisations et « des millions voire des dizaines de millions d’euros ». Alors qu’il s’agit à l’évidence de centaines de millions. Pourquoi minimiser ainsi? Pour ne pas montrer au bon peuple l’ampleur et l’impunité de la fraude?

Mais le plus ahurissant, c’est que c’est justement cette profession qui fraude les cotisations sociales à grande échelle (quand on pense que les grandes entreprises les payent scrupuleusement, on mesure le taux réel « d’évaporation » chez les fraudeurs pour atteindre 63% de moyenne en Ile-de-France), qui demande une diminution de la TVA. Que veulent-ils? La diminution d’impôs comme une prime à la fraude? Et pour un métier qui n’est exposé à aucune concurrence internationale, et qui ne souffre pas de la valeur de l’euro? Il y a vraiment de quoi en avoir des brulures d’estomac.

Au feu!

août 12, 2007 on 9:10 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Comme JusMurmurandi vous l’a déjà dit, c’est un véritable incendie qui embrase, non les forêts du Sud de la France, mais les marchés financiers. Les bourses sont en forte chute, des banques et des compagnies d’assurance sont contraintes de fermer ou de geler des fonds d’investissements qu’ils ont recommandés à leur clients et gérés pour eux. Les taux d’intérêt à court terme sont en forte hausse, reflétant la réticence des organismes financiers à prendre le moindre risque, même si cette conduite ultra-frileuse fait courir un risque encore plus grand à tout le système.

Mais là où JusMurmurandi ne comprend plus, c’est quand on nous explique que le problème remonte au 11 septembre. Pour faire face au désastre, et pour pallier à la panique consécutive, la Réserve Fédérale américaine emmenée par le légendaire Alan Greenspan, injecte des liquidités colossales dans le système financier américain, imité à une moindre échelle par ses homologues européen et japonais.
C’est cette liquidité, créée sans contrepartie dans l’urgence, qui aurait encouragé les banques américaines à prêter de manière exagérée à des emprunteurs offrant peu de garanties. Ce sont ces emprunteurs « limite » qui ne peuvent absorber la hausse des taux d’intérêts américains. Et c’est leur impuissance à rembourser qui est aujourd’hui chiffrée à 300 à 400 milliards de dollars.

Si tout ceci est vrai, et JusMurmurandi n’a pas d’information secrète qui en fasse douter, l’avenir s’annonce mal. Parce que les banques centrales, pour calmer les marché financiers et fournir la liquidité que les banques se refusent les unes aux autres, ont injecté plus de 300 milliards de dollars en quelques jours. Même si cela atteint son objectif, et on en saura plus lundi sur la réaction des marchés, est-ce que cela ne créé pas exactement la même bulle de liquidités que celle du 11 septembre qui a créé le problème actuel?

Est-ce que les banquiers centraux, pour faire face au problème immédiat ne mettent pas tout en place pour qu’il se reproduise plus tard? Ce serait comme un médecin qui, pour guérir un malade du cancer, le traite avec un produit cancérigène. Ou comme un pompier qui asphyxie un incendie avec une dose massive de liquide. Malheureusement, ce liquide est inflammable.

Gagner plus en jouant plus

août 10, 2007 on 2:32 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Le Conseil d’Etat vient de confirmer le jugement de la Cour d’Appel portant sur la « nationalité » du film « un long dimanche de fiançailles ». Ce film est jugé américain.

Ceci le prive du généreux système de subventions distribuées par l’Etat français, c’est-à-dire le contribuable.

Ce film, mis en scène par le très français Jean-Pierre Jeunet, et fondé sur le roman éponyme du tout aussi français Sébastien Japrisot, a pour vedettes les très français Audrey Tautou et André Dussolier, entre autres.

Alors pourquoi la nationalité américaine? Parce que la production est contrôlée par l’américain Warner. Donc, si l’on suit la logique du jugement, un film peut employer Bruce Willis, Demi Moore et Woody Allen aux frais du contribuable français si les finances sont françaises, mais pas Audrey Tautou et André Dussolier si les finances sont américaines.

Il apparaît donc que le système est fait non pour financer les métiers du cinéma français, c’est-à-dire ses acteurs, metteurs en scène et autres talents, mais ses financiers, trop heureux de voir l’Etat les aider pour partager cete aide avec d’affreux capitaux hollywoodiens, fût-ce pour le bien des acteurs français.

JusMurmurandi propose au Président Sarkozy de modifier le système pour que les subventions aillent désormais aux talents et non plus à la finance. Il y aura de la sorte moins d’intermittents du spectacle, car les acteurs pourront gagner plus tout en travaillant plus. Sauf que, dans leur cas, ce sera « gagner plus en jouant plus ».

Où est passé le grisby?

août 9, 2007 on 9:18 | In Economie, France | Commentaires fermés

Qui n’a pas, au moment de négocier un emprunt bancaire, attendu avec inquiétude la réponse de la banque? Savoir si la banque lui faisait confiance…

Avec la crise de l’immobilier américain, c’est l’inverse qui pourrait bien se passer. Après la retentissante crise de la banque allemande IKB, c’est au tour de la finance française d’être touchée. Pas directement par un risque de faillite comme en Allemagne, mais quand même. BNP Paribas a du annoncer que 3 de ses fonds ont une valeur liquidative impossible à calculer. AXA et Oddo ont des difficultés similaires.

De quoi s’agit-il? Quand un marché est en crise, il arrive qu’il y ait trop de vendeurs et pas d’acheteurs. Dès lors, on ne peut plus calculer de « prix de marché », puisque justement il n’y a plus de transactions et plus de marché. Il faut attendre que le marché se rééquilibre pour voir apparaître de nouveau des acheteurs et des transactions et retrouver des valeurs de référence.

En attendant les investisseurs dans ces fonds sinistrés ont tout lieu de ne pas être heureux. Non seulement leurs fonds ont été investis en tout ou partie dans ce compartiment sinistré du marché immobilier américain, et de lourdes pertes sont d’ores et déjà certaines, mais en plus, comme on ne peut plus calculer la valeur liquidative de leur investissement, ils ne peuvent plus en sortir. Bref, ils sont bloqués pour toute la durée de la crise.

En plus de se demander si sa banque ou sa compagnie d’assurance lui fait confiance, le client doit se demander si lui, à son tour, peut leur faire confiance en leur confiant son épargne. JusMurmurandi imagine les dialogues savoureux qu’un Michel Audiard eût écrit pour un film appelé, par exemple « Où est passé mon grisby? »

Le cercueil le plus cher du monde est français: le Sarkophage

août 8, 2007 on 3:11 | In Economie, France, International | Commentaires fermés

Ne cherchez pas, il ne s’agit pas du cercueil d’un nouveau milliardaire russe, chinois ou indien, mais bien du cercueil d’un des plus grand meurtriers de la fin du XXE siècle.

C’est le sarcophage en béton du réacteur éventré de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine. Le premier, contruit à la hâte par des dizaines de milliers de travailleurs soviétiques exposés aux radiations, n’est plus étanche.

Ce nouveau sarcophage, d’un coût d’un demi-miliard d’euros, sera construit par un consortium mené par Vinci et Bouygues.

Ce qui montre les compétences françaises tant en matière de génie civil qu’en matière nucléaire. Compte tenu de la fierté de notre Président pour tous les succès français, notamment en matière d’exportation, de grands contrats, de sécurité, d’environnement et d’énergie, on ne peut que conseiller aux deux groupes français de nommer le projet : « Sarkophage ».

Ecologentil, ou écolobobo ?

août 8, 2007 on 2:59 | In Economie, France | Commentaires fermés

Le mot « écologie » rime-t-il avec « gentil »? Jusqu’ici on pouvait le penser, et les écolos avaient la réputation d’être rêveurs peut-être, mais non-violents. Ceci remontait à leurs origines historiques pacifistes.

Et puis vint José Bové, ses campagnes d’arrachages forcés, de « démontages » de McDo, ses appels à la désobéissance civile, etc.

Aujourd’hui, on déplore qu’un agriculteur se soit pendu la veille d’un arrachage de ses plants d’OGM par Bové & Co.

Loin de JusMurmurandi de vouloir instrumentaliser ce drame. Ou de persifler Bové sur le fait que son père a été Directeur de l’INRA, donc un acteur de ce que son fils combat. Mais il est bon de rappeler que la « pression » à laquelle ces « désobéissants civils » condamnent tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux peut avoir des conséquences dramatiques.

D’autant que cet agriculteur était un écologiste convaincu, membre d’un GAEC exemplaire. Mais visiblement d’une autre conviction sur les OGM. Par exemple, que les plantes génétiquement modifiées peuvent résister à des parasites sans nécessiter l’emploi massif de produits phytosanitaires, ce qui un progrès pour l’environnement.

Comme quoi, comme dans la nature, il doit y avoir de la place pour des Verts clairs et des Verts sombres. Et que ce n’est pas un crime de ne pas accepter de se faire manger par les Verts.

retraite or not retraite, that is the question

août 7, 2007 on 9:22 | In Economie, France | Commentaires fermés

Un sondage du « Parisien » fait apparaître que 63% des Français sont favorables à pouvoir travailler au-delà de 65 ans. 36% sont contre.
Compte tenu que l’âge légal pour une retraite pleine est aujourd’hui de 60 ans (plus pour longtemps compte tenu de la réforme déjà votée), on mesure le chemin parcouru.

Ceci montre aussi que les réformes sont possibles en France, contrairement aux idées reçues, puisque les mentalités évoluent.

JusMurmurandi note que seuls 55% des fonctionnaires sont favorables à ce changement, contre une moyenne nationale de 63%. Peut-être parce que les fonctionnaires pensent que leurs retraites seront payées « de toute façon », alors que les Français du secteur privé savent que, quand il n’y aura plus d’argent pour leurs retraites, il sera utile de pouvoir continuer à travailler.

La question est de savoir si les Français accepteront de travailler plus longtemps, même au-delà de 65 ans, pour que les fonctionnaires continuent de travailler moins longtemps.

La leçon allemande

août 5, 2007 on 3:39 | In Economie, France, International | Commentaires fermés

Les Allemands aiment bien faire la leçon aux Français. Leur en remontrer en matière de vertu budgétaire, puisque nous ne faisons pas les efforts et nous ne consentons pas à faire les sacrifices qui sont faits chez eux. Leur reprocher leur interventionnisme en matière industrielle, comme lorsque Nicolas Sarkozy, alors Ministre de Finances, a engagé l’argent de l’Etat pour sauver Alstom, menacé de sombrer sous le poids de ses folies.

Sur ce plan, savez-vous ce qu’est la IKB? C’est une banque allemande spécialisée dans le financement des entreprises moyennes, un segment vital et exceptionnellement actif de l’économie allemande.

Cette banque, au demeurant pas très importante par rapport à des géants comme la Deutsche Bank, a fait passer un frisson de terreur dans le dos de tous les financiers d’Europe. Tout simplement parce qu’elle s’est permis de mettre du beurre dans ses épinards en risquant des sommes colossales sur le marché risqué du crédit immobilier américain aux acheteurs les plus endettés.

Certes, à court terme, ces prêts rapportent plus, et les bénéfices de la banque gonflent en même temps que les bonus de ses dirigeants et le cours de ses actions. Mais ce taux élevé rémunère un risque élevé, ce que ces banquiers allemands semblent avoir oublié.

Résultat: quand les taux d’intérêts américains augmentent, les valeurs immobilières baissent, ce qui plombe doublement la situation des emprunteurs les plus endettés, confrontés à de fortes augmentations de leurs remboursements et à un bien donné en garantie dont la valeur baisse.

La place de Franfort, effarée, apprend ainsi que l’IKB a engagé 17,5 milliards d’euros sur ce seul segment immobilier à fort risque. Et qu’elle va certainement perdre des milliards d’euros (il est trop tôt pour savoir combien, mais les estimations vont de 4 à 8 milliards), ce qui la mettrait en faillite et ferait courir un risque à toutes ses consoeurs.

Les Allemands, pour une fois pas regardants sur la méthode, combinent argent public et argent privé pour injecter dans IKB la fortune nécessaire à éponger ses folies avant que le public ne s’émeuve et qu’une grave crise de confiance ne se développe.

Ce n’est pas la première fois que ceci arrive en Allemagne, qui a déjà connu des scandales financiers, comme celui de Metalgesellschaft sur les marchés de produits dérivés en 1994.

JusMurmurandi fait le pari que, pendant un temps au moins, Berlin fera moins la leçon à Paris sur le thème de l’intervention de l’Etat pour secourir les entreprises menacées.

Et que l’argent injecté dans IKB ne fera pas faire à l’Etat allemand la belle plus-value que l’Etat français a faite en sauvant Alstom.

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