Prévoir l’avenir et tenir ses promesses ?
septembre 17, 2007 on 12:20 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésDepuis le Général de Gaulle, aucun chef de l’Etat français n’a paru à ceux-ci tenir ses promesses.
Au moment de son élection, Georges Pompidou n’avait certes pas prévu d’ennuis de santé, ce qui l’a privé de temps pour accomplir la totalité de son septennat.
Au moment de son élection, Valéry Giscard d’Estaing n’avait certes pas prévu de choc pétrolier, alors que son septennat en a connu 2. D’où un cortège d’inflation et de chômage qui a joué pour beaucoup dans l’échec de sa tentative de réélection.
Au moment de son élection, François Mitterrand n’avait certes pas prévu de dévaluation, alors que les 3 premières années de son septennat en ont connu 3. D’où un cortège de rigueur et de désillusions qui lui valut de perdre les élections de 1986
Au moment de son élection, Jacques Chirac n’avait certes pas prévu de perdre les élections issues de sa propre (ou plutôt sale) dissolution. D’où 2 ans de gouvernement, et 5 ans de cohabitation, pendant lesquelles Jospin tint un cortège de promesses que Chirac n’avait jamais faites.
Maintenant Nicolas Sarkozy est Président, et il insiste pour être jugé sur sa capacité à tenir ses promesses.
Encore heureux qu’il n’en ait pas fait en matière de résultats sportifs, sinon, avec les défaites en une seule semaine des équipes de France de rugby, de foot-ball, de basket-ball, de volley-ball et de hand-ball, son quinquennat n’aurait même pas duré 120 jours.
Voyage de Nicolas Sarkozy en Hongrie : la vraie raison ?
septembre 16, 2007 on 5:30 | In C'est ça, Paris?, Elections municipales 2008, France | Commentaires fermésJusMurmurandi s’est longuement interrogé sur la motivation du déplacement du Chef de l’Etat à Budapest.
Ce ne peut être pour des raisons sentimentales : Le Président n’a jamais caché que les relations qu’il entretient avec son père sont distantes, ce dernier ayant quitté le foyer conjugal abandonnant de façon soudaine à son épouse toute la charge affective comme matérielle du ménage. On ne peut donc imaginer qu’il soit pressé d’aller retrouver ni même rendre hommage à ses racines.
La Hongrie, si beau pays soit il, ne peut non plus expliquer qu’elle justifie un voyage si rapidement après son entrée en fonction, d’autres partenaires majeurs de l’hexagone n’ayant pas encore été visités par Nicolas Sarkozy.
Et s’il s’agissait en fait d’une manoeuvre autour des élections municipales, et plus particulièrement du scrutin parisien ?
En effet, à Paris, en ce moment tout n’est que Vélib’, y compris pour les moins bonnes nouvelles qui commencent à fleurir sur les téléscripteurs des agences d’information : 250 à 300 Vélib’ auraient ainsi déjà disparu, et on annonce 10 à 12 interventions quotidiennes contre des receleurs de vélos.
Tout cycliste sur Vélib’ deviendra t il ainsi un suspect en puissance ?
Toujours est il que la Hongrie est le pays d’origine de Vélib’. Malgré la tradition de fabricant de vélos de la France, le choix s’est porté sur le pays du Goulasch…Une démarche de plus du maire pour soutenir l’économie nationale, sans doute…
Nicolas Sarkozy était il donc l’envoyé de Françoise de Panafieu, candidate de l’UMP à la succession de Bertrand Delanoë, pour essayer d’appréhender le phénomène à sa racine ?
Libéraux contre interventionnistes
septembre 16, 2007 on 1:30 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLes répercussions y compris internationales des turbulences qui affectent le marché américain des crédits immobiliers de bas de gamme (subprime) servent de révélateur à des comportements économiques curieux.
Le Président d’un grand pays déclare: je veux protéger mes compatriotes et les aider à franchir ce cap difficile en les aidant à financer leur logement. C’est, au minimum, de l’interventionnisme d’Etat, au maximum une politique de logement social par l’Etat. Qui est ce Président étatiste? Hugo Chavez du Vénézuela ? Michelle Bachelet au Chili ? Pas du tout, c’est George Bush.
Les banques d’un grand pays et l’Etat s’allient pour sauver 2 d’entre elles, et encore, pas des grandes, qui se sont trop engagées sur le marché du supprime, et leur ouvrent des lignes de crédit totalisant 25 milliards d’euros. On frémit à l’idée des montants nécessaires si les canards boiteux avaient été plus gros. Quel est ce pays où banques et Etat font un si bon ménage pour intervenir dans l’économie de marché? La Corée ? Le Japon ? La Chine ? Pas du tout, c’est la libérale Allemagne de la chancelière Angela Merkel
La banque centrale d’un grand pays doit ouvrir en urgence des lignes de crédit à une banque solvable mais illiquide, pour lui permettre de rembourser ses déposants qui font la queue des heures durant devant les guichets. Où est-on ? En Russie, où les faillites bancaires ont été monnaie courante ? A Hong-Kong, où les épargnants et les rumeurs font un couple souvent hystérique ? Nous sommes dans la flegmatique et très libérale Angleterre post-Thatcher et Blair.
JusMurmurandi suppose que, désormais, les dirigeants de ces 3 pays seront un peu moins pressés de critiquer et faire la leçon à la France et à Nicolas Sarkozy pour son interventionnisme économique. Notamment pour avoir sauvé Alstom ou réformé les structures d’EADS.
Car une leçon se dégage de cette crise internationale. Le laisser-faire libéral, s’il est très efficace en temps normaux, est aussi très volatil en cas de crise. Et la main de l’Etat, trop lourde et lente pour les temps normaux, offre une grande stabilité par gros temps. Cette vérité semble maintenant dépasser les frontières et les critères gauche-droite. Encore un effet de la mondialisation?
Angela et Nicolas trouveront ils la voie ?
septembre 16, 2007 on 5:07 | In Best of, Europe, France, Incongruités | Commentaires fermésNombreux sont ceux qui affirment que les relations franco allemandes ont du plomb dans l’aile.
Débuté par un obscur journal intitulé Rheinische Post, bien moins connu que le très respecté « Frankfurter Allgemeine Zeitung », ou très lu journal à la réputation plus sulfureuse « Bild », toute le microcosme politico médiatique s’en donne à coeur joie.
Après avoir parlé d’une seule voix pour Airbus, pour le traité européen, Berlin et Paris sont ils en froid ?
JusMurmurandi a tenté une expérience au travers de ce qui devrait être le symbole de la coopération franco allemande, le TGV Est, dont chacun sait qu’il doit desservir non seulement l’Est français mais aussi franchir le Rhin.
Eh bien cela relève de l’épreuve que de vouloir se rendre outre Rhin en train.
Officiellement, la SNCF avec le TGV couvre la partie qui va de Paris à Strasbourg puis Stuttgart et à terme Munich.
L’ICE allemand est sensé assurer la desserte de Metz puis Sarrebruck, Francfort et à terme Berlin.
Jusque là tout est simple.
Mais lorsque vous essayez de prendre des billets, tout se complique.
Car si vous voulez être créatif et vous rendre non seulement sur le site internet de la SNCF mais sur celui de la Deutsche Bahn histoire de faire des comparaisons pour acheter au meilleur prix, vous ne serez pas au bout de vos surprises.
Certains trains référencés sur le site français n’existent pas sur le site allemand, ou inversement.
La tarification n’est pas la même, un site ou l’autre proposant des promotions à des heures différentes.
Allez vous y retrouver. Sans parler des correspondances qui vont vous faire acheter un bout de parcours sur le site français et une autre portion sur le site allemand.
Alors si un modeste voyageur ne peut trouver la voie, comment espérer que nos chefs d’Etat eux puissent trouver la voix ?
Tsunami sur le rocher ?
septembre 16, 2007 on 4:47 | In Europe, Insolite, International | Commentaires fermésLa banque anglaise Northern Rock a demandé de l’aide à la Banque d’Angleterre hier, ce qui a crée un vent de panique en Grande Bretagne.
Des milliers de clients sont venus retirer leurs placements, car ils n’ont plus confiance en ce qui est le cinquième prêteur immobilier britannique.
Les actions de la Northern Bank ont baissé de 30% en quelques heures.
Plus d’un milliard de livres Sterling aurait été retiré par les épargnants.
Pendant ce temps, des sources bien informées disent que certains acheteurs potentiels de la Northern Bank se prépareraient, imaginant profiter de la baisse du cours de ses actions.
On est loin de la vision habituelle du flegme britannique.
Est-ce une vague supplémentaire d’un courant entamé en août avec la crise du sub-prime aux Etats Unis ? Ou bien s’agit il d’une lame de fond qui pourrait avoir des conséquences sur d’autres établissements financiers britanniques voir européens ?
L’insularité de la Grande Bretagne ne protégera pas le continent en cas de crise grave. A moins que ce ne soit un prélude à l’entrée du Royaume Uni au sein de l’Eurogroupe ?
Le PS, un parti d’avenir ou de passé ?
septembre 16, 2007 on 4:27 | In C'est ça, Paris?, Elections municipales 2008, France | Commentaires fermésJusMurmurandi s’est intéressé de voir la participation de François Hollande à la fête de l’Humanité, aux côtés de Marie-Georges Buffet, du facteur de la LCR Besancenot, ou encore la représentante des Verts Cécile Duflot.
Le premier secrétaire du PS s’est rendu à la fête du Parti Communiste pour prôner haut et fort l’union de la gauche, de toutes les gauches.
Pendant ce temps, Bertrand Delanoë, lui, fustige ses alliés historiques, qui lui permettent aujourd’hui encore de diriger Paris, les Verts, en disant qu’il est ridicule qu’ils revendiquent seuls les succès parisiens et de rappeler que le succès est collectif.
Est on en train de voir deux stratégies différentes pour la reconquête du pouvoir par le PS ?
L’une vers la gauche, comme en son temps Fabius qui avait apporté de l’eau au moulin du PC pour marquer son désaccord au traité européen, c’est Hollande, venu faire de l’oeil au PC, à la LCR et aux Verts. Quitte à ne pas prendre en compte leurs scores plus que médiocres aux dernières élections présidentielles ou législatives. Il se tourne vers les recettes du passé, commencé en 1972 avec François Mitterrand et George Marchais lors de l’élaboration du Programme commun de gouvernement.
L’autre, c’est Delanoë, qui est probablement en train de chauffer la place pour le Modem de Marielle de Sarnez, aujourd’hui créditée de 8% d’intention de vote à Paris. C’est moins que Bayrou qui en avait eu 20% au premier tour des présidentielles, mais c’est notoirement plus que la gauche de la gauche….Il met donc un mouchoir pudique sur le fait qu’il n’a pas aujourd’hui de majorité sans les Verts à Paris et fait un pari pour l’avenir.
Une chose est sûre, dans une configuration comme dans l’autre, aucun des socialistes appartenant au gouvernement n’apporte à cette heure son soutien ni à Delanoë pour sa vision futuriste, ni à François Hollande qui tente de projeter le passé du PS dans l’avenir…
Plein gaz: une nouvelle industrie !
septembre 15, 2007 on 1:50 | In Best of, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLa FAO, agence des Nations Unies nous apprend que: Le secteur de l’élevage émet des gaz à effet de serre qui, mesurés en équivalent CO2, sont plus élevés que ceux produits par les transports.
En particulier, l’élevage représente 37% de tout le méthane rejeté par les activités humaines, lequel méthane agit 23 fois plus que le CO² sur le réchauffement de la planète.
Face à ce problème, 2 solutions traditionnelles existent: manger moins de viande, pour réduire le cheptel d’élevage. Compte tenu que les populations dont le niveau de vie s’accroit (Chine, etc.) ont tendance à se tourner de plus en plus vers des alimentations riches en viande, la planète n’en prend pas le chemin, bien au contraire.
Où trouver les alimentations qui réduisent le volume de gaz produit par les bestiaux ?
Compte tenu des écologistes qui refusent tout changement dans les modes d’alimentation animale au nom du principe de précaution, là non plus, on ne va pas dans la bonne direction.
JusMurmurandi voudrait proposer une solution révolutionnaire qui permet tout à la fois de créér une industrie nouvelle, de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre, et de trouver de l’énergie gratuite et renouvelable.
Il s’agit de doter chaque animal d’une Bonbonne Anale de Gaz Animal de Grande Efficacité (BAGAGE). Vous l’aurez compris, il s’agit d’inventer un système de récupération du précieux méthane avant qu’il ne pollue. Et, à partir de là, voilà une source d’hydrocarbures renouvelables, en brulant utilement le gaz récupéré par la bonbonne. Autant de pétrole et de gaz naturel économisés. JusMurmurandi adjure le Président Sarkozy de lancer la recherche et l’industrie françaises dans une course au développement du BAGAGE, des dizaines de milliers emplois nous attendent!
En outre, pour améliorer encore l’efficacité du système, JusMurmurandi propose une deuxième étape: celle des animaux domestiques, qui, eux aussi, émettent les fameux gaz. Plus de cher petit toutou sans son BAGAGE.
Troisième étape, qui marquera les esprits et scellera l’implication de chaque homme et femme de notre planète dans le développement durable: le BAGAGE humain.
Eh oui, nous aussi nous émettons du méthane, qui, outre la déperdition d’énergie, et la contribution au réchauffement global, a aussi un effet social (ou plutôt anti-social) pénalisant.
Donc à nous aussi la petite bonbonne. Et, pour motiver les premiers volontaires, JusMurmurandi propose d’exonérer les porteurs de BAGAGE de redevance TV. Chiche!
Soyez citoyens, ne payez plus vos impôts !
septembre 14, 2007 on 11:54 | In France, Incongruités | Commentaires fermés8 maires de la région parisienne, tous de gauche, sont outrés. Ils envoient une lettre ouverte à Brice Hortefeux pour dire qu’ils continueront de protéger les immigrés sans papiers de leurs communes. Ils dénoncent le fait que les préfets leur rappellent qu’ils commettent, de la sorte, des délits pénaux et pourraient être poursuivis. Ils s’affirment comme les maires de tous ceux qui vivent, travaillent et étudient dans leurs communes, qui mènent des actes citoyens pour les protéger quelles que soient leur nationalité ou leur origine.
JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incrédulité et ahurissement devant les conséquences de ce qui est écrit ici, si on entrait dans cette logique. Ainsi il y aurait une « citoyenneté » plus forte que la loi. Libre à chacun de se réclamer de cette citoyenneté pour ignorer la loi.
JusMurmurandi propose à tous les habitants de ces 8 communes de ne plus payer d’impôts locaux au nom d’ »actes citoyens ». On verra si les 8 maires sont toujours du même avis quand on touchera à la bourse de leur commune.
Mais il y a gros à craindre qu’ils répondent « ça n’a rien à voir » réclament l’aide la police (donc du préfet), et envoient les huissiers avec la même diligence qu’ils trouvent inacceptable quand ils sont de l’autre côté de la barrière. Chiche!
Quand la CGT scie la branche sur laquelle sont assis les salariés
septembre 14, 2007 on 12:25 | In C'est ça, Paris?, Economie, France, Insolite, International | Commentaires fermésLa CGT dresse un état des lieux quant aux conditions de travail dans les usines automobiles de l’industrie française. Autrement dit elle parle de Peugeot et de Renault, mais pas de Toyota.
Et le tableau qui est fait est véritablement digne de Charles Dickens. On parle de lien social cassé, de souffrance au travail ayant pris une nouvelle dimension etc.
JusMurmurandi rappelle aimablement que contrairement à l’ex Union Soviétique dont est issue la dialectique de la CGT, la liberté de travailler où l’on veut existe en France.
Pour cette raison, si les conditions de travail sont si épouvantables, pourquoi les salariés ne quittent ils pas leur emploi en masse, qui chez Peugeot, qui chez Renault (oune l’ont ils pas fait déjà depuis longtemps) ?
JusMurmurandi, que l’on ne s’y trompe pas, ne prend pas la défense de ce qui serait des conditions de travail insupportables.
Mais pour veiller à ce que cela n’existe pas, il existe, en dehors de la simple volonté de chaque salarié de changer d’employeur, l’Inspection du Travail, chargée de faire respecter les 2.600 pages de son code. Et pour qui a été en contact avec ladite Inspection il sera parfaitement clair qu’il ne pourra jamais au grand jamais lui être reproché de prendre le parti des employeurs contre ses employés. Les inspecteurs sont en effet la plupart du temps issus des rangs des syndicats. Ce n’est pas le discours de l’adjointe de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, Anne Hidalgo, Inspecteur du cru, qui nous contredira.
Et pourquoi, si encore une fois ces conditions de travail étaient si épouvantables, le pourcentage moyen de la population active syndiquée n’atteint que le chiffre pitoyable de 8% en baisse constante depuis des décennies (à l’image du nombre d’électeurs votant pour le PC, comme par hasard).
Mais enfin, et c’est le plus grave, visiblement la CGT ne sait pas lire les chiffres qui sont dans tous les journaux quotidiens, sans même une quelconque spécialisation économique.
En 2006, l’industrie automobile française, si elle a produits 2% de voitures en moins dans le monde, en a fabriqué 13% de moins en France. Le message est clair non ?
A moins que la CGT ne décide de se réjouir des milliers d’emplois que Peugeot a annoncé ne pas renouveler (en France). Autant de souffrance en moins dans l’hexagone (la République Tchèque, la Slovaquie, terres d’accueil récentes du groupe PSA, remercient la CGT)….
Ou encore parce qu’en choisissant de ne pas citer Toyota, la CGT prenne fait et cause pour la puissance étrangère…On a déjà connu cela avec le Parti Communiste auquel elle est affiliée entre 1939 et 1941 pendant le pacte germano soviétique.
La Cour des Comptes sait-elle compter?
septembre 13, 2007 on 10:43 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésLa Cour des Comptes présidée par Philippe Séguin a rendu son rapport sur les comptes de la Sécu. Pour les remettre à flot, ce rapport indique que la non taxation des niches sociales coûte plusieurs dizaines de milliards d’euros par an à la Sécu.
Parmi ces « niches sociales », c’est-à-dire ces versements qui ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux, les stock-options, et les indemnités de licenciement « coûteraient » chacun plus de 3 milliards à la Sécu. Donc, pour Philippe Séguin, c’est si simple, on les taxe, et hop! 6 milliards de mieux dans les comptes. Et Philippe Séguin d’assaisonner cette arithmétique de commentaires moralisateurs sur le faible nombre de bénéficiaires des stock-options, sur leur faible effet redistributif, et sur les distortions importantes entre ceux qui en bénéficient et ceux qui n’en bénéficient pas.
Cette recommandation de la Cour des Comptes va totalement à l’encontre des engagements du candidat Nicolas Sarkozy. Celui-ci a promis de baisser impôts et prélèvements obligatoires. Or taxer ces « niches sociales » revient ni plus ni moins à les augmenter, en contradiction directe avec les promesses comme en pleine période Chirac. Par ailleurs le Président Sarkozy a de nombreuses fois marqué son souhait de faire de la France une nation d’entrepreneurs. Il y a de meilleurs moyens d’y arriver que de supprimer l’avantage majeur de leur outil préféré: les stock-options.
Car les stock-options associent leurs bénéficiaires au risque d’entreprise. Si celle-ci va bien, les stock-options prennent de la valeur. Mais comme elle va bien, elle embauche, paie des impôts et des dividendes, et tout le monde est content. Et si elle ne va pas bien, les stock-options ne valent rien. On est aux antipodes des parachutes dorés des dirigeants qui ont échoué, que stigmatise JusMurmurandi
Mais là où la Cour fait totalement fausse route, c’est en imaginant, même un seul instant, que taxer massivement (3 milliards d’euros) les stock-options fera rentrer cette somme dans les caisses de la Sécu. Le monde dans lequel nous vivons est dynamique. Et si une formule est trop taxée, elle est abandonnée, et avec elle et les illusions de Philippe Séguin et la motivation des cadres, chercheurs et entrepreneurs. Suivant la même logique, aujourd’hui la majorité de l’épargne française est faite sous forme d’assurance-vie parce qu’elle est faiblement taxée. La taxer ferait seulement transformer cette épargne en une autre forme, plus intéressante dès lors que l’assurance aurait perdu son cadeau fiscal.
Tant que le poids des prélèvements de l’Etat sera trop lourd, et notamment plus lourd que celui de nos voisins, l’Etat sera condamné à concéder des niches fiscales et sociales pour éviter la fuite massive des capitaux, des cerveaux et des entrepreneurs, après celle, très réelle, des grandes fortunes, dont l’ISF fait une niche fiscale à l’envers.
Et cet exil des grandes fortunes coûte à la France beaucoup plus de recettes fiscales (impôt sur le revenu, T.V.A., droit de mutation) que l’ISF ne lui rapporte. Est-ce ce que M. Séguin prend comme exemple?

JusMurmurandi espère que Philippe Séguin se trompe d’époque et de Président
Vers un Etat de métier ?
septembre 13, 2007 on 3:00 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésEn 1934, Charles de Gaulle, qui n’était pas encore le Général, publie un livre qui détonne: « vers l’armée de métier », où il professe que, pour gagner la prochaine guerre, il faudra des forces blindées qui puissent allier feu et mouvement, et que, pour ce faire, il faudra une armée de métier aux côtés de la conscription.
En 2007, Hervé Morin, ministre de la défense, critique les programmes faits pour satisfaire les ambitions de chaque force armée sans coordination avec les autres, et aussi, entre autres conséquences, le fait d’avoir 7 directions des ressources humaines et 48 applications informatiques différentes pour 52 services gestionnaires de crédit. Ou les multiples implantations territoriales des armées, plus pensées en fonction des exigences d’aménagement du territoire que de l’efficience.
Si Hervé Morin réussit à rationaliser ce qu’il faut bien appeler un capharnaüm, on peut dire que la France aura, 63 après, fait un progrès vers une armée de métier.
Dans le même temps, de multiples critiques s’élèvent contre la politique de Brice Hortefeux, qui fait pression sur les préfets pour que ceux-ci atteignent les objectifs qui leur sont assignés en matière d’expulsion d’immigrés illégaux. Pourtant, exiger de ses subordonnés qu’ils atteignent leurs objectifs est un fondement de toute organisation gérée professionnellement. Peut-être l’administration civile, comme l’armée, ne le sont-ils pas? JusMurmurandi aimerait dire: pas encore.
Exemple qui, lui est manifestement non professionnel: il a fallu 6 ans aux prud’hommes pour rendre un jugement concernant les modalités de licenciement des employés de Moulinex. 6 ans à attendre! Voilà qui n’est pas professionnel.
N’est-il pas temps, quand les finances françaises sont exsangues, de réformer l’Etat vers un professionalisme qui délivrerait tout à la fois de meilleures performances et un coût moindre? N’est-il pas tant d’avoir à l’instar de « l’armée de métier » qu’entrevoyait de Gaulle avec prescience, un Etat « de métier »? 63 ans après, n’est-ce pas assez de temps d’attente?
Au pays du soleil levant et du Premier Ministre couchant
septembre 13, 2007 on 12:27 | In France, Insolite, International | Commentaires fermés![]()
Décidément, la carrière de Shinzo Abe en tant que Premier Ministre du Japon aura été courte.
Moins d’un an après son élection en septembre 2006, le voici contraint de démissionner, après une suite de scandales financiers.
Fils de Shintaro Abe qui occupa plusieurs postes ministériels, il fut le premier chef de gouvernement à n’avoir pas connu la seconde Guerre Mondiale.
Shinzo Abe fut également le plus jeune Premier Ministre japonais depuis 1945, à 52 ans.
L’âge de Tony Blair, à peu de chose près, lorsqu’il quitta le 10 Downing Street pour céder la place à Gordon Brown.
L’âge de Nicolas Sarkozy lorsqu’il fut élu pour succéder à Jacques Chirac.
L’expérience ne se mesure pas toujours au nombre des années…
Les régimes très spéciaux de retraite….américains
septembre 12, 2007 on 9:25 | In Economie, France | Commentaires fermésAux Etats-Unis il y a 2 types de systèmes de retraite. L’un public (fédéral en l’occurence), ouvert à tous les employés, mais très modeste et ne permettant pas de vivre pendant sa retraite. Les autres, privés, sont propres à chaque société, et constituent l’essentiel des ressources des retraités.
A la suite des attentats du 11 septembre 2001, le trafic aérien américain a chuté, entraînant la mise en faillite de la majorité des compagnies aériennes américaines, dont United Airlines, US Air, Northwest Airlines, Delta Airlines.Mais United Airlines (c’était, encore récemment, la plus grosse compagnie aérienne mondiale) a demandé au juge des faillites d’annuler purement et simplement son plan de retraite, indiquant que ses obligations de retraite étaient une dette, que les dettes étaient annulées par la procédure de faillite, et que cette annulation, certes extrême, était nécessaire pour que la compagnie puisse retrouver une situation de compétitivité. Le juge a accepté cette demande et annulé le plan et la dette, et transféré l’administration de ce qui reste à un organisme public.
Les employés et retraités de United (122.000 personnes) se sont donc retrouvés lésés, car il y avait un « trou » de 3,2 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) entre ce que le plan avait prévu de payer, et ce que l’organisme fédéral américain paiera à sa place. Typiquement, un commandant de bord va toucher moins de la moitié de ce à quoi il avait droit. Et chaque employé a une moyenne de 267.000 dollars (200.000 euros) de retraite due mais qui ne sera jamais versée.
Voilà qui rappelle curieusement une certaine réforme des régimes spéciaux de retraite, à savoir que les employés de certains établissements publics devront travailler plus longtemps que prévu. Mais il y a 3 différences sur lesquel JusMurmurandi voudrait s’attarder:
- les retraités des régimes spéciaux ont cotisé dans un système par répartition. L’argent versé a été instantanément distribué (réparti) par le système, et non épargné. Leurs retraites ne sont donc assurées que par la « bonne volonté » des cotisants actuels de continuer à cotiser
- presque tous les régimes spéciaux sont en lourd déficit, et seraient en faillite si le régime général ne leur venait pas en aide. En d’autres termes, l’employé « ordinaire » assure non seulement sa propre quote-part, mais aussi celle de ceux qui auront moins travaillé
- l’alignement sur le régime général ne réduira pas leur retraite comme cela s’est passé chez United. Il s’agira « simplement » de travailer plus longtemps pour y avoir droit
JusMurmurandi se demande ce qui se passerait s’il n’y avait pas de réforme des régimes spéciaux, au moment où ceux-ci seraient en faillite. Une situation « à la United Airlines »?
Enfin, pour ceux qui pensent que les régimes spéciaux sont une contrepartie à la pénibilité particulière d’un travail, une étude récente a montré que ceux qui partent plus tôt ont aussi une espérance de vie plus longue. Ils ne se sont donc pas « tués au travail », mais touchent au contraire une retraite doublement allongée: par le peu d’années de cotisation et par une vie plus longue.
Peine plancher, oui mais pour qui ?
septembre 11, 2007 on 11:44 | In France, Incongruités | Commentaires fermésGeorge Frêche, président de la région Languedoc Roussillon, est un habitué des tribunaux.
N’hésitant pas à faire des déclarations tonitruantes, il s’est cette fois retrouvé devant la cour d’appel de Montpellier pour avoir insinué que les policiers avaient incendié des voitures lors de violences urbaines de l’automne 2005.
Après avoir été relaxé en première instance, le parquet ayant fait appel, il se retrouve condamné à 1.500 Euro d’amende pour avoir diffamé une administration publique.
Pour George Frêche qui n’hésite pas à tenir des propos aussi diffamatoires qu’outranciers, rappelons la phrase de Talleyrand qui dit que ce qui est exagéré est insignifiant.
Mais que pour quelqu’un qui les profère à répétition, des peines aussi insignifiantes sont elles aussi exagérées.
Principe de précaution, à tout prix ?
septembre 11, 2007 on 11:26 | In International | Commentaires fermésJusMurmurandi encourage les décisions raisonnées et n’hésite pas à fustiger lorsque vitesse est confondue avec précipitation.
A ce titre, le dernier rapport de l’organisation mondiale de la santé, dont le site internet est visible ici (http://www.who.int/fr/), illustre notre propos.
Un bilan à aujourd’hui vient d’être communiqué concernant la grippe aviaire: il y aurait eu deux cents victimes dans le monde depuis 2003.
Bref, à l’échelle de la planète, c’est insignifiant. Comme, par exemple, le SRAS avant lui il y a encore peu de temps.
On pourra toujours brandir le spectre de la grippe espagnole qui fit des millions de morts au siècle dernier, combien de centaines de millions d’Euro auront été dépensés, souvent dans l’urgence, pour préparer l’éventuelle épidémie, en équipement sanitaires, en usines etc.
L’OMS communique sur sa même page sur le suicide de par le monde: un cas toutes les trente secondes, 110.000 par an.
Combien d’articles de journaux, de minutes de journaux télévisés, d’émissions anxiogènes ont été consacrés à la grippe aviaire, tandis que 110.000 personnes mettaient silencieusement fin à leur vie, que le SIDA continue à se répandre comme une traînée de poudre.
Risque incertain/principe de précaution mais médiatique contre danger certain, mais déjà classé aux archives de l’attention, pour JusMurmurandi l’allocation des ressources à l’un ou l’autre est indubitable.