Pour Obama, le Mur de la première année

novembre 3, 2009 on 10:21 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a un an, Barack Obama était élu Président des Etats-Unis d’Amérique, un événement historiquement marquant. Un an après, qu’en est-il?

Il a fait ce qu’il a pu pour tenter de limiter la crise économique, comme tous les chefs d’État de la planète.

Il a tenté de remettre de l’ordre dans la finance mondiale, mais semble oublier ses bonnes résolutions pour laisser le statu quo reprendre ses droits face à la puissance retrouvée des banques américaines.

Il tente de mettre en œuvre sa réforme de la santé aux USA, mais en en réduisant le champ et la portée face aux résistances que ce projet rencontre, comme ceux de tous ses prédécesseurs démocrates.

Sur le plan extérieur, il a annoncé la fermeture de Guantanamo, mais sans la mener à bien. Il a pris une position ferme face à la poursuite de la politique israélienne de construction de nouvelles colonies, mais a du capituler en rase campagne. Il a dénoncé les fraudes électorales de Karzaï en Afghanistan, mais l’a félicité sur son élection faute de concurrent au second tour.

Bref, il a beaucoup parlé et promis, peu fait et donné le sentiment que sa différence est en papier mâché.

En revanche, il a bel et bien reçu le prix Nobel, qui récompense ce qui s’est passé il y a un an, l’élection pacifique d’un noir par un électorat blanc.

Et le jury Nobel a « négligé » de récompenser un Hongrois, aujourd’hui oublié, pour ce qu’il a fait il y a 20 ans. Il a seulement, à lui seul, et en prenant des risques considérables, démantelé non seulement le Mur de Berlin, mais tout le Rideau de Fer, libérant la moitié de l’Europe.

Miklos Nemeth, Premier Ministre hongrois, en ouvrant la frontière entre son pays et l’Autriche, rendait l’émigration des Allemands de l’Est possible et facile. Tout le reste n’est plus que la chute d’une série de dominos.

Aujourd’hui l’Europe est réunifiée, et l’Union Soviétique n’est plus qu’un chapitre des livres d’histoire.

Un exemple à méditer pour Barack Obama… et une honte pour le jury des Nobel

M. Nemeth, JusMurmurandi vous salue très bas.

Miklos Nemeth

Barack Obama

Il est trop, Estrosi

novembre 2, 2009 on 8:57 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Christian Estrosi s’est fait remarquer avec des propos…hors de propos.

On imaginait bien que le fait de ne plus avoir de grève comme l’affirmait Nicolas Sarkozy avait un prix.

On commence à en voir les contours.

Car déclarer rendre la Poste imprivatisable, c’est impayable.

La Poste est l’entreprise phare de la France qui a échoué.

Comme nous l’écrivions dans un précédent article, là ou Deutsche Post rachète DHL, on nous réduit les services, le J+1 pour la livraison du courrier ayant été abandonné en rase campagne après des années de tentatives avortées. Bastion d’un syndicalisme dépassé, où le mot productivité et services est absent, c’est maintenir la France hors de la compétition internationale que de proférer de telles absurdités.

Car la Poste a généré un nombre de concurrents aussi grand qu’elle est inefficace (DHL, FedEx, UPS etc. etc.)

Et pendant ce temps là, on tourne le dos à l’exemple donnée par les entreprises privatisées, comme Air France ou Renault qui, elles, ont réussi leurs mutations.

Rappelez vous ce n’était il y a pas si longtemps où Renault n’avait pu fusionner avec Volvo avec comme motif principal qu’elle était justement détenue majoritairement par l’Etat.

Et la Renault privatisée de fusionner avec Nissan.

Ou encore Air France, dont les innombrables grèves  creusaient un déficit sans fin, qui, introduite en bourse, mit la main sur KLM pour devenir un transporteur à l’échelle mondiale.

Non Christian Estrosi, tout ministre de l’Industrie qu’il soit a prononcé des propos indéfendables, voire impardonnables.

Car vouloir réduire la privatisation de la poste à une votation centrée sur la fermeture du bureau de poste de Clochemerle, c’est oublier que Clochemerle n’est pas le monde, c’est enfourcher un mauvais cheval.

Non, à éructer des contresens pareils, c’est sa seule moto qu’il aurait du continuer à enfourcher, le brave Estrosi.

L’Airbus A380 chez Air France, tout un symbole….

novembre 1, 2009 on 8:00 | In Best of, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voici déjà presque 5 ans que le plus gros avion du monde, conçu et construit en Europe, a effectué son premier vol, technique (en avril 2005), et deux ans qu’il est en service dans une flotte commerciale.

Et ce n’est que maintenant qu’il arrive dans une flotte occidentale, européenne, avec le premier vol Air France sensé décoller à la fin du mois, à 13:15 pour rejoindre le nouveau monde.

Tout un symbole, parce qu’il illustre parfaitement que le pouvoir économique s’est déplacé aux cours des années passées.

Vol inaugural effectué par Singapore Airlines fin 2007, il a déjà transporté plus de deux millions et demi passagers sous la cocarde de cette dernière, d’Emirates ou encore de l’australienne Qantas. Alors que les compagnies inaugurales des A300, 310, 320 et autres 330/340 étaient toutes européennes….

Bref, l’Asie est passée largement devant le monde occidental, à tel point que les compagnies américaines n’ont pas osé investir dans cet avion réputé ultra confortable, et significativement moins polluant que son plus proche concurrent.

Peur des représailles de Boeing, ou encore témoignage d’un segment de l’économie exsangue comme l’est l’aérien américain.

S’il a défrayé la chronique à son arrivée tant chez Singapore ou Emirates, c’est, aussi, grâce au luxe déployé dans l’aménagement cabine.

Première avec une double suite chez Singapore ou douche chez Emirates, rien de tout cela chez Air France où le nombre de passagers transportés est de ce fait 10% supérieur aux deux compagnies sus nommées. On note quelques améliorations apportées aux sièges sur le site web Air France, mais on est plus dans le cosmétique que dans la refonte…

Bref, à l’Ouest, rien de nouveau, si ce n’est qu’après avoir hurlé au scandale à cause des retards de livraison, quasiment toutes les compagnies clientes demandent désormais des reports d’échéance….

Et puis une preuve s’il en était besoin, que les cicatrices de l’accident industriel de la gestation du géant des airs ne sont pas terminées, Air France, qui a annoncé et une nouvelle typographie et une nouvelle classe intermédiaire entre la classe affaires et la classe économique, n’aura finalement obtenu d’Airbus que la peinture aux nouvelles couleurs.

Ce sont les « anciens » Boeing 777 qui recevront en premier le nouvel aménagement intérieur.

Bref, cet hippopotame des airs sous la bannière tricolore inspire bien de la nostalgie….

Le terrible M. Pasqua

novembre 1, 2009 on 7:55 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

La République française a ses croyances, parmi lesquelles il est bien difficile de démêler le vrai de ce qui relève du fantasme. Parmi ces croyances, le pouvoir des francs-maçons, ou les secrets de celui que François Mitterrand appelait « le terrible M.Pasqua »

Celui-ci est désormais acculé. Ayant été condamné à un an de prison ferme, et devant comparaître à nouveau pour plusieurs autre affaires, il est menacé d’être logé et nourri aux frais de la République, mais même le quartier VIP de la prison de la Santé ne vaut pas l’ordinaire du Sénat, où il siège aujourd’hui.

Pour éviter ce sort, Charles Pasqua a commencé à balancer, contrairement à la pratique corse, île dont il est issu. Et on entend bien qu’il n’a pas l’intention, s’il doit plonger de plonger tout seul. Pour commencer, il nommé Jacques Chirac, Edouard Balladur et Alain Juppé comme étant au courant du trafic d’armes avec l’Angloa qui lui a valu sa condamnation. Et il poursuit en affirmant que, sur ordre du même Jacques Chirac, Dominique de Villepin lui a remis 900.000 francs pour obtenir la libération de deux pilotes français capturés par les Serbes lors de la guerre en ex-Yougoslavie.

Bref, il implique pas moins qu’un ex-Président et trois anciens Premiers Ministres. Bigre, le terrible M. Pasqua ne chasse pas le petit gibier!

N’en reste pas moins que mettre en cause Jacques Chirac et ses amis n’a que peu de chances de lui valoir quelque avantage, ce dernier ayant lui-même été renvoyé en correctionnelle pour l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris.

Comme la Justice est indépendante en France, ce que prouve à suffisance le fait qu’un certain nombre de décisions judiciaires aient été prises contre les réquisitions du Parquet qui, lui, est soumis à l’autorité hiérarchique du Garde des Sceaux, il n’y a qu’un recours, c’est la grâce présidentielle.

Nicolas Sarkozy, que la gauche ne se prive pas de traiter de monarque, s’y est toujours déclaré opposé, ou pour le moins, très réticent devant cet exercice éminemment régalien.

Mais là, le choix sera cornélien. Car Pasqua, même s’il lui a chipé la mairie de Neuilly, a toujours été de son côté, notamment en 1995 quand ils étaient la garde rapprochée d’Edouard Balladur dans sa candidature infructueuse contre Jacques Chirac. Et que, outre que lui-même a peut-être à redouter telle ou telle révélation du terrible M. Charles, le laisser tomber et, par ricochet, Edouard, Balladur, ne doit pas le réjouir.

Sans compter que le déballage ne fera pas de bien à l’image de la droite française, ni à celle de la France à l’étranger. Mais, à l’inverse, une grâce si manifestement exorbitante du droit commun aurait exactement le même effet.

Heureusement, une solution semble se profiler à l’horizon: Ségolène Royal ne vient-elle pas de déclarer qu’il fallait accorder la tranquillité à Jacques Chirac?

Charles Pasqua

La Rupture est dans le Fromage

octobre 31, 2009 on 10:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Peut-être n’a-t-il pas commencé par le bon bout. Nicolas Sarkozy a été élu avec un programme au centre duquel figurait la notion de rupture, et c’est maintenant seulement, après mille projets, deux ans semés de polémiques et une crise économie et financière, qu’elle se dessine.

Car la rupture, en France, n’est pas entre la droite et la gauche, comme l’a montré l’alternance entre eux depuis 1974. Il est même des cas où la droite se croit obligée de prendre des mesures de gauche, et vice versa. Ce qui n’empêche pas l’opposition du moment de voter contre, voire même d’annuler la mesure une fois revenue au pouvoir.

Non, la rupture en France n’est pas non plus entre les riches et les pauvres, car de Gaulle par exemple, a toujours eu plus de votes ouvriers que le Parti Communiste, ou parce que Paris qui a élu deux fois un socialiste à la Mairie est devenue une ville presque exclusivement bourgeoise.

En fait, pour qu’il y ait rupture, il faut identifier une tendance constante depuis 1974 et voir si Sarkozy s’y attaque, et force est de constater que oui.

Car la constante, c’est la manie de créer toujours plus de Fromages de la République (ce qui donne FR, l’envers de RF, le sigle de la République Française). Giscard a créé les régions, mais on n’a vu se réduire, sans même parler de disparaître, aucune autre administration au même moment, qu’elle soit nationale, départementale, cantonale ou municipale. Mitterrand a décentralisé, mais sans que l’administration centrale se réduise en quoi que ce soit. Et ainsi de suite.

Tout récemment, JusMurmurandi a constaté que la Ville de Paris a créé plus de nouveaux emplois de fonctionnaires pendant le premier mandat de Bertrand Delanoë que la totalité des fonctionnaires de Lyon, deuxième ville de France. Ou encore que les communes ont créé en 2008, année de crise, 36.000 emplois supplémentaires, c’est à dire plus que l’État n’est parvenu à en supprimer péniblement au niveau national, tout en se faisant houspiller pour « démantèlement de service public ».

C’est si vrai que les collectivités territoriales ont été contraintes de relever massivement les impôts locaux en 2009 (merci M. Delanoë, avec un retentissant 47%!) parce que leur recettes ne bénéficiaient plus de la hausse due à la prospérité. Ce qui veut dire qu’elles avaient toutes dépensé allègrement le supplément de recettes, et sans même se plaindre….

Alors, où est la rupture? C’est qu’avec la réforme des collectivités territoriales, et celle de la taxe professionnelle, Nicolas Sarkozy va atteindre, si elles entrent en vigueur, deux objectifs parallèles. L’un est de réduire le nombre de conseillers généraux et généraux de moitié (de 6000 à 3000), soit une diminution de moitié des Fromages. L’autre est de supprimer pour les collectivités le droit de lever l’impôt comme elles veulent sur les entreprises qui ne votent pas. Car les maires devront alors, s’ils veulent dépenser comme des satrapes l’argent des autres, l’expliquer à leurs électeurs furieux. Ce qui conduit à une certaine modération. Et moitié moins de conseillers territoriaux, c’est moité moins de temps disponible pour des dépenses.

Il est révélateur que les opposants les plus farouches à ces deux réformes soient du camp du Président. Car, en fait, ils sont menacés par cette double rupture. Moins de postes, moins d’argent à distribuer, moins de possibilités de taxer sans contrôle ni limite, c’est moins de Fromage.

Et chacun sait que la France, toute la France, est le pays du Fromage.

PS pour eux qui pensent qu’en France, la rupture ce serait de traiter les Puissants comme le reste de la Nation: avec la condamnation à de la prison ferme de Charles Pasqua, la comparution de Dominique de Villepin et le renvoi de Jacques Chirac en correctionnelle, on est dans le jamais vu…

La tentation suicidaire de la droite

octobre 29, 2009 on 11:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

Les ressemblances ne manquent pas entre Nicolas Sarkozy et Valéry Gsicard d’Estaing. Deux hommes de droite, élus très jeunes à la Présidence de la République, arrivés avec une envie de réforme en profondeur, et ce contre les Gaullistes historiques de leur propre camp. Si on ajoute le fait que les deux ont du affronter une tornde économique planétaire (pour Giscard le premier choc pétrolier), on voit que les similitudes sont légion.

Maintenant, en tentant de se projeter en 2012, il peut être utile de se remémorer 1981 et la défaite historique de Giscard. Ce n’est pas Mitterrand qui a gagné, mais bien la droite qui a perdu. Le Programme Commun de la Gauche, passé si près de la victoire en 1974, avait entre temps volé en éclat. L’alliance socialistes-communistes avait révélé son pur contenu électoraliste, et le champion de la gauche avait 7 ans et deux défaites de plus qu’en 1974.

Alors, pourquoi Giscard a-t-il perdu? Pour trois raisons principales. Les mauvais résultats économiques, la démotivation et la désunion de son propre camp, et des problèmes de style personnel

Quand on regarde le début de la présidence Sarkozy, que voit-on? De mauvais résultats économiques, même s’il n’y est pour rien. La démotivation de son propre camp, déstabilisé par des mesures comme la taxe carbone, le RSA jeunes, la suppression de la taxe professionnelle, ou la réforme des collectivités territoriales. Des problèmes de style personnel, que ce soit avec le bling-bling, le « casse-toi pauvre con! » ou la tentative avortée de porter son fils à la présidence de l’EPAD.

Ne manque plus pour obtenir une copie parfaite du cocktail qui a défait Giscard qu’un reître destiné à l’abattre quitte à faire perdre son camp. Il est déjà tout trouvé avec un Dominique de Villepin déterminé à suivre l’exemple de son maître Chirac y compris dans la trahison de son camp.

Il ne manque plus qu’un champion crédible à gauche. Comment traduit-on Obama en français?

Condamnations

octobre 27, 2009 on 9:44 | In France | Commentaires fermés

Les condamnations ont été lourdes dans le procès de l’Angolagate. Un an ferme pour l’ancien ministre Charles Pasqua, six ans ferme plus un mandat de dépôt pour Pierre Falcone, qui se croyait protégé par une immunité diplomatique partielle donnée par l’Angola, pays à destination duquel s’est déroulé le trafic d’armes.

Autre condamnée, la Scientologie, et pour escroquerie. Certes, d’aucuns souhaitaient une condamnation à la dissolution. Mais si, comme le soutiennent ses détracteurs, la Scientologie est avant tout une « pompe à fric » à caractère sectaire déguisée en Église, alors la frapper au portefeuille, et permettre à tout mécontent de se prévaloir de ce jugement pour réclamer le remboursement des sommes versées, c’est obliger la Scientologie à agir en vraie Église, c’est-à-dire à prouver que l’appât du gain n’est pas son alpha et son omega. Quelque part, JusMurmurandi en doute.

Autre pays, autre façon de faire le ménage. Alors que la justice française prononce peines de prison et amendes pour nettoyer, la justice chinoise exécute quelques Ouighours et tibétains. Le nettoyage par le vide, en quelque sorte. Pas étonnant que la Scientologie ne soit pas implantée en Chine. Si l’ordinaire des prisons française va paraître sordide aux puissants que sont Charles Pasqua et Pierre Falcone, que diraient-ils d’une prison chinoise?

Le Tout Petit Timonier

octobre 26, 2009 on 1:26 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 Comments

Fidel Castro est surnommé le « Lider Maximo », Kim Il Sung était le « Grand Leader » de la Corée du Nord, Mao Zedong le « Grand Timonier » de la Chine, et Ceaucescu le « Génie des Carpates ». Ces surnoms avaient pour but d’encenser les dirigeants, et de montrer au peuple leur infaillible intelligence. Ce qui faisait que même les échecs étaient en fait des succès.

C’est pourquoi il semble à JusMurmurandi qu’il est temps de décerner un tel surnom à Nicolas Sarkozy. Voici pourquoi.

Comme n’importe quel dirigeant, il traverse des bonnes et des mauvaises passes. En ce moment, la masse serait plutôt mauvaise, entre l’affaire de son fils à la présidence de l’EPAD, les accusations contre Frédéric Mitterrand, les foucades de Rama Yade, la résistance de ses propres troupes devant tant la réforme des collectivités locales que la disparition de la taxe professionnelle, et, bien, sûr, d’abord, le mauvais contexte économique et social.

Mais, et c’est là qu’on reconnaît les grands dirigeants comme ceux qui ont reçu les prestigieux surnoms que j’ai listés, quel est le résultat?

C’est que, pour les élections régionales de début 2010, l’opposition, qu’on disait mourante, et qui devait perdre de nombreuses régions au profit de l’UMP, se sent toute requinquée.

Partant de là, les Verts se sentent capables d’aller en campagne tout seuls plutôt qu’alliés aux socialistes. Les communistes s’allient au Parti de Gauche pour faire un front commun plutôt que de rejoindre leurs alliés historiques du PS. Le MoDem qui, lui, aurait bien voulu s’allier, trouve partout porte close.

En d’autres termes, la faiblesse perçue du clan sarkozyen a conduit à un émiettement plus grand encore de l’opposition. Cela rappelle la bataille d’Azincourt, où la noblesse française à cheval fut massacrée par les archers Anglais parce que chaque grand seigneur voulut avoir la gloire d’avoir été le premier à attaquer, ce qui a conduit au plus grand désordre, tout le contraire de ce qu’une charge équestre doit être pour être efficace.

C’est pourquoi, voyant comment la suite d’erreurs présidentielles se transformer en une configuration gagnante, JusMurmurandi ne peut que comparer cette suprême habileté à celle des autres grands dirigeants.

Ne reste plus qu’à trouver à Nicolas Sarkozy le surnom qui le fera entrer dans ce club très sélect. Comme Mao Zedong était le « Grand Timonier », et Deng, son successeur, le « Petit Timonier », pour quoi ne pas appeler notre Président, dont la grandeur n’est pas la qualité première, le « Tout Petit Timonier »?

Nicolas Sarkozy

N’est Padieu qui veut…

octobre 22, 2009 on 9:20 | In France | 1 Comment

René Padieu a osé. Dans un article paru dans « La Croix », il démonte ce qu’il appelle un délire social, à savoir qu’il n’y a pas plus de suicides chez France Telecom que dans le reste de la France, et que c’est aussi incontestable qu’une simple règle de trois:

JusMurmurandi n’a rien à rajouter à l’analyse statistique elle-même, tant elle est simple. Mais Padieu nous gratifie de quelques perles, que nous ne résistons pas à citer, notamment: « quand on observe quelque chose, on le voit apparaître ». Il rappelle aussi que la prétendue vague de suicides chez les policiers dans les années 90 était, elle aussi, statistiquement inexistante.

La question que se pose JusMurmurandi est la suivante: qu’est-ce qui pousse à l’émergence de ces délires sociaux? Il y a indiscutablement plusieurs causes. D’abord, si la vague de suicides est une fiction (ce n’est pas que les employés de FT ne se soient pas suicidés, c’est qu’il y en a tout autant, ou tout aussi peu, comme on voudra, dans le reste de la population statistiquement comparable, c’est-à-dire les actifs de 20 à 60 ans), le mal-être chez FT est une réalité. Et si le reste de la population adhère si largement à ce discours de condamnation de France Telecom (il semble que des milliers d’abonnés aient décidé, de ce fait, de changer d’opérateur, c’est dire…), c’est qu’en protestant contre les pratiques de management désespérant (au sens propre, qui plonge dans le désespoir) de FT, c’est contre leur propre situation qu’ils protestent. France Telecom est alors le truchement du mal-être social en France (chômage en forte hausse, incertitude et inquiétude pour l’avenir, etc…).

Mais l’autre cause majeure et l’invraisemblable caisse de résonance que ce non-évènement a reçu, et il faut bien se demander pourquoi. D’une part, il y a la presse, qui sait très bien que la sensationnalisation du malheur fait vendre, et beaucoup. En ces temps de crise de la presse, cela tombe bien. D’autre part il y a les syndicats, qui se drapent dans la prétendue horreur que représente le fait de travailler chez France Telecom pour en exiger toutes sortes d’avantages catégoriels, moraux et politiques. Comme on dit, à cheval donné, on ne regarde pas les dents.

A cela, il faut ajouter que, puisque le taux de suicides chez FT (ou chez Renault ou PSA, autres entreprises mises en cause) n’est pas supérieur à la moyenne, il n’est pas possible que la campagne que le management, menacé de tous côtés, met en place pour y mettre fin, soit un succès. Ce qui ancrera la catastrophe médiatique dans la durée, pour le plus grand mal de l’entreprise

Pour finir, deux questions: et si cette vague de délire médiatico-syndicalo-politique poussait quelques salariés de plus à se suicider, notamment convaincus de leur mal-vivre par tout ce qu’ils auront lu, vu, et entendu, et par « l’exemple » macabre de leurs collègues, n’est-on pas dans l’apologie du suicide? Et qui en serait responsable?

Et enfin, question ô combien iconoclaste, plus encore que la chronique de René Padieu, qui, rappelons-le, n’est pas n’importe qui, mais qui n’ose probablement sa courageuse diatribe que parce qu’il est retraité, et doc moins « vulnérable » qu’un actif: et si l’on allait mesurer le taux de suicide des chômeurs, ne risquerait-on pas de tomber non sur une vague médiatique, mais ru un vrai scandale de désespérance, soigneusement ignoré de tous ceux qui se ferment les yeux et les oreilles pour ne pas voir et ne pas entendre?

Le piston de la vierge Marie

octobre 21, 2009 on 7:57 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite | 1 Comment

C’était trop beau pour être vrai, on allait assister à un miracle.

Nicolas Sarkozy n’arrivait pas à se débarrasser de l’image récente de népotisme avec l’affaire de l’EPAD avec son fils Jean; tel le capitaine Haddock et et son sparadrap qui ne voulait pas partir, l’affaire lui collait aux semelles.

Même si cette presse qui l’aimait tant avait oublié Papamadi le fils de Mitterrand qui sillonnait l’Afrique avec les bons mots de son père ou encore Claude Chirac conseillère stipendiée à l’Elysée occupé par son père Jacques décidément très féru de location, Jean posait un vrai problème, même s’il avait été élu au suffrage universel.

Heureusement les Verts ne sont jamais loin pour lui venir en aide.

Est ce la signature du pacte de Nicolas Hulot (qui aimerait tant se déplacer en hélicoptère) ou encore le Grenelle de l’environnement, toujours est il que le maire de Bègles, qui vient en voiture tandis qu’il claironne arriver en vélo (voir notre article http://www.jusmurmurandi.com/?p=654 sur le sujet), a allumé un contre feu inespéré en recrutant Marie, la fille de José Bové.

Il semblerait qu’elle n’ait pas inventé le fil à couper le beurre ni l’eau tiède car lorsqu’elle parle de coup de piston pour le fils Sarkozy, Marie Bové oublie qu’il est, lui,  déjà élu alors qu’elle n’est encore que pistonnée.

Décidément, cette génération censée incarner une nouvelle classe politique fait bien pâle figure.

Pas si facile d’être fille à papa en politique.

Ce ne sont pas Martine Aubry (fille de Jacques Delors) ou Marine le Pen qui diront le contraire…

Jean-Claude Mailly est il Joseph Staline ?

octobre 20, 2009 on 6:59 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Petite histoire

Joseph Staline est en réunion du PCUS (Parti communiste d’Union Soviétique) et le plenum lui demande d’aller négocier avec Dieu une qualité exceptionnelle pour tous les camarades de l’Union.

Joseph monte voir Dieu et présente humblement sa requête.

Dieu lui accorde que tous les Soviétiques soient les plus intelligents.

Joseph redescend avec la bonne nouvelle.

Fort de cette réussite, le plenum demande à Staline de retourner voir Dieu pour lui demander une deuxième qualité exceptionnelle pour tous les camarades.

Joseph remonte et présente à nouveau la requête à Dieu.

Dieu, un peu agacé, lui répond que d’accord, tous les Soviétiques soient les meilleurs communistes.

Joseph, joyeux, redescend annoncer l’excellente nouvelle de sa négociation réussie.

Le plenum, exalté, demande à Staline de monter voir Dieu une dernière fois pour lui quémander une troisième qualité exceptionnelle pour tous les camarades.

Dieu, amusé par l’audace, cède à sa demande, mais avec une condition, que seules deux des trois puissent être applicables simultanément.

Et c’est ainsi que Joseph annonça que les Soviétiques pourraient être

  • les plus honnêtes et les meilleurs communistes, mais alors pas les plus intelligents
  • les plus intelligents et les meilleurs communistes mais alors pas les plus honnêtes
  • ou enfin les plus honnêtes et les plus intelligents mais alors pas les meilleurs communistes.

Jean-Claude Mailly a donné une longue interview à une radio diffusée en France au cours de laquelle il a expliqué qu’il y avait de sérieux problèmes de conditions de travail en France.

Et que pour y répondre, il y avait trois mesures d’urgence  nécessaires à prendre.

  • Stopper les contrôles des salariés
  • Mettre en place des systèmes de cessation anticipée d’activités
  • Procéder à des recrutements

Quelqu’un, si ce n’est Dieu, peut il expliquer à Jean-Claude Mailly ce que Dieu expliqua à Joseph Staline sur les qualités mutuellement exclusives des camarades ?????

Dans « oPPoSitionS », il y a de quoi faire 2 PS

octobre 20, 2009 on 6:13 | In Elections présidentielles 2012, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Martine Aubry a, pour le PS, des alliés naturels, les partis avec lesquels le PS a formé régulièrement des alliances depuis le Programme Commun des années 70: le communistes et les radicaux de gauche. Le problème, c’est que, dans l’état actuel des choses, c’est très loin de faire une coalition suffisante pour prétendre remporter des élections, qu’elles soient régionales ou nationales. Il faut donc aller chercher plus loin.

Chercher plus loin donne trois directions possibles à Martine Aubry: les partis les plus à gauche (NPA, Parti de Gauche), les Verts, et le MoDem. Le problème, c’est que les Verts de veulent pas d’alliance avec le PS, se trouvant mieux tous seuls pour être mieux placés pour le deuxième tour des régionales qu’en coalition négociée à l’avance avec les socialistes, qui ne sont pas tendres avec leurs « alliés » dans de telles négociations. Le second problème est que et la gauche et le MoDem pourraient être ouverts à des négociations, mais sont tout à fait incompatibles être eux. Le MoDem après tout est issu de l’UDF, composante la plus conservatrice de la droite classique, et on le voit mal cohabiter avec les anticapitalistes de Besancenot.

Pour compliquer encore un peu la tâche de Martine Aubry, qui, comme on l’a vu, n’en a pas besoin vu qu’elle l’est déjà, des sondages indiquent que la majorité des militants PS penchent vers une alliance à gauche. Or elle sait très bien que, sans Verts au moins, et de préférence sans Verts et MoDem va pencher trop à gauche pour séduire suffisamment d’électeurs de ce centre qui a toujours fait les victoires électorales en France.

Il y a une autre solution. Un recette éprouvée, génératrice de succès pour qui l’applique et de désarroi pour les adversaires. Cela s’appelle l’ouverture. Les Français indiquent aux sondeurs que, pour eux, le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy est Dominique de Villepin. Il faut donc que Martine Aubry joue l’Ouverture vers les déçus du sarkozysme. Jégo, Boutin, Santini.

Le problème, ce n’est pas que Martine Aubry rejette les soutiens et les appuis, d’où qu’ils viennent. Et que fractionner l’UMP par une judicieuse ouverture, c’est leur faire le coup de l’arroseur arrosé. C’est qu’en tête de ses nouveaux alliés, il y aurait Dominique de Villepin, qui tel le grand vizir Iznogoud, ne rêve que d’une chose, c’est d’être calife à la place du calife.

Et que, pour cette fonction-là, le PS a déjà pléthore de candidats.

TOTALement inconséquents, les écolos affameraient le Tiers Monde si on les laissait faire

octobre 20, 2009 on 6:05 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il serait plaisant de souligner les incroyables contorsions idéologiques auxquels les Verts se soumettent et prétendent soumettre le reste de la planète, au motif, très marxiste qu’ils sont ceux à qui l’Avenir et l’Histoire donneront raison. Sauf que le sujet n’a rien de drôle quand on pense aux conséquences.

JusMurmurandi a déjà conté plusieurs fois comment la lutte anti-nucléaire à tous crins des Verts de tous pays a stoppé de multiples centrales nucléaires et a empêché d’en construire de nouvelles. Ce qui s’est traduit par l’utilisation, en substitution, de gaz et de pétrole, et donc des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre, dont le danger est autrement plus pressant que celui des déchets nucléaires.

Autre exemple, l’opposition dogmatique aux OGM, incarnée par José Bové, empêche la mise en production d’un coton qui fournit autant de fibre que les espèces actuelles, mais qui fournirait, en outre, et gratuitement, une huile de qualité alimentaire en quantité suffisante pour nourrir des centaines de millions de gens. Au moment ou il se lit qu’un milliard de personnes souffrent de faim, allez leur parler de principe de précaution…

Voici un nouvel avatar de l’inconséquence verte. Greenpeace mène une campagne contre Total, au motif que cette société exploite des schistes bitumineux au Canada, ce qui donne, selon Greenpeance le « pétrole le plus sale du monde », puisque son extraction produirait 5 fois plus de gaz à effet de serre que le pétrole plus traditionnel.

Sans vouloir entrer dans la polémique de savoir si « 5 fois plus », c’est beaucoup ou non, et donc significatif à l’échelle de la planète, ce qui serait le début d’un commencement d’argument scientifique et non simplement incantatoire, JusMurmurandi voudrait poser une question simple aux génies greenpeaciens.

Les ressources en pétrole et gaz classiques sont en train de s’épuiser. De ce fait, une très forte hausse de leur prix est inévitable, avec à court terme des niveaux plus hauts encore que ceux d’aout 2008 (147$/baril). Si l’on développe des ressources, qu’on peut appeler alternatives ou complémentaires, tels le pétrole extrait des sables bitumineux ou le gaz de schistes, cette « nouvelle » production permettra de modérer la hausse de prix et d’étaler dans le temps la gigantesque reconversion de notre monde sur un modèle pauvre en hydrocarbures.

Mais qui seraient les premiers et principaux perdants d’un pétrole et d’un gaz chers? Pas les pays riches, qui devront certes se serrer un peu plus la ceinture, mais qui, pour se faire, se contenteront de réduire leur superflu et leur niveau de confort. Mais les pays du Tiers Monde, eux, n’ont pas de superflu à réduire, pas de confort à diminuer. Ils ont besoin de chaque centime de ressource pour survivre. Et ce seront eux les premières victimes des hausses de prix de l’énergie, avec des conséquences directes et immédiates en termes de famine.

Contrairement aux théories de Greenpeace, ceci est concret et immédiat, parce qu’on l’a déjà constaté en 2007-2008 lors de la flambée des prix de l’énergie fossile. Soit dit en passant, c’est aussi ce qu’on a constaté quand la mode de l’éthanol, carburant plus vert que le pétrole, a capté de vastes terres agricoles, poussant, par raréfaction, les prix du blé à des sommets sans précédents. Les victimes? Les pauvres des pays qui étaient devenus exportateurs d’éthanol au lieu de nourrir leur population, tels le Mexique, le Brésil, l’Indonésie.

Alors, Greenpeace, contents d’affamer les pauvres? Satisfaits d’expliquer que ce n’est pas de votre faute mais le résultat d’un système mondial injuste et cruel? Et satisfaits de cette rhétorique abstraite pendant que plus de gens souffrent de malnutrition et meurent de faim?

Qu’attendons-nous pour devenir banquiers ?

octobre 18, 2009 on 7:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 1 Comment

L’image de « pourfendeur planétaire des bonus boursiers » que s’est donné Nicolas Sarkozy peut surprendre de la part d’un homme que la gauche présente comme ultra-libéral, et qui en craint pas d’afficher ses amitiés avec des milliardaires (Bouygues, Arnault, Lagardère, Bolloré.

Mais les chiffres qui viennent de sortit révèlent qu’en l’occurrence c’est lui qui a vu juste: les bonus bancaires sont un scandale. Pas parce que ces derniers sont « trop payés » à la mode gaucho-moralisatrice de ceux qui « n’aiment pas les riches » (dixit François Hollande). Ce n’est d’ailleurs pas l’orientation de JusMurmurandi, qui laisse ce discours à Olivier Besancenot.

Tout en étant favorable à un capitalisme qui récompense les succès et leurs auteurs, et parce que nous sommes favorables à cela, il faut dénoncer le vol proprement dit des rémunérations bancaires. On ne peut qualifier autrement les chiffres publiés concernant les vingt trois plus grandes institutions fianncières américaines. Bonus 2007 (comptabilisé en 2007, payés en 2008): 130 milliards de dollars (valeur record). Compte tenu que les profits bancaires sont atteint, cette année-là des valeurs record, il n’est pas scandaleux, en soi, d’atteindre ces niveaux, sauf si on n’est pas capitaliste. Libre aux États ensuite, s’ils le souhaitent de taxer lourdement ces rémunérations pour les redistribuer ou les investir.
En 2009, il est d’ores et déjà prévu que ces rémunérations atteignent 140 milliards de dollars, soit un nouveau record. Là, on commence à se dire que le système est déréglé au point d’être devenu fou, car la plupart des banques américaines, à commencer par les plus grandes (Citgroup, Goldman Sachs, Bank of America, JP Morgan Chase) n’ont survécu à 2008 qu’avec des injections massives d’argent public et des baisses de taux vertigineuses de la Fed. Donc se rémunérer vertigineusement quand on n’a pas suffisamment de fonds propres pour survivre seul et gagner de l’argent en empruntant virtuellement à coût zéro pour le reprêter sans aucun risque avec une marge confortable n’est pas illégal, mais pas vraiment le genre d’exploit qui pourrait justifier de payer chaque minute de virtuose des marchés autant qu’une année de footballeur vedette (ce qui n’est déjà pas rien…).

Mais là où le scandale explose, c’est avec la lecture des chiffres de 2008, comptabilisés en 2008 et payés en 2009: 117 milliards. Soit à peine moins de 10% de baisse par rapport à l’année record de 2007!!! En d’autres termes, contrairement au Titanic, auquel a ressemblé notre système financier planétaire, les rémunérations bancaires, elles, étaient véritablement insubmersibles. Dans une annus horribilis qui a dépassé toutes les prédictions, mêmes les plus noires, elles baissent d’à peine plus de 10% par rapport aux niveaux record de l’année précédente.

Des rémunérations qui battent des records alors même que l’industrie affiche des profits artificiels gonflés par des risques démentiels, une légère baisse quand la catastrophe étreint le monde, un nouveau record l’année suivante alors même que le métier bancaire est sous perfusion et l’économie mondiale en glaciation? Oui, vraiment, nous voudrions tous être de tels banquiers…

Le Roi Jean

octobre 14, 2009 on 5:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 4 Comments

L’Europe a déjà connu le roi Jean sans Terre, un Plantagenêt des 12e et 13e siècles, et Jean sans Peur un puissant duc de Bourgone au 15e siècle, mais il semble qu’elle ne connaîtra pas de Jean sans Défense.

En effet, alors que son fils Jean n’est encore que Jean sans Diplôme (il est en deuxième année de droit à 23 ans, ce qui fait mettre en doute ceux qui affirment qu’il est « précoce comme son père »), il semble que Nicolas Sarkozy va voir son fils devenir président de l’EPAD, établissement public de la Défense, le plus grand quartier d’affaires d’Europe.

Le tout-politique et tout-médiatique s’émeut de ce qui apparaît comme un abus manifeste à caractère népotico-dynastique.

Il y a pourtant de nombreux précédents. Jacques Chirac a une fille, Claude, qui a été à l’Élysée l’omnipotente conseillère de son père à la communication avant d’être casée, toujours à la communication, chez son meilleur ami, le milliardaire François Pinault, pendant que sa femme est conseillère générale de Corrèze. François Mitterrand a eu deux fils, l’un, Gilbert a été député PS, l’autre, Jean-Christophe, conseiller de son père à l’Élysée pour les affaires africaines, et, à ce titre, surnommé « papamadi ». Un fils de Valéry Giscard d’Estaing, Louis, lui aussi est député. On voit donc que l’affaire, pour malodorante qu’elle soit, a des précédents.

JusMurmurandi n’ayant pas, comme on dit, tenu la chandelle, vous n’aurez pas de scoop sur ce qui s’est vraiment passé. Pourtant il y a une version qui est très convaincante, contrairement aux explications de Dominique de Villepin au procès Clearstream.

Nicolas Sarkozy est très aimé des époux Balkany, d’origine hongroise comme lui du côté de son père, et très influents dans le 92 (Patrick Balkany, repris de justice, est maire de Levallois, une des communes sur lesquels s’étend la Défense). Patrick Devedjian, actuel président de l’EPAD, a accepté moyennant un maroquin ministériel que Jean Sarkozy lui succède comme leader de la majorité au Conseil Général du 92.

Voilà ces trois courtisans assidus, qui cherchent comment faire plaisir au souverain. C’est d’autant plus facile que le poste de Président de l’EPAD n’est qu’en apparence un fromage de la République.

Car, s’il fallait une preuve que c’est en fait le Directeur Général qui commande réellement, c’est simple, le Président n’est pas rémunéré. C’est un poste bénévole. Où a-t-on vu en France un fromage sans avantages sonnants et trébuchants? Donc les trois compères s’entendent pour faire avoir au fils du Roi un siège prestigieux et ronflant, au cœur de l’un des grands projets paternels, mais qui ne les prive de rien ni ne leur coûte rien. Ils en font part au fils, ravi, et le fuitent à le presse, pour rendre le cadeau définitif et inrefusable.

Et voilà que c’est le père, qui n’y est pour rien, sauf d’avoir autour de lui des courtisans trop soucieux de plaire pour récolter la faveur royale, qui prend le choc en retour de la nomination du fils.

Lequel aura, pour remplacer son titre caduc de Jean sans Défense, celui de Jean sans Vergogne.
Jean Sarkozy

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