Cécilia, arme secrète anti-socialiste de Nicolas?

août 14, 2007 on 8:30 | In Economie, Elections législatives 2007, Elections municipales 2008, Elections présidentielles 2007, France | 2 Comments

C’est à n’y rien comprendre. La campagne pour les élections présidentielles françaises est terminée depuis plus de 3 mois. On pourrait penser que les politiques en ont tiré les enseignements utiles. Eh bien, ce n’est pas si sûr.

Le contraste entre Nicolas Sarkozy et les autres candidats pendant cette campagne était frappant. Lui ne parlait que d’idées et de programme, tandis que ses adversaires essayaient avant tout de fédérer l’opposition à sa personne. Allant jusqu’à l’inviter à se présenter aux élections en Hongrie, ou à prédire que son élection serait le prélude à un fascisme à la française.

Que constate-t-on 3 mois après? Que Nicolas Sarkozy avance rapidement sur le terrain des idées et des projets de lois. Qu’il annonce encore une accélération à la rentrée, un approfondissement de l’ouverture vers les socialistes, des remaniements ministériels pour remplacer les ministres non performants.

Et l’opposition, que dit-elle? Que Cecilia Sarkozy devra s’expliquer sur son rôle dans la libération des infirmières bulgares (MM. Glavany et Moscovici) en particulier et sur son rôle en général. Et que Nicolas Sarkozy devra expliquer qui paye ses vacances. Bref, des questions de personnes et rien que des questions de personnes. De celles qui ont si nettement mené les socialistes à la défaite.

Pourtant, il y aurait beaucoup à dire pour les socialistes, s’ils voulaient s’en occuper, comme le rôle des banques, des compagnies d’assurance et des fonds, dans la crise financière qui secoue le monde occidental à partir du marché immobilier américain. Ou la modestie de la croissance française et européenne, qui ne va pas arranger les affaires budgétaires de la France.
C’en est à tel point que l’on peut se demander si Nicolas Sarkozy ne demande pas à sa femme de se livrer à quelques actes inattendus exprès, en sachant que cela va fasciner les socialistes comme la lumière fascine les papillons de nuit. Et que pendant ce temps-là, il aura la voie libre sur le terrain des idées. A moins que les socialistes n’aient perdu les seuls experts (Eric Besson, Dominique Strauss-Kahn) capables de parler intelligemment d’économie, pour ne garder que leurs experts people.

JusMurmurandi attend avec intérêt comment ce contraste va se développer pour les élections municipales de 2008. A ce train-là, il faudrait que Cecilia remplace Françoise de Panafieu comme candidate UMP à Paris. Pendant que les socialistes seraient en train de hurler à son incompétence, aux abus du couple présidentiel et à ses robes Prada, la victoire de l’UMP serait certaine…:-)

Rupture et réformes révolutionnaires rapidement répandues?

août 13, 2007 on 8:55 | In Elections présidentielles 2007, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Les Français sont-il un peuple étrange, ou les sondeurs les connaissent-ils si mal. Depuis des années, tous nous répètent à l’envi que la France est un pays impossible à réformer. Sitôt le moindre frisson de réforme, le grand vent de la révolte populaire souffle, et la projet meurt d’une mort subite et violente.

On pouvait donc craindre le pire pour un Nicolas Sarokzy qui avait empilé un maximum de risques dans ce domaine. Elu sur un programme de profondes réformes, demandant à être jugé exclusivement sur sa capacité à tenir ses promesses, et ayant entamé le tout à un train d’enfer.

Résultat stupéfiant dans un sondage IFOP. Non seulement les Français acceptent, ou tolèrent ses réformes, mais elles sont incroyablement populaires. Passe encore que la déductibilité des impôts d’une partie des intérêts d’emprunts immobiliers soit populaire à 87%. Après tout, pourquoi un électeur de gauche devrait-il rejeter un cadeau fiscal? De même avec la libération de infirmières bulgares, populaire à 80%. S’en réjouir n’a pas à être particulièrement de droite ou de gauche.

Là où cela devient plus curieux, c’est quand 72% des Français approuvent la loi sur le service minimum dans les transports publics, car là on est en territoire très hautement politique et symbolique, et il est nouveau de voir que l’adhésion rencontrée dépasse largement le cadre traditionnel gauche-droite.

Là où le résultat est carrément  stupéfiant, c’est quand 64% des Français approuvent le bouclier fiscal limitant à 50% le prélèvement maximum de l’Etat sur les revenus de chaque français. Car s’il y a une mesure de droite catégorielle (lire, un cadeau fiscal aux riches), c’est bien celle-là.

Est-ce l’euphorie de l’Etat de grâce, promise à se terminer à la fin des vacances? Est ce que le renversement du climat de notre été fait se renverser aussi les opinions des Français?  Ou quelque chose de plus profond?

Bref, parodiant la situation de 1789, est-ce un vent de réformes, ou de révolution?

Surréalistes socialistes !

juillet 26, 2007 on 4:59 | In Elections présidentielles 2007, France, Incongruités | Commentaires fermés

JusMurmurandi n’a pas toujours été tendre avec les socialistes ces derniers mois, tant et si bien que nous finissions par nous sentir vaguement coupables de tirer sur des ambulances, et de risquer de lasser nos lecteurs.

Mais que faire quand on apprend le contenu de l’entretien, en mars 2007, soit à peine 2 mois avant les élections, entre Michel Rocard et Ségolène Royal? L’ancien Premier Ministre lui demande de se retirer en sa faveur, au motif que sa candidature à elle est d’ores et déjà fichue. Et elle de répondre que, si elle se désiste, ce sera en faveur du permier Secrétaire, son futur ex compagnon François Hollande. Comment ne pas parler d’un sujet aussi ahurissant que révélateur? Comment en faire grâce aux socialistes alors qu’ils se suicident si publiquement et avec une délectation masochiste aussi ouvertement étalée?
Comme si Ségolène avait pu être élue dans ces conditions, soutenue par les hiérarques du PS comme le pendu est soutenu par la corde qui l’étrangle. Et avec, attaché aux pieds pour mieux tendre encore cette corde, le boulet du programme socialiste dont tous s’accordent pour dire tout le mal possible. Pourtant, il faut bien que quelqu’un l’ait écrit,ce programme! Et tous l’ont approuvé.

Comme si Michel Rocard pouvait avoir nourri la moindre illusion d’élection pour une candidature en mars, sans légitimité, puisque non désigné par l’appareil PS, sans programme, sans soutien, car d’autres que lui se voyaient aussi au haut de l’affiche.

Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi Ségolène Royal s’est sentie victorieuse le jour de sa défaite. Elle avait réussi à éviter la pendaison, malgré tous les efforts socialistes pour transformer la tribune de candidate sur laquelle elle s’était hissée en potence.

Et si la droite a été un temps victime de sa propre machine à perdre, JusMurmurandi trouve qu’il est grand temps que les socialistes démontent leur machine à pendre…

La personnalité préférée des socialistes et du centre

juillet 4, 2007 on 2:54 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Décidément, Ségolène Royal et François Bayrou avaient raison: le temps de l’ouverture est bel et bien venu en France. Il n’est plus possible de fonctionner à bloc contre bloc comme des nations du temps de la guerre froide.

A preuve, l’ouverture de Nicolas Sarkozy vers les centristes de l’UDF a produit des résultats éloquents: 4 députés pour l’UDF, et 21 ralliés à Sarkozy.

A preuve, côté PS, les Bernard Kouchner, Eric Besson, Jean-Pierre Jouyet, Martin Hirsch, et autres Jean Marie Bockel. Sans compter maintenant la mission confiée à Hubert Védrine, celle dont tout le monde parle pour Jack Lang, qui ne ménage plus ses compliments envers le Président. Et Manuel Valls, Jean-Yves le Drian et Julien Dray disent avoir été contactés par lui.

Compte tenu que les PS se déchire entre ses différents courants, les Ségolistes, les Strauss-Kahniens, les Fabiusiens, sans compter les socialistes de l’aile gauche, les partisans de Bertrand Delanoë, etc.. un décompte montre que la personnalité qui rassemble le plus grand nombre de voix socialistes est aujourd’hui …. Nicolas Sarkozy! Lequel est déjà la personnalité favorite des élus centristes comme on l’a vu plus haut.
Donc le temps de l’ouverture telle que voulaient la faire François Bayrou et Ségolène Royal est en effet venu. Le problème c’est que cette ouverture est celle de la porte des poulaillers socialiste et centriste, par laquelle est rentré le goupil Sarkozy. Et on sait que quand le renard est dans le poulailler, rien ne peut l’empêcher de plumer la volaille.

JuMurmurandi imagine d’ici les ravages que pourra faire cette ouverture dans les rangs de l’opposition au moment des municipales. L’UMP soutenant un socialiste (JM Bockel) contre un autre investi par le PS à Mulhouse par exemple. A quand une municipalité pour Marie-George Buffet, José Bové, et Olivier Besancenot? D’autant que ce dernier est facteur à Neuilly, ville où Nicolas sarkozy n’est pas sans influence.

Heureusement que la France pourra toujours compter sur l’intransigeant refus des inusables Jean-Marie le Pen ou Arlette Laguiller. Cela évitera de sombrer dans le parti unique…

Pas tout à fait comme en France

juillet 3, 2007 on 7:55 | In Elections présidentielles 2007, France, International | Commentaires fermés

Aux Etats-Unis aussi un couple défraie la chronique de l’élection présidentielle à venir, celui des époux Clinton. Bill, l’ancien Président, et Hilary, la candidate. Le parallèle avec le couple Ségolène Royal-François Hollande s’impose.

Mais comparaison n’est pas raison. Parce que, pour commencer, les Clinton sont mariés, même si ce n’est pas exclusivement pour le meilleur, comme en témoigna l’affaire Monica Lewinsky. Ensuite parce qu’ils ne sont pas rivaux pour l’élection, alors que François Hollande a longtemps caressé l’idée d’y aller lui-même.

Ensuite parce que, contrairement à notre couple gaulois qui a largement étalé ses divergences politiques, Bill apparaît en soutien franc et massif à sa femme. Qui non seulement accepte ce soutien, mais le revendique comme un atout majeur face au redoutable Barak Obama.

La vision des Clinton unis malgré les aléas de leur couple met crûment en lumière ce qu’il pouvait y avoir d’incongru à vouloir rassembler sur son nom une majorité de Français quand non seulement Ségolène n’arrivait pas à rassembler, même le temps d’une campagne, ses camarades du PS, et que même son compagnon ne lui était pas le soutien auquel tout conjoint a droit pour affronter le étapes de la vie.

Avant de vouloir être première à Rome, au moins faut-il commencer par l’être chez soi. Les Clinton l’ont bien compris. Cela pourrait valoir à Hilary d’être la première Présidente des Etats-Unis. Et son mari pourra toujours deviser pendant les sommets internationaux avec M. Merkel. Pendant que Ségolène et François se chamailleront pour le contrôle de ce qui reste du PS. A ne pas se vouloir se donner les moyens de réussir, on récolte les fruits qu’on mérite.

Quinquennat pour tout le monde…

juin 22, 2007 on 1:41 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Finalement, tout le monde est content, car tous les candidats importants auront décroché un quinquennat à l’élection présidentielle, même si ce n’est pas forcément celui qu’ils espéraient:

- à Jean-Marie le Pen, un quinquennat de difficultés financières, compte tenu de la baisse des scores du FN

- à François Bayrou un quinquennat d’obscurité. L’éleveur de chevaux qu’il est sera occupé à driver son quadrige de députés

- à Ségolène Royal, un quinquennat de candidature, vu qu’elle a d’ores et déjà annoncé sa probable candidature à l’investiture du PS pour 2012. On la comprend.

Comme la campagne a été le moment où de grandes foules l’adulaient, où les media la recherchaient, où les affiches la montraient, comment n’aurait-elle pas envie de prolonger ce moment ?

D’autant qu’en étant candidate pour la 1e fois alors qu’elle est déjà quinquagénaire, elle n’a aucune chance d’égaler le score record d’Arlette Laguiller, candidate 6 fois, de 1974 à 2007.

Sauf à être candidate sans interruption jusqu’en 2032, où elle aura l’âge de Jean-Marie le Pen aujourd’hui…

Dans son programme, Ségolène Royal annonçait de nouveaux emplois pour inventer la société française de demain. JusMurmurandi salue sa décision de s’appliquer ce principe à elle-même, en inventant ce métier. Reste à en trouver le nom: candidate à temps plein, ou candidate permanente, ou candidate présidente ?

Post scriptum: JusMurmurandi annonçait 4 quinquennats, mais l’article ne parle que de 3. Voici le dernier:

- à Nicolas Sarkozy un quinquennat comme Président de la République

Devoir de mémoire

juin 6, 2007 on 10:34 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

JusMurmurandi entend les protestations tant du MoDem que du PS sur l’hyper-présidentialiation du régime, et sur le calendrier électoral qui leur est défavorable.

Il semble utile de rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, la France donnait à son Président un mandat de 7 ans, ce qui n’avait que très peu de chances de faire coïncider élections présidentielles et législatives comme maintenant. En fait, ceci ne s’est produit que quand le Président Mitterrand s’est servi de son droit de dissolution en 1981 et 1988 juste après avoir été élu puis réélu, et en 2002 car Jaques Chirac avait dissous 2ans après avoir été élu.

Alors qu’un mandat présidentiel de 5 ans a de fortes chances de coïncider avec un mandat législatif aussi de 5 ans. Ce d’autant plus que la durée plus courte du mandat présidentiel réduit les chances d’une dissolution qui décalerait les échéances électorales.

Mais, en entendant le choeur des vierges effarouchées qui protestent contre le calendrier électoral et le poids présidentiel accru qui en procède, JusMurmurandi voudrai rappeler que les principaux acteurs du quinquennat, qui dut être pratiquement imposé à un Jaques Chirac très réticent sous forme d’un référendum tenu en 2000, étaient le PS de François Hollande pour une fois augmenté de l’UDF d’un certain François Bayrou, sans oublier le rôle de Lionel Jospin, alors Premier Ministre.

Ceci relativise les lamentations des 2 François.

Dans le même registre, les mêmes PS et MoDem recommandent aujourd’hui aux électeurs de ne pas concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’une majorité présidentielle. Mais les mêmes 2 François trouvaient normal, quand ils considéraient les chances de leurs camps de gagner la Présidentielle, de tenir pour acquis, et positif, que les Français leur donnent une majorité législative pour mettre en oeuvre leur programme présidentielle.
JusMurmurandi se pose la question : quel mal affecte les 2 François: une perte de mémoire, ou une bonne vieille hypocrisie politicienne?

Car il ne serait pas charitable de supposer qu’ils n’avaient purement et simplement pas prévu les conséquences de la révision constitutionnelle qu’ils avaient savamment orchestrée…

Le livre d’or

mai 31, 2007 on 9:25 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Habituellement, cette expression est réservée aux livres que l’on signe afin de laisser un message dans un endroit où l’on a séjourné ou passé un bon moment.

Dans le cas qui intéresse JusMurmurandi, il s’agit d’un livre sorti juste après le deuxième tour de l’élection présidentielle, publié par Albin Michel.

La femme fatale, c’est son titre, serait il un livre dans lequel quelque plume pourrait consigner un message aimable, afin qu’il mérite le nom de livre d’or?

Non, en fait c’est une oeuvre écrite par deux journalistes du journal Le Monde, quotidien cher à JusMurmurandi, et consacré à l’infortunée candidate du parti socialiste à l’élection présidentielle.

Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin couchent sur le papier le fait que la candidature de Ségolène Royal aurait également été pour la candidate l’opportunité de se démarquer de son compagnon François Hollande, et de se venger d’une liaison amoureuse que ce dernier aurait entretenu.

Ce livre semble avoir beaucoup de succès. A l’heure où JusMurmurandi écrit ces lignes, il est à titre d’exemple, LE livre le plus vendu sur le site Amazon.fr, qui figure parmi l’un des trois premiers sites de vente par internet en France. Bref, le lectorat semble dépasser les attentes de l’éditeur.

Quel rapport avec le livre d’or, direz vous?

C’est qu’après avoir tergiversé et surtout laissé le livre se vendre avec le succès que l’on voit, Me. Royal et M. Hollande ont décidé, trois semaines après a mise en vente, de poursuivre les deux journalistes et Albin Michel pour la modique somme de 150.000 Euro pour diffamation, violation de l’intimité de la vie privée…

Divisé par 4.000 Euro, seuil de la richesse en tant que rémunération mensuelle pour le secrétaire du PS, ce montant représente plus de 37 mois de salaire.

JusMurmurandi ne peut qu’afficher sa profonde surprise lorsque l’on sait qu’habituellement les demandes de ce type sont d’un montant bien moins élevé, et qu’il n’est pas rare que la destination des fonds soit une oeuvre caritative.

Au travers de ce procès, le secrétaire du PS serait il en train de revoir sa position sur ce qu’il considère être « les riches », qu’il a clamé haut et fort ne pas aimer ?

Ou bien est ce parce qu’en fait, tout en n’aimant pas les riches, le couple aime toutefois l’argent ?

La vie en rose ?

mai 28, 2007 on 9:25 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Ségolène Royal voit-elle la vie en rose ? En rose, comme la fleur et la couleur du Parti Socialiste ? C’est le cas si on considère ses déclarations.

D’abord en refusant de prononcer le mot « échec » ou le mot « défaite » pour désigner le résultat du second tour le 6 mai.

Ensuite en promettant à se supporteurs de les emmener vers d’autres victoires, comme si le 6 mai en était une.

Et voilà qu’aujourd’hui, elle déclare: « il faudra s’inscrire dans la continuité de l’élection présidentielle. »

Le problème est double. D’abord, elle a perdu le 6 mai face à Nicolas Sarkozy, qui est aujourd’hui Président, comme vous l’avez sûrement déjà remarqué, même si apparemment ce n’est pas le cas de SR.

Ensuite, si son score lui a effectivement permis d’éviter et d’effacer l’élimination au premier tour de Lionel Jospin en 2002, il y a un problème d’arithmétique: le score en 2002 de tous les candidats ayant soutenu SR s’élevait à plus de 32%. Score qui lui eût indiscutablement permis de battre Nicolas Sarkozy.

Oui, mais voilà, avec elle les 32% sont devenus 25% et elle a perdu. Alors quand elle parle de « s’inscrire dans la continuité » de cette défaite, JusMurmurandi s’interroge…

On peut comprendre que le stress et la fatigue d’une campagne que le PS disait à l’automne « imperdable » aient atteint Ségolène Royal. Elle dit d’ailleurs après avoir pris quelques jours de vacances à Djerba qu’à sa place un champion olympique aurait pris 6 mois de repos.

Alors, si elle a été consulter un spécialiste pour l’aider à surmonter sa défaite, ainsi que tous les déchirements du PS, comment être surpris si celui-ci lui prescrit des pilules qui lui font voir la vie… en rose ?

« Vous avez dit ouverture? »: Tragédie en 5 actes

mai 26, 2007 on 8:13 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Premier acte: dès qu’il est apparu à Ségolène Royal et au PS qu’ils ne pouvaient gagner la Présidentielle sans un apport massif de voix du centre de François Bayrou, leur maître-mot devint « l’ouverture ». Une ouverture qu’ils ont opposé à l’état-UMP, et au clanisme qu’ils attribuèrent à Nicolas Sarkozy. Pas d’ouverture à attendre de ce côté.

Deuxième acte: après son élection, Nicolas Sarkozy ouvre son Gouvernement à l’UDF et au PS. Mais là, pour ses adversaires, ce n’est pas une ouverture, c’est du débauchage. Ils disent que l’ouverture, c’est une question de programmes, donc d’idées, et non pas de personnes. Donc toujours pas d’ouverture en vue.

Troisième acte: Ségolène Royal, de retour de Djerba, indique que l’une des raisons qui a valu son élection à Nicolas Sarkozy est qu’il a largement puisé dans son pacte présidentiel, lui rendant ainsi une certaine forme d’hommage. Curieusement, c’est exactement ce que dit en même temps Jean-Marie le Pen. Est-ce enfin l’ouverture? Pas du tout affirment en choeur les 2 irréductibles anti-sarkozystes. C’est de l’électoralisme avant les législatives.

Quatrième acte: le Gouvernement de François Fillon présente son programme, directement issu des promesses de campagne du candidat. Il contient donc, à entendre Ségolène Royal elle-même, certaines de ses idées, dont l’appropriation vaut hommage. Est-ce enfin l’ouverture, et peut-on imaginer les socialistes voter, au cas par cas, des textes avec lesquels ils seraient d’accord, puisque contenus dans le pacte présidentiel. Que nenni! Les socialistes disent au contraire que le pays a besoin de contre-pouvoir, et qu’il est donc indispensable de s’opposer.

Le titre annonce une tragédie en 5 actes, suivant en cela les tragédies classiques. Or il n’y en a que 4. Le 5e sera celui des élections législatives. Les Français diront s’ils préfèrent l’ouverture à l’opposition systématique.

Et s’ils acceptent qu’après avoir prêché qu’elle était indispensable, le PS la rejette aujourd’hui au motif que ce ne sont pas eux qui la font, mais Nicolas Sarkozy…

UFC contre Sarkozy: la vraie bataille

mai 23, 2007 on 4:59 | In Economie, Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

l’UFC Que Choisir soutient en justice que les banques françaises ont grugé leurs clients de 11,5 milliards d’euros. Excusez du peu! D’où vient ce prétendu magot?

Pour contracter un emprunt immobilier en France, toutes les banques demandent à l’emprunteur de souscrire une assurance contre les « aléas de la vie ». Décès, bien sûr, mais aussi invalidité, voire chômage. De façon à ce que le remboursement du prêt soit assuré par l’assurance si la fatalité empêche l’emprunteur de le faire.

Sauf que, soutient l’UFC, cette assurance obligatoire est assortie d’une clause de remboursement. Si les cotisations dépassent le coût réel des indemnisations, le trop-perçu était censé être reversé aux souscripteurs, les clients des banques. Et, toujours d’après Que Choisir, les compagnies d’assurance ont bien reversé le trop-perçu aux banques, mais celles-ci ont gardé pour elles le magot, soit 11,5 milliards accumulé au fil du temps.

Les banques protestent que, d’une part, c’étaient elles les assurées, et non leurs clients, et que donc elles ont droit à cet argent. D’autre part, elles excipent d’un arrêté du 23 avril 2007 (c’est bien tard, et pratique, juste avant l’action de l’UFC) qui exclut les clients du bénéfice de ce principe, dit du « partage des bénéfices ».

JusMurmurandi voit ici la ligne de fracture de la société française dans tous ses détails. Des banques et compagnies d’assurance qui se conduisent comme au temps du capitalisme sauvage, en prélevant des commissions que leurs clients ne comprennent pas et n’ont pas les moyens de contester. Ce qui conduit un pourcentage élevé de clients à se déclarer insatisfaits de leurs banques, mais, se sentant également captifs,  ils ne sont que très peu à en changer.

En face, un ressentiment contre « les banques, leurs méthodes abusives et leurs super-profits » qui fleure bon la lutte des classes. Ce même ressentiment contre « Bruxelles et ses technocrates » qui a conduit au rejet du projet de Constitution européenne. Ce même ressentiment qui conduit les Français coincés dans les grèves de transports en commun, grèves par ailleurs typiquement corporatistes de la part de professions mieux loties que les victimes de leurs grèves, à s’en déclarer quand même majoritairement solidaires.

Voilà le vrai terreau d’un électorat populaire-populiste-de gauche, à la recherche desquels courent tous les partis défaits le 06 mai. Le problème est qu’il n’est pas politique, mais sociétal. Nicolas Sarkozy sait qu’il n’a pas grand chose à redouter de la gauche actuelle. Mais et si sa vraie opposition, c’était Que Choisir ?

L’ami de 30 ans

mai 20, 2007 on 6:14 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Jean-Pierre Jouyet est depuis 30 ans un ami proche de François Hollande, et, par extension, du couple Hollande-Royal. Pourtant, quand cette semaine il lui a fallu choisir entre ces deux amis et le tandem Kouchner-Sarkozy, c’est vers ces derniers qu’il s’est tourné. François Hollande a immédiatement indiqué qu’en fait la défection ne le surprenait pas, Jean-Pierre Jouyet ayant quitté le camp de la gauche dès 2004, ce qu’il avait aussi dit d’Eric Besson avant.

Il est facile de voir dans ces propos l’aigreur déçue d’un homme abandonné par son ami de 30 ans. Et pourtant, et si François Hollande disait vrai? Car il n’y a pas que Jouyet et Besson à avoir déserté la barque socialiste . Il y a les intellectuels de gauche Alain Finkielkraut et André Glucksman. Il y a l’ancien ministre socialiste Max Gallo. Il y a le journaliste proche de François Mitterrand George-Marc Benhamou. Il y a Martin Hirsch, successeur de l’abbé Pierre à la tête d’Emmaüs. Il y a le propre beau-frère de François Mitterrand, le communiste historique Roger Hanin. Il y a le radical de gauche Bernard Tapie. Il y a les gracques, ce groupe de hauts fonctionnaires socialistes. Il y a Claude Allègre, ami de 30 ans de Lionel Jospin. Il y a bien sûr l’emblématique Bernnard Kouchner. Et même les autres personnalités socialistes approchées mais avec qui aucun accord n’est intervenu, que ce soit Anne Lauvergeon ou Hubert Védrine, dont le père était un ami de 30 ans de François Mitterrand, n’ont pas fait savoir qu’is refusaient ces avances par fidélité au PS.

Si on regarde les choses sous cet angle, alors la déliquescence du PS est très profonde. Il y aurait lieu non pas de critiquer Ségolène Royal pour l’amateurisme de sa campagne, mais de la féliciter d’avoir si bien joué les cache-misère. Et ce n’est pas l’excommunication brutale par le PS qui fera revenir celles et ceux qu’une amitié de 30 ans n’aura pas su retenir.

Le Kouchner plutôt que le Kärcher

mai 17, 2007 on 5:15 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Durant la campagne présidentielle, les candidats de gauche, et particulièrement Ségolène Royal ont tenté de faire de Nicolas Sarkozy un portrait brutal, prédisant que son élection fracturerait la société française. Leur citation favorite pour étayer leur thèse était la déclaration de NS qu’il nettoierait la banlieue au Kärcher.

Maintenant qu’il est élu, c’est Nicolas Sarkozy qui effectue l’ouverture dont Royal et Bayrou ont tant parlé. Il recrute la personnalité la plus populaire du PS, Bernard Kouchner. Ce faisant, Nicolas Sarkozy marque des points sur au moins 5 plans:

- il fait l’ouverture dont ses adversaires ont dit que c’était la marque de la modernisation de la vie politque française. Ce faisant, il prive Bayrou de son principal argument.

- en prenant une personnalité socialiste de premier plan, d’autres hommes de gauche et du centre, il montre son ouverture, alors qu’il était décrit comme l’homme d’un clan et du tout-UMP.

- en prenant le fondateur de Médecins sans Frontères, BK donne du poids à ses engagements tiers-mondistes, africains, et en matière de droits de l’homme.

- en nommant Bernard Kouchner aux affaires etrangères il ne le contraint pas à des contorsions ou à des renoncements idéologiques, au sens où la politique extérieure française est sensiblement identique à droite et à gauche.

- en mettant à son gouvernement un homme qui n’a pas sa langue sans sa poche, il donne des gages que sa politique, que ce soit dans les banlieues ou en matière d’immigation, ne sera pas de nature à mettre une partie de la France à feu et à sang.
Quand on sait qu’en plus, Nicolas Sarkozy a fait des offres à Claude Allègre et à Hubert Védrine, on conçoit le dépit de leurs amis socialistes.

Ce que JusMurmurandi voudrait [réellement] savoir, c’est si c’est le dépit de voir leur parti plumé comme volaille, ou le dépit que ce ne soit pas eux qui aient reçu d’invitation à rejoindre le navire de Sarkozy…

P.S. A la connaissance de JusMurmurandi, la marque Kouchner n’est pas encore déposée…

EADS et PS, même golden parachute ? (2)

mai 17, 2007 on 3:54 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

L’actualité est décidément farceuse. Après avoir inopinément rapproché dans le temps les tandems du PS Hollande/Royal et EADS Forgeard/Gut en ceci que tous 4 refusent d’admettre que leur échec professionnel puisse leur coûter quoi que ce soit, carrière ou argent, voici un autre télescopage de même nature:

Alors que le tandem Royal/Hollande a tonné contre le parachute doré de Forgeard au moment même où les difficultés financières allaient coûter aux employés d’EADS, le PS de François Hollande annonçait la suppression de la fête de La Courneuve annoncée par Ségolène Royal pour célébrer toutes celles et tous ceux qui avaient fait campagne avec elle et pour elle. La suppression de cette fête est attribuée à un manque de finances.

Lequel manque de finances n’empêche pas Ségolène de partir en vacances à Djerba avec ses enfants.

Décidément, il y a des apparences injustes, et qui font désordre.

Vous en avez rêvé, Sarko l’a fait

mai 16, 2007 on 5:39 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Pendant la campagne pour les élections présidentielles, Jean-Marie le Pen accusait Nicolas Sarkozy d’avoir pillé ses idées, « de faire du le Pen sans le Pen ». Malgré les prédictions du leader frontiste que les électeurs préféreraient l’original à la copie, le décompte de voix montre que ce ne sont pas les idées que le candidat UMP a pillé, mais bien les électeurs du Front National de 2002, passés à l’UMP par millions avec armes et bagages.

Dans l’entre-deux-tours, beaucoup d’attention s’est concentrée sur le vocable d’ouverture, et notamment sur le duo Ségo-Bayrou, et leur très médiatique débat-dialogue. Et les deux candidats de converger dans leur attaque de Sarko, l’homme d’un clan, qui, lui, justement, commettait le péché capital de ne pas promettre l’ouverture. Car justement, à les entendre, l’ouverture, c’est moderne, et la non-ouverture, c’est ancien.

Sur ce plan, les sondages semblaient donner raison aux deux larrons, encore que les Français, JusMumurandi compris, eussent du mal à discerner ce qui était une vraie ouverture (positive) d’un sombre combine électorale à la mode IVe République (très négative).

Oui, mais voilà. Malgré le tango de l’ouverture, au final ce fut Sarko qui fut élu. Et là, pour la formation de son gouvernement, des noms commencèrent à tomber sur les téléscripteurs: Besson, Allègre, Védrine, Lauvergeon, Kouchner. Du PS estampillé Mitterrand (Lauvergeon fut son dernier « sherpa », Védrine le fils d’un de ses meilleurs amis), ou Jospin (Allègre est son ami de toujours). Le centre n’est pas en reste, avec Leroy, un des proches de la campagne de François Bayrou, et Morin, le président du groupe parlementaire UDF à l’Assemblée. sans compter 24 députés UDF sur 29 ralliés à l’UMP.

Et tout ceci sans que le Président Sarkozy fasse de coalition à la mode « majorité plurielle », où le mélange des programmes et des personnes conduit souvent au mariage de la carpe et du lapin. Bref, compte tenu de ce qu’ils ont tant déclaré entre les deux tours, l’ouverture sarkozienne devrait être saluée et louée tant par Bayrou que par Royal, comme une façon moderne de faire de la politique.

Et c’est là que JusMurmurandi ne comprend plus: faute d’un concert de louanges, on aurait pu attendre au moins un « Sarkozy fait du Bayrou sans Bayrou, ou du Ségo-Bayrou sans Ségo ni Bayrou » en forme de reconnaissance grinçante à la Jean-Marie le Pen. Eh bien pas du tout. Tout ce qu’on entend du côté du Mouvement Démocrate, c’est un silence assourdissant. Compte tenu du nombre de départs, ce n’est peut-être pas surprenant. Et chez les socialistes, on parle trahison, débauchage, quand ce n’est pas carrément denier de Judas et plat de lentilles.

Où est donc la désirable, la bonne, la moderne ouverture? N’est-elle bonne qu’en paroles et avant les élections? N’est-ce subitement plus une aspiration des électeurs de voir travailler ensemble les meilleurs des 2 camps? Une célèbre marque avait lancé une publicité bien connue, qui, légèrement détournée, s’applique ici si bien: « vous en avez rêvé, Sarko l’a fait »
Si ça fonctionne pour les législatives avec l’ouverture comme pour les présidentielles avec le Front National, le PS et le Mouvement Démocrate en particulier vont être bien…handicapés.

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