Olalabama
février 16, 2010 on 7:55 | In Best of, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi était plein d’espoir lors de l’élection de Barack Obama.
A défaut d’être totalement conquis par le candidat, nous étions convaincus que cela ne pourrait être que mieux que George W. Bush, avec sa calamiteuse guerre en Irak lancée sur des prémices mensongères, l’économie éventrée par le séisme des subprimes et enfin les libertés individuelles réduites avec le Patriot Act.
Ceci ne représentant qu’un résumé de tout ce qui nous éloignait de ses opinions.
Alors, comme nous l’avons dit, nous attendions beaucoup d’Obama.
Pour l’instant, sa vision des relations internationales nous laisse sur notre faim.
Il n’a visiblement pas de temps pour l’Europe, comme il l’a encore rappelé en ne s’excusant même pas d’un rendez vous fixé pour le mois de mai…qui avait tout bonnement disparu de son agenda.
La Chine est compliquée, entre le fait qu’elle fait des fins de mois de l’Amérique, qu’elle est son premier fournisseur mais aussi qu’elle soutient l’Iran et pratique une politique des droits de l’Homme qui lui est « personnelle »; mais pour faire bon genre, il est prévu qu’Obama recevra le Dalai Lama en février.
Pour ce qui concerne la Russie, on ne sait si, comme George W. Bush, il a vu l’âme de Vladimir Poutine en le regardant dans les yeux, mais il doit certainement observer avec intérêt, pour le moins, la remise en service des vieux chasseurs bombardiers équipés de bombes nucléaires…
Sur la plan intérieur, il se débat toujours avec les banquiers en tempêtant sur leurs bonus, mais est ce que cela va changer grand-chose, on n’ose se prononcer. Car si l’on tape trop sur les banquiers, ils fermeront les vannes du crédit et c’est une fois de plus l’économie qui trinquera.
Et les grandes réformes que JusMurmurandi attendait pour marquer son opposition à George W. Bush, comme la remise en cause du fameux Patriot Act liberticide ou encore de la libre circulation des armes à feu, nous les attendons toujours. Les récents incidents qui ont eu lieu à l’université d’Alabama sont là pour nous rappeler la facilité avec laquelle des tueries peuvent avoir lieu dans le grand public à cause de à ces armes à feu si facilement disponibles.
Heureusement il est un point sur lequel Barack Obama semble irréprochable.
On savait que George W. Bush consacrait beaucoup de temps à son ranch de Crawford (le passage sur le sujet dans le film Farenheit 911 de Michael Moore est inoubliable), on apprend avec intérêt qu’Obama façonne son emploi du temps en fonction du calendrier de ses filles.
Ses rendez vous prennent les contours des répétitions de flute de son aînée ou des sports des deux tandis que ses déplacements à l’étranger se font si possible à des dates qui coïncident avec les vacances scolaires de ses deux filles comme le mois prochain en Indonésie et en Australie.
Des enfants de 8 et 11 ans qui battent le tempo de son calendrier.
Nous voici enfin rassurés.
Zuma cum laude ?!?
février 15, 2010 on 8:14 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi a suffisamment tempêté contre le Zimbabwe et son abject Président, Robert Mugabe, pour féliciter ceux des dirigeants africains qui le méritent.
Comment ne pas se réjouir des vingt ans depuis lesquels Nelson Mandela est sorti de prison, pour véritablement transformer sa nation.
20 ans que ce grand Homme s’est exprimé et a inscrit ses lettres de noblesse à l’histoire de l’Afrique du Sud, grand, riche et beau pays.
Hélas, après lui les choses semblent se gâter. Après avoir parlé de son successeur, Thabo Mbeki, qui refusait d’accepter le lien entre HIV et SIDA et par conséquent laissait toute une partie de la population en déshérence médicale, c’est au tour de son successeur, Jakob Zuma, de faire parler de lui.
20 c’est le nombre de ses enfants, lui qui est polygame, marié à 3 femmes. Et non content d’en avoir 3 officielles, et une fiancée qu’il épousera bientôt, il a aussi des relations extra maritales.
Si JusMurmurandi ne portera pas un jugement sur les « aventures » d’un chef de l’Etat (après tous nous Français n’avons pas de leçons à donner…), l’arrivée de ce vingtième enfant est l’illustration, une fois de plus, que Zuma donne le mauvais exemple à son peuple en ayant des rapports non protégés…
Dans un pays qui est déjà laminé par le SIDA.
Bref, outre la débauche, c’est un très mauvais message pour les Sud Africains, c’est une très mauvaise image pour le pays qui s’apprête à recevoir la coupe du monde de football.
JusMurmurandi a une pensée émue pour Mandela qui doit être très affecté de voir cette Afrique du Sud pour laquelle il s’est tant battu dont la réputation est ternie.
Lui qui célèbre ses vingt ans de liberté, et s’il avait fait tout cela…en vain ???
Mort pour la bonne cause
février 14, 2010 on 9:05 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermésLes Jeux Olympiques sont l’évènement le plus « populaire » de la planète. Populaire, ici, étant défini comme regroupant du bon peuple devant leurs écrans de télévision. Ces jeux se déclinent en deux versions la grande, l’été, et la moins grande, l’hiver.
La charte des Jeux porte sur l’affrontement loyal des athlètes entre eux. Mais la réalité est toute autre. Il s’agit de prestige, de nationalisme et surtout de fric.
Le CIO, Comité International Olympique, organisateur autoproclamé, est la plus grosse organisation non imposée au monde. Certes il y a la Croix Rouge, l’ONU, et autres ONG ou instances internationales, mais elles ont des buts qui, d’une façon ou d’une autre aident l’Humanité. Alors que le CIO a avant tout pour but de collecter toujours plus d’argent pour lui-même et ses bienheureux membres.
C’est ainsi que les Jeux font l’objet d’un marketing exceptionnel de talent, de rigueur et de rapacité. Rien à voir avec le discours officiel, bien sûr, qui, lui, dégouline de morale et de bonnes intentions.
Ainsi, les Jeux d’hiver de Vancouver, censés être « verts », c’est-à-dire respectueux de l’environnement, se dérouleront exclusivement sur de la neige apportée par camions depuis des centaines de kilomètres. Difficile de faire plus caricatural.
Chaque pays organisateur des Jeux prend des engagements envers le CIO sur tous les sujets touchant à la morale et au respect des droits. Ainsi les Chinois avaient promis de respecter les Droits de l’Homme pour obtenir les Jeux de Beijing en 2008. Demandez aux Tibétains ou aux Uighurs ce qu’il en a été. Sans que le CIO, certainement désolé, bien sûr, proteste. Les prochains Jeux d’hiver, à Sotchi, en Russie, promettent d’être aussi un sommet en matière de farce sur les Droits de l’Homme. Sotchi, pour ceux qui ne le sauraient pas, est voisine de Rostov-sur-le-Don, capitale des forces russes pour le Caucase, c’est-à-dire la Tchétchénie, le Nagorny-Karabagh, l’Ossétie, l’Ingouchie, et autres lieux « sensibles ».
Chaque pays prend aussi des engagements en matière de coûts, pour éviter que les Jeux n’aient l’apparence d’une gigantesque foire à la la splendeur nationale, toujours plus éclatante, toujours plus inaccessible, toujours plus insultante face à la misère du monde. Ainsi ce critère de « modestie » a-t-il été mis en avant par le Comité pour sélectionner la ville qui aurait le privilège de recevoir les Jeux d’été de 2012. Paris s’en tint au cahier de charges, avec un montant prévu de 2,4 milliards d’euros, ce qui est déjà extravagant pour quinze jours de fiestas, dont il ne reste quasiment rien après. Il n’y a qu’à voir les stades vides de Beijing pour s’en persuader. Mais c’est Londres qui fut choisi, malgré son devis nettement plus élevé, de près de 4 milliards d’euros. Ce qui serait après tout une simple différence d’appréciation sur ce que « priorité » veut dire, sauf que le coût réel du projet de Londres est aujourd’hui estimé à 9 milliards de livres, soit près de 10 milliards d’euros. Pour quinze jours, cela fait 700 millions d’euros par jour. Dans le genre modeste, on a fait mieux.
Mais tout ceci après tout n’est qu’affaire de mensonges, de gros (très gros) sous, et d’irrespect de l’environnement. Comme on dit, il n’y a pas mort d’homme. Sauf que, si, un athlète géorgien s’est tué en luge. Là encore, il pourrait s’agir d’un accident tragique, mais imprévisible. Mais celui-ci a fait ressortir que la piste créée par les Canadiens est la plus rapide du monde, et que les avertissements se sont multipliés contre cette piste et cet excès de vitesse. De plus, les Canadiens n’ont donné qu’un accès extrêmement réduit aux autres délégations pour se familiariser avec cette piste de tous les records, de façon à maximiser l’avantage de leurs propres athlètes, qui, eux, la connaissent à fond.
Mais le plus choquant, le plus cynique, le plus dégoûtant, c’est l’empressement de la Fédération internationale de luge, et, par extension, du CIO, à expliquer en détail que l’accident est exclusivement du à la faute du lugeur géorgien, qui n’a pas maitrisé sa trajectoire. Ceci bien sûr afin de ne pas retarder ou perturber le bon déroulement des épreuves. Lesquelles ne manqueront pas d’attirer maintenant encore plus de spectateurs qu’avant, compte tenu de l’atmosphère de corrida que répand l’odeur du sang du pauvre géorgien.
Car n’oublions pas que la nature universelle des athlètes qui participent aux Jeux fait qu’il est inévitable qu’il y ait des écarts de niveau très importants entre les meilleurs athlètes ultra-entraînés des nations reines d’une discipline et ceux, vrais amateurs, de pays pour qui, suivant Pierre de Coubertin, « l’essentiel est de participer ».
Plus dérisoire encore, pour faire semblant de faire quelque chose, on rehausse un mur ici, on matelasse un pilier là, toutes modifications d’un coût quasi nul, et qui eussent pu être largement être menées à bien avant les épreuves pour peu qu’écouter les avertissements et assurer une certaine sécurité eût été une priorité réelle du CIO, et non une priorité à la même mode que la modestie financière, le respect de l’environnement ou celui des Droits de l’Homme.
Ainsi la glace sera modifiée, les hommes partiront du départ des femmes, plus bas, donc moins rapide, et tous les athlètes pourront faire deux parcours d’entrainement complets. Non pas, dit le COVAN (Comité d’organisation des Jeux de Vancouver) parce que la piste est dangereuse, ce qu’ils affirment qu’elle n’est pas, mais « pour rassurer les athlètes ». Tiens donc, pourquoi donc seraient-ils alors inquiets?
Et on se plaint beaucoup de cet accident, qui fait « tache » sur le panorama, qu’on veut d’une blancheur immaculée, des Jeux d’hiver. Tache de sang, bien sûr. Le Président du COVAN explique d’ailleurs, pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, à quel point il est étranger à ce qui s’est passé: « Je ne suis pas préparé à ce genre de choses. Mon équipe non plus ». JusMurmurandi ne saurait mieux dire.
On imagine sans peine ce que dirait un avocat lors d’un procès en responsabilité civile, voire au pénal pour homicide involontaire, si la partie accusée se défendait en disant: « Je ne suis pas préparé à ce genre de choses. Mon équipe non plus ». Ni responsable, ni coupable, cela va de soi. Pas préparé non plus, c’est nouveau, comme « défense »…
Leçon de la Guerre de Troie
février 11, 2010 on 10:30 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésJe crains les Grecs, surtout s’ils sont porteurs de déficits. Voilà comment sonne la version actualisée de l’Enéide du grand poète latin Virgile….
Alors même que les leaders européens étaient réunis pour tenter de se mettre d’accord pour un plan de soutien à la Grèce, les fonctionnaires de ce beau pays étaient en grève pour manifester leur opposition à toute mesure d’austérité les concernant. Quand on connaît la tradition violemment militante des syndicats grecs, cet avertissement ne saurait être pris à la légère.
Le parallèle est clair avec la France, où ce sont les fonctionnaires qui sont, ici aussi, le plus souvent en grève contre toute mesure qu’ils n’apprécient pas, certains qu’ils sont de bénéficier de la garantie de l’emploi et de l’absence de concurrence.
On voit où cet état de fait peut conduire dans trois exemples tirés du rapport de la Cour des Comptes. Des inspecteurs d’académie d’Ile de France qui n’ont, structurellement aucun travail car celui-ci est dévolu à un autre corps de fonctionnaires. Ce qui ne les empêche pas de percevoir 4.500€ par mois. Une SNCF plombée par les 35 heures, qui ont augmenté ses coûts salariaux de 7,5% sans contrepartie, lequel handicap va jouer face à la concurrence qui va arriver sur les voies françaises.. Des contrôleurs du ciel dont on sait enfin qu’ils travaillent moins de 100 jours par an. Visiblement le stress que provoque la menace d’une grève qui paralyserait les aéroports a été savamment mis à profit par cette profession. Trois dossiers dont chacun a pu contribuer à faire éclater le chagrin et la colère qui ont emporté Philippe Séguin, Président de ladite Cour des Comptes.
Un tel état de fait devrait, de l’avis de JusMurmurandi, faire réfléchir à deux fois un candidat pressenti pour lui succéder. Sauf Anne-Marie Idrac, bien sûr, qui par ses trois postes de secrétaire d’État au Transports, de patron de la RATP puis de la SNCF, connaît bien ce genre de problématique désespérante.
Mais tout ceci doit être bien pire encore en Grèce, à en juger par l’ampleur de leur déficit et de leur dette. Quand on sait à quel point le pays en est arrivé là par un manque de courage endémique maquillé par des mensonges effrontés, on se demande d’ailleurs bien pourquoi les pays européens, eux-mêmes en délicatesse avec leurs finances, vont se révéler secourables.
Le fait est que ce sont avant tout les banques allemandes et, dans une moindre mesure, françaises qui détiennent les titres de dette souveraine grecque, et que ce sont elles qu’il faut protéger d’une faillite du pays. Encore une fois, des banques ont pris des risques pour gagner plus, la dette grecque rapportant plus qu’un placement en bonne vieille dette allemande. Et quand il faut faire face au fait que le risque n’était pas que théorique, on fait appel au contribuable pour payer la note.
Et comment savoir qu’on ne va pas injecter cet argent pour permettre à la Grèce de continuer à vivre au-dessus de ses moyens et à mentir sur sa situation, comme elle a si bien su le faire jusqu’ici?
Ce serait alors s’engager à financer à perpétuité et à fonds perdus. Ce qui reviendrait à tenter de remplir le tonneau des Danaïdes, où à remonter sur la montagne la pierre de Prométhée. Tiens, justement, ces deux mythes qui illustrent des tâches sans fin ni espoir sont justement…. grecs!
Ce qui amuse, malgré tout, JusMurmurandi dans ce dossier, c’est que, pour une fois, ce sont les fonctionnaires, ordinairement à l’abri des convulsions économiques, qui sont le plus exposés. Car, comme le déficit budgétaire représente plus de 50% du budget total grec, s’il ne peut plus être financé par le recours à la dette, cette fois, c’est l’État grec qui ne pourra plus les payer. Ce dont ils ne semblent pas encore avoir pris conscience…
Les zozos de l’Euro: nous sommes tous Grecs!
février 6, 2010 on 8:00 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésCe serait amusant si ce n’était aussi grave. Il y a des semaines déjà que JusMurmurandi a prédit la chute financière de la Grèce. Mais elle ne chutera pas seule, ayant été incluse par des économistes du monde entier dans un groupe dont l’acronyme est PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne), dont tous les membres sont des états sur-endettés et en profond déficit budgétaire.
Ce qui est nouveau avec cette première crise de l’Eurozone est que la monnaie de ces pays, l’Euro, est fixe; Donc toute dévaluation « traditionnelle » est impossible, de même que l’utilisation de la célèbre et si commode « planche à billets ». Moyennant quoi, pour se refinancer, la Grèce par exemple paye deux fois plus pour sa dette souveraine que l’Allemagne (7% au lieu de 3,5%). Ce qui veut dire que ce pays à la dette colossale est aussi celui qui paye le plus cher, et donc que la sévérité de la charge de cette dette est encore alourdie par ce taux d’intérêt punitif.
Ce qui est amusant, c’est que c’est exactement l’inverse de ce que les pays à monnaie faible attendaient de l’Euro, à savoir de profiter de la force la monnaie unique pour payer des taux d’intérêts bas, plus bas que la médiocrité de leur situation financière ne le justifierait si leur monnaie était indépendante.
Moyennant quoi, la Grèce a largement triché et menti sur la réalité de sa situation pour intégrer l’Euro, et ensuite tiré des chèques sans provision sur la monnaie unique avec des déficits énormes requis par des politiques laxistes. En conséquence de quoi l’arrivée de la crise a fait exploser la bulle de la dette souveraine grecque, et celle des petits copains avec.
Autre aspect rigolo et novateur de l’Euro, il est maintenant possible d’emprunter des Euros en payant des taux longs allemands (3,5%) et de les placer, toujours en Euros, mais grecs ou portugais cette fois-c, à 7%. Pas de risque de change, et une marge de 3,5% sans sortir de capital. Tant que la Grèce ne fait pas faillite, c’est un profit garanti…
En attendant, il n’y a aucun scénario de sortie de l’Euro, ses fondateurs ayant sans doute voulu marquer par là que l’entrée dans la monnaie unique, c’était « pour toujours ». Que peut-il donc se passer?
Il est tout simplement possible que la Grèce n’arrive plus à financer son budget, parce qu’il n’y a plus d’acheteurs pour sa dette souveraine. Et, sans planche à billets, puisque celle-ci est pour toute la zone Euro à Francfort, pas de moyen d’échapper. JusMurmurandi voit mal comment les autres pays de l’Eurozone pourraient laisser la Grèce en arriver là, mais enfin le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont manifesté aucun enthousiasme pour aider, bien au contraire.
Sans compter qu’ils ont tous leurs propres soucis budgétaires, à commencer par la France…
Or il faut bien voir que la seule différence entre la Grèce et la France est une question de taille, d’ancienneté dans les mauvaises habitudes (Raymond Barre avait laissé derrière lui un budget à l’équilibre -en pleine crise du deuxième choc pétrolier!-, et c’est François Mitterrand qui inauguré l’ère des chèques sans provisions), et d’outrance dans le refus de toute contrainte.
Rappelons-nous aussi que les marchés n’aiment rien tant que de transformer un cas isolé en tendance, et, pour des excès grecs, sanctionner tous les pays peu rigoureux. Cela permettrait même d’emprunter à long terme aujourd’hui en euros « français », puis attendre quelques semaines que les taux longs se soient tendus du fait de la crise de confiance dans les dette souverains, et de les reprêter en euros tous aussi « français » à la même échéance. Plus de risque de change, ni de risque de taux, c’est le profit garanti à 100%…
Regardons donc comment les Grecs font en se retrouvant un jour proche ligotés dans la camisole de force de la dépendance budgétaire totale (l’équivalent pour un État de la commission du surendettement pour les particuliers), car JusMurmurandi se dit que cela pourrait être le prochain vêtement à la mode à Paris…
P.S. Je ne résiste pas à donner un lien vers un article du Monde, écrit, par M. Sidéris, maître de conférence à l’Université. D’après lui -et le Monde, quotidien de référence autoproclamé- tout va bien en Grèce, sauf que ce malheureux pays est victime d’une attaque d’infâme spéculateurs de l’ultra-droite pour abattre ce pays « laboratoire du socialisme méditerranéen », ses systèmes sociaux et ses syndicats…. Décidément, il y a des camisoles de force qui se perdent…
Incroyable, phénoménal, fantastique…définition de la fierté et de la modestie réunies
février 3, 2010 on 8:40 | In Economie, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésCGT rime-t-elle avec qualité, et Toyota avec embarras?
février 3, 2010 on 8:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 CommentsToyota est devenu en 2009 le premier constructeur automobile mondial. S’il y a une qualité qui explique cette fulgurante progression, c’est la qualité de ses voitures. Il est juste d’affirmer que, sans Toyota pour montrer la voie et servir d’aiguillon à ses concurrent dépités, la qualité automobile mondiale serait aujourd’hui bien moins élevée qu’elle ne l’est.
Et voilà que Toyota a un souci avec les pédales d’accélérateur de millions de voitures vendues aux 4 coins de la planète. Il faut donc procéder à un rappel massif, la hantise de toute entreprise soucieuse de sa réputation.
Et voilà que la presse se livre à une campagne anti-Toyota, qu’elle accuse d’avoir été sourde au problème, oubliant les décennies où Toyota enseignait au monde ce que produit de qualité veut dire.
La palme de l’attaque revient à la CGT, par le moyen d’un biais. C’est que Toyota produit en commun avec Peugeot et Citroën des petites voitures en Slovaquie. Et que ces petites voitures, la Citroën C1, Peugeot 107 et Toyota Aygo sont touchées par le problème et que 100.000 d’entre elles devront être rappelées pour modification gratuite.
Que dit la CGT? Que la course au profit capitaliste est la source de tous les maux. Avec en prime, comme coupable, la recherche de la productivité, du moindre coût, le recours à la sous-traitance, le système de production « maigre », bref tout ce qui permet de disposer d’une automobile moderne au meilleur coût pour les performances qu’elle offre.
Ce discours n’est pas nouveau, suivant lequel le capitalisme, par sa recherche du profit économique, fait prendre des risques et des raccourcis à toute démarche de sécurité et de qualité. C’est le discours qu’a tenu l’Union Soviétique communiste, dont l’idéologie, visiblement, imprègne toujours la CGT. C’est ce qui a conduit l’U.R.S.S. a ne pas doter ses centrales nucléaires du même degré de protection que les centrales occidentales, car elles n’étaient pas menacées de malfaçons capitalistes comme les nôtres. Tchernobyl a dit ce qu’il fallait penser de ce discours 100% idéologique.
Pour ce qui est de voitures construites sans recours au capitalisme, elles portent encore un nom, ce sont les Avtovaz russes, conçues à l’époque soviétique. Que la CGT aille voir là-bas ce qu’en pensent les consommateurs qui les connaissent le mieux. C’est simple, même les Russes n’en veulent plus malgré des prix très bas, et l’entreprise, au bord de la faillite, a du être renflouée, et protégée par des droits de douane de 80% sur l’importation de voitures concurrentes. La cause de ce refus est très simple: leur qualité est lamentable.
Ce qui fait que leur courbe de ventes est à peu près conforme avec celle du nombre de syndiqués à la CGT. Dont on ne doute pas que, sur ce plan-là, elle préfèrerait quand même suivre la performance Toyota…
Chine, Lénine, bonus bancaires….
janvier 31, 2010 on 8:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésAlain Peyrefitte avait eu beaucoup de flair en écrivant son célèbre livre « quand la Chine s’éveillera » bien avant que quelques signe visible pour le commun des mortels ne donne à penser qu’il y avait là un futur géant planétaire.
Mais maintenant la Chine veut plus, et ne manque pas une occasion de le faire savoir. Tout d’abord et avant tout, elle veut qu’on la laisse faire la pluie et le beau temps chez elle, y compris quand elle sinise avec un cynisme brutal le Tibet, ou pacifie par la force les ouïghours. Où quand elle « oublie » tous les engagements de libéralisation qu’elle avait pris pour obtenir le droit d’organiser à Beijing les Jeux Olympiques de 2008.
Et justement, pour la Chine, Taïwan, c’est chez elle. Donc, quand les États-Unis concluent la vente de 6 milliards de dollars de systèmes d’armes « défensifs » (hélicoptères et missiles anti-missiles Patriot) à Taïwan, la Chine s’estime agressée (ou dit s’estimer agressée), et prend des mesures de rétorsion contre les États-Unis. Peut-être n’est-ce qu’en apparence, parce qu’en réalité la Chine s’accomode du statu quo. Peut-être ne sont-ce que des menaces pour que les États-Unis ne vendent pas, en plus, des avions F16 et des sous-marins que les Taïwanais veulent et ont les moyens d’acheter.
Toujours est-il que la Chine fait aujourd’hui partie de l’échiquier mondial, échiquier dont la crise a bien montré à quel point tous les acteurs sont interdépendants. La Chine finance avec son gigantesque excédent le tout aussi gigantesque déficit américain. Que la Chine arrête d’acheter des Bons du Trésor aurait des conséquences gravissimes pour les Américains. A commencer par leur impossibilité d’importer des biens chinois et stopper la progression de leur industrie, et la création d’emplois urbains dont elle a un besoin vital pour que son exode rural se passe relativement pacifiquement.
Bref, on est dans un jeu classique de « je te tiens, tu me tiens pas la barbichette »…
Là où cela devient plus curieux, c’est quand la Chine, au nom du droit absolu qu’elle s’arroge de faire ce qu’elle veut chez elle, lance des cyber-attaques extrêmement sophistiquées contre Google pour avoir accès au contenu des comptes de courrier électronique G-mail de Chinois qu’elle veut surveiller. Car là, la Chine ne veut plus seulement faire la police chez elle, mais bien se donner des droits universels. On est dans le même schéma de totalitarisme mondial que quand l’Union Soviétique s’estimait le droit de tuer ses opposants même à l’étranger, y compris à coups du célèbre « parapluie bulgare ».
Et renoncer à se battre avec la Chine, donc avec son plus gros fournisseur et créancier, ce serait vérifier la formule de Lénine suivant laquelle le capitalisme vendra la corde pour le pendre, sauf qu’il s’agit ici d’acheter et d’emprunter…
D’où la méfiance américaine en notant que la Chine est désormais devenue le premier pays producteur de panneaux solaires et d’éoliennes, donc de matériel destiné à la production d’électricité d’origine renouvelable. Car là les États-Unis n’ont pas envie de remplacer leur dépendance au pétrole importé par une autre dépendance en énergies de remplacement. Mais, pour cela, encore faudrait-il que les entreprises américaines soient capables d’être compétitives sur le plan industriel au lieu de se contenter d’écouler des importations d’origine chinoise.
Une production compétitive requiert de bons ingénieurs, que les universités américaines diplôment en nombre important. Le problème est que, depuis des décennies, les plus doués de ces jeunes diplômés rêvent tous d’aller travailler chez Goldman Sachs, paradis de l’ultra-bonus, y compris en 2009, et pas chez General Motors, failli en 2009.
Décidément, tout se tient dans un monde devenu tout petit.
Amabo, c’est Obam à l’envers?
janvier 22, 2010 on 2:26 | In Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésIl n’est là que depuis un an, et, déjà, un revers de taille pour Barack Obama. Les Démocrates ont perdu le siège de sénateur de Ted Kennedy, mort il y a quelques mois, lequel siège était auparavant celui de John Kennedy. Autant dire un siège de légende, qu’on aurait cru acquis aux Démocrates pour l’éternité.
Oui mais voilà, l’éternité dure plus longtemps en enfer qu’au paradis. Car le siège perdu par les Démocrates signifie que ceux-ci n’ont plus la majorité au Sénat américain, ce qui va poser des problèmes aigus pour faire passer la réforme du système de santé américain, réforme contre laquelle les Républicains sont dressés.
Il faut dire que la première année de Barack Obama a donné aux Républicains toutes raisons que leurs craintes se justifient, avec une réforme de la santé qui devrait coûter 1000 milliards de dollars.
Pendant ce temps-là, Barack Obama ne semblait rien faire contre le retour des giga-bonus bancaires (et des risques sous-jacents), ce qui pouvait légitimement irriter sa base électorale, peu susceptible de commisération pour les traders déchus de leur piédestal.
Cette façon de ne pas satisfaire ses propres partisans tout en fortifiant ses opposants dans leur convictions a donc fort logiquement entraîné la défaite.
Les Français, bien sûr, savent tout de cette redoutable évolution. Giscard a avant tout été battu en 1981 non pas François Mitterrand mais par son incapacité à mobiliser sa base de droite. Comme le tandem Chirac-Villepin avec leur célèbre -et catastrophique- dissolution de 1997. Comme la gauche en 1986, 1993, 2002 et surtout 2007, quand elle a perdu une élection imperdable.
Reste à voir comment Sarkozy va gérer cela en 2012. Il a déstabilisé son opposition socialiste à coup d’ouverture et de projets « de gauche » ou « écologistes », tels le RSA ou la taxe carbone. Maintenant il va lui falloir limiter combien cela va lui couter à droite…
Voir Obama couler parce que trop à droite, c’est le monde politique à l’envers.
Parce que si Obama à l’envers, c’est Amabo, Sarkozy à l’envers, cela donne Yzokras. Et dans Yzokras, il y a kras, ou crasse…
Questions de sociétés
janvier 20, 2010 on 9:40 | In France, Incongruités, Insolite, International | 1 Comment2 sujets improbables ont interpelé JusMurmurandi par delà leur aspect trivial.
L’un, Air France a décidé de faire payer le coût de deux billets aux obèses qui ne tiennent pas sur un seul siège. Il y a là une symbolique intéressante, puisqu’elle montre qu’Air France se soucie plus du rapport poids-volume de son passager, comme s’il s’agissait d’un colis, que de son identité. Mais on peu aussi se dire que, face à la concurrence, la priorité est avant tout économique.
Ce qui est intéressant, c’est de voir où la différence, dont l’obésité n’est qu’un type parmi d’autres, va modifier ou non les comportements. Aujourd’hui par exemple, les obèses paient plus cher leur assurance-vie que les minces, en raison du risque beaucoup plus élevé d’accident cardio-vasculaire. Mais pas leurs cotisations de Sécu. Ce qui veut dire que les gros sont subventionnés par les minces en fonction d’une solidarité qui ne dit pas son nom. Comme si l’égalité et la solidarité pouvaient ainsi avoir des frontières mouvantes.
Maintenant imaginons que les obèses arrivent à faire reconnaître leur surpoids comme un handicap, ce qui semble une évidence visible à l’œil nu. De « trop gros », leur statut passe à « handicapés ». Et notre société, loin de les sanctionner, va forcer les entreprises et administrations à les traiter comme tout le monde, en absorbant le surcoût qu’ils représentent…. Loin de les surtarifer, il faudrait donc élargir les couloirs des avions d’Air France, leur réserver des sièges plus larges…
L’autre sujet vient de Russie. Le leader populiste d’extrême-droite, Vladimir Jirinovski, constate avec détresse la forte baisse de la population russe, qui a baissé de 4% en 15 ans. Il propose des mesures classiques de contributions financières aux naissances, semblables à nos allocations familiales. Il propose aussi ce qui est beaucoup plus original, mais n’oublions pas que la démographie russe est déséquilibrée par une surnombre de femmes par rapport aux hommes, d’autoriser, pour autant que tout le monde soit d’accord, la polygamie. En commençant par la bigamie. JusMurmurandi pourrait commencer par une réflexion cynique sur le fait que, quand on est un Russe riche, la polygamie ne serait qu’une simple distinction administrative, tant la pratique d’avoir de jeunes et jolies maitresses semble répandue. On pourrait aussi se dire qu’il s’agit d’une marque historique laissée dans ce pays par des populations musulmanes nombreuses, notamment du temps de l’Union Soviétique. Il serait aussi possible de se dire que ce n’est qu’une outrance de plus de Jirinovski, sauf que le Président Medvedev était là et s’est dit « intéressé »
On se demande alors comment les sociétés de transport pourront tarifer les billets « couple » et « famille » dans ces conditions, qui rendent dérisoires les casse-têtes des obèses…
Lettre d’Amérique
janvier 19, 2010 on 7:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermésKatrinaïti
JusMurmurandi est très ému de la situation en Haïti, bien évidemment, même si la presse aura tout oublié, et tout fait pour nous le faire oublier dans les prochains jours, obnubilée qu’elle est par le scoop à tout prix, même s’il n’est pas (toujours) vérifié.
Mais l’Angst de la concurrence, la hantise que le confrère puisse annoncer une nouvelle avant soi même est telle que celle belle profession est prête à toutes les audaces, sauf quand il s’agit de s’autocritiquer. Qui se souvient encore aujourd’hui des 200.000 morts du tsunami en Asie du Sud Est ?
Qui a entendu Florence Aubenas critiquant Claude Guéant parce qu’il avait eu lui aussi l’audace de critiquer l’équipe de France 3 qui voulait chercher le scoop et qui aujourd’hui entraine le gouvernement dans une négociation aussi compliquée qu’inutile?
Mais dans ce torrent médiatique, une information qui est l’objet de la première partie de cet article a ému JusMurmurandi encore plus, c’est le fait qu’un avion de MSF, contenant un hôpital de campagne, ait été empêché d’atterrir pour faire passer un avion américain (ce dernier, aux dires des média étrangers qui aurait au passage contenu Hillary Clinton).
Car visiblement les Américains ont décidé de prendre tout en main pour venir en aide à Haïti. Au point justement de tout diriger sans ménagement.
Quand le secrétaire d’Etat Joyandet se rebiffe, le quai d’Orsay se couche. Bref, tout cela est bien médiocre, alors que des milliers ou dizaines de milliers de personnes attendent de l’aide et que de renvoyer un hôpital de campagne à Puerto Rico ne va pas aider les choses.
Mais ce qui dérange le plus dans cet empressement tout chargé qu’il est de morgue et d’arrogance, c’est que quand il s’est agi de venir en aide à ses propres populations, ce sont des jours entiers que des « fellow Americans » ont du attendre. Et alors même que le sinistre était prévisible et annoncé.
Cela s’appelait Katrina, et cet ouragan est passé à la Nouvelle Orléans. On aimerait un peu plus de modestie dans les circonstances entourant Haïti.
Après Ali le Chimique, George le Toxique ??
L’autre nouvelle qui a interpellé JusMurmurandi c’est celle de la quatrième condamnation d’Ali le Chimique, cousin de Saddam Hussein, pour avoir dépêché les chasseurs bombardiers irakiens sur les Kurdes du village d’Hallabja chargés avec du sarin et autres gaz du même type envoyant 5.000 personnes, civiles, à une mort certaine.
Et donc le sinistre Ali vient d’être condamné pour son forfait à la pendaison, comme Saddam en son temps.
5.000 morts, c’est presque le nombre de soldats américains morts en Irak (on n’ose vraiment pas dire pour la patrie).
Vincent Bugliosi, ancien procureur de Los Angeles, a écrit un très bon, mais très violent livre, sur la question de l’envoi de George W. Bush devant le tribunal pénal international pour crimes contre l’humanité.
Car JusMurmurandi ne parle que des morts américains, mais combien d’Irakiens sont morts, civils ou autres ?
Alors George, bientôt en visite à La Haye ? Chiche !
Inconséquence (1)
janvier 18, 2010 on 9:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLe Président vénézuélien Hugo Chavez a du finir par s’incliner. A force d’être mal gérée, avec des dépenses populistes inconsidérées, des aides généreuses aux pays frères de la « révolution bolivarienne » (en gros tous les adversaires des États-Unis), des nationalisations qui font fuir les investisseurs, et une corruption importante, l’économie a fait chuter la monnaie. Le bolivar a été dévalué de moitié, sauf pour les produits de première nécessité, où un double cours de change limite la chute.
Mais, comme la hausse des prix est déjà très forte (25% en 2008!), il a dans le même temps interdit à tous les commerçants de remonter leurs tarifs, même sur les produits importés dont le coût venait de doubler, sous peine de nationalisation. Ça n’a pas traîné, la chaîne Exito, contrôlée par le français Casino, est maintenant vouée à la nationalisation. Ça va sûrement aider l’économie locale.
Le modèle de Chavez, c’est Fidel Castro. La preuve de l’échec castriste a été la ré-émergence de ce métier honteux, florissant sous le régime du dictateur Batista, et que les castristes avaient éradiqué à leur prise de pouvoir, à savoir la prostitution. Mais que voulez-vous, quand la misère est totale et l’espoir absent, que peut faire une femme pour se nourrir et nourrir les siens?
Suivant cet excellent modèle, que va faire Chavez quand il aura ruiné et désespéré les vénézueliennes qui se prostitueront comme les cubaines pour quelques dollars de subsistance? Les nationaliser?
Le temps des Experts…
janvier 9, 2010 on 12:43 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | 2 CommentsL’année dernière a été marquée par une singularité en région parisienne: il y a neigé trois fois en un hiver. Ce qui était banal il y a quelques décennies est devenu exceptionnel. Sauf que cette année aussi l’hiver aura déjà livré une quantité inhabituelle, atypique, de froid et de neige.
Difficile, dans ces conditions, de détecter les marques du réchauffement de la planète. D’autant que les États-Unis sont, eux aussi, frappés par une vague de froid. Et que Beijing grelotte sous un lourd manteau neigeux.
Comment, dans ces conditions, convaincre les Français qu’il est temps de faire du sauvetage de la planète la priorité des priorités? Notamment en acceptant la fameuse taxe carbone, ou le transfert massif de richesses que tentent d’exiger des pays non développés.
Pour cela, il suffirait qu’ils fassent confiance aux experts qui leur serinent l’imminence du péril. Après tout, s’ils portent le nom d’experts, c’est qu’ils savent ce qu’ils font et disent, n’est-ce pas?
Comme les experts des marchés financiers, dont les innovations se sont transformées en produits toxiques, avec les conséquences que l’on sait.
Parce que, si la planète se réchauffe, la planète finance a connu un sérieux coup de froid, c’est le moins qu’on puisse dire.
Comme les experts de l’anti-terrorisme américains, qui n’ont pas su traduire toute l’information qu’ils avaient reçue en une interdiction de vol pour le terroriste de l’avion Amsterdam-Detroit.
Et du coup, c’est toute l’Amérique qui en a froid dans le dos.
Comme les experts médicaux qui ont engagé la France et tous les autres pays solvables dans des programmes pharaoniques de prévention et de lutte contre la grippe A, ce qui se traduit par des dépenses sans commune mesure ni avec les besoins ni avec le risque.
Et, du coup, l’opération vaccination, censée se faire à froid, se révèle un four.
Non, vraiment, il n’y a qu’une catégorie d’experts à qui JusMurmurandi puisse faire aveuglément confiance. Mais ce sont ceux de la série télévisée.
Parce que ceux qui en écrivent les scénarios sont vraiment des experts dans l’art de faire gagner les gentils et perdre les méchants…
Les conquérants de l’inutile…
janvier 3, 2010 on 7:56 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésBurj Dubai. Un nom bizarre, à nos oreilles tout au moins, pour un projet bizarre, maintenant tout au moins: un gigantesque centre commercial, surmonté du gratte-ciel le plus haut du monde, culminant à un faramineux 818 mètres de haut. Le tout devant former le cœur d’un gigantesque quartier encore à construire. Le problème, c’est que Dubaï tout entier est en faillite virtuelle avec une montagne d’immobilier vide, ni vendable ni louable, mais acquis ou construit à prix d’or. D’or noir, bien sûr..
Les vaccins anti-Grippe A. La France en a acheté plus de 90 millions, pensant tout à la fois qu’il en fallait deux par personne, et que, sinon, la maladie risquait de tuer des dizaines de milliers de Français, par opposition à une grippe « normale », qui en tue 5000 tous les ans. Le problème, c’est que peu de Français se font vacciner, et moins encore de malades ne développent de conséquences graves. Ce qui fait que la France cherche à se débarrasser à des prix de braderie de vaccins acquis à pris d’or. il y aurait aussi quelques 2 milliards de masques respiratoires et 30% du stock mondial de Tamiflu, pour lesquels la France cherche des acheteurs, rapidement si possible, pour éviter l’effet dévastateur des dates de péremption. JusMurmurandi se demande si ces achats de précaution ont été comptabilisés dans les divers « plans de relance »…
Lionel Jospin, dans un livre qu’il vient de publier, reconnait qu’il est seul responsable de son humiliante élimination au premier tour de l’élection présidentielle de 2002. Il a tout à la fois surestimé la perception positive de son bilan, et sous-estimé les dégâts causés par la dispersion des candidatures à gauche. Un bilan honnête, d’un homme honnête. Le problème, c’est que cela fait 7 ans que tous les Français ont entendu les commentateurs politiques faire ce même bilan sans qu’il leur soit nécessaire pour autant de payer pour acheter le livre.
De nombreux aéroports européens vont s’équiper de scanners corporels pour éviter qu’un attentat comme celui qui a failli abattre l’avion Amsterdam-Detroit puisse se reproduire. Le problème, c’est que, comme toujours, on va dépenser beaucoup d’argent et faire subir de longues attentes à des millions de passagers pour « faire la dernière guerre ». Depuis le 11 septembre, les mesures de sécurité n’ont cessé d’avoir en train de retard sur les innovations des terroristes, et seule leur incompétence au moment de l’exécution a évité des carnages.
L’avaler ou l’avoir dans le cul?
décembre 29, 2009 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésDepuis le 11 septembre, aucun avion n’a été, et c’est heureux, détruit en vol par un attentat islamiste. Pourtant, 2 terroristes ont essayé et sont passé tout près, Richard Reid, à partir de Paris, et Umar Farouk Abdulmutallab à partir de Lagos via Amsterdam. Seuls des problèmes techniques de mise à feu de leurs explosifs et l’intervention de passagers ont évité deux explosions en vol, avec des conséquences potentiellement catastrophiques.
Ceci pose un certain nombre de questions.
Il y a des années qu’on sait qu’un scanner corporel permet de « voir » le type de dispositifs embarqués par les deux terroristes. Ceux-ci ne sont pas mis en œuvre parce que (1) ils coûtent très cher, un million de dollars chacun, et (2) ils dévoilent toute l’anatomie du passager, y compris son intimité. Il semble à JusMurmurandi que ceci serait un bon exemple de non-application du Principe de Précaution inscrit dans la Constitution à l’initiative de l’ancien Président Chirac, et dont JusMurmurandi n’a de cesse de dénoncer la stupidité contreproductive. Il est évident que la Précaution maximum doit conduire à l’achat et à la mise en œuvre de ces scanners, sinon l’État et ADP seraient, en cas, d’attentat réussi (!) fautifs…
Les chiffres sortis sur le coût de la sécurité en France, et il n’y a pas de raison de penser qu’ils soient différents aux États-unis, toutes proportions gardées, sont de 550 millions d’euros annuels pour le contrôle, contre « seulement » 50 millions pour l’information. Et encore, en matière de contrôle, un article du Figaro nous apprend-il ce matin que les pilotes d’Air France lui trouvent un désagréable côté passoire. Ainsi, en janvier 2006, la police de l’air et de frontières a-t-elle tenté de faire passer 8 dagues longues comme deux fois la main, beaucoup plus grosses et dangereuses que toutes les armes ayant servi au 11 septembre, par les portiques de Roissy. Bilan: 2 dagues interceptées, 6 dagues passées tranquillement… Donc, avec un si faible budget pour l’information, comment s’étonner que des renseignements ne soient ni recoupés ni exploités? Faut-il penser que la priorité au contrôle reflète le fait que celui-ci est visible par les passagers et contribuables, alors que la collecte d’information est, par nature, invisible?
En attendant, force est de constater que les terroristes gardent un coup d’avance sur des forces de l’ordre qui s’efforcent d’empêcher la répétition de ce qui vient d’arriver.
La prochaine étape, on la connaît. Si les pouvoirs publics continuent de privilégier avant tout le contrôle, ils vont installer des scanners corporels. Comme il y a 2200 points de contrôle aux USA, soit un coût total de 2,2 milliards de dollars, ce qui est peu face aux 40 milliards déjà dépensés depuis 2001 pour la sécurité aérienne américaine.
Mais il existe un moyen de passer au travers, c’est que les explosifs soient introduits dans le corps du terroriste. Il y avait 80 grammes de penthrite dans le slip de celui qui a essayé de faire tomber le vol Northwest 253. C’est une quantité compatible avec les cavités internes.
A ce moment là, faute de progrès en matière de prévention, un terroriste va avaler sa penthrite, la faire exploser, et ce seront les passagers qui l’auront dans le cul!