Les Pleureuses…

novembre 25, 2010 on 2:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

JusMurmurandi a largement défendu les entreprises françaises confrontées à une intense concurrence mondiale alors que leur gestion est plombée par des handicaps multiples: fiscalité lourde, coût du travail élevé, Code du Travail incroyablement et scandaleusement complexe et restrictif, etc…

Mais on ne peut qu’être frappé par la conjonction de deux annonces. L’une, celle de Volkswagen, groupe qui ambitionne, non sans quelque raison, le rang de premier constructeur automobile mondial, et l’autre, celle de Renault, son concurrent direct.

Volkswagen va consacrer plus de la moitié des ses investissements sur plusieurs années à ses usines allemandes. Imitant en cela le N°1 mondial actuel, le japonais Toyota, qui se garde bien de démanteler sa base de production historique.

Au même moment, Renault propose un départ en pré-retraite à 58 ans à plusieurs milliers de salariés, au motif que la concurrence mondiale exige des coûts de production de plus en plus bas incompatibles avec la production nationale. Ce qui expliquerait que seule une voiture au losange sur 5 soit made in France.

Certes, il ne faut pas généraliser à partir d’un cas particulier, mais JusMurmurandi observe qu’au même moment, l’Allemagne génère un excédent record de son commerce extérieur et connaît une croissance à faire pâlir d’envie les autres pays européens. Et c’est fort logiquement, même si cela nous paraît hallucinant, que l’indice IFO du moral des patrons allemands atteint un plus haut historique.

Et si les entreprises françaises décidaient de convertir tout le temps et l’énergie qu’elles passent à se lamenter, à quémander des aides, subsides et autres allègements de l’État, et à délocaliser leur production «à leur corps défendant» en temps et en énergie à améliorer leur offre concurrentielle, en prenant les Allemands comme étalon de leur performance? Mais c’est tellement plus facile de se lamenter que c’est de la faute des autres.

En attendant, JusMurmurandi aimerait bien qu’on me montre en quoi les conditions de production en Allemagne sont tellement plus favorables qu’en France…

Blague belge

novembre 24, 2010 on 11:10 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La situation économique de certains pays européens n’est même plus préoccupante, elle est tout simplement dramatique.

JusMurmurandi vous a parlé à de nombreuses occasion des PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne) dont l’endettement national est insupportable.

Parmi ces pays, et d’autres ne faisant pas obligatoirement partie de la zone Euro comme la Grande Bretagne, nombreux sont ceux qui se mettent à la diète.

500.000 fonctionnaires en moins en cinq ans au Royaume Uni, baisse des salaires des fonctionnaires sans précédent au Portugal, hausse des impôts en Grèce, tout y passe pour redresser la barre.

Certains pays parlent même de sortir de la zone Euro.

Pour un pays comme le Portugal dont l’historique économique est lié à une main d’œuvre moins chère que dans les pays les plus riches, faire partie de l’Euro signifie perdre une partie substantielle de cet avantage, et par conséquent pénaliser ses exportations, donc l’emploi. La sortie de l’Euro ne peut donc pas être exclue.

Les populations souffrent.

Les manifestations se font plus fréquentes, plus violentes, comme en Grèce, ou en Irlande.

Et quelque part, on peut comprendre ce ras le bol, cette exaspération de devoir payer pour des fautes pour lesquels ces populations ne sont pas (toujours) responsables. Rappelons tout de même que les Grecs, à titre de contrexemple, se sont fort bien accommodés de frauder l’impôt sur le revenu massivement pendant des années….

Face à cela, Bruxelles reste de marbre. Les mesures de restriction budgétaire sont inévitables. Rien ne saurait empêcher le retour à l’orthodoxie financière.

Dura lex, sed lex. Un point c’est tout.

Là où JusMurmurandi regimbe, se révolte, c’est que face à ces efforts considérables qui sont demandés par Bruxelles, l’administration belge ne montre pas l’exemple.

Nous avions déjà parlé du fait qu’elle prévoyait une augmentation de son budget de financement de 5,9% pour 2011 pour un budget de 110 milliards d’Euro.

Las, la partie salariale de cette augmentation sera de 3,7% l’année prochaine.

Potion amère s’il en est. Les 27 voulaient limiter cette croissance à 2,9% (déjà pas si mal par les temps qui courent, merci bien), les quarante mille fonctionnaires ont demandé l’arbitrage de la Cour de Justice de Luxembourg qui leur a donné raison.

La revalorisation étant automatique, la Cour a en effet jugé qu’une « détérioration grave et soudaine de la situation économique et sociale », seule raison de surseoir à cette augmentation automatique, n’était pas avérée.

Banquiers, Bruxelles, même combat ???

Barroso, le premier fonctionnaire de Bruxelles

Sommes-nous Grecs ou Irlandais?

novembre 23, 2010 on 6:16 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Et si nous étions les deux? La question est moins loufoque qu’il n’y parait. Les Grecs vivaient, par la grâce de politiciens aussi lâches que désireux de gagner les prochaines élections, avec un État dont les dépenses étaient très au-dessus de leurs moyens. Nous aussi. La seule différence est une différence de quelques années. Encore un peu de temps et nous serons Grecs.

La crise irlandaise, elle, est de nature très différente. Ce n’est pas une crise des finances publiques, comme en Grèce ou au Portugal, ou, bientôt, en France, c’est une crise de finances privées. Les banques irlandaises, au mépris de toute prudence, ont financé une activité économique accélérée en prenant des risques très, très exagérés. D’où une forte croissance économique, qui a donné à cette petite île le surnom de « tigre celtique », des finances publiques en excellent état, et une population ravie.

Le problème est que toutes les bulles finissent par éclater, un jour ou l’autre, et que plus elles ont duré longtemps, plus forte est la gueule de bois qui s’ensuit. Alors, quel rapport avec nous, dont les banques ont été, dans l’ensemble, très raisonnables? C’est que les Irlandais refusent de faire les sacrifices qu’exigent l’Union Européenne et le Fonds Monétaire International. Ils font pression sur le gouvernement pour qu’il refuse. Ils ont déjà obtenu un premier succès, à savoir que le parlement sera dissous en janvier et qu’ils seront appelés à des élections générales. Comment des élections pourront leur redonner une richesse qu’ils ont le sentiment d’avoir perdue, alors qu’en fait ils ne l’ont jamais eue, vu que ce n’était que de l’abus de crédit, est un mystère pour JusMurmurandi. Entre temps, les Irlandais sont devenus furieusement anti-européens, comme si c’était à Bruxelles, qui les a si longtemps et si puissamment aidés, que résidait la source de leurs problèmes.

Les Européens ne sont pas prêts, pour leur part, à être très conciliants avec les Irlandais au moment où, à peine 6 moins après avoir un plan de sauvetage in extremis de la Grèce à hauteur de 110 milliards d’euros, il s’avère que cela ne suffit pas. Le cynisme avec lequel les Irlandais ont laissé leurs banques profiter à outrance des largesses de la BCE au lieu d’affronter le problème, n’est d’ailleurs pas forcément bon signe non plus.

Le rapport avec nous? Des Français furieux, exigeant qu’on leur redonne une retraite à 60 ans qu’en fait ils n’ont jamais eue, parce que, depuis le premier jour, elle n’a été financée que par des abus de distribution d’un système par répartition qui a usé et abusé de l’emprunt pour tenter de retarder le plus possible le jour de la gueule de bois!

Des finances publiques à la Grecque, des régimes sociaux à l’Irlandaise. On ne pourra pas dire que nous ne savions pas…

Desperate Delanoë

novembre 20, 2010 on 5:01 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2008, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 Comments

JusMurmurandi ne va pas devenir un blog pour papier glacé, même si nous ne pouvons qu’esquisser un grand sourire en pensant à toutes les bonnes paroles mielleuses prononcées par le Maire lors du mariage de Tony Parker avec Eva Longoria en 2007, mariage qui arrive brutalement à sa fin cette semaine.

Non, c’est plutôt parce que JusMurmurandi se trouve avoir eu raison quant à la clémence affichée par Bertrand Delanoë quant aux années Chirac à la Mairie de Paris, ses frais de bouche et ses emplois fictifs.

Il semblerait ainsi que des dizaines d’emplois de « correspondants sociaux » de la Mutuelle de la Ville de Paris correspondent en fait à des emplois de permanents de la CGT, fait tout à fait illégal.

On comprend mieux pourquoi l’édile de Paris, tout occupé qu’il est à faire ses affaires avec la Fédération française de Paris sur le dos des serres d’Auteuil et de leurs orchidées centenaires, a fait preuve de tellement de mansuétude pour les emplois similaires de son prédécesseur.

On imagine qu’il trouvera quelque satisfaction dans le fait que les immeubles de grande hauteur viennent à nouveau d’être autorisés à Paris, tout comme le fait qu’une nouvelle règlementation autorise les piétons à traverser n’importe où, et n’importe quand, aux risques et périls (amendes et points) des automobilistes contrevenants s’ils ont le malheur de ne pas stopper immédiatement (135€, 4points retirés au permis en cas d’arrestation par la police).

Car finalement, son objectif ne serait il pas d’atteindre l’ambition royale de Louis XV ? « Après moi, le chaos »?

Une région capitale? Ni responsables, ni coupables…

novembre 19, 2010 on 10:33 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Nicolas Sarkozy avait promis « la rupture », et beaucoup de ses partisans trouvent qu’elle n’est pas, ou pas assez, au rendez-vous. S’il y a un domaine où elle est très attendue, c’est bien celui des transports d’Ile-de-France, dont les usagers (on n’ose écrire les clients) ne cessent de se plaindre, et, malheureusement, à juste raison.

La Cour des Comptes vient d’en faire un compte-rendu hallucinant, pointant que le résultat est « le fruit de stratégies parfois hasardeuses du STIF ». Le STIF, c’est le Syndicat des Transports d’Ile-de-France, présidé par le représentant de la puissance publique, le socialiste Jean-Paul Huchon, et ce depuis de nombreuses années.

La Cour épingle en particulier le dépassement moyen (!) des budgets de travaux de 92%. Ce qui veut dire qu’en moyenne ils coûtent le double de ce qui est prévu et voté. Et il ne s’agit pas de petites sommes, mais de milliards.

Tout ceci doit être vu en regard d’une prestation aux usagers qui ne cesse de se dégrader en termes de régularité et de fiabilité. Avec une transparence qu’il faut saluer, le STIF met ainsi en ligne les chiffres de performance sur la région, et JusMurmurandi a pu constater que la prestation aux heures de pointe, si importante pour les franciliens, s’est dégradée d’une année sur l’autre sur les trois quarts des lignes de métro.

Mais le plus choquant, c’est de voir que le STIF continue d’afficher des objectifs que la réalité continue d’ignorer totalement. Ainsi les objectifs de régularité des RER A et B sont-ils de 94%, et la réalité de 81%. Comme si le fait d’afficher un objectif louable dédouanait les édiles qui dépensent notre argent de toute obligation de le faire avec des résultats au bout…

Que ferait-on dans n’importe quelle entreprise dont les responsables auraient des coûts doubles des devis, et des prestations dramatiquement inférieures aux résultats? On prendrait des mesures! On virerait les responsables pour défaut de performance.

Mais, comme il s’agit de la puissance publique française, n’espérez pas, cher lecteurs franciliens, d’autre secours que celui qui est votre lot depuis la monarchie: payer plus d’impôts. Le STIF, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il a fait la preuve de son impuissance, dépense de plus en plus (de votre argent) pour que les usagers aient des prestations de moins en moins bonnes.

Et ceci, bien évidemment, a des conséquences graves. Millions d’heures de travail perdues, implantations qui ne se font pas faute de transports en commun fiables, voitures et pollution pour les usagers qui savent de pas pouvoir faire confiance aux transports en commun.

Ainsi la Fédération Française de Tennis serait folle de déménager le tournoi de Roland-Garros à Marne-la-Vallée, sachant sa vulnérabilité au RER A. Fort heureusement, le processus de réflexion qu’elle a engagé a pour seul but de faire plier la Mairie de Paris pour obtenir plus de surface, au détriment des espaces verts et des installations sportives d’usage public sans pour autant payer pour cela plus qu’un loyer symbolique. Parions que la ville-lumière saura se montrer bonne fille, et utiliser cyniquement l’argument de la médiocrité des transports en commun pour prouver que Paris est le seul lieu possible.

Je sens que JusMurmurandi va encore se faire taxer de sarkozysme primaire pour avoir traité ce sujet où il faut bien dire que les élus PS se montrent aussi incompétents qu’impuissants, sauf en matière de dépense… Mieux vaudrait-il ne rien dire?

Karachi-rac?

novembre 18, 2010 on 8:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Puisqu’on vous le dit, il y a eu des rétro-commissions dans l’affaire des sous-marins vendus au Pakistan, et c’est l’arrêt du paiement de ces rétro-commissions qui a causé l’attentat de Karachi où des Français ont été tués. Une audition de Charles Million, qui était ministre de la Défense au moment de l’interruption de ces paiements, apporte, d’après les médias, des éléments nouveaux.

Sauf que toute cette affaire marche sur la tête depuis le début, avec un manque de logique tellement évident qu’un enfant de 5 ans s’en apercevrait.

Si la seule chose qu’a arrêtée l’intègre ministre Million, ce sont les rétro-commissions vers la France, en quoi cela a-t-il pu « énerver » qui que ce soit au point d’organiser un attentat, sauf à accuser aussi des Français de l’avoir fait et d’avoir tué d’autres Français? Or ce n’est pas ce qui semble émerger de l’enquête, puisque celle-ci se concentre avant tout sur les finances et non sur les morts.

Mais le « fait nouveau » qu’apporte le témoignage de Million porte sur son assurance qu’il y avait des rétro-commissions. Ce qu’il y a de bien, pour une fois, avec les fuites massives et systématiques qui affectent nos affaires judiciaires, c’est qu’on peut voir ce qui fonde cette assurance. Réponse de Million: deux rapports du SDECE, faits oralement s’il vous plaît.

Ainsi, parce que des espions ont déclaré sans aucun document à l’appui, qu’il y avait des rétro-commissions, l’État a manqué à sa parole envers des bénéficiaires assez puissants pour tuer une douzaine de Français? M. Million, et ses chefs, MM. de Villepin et Chirac, auraient-ils eu une telle confiance en les services secrets qu’ils auraient oublié que ceux-ci ne disent pas toujours la vérité, comme en témoignent les affaires des avions renifleurs, du Rainbow Warrior ou de Cleastream?

Ceci ne veut pas dire, bien sûr qu’il n’y ait pas eu de rétro-commissions. Sauf qu’elles auraient, alors, été bien mal montées, si elles devaient être perçues après une élection qu’il s’agissait, selon l’accusation, de financer.

Mais il est évident que la démarche frénétique et acharnée de ceux qui de Chirac à Million en passant par Villepin, aidée par une presse si déterminée à salir Sarkozy qu’elle en oublie tout sens critique, pour dénoncer les rétro-commissions masque en fait leur panique, car leur action a bel et bien fait tuer des Français, et il est vital pour eux de prouver qu’elle était fondée par une crapulerie franco-française qu’il fallait à tout prix arrêter.

Mais JusMurmurandi prédit que la justice va faire son travail, et que ceux-là mêmes qui aujourd’hui font tout ce qu’ils peuvent pour stimuler et faciliter son action, dans l’espoir de faire tomber Sarkozy dans un trou profond, vont se retrouver du fait même de leurs actions, accusés de meurtre. Qu’il sera bien difficile de justifier, même à supposer que cela se puisse, en s’appuyant sur deux rapports purement oraux d’agents secrets…

Cette fois-ci ce ne sera plus la correctionnelle pour Chirac, mais bel et bien les Assises. Car c’est bel et bien lui qui a piloté l’affaire du début à la fin, via Villepin, à en croire l’intègre Million, qui trouve ainsi un parapluie pour se protéger de l’orage qu’il est en train de déchaîner sans se rendre compte qu’il sera l’arroseur arrosé. Et que Chirac ne pourra l’accuser de mensonge sans faire s’écrouler toute l’affaire.

Dans cette affaire, il y a mort d’hommes. C’est gravissime. Et la qualification pénale, en l’occurrence criminelle, doit primer sur la qualification financière pour condamner les coupables.

Jacques Chirac

Des critiques qui volent bas

novembre 12, 2010 on 6:41 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’est la fin de la semaine, alors JusMurmurandi a décidé de se fendre d’un petit article provocateur, et tant pis si cela agace, irrite les Sarkodétracteurs.

En 2008, le Président de la République décide de renouveler la flotte des avions gouvernementaux. Certains ont quasiment trente ans, réceptionnés par Valéry Giscard d’Estaing, tandis que d’autres ne remplissent pas leur fonction, ayant les « jambes » trop courtes.

Petit rappel historique, le service qui remplit cette fonction, le GLAM, Groupement de Liaison Aérien Ministériel, a historiquement à sa disposition des avions surannés, des Douglas DC8 datant du Général (oui, LE Général) dont on vient de célébrer le quarantième anniversaire de sa disparition.
Pourquoi des avions aussi vieux ?

Tout d’abord parce que tous les gouvernements qui se sont succédés jusqu’à Jacques Chirac ne se sont pas privés de se servir dans la flotte Air France, compagnie nationale et surtout…nationalisée, par conséquent taillable et corvéable à merci.

Par conséquent on verra par exemple François Mitterrand, en bon socialiste proche du peuple faire réaménager l’un des Concorde d’Air France, pour ses déplacements présidentiels long courrier (avec bureau, chambre à coucher etc.). JusMurmurandi ne se souvient pas que cela ait fait couler une quelconque goutte d’encre de la part de cette presse qui se dit aujourd’hui muselée par Nicolas Sarkozy…

Arrive ensuite Chirac, en 1995.

Voulant faire peuple lui aussi, il dissout le GLAM…qui aussitôt, tel Lazare, renait en ETEC (Escadron de Transport, d’Entraînement et de Calibration…); subtil non ?
Air France devenant une compagnie privée, il devient difficile de piocher dans la flotte.

La cohabitation arrivant, et pour ne pas faire d’ombre à Lionel Jospin, notre premier ministre trotskyste, on n’achète pas un avion mais deux, du même modèle, des Airbus A 319, neufs s’il vous plait.

Pourquoi deux ? JusMurmurandi se le demande encore, à moins que ce ne soit encore une vilaine histoire d’égo entre les deux hommes, ce qui ne surprendrait personne.

Lorsqu’ils sont mis en service, cette presse, tellement libre sous Chirac, ne se fend même pas d’une ligne, ou d’une minute d’antenne pour en parler, en 2002.

2008, Sarkozy se déplaçant plus que Chirac, y compris en long courrier, décide que faire des escales à chaque déplacement éloigné est improductif, sans parler du fait qu’une fois l’avion présidentiel est arrivé juste juste à destination, ayant failli manquer de carburant (Sarkodétracteurs ne vous réjouissez pas, il a quand même atterri sain et sauf). Enfin les deux Airbus sont à la veille d’une « grande visite », entretien d’étape couteux.

La crise n’est pas encore là, on va revendre les deux A 319 et acheter un unique avion, d’occasion de surcroit, pour faire mieux avec moins.

Et on en profitera pour renouveler les avions de taille plus modeste dont l’entretien et la consommation ne correspondent plus aux canons du Grenelle de l’environnement, cher à Jean-Louis Borloo :-) .

Tout ces prolégomènes pour sourire lorsque la presse entière salue l’arrivée d’Air Sarko One dont c’était la première mission officielle hier.

Description intérieure, prix tout y passe…ou presque.

Rien ou presque n’est dit quant à l’acquisition ou la vente des A 319, enveloppe financière par conséquent grossie au lieu de présenter un prix net. Rien n’est dit sur les pratiques françaises passées ou encore sur les avions des autres chefs d’Etat, comme notre voisine, Angela Merkel qui, elle, a commandé deux A340 neufs, plus chers mais aussi plus coûteux en entretien car quadri réacteurs.

Bref, tout est fait pour clouer le Président au pilori, à défaut de faire de même avec l’avion au sol.

C’est donc tout souriant que vous verrez JusMurmurandi suivre la vente des A319.

L’un d’entre eux a déjà trouvé acquéreur. Au Sénégal. Bref, en Afrique, vous savez, ce continent duquel la Cour de Cassation a autorisé la poursuite de trois chefs d’Etat (Gabon et Guinée Equatoriale) pour biens mal acquis…Ouf, le Sénégal n’est pas visé…

Bref, puisque nous sommes en pleine période budgétaire et que notre si chère presse se dit si muselée, pourquoi ne pas la remercier pour services passés et remplir les caisses de l’Etat simultanément en….supprimant son ô combien généreuse niche fiscale ?

Mais cessons là ces querelles vénielles et mesquines. Après tout, même la gauche ne dit rien sur ce bel oiseau, toute convaincue qu’elle doit être que d’une façon ou d’une autre elle va sans l’ombre d’un doute en « hériter » en 2012….

Pour JusMurmurandi, ce qui fait véritablement plaisir, c’est qu’il est BEAU le nouvel avion de la République Française !!!!

La valse des monnaies

novembre 11, 2010 on 9:04 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 Comments

Vous avez aimé le sirtaki des Grecs, quand leur pays a frôlé la faillite, alors vous allez adorer la ballade des Irlandais, qui doivent payer pour leur dette souveraine des taux d’intérêt de 9%, soit le triple de ce que payent les Allemands. Inutile de dire que de tels taux présupposent que le pays va -au moins- frôler l’insolvabilité à court terme.

Les Grecs eux-mêmes, si récemment tirés de l’ornière par un gigantesque prêt des autres pays européens, n’aident pas les Irlandais à s’en sortir quand leur ministre des finances indique que leur pays n’atteindra pas en 2010 l’objectif fixé -et promis-juré- de réduction de son déficit abyssal et structurel.

Mais la maladie irlandaise n’est pas la même que le mal grec. Chez ces derniers, c’est un déficit public aussi abyssal qu’endémique qui a miné la confiance des marchés. Chez les Irlandais, c’est la nécessité de renflouer les 5 principales banques du pays, égarées dans une dérive « à l’islandaise ». Il suffit de se représenter un quadruplement des prix immobiliers en 10 ans pour comprendre ce que le mot « bulle immobilière » veut dire. Et, comme les revenus n’ont pas suivi, il va de soi que les remboursements des emprunteurs étaient de plus en plus hasardeux et dépendants d’une poursuite d’une hausse sans fin des prix des logements.

Le résultat est que le sauvetage des banques coutera à l’Irlande jusqu’à 50 milliards d’euros, que son déficit public atteint cette année 30% oui, 30% du p.i.b., et que la baisse dudit p.i.b. depuis le début de la crise atteint 10%.

Et, comme un « bonheur » ne vient jamais seul, la hausse vertigineuse des taux irlandais entraine celle d’un autre pays malade de son immobilier, l’Espagne.

Sauf que, sauver la Grèce pouvait se justifier parce que c’était un pays somme toute atypique et peu important en termes de sauvetage. De même avec l’Irlande. Mais l’Espagne, s’il fallait en arriver là, est d’un tout autre calibre.

D’autant plus qu’Angela Merkel, déjà pas enthousiaste quand il lui a fallu danser le sirtaki, a prévenu que, s’il fallait renflouer tout le monde, alors il faudrait que tout le monde mette au pot, y compris les détenteurs privés de dette des pays atteints. En d’autres termes, que ceux qui, en ce moment, se gavent avec de la dette souveraine en euro à fort taux d’intérêts ne doivent pas se croire à l’abri des risques d’une bonne vieille restructuration de la dette, à la mode russe, argentine ou mexicaine.

Bref, avec les facéties de tous ces pays, nous n’avons pas fini de danser sur un volcan financier. Notre seule consolation est que les plus grosses monnaies du monde, le dollar, le yen et le yuan ont eux-mêmes la danse de Saint-Guy. Les Américains hurlent que le yuan est sous-évalué artificiellement pour faciliter les exportations chinoises. Lesquels répliquent que les Américains en font autant en injectant 600 milliards de dollars pour accélérer leur rebond économique et résorber un chômage de 10%. Tandis que cette masse d’argent va inonder les pays émergents qui bénéficient d’une forte croissance, notamment ceux du BRIC, provoquant au passage une forte inflation des valeurs d’actifs, immobilier en tête.

Bref, comme vous le voyez, le sujet des monnaies a de quoi donner le tournis. Pourvu que ce ne soit pas une danse macabre…

Ca, c’est Paris!

novembre 9, 2010 on 9:10 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Inrix, un organisme indépendant qui mesure les embouteillages, vient de décerner à Paris le titre fort peu enviable de ville la plus encombrée d’Europe. Ceci alors que la France, dans son ensemble est le pays d’Europe où l’on circule le mieux.

Évidemment, il serait facile de dire que c’est du à des facteurs historiques, et non pas à une action politique récente. Malheureusement, ou plutôt, heureusement, car c’est une action réversible, tel n’est pas le cas. Le travail du baron Haussmann, en construisant il y a plus d’un siècle les grandes artères de Paris, lui a donné un avantage important. La décision, il y a 50 ans, de créer un centre d’affaires à la Défense, et de l’interdire à Paris, est une deuxième avantage important.

Mais il est impossible d’accuser l’administration municipale de Bertrand Delanoë, en guerre ouverte contre les automobilistes, d’inefficacité. Ils ont atteint leur objectif avoué, à savoir la dégradation des conditions de circulation automobile dans la capitale.

Le problème, c’est que ces automobilistes ne suivent pas le chemin que Delanoë espérait, à savoir changer de comportement pour adopter en plus grand nombre les transports en commun. Peut-être l’état de ces transports en commun a-t-il quelque chose à voir avec ce refus. Et notamment les grèves à répétition qui les rendent non fiables. Grèves que soutient activement la gauche, à commencer par Bertrand Delanoë. Mais aussi que la région Ile-de-France, dirigée par un exécutif de gauche depuis longtemps, ne dépense pas assez pour les mettre au niveau des besoins.

En attendant que ces attitudes changent, car c’est la droite qui a fait voter une loi sur le service minimum dans les transports en commun, et c’est la droite qui a lancé un gigantesque programme de transports en commun pour l’Ile de France du XXIe siècle, les embouteillages, les retards, les heures perdues et la pollution s’accumulent à Paris.

Bien joué, M. le Maire!

Bertrand Delanoë

Tel maitre, tel valet !!

novembre 7, 2010 on 7:45 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Villepin de Sarkozy a encore parlé
Villepin sur Sarkozy a encore bavé.

Mais quel bilan peut il donc bien revendiquer ?
Celui d’une dissolution mal anticipée,
Qui les 35 heures en héritage nous laissa ?
Ou bien son discours qu’à l’Onu il prononça
Qui avec l’Amérique si longtemps nous fâcha?
Ou est ce son CPE tellement mal reçu,
Par la jeunesse qui derechef prit la rue,
À piteux retrait l’obligea, toute honte bue,
Lui qui par le peuple jamais ne fut élu.

Tel maître, tel valet, comme Chirac avant lui,
Qui voulut faire battre Giscard d’Estaing à tout prix,
Sabre au clair, déterminé à abattre Sarkozy,
De Strauss Kahn, Hollande, Royal, Fabius ou Aubry,
Aveuglé par la haine, il fait assidûment le lit.

Quel que soit son verbe prétentieusement haut,
Tout à répandre partout sa bave de crapaud,
Combien de temps encore, en véritable héros,
La France devra-t-elle supporter ce Galouzeau ?

Au secours, les Rouges sont de retour !!!

novembre 4, 2010 on 6:01 | In Best of, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Léonid Brejnev, un des nombreux premiers secrétaires du Parti Socialiste soviétique invite sa mère au Kremlin.
Soucieux de faire bonne impression, il lui montre le palais, ses salles de réunions immenses avec leurs très impressionnantes hauteurs sous plafond, le garage avec un parc automobile pléthorique (Brejnev aimait beaucoup les voitures et reçut même une légendaire Citroën SM du président Pompidou).
Brejneva mère ne pipe mot.
Agacé, il prend son avion de fonction et l’emmène voir sa datcha sur les bords de la mer Noire, avec tout le luxe disponible.
De retour à Moscou, elle ne dit toujours rien.
Surpris, Leonid lui demande son opinion.
Impavide, elle lui tient les propos suivants : « Mon petit Léonid, pourvu que les Rouges ne reviennent pas !…. »

Cette petite histoire vient de se reproduire…mais cette fois aux Etats Unis.

Les Rouges ne sont pas les Bolcheviks mais…les ultra conservateurs.

C’est une occasion de plus pour JusMurmurandi de faire son miel des différents commentaires de la presse ce matin.

Défaite, déculottée même pour Barack Obama, qui est instantanément non seulement cloué au pilori mais simultanément devenu l’otage des Républicains.
Tout le monde se presse pour crier à l’hallali, annoncer sa défaite dans deux ans et citer les commentaires sinistres de certains appartenant au parti de la victoire, qui « ne comprennent pas qu’Obama soit toujours vivant ». Sic ! Ou plutôt sick, very sick (malade, même gravement malade).

Parce qu’il est toujours difficile d’être le gouvernant pendant une période de crise économique, Obama rejoint la longue liste de ceux qui ont pris un avertissement en cours de mandat.
En fin de mandat, cela eut été le débarquement assuré, à la Gordon Brown.

Mais prisonnier des Républicains?
Comme si Mitterrand avait été prisonnier durant ses deux cohabitations (en fait oui, de la maladie lors de la deuxième …), ou Chirac qui laissa Jospin monter au front tandis qu’il jouait les rois fainéants pendant cinq ans.

Les deux de se faire réélire à leur terme.

Bref, il est bien trop tôt pour dire ce qui va se passer dans deux ans.

Ou encore en France en mai 2012.
Les sondages sont très mauvais pour Sarkozy, qui paie entre autre les plaies du ralentissement brutal de l’économie.
La vraie question pour l’un comme pour l’autre sera de savoir ce qu’ils vont faire du temps qu’il leur reste.

Obama va t il se laisser porter par les Républicains qui lui permettront de passer pour une victime, ayant les mains liées par cette nouvelle majorité qui lui est opposée?

Même si cela n’intéresse pas les Français outre mesure, qui Sarkozy nommera-t-il à Matignon, tandis que l’on entend Fillon ne pas se laisser enterrer trop vite?

En jouant les agents provocateurs,imaginons, par exemple, que ce soit René Ricol, qui joua habilement le défenseur des entreprises en 2008-9 face aux doigts crochus des banquiers qui nous avaient mis dans le fossé ?

On parie?

La CGT et Sud-Rail marchent sur la tête!

novembre 2, 2010 on 5:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | 1 Comment

Qu’il y ait des faits de violence auxquels sont exposés certains voyageurs de la SNCF, tout le monde le déplore. Qu’il faille signaler ces faits pour tenter d’appréhender leurs auteurs, là encore il y a unanimité.

Mais la nouvelle fiche de signalement qu’a tenté de diffuser la SNCF pose semble-t-il problème. Ceci parce que, dans le cadre de la description du ou des agresseurs, la victime a le choix de sept « types »: « Européen », « Africain », « Nord-Africain », « Asiatique », « Latino-Américain », « Gitan » et « Pays de l’Est ». Les syndicats cités, la CGT et Sud-Rail exigent le retrait de la fiche au motif qu’elle « sert de paravent à la mise en œuvre de la politique antisociale du gouvernement »; et ils ajoutent, outre que c’est « une honte », que « la mission de service public des cheminots consiste d’abord à assurer la sécurité des circulations et des usagers et non de concourir à des actes de stigmatisation des individus en fonction de leur “type”».

Bref, il faudrait arrêter des agresseurs, mais sans savoir de quoi ils ont l’air. Car, hormis les décrire d’après des stéréotypes physiques, comment faire? Je dis bien stéréotype, car être de peau noire ne préjuge pas de votre origine ou de votre nationalité. Vous pourriez être né aux Caraïbes, aux États-Unis, en Afrique ou en France, entre autres pays. Il n’empêche que la peau noire est un signe distinctif irremplaçable…

Plus intéressant encore, la référence à « la politique antisociale du gouvernement ». Qu’est-ce que cela a à voir avec la couleur de peau ou le type ethnique d’un présumé agresseur?

Sauf à supposer que la couleur de peau ou le type ethnique sont autant d’indice révélateurs d’un comportement criminogène, mais ceci, c’est du racisme pur et dur. Dont ne sauraient s’être rendus coupables deux syndicats de gauche, bien entendu.

En attendant, JusMurmurandi se demande comment la SNCF fera pour tenter de mettre fin aux agressions d’individus sans savoir quelle allure ils ont. Que les coupables restent en liberté et que les victimes s’accumulent gêne visiblement beaucoup moins nos syndicalistes que « la politique antisociale du gouvernement »…

Les victimes apprécieront….

PS: pour tous ceux qui pensent que JusMurmurandi en fait beaucoup pour une histoire mineure, sachez que la circulaire a été promptement retirée. La SNCF a visiblement été tétanisée par la double menace d’un affrontement avec ses syndicats et d’un procès en sorcellerie mauvais pour l’image…

Une rupture, une!

novembre 1, 2010 on 10:29 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 Comments

Ne pas comprendre à quel point la bataille pour la réforme des retraites a été une rupture totale avec des décennies de pratique politique et sociale en France serait une erreur. Et ceci non seulement sur un plan, mais sur deux.

Le premier plan, bien sûr, c’est celui qui met à mal des formules aussi sacralisées que les « acquis sociaux », ou « avantages acquis ». Il y avait une espèce de conviction partagée que l’Histoire ne pouvait aller que dans un seul sens: toujours plus de droits et d’avantages. Toujours moins de travail, toujours plus de retraite, de temps libre et de congés. Manque de chance, pour avoir toujours plus de retraite, avant tout grâce aux formidables progrès de santé de la société française, il faut, pour une fois, plus de travail.

Avec un humour grinçant, on ne peut pas ne pas voir que cela honore la promesse sarkozyenne de « travailler plus pour gagner plus (de droits à la retraite) ».

Le second plan est, il faut s’en souvenir, que, même en choisissant le terrain qui lui est le plus favorable, l’alliance politico-syndicale de gauche n’a pas pu faire plier le gouvernement. Pourtant, ils ont tout essayé: manifestations massives, grève des transports, et blocage de ce supposé point faible de notre société: le carburant. En d’autres temps, cela eût indiscutablement fonctionné, et le projet de loi eût été renvoyé à une obscure commission qui l’aurait enterré dans une discrétion honteuse et amère.

MM. Giscard d’Estaing, Mitterrand et Chirac en ont fait la douloureuse expérience.

Pourquoi cela n’a-t-il pas fonctionné, j’allais écrire « comme d’habitude »?

D’abord parce qu’à la base, quel que soit leur attachement viscéral à leur retraite et à leurs avantages acquis, les Français savaient qu’il y avait un problème, et qui n’avait rien à voir avec un gouvernement plutôt qu’un autre. Il n’y avait qu’à écouter les invraisemblances socialistes dont certains affirmaient qu’il était possible de revenir à la retraite à 60 ans et d’autres que c’était grotesque pour voir que cette cacophonie prouvait l’existence d’un « souci ». Il est d’ailleurs possible que Martine Aubry y ait définitivement laissé tout espoir de gagner en 2012, tant sa posture était intenable.

Ensuite parce que JusMurmurandi, dont la mémoire n’est pas limitée aux quinze derniers jours, contrairement à celles de tant de journalistes et de médias, se souvient des grandes manifs qui ont fait plier des gouvernements. Contre la fin de l’école libre de François Mitterrand et Pierre Mauroy en 1983, contre le plan Chirac-Juppé de redressement des comptes sociaux (déjà!) en 1995, ou contre le CPE de Chirac (encore!) et Villepin en 2006. Pour qu’il y ait 3 millions de gens dans les rues, il en faut au moins un million et demie à Paris. Une vague humaine qui recouvre les rues et les avenues, et dont le ressac affole les sismographes gouvernementaux. De tout temps, c’est à Paris que se joue le sort des mouvements populaires, et, cette fois-ci, Paris n’a pas répondu. Il y avait indiscutablement beaucoup de monde, mais, de tsunami, point. Ce qui fait, que, pour afficher 3 millions de personnes dans les rues, les syndicats ont recouru à des affirmations incantatoires, comme à Marseille, où ils affichaient 300.000 manifestants quand la police en comptait moins de 24.500 et des observateurs indépendants moins de 20.000.

Enfin, parce que la technique de la prise d’otages par blocage n’a pas fonctionné. Qui ne se souvient de ces interminables heures de trajet au milieu d’embouteillages géants qui ont fait plier Juppé? On voyait partout les Français redécouvrir de nouvelles solidarités en prenant des autostoppeurs à bord. Là, aucune nouvelle solidarité n’a eu à se manifester parce que les transports en commun ne se sont pas arrêtés. La loi sur le service minimum a peut-être quelque chose à y voir. L’auteur de cette loi? Un certain Nicolas Sarkozy…

Forts de cet échec (ou plutôt, faibles de cet échec), les syndicats ont tenté le blocage par pénurie de carburant, assistés, il faut le dire, par la panique de précaution des Français qui a créé une pénurie artificielle. Cela, non plus, n’a pas fonctionné. Les Français ont eu du mal à trouver du carburant, mais ils en ont trouvé. Et cela pour deux raisons: la police a débloqué les dépôts bloqués illégalement, et les camionneurs ne sont pas entrés dans la danse.

JusMurmurandi se souvient du temps où les camionneurs constituaient un groupe de pression qui terrifiait tous les gouvernements. Qu’ils se mettent en grève, et, subito presto! on accédait à leur demande, et leur leader informel, surnommé Tarzan, faisait la une des médias. Ceci jusqu’à l’arrivée d’un ministre de l’Intérieur qui leur a fait savoir, très calmement, que leurs actions illégales ne seraient pas combattues par la police ou l’armée, un affrontement dont les camionneurs étaient déjà sortis vainqueurs, mais qu’elles constituaient des infractions justifiant leur retrait de permis de conduire.

Le nom de ce Ministre de l’Intérieur qui a tout changé? Nicolas Sarkozy…

Allez dire après cela, quoi qu’on en pense, qu’il n’y a pas de rupture. Il suffisait d’entendre les miaulements de chattemite de Villepin, souhaitant sans le dire mais en le pensant tellement fort que cela s’entendait, que Sarkozy se « plante » comme il s’était lui-même « planté ». Il doit se dire, comme cet homme de main qui rate son coup dans « Tintin et l’oreille cassée »: Caramba! Encore raté!

Nicolas Sarkozy

Les seniors en danger….

octobre 31, 2010 on 8:56 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce qui frappe, dans le débat sur l’augmentation de l’âge de la retraite, c’est que la cause principale de ce report est avant tout une bonne nouvelle, à savoir l’augmentation de la durée de vie des Français. Quand le retraite a été créée, en 1945, un retraité vivait en moyenne 2 ans. Aujourd’hui, c’est nettement plus de 15 ans, et cela continue de grimper d’un trimestre tous les ans. C’est extraordinaire, et pourtant les Français ne sont pas sensibles à ce formidable progrès, non seulement médical mais aussi social.

Au contraire, ils ont perdu le symbole de la retraite à 60 ans comme un déchirement. Il y a une raison simple à cela, et c’est la détermination de toutes les entreprises françaises, avec non seulement la bénédiction mais avec le soutien actif de tous les gouvernements successifs, à faire une chasse implacable aux seniors. Pendant des décennies, mettre des seniors en pré-retraite dès 56-57 ans a été le meilleur moyen pour qu’ils ne figurent pas sur les listes et statistiques de chômeurs.

Cette chasse a fait que le taux d’emploi des seniors en France est exceptionnellement bas, et que cette population se sent, et à juste raison, menacée dans son employabilité quand on sait qu’un CV qui commence par un « 4″ pour le chiffre « âge » est souvent orienté directement vers la poubelle, sans parler d’un « 5″ ou d’un « 6″.

Donc la retraite, c’est en quelque sorte la seule solution pour un senior de ne pas être chômeur. On conçoit leur inquiétude quand on leur remet deux ans de plus de risque maximum…

Ce qui est curieux, c’est que ceci, qui n’est ni de droite ni de gauche, tant les deux blocs ont eu exactement la même attitude sur le sujet, n’a jamais fait l’objet du moindre débat. Seulement maintenant, quand la loi a été votée, quelques voix s’élèvent-elles pour parler timidement de mesures d’accompagnement pour les jeunes (victimes du même scénario) et les seniors.

Car on peut toujours allonger l’âge de départ à le retraite, cela ne créé pas d’emploi. Donc à emploi constant, cela ne créé pas de recettes. Comment donc cela améliore-t-il les comptes des organismes sociaux? Tout simplement parce que moins de Français arriveront en fin de carrière avec des droits pleins. C’est simple comme une arithmétique d’école primaire.

Primaire. Comme le niveau du débat que les politiciens de tous bords nous ont servi. Comment s’étonner après que la popularité de Sarkozy chute dans l’opinion sans que les socialistes en tirent le moindre bénéfice?

La seule garantie qu’aient les Français, qui viennent de perdre la garantie de l’âge de la retraite, c’est la garantie que ce débat est loin, très loin d’être terminé.

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