Précipitation du haut du perchoir
septembre 28, 2010 on 9:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésNicolas Sarkozy est bien un fin manœuvrier politique. Quand il a nommé un membre du Parti Socialiste à la position éminente de Président de la puissante Commission des finances de l’Assemblée Nationale, rares ont été ceux qui ont compris le sens de cette ouverture, finalement peu médiatique, mais qui donne au PS une tribune à partir de laquelle tirer à boulets rouges sur la majorité.
Jusqu’ici, JusMurmurandi n’avait lui non plus, pas vraiment compris le sens de cette ouverture, sauf à supposer que Sarkozy soit vraiment acquis à une certaine dose de partage du pouvoir entre la majorité et l’opposition, ce qui est une idée beaucoup trop positive pour que qui que ce soit de censé puisse la lui prêter.
Mais depuis aujourd’hui tout s’éclaire. En effet, Jérôme Cahuzac, au cours d’un entretien à BFM a déclaré, notamment, que maintenir la réduction de la TVA sur la restauration coûtait 3 milliards d’euros par an, alors que le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne rapportait que 500 millions, et que, donc, il pensait que cette mesure, qui coûtait 5 à 6 ans de restriction du nombre des fonctionnaires, était beaucoup trop coûteuse et aurait due être annulée.
Or ce que M. Cahuzac ne comprend pas, c’est que la baisse de la TVA est annuelle, alors que l’économie sur la baisse du nombre de fonctionnaires est cumulative, soit 500 millions la première année, puis un milliard la deuxième, puisque le nombre de fonctionnaires aura diminué pendant deux années de suite, donc deux fois plus, puis un milliard et demie, et ainsi de suite. Son calcul, du niveau d’un problème de brevet, est donc faux, et M. Cahuzac montre que les chirurgiens (c’est sa formation) coupent mieux dans le ventre de leurs patients que dans les dépenses de l’État.
Ceci pourrait n’être qu’un lapsus, mais voilà que le Président se met à parler d’une autre « largesse » que le Gouvernement a maintenue. Et il indique que ce genre de largesse peut se comprendre en temps de prospérité économique, mais pas avec les finances publiques dans l’état dans lequel elles sont aujourd’hui. Ce que ne sait pas notre chirurgien girondin, c’est que justement les périodes de vaches grasses alternent avec les périodes de vaches maigres, et que, distribuer toutes les recettes pendant les premières mène à la ruine pendant les deuxièmes. C’est exactement ce qu’ont fait MM. Rocard et Jospin, ses collègues socialistes, comme les cigales de La Fontaine.
Ces déclarations sont un tel pain béni pour la majorité, et pour le futur candidat de l’UMP à la Présidentielle de 2012, que cela vaut largement de laisser M. Cahuzac pérorer, car ces incongruités serviront d’excellentes munitions pour une campagne où l’économie jouera, n’en doutons pas, un grand rôle.
Comme Lénine disait de ses adversaires qu’il allaient lui vendre la corde avec laquelle il les pendrait, Sarkozy, lui, leur offre un perchoir du haut duquel il les précipitera.
Merlinaloë
septembre 26, 2010 on 8:48 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésGrand moment. Un nouveau rapport de la chambre régionale de la Cour des Comptes est sorti. Il concerne la gestion de notre bonne ville de Paris.
Ce rapport est à la hauteur des attentes de JusMurmurandi.
Et des carabistouilles de notre maire préféré, Merlin l’Enchanteur, alias Bertrand Delanoë.
Quelques extraits pour vous mettre en bouche.
« 177 emplois de chargés de mission sont déclarés pourvus, alors que leur création n’a pas été autorisée par le conseil de Paris ».
En clair, cela signifie que la mairie de Paris crée comme par enchantement des postes sans que leur création n’ait été votée. Splendide. Bel exemple de respect de la démocratie…
Pour les collaborateurs de cabinet, «les 132 postes pourvus dépassent le nombre des emplois régulièrement autorisés (…), soit 129…
La cour constate que des fonctionnaires, nommés délégué ou délégué général, ont été détachés sur des emplois de directeur ou directeur général alors qu’ils n’en «remplissent aucunement les fonctions». Tout en en touchant les rémunérations.
La cour évalue la rémunérations de ces directeurs généraux à 248.000 Euro annuels. La Mairie récuse et affirme qu’ils ne touchent « que » 150.000 Euro par an.
Tout d’abord, on comprend mieux, dans cette gabegie généralisée, pourquoi les impôts ont explosé à Paris. Il convient de rappeler que, pendant son premier mandat, Delanoë avait créé plus d’emplois nouveaux de fonctionnaires à Paris que la totalité des fonctionnaires de la ville de Lyon, et finançait tout cela grâce à sa part des revenus de la bulle immobilière, qui, comme toute les bulles finit par éclater, moment où le budget delanoësque se trouva aussi dépourvu que la cigale de La Fontaine quand la bise fut venue.
Deuxio, on se souvient que M. François Hollande, alors secrétaire général du PS, avait avoué qu’il n’ »aimait pas les riches »; il avait évalué le début de la richesse à 4.000 Euro par mois. Ici, en se fondant sur le seul chiffre de la mairie, on est au triple….Au quintuple selon la chambre régionale !!!!!
Bref, on est dans la magouille comme au bon vieux temps de ce brave Chirac, que, comme par hasard, Delanoë accepte de sortir de l’embarras juridique.
Comme s’il voulait se mithridatiser, en prévision de son propre avenir.
Là où cela devient carrément inquiétant, voire affolant, c’est lorsque Martine Aubry déclare, dans le cadre de son « programme » de gouvernement, qu’elle veut supprimer le contrôle de l’État sur les collectivités locales.
Lorsque l’on s’aperçoit de ce que s’autorise la Mairie de Paris alors que le contrôle existe, on est pétrifié de peur à l’idée de la suppression dudit contrôle.
Sans parler de ce que ce mode de gestion pourrait avoir comme effet désastreux à l’échelle de la Nation sur ce qui reste des finances nationales…..
Quand c’est la Pomme qui croque….ses concurrents
septembre 25, 2010 on 6:09 | In Economie, France, International | 2 CommentsVoilà, la société à la Pomme, Apple, est devenu la deuxième capitalisation boursière du monde.
Les Mac, Ipod, iPhone et autres iPad ont propulsé les ventes, les bénéfices et donc les actions Apple au firmament.
Apple vaut plus cher en bourse aujourd’hui que n’importe quelle autre société au monde excepté le géant pétrolier américain Exxon-Mobil, mais cela ne durera pas toujours sauf si la société californienne dirigée par Steve Jobs maintient sa croissance météorique.
Cela veut dire qu’Apple vaut plus cher que Dell, roi déchu du PC, que HP, plus grosse société technologique au monde, que Nokia, dont la part de marché mondial en téléphone mobiles fait toujours rêver (27%…), et qu’IBM le colosse qui est leur grand-père à tous.
Mais aussi que Microsoft, qui a longtemps été N°1, avec un tel monopole qu’on pensait son rang invulnérable.
Ce qui est intéressant de noter, c’est que ce même Apple était en très mauvais état avant de faire revenir, à force de millions de stock-options, son fondateur légendaire et génial.
Une leçon à méditer pour ceux qui trouvent que les fortes rémunérations des dirigeants sont scandaleuses.
Il a enrichi son entreprise, ses actionnaires, ses employés, son pays, et lui-même.
Comme certains aimeraient que ce genre de capitaine d’industrie enrichisse tout le monde et paye de gigantesques impôts pour se faire pardonner de réussir mieux que les autres, ce qui permet à ces mêmes politiciens de se faire réélire en distribuant cet argent qu’eux-mêmes n’ont jamais gagné, n’ayant été toute leur vie que des fonctionnaires à l’abri d’un statut ultra-protecteur, mais sans s’enrichir eux-mêmes de montants aussi vertigineux que leur réussite.
Sauf que Steve Jobs est capitaliste, et pas l’abbé Pierre, et que chacun d’eux est une figure de légende dans son pays. Et c’est pourquoi les États-Unis ont engendré Apple, et la France les Compagnons d’Emmaüs.
Bâle III: combler un trou en attendant qu’un autre s’ouvre
septembre 21, 2010 on 12:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésDire que rien n’a changé depuis la crise financière de 2008 est désormais impossible, le paquet de règles dit « Bâle III » est maintenant connu, et il apporte des changements majeurs par rapport à la situation précédente.
Fondamentalement, là où, avec Bâle II, les banques devaient avoir un minimum de 2% de leurs engagements en réserves « dures », c’est à dire immédiatement liquides et de valeur garantie, elles devront passer graduellement à 7%. Ce qui veut dire que, pour prêter de l’argent, elles devront tripler le montant de leurs réserves, ce qui constituera, dans l’esprit des régulateurs, un matelas de sécurité triple de ce qu’il était avant. Le but de ce matelas étant bien sûr de permettre à une banque de faire face sans risque de faillite, à des non-remboursements de crédits, ce qui arrive toujours en cas de récession. Et qui évitera, nous l’espérons tous, à la prochaine récession de se transformer, comme en 2008, en crise.
Évidemment, la réponse simpliste serait de dire que toujours plus de fonds propres bancaires rendraient le système encore plus stable et sûr, alors pourquoi s’arrêter à 7%? C’est que, plus ce ratio est élevé, moins, à fonds propres constants, une banque peut prêter. Donc à trop élever ce ratio, on limite les crédits qu’une banque peut consentir, et on étrangle l’activité économique.
Il suffirait donc en théorie que les banques lèvent de nouveaux fonds propres et augmentent leur capital pour concilier ratio élevé et forte activité, mais il faudrait rémunérer ces nouveaux fonds propres, et comme ils ne généreraient pas d’activité économique supplémentaire, cela ne pourrait se faire que par un renchérissement du coût du crédit.
On voit donc qu’il faut essayer, avec finesse, de trouver le bon compromis entre sécurité et activité économique.
Le problème, c’est que la crise de 2008 est arrivée sans que les sauvegardes déjà présentes fonctionnent. Et ce, avant tout, parce que de nouveaux instruments financiers, appartenant à la catégorie parfois fort complexe des produits dérivés, n’existaient pas au moment où Bâle II avait créé ces sauvegardes, et n’étaient tout simplement pas pris en compte en termes de risque. On sait ce que cela a donné. Une bulle économique, et notamment immobilière, portant sur des actifs très risqués, et puis un crash.
Les normes de Bâle III vont-t-elles empêcher la répétition de 2008? D’abord il faudrait que les banques américaines les adoptent, ce qui n’est, et c’est un euphémisme, pas gagné d’avance, puisqu’elles seraient les plus « bridées », ayant été, justement, les plus « débridées » en 2004-2008. Ensuite, il faudra s’occuper d’encadrer les hedge funds, ce qui est en cours, et de réformer les agences de notation, et il y a des discussions et des propositions sur ce chapitre aussi.
Mais le problème principal, c’est que la finance est un terrain d’innovation constante et rapide, alimentée par beaucoup des plus brillants cerveaux issus des universités mondiales, attirés par des fortes rémunérations. Et, en période faste, il est aussi clair qu’avant que la banque qui aura trouvé le moyen de prêter plus d’argent sans violer Bâle III fera beaucoup plus de bénéfices que ses consœurs plus conservatrices, ou moins modernes.
Ce n’est donc qu’une question de temps jusqu’à ce que l’invention des financiers ne trouve le moyen « légal » de contourner cette nouvelle barrière, et qu’une nouvelle bulle de crédit, suivie comme toujours de son douloureux éclatement, ne s’ajoute à la longue liste des périodes où les hommes ont cru, comme avec les tulipes hollandaises, que les arbres pouvaient sans dommage monter jusqu’au ciel…
Clivages à l’Ouest.
septembre 19, 2010 on 7:28 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa campagne présidentielle de 2012 pointe son nez. On le sent chaque jour davantage.
On perçoit les esprits qui s’échauffent, se rôdent, les ambitions qui se font jour.
Il semble donc important aux uns comme aux autres de poser leurs jalons, de délimiter leur territoire et de hisser une ou plusieurs bannières afin de rameuter leur électorat.
La réforme des retraites est un bon exemple.
Elle illustre la volonté du président de la Republique de faire passer une réforme qui lui tient à cœur. Même si cette dernière semble tiède par rapport à ce qui a été entrepris par nos voisins.
62 ans c’est mieux que 60 pour renflouer les caisses, mais c’est notoirement moins bien que 65 ou 67. Qui plus est, comme nous l’avons déjà dit, une réforme à la fois, c’est un piège. Si, en plus, c’est la dernière du quinquennat…..
Là où JusMurmurandi s’étonne, c’est d’entendre les uns et les autres qui glapissent pour dire non seulement que cette réforme est mauvaise mais aussi en y allant chacun de leur grain de sel pour dire ce qu’il faudrait faire.
C’est à mourir de rire, ou presque, si le sujet n’était pas si grave.
Parce que tous ou presque de ces intervenants ont été à un moment donné aux affaires, et la seule chose qu’ils aient faite s’est montée à un énième rapport qui est venu s’entasser à coté du rapport du prédécesseur.
Bref, tout le monde savait ce qu’il fallait faire mais personne n’a rien fait.
Toutefois, celle qui est prévue ne suffira pas.
Tout le monde le sait et semble illustrer en partie certaines réformes mi figue mi raisin, plus consensuelles qu’en vraie « rupture ».
C’est là que le bât blesse, pour justement un candidat de rupture lorsqu’il était en campagne, et qui semble timoré à une bonne partie de son électorat, comme à la presse anglo saxonne, jamais tendre, voire francophobe…..francophage, comme l’amiral de Laborde était….anglophage.
Tandis que Nicolas Sarkozy veut clairement marquer son territoire, prendre des positions « clivantes » pour marquer sa différence par rapport à une opposition délétère, et vis à vis de son électorat qui aurait des états d’âme, JusMurmurandi l’invite à revisiter ses discours de campagne.
Voire, même, à chercher l’inspiration à l’extérieur.
Le Pole Emploi, fusion Assedic-ANPE, n’est il pas né de l’existence des jobs centers britanniques, par exemple?
Par conséquent, au moment où les voix sont unanimes réclamer plus d’économies sur le train de vie de l’Etat, Jusmurmurandi suggère de chercher des idées à l’Ouest.
Aux Etats-Unis ?
Vous n’y êtes pas, pas tout à fait….
A Cuba, où les Castro brothers ont pris conscience de l’hypertrophie du secteur public, comme il existe toujours et encore en France, et veulent par conséquent revitaliser le secteur privé.
Mais le remède cubain est autrement plus musclé que chez nous, avec augmentation du secteur privé (donc, par exemple, du nombre de licences de taxis), mais surtout suppression de 500.000 postes de fonctionnaires en quelques mois.
On est loin des 30.000 annuels en France, alors même que Cuba n’est qu’un tout petit pays par rapport au nôtre….
Castro, socialiste historique comme le célébrait Danièle Mitterrand elle même, sa grande admiratrice, source d’inspiration pour le programme de l’élection de 2012?
Qui l’eut cru ???
Le modèle allemand
septembre 17, 2010 on 10:35 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésDans les années 80, la France a eu le choix entre deux modèles, celui du capitalisme « rhénan », en gros le modèle allemand, et le capitalisme anglo-saxon, modèle « dur » des années Reagan-Thatcher.
JusMurmurandi se souvient des positions du PS d’alors, arc-bouté sur le modèle allemand, dont le côté « social » était cité en exemple, sans qu’il semble être un frein à l’efficacité économique.
Laquelle efficacité fait des miracles. La croissance allemande devrait atteindre plus de 2,5% en 2010, quand tant d’autres « vieilles économies » sont à la peine.
Il se trouve que Nicolas Sarkozy, poussé par les marchés de capitaux, l’Union Européenne et l’euro, tente de faire converger, au moins un peu, les économies française et allemande. D’où le rabotage des niches fiscales, la réduction du déficit budgétaire, la réduction du train de vie de l’État, la réduction des prestations sociales aux chômeurs qui refusent plusieurs offres d’emploi « acceptables », le report de l’âge de départ à la retraite.
Toutes mesures que les Allemands ont prises avant nous, et, dans la plupart des cas, avec autrement plus de vigueur.
Il serait donc logique de penser que le PS se réjouisse de voir la droite française enfin réaliser le bien-fondé du modèle social-démocrate allemand, et s’aligner sur ses propres positions.
Sauf que le PS est tellement coincé dans sa stance d’opposition systématique à tout ce que fait Sarkozy et à une distribution à tout-va digne d’un Super-Noël qu’il en oublie les bienfaits de la rigueur à l’allemande, alors même que celle-ci fat ses preuves de manière éclatante.
Pour tout dire, JusMurmurandi hoche la tête, hésitant entre ahurissement et hallucination en écoutant certaines propositions socialistes pour financer le gouffre du système de retraite à la française. Ils veulent tout bonnement imposer les revenus de l’épargne salariale non plus à 4%, comme aujourd’hui, ou à 6% comme le projet de loi en cours de débat, mais à 20%….
Quand les retraites du système de répartition foutent le camp, que reste-t-il pour ne pas vivre une vieillesse indigente? Les retraites par capitalisation? Non, car le PS s’y est toujours opposé. Reste l’épargne salariale, c’est-à-dire la participation gaullienne, et les plans d’épargne en entreprise pour ceux qui en bénéficient. En gros, c’est ce qu’on appelle le « capitalisme social ».
Et c’est justement ce sur quoi le PS veut tirer à boulets rouges. Comprenne qui pourra…
Roms: Quand l’Union Européenne laisse baba…
septembre 16, 2010 on 10:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésMme Reding se soucie des Roms et de la politique française à leur endroit. Fort bien. Elle affirme qu’aucune discrimination de race de langue, etc… ne saurait être tolérée dans l’Union Européenne. Fort bien encore.
Les Roms sont un peuple, nul n’en disconvient. Un peuple sans foyer ni patrie « fixe », même si beaucoup d’entre eux, pour ceux qui ont survécu à l’Holocauste nazi -oui, on peut employer ce mot, car les Roms ont été victimes de la même tentative d’extermination que les Juifs, et pour la même (absence de) raison: la race- nés en Roumanie et en Bulgarie sont manifestement victimes de discrimination massive. Car la discrimination se constate sans qu’il soit besoin de textes discriminatoires: elle se mesure.
Ainsi, plusieurs femmes viennent-elles de porter plainte contre Goldman Sachs aux États-Unis, en indiquant le faible taux de femmes aux postes supérieurs et aux instances dirigeantes de la banque d’affaires. Trop peu de femmes, cela ne saurait être dû à leur absence de talent, donc il y a discrimination. De même en France, le différentiel de salaire entre hommes et femmes est la preuve qu’à poste et talents égaux, il y a discrimination contre les femmes.
Vu l’extrême pauvreté des Roms, il est manifeste qu’il y a discrimination contre eux, et pas qu’en France. Partout dans l’Union Européenne où il y en a, et donc avant tout en Roumanie et en Bulgarie où il y en a le plus. Mais cela, cela ne gêne pas Mme Reding. Tout ce qu’il faut, c’est qu’on n’en parle pas, qu’on ne le montre pas à la télévision. La discrimination des riches choque, que ce soit contre les femmes chez Goldman Sachs, ou en France. La discrimination des pauvres telle la Roumanie face à ses Roms ne reçoit qu’un haussement d’épaules et un soupir impuissants.
Ah mais non! Ce serait suggérer que Mme Reding discrimine entre la France et la Roumanie, ce qui est proprement (ou salement) impensable! Quant aux rumeurs qui colportent que la Roumanie encaisse l’argent de l’UE destiné à l’intégration des Roms et le détourne pour un autre usage… Mais que fait la Commission Européenne?
Revue de presse
septembre 13, 2010 on 8:31 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésHP comme…. haute pression.
Le patron de Hewlett Packard, Mark Hurd vient de se faire débarquer pour avoir eu des rapports un peu trop rapprochés avec un fournisseur, ou plus exactement une femme employée par un fournisseur.
Il n’y a pas eu de faits de harcèlement sexuel avérés, mais il semblerait qu’il y ait eu confusion entre sa poche professionnelle et sa note de frais.
Le conseil d’administration, oubliant la remontée remarquable des résultats de l’entreprise accompagnée par une remontée équivalente de son cours de bourse au cours des cinq dernières années à la tête de l’entreprise, met fin à son contrat de travail séance tenante.
Larry Ellison, patron du concurrent Oracle, affirme immédiatement qu’il s’agit de la décision la plus stupide qu’ait connu le monde de l’informatique depuis le licenciement de Steve Jobs par Apple et fait sur le champ une proposition à Mark Hurd afin qu’il rejoigne son entreprise.
HP, représenté par le même conseil d’administration, monte derechef sur ses ergots et veut empêcher Hurd de rejoindre Oracle….
N’aurait il pas été plus simple d’être moins pusillanime et….de garder Hurd à la tête de HP ????
Une grande leçon.
Les Américains viennent à nouveau de nous donner une grande leçon de démocratie. Ceci après une leçon de police. Lecteur régulier de JusMurmurandi, vous vous souviendrez que nous avions annoncé la venue à Paris de policiers américains afin d’aider la police française à filtrer les passagers devant s’envoler vers les Etats Unis….
La justice américaine vient de trancher au sujet des vols organisés par la CIA afin d’extrader en catimini des personnes suspectes de terrorisme par la voix de la cour fédérale d’appel de San Francisco.
La Cour ne dit pas qu’il ne s’est rien passé. Non ? Non ! Seulement qu’il ne faut pas que l’on sache ce qui s’est réellement passé, parce que ça, c’est « confidentiel défense » et doit donc être protégé par tous les moyens.
Bref, la CIA fait ce qu’elle veut, y compris des actes illégaux, des enlèvements, et tout va bien. Il ne s’est rien passé, circulez !
On savait que cela pouvait se passer sur le territoire des Etats Unis, avec Guantanamo, on sait que cela se passe, encore, toujours, dans le monde entier (une vraie mappemonde, Rabat, Alger, Le Caire, Amman, Bagdad, Bucarest, Timisoara, en Roumanie, et Szymany, en Pologne)…
Pour ceux qui seraient intéressés par les faits d’arme de la CIA depuis sa création, nous suggérons la lecture du livre de Tim Weiner, journaliste au New York Times intitulé « Legacy of ashes », également disponible en version française (« Des cendres en héritage »).
Tout ceci pendant la présidence Obama. C’est plutôt obamacabre (obamabracadabrantesque ????).
Déni de justice.
La justice française semble très ballottée.
La semaine dernière elle relâche un homme soupçonné d’avoir participé à un hold up alors qu’il avait déjà un palmarès impressionnant (7 condamnations).
On peut le dire, la justice française fait n’importe quoi. Il arrive même qu’elle applique la loi…comme on le voit pour les personnes entrées illégalement sur le territoire.
Hélas, cela n’a pas l’heur de plaire à nos amis socialistes, qui attribuent les expulsions des Roms au président de la République.
En fait, cette brave justice ne devrait d’autoriser les expulsions des Roms que pour les villes de l’UMP et pas pour les villes où le maire est socialiste, même s’ils en font la demande, comme Martine Aubry. Chiche ?
Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l’on te fasse !
Le parti socialiste, hormis la posture imbécile qui veut indexer nos retraites en fonction des résultats de la bourse (on voit qu’ils ne sont pas aux commandes depuis la crise de 2008…), annonce qu’il rétablira la retraite à 60 ans s’il revient au pouvoir en 2012.
On comprend que ce soit plus Ségolène Royal qui prenne la parole sur le sujet ces temps derniers et moins Martine Aubry…. En effet, cette dernière vient de franchir la cap des 60 ans. Heureusement qu’elle n’a pas prévu de s’appliquer à elle même ce qu’elle propose aux Français, sinon elle serait obligée de se retirer.
Mais en fait, JusMurmurandi pense qu’il faudra peut être reculer encore plus, beaucoup plus, l’âge de la retraite de Martine Aubry.
Au moins jusqu’à 84 ans !
Parce que c’est à cet seulement à cet âge que Fidel Castro vient de se rendre compte que le modèle cubain, « cela ne marche même plus pour nous »
Faudra t il donc attendre qu’elle soit aussi vieille afin que Martine Aubry comprenne que le socialisme, cela ne marche même plus pour la France ???
L’homme qui vaut un milliard…
septembre 13, 2010 on 3:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésDans la manif’ contre la réforme des retraites, avec le peuple…
On serait tenter d’en rire, cela donne plutôt envie de vomir.
Socialistes ou surréalistes?
septembre 9, 2010 on 11:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsLe dossier des retraites est difficile pour tous ceux qui s’y collent. Demandez donc à Sarkozy si c’est de gaieté de cœur qu’il a mis les mains dans ce nid de frelons. Tant et si bien que ni Rocard, ni Jospin, pourtant Premier Ministres pendant des années prospères, et totalement au courant de l’iceberg démographique vers lequel se dirigeait à toute vapeur le paquebot du système par répartition, n’ont voulu se saisir du bâton crotté. Tant et si bien que les socialistes ont combattu chaque réforme que tentait la droite, jurant qu’ils l’annuleraient une fois revenus au pouvoir, mais se gardant bien de le faire, comme avec la réforme Balladur de 1993 ou Fillon de 2003.
Toujours est-il que, comme à chaque fois, c’est la droite qui se coltine le boulot impopulaire qui consiste à trouver des moyens d’empêcher le système actuel de faire faillite, ou plutôt de laisser sa faillite latente et patente, éclater.
C’est un peu facile, quand on sait que ce sont les mêmes socialistes qui se sont opposés systématiquement et avec véhémence à toute ouverture d’un système complémentaire de capitalisation au nom de la protection de notre sacro-sainte méthode de répartition.
Mais cela devient absolument surréaliste cette semaine sur au moins deux plans. Passons sur les déclaration de Martine Aubry promettant de revenir à l’âge de la retraite de 60 ans si généreusement concédée par François Mitterrand, et cause d’une partie de nos problèmes actuels. Après tout, on a (ou on est) l’opposition qu’on peut.
Mais ce qui est proprement hallucinant, c’est d’entendre les socialistes, ou faut-il dire les surréalistes, dire que le financement approprié de nos retraites serait un impôt sur les revenus du capital, déclaration renouvelée ce matin par Benoît Hamon. D’abord, en proposant de financer les retraites par l’impôt, fût-il sur les revenus du capital, les socialistes enterrent le système par répartition, et égorgent leur propre vache sacrée. Ils enterrent aussi la gestion paritaire et 60 ans de doctrine et de pratique socialistes. Peut-être l’équipe actuelle ne s’en rend-elle même pas compte, accablée qu’elle est de devoir pour une fois faire des propositions au lieu de se contenter de tirer à boulets rouges sur l’action du gouvernement.
Mais le pire est de choisir les revenus du capital. Parce que cela veut dire que (1) plus ceux ci seront élevés, mieux nos retraites seront financées, ce qui fait que les socialistes vont devenir des fans des profits financiers, et (2) que les retraites vont être à la merci des fluctuations des revenus financiers, et donc à la merci de crises comme celles de 2008. Il suffit de voir la hausse massive des impôts que Delanoë a du faire subir aux Parisiens parce que ses dépenses étaient jusque là financées par les revenus de la bulle immobilière, pour voir, à une toute autre échelle, le mal que ferait le fait de financer nos retraites avec une bulle financière.
JusMurmurandi propose à Mme Aubry et consorts de relire certains aspects de l’affaire Madoff, si riche d’enseignements, pour la proposition qu’elle vient de faire…
Halde au gaspillage !!!
septembre 4, 2010 on 8:01 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésTrouver des sujets pertinents qui retiennent à la fois l’attention de JusMurmurandi et soient dans notre ligne éditoriale est quelques fois un vrai plaisir, un délice de gourmet.
Comme par exemple lorsque nous lisons que la Cour des Comptes aurait rédigé un rapport particulièrement critique sur la gestion de la Halde (Haute Autorité pour la lutte contre la discrimination et pour l’égalité).
Les principaux points relevés dans la presse indiquent des budgets déraisonnables pour son immobilier (795 Euro le m² pour ses bureaux lorsque l’on trouve moins de moitié moins cher dans la rue voisine), des dépenses très élevées de communication avec absence de mise en concurrence des agences chargées de la mission, ou encore trois seulement des membres qui constituent le le collège qui ont respecté l’obligation d’établir une déclaration d’intérêt immédiatement après leur nomination.
Les propos du rapport qui ont filtré dans la presse utilisent un langage choisi pour illustrer ce qu’ils ont trouvé (« absence de contrôle », des « marchés à la limite de la légalité »,une « opacité dans les opérations financières »).
Pas brillant, surtout pour une Haute Autorité. Cela ressemble, si les faits rapportés sont exacts, plutôt à des basses manoeuvres.
Pour ceux qui suivent JusMurmurandi depuis quelques temps, vous saurez que nous ne portons pas Louis Schweitzer dans notre coeur.
Pas parce qu’il était le Directeur de Cabinet de Laurent Fabius pendant l’affaire du sang contaminé, ou pour l’affaire des écoutes de l’Elysée pour laquelle il fut condamné par la justice française, ou encore pour sa fermeture brutale de l’usine de Vilvoorde lorsqu’il était à la tête de Renault (pour laquelle il fut condamné par la justice belge).
Sans mentionner le nombre de suicides au Technocentre de l’entreprise, Technocentre qui fut imaginé et construit pendant sa direction.
Simplement parce qu’avec un curriculum aussi encombré, M. Schweitzer, en tant que Président de la Halde, sensé être le gardien de la bonne morale, donnait justement des leçons de savoir vivre, comme s’il était un parangon de vertu …
Lorsque l’autorité de contrôle financier de l’Etat dévoile l’envers du décor, JusMurmurandi pense vraiment qu’il aurait mieux fait de balayer devant sa porte avant de pontifier sur les autres.
Pour l’instant aucune réaction de l’intéressé. Dédain, mépris ?
On imagine qu’Eric Woerth, pour lequel il n’y a pas d’action judiciaire en cours, simplement des auditions, peut à la fois se dire jaloux et pourrait prendre de la graine sur le comportement à avoir.
Même s’il a la presse vent debout contre lui, ce qui n’a jamais été et ne sera jamais le cas de M. Schweitzer, de par son appartenance politique…..
Retour vers le futur
septembre 2, 2010 on 9:52 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésQuel triste exercice que celui de projeter son passé pour composer son avenir.
C’est pourtant ce que semble avoir fait Bernard Kouchner, lorsqu’il déclare que l’affaire des Roms a ébranlé ses convictions.
Il aurait bien pensé à démissionner mais bon, pour cette fois, il reste.
Parce qu’il sait que son avenir est derrière lui, qu’il n’a aucun espoir d’avoir un poste comparable s’il s’en va. Trois ans de ministère Fillon avec Sarkozy président et à son âge, la messe est dite.
Même si la gauche revenait au pouvoir en 2012, qui voudrait de ce renégat sur le retour ?
Toutefois, il est de bon ton de dire qu’il partirait bien, comme cela, s’il est viré en octobre, il pourra dire qu’il l’a voulu.
Démissionner, c’est tout de même plus glorieux que de se faire renvoyer comme un valet.
C’est ce que doit se dire Fadela Amara qui a aussi la réputation de ne pas être reconduite à l’automne. Les appartements de fonction prêtés à la famille et la voiture de fonction cela a du bon dont il faut profiter jusqu’au dernier instant.
Cela a tout autant amusé JusMurmurandi que de voir les mémoires de Tony Blair arriver en librairie.
Mémoires où il raconte des anecdotes croustillantes comme celle de Jacques Chirac bredouillant une explication pour la reine d’Angleterre afin d’essayer de mettre un voile sur sa déclaration « on ne peut pas faire confiance à des gens dont la nourriture est aussi mauvaise? »
Tout aussi relevées lorsqu’il critique vertement son successeur, l’ombrageux Gordon Brown, qui s’est pris les pieds dans le tapis de la communication pendant la campagne électorale de façon spectaculaire (voir notre vidéo à ce sujet).
Type difficile, exaspérant, Brown est habillé pour l’hiver avant même les soldes !
Écrire des mémoires aussi critiques, surtout lorsque son bilan est aussi massivement entaché que le sien par l’entrée en guerre en Irak fondée sur des mensonges, il ne faut pas manquer d’air.
Cela permet toutefois de revenir sur la scène, de faire parler de soi, pour quelqu’un qui comme Kouchner a son avenir politique derrière lui.
Il en tirera donc un bon coup de pub’, qui lui permettra d’augmenter ses tarifs lors de futures conférences, et peut être, un jour, de se positionner pour la présidence européenne lorsque notre ami belge aura disparu dans l’ombre qu’il n’aurait jamais du quitter.
Mais le pire, aujourd’hui doit être pour celui qui souffre de la maladie du Légionneur, Eric Woerth.
Les déclarations faites ce soir, reconnaissant qu’il aurait bien recommandé Maistre pour une légion d’honneur, vont fort probablement lui coûter le sien.
Quelle maladresse, encore une, après s’être acharné avec la détermination d’un chien de chasse, à aller traquer les fraudeurs à coup de grandes déclarations, de listes brandies avec hargne ?
Les Suisses, encore eux, doivent se réjouir.
Rendre des comptes, ou marcher sur la tête?
août 30, 2010 on 10:00 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes législateurs californiens ont voté un texte qui laisse JusMurmurandi sans voix, perdu entre ahurissement, incrédulité et consternation. Tout société qui veut concourir pour le marché du train à grande vitesse dans cet État, reliant Los Angeles à San Francisco, devra désormais faire la lumière sur son rôle vis-à-vis de l’Holocauste, et notamment dans le transport des Juifs vers les camps de la mort.
Le propos de cet article n’est pas d’entrer dan le débat historique de ce que la SNCF, seul candidat visé par la loi, a fait ou n’a pas fait, et ce sous contrainte ou non. Ce qui est hallucinant, c’est de voir à quoi rime ce texte dans le contexte de la concurrence internationale.
Car la SNCF a deux concurrents pour ce très gros marché. L’un est japonais, et l’autre chinois. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’auront aucun mal à s’exonérer de toute mauvaise action à l’encontre des Juifs d’Europe, ce qui rend le texte fortement discriminatoire.
Mais là où JusMurmurandi hallucine véritablement, c’est devant la nature éminemment morale de l’exigence californienne, alors que les concurrents sont japonais et chinois.
Ce n’est pas nier l’Holocauste que de dire que le Japon, ses entreprises et ses soldats, se sont épouvantablement, monstrueusement conduits pendant la seconde guerre mondiale, violant la Convention de Genève, perpétrant des massacres barbares à grande échelle, tuant des dizaines de milliers d’Américains dans une guerre dont ils ont déclenché le premier acte à Pearl Harbor sans déclaration officielle et en violation de tous les traités internationaux pour pouvoir mieux prendre leur adversaire par surprise.
Ce n’est pas nier l’Holocauste que de dire que la Chine n’est pas aujourd’hui, pas plus qu’hier d’ailleurs, un modèle de respect des droits de l’homme. Le Tibet, les Ouïghours ont sont les douloureux témoins et victimes, de même que tous les opposants politiques enfermés dans l’infâme Lao Gai (l’équivalent chinois du Goulag lénino-stalinien), ou les pratiquants du Falun Gong.
Comme il est avant tout reproché à la SNCF de ne pas avoir fait de repentance, ni morale, ni surtout financière, de ce qu’elle est accusée d’avoir fait, JusMurmurandi ne peut que constater que le Japon n’a jamais repentance pour ses horreurs de guerre, et que ses manuels scolaires ne l’enseignent pas comme fauteur, mais comme victime. A la différence de l’Allemagne, dont le travail de vérité et de repentir force le respect. Quant à toute repentance de la Chine pour ce qu’elle perpètre au moment où nous parlons, il ne saurait être question, bien au contraire.
JusMurmurandi ne peut donc que constater que, pour le législateur M. Blumenfeld, initiateur du projet, les morts y compris américains au mains des Japonais ne pèsent rien par rapport aux morts juifs d’Europe. Que les morts d’aujourd’hui en Chine sont moins une bonne cause que les Juifs d’hier, alors même qu’il serait peut-être possible de faire quelques chose pour les uns, mais plus pour les autres, morts il y a plus de 65 ans.
Bien entendu, il est impossible de ne pas voir dans ce texte une tentative de plus pour faire condamner la France à de gigantesques réparations financières, alors même que des plaintes identiques ont déjà été rejetées par un tribunal français et un américain. Ce qui ne peut être obtenu par voie judiciaire est donc maintenant exigé par une forme de chantage économique.
Car y aurait-il un avantage moral à éliminer la SNCF pour attribuer le marché à un conglomérat d’État chinois ou à une grande entreprise japonaise déjà très active entre 1941 et 1945?
Il est déplorable que l’Holocauste soit ainsi instrumentalisé à des fins dont l’intérêt financier n’est pas exclu, suivant la doctrine du Congrès Juif Mondial présidé en son temps par Edgar Bronfman. Il est déplorable qu’Alain Lipietz, hiérarque Vert, c’est-à-dire en théorie très à cheval sur l’éthique et la morale, abandonne tout regard critique au motif qu’il est fils de déporté. JusMurmurandi se demande avec intérêt comment il expliquera aux ouvriers d’Alstom pourquoi il était si important de faire perdre la SNCF.
Enfin, et même si c’est scabreux, il n’est pas sans intérêt de noter un fait d’actualité. La deuxième population la plus importante en nombre parmi les massacrés des camps nazis étaient, après les Juifs, les Roms, eux aussi exterminés pour la seule raison de leur appartenance à un groupe ethnique. Les Juifs ont, depuis l’Holocauste, un crédit moral sur le monde, crédit que certaines des outrances israéliennes mettent à forte contribution. Mais les Roms, qui leur fait le moindre crédit d’avoir été les victimes des barbares nazis? Pourquoi les Juifs et pas eux?
Quand à M. Blumenfeld, il ferait bien de se rappeler non seulement les morts américains aux mains des Japonais, mais aussi que les forces Alliées ont fait le choix de ne pas consacrer de ressources militaires à interrompre, en bombardant les voies de chemin de fer par exemple, le fonctionnement des camps de la mort. S’il faut que la SNCF se justifie et rende d’éventuels comptes, il faut alors que tout le monde en rende… et la vérité a posteriori peut être cruelle et injuste…
L’homme politique le plus cher aux Français
août 29, 2010 on 6:56 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésJacques Chirac, Président de la République de 1995 à 2007, figure toujours en très bonne place dans les sondages.
Peu importe que son bilan présidentiel soit de l’épaisseur du papier maïs de ses cigarettes lorsqu’il était fumeur, ou encore qu’il nous ait laissé les 35 heures en héritage grâce à ou à cause d’une calamiteuse cohabitation.
Le plus drôle dans tout cela, c’est la manière dont il était traité par la presse à l’époque où il était président.
On se souviendra de l’épithète « Super menteur » ou « super voleur » sur canal plus avec une tenue de Superman.
Notre héros des sondages revient dans l’actualité ces jours derniers avec la sombre histoire des emplois fictifs de la mairie de Paris, et qui remonte donc à plus de 15 ans….
Cette dernière, pendant qu’il a été maire de 1976 à 1995, a embauché des salariés qui étaient en fait au service du parti présidentiel de l’époque, le RPR.
En clair, confusion entre deniers publics et parti politique.
La bonne vieille combine politicarde française que détestent les Français et les a amenés si souvent au « tous pourris! ».
Aujourd’hui donc, Chirac voudrait tourner définitivement la page en remboursant la Mairie.
2,2 millions d’Euro au total dont 1,6 seraient remboursés par l’UMP successeur moral du RPR et quelque 550.000 Euro par notre ancien Président.
On ne peut que sourire en pensant à l’énormité de la somme lorsque l’on sait que Chirac est toujours hébergé par la famille libanaise Hariri sur les quais de Seine à Paris…soit!
Mais là où JusMurmurandi ne peut que s’indigner, c’est de voir que tout cela passe si bien dans la même presse qui était prête à pendre Eric Woerth (et Nicolas Sarkozy par voie de conséquence) haut et court pour des faits non condamnés par la justice (mais aussitôt la presse « bien pensante ») tandis que ceux reprochés à Chirac, ainsi que son équipe, l’ont déjà été, condamnés !
Un petit passage de Delanoë au JT pour expliquer que tout va bien puisque la Mairie est remboursée, et on passe l’éponge. Sans même se demander d’où vient l’argent que Chirac avance pour rembourser…..
Hallucinant!
Mais où est Mediapart, que fait Plenel??? Et le Canard Enchaîné, dont les ventes, baissent ?
En conclusion, JusMurmurandi ne peut que donner raison à la candidate du PS de 2007, Segolène Royal,qui se plaignait des lenteurs de la justice française….
Que faire avec le Pakistan?
août 24, 2010 on 8:19 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLes Pakistanais sont frappés par une catastrophe naturelle de grande ampleur. Des millions d’entre eux ont tout perdu dans des inondations catastrophiques, et le pays a un besoin extrêmement urgent d’aide internationale pour venir en aide à ces réfugiés pour éviter leur mort de faim ou de maladie.
Jusque là, le schéma est assez simple, semblable à celui de Haïti ravagé par un terrible séisme. Ce qui est plus curieux est la réticence des pays habituellement donateurs à se mobiliser, réticence qui ne doit rien aux vacances du mois d’août.
Le problème, c’est que le Pakistan n’a pas vraiment l’image d’un premier de classe. Un pays où règle une corruption endémique de la classe politique, dont les membres s’entretuent. Son Président, surnommé « Monsieur 15% » est d’ailleurs le veuf de Benazir Bhutto, tuée dans un attentat, et elle-même fille d’Ali Bhutto, Président pendu en son temps par les militaires.
Mais enfin, la corruption à elle seule ne suffirait pas à dégoûter les donateurs, sinon Haïti n’aurait pas reçu d’aide non plus. Alors, où est le problème?
C’est dans le rôle géopolitique du Pakistan, qui est une puissance nucléaire. Déjà, imaginer que les dirigeants pakistanais laissent leur peuple dans la plus totale misère pendant qu’ils financent un programme de développement nucléaire a de quoi choquer même des esprits empreints de realpolitik. Mais ce n’est pas tout, cette technologie nucléaire, le Pakistan l’a laissé disséminer par le réseau du sinistre Dr A.Q. Khan, qui l’a vendue (entre autres) aux Libyens, qui ont sagement choisi de s’en débarrasser, aux Nord-Coréens et aux Iraniens. Et quoique les autorités pakistanaises aient officiellement condamné les actes du Dr Khan, celui-ci a été libéré de prison et est à de fort confortables arrêts domiciliaires, confortant la thèse suivant laquelle son lucratif business de marchand d’Apocalypse enrichissait aussi les autorités militaires de l’État pakistanais, et peut être civiles aussi.
Mais il y a encore plus. Si, officiellement, le Pakistan aide les États-Unis dans leur lutte contre la rébellion Taliban en Afghanistan voisin, beaucoup doutent que ce soutien soit si unilatéral que cela. Il y aurait de nombreux indices qui montrent que les militaires pakistanais, et notamment les tout-puissants services secrets jouent sur les deux tableaux, persuadés que les Américains finiront par partir, et les Taliban par revenir, et que ce jour-là il faudra bien cohabiter avec eux pour ne pas voir le Pakistan à son tour devenir un État musulman extrémiste à la mode iranienne. Il semble notamment que les Taliban « bénéficient » de bases arrière au Pakistan, notamment au Waziristan, que les forces armées pakistanaises se gardent bien de déranger, et que ce soit au Pakistan que Osama Bin Laden, s’il vit toujours, se cache.
Ce qui fait que les Américains aident et arment le Pakistan, mais s’autorisent aussi des frappes militaires sur son territoire, le plus souvent à partir de drones, au mépris total de sa souveraineté, et des morts civiles « collatérales » qu’elles entraînent.
Et dans tout cela, que deviennent-ils les sinistrés et réfugiés pakistanais en danger de mort? Pas grand chose, évidemment. Il faut attendre le résultat des calculs sur la longueur de la cuiller qu’il convier d’employer quand on veut dîner avec le Diable… et survivre.