Quand il vaut mieux être au courant
novembre 12, 2007 on 12:25 | In Economie, France | Commentaires fermés850 personnes, selon la police, ont manifesté hier à Marseille contre le projet Iter, réacteur nucléaire de recherche de nouvelle génération.
Avec un baril de pétrole à 100 Dollars, la France avec ses 59 centrales nucléaires, peut se réjouir que 70% de son électricité soit d’origine nucléaire.
Faut il donc arrêter la recherche destinée à améliorer nos connaissances alors que l’énergie fossile atteint des sommets ?
Ou ces manifestants souhaitent ils que l’on rouvre les mines de charbon du Nord et de l’Est de la France, que l’on remette en route les centrales fonctionnant au pétrole et incomparablement plus polluantes ?
Sortir de chez soi le week end, bravo. Pour défendre la sortie du nucléaire ? Ceci ne pourrait que nous amener à une sortie de route.
Un contre Tous et Tous contre Un
novembre 11, 2007 on 2:16 | In Economie, France | Commentaires fermésDe toute la littérature française, peut-être les 3 Mousquetaires sont-ils l’œuvre la plus connue, tant en France que dans le monde. Qui a oublié qu’ils étaient 4, qu’ils luttaient contre le pouvoir du Cardinal (Richelieu, puis Mazarin), et qu’ils avaient pour devise « Un pour Tous et Tous pour Un »?
Mais qui pouvait imaginer que l’œuvre d’Alexandre Dumas préfigurerait l’affrontement social de novembre 2007?
Soient les 3 Mousquetaires: CGT, CFDT, FO, autonomes (SUD, SNES)
Quand ils font grève, une seule profession en grève fait la difficulté de tous les usagers (Un pour Tous), et, pour y mettre fin, ils veulent que la collectivité paie pour l’avantage catégoriel qui cause la grève, donc que tous paient pour un (Tous pour Un)
Car c’est bien la marque de la grève, que de faire payer une collectivité pour des intérêts particuliers. Et une somme d’intérêts particuliers (ici les revendications hétéroclites des différents groupes de grévistes) n’ont jamais fait un intérêt général, bien au contraire.
C’est là toute la différence entre les revendications des syndicats, qui veulent du pouvoir d’achat pour leurs catégories d’adhérents, et l’ambition de Nicolas Sarkozy, qui veut du pouvoir d’achat pour tous.
La devise de l’affrontement actuel est donc « Un (Président) contre Tous (les syndicats), et Tous contre Un »
En n’oubliant pas que les Mousquetaires, eux, avaient toujours mis l’intérêt général de la France devant tous les intérêts particuliers.
A bien y regarder, les syndicats français ne sont donc pas des héros littéraires. Juste des syndicats catégoriels voulant casser le pouvoir légitime du nouveau Président.
La grève est faite de grains de sable et arrosée par les vagues
novembre 10, 2007 on 2:01 | In Best of, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésQu’est ce qu’une grève? C’est un bord de mer fait de sable et de gravier (source:http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/greve/).
Que veulent ceux qui se mettent en grève aujourd’hui? On peut citer les personnels des entreprises de transport (SNCF, RATP, Air France), les pêcheurs, les officiers de police, les étudiants, les internes en médecine, les fonctionnaires, les professeurs. Peut-être d’autres encore.
C’est assez simple. Ils font savoir qu’ils sont autant de graviers qui grattent et irritent, ou même des grains de sable qui bloquent la mécanique de la France. Et que, pour que tout revienne dans l’ordre et que la mer soit calme, il suffit de quelques vagues d’avantages divers pour bien les arroser.
Peu importe que leurs revendications soient totalement hétéroclites, entre le droit d’installation là où on n’a pas besoin d’eux pour les internes en médecine, la poursuite de la retraite à taux plein à 50 ans pour les conducteurs de train, le coût du logement des étudiants, ou la baisse des taxes pour permettre aux pêcheurs d’ignorer la hausse du prix du pétrole qui frappe le monde entier.
Tout ces grains de sable sont unis dans la grève, et déterminés à prouver que sur cette grève, la vague qui a porté Sarkozy au pouvoir va se briser. Et qu’ils veulent non des vagues qui battent la grève, mais des vagues qui arrosent.
Toujours est-il que sur les grèves, on ne trouve pas de pauvres. De chômeurs. De SDF. Il faut de l’argent pour aller à la mer. Il semble que les grèves soient le terrain de jeux de ceux qui ont déjà, et qui veulent plus encore.
Ils feraient bien de se souvenir que même des grèves de granit sont usées par le flux incessant des vagues. Et de regarder les sondages qui montrent que, cette fois-ci, 84% des Français souhaitent que Sarkozy ne cède pas. Tout ce qu’il faut pour que les vagues usent la grève, c’est un peu de temps. Comme le sablier qui fait disparaitre les grains de sable.
Les visiteurs
novembre 8, 2007 on 4:38 | In Best of, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésL’IGAS, inspection générale des affaires sociales, a publié le rapport concernant l’information des médecins généralistes sur le médicament.
Les chiffres sont impressionnants: chaque année, l’industrie dépense 25.000 Euro par médecin, soit près de 40% du revenu moyen net d’un généraliste. Sans parler que le temps que les médecins passent à accueillir les visiteurs, ils ne le passent pas à faire leur travail de consultation.
En d’autres termes, le montant consacré à la visite médicale représente 285 heures de consultation !
La répartition du temps dévolu aux visiteurs est tout aussi intéressant.
20% des docteurs ont reçu plus de 40 visiteurs par mois et les 45% suivants de 11 à 40 visites.
Pendant ce temps, une étude menée auprès des généralistes montre qu’une visite n’est jugée importante que par 55% des médecins, qui estiment en revanche à 70% que les vraies sources primordiales sont la Haute Autorité de la santé ou l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Car les visiteurs ne sont pas des informateurs désintéressés, et il n’est pas rare que certains risques soient minimisés ou que des dérapages sur les indications apparaissent.
A l’heure où les dépenses de santé sont en croissance continue et non maîtrisée, ou de nouveaux défis telle la maladie d’Alzheimer apparaissent, les industriels feraient sans doute mieux de réorienter leurs dépenses.
A moins qu’ils ne l’aient déjà oublié….
Liberator ?
novembre 5, 2007 on 12:17 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésNicolas Sarkozy ne voyage pas pour rien. Le premier coup d’éclat de son mandat présidentiel a été de faire libérer 5 infirmières bulgares et médecin palestinien, soit 6 personnes.
Cette-fois ci, il revient du Tchad avec 7 personnes dont il a obtenu la libération. Plus loin, plus haut, plus fort. Il semble donc très fort pour obtenir des libérations. Comme il a libéré tant de personnalités du PS de leurs rôles de loser, en leur confiant du travail (ministères, secrétariats d’Etat, FMI, commissions).
Faut-il y voir le fruit de ses études d’avocat? Ou faut-il y voir le fait que le Président adore la Libération comme suite logique de la Résistance, à laquelle il voue un véritable culte?
JusMurmurandi observe que, dans ce qui sera indiscutablement le sujet principal sur lequel sera jugé le début de mandat présidentiel, à savoir la croissance et le pouvoir d’achat, la commission Attali, chargée de dénoncer les freins à la croissance, s’appelle la Commission pour la Libération de la Croissance française.
Ceci augure bien de la suite des évènements (surtout si l’on note que le déplacement présidentiel a eu lieu un dimanche, jour controversé s’il en est quant à l’ouverture des commerces…).
Il n’y a plus qu’à trouver dans les mains de quel horrible dictateur la croissance française est retenue en otage. Ensuite, une négociation au son du canon, et hop! un voyage en avion, et le Président va nous ramener la croissance.
Oh, certes, elle sera un peu fatiguée après tant d’années de captivité.
Mais rien qui ne l’empêche de reprendre sa place dans la société française…
Etats-Unis 1 France 0
octobre 31, 2007 on 8:00 | In Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésNon, ce n’est pas un score de foot-ball, c’est un score qui reflète une différence de culture d’entreprises.
Aux Etats-Unis, l’une des très grandes entreprises financières, Merril Lynch, annonce de très mauvais résultats trimestriels causés par une trop grande prise de risques sur le marché des crédits immobiliers, lesquels ont mal tourné. Qu’on se rassure, il n’y a pas péril en la demeure, et Merril Lynch ne sera même pas en perte en année pleine. Mais pour les administrateurs, la coupe est pleine, et le mauvais trimestre coûte sa tête au PDG, E. Stanley O’Neil, 54 ans,qui est prié d’aller voir ailleurs.
En France, l’une des très grandes entreprises industrielles, Alcatel-Lucent annonce de très mauvais résultats trimestriels causés par un trop grand optimisme dans les prévisions sur le marché américain, lequel a mal tourné. Qu’on se rassure, il y a péril pour l’entreprise, qui accumule les mauvais résultats depuis sa fusion calamiteuse avec Lucent, mais pas pour son PDG, Serge Tchuruk, bientôt 70 ans. Pour les administrateurs, rien qui requière une élimination puisque ce n’est pas la première, mais la deuxième fois que le PDG conduit sa société dans de grandes difficultés, et il est prié de rester.
Que penser de cette mansuétude des administrateurs d’Alcatel-Lucent? Qu’ils tiennent à vérifier l’application des proverbes « jamais 2 sans 3″, ou « la troisème fois sera la bonne »? Où qu’ils attendent qu’Alcatel soit en aussi piteux état que les finances de l’Etat français et de notre système de retraites pour en entamer la réforme?
Peut-être est-ce le tropisme américain de Nicolas Sarkozy qui le pousse à faire vite, et encore plus vite, sans attendre que la situation se dégrade encore plus. Pour ne pas être viré comme M. O’Neil. Ou, pire encore, pour ne pas être conservé comme M. Tchuruk.
Ziegler contre Ziegler, crime contre crime
octobre 29, 2007 on 1:20 | In Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésJean Ziegler, rapporteur spécial de la commission des droits de l’homme des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, sonne la charge contre les biocarburants, et en particulier le bioéthanol. Il traite l’usage de bioéthanol dans l’automobile de crime contre l’humanité, rien de moins!
Par delà l’inflation -voire même l’enflure- verbale, dont Jean Ziegler est un expert quand il veut se faire entendre, son argumentation soulève des questions lourdes de conséquences. JZ affirme que la consommation en blé et en maïs de l’industrie du bioéthanol réduit d’autant la part destinée à l’alimentation humaine. Cette réduction conduit, d’après lui, tout à la fois au renchérissement du blé, dont le prix a doublé en 2 ans, et le maïs, qui a purement et simplement quadruplé. Et, comme si cela ne suffisait pas, le prix des terres a aussi fortement augmenté, tiré par la rentabilité croissante de ces cultures. Tout ceci, selon lui aggrave la misère des plus démunis de par le monde, et augmente le nombre des morts de faim.
Le but de JusMurmurandi n’est pas d’entrer dans une polémique technique sur l’argumentation de Jean Ziegler, ni à en réfuter le bien-fondé. Mais, comme souvent, il y a un revers à ces belles théories, et l’opinion qu’on s’en fait dépend avant tout de la présentation qu’on en donne. En voici quelques exemples:
- l’augmentation des prix des matière agricoles est une revendication très ancienne des pays en voie de développement, car elle rémunère mieux les paysans, et permet le décollage des économies à base agricole. En d’autres termes, pour avoir des nourritures pas chères, Jean Ziegler s’oblige à avoir des paysans miséreux…
- l’augmentation de consommation d’éthanol et autres biocarburants réduit d’autant la consommation de pétrole, et donc en réduit l’augmentation de prix. Quand on connaît le coût de la facture pétrolière pour les pays les moins riches du monde, toute réduction de leur facture est positive, qui permet de sauver des vies.
- l’augmentation de rentabilité des cultures alimentaires est considéré comme le seul moyen pour détourner les paysans de la culture de la coca et autre pavot, qui sont la base de la production de cocaïne et de l’héroïne. Donc maintenir bas les prix du blé et du maïs se traduirait par plus de drogués en augmentant la production et en réduisant le coût de celles-ci.
Des paysans misérables, des pays ultra-pauvres encore appauvris, une production des drogues les plus dures en hausse. Sans parler des gaz à effet de serre non « économisés » par la substitution de l’éthanol à l’essence. Voilà un bilan qui ferait traiter son auteur de criminel contre l’humanité par un activiste du tiers-monde comme… Jean Ziegler
La Mère de toutes les Batailles
octobre 27, 2007 on 6:38 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésQuand on voit toutes les réformes qu’engage ou qu’annonce Nicolas Sarkozy, on ne peut qu’avoir le tournis. Réforme des régimes spéciaux. Réforme du contrat de travail. Réforme de la fonction publique avec reconnaissance du mérite et paiement des heures supplémentaires. Institution du service minimum. Dépénalisation de la vie des entreprises. Réforme de la représentativité et du financement des syndicats. Oligation du vote à bulletin secret en cas de grève. Et il n’est Président que depuis à peine 5 mois, alors que son mandat court 5 ans.
Il est évident que toutes ces réformes touchent au coeur la zone de pouvoir des syndicats français: mise en lumière de leur représentativité (quand elle existe), obligation de transparence (plus d’emplois fictifs ou d’argent liquide, comptabilisation des adhérents), plus de blocages dans les entreprises de transport en commun (SNCF, RATP, Air France), réduction du nombre des fonctionnaires.
C’est pourquoi on sent les syndicats si crispés par le rythme effréné auquel il faut qu’ils colmatent toutes les brèches qu’ouvre le Président. Et pourquoi on lit des phrases aussi surprenantes que celles de François Chérèque, de la CDFT, disant que « FO et SUD emmerdent tout le monde pour pas grand-chose ».
Plus crispés encore, ce syndicaliste CGT qui refuse de serrer la main de Nicolas Sarkozy, et cet autre syndicaliste qui lui dit qu’il le fera plier par l’action dans la rue, comme ils ont fait plier tous les Premiers Ministres consécutifs. Et crispés aussi, ces reproches faits au Président de la présence des caméras de télévision. Qui, il est vrai, montrent la situation de manière crue et non altérée par des spécialistes en communication
JusMurmurandi sent là des propos qui rappellent ceux de Saddam Hussein attendant recroquevillé dans ses palais-bunkers l’attaque des Américains et de leurs alliés en 1991. Quoique gravement menacé, il faisait encore le bravache, en promettant aux alliés du reste du monde la Mère de toutes les Batailles.
JusMurmurandi souhaite aux syndicats français de sortir de leur bunker tant qu’il en est encore temps.
Les avantages acquis, et les obligations à qui?
octobre 27, 2007 on 5:59 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésAir France assigne en justice les syndicats qui ont appelé à la grève de cette semaine. En effet, ils ont signé le 19 juin 2007, c’est-à-dire il n’y a même pas 6 mois un protocole de veille sociale qui stipule qu’il doit obligatoirement y avoir une période de négociation avant toute grève.
Les syndicats reconnaissent n’avoir pas respecté ce protocole, ce qui, en passant, montre qu’ils croient à l’inutilité de la concertation et de la négociation. Que faut-il en penser?
JusMurmurandi fait plusieurs hypothèses:
- les syndicats, dont la représentativité globale « pèse » 6% des salariés français, sont à la traîne d’un mouvement qu’ils ne contrôlent pas. Ce ne serait pas la première fois.
- le syndicats d’Air France ont voulu faire « effet de masse » avec les autres mouvements sociaux (internes, SNCF, RATP, fonctionnaires), quoique les revendications à Air France n’aient rien à voir avec les problèmes des uns et des autres. Il s’agit de profiter du « bon moment », comme avec les mencaces de grève avant les Coupes du Monde de football en 1998 et de rugby il y a quelques semaines.
- les syndicats se moquent comme de l’an 40 de ce que dit la loi et de ce que leur imposent les accords qu’ils signent. Ainsi les occupations d’usine et autres retenues en otage des membres de la direction d’entreprises en grève sont totalement illégales, mais les forces de l’ordre n’interviennent jamais, et les sanctions judiciaires sont rarissimes.
Mais qu’une entreprise vienne à manquer, si peu que ce soit, à ses obligations légales en matière de procédure de licenciement, et les syndicats non seulement hurlent au charron, mais portent plainte au pénal contre les dirigeants pour délit d’entrave et exigent l’annulation de toute la procédure.
De nombreux pays sont cloués au pilori parce que leurs Etats ne savent pas faire respecter la loi. Les causes les plus fréquentes étant l’impuissance de la police et de l’armée, et la corruption par l’argent.
JusMurmurandi demande si la France est réduite à l’impuissance parce que corrompue par la peur des syndicats.
En-vole moi !
octobre 26, 2007 on 11:04 | In Economie, France, Insolite | Commentaires fermésJusMurmurandi observe le mouvement de mécontentement qui secoue les personnels navigants d’Air France, et se dit que quelque part, il permet des novations dans le domaine du service aux clients de la compagnie.
Mais commençons par ce qui n’est pas nouveau. En effet, les vols de la compagnie nationale se raréfient. Or ce qui est rare est cher.
Et cela, ce n’est hélas pas nouveau chez Air France. Essayez par exemple de réserver un vol sur une destination où il n’y a au plus qu’une autre compagnie classique, voire aucune qui assure la même desserte.
Ou encore mieux, sur un trajet simple sur l’Europe. Stuttgart Paris ou Paris Manchester. Et vous verrez que, toujours avec Air France, vous pourrez pour environ le même prix acheter un aller retour Paris Pékin ou San Francisco, et dans la même classe, économique.
A ceci près que sur le vol long courrier vous aurez eu la possibilité de regarder des films, vous aurez été nourri, et accessoirement franchi une distance autrement plus importante. Mystère de la tarification aérienne, dont le but semble être de plumer la volaille qui travaille et privilégier le vacancier parti buller. Comme si la devise de la compagnie était « faire du ciel le plus cher endroit de la terre ».
Parlons maintenant des nouveautés nées du conflit social Air France.
340 passagers ont couché à l’aéroport Charles de Gaulle la nuit dernière. Or jusqu’à présent ce privilège de coucher dans un avion est réservé aux passagers de classe affaires ou première, là où les sièges s’inclinent complètement. Ici indistinctement, tout le monde est couché.
C’est au tour de JusMurmurandi de s’incliner devant cette amélioration de service, quelle que soit la classe choisie.
Deuxièmement, Air France a assuré des repas chauds pour ceux qui se sont retrouvés sur les bancs de l’aéroport. Pour les clients de la compagnie qui sont habitués au malheureux biscuit de la mère Poulard comme seule collation en court ou moyen courrier, le tout aux prix décrits ci dessus, un plat chaud est inconnu au bataillon depuis longtemps. Encore une amélioration!
La compagnie a également demandé aux boutiques de rester ouvertes plus longtemps. Faut il donc que certains travaillent moins pour que d’autres travaillent plus ? Ceux qui travaillent moins vont ils gagner moins et ceux qui travaillent plus gagneront ils plus ?
On est dans la novation sociale absolue tandis que l’on améliore le service au client.
C’est follement excitant !!
On en viendrait presque à remercier les grévistes qui permettent de repousser les limites du service au sol qui est offert aux passagers…
En imaginant que le conflit se poursuive, la direction venant d’assigner les syndicats en justice tout est possible, cela pourrait bientôt devenir presque aussi excitant que de s’envoler avec Air France, chose devenue entre temps une denrée rare, si rare….
Delanoë mord la main qui le nourrit
octobre 26, 2007 on 3:07 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésBertrand Delanoë serait-il la première victime du Grenelle de l’environnement?
Le candidat à sa propre succession comme Maire de Paris avait en effet prévu d’ancrer la campagne pour sa réélection sur les Jeux Olympiques de 2012.
Hélas, pari perdu.
Il a alors tenté un nouvel axe de campagne: le tout-écolo, adossé au tramway (lancé par son prédécesseur, l’UMP Jean Tibéri), et le Vélib’ (emprunté à son collègue lyonnais qui a lancé bien avant les Vélov’), ainsi qu’à la croisade anti-voitures.
Après l’échec olympique, les plans ourdis par BD subissent un 2e échec, avec le score famélique des Verts à l’élection présidentielle (moins de 2%). Quel soutien pourra-t-il retirer d’un parti visiblement en plein divorce d’avec son électorat?
Le 3e échec est le plus inattendu: c’est le succès du Grenelle de l’Environnement.
Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo se sont attirés les commentaires les plus flatteurs même des écolos, y compris le tout récent Prix Nobel de la Paix, Al Gore, et des socialistes, par l’ampleur et l’ambition des décisions annoncées.
Bref la carte écolo n’est plus à gauche, et certainement plus aux mains du Parti vert. Les électeurs pourront désormais tout à la fois voter UMP et faire progresser l’environnement. 3 de chute pour Delanoë.
Que lui reste-t-il à inventer? Il vient de trouver une nouvelle idée: réduire de 60% les panneaux publicitaires dans Paris. Après avoir travaillé en concertation avec les annonceurs pendant 2 ans, il vient de mettre tout ce travail à la poubelle en faisant voter pas moins de 97 amendements qui enjoignent au démontage massif.
JusMurmurandi pourrait se réjouir des bénéfices esthétiques d’enlever des panneaux des sites sensibles de Paris.
Encore faudrait-il pour cela savoir par quoi Bertrand Delanoë remplacera les recettes publicitaires importantes des panneaux disparus. Par l’impôt, lui qui va aussi perdre des recettes de droits de mutation, et qui promet de faire enfin dans son second mandat les investissements immobiliers qu’il a tant négligés durant le premier?
Et que deviendront les Vélib’si les panneaux publicitaires qui en sont la contrepartie sont supprimés? Supprimés aussi?
Remplacer la publicité par l’impôt, il n’est pas sûr que le compte soit bon au soir des élections.
Gagner plus en travaillant moins
octobre 25, 2007 on 9:27 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésL’Institut National de la Consommation consacre consacre 12 pages de son magazine « 60 millions de consommateurs aux turpitudes et autres mauvaises pratiques de cette profession déjà fort décriée: les syndics d’immeuble. Absence ou quasi-absence d’appels d’offre, qui amènent à payer, ou plutôt à faire payer beaucoup plus cher que le prix de marché, prestations facturées hors forfait alors qu’elles sont déjà censées être incluses, prix des prestations sans rapport avec leur coûts, tout y passe et avec vigueur.
JusMurmurandi voudrait rappeler que les plus grands syndics de France ont été créés par rachats multiples par 2 entreprises qui s’appelaient alors la Lyonnaise des Eaux (depuis, Lyonnaise-Suez, Suez, et enfin GDF-Suez) et la Générale des Eaux (depuis Videndi, enfin Veolia).
On sait que ces spécialistes des services aux collectivités et notamment les contrats d’eau avec les municipalités sont des orfèvres en négociation de contrats dont les consommateurs, la transparence et la libre concurrence ne sont pas toujours les grands gagnants.
On n’est donc pas étonné que certains contrats des syndics soient critiqués vertement par l’INC pour leurs clauses abusives et peu transparentes, et ce malgré déjà de nombreuses injonctions dans le passé.
Bien entendu, comme dans les courses cyclistes, où continue de régner le dopage malgré d’innombrables affaires après lesquelles, à chaque fois, la profession jure que, cette fois-ci est la dernière, on va faire le ménage pour de bon, JusMurmurandi s’attend à ce que la profession des syndics promette de se moraliser et de mettre fin aux mauvaises pratiques de certains.
Mais ces mauvaises pratiques, comme le dopage cycliste, permettent de faire encore plus fort que Nicolas Sarkozy.
Avec ces méthodes, on peut gagner plus en travaillant moins…
Plus qu’une erreur, une faute.
octobre 25, 2007 on 9:05 | In Best of, Economie, France, Insolite | Commentaires fermésNoël Forgeard livre un entretien à un grand quotidien national.
JusMurmurandi ne souhaite pas revenir sur l’enquête quant à l’éventuelle vente « opportune » de stocks options à un moment du calendrier particulièrement judicieux.
Non, c’est sur la description de l’accomplissement de la mission telle qu’elle est présentée par Forgeard qui fait que JusMurmurandi est abasourdi.
Citons plutôt « Je n’ai toujours pas compris comment on en est arrivé à une dérive industrielle qui coûte 5 milliards d’euros, soit le même montant que je voulais consacrer à l’A 350. Je ne m’explique pas comment la direction d’Airbus et l’usine de Hambourg ne l’ont pas signalée plus tôt. »
Mais si le co-Président d’Eads n’était pas informé de dérives aussi colossales, était il vraiment à sa place à ce poste ?
Car il déclare aussi « Comment aurais-je pu être au courant si ceux qui étaient en charge directe de l’A 380 ne l’étaient pas ? »
Pour JusMurmurandi, il est clair qu’avec de telles affirmations, M. Forgeard illustre à tout le moins que son mode de gestion a totalement failli.
Comment peut on se présenter comme le co-dirigeant d’une entreprise et ne pas avoir les relais nécessaires pour des questions aussi fondamentales qui ont des conséquences sur des milliers de salariés, et qui représentent des milliards d’Euro ??
Pour JusMurmurandi c’est là que se situe le véritable enjeu du débat. S’il devait être prouvé qu’il y a eu enrichissement personnel en plus, cela ne rendrait la question que plus nauséabonde.
Mais avant tout, le premier sujet, c’est la compétence même du dirigeant d’entreprise.
A l’heure où l’A 380 va effectuer son premier vol commercial entre Singapour et Sydney, Noël Forgeard n’a pas saisi l’ampleur de sa faillite, qui dépasse largement les bornes de son éventuelle indélicatesse.
Il serait temps qu’il sorte du mode pilotage à vue et prenne conscience de sa véritable faute.
Grève, quelle grève ?
octobre 19, 2007 on 9:15 | In Economie, France, Insolite | Commentaires fermésTout le monde s’attendait à ce que cet évènement soit sur toutes les lèvres, apparaisse sur tous les écrans, soit rapporté par toutes les radios….
Las, une fois de plus le Président de la République aura réussi à griller la politesse aux syndicats….en faisant de ce qui n’était plus qu’un secret de Polichinelle une révélation, un scoop. Comme si tout avait été soigneusement préparé, jusqu’à choisir le jour, l’heure même de l’annonce afin de détourner l’attention du public.
Les syndicats s’ils revendiquent une participation massive à cette première journée d’action du quinquennat, doivent se sentir floués.
Alors que le chef de l’Etat avait jusqu’à présent pris soin de soigner sa communication avec eux, tantôt les recevant au palais de l’Elysée tantôt les invitant à déjeuner à une bonne table parisienne, serait ce le premier signe du divorce entre Nicolas Sarkozy et les syndicats ?
Quand les gros se cachent derrière les petits
octobre 18, 2007 on 2:40 | In Economie, France | Commentaires fermésLa géométrie élémentaire voudrait que, pour se cacher derrière quelquechose ou quelqu’un, il faille choisir un paravent plus grand que soi. On voit mal un éléphant tenter de se cacher derrière une souris.
C’est pourtant une technique favorite de la société française. Ainsi, quand il s’agissait de négocier les prix agricoles avec Paris puis Bruxelles, les agriculteurs productifs envoyaient leurs petits confrères pleurer de faim pour obtenir des prix élevés qui garantissaient des marges très rémunératrices aux gros producteurs.
Un nouvel exemple de ce système si rentable quoique si contraire à la géométrie est donné par la grande distribution. La Commmission contre les freins à la croissance française préconise l’abrogation des lois Royer, Galland et Raffarin comme moyen à la fois de créer des emplois et de baisser les prix pour les consommateurs.
Si personne ne conteste que ces lois aient pour effet pervers de permettre aux grandes surfaces de bénéficier de marges considérables, leurs partisans mettent en avant qu’elles permettent aux petits commerçants de rester en activité, et que leur suppression ruinerait tant les commerces de centre-villes que ceux des zones rurales.
Le problème, c’est que ces arguments sont purement spéculatifs, car les faits racontent une toute autre histoire. En Grande-Bretagne notamment, où n’existe aucune restriction comparable, la distribution emploie un million de personnes de plus qu’en France, toutes autres chose étant égales par ailleurs. Et le commerce de centre-ville, ou « high street » n’a pas péri pour autant, loin s’en faut.
La vérité, c’est qu’une concurrence accrue couperait dans les marges des gros distributeurs, qui freinent donc toute velléité de réforme.
Le problème pour eux, c’est que derrière Nicolas Sarkozy se cache un appétit de réforme qui est beaucoup plus grand que lui.