Le Kouchner plutôt que le Kärcher

mai 17, 2007 on 5:15 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Durant la campagne présidentielle, les candidats de gauche, et particulièrement Ségolène Royal ont tenté de faire de Nicolas Sarkozy un portrait brutal, prédisant que son élection fracturerait la société française. Leur citation favorite pour étayer leur thèse était la déclaration de NS qu’il nettoierait la banlieue au Kärcher.

Maintenant qu’il est élu, c’est Nicolas Sarkozy qui effectue l’ouverture dont Royal et Bayrou ont tant parlé. Il recrute la personnalité la plus populaire du PS, Bernard Kouchner. Ce faisant, Nicolas Sarkozy marque des points sur au moins 5 plans:

- il fait l’ouverture dont ses adversaires ont dit que c’était la marque de la modernisation de la vie politque française. Ce faisant, il prive Bayrou de son principal argument.

- en prenant une personnalité socialiste de premier plan, d’autres hommes de gauche et du centre, il montre son ouverture, alors qu’il était décrit comme l’homme d’un clan et du tout-UMP.

- en prenant le fondateur de Médecins sans Frontères, BK donne du poids à ses engagements tiers-mondistes, africains, et en matière de droits de l’homme.

- en nommant Bernard Kouchner aux affaires etrangères il ne le contraint pas à des contorsions ou à des renoncements idéologiques, au sens où la politique extérieure française est sensiblement identique à droite et à gauche.

- en mettant à son gouvernement un homme qui n’a pas sa langue sans sa poche, il donne des gages que sa politique, que ce soit dans les banlieues ou en matière d’immigation, ne sera pas de nature à mettre une partie de la France à feu et à sang.
Quand on sait qu’en plus, Nicolas Sarkozy a fait des offres à Claude Allègre et à Hubert Védrine, on conçoit le dépit de leurs amis socialistes.

Ce que JusMurmurandi voudrait [réellement] savoir, c’est si c’est le dépit de voir leur parti plumé comme volaille, ou le dépit que ce ne soit pas eux qui aient reçu d’invitation à rejoindre le navire de Sarkozy…

P.S. A la connaissance de JusMurmurandi, la marque Kouchner n’est pas encore déposée…

EADS et PS, même golden parachute ? (2)

mai 17, 2007 on 3:54 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

L’actualité est décidément farceuse. Après avoir inopinément rapproché dans le temps les tandems du PS Hollande/Royal et EADS Forgeard/Gut en ceci que tous 4 refusent d’admettre que leur échec professionnel puisse leur coûter quoi que ce soit, carrière ou argent, voici un autre télescopage de même nature:

Alors que le tandem Royal/Hollande a tonné contre le parachute doré de Forgeard au moment même où les difficultés financières allaient coûter aux employés d’EADS, le PS de François Hollande annonçait la suppression de la fête de La Courneuve annoncée par Ségolène Royal pour célébrer toutes celles et tous ceux qui avaient fait campagne avec elle et pour elle. La suppression de cette fête est attribuée à un manque de finances.

Lequel manque de finances n’empêche pas Ségolène de partir en vacances à Djerba avec ses enfants.

Décidément, il y a des apparences injustes, et qui font désordre.

Vous en avez rêvé, Sarko l’a fait

mai 16, 2007 on 5:39 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Pendant la campagne pour les élections présidentielles, Jean-Marie le Pen accusait Nicolas Sarkozy d’avoir pillé ses idées, « de faire du le Pen sans le Pen ». Malgré les prédictions du leader frontiste que les électeurs préféreraient l’original à la copie, le décompte de voix montre que ce ne sont pas les idées que le candidat UMP a pillé, mais bien les électeurs du Front National de 2002, passés à l’UMP par millions avec armes et bagages.

Dans l’entre-deux-tours, beaucoup d’attention s’est concentrée sur le vocable d’ouverture, et notamment sur le duo Ségo-Bayrou, et leur très médiatique débat-dialogue. Et les deux candidats de converger dans leur attaque de Sarko, l’homme d’un clan, qui, lui, justement, commettait le péché capital de ne pas promettre l’ouverture. Car justement, à les entendre, l’ouverture, c’est moderne, et la non-ouverture, c’est ancien.

Sur ce plan, les sondages semblaient donner raison aux deux larrons, encore que les Français, JusMumurandi compris, eussent du mal à discerner ce qui était une vraie ouverture (positive) d’un sombre combine électorale à la mode IVe République (très négative).

Oui, mais voilà. Malgré le tango de l’ouverture, au final ce fut Sarko qui fut élu. Et là, pour la formation de son gouvernement, des noms commencèrent à tomber sur les téléscripteurs: Besson, Allègre, Védrine, Lauvergeon, Kouchner. Du PS estampillé Mitterrand (Lauvergeon fut son dernier « sherpa », Védrine le fils d’un de ses meilleurs amis), ou Jospin (Allègre est son ami de toujours). Le centre n’est pas en reste, avec Leroy, un des proches de la campagne de François Bayrou, et Morin, le président du groupe parlementaire UDF à l’Assemblée. sans compter 24 députés UDF sur 29 ralliés à l’UMP.

Et tout ceci sans que le Président Sarkozy fasse de coalition à la mode « majorité plurielle », où le mélange des programmes et des personnes conduit souvent au mariage de la carpe et du lapin. Bref, compte tenu de ce qu’ils ont tant déclaré entre les deux tours, l’ouverture sarkozienne devrait être saluée et louée tant par Bayrou que par Royal, comme une façon moderne de faire de la politique.

Et c’est là que JusMurmurandi ne comprend plus: faute d’un concert de louanges, on aurait pu attendre au moins un « Sarkozy fait du Bayrou sans Bayrou, ou du Ségo-Bayrou sans Ségo ni Bayrou » en forme de reconnaissance grinçante à la Jean-Marie le Pen. Eh bien pas du tout. Tout ce qu’on entend du côté du Mouvement Démocrate, c’est un silence assourdissant. Compte tenu du nombre de départs, ce n’est peut-être pas surprenant. Et chez les socialistes, on parle trahison, débauchage, quand ce n’est pas carrément denier de Judas et plat de lentilles.

Où est donc la désirable, la bonne, la moderne ouverture? N’est-elle bonne qu’en paroles et avant les élections? N’est-ce subitement plus une aspiration des électeurs de voir travailler ensemble les meilleurs des 2 camps? Une célèbre marque avait lancé une publicité bien connue, qui, légèrement détournée, s’applique ici si bien: « vous en avez rêvé, Sarko l’a fait »
Si ça fonctionne pour les législatives avec l’ouverture comme pour les présidentielles avec le Front National, le PS et le Mouvement Démocrate en particulier vont être bien…handicapés.

EADS et PS, même golden parachute ?

mai 15, 2007 on 3:36 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

A priori aucun rapport entre EADS, société industrielle, et le Parti Socialiste. Entre Noël Forgeard et Jean-Paul Gut, dirigeants du groupe en grande difficulté, et François Hollande, Premier Secrétaire du PS, et Ségolène Royal, candidate battue

Pourtant le rapport existe bien. Les uns et les autres ont mené leur entreprise sur les rochers, et d’aucuns somment les dirigeants de payer le prix de l’échec. Et c’est là peut-être une détestable exception française: le refus d’endosser les conséquences de ses échecs, que ce soit financièrement ou politiquement. A fortiori quand on sort de l’ENA et autres grandes écoles.

A l’étranger, à titre d’exemple, ni Helmut Kohl ni Gerhard Schröder n’ont survécu politiquement à une défaite électorale. Malgré les grands services rendus à leur parti, celui-ci leur a montré la porte. Mieux encore, aussi bien Tony Blair que Margaret Thatcher, premiers ministres emblématiques de Grande-Bretagne, ont été déchu de leur poste par leurs propres amis sans avoir perdu les élections.

Compte tenu que François Hollande n’a aucune envie de les imiter, et que Ségolène Royal considère son échec (elle refuse même de prononcer le mot) comme une raison de se porter immédiatement candidate pour 2012, on a l’impression que les parachutes dorés des politiques existent au moins autant que ceux des dirigeants d’entreprise.

Dans son cas personnel, Ségolène Royal voudrait même en faire un parachute ascensionnel…

Désirs d’avenir?

mai 15, 2007 on 6:14 | In France, International | Commentaires fermés

Certains évènements, a priori indépendants les uns des autres, prennent quand ils se déroulent en même temps, des allures de clin d’oeil de l’Histoire qui ne sont pas dénués d’ironie mordante. En voici quelques uns pour les jours actuels:

- Chirac quitte l’Elysée le jour où l’UMP n’a plus de Président, et Villepin plus d’emploi. Après que cette présidence ait été un tel enjeu entre ces deux hommes et Nicolas Sarkozy, aujourd’hui une chaise vide? Que peut faire Chirac à l’avenir? Jouer à la bataille avec sa meilleure ennemie, Mme Thatcher?
- l’UMP va à la bataille électorale sans président, et les sondages lui prédisent 360 députés sur 577. Le PS croule sous l’abondance des candidats à le diriger, et les sondages lui prédisent 160 députés. Que faut-il y faire? Ressortir la guillotine?

- Ségolène Royal est d’ores et déjà candidate à l’élection de 2012. Qu’elle se souvienne qu’Al Gore, battu par George Bush en 2000 bien qu’ayant eu plus de voix que lui avait annoncé tout de suite sa candidature pour 2004. Au lieu de quoi il produit un film sur l’urgence écologique. L’avenir de Ségolène serait-il avec Nicolas Hulot?

- François Bayrou porte comme un talisman le fait d’avoir eu 18% des voix aux présidentielles. or aux USA, pays à la politique encore plus bipolaire que la France, un candidat a reçu 19% des suffrages aux élections présidentielles de 1992. Et aujourd’hui, qui connaît H. Ross Perot?
- Nicolas Sarkozy arrive au pouvoir avec une nouvelle génération jeune, au moment où Tony Blair le quitte après 10 ans épuisants. Sauf que Blair a le même âge que Sarko, ce qui relativise la notion de jeunesse de celui-ci.

Que peut faire Tony Blair à l’avenir? Jouer au whist avec Dominique de Villepin? Ou inviter Bill Clinton pour faire un bridge? Vous me direz qu’il faut être 4 pour un bridge. Sauf qu’un des 4 se retrouve à jouer le mort.

Et pour ce rôle là, il y a Boris Eltsine.

Les écologistes sont ils biodégradables, recyclables ou renouvelables?

mai 15, 2007 on 5:21 | In France | Commentaires fermés

Il y a quelques mois, JusMurmurandi avait attiré votre attention sur une découverte fondamentale: la graine de coton, jusqu’ici sous-produit inutilisé de la culture du coton, contient assez de protéines pour faire vivre 500 Millions de personnes. Oui, mais voilà, c’est une graine génétiquement modifiée, car, à l’état non modifié, elle contient une toxine mortelle.

Cette fois-ci, il s’agit d’un polymère qui a deux avantages sur les polymères traditionnels: au lieu d’être produit à base de pétrole, ressource qui viendra bien à manquer un jour, il est produit à base de maïs. Et ensuite, à la différence d’un plastique classique qui met des années à ne pas pourrir en décharge, il est biodégradable.

Oui, mais ce polymère, produit par la société Ingeo NatureWorks a 2 défauts. D’abord, c’est à base d’un maïs génétiquement modifié qu’il est produit, comme la graine de coton comestible. Ensuite, Ingeo est une filiale du géant américain des semences Cargill, ennemi déclaré des écologistes. Lesquels sont donc devant un choix cornélien: doivent-ils renoncer à leur fatwa contre les OGM au nom des polymères renouvelables et biodégradables?

C’est un choix aussi cornélien que celui auquel ils n’ont pas encore répondu en matière énergétique: doivent-ils renoncer à leur fatwa anti-nucléaire au nom de la réduction des gaz à effet de serre?

Faute de répondre de manière claire et lisible à ces questions posées par la société moderne, les écologistes et Verts de tout poil ont vu leur score à l’élection présidentielle tomber à un plus bas historique alors même que la question qu’ils n’ont cessé de porter à la conscience collective a atteint une résonance sans précédent.

C’est pourquoi JusMurmurandi se pose 3 questions les concernant: si leur score s’est effondré, est-ce parce que les Verts sont biodégradables? Si leurs préoccupations se retrouvent dans le parti au pouvoir, est-ce parce qu’ils sont recyclables? Mais surtout, s’ils veulent un jour retrouver une audience politique significative, sont-ils renouvelables?

le Reformator

mai 14, 2007 on 6:59 | In Elections législatives 2007, France | Commentaires fermés

Les premiers projets de Nicolas Sarkozy concernent la formation de son gouvernement. Les fuites dont ces travaux font l’objet donnent à penser qu’il y aura une refonte massive des périmètres des différentes administrations.

Non seulement un certain nombre de ministères disparaîtront purement et simplement pour passer de 29 sous Dominique de Villepin à 15 sous François Fillon, mais les administrations concernées seront fusionnées et redéployées pour en accroître, en tout cas c’est le but, l’efficacité et la productivité.

Ainsi certaines missions sont remplies par des fonctionnaires faisant souvent double emploi avec ceux du ministère d’en face, par exemple les missions de sécurité et de renseignement, entre l’Intérieur et les Armées, lequel « doublon » sera supprimé.
D’autres problèmes relèvent de plusieurs ministères à la fois, rendant leur action lente et problématique, par exemple l’écologie, qui implique entre autres l’industrie, l’agriculture, les transports, et ces différents aspects seront regroupés au sein du même ministère.
Bref, il s’agit bel et bien d’une remise à plat colossale qui se prépare, avec une réorganisation touchant des centaines de milliers d’emplois de fonctionnaires.

Si elle devait échouer, comme la tentative de réorganisation profonde du Ministère des Finances, dont l’échec fit « sauter » le ministre, Christian Sautter, rien de ce que fera Nicolas Sarkozy ne pèsera très lourd face à l’anarchie qui en résultera.
Et si elle devait réussir, rien de ce que fera l’opposition, que ce soit la « politque autrement » de François Bayrou ou le nouveau grand parti de gauche de François Hollande n’enlèvera à Nicolas Sarkozy, surnommé le Reformator, la palme de la modernisation et du changement.

C’est pourquoi JusMurmurandi conseille aux 2 François de planifier dès maintenant des vacances dès les législatives passées. Il paraît qu’il y a des places à Malte….

Circonscriptions à crédit

mai 13, 2007 on 5:35 | In Elections législatives 2007, France | Commentaires fermés

Les Verts ont tranché: ils ne signeront pas d’accord électoral avec les socialistes. Ils refusent une convention qui leur proposait en tout et pour tout 14 circonscriptions. Ce qui, pour une formation qui se veut nationale, n’est vraiment pas beaucoup.

Le problème, c’est que le score de Dominique Voynet n’a été que de 1,53%. Ce qui, ramené à 577 députés, « pèse » en tout et pour tout 8 circonscriptions, et permet au PS de dire que 14, c’est déjà généreux.

L’autre problème, c’est que le PS ne peut se permettre d’en distribuer beaucoup plus sans se dégarnir lui-même pour une élection qui s’annonce très diffcile face aux bataillons sarkozystes gonflés à bloc.

D’autant que la même difficulté se pose face aux communistes plombés par les 1,93% de Marie-George Buffet, si peu propices pour conserver un groupe parlementaire, soit 20 députés.

A tous, JusMurmurandi propose une solution d’ordre juste. De même que Ségolène Royal veut être nommée dès maintenant candidate pour 2012, le PS devrait promettre aux Verts et aux communistes des circonscriptions pour 2012.
A bien y regarder, ce ne serait pas autre chose que vivre à crédit. Sauf que là, il n’y aurait pas les contribuables pour payer la note…

Les socialistes à l’école

mai 13, 2007 on 1:37 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Ségolène Royal attribue l’élection de Nicolas Sarkozy (elle refuse toujours de parler de défaite à propos de son propre résultat) à une nomination trop tardive par les instances du PS, ce qui ne lui a pas permis de mener à bien le travail programmatique et la remise à plat du parti qui eussent permis sa victore.

Du coup, elle a trouvé une solution originale pour ne pas tomber la prochaine fois dans le même piège, elle veut être nommée dès maintenant candidate PS aux élections de 2012, c’est à dire dans 5 ans!
JusMurmurandi voudrait suggérer à Ségolène comment occuper ses 5 ans, à savoir l’Ecole des Primaires:

- première année: CP, ou Cours de Primaires. Comment les organiser, quand, avec qui, et avec quelles règles…

- deuxième année: CE1, ou Cours de 1e Elimination. Comment se débarasser de ceux et celles qui n’ont aucune chance

- troisième année: CE2, ou Cours d’Election au 2e tour. Après l’élimination, on élit le candidat ou la candidate du PS

- quatrième année: CM1, ou Cours de Maîtrise du 1e Tour. Comment gagner le 1e tour

- cinquième année: CM2, ou Cours de Maîtirise du 2e tour. Comment le gagner, et être élu ou élue
Vous direz oui, mais que devient la culture du PS, traditionnellement collégiale?

Eh bien justement, il n’y a aucun problème à l’école de Maîtresse Ségolène: après l’Ecole des Primaires, vient le Collège des Perdants.

Je décide, il exécute !

mai 13, 2007 on 4:04 | In France | Commentaires fermés

Tandis que Nicolas Sarkozy se met au travail, il s’est rendu la cette semaine avec Jacques Chirac à la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage.

De la même façon que JusMurmurandi s’était demandé dans son article « Ah vous dirais-je, Maman? » ce que le Président élu avait pu dire à Bernadette Chirac lorsque cette dernière s’était rendue à un meeting politique, JusMurmurandi se pose la question de savoir ce que les deux Présidents se sont dit lors de leur parcours automobile.

Sur une photo diffusée sur le site de la radio télévision belge, on les voit hilares, ce qui est quelque peu contradictoire avec l’image que l’on a des rapports entre les deux hommes.

On se souvient de la phrase particulièrement cruelle que Jacques Chirac avait prononcée lors de la traditionnelle interview du 14 juillet interrogé par Patrick Poivre d’Arvor quant à la possibilité qu’il soit concomitamment ministre et président de l’UMP: « je décide, il exécute! » avait dit Chirac.

Aujourd’hui où Jacques Chirac quitte la scène politique, entre autre parce qu’à aucun moment Nicolas Sarkozy ne lui a laissé le moindre espace qui lui aurait permis de se présenter pour un troisième mandat, Nicolas Sarkozy sera t il magnanime et oubliera ces petites phrases, privations et autres mises au placard ?

Ou bien sera t il tenté de dire, dans le cadre des « affaires » qui risquent de rattraper l’ancien Président, « je décide, il sera exécuté ! » ?

Sa grâce, ou ça grince ?

mai 12, 2007 on 6:59 | In Elections législatives 2007, France | Commentaires fermés

Depuis la nette élection de Nicolas Sarkozy, le PS n’a pas grand-chose d’intéressant à dire. Alors que nombreux sont les sujets qui fâchent, car, sous la surface « acceptable » des presque 47% de voix de Ségolène Royal se cache le fait que la gauche de gouvernement équivalente à la « majorité plurielle » de Lionel Jospin en 1997 ou de Bertrand Delanoë à Paris n’a fait que quelques 30% des voix au premier tour.

D’où les interpellations qui se mulitplient pour une « remise à plat », une « refondation », de nouvelles alliances, le tout dans un calendrier qui n’aurait pas pu être pire, puisque les législatives dans 3 semaines interdisent tout débat au fond et contraignent les socialistes à agir dans l’urgence.

Il y a un seul sujet sur lequel les socialistes aient pu tous tomber d’accord: la critique des vacances de 3 jours de Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas beaucoup, en tout cas pas assez pour un programme de législature.
Ceci alors que Nicolas Sarkozy construit son gouvernement, ayant même le culot d’offrir des postes ministériels à des hiérarques socialistes comme Hubert Védrine, Claude Allègre ou Bernard Kouchner, et rencontre cette semaine Tony Blair, puis la semaine prochaine Angela Merkel. Et encaisse même une ou deux bonnes nouvelles, comme la robustesse de la croissance française, qui va lui donner un peu de liberté de manoeuvre, la libération de l’otage français en Afghanistan, ou l’échec de la grève de l’université de Paris-Tolbiac.

D’un côté l’état de grâce, et de l’autre l’état de grince ?

Le cimetière d’un éléphant

mai 12, 2007 on 6:37 | In France | Commentaires fermés

Au moment où Nicolas Sarkozy, à la surprise générale, propose le Ministère des Affaires Etrangères à un socialiste, Hubert Védrine, un autre socialiste qui a également exercé la fonction, Roland Dumas, vient de voir la Cour de Cassation rendre sa condamnation définitive dans l’affaire Giacommetti.
Roland Dumas, alors avocat, était exécuteur testamentaire de Giacometti, l’un des sculpteurs les plus importants du XXe siècle. A ce titre, il a permis que la charge de commissaire-priseur Tajan, l’une des plus renommées de France, garde par devers elle pendant des années plus d’un millions d’euros, soit plus de de 20% du produit d’une vente qui eussent du revenir à la succession. En contrepartie, le jugement indique que cela a permis à Roland Dumas de facturer à Tajan des prestations indues. Un exemple classique de « gagnant-gagnant ».

Ainsi se tourne la page d’un des plus talentueux et sulfureux amis de François Mitterrand, qui fut aussi impliqué dans la spectaculaire affaire Elf, sa maîtresse, Christine Deviers-Joncourt, y ayant joué un rôle particulièrement croustillant, qu’elle a relaté dans plusieurs livres, notamment « la putain de la République ». Rôle qu’elle a payé, mais pas Dumas, d’un passage par la case « prison ferme ». Roland Dumas fut aussi très proche de Nahed Ojjeh, veuve du marchand d’armes saoudien Akkram Ojjeh, et fille du Ministre syrien de la défense, Mustapha Tlass.
JusMurmurandi se demande ce que pensait François Hollande au contact de ce Roland Dumas, avocat riche et brillant et aux fréquentations si atypiques pour un ministre de la République. Car François Hollande, qui déclare « ne pas aimer les riches », ne peut pas ne pas avoir connu Roland Dumas de près: à partir de 1983, il était son directeur de cabinet…

L’enfant naturel de Mitterrand

mai 11, 2007 on 6:41 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Depuis la seconde guerre mondiale, il ne faisait pas bon se dire homme politique « de droite ». La compromission de la droite française de l’époque avec le régime de Vichy était une tache indélébile et infâmante.

De plus, la gauche s’était, notamment lors du Cartel des Gauches, puis du Front Populaire, constituté un véritable monopole de la générosité politique.

Ce qui fait que la droite a du pendant 60 ans se trouver d’autres noms, souvent à base du mot « républicain », et faire très attention à ne pas prêter le flanc à être traitée de « droite ». C’est le sens de la célèbre affiche socialiste montrant un grand méchant loup et légendée: « au secours, la droite revient! »

Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui Nicolas Sarkozy a pu être élu en ne faisant plus aucune concession ni sur le fait d’être de droite, ni sur les idées de droite contenues dans son programme? JusMurmurandi y voit 3 causes:

- d’abord, à force de n’avoir été de droite ni en nom ni en actes pendant 60ans, un vrai programme de droite est apparu tout neuf au Français, fatigués des échecs des programmes éculés de centre-droit ou de centre-gauche. C’est le sens que le candidat Sarkozy a donné au mot « rupture »

- ensuite parce que l’émergence d’une extrême-droite puissante a permis à la droite de s’en différencier, tout en rejetant sur elle tout ce que la gauche trouvait en elle d’infâmant, notamment en matière de xénophobie, de racisme, d’ultra-nationalisme. De ce point de vue les 25 ans sans alliance entre droite et extrême-droite ont fini par valoir certificat de vertu pour les électeurs modérés

- enfin et surtout parce que la droite a bien vu ce qu’a fait François Mitterrand. Celui-ci avait bien observé comment De Gaulle s’était servi d’un parti communiste fort pour coincer la gauche socialiste, plus modérée, entre communistes et droite, et l’empêcher de parvenir au pouvoir. A son tour, il coinça la droite entre socialistes et extrême-droite pour être élu et s’assurer 2 mandats présidentiels. Et pour se faire, il apparut leader d’une gauche décomplexée puisque modérée par comparaison aux communistes, qu’il a plumés comme volaille.

C’est exactement ce que vient de faire Nicolas Sarkozy, qui a plumé le Front National avec la même manoeuvre. Comme quoi, entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, le descendant de François Mitterrand n’est pas forcément celui qu’on croit…

la tentation de Poitiers

mai 11, 2007 on 6:07 | In Elections législatives 2007, France | Commentaires fermés

Ségolène Royal se pose la question: doit-elle ou non être candidate aux élections législatives en Poitou-Charentes?

Il lui semble en effet difficile d’être le chef de file de l’opposition, rôle qu’elle entend bien assumer, si elle n’est pas présente dans l’assemblée où s’affrontent les différents partis politiques. JusMurmurandi comprend cette tentation.

Mais Ségolène Royal a fait une campagne présidentielle au cours de laquelle elle a continuellement et vigoureusement plaidé contre le cumul des mandats. Or elle est déjà Présidente de la région Poitou-Charentes

Elle a donc 3 solutions possibles:

- être candidate, et dire que ce qu’elle proposait engageait la candidate présidentielle Ségolène, mais pas la chef de l’opposition. C’est le genre « faites ce que je dis, pas ce que je fais »

- être candidate, et, en cas d’élection, démissionner de son poste de Présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes. Outre que Ségolène perdrait tout pouvoir exécutif, elle perdrait aussi un territoire qui lui a servi de laboratoire d’idées. La France serait en deuil de sa Madone du chabichou.

- ne pas être candidate et tenter de diriger l’opposition depuis Poitiers. Poitiers ville capitale pour la France, on n’a pas vu cela depuis Charles Martel…

JusMurmurandi n’a qu’une chose à dire devant les choix entre devoir, honneur, intérêts et passion auxquels est confrontée la candidate PS: c’est beau comme du Corneille!

 

PS: Ségolène Royal vient d’annoncer sa décision de ne pas être candidate, en accord avec les principes de sa campagne. Ce sera donc l’option Charles Martel!

La première épreuve

mai 10, 2007 on 1:54 | In France | Commentaires fermés

Nicolas Sarkozy n’est pas encore entré en fonction, ni même à Paris, que déjà la première épreuve arrive. JusMurmurandi ne parle pas des voitures qui brûlent chaque soir, qui sont un cortège quotidien de nos banlieues. Mais bien du blocage de l’Université de Paris-Tolbiac

Il est symptomatique que cette grève proteste par anticipation contre des textes qui n’existent pas encore même à l’état de projet, vu qu’il n’y a pas de gouvernement pour les soumettre et pas d’Assemblée Nationale pour les voter. Cela montre à quel point la menace de ces textes est précise, et la riposte des grévistes urgente. On est loin de tout « devoir de résistance » si théorique soit-il
Il est encore plus symptomatique que la « grève » soit le fait de quelques 500 étudiants, ou présumés tels, sur un total supérieur à 10.000 pour ce pôle universitaire. Mais ces 500 suffisent à bloquer les 15 ascenseurs qui sont le point de passage obligé de tous à Tolbiac. 500 sur 10.000, on est loin de toute démocratie, si théorique soit-elle.

On comprend mieux pourquoi le programme du candidat Sarkozy prévoit que la grève ne peut être votée qu’à bulletins secrets. Car là, adieu les minorités qui bloquent les majorités, les intimidations dans des AG non représentatives, et autres techniques bolchéviques.

Mais JusMurmurandi voudrait rappeler que ces grèves étudiantes se déclenchent surtout quand 3 conditions sont remplies:

- quand il fait beau, et qu’il est plus agréable de se promener que de bosser. D’où la multiplication des mouvements en mai

- quand les examens approchent, et qu’une forte grève a des chances d’en rendre les examinateurs plus compréhensifs sur ordre d’un pouvoir inquiet à l’idée que toute une classe d’âge perde une année, grévistes comme non grévistes

- quand le pouvoir est présumé vulnérable à une bonne veille tentative de chantage par la rue

A tous ceux qui pensent que ces 3 conditions sont réunies, JusMurmurandi rappelle que c’est Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur qui a mis fin à la pratique des grèves à répétition par les camionneurs, avec blocage des raffineries de pétrole. Alors que cela avait toujours « marché » contre tous les gouvernements précédents et leur avait valu moult avantages en termes de détaxe du carburant comme d’allègements d’horaires de travail, le Ministre Sarkozy avait tout simplement annoncé qu’il annulerait les permis de conduire des camionneurs bloqueurs.

Peut-être est-ce pour cela que la grève a pris fin aujourd’hui aussi « spontanément » qu’elle avait commencé…

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