Circonscriptions à crédit

mai 13, 2007 on 5:35 | In Elections législatives 2007, France | Commentaires fermés

Les Verts ont tranché: ils ne signeront pas d’accord électoral avec les socialistes. Ils refusent une convention qui leur proposait en tout et pour tout 14 circonscriptions. Ce qui, pour une formation qui se veut nationale, n’est vraiment pas beaucoup.

Le problème, c’est que le score de Dominique Voynet n’a été que de 1,53%. Ce qui, ramené à 577 députés, « pèse » en tout et pour tout 8 circonscriptions, et permet au PS de dire que 14, c’est déjà généreux.

L’autre problème, c’est que le PS ne peut se permettre d’en distribuer beaucoup plus sans se dégarnir lui-même pour une élection qui s’annonce très diffcile face aux bataillons sarkozystes gonflés à bloc.

D’autant que la même difficulté se pose face aux communistes plombés par les 1,93% de Marie-George Buffet, si peu propices pour conserver un groupe parlementaire, soit 20 députés.

A tous, JusMurmurandi propose une solution d’ordre juste. De même que Ségolène Royal veut être nommée dès maintenant candidate pour 2012, le PS devrait promettre aux Verts et aux communistes des circonscriptions pour 2012.
A bien y regarder, ce ne serait pas autre chose que vivre à crédit. Sauf que là, il n’y aurait pas les contribuables pour payer la note…

Les socialistes à l’école

mai 13, 2007 on 1:37 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Ségolène Royal attribue l’élection de Nicolas Sarkozy (elle refuse toujours de parler de défaite à propos de son propre résultat) à une nomination trop tardive par les instances du PS, ce qui ne lui a pas permis de mener à bien le travail programmatique et la remise à plat du parti qui eussent permis sa victore.

Du coup, elle a trouvé une solution originale pour ne pas tomber la prochaine fois dans le même piège, elle veut être nommée dès maintenant candidate PS aux élections de 2012, c’est à dire dans 5 ans!
JusMurmurandi voudrait suggérer à Ségolène comment occuper ses 5 ans, à savoir l’Ecole des Primaires:

- première année: CP, ou Cours de Primaires. Comment les organiser, quand, avec qui, et avec quelles règles…

- deuxième année: CE1, ou Cours de 1e Elimination. Comment se débarasser de ceux et celles qui n’ont aucune chance

- troisième année: CE2, ou Cours d’Election au 2e tour. Après l’élimination, on élit le candidat ou la candidate du PS

- quatrième année: CM1, ou Cours de Maîtrise du 1e Tour. Comment gagner le 1e tour

- cinquième année: CM2, ou Cours de Maîtirise du 2e tour. Comment le gagner, et être élu ou élue
Vous direz oui, mais que devient la culture du PS, traditionnellement collégiale?

Eh bien justement, il n’y a aucun problème à l’école de Maîtresse Ségolène: après l’Ecole des Primaires, vient le Collège des Perdants.

Je décide, il exécute !

mai 13, 2007 on 4:04 | In France | Commentaires fermés

Tandis que Nicolas Sarkozy se met au travail, il s’est rendu la cette semaine avec Jacques Chirac à la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage.

De la même façon que JusMurmurandi s’était demandé dans son article « Ah vous dirais-je, Maman? » ce que le Président élu avait pu dire à Bernadette Chirac lorsque cette dernière s’était rendue à un meeting politique, JusMurmurandi se pose la question de savoir ce que les deux Présidents se sont dit lors de leur parcours automobile.

Sur une photo diffusée sur le site de la radio télévision belge, on les voit hilares, ce qui est quelque peu contradictoire avec l’image que l’on a des rapports entre les deux hommes.

On se souvient de la phrase particulièrement cruelle que Jacques Chirac avait prononcée lors de la traditionnelle interview du 14 juillet interrogé par Patrick Poivre d’Arvor quant à la possibilité qu’il soit concomitamment ministre et président de l’UMP: « je décide, il exécute! » avait dit Chirac.

Aujourd’hui où Jacques Chirac quitte la scène politique, entre autre parce qu’à aucun moment Nicolas Sarkozy ne lui a laissé le moindre espace qui lui aurait permis de se présenter pour un troisième mandat, Nicolas Sarkozy sera t il magnanime et oubliera ces petites phrases, privations et autres mises au placard ?

Ou bien sera t il tenté de dire, dans le cadre des « affaires » qui risquent de rattraper l’ancien Président, « je décide, il sera exécuté ! » ?

Sa grâce, ou ça grince ?

mai 12, 2007 on 6:59 | In Elections législatives 2007, France | Commentaires fermés

Depuis la nette élection de Nicolas Sarkozy, le PS n’a pas grand-chose d’intéressant à dire. Alors que nombreux sont les sujets qui fâchent, car, sous la surface « acceptable » des presque 47% de voix de Ségolène Royal se cache le fait que la gauche de gouvernement équivalente à la « majorité plurielle » de Lionel Jospin en 1997 ou de Bertrand Delanoë à Paris n’a fait que quelques 30% des voix au premier tour.

D’où les interpellations qui se mulitplient pour une « remise à plat », une « refondation », de nouvelles alliances, le tout dans un calendrier qui n’aurait pas pu être pire, puisque les législatives dans 3 semaines interdisent tout débat au fond et contraignent les socialistes à agir dans l’urgence.

Il y a un seul sujet sur lequel les socialistes aient pu tous tomber d’accord: la critique des vacances de 3 jours de Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas beaucoup, en tout cas pas assez pour un programme de législature.
Ceci alors que Nicolas Sarkozy construit son gouvernement, ayant même le culot d’offrir des postes ministériels à des hiérarques socialistes comme Hubert Védrine, Claude Allègre ou Bernard Kouchner, et rencontre cette semaine Tony Blair, puis la semaine prochaine Angela Merkel. Et encaisse même une ou deux bonnes nouvelles, comme la robustesse de la croissance française, qui va lui donner un peu de liberté de manoeuvre, la libération de l’otage français en Afghanistan, ou l’échec de la grève de l’université de Paris-Tolbiac.

D’un côté l’état de grâce, et de l’autre l’état de grince ?

Le cimetière d’un éléphant

mai 12, 2007 on 6:37 | In France | Commentaires fermés

Au moment où Nicolas Sarkozy, à la surprise générale, propose le Ministère des Affaires Etrangères à un socialiste, Hubert Védrine, un autre socialiste qui a également exercé la fonction, Roland Dumas, vient de voir la Cour de Cassation rendre sa condamnation définitive dans l’affaire Giacommetti.
Roland Dumas, alors avocat, était exécuteur testamentaire de Giacometti, l’un des sculpteurs les plus importants du XXe siècle. A ce titre, il a permis que la charge de commissaire-priseur Tajan, l’une des plus renommées de France, garde par devers elle pendant des années plus d’un millions d’euros, soit plus de de 20% du produit d’une vente qui eussent du revenir à la succession. En contrepartie, le jugement indique que cela a permis à Roland Dumas de facturer à Tajan des prestations indues. Un exemple classique de « gagnant-gagnant ».

Ainsi se tourne la page d’un des plus talentueux et sulfureux amis de François Mitterrand, qui fut aussi impliqué dans la spectaculaire affaire Elf, sa maîtresse, Christine Deviers-Joncourt, y ayant joué un rôle particulièrement croustillant, qu’elle a relaté dans plusieurs livres, notamment « la putain de la République ». Rôle qu’elle a payé, mais pas Dumas, d’un passage par la case « prison ferme ». Roland Dumas fut aussi très proche de Nahed Ojjeh, veuve du marchand d’armes saoudien Akkram Ojjeh, et fille du Ministre syrien de la défense, Mustapha Tlass.
JusMurmurandi se demande ce que pensait François Hollande au contact de ce Roland Dumas, avocat riche et brillant et aux fréquentations si atypiques pour un ministre de la République. Car François Hollande, qui déclare « ne pas aimer les riches », ne peut pas ne pas avoir connu Roland Dumas de près: à partir de 1983, il était son directeur de cabinet…

L’enfant naturel de Mitterrand

mai 11, 2007 on 6:41 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Depuis la seconde guerre mondiale, il ne faisait pas bon se dire homme politique « de droite ». La compromission de la droite française de l’époque avec le régime de Vichy était une tache indélébile et infâmante.

De plus, la gauche s’était, notamment lors du Cartel des Gauches, puis du Front Populaire, constituté un véritable monopole de la générosité politique.

Ce qui fait que la droite a du pendant 60 ans se trouver d’autres noms, souvent à base du mot « républicain », et faire très attention à ne pas prêter le flanc à être traitée de « droite ». C’est le sens de la célèbre affiche socialiste montrant un grand méchant loup et légendée: « au secours, la droite revient! »

Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui Nicolas Sarkozy a pu être élu en ne faisant plus aucune concession ni sur le fait d’être de droite, ni sur les idées de droite contenues dans son programme? JusMurmurandi y voit 3 causes:

- d’abord, à force de n’avoir été de droite ni en nom ni en actes pendant 60ans, un vrai programme de droite est apparu tout neuf au Français, fatigués des échecs des programmes éculés de centre-droit ou de centre-gauche. C’est le sens que le candidat Sarkozy a donné au mot « rupture »

- ensuite parce que l’émergence d’une extrême-droite puissante a permis à la droite de s’en différencier, tout en rejetant sur elle tout ce que la gauche trouvait en elle d’infâmant, notamment en matière de xénophobie, de racisme, d’ultra-nationalisme. De ce point de vue les 25 ans sans alliance entre droite et extrême-droite ont fini par valoir certificat de vertu pour les électeurs modérés

- enfin et surtout parce que la droite a bien vu ce qu’a fait François Mitterrand. Celui-ci avait bien observé comment De Gaulle s’était servi d’un parti communiste fort pour coincer la gauche socialiste, plus modérée, entre communistes et droite, et l’empêcher de parvenir au pouvoir. A son tour, il coinça la droite entre socialistes et extrême-droite pour être élu et s’assurer 2 mandats présidentiels. Et pour se faire, il apparut leader d’une gauche décomplexée puisque modérée par comparaison aux communistes, qu’il a plumés comme volaille.

C’est exactement ce que vient de faire Nicolas Sarkozy, qui a plumé le Front National avec la même manoeuvre. Comme quoi, entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, le descendant de François Mitterrand n’est pas forcément celui qu’on croit…

la tentation de Poitiers

mai 11, 2007 on 6:07 | In Elections législatives 2007, France | Commentaires fermés

Ségolène Royal se pose la question: doit-elle ou non être candidate aux élections législatives en Poitou-Charentes?

Il lui semble en effet difficile d’être le chef de file de l’opposition, rôle qu’elle entend bien assumer, si elle n’est pas présente dans l’assemblée où s’affrontent les différents partis politiques. JusMurmurandi comprend cette tentation.

Mais Ségolène Royal a fait une campagne présidentielle au cours de laquelle elle a continuellement et vigoureusement plaidé contre le cumul des mandats. Or elle est déjà Présidente de la région Poitou-Charentes

Elle a donc 3 solutions possibles:

- être candidate, et dire que ce qu’elle proposait engageait la candidate présidentielle Ségolène, mais pas la chef de l’opposition. C’est le genre « faites ce que je dis, pas ce que je fais »

- être candidate, et, en cas d’élection, démissionner de son poste de Présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes. Outre que Ségolène perdrait tout pouvoir exécutif, elle perdrait aussi un territoire qui lui a servi de laboratoire d’idées. La France serait en deuil de sa Madone du chabichou.

- ne pas être candidate et tenter de diriger l’opposition depuis Poitiers. Poitiers ville capitale pour la France, on n’a pas vu cela depuis Charles Martel…

JusMurmurandi n’a qu’une chose à dire devant les choix entre devoir, honneur, intérêts et passion auxquels est confrontée la candidate PS: c’est beau comme du Corneille!

 

PS: Ségolène Royal vient d’annoncer sa décision de ne pas être candidate, en accord avec les principes de sa campagne. Ce sera donc l’option Charles Martel!

La première épreuve

mai 10, 2007 on 1:54 | In France | Commentaires fermés

Nicolas Sarkozy n’est pas encore entré en fonction, ni même à Paris, que déjà la première épreuve arrive. JusMurmurandi ne parle pas des voitures qui brûlent chaque soir, qui sont un cortège quotidien de nos banlieues. Mais bien du blocage de l’Université de Paris-Tolbiac

Il est symptomatique que cette grève proteste par anticipation contre des textes qui n’existent pas encore même à l’état de projet, vu qu’il n’y a pas de gouvernement pour les soumettre et pas d’Assemblée Nationale pour les voter. Cela montre à quel point la menace de ces textes est précise, et la riposte des grévistes urgente. On est loin de tout « devoir de résistance » si théorique soit-il
Il est encore plus symptomatique que la « grève » soit le fait de quelques 500 étudiants, ou présumés tels, sur un total supérieur à 10.000 pour ce pôle universitaire. Mais ces 500 suffisent à bloquer les 15 ascenseurs qui sont le point de passage obligé de tous à Tolbiac. 500 sur 10.000, on est loin de toute démocratie, si théorique soit-elle.

On comprend mieux pourquoi le programme du candidat Sarkozy prévoit que la grève ne peut être votée qu’à bulletins secrets. Car là, adieu les minorités qui bloquent les majorités, les intimidations dans des AG non représentatives, et autres techniques bolchéviques.

Mais JusMurmurandi voudrait rappeler que ces grèves étudiantes se déclenchent surtout quand 3 conditions sont remplies:

- quand il fait beau, et qu’il est plus agréable de se promener que de bosser. D’où la multiplication des mouvements en mai

- quand les examens approchent, et qu’une forte grève a des chances d’en rendre les examinateurs plus compréhensifs sur ordre d’un pouvoir inquiet à l’idée que toute une classe d’âge perde une année, grévistes comme non grévistes

- quand le pouvoir est présumé vulnérable à une bonne veille tentative de chantage par la rue

A tous ceux qui pensent que ces 3 conditions sont réunies, JusMurmurandi rappelle que c’est Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur qui a mis fin à la pratique des grèves à répétition par les camionneurs, avec blocage des raffineries de pétrole. Alors que cela avait toujours « marché » contre tous les gouvernements précédents et leur avait valu moult avantages en termes de détaxe du carburant comme d’allègements d’horaires de travail, le Ministre Sarkozy avait tout simplement annoncé qu’il annulerait les permis de conduire des camionneurs bloqueurs.

Peut-être est-ce pour cela que la grève a pris fin aujourd’hui aussi « spontanément » qu’elle avait commencé…

Les RTT de Monsieur Nicolas

mai 10, 2007 on 10:59 | In France | Commentaires fermés

Voilà un titre qui semble plus contemporain à JusMurmurandi que les vacances de M. Hulot.

Le tumulte du microcosme sur les trois jours passés par Nicolas Sarkozy sur le bateau de Vincent Bolloré au large de l’île de Malte (qui fait partie de l’Union Européenne) rappelle le même brouhaha autour de Tony Blair, lorsque celui ci s’était rendu chez Cliff Richards, ou Silvio Berlusconi ou bien Jacques Chirac à l’île Maurice, dans un hôtel de grand luxe en 2000. On a même prêté à Bernadette Chirac que ce séjour couterait les élections de 2002 à son mari. Et tous deux étaient en fonction lors de leurs congés, alors que les trois jours de repos de Nicolas Sarkozy n’ont pas été pris en charge par l’Etat et donc les contribuables français.
Comme toujours, ce genre d’éruptions est l’occasion pour JusMurmurandi de prendre du recul par rapport à la situation.

Tout d’abord, il faut rappeler que M. Sarkozy étant élu mais n’ayant pas encore pris ses fonctions, il n’a pas accès aux demeures de l’Etat traditionnellement mises à la disposition de son chef pour ses vacances (château de Souzy la Briche en région parisienne ou fort de Brégançon dans le sud).

Deuxièmement, lorsque l’on entend le coeur des vierges de l’opposition de mettre vent debout pour collusion entre le futur Chef de l’Etat et les pouvoirs de l’argent, c’est passer un peu rapidement sur les relations étroites entretenues en son temps par le Parti Communiste avec Jean-Baptiste Doumengue dit le milliardaire rouge, ou encore le Parti Socialiste avec des notables comme Antoine Riboud.

Mais le plus important pour JusMurmurandi, c’est encore la réponse donnée à la presse par Nicolas Sarkozy, qui a indiqué que la France se porterait certainement mieux si elle comptait encore plus de Vincent Bolloré, François Pinault et autre Bernard Arnault.

D’une part cela prouve que, l’élection passée, il garde toute sa vivacité de réponse et n’a pas l’intention de baisser d’une octave contre les soi disant bien penseurs.

Mais surtout, cela rassure JusMurmurandi quant à la liberté de la presse ; elle fait son miel de rapporter sans compter tous les quolibets et autres critiques quant à ces trois jours passés à Malte, alors même que Nicolas Sarkozy était supposé avoir les média à sa botte…

Le fort de Brégançon

Le Fort de Brégançon, lieu de villégiature mis à la disposition par l’Etat au Président de la République française

Coup de chapeau – 2

mai 9, 2007 on 2:53 | In France, International | Commentaires fermés

Tony Blair termine son mandat de premier ministre par un accord historique en Irlande.

Plus de 100 ans de guerres intestines, de morts violentes par milliers qui font désormais partie de l’histoire.

Quel panache, avant de quitter le 10 Downing Street !
En 1988, Jacques Chirac avait réussi à obtenir la libération des otages français au Liban juste avant le premier tour des élections présidentielles.

Réussira t il un nouveau coup, comme Tony Blair, au moment de quitter l’Elysée?

La mort du « Politiquement Correct » et de la « Pensée Unique »

mai 9, 2007 on 7:23 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

JusMurmurandi constate que, par delà leurs différences, aussi bien Nicolas Sarkozy que Ségolène Royal ne partagent pas l’idéologie qui régissait la scène politique française, sous le double nom de « politiquement correct » et de « pensée unique ».

Chacun d’eux a pris le pouvoir en bousculant sa formation politique, sans tenir compte de l’ancienneté ou de la hiérarchie.

Chacun d’eux a été critiqué pour la façon dont il ou elle polarisait l’électorat de son propre camp au lieu de le ressembler.

Chacun d’eux a osé avoir des opinions pour le moins dissonantes avec son opinion publique ( par exemple Sarko avec la construction des mosquées, Ségo avec le drapeau dans chaque foyer)
Chacun a montré que la pensée suivant laquelle « il n’y avait pas d’autre politique possible » ne faisait pas un programme

Chacun d’eux a montré que la pensée suivant laquelle « la droite et la gauche, c’était maintenant quasiment la même chose » n’était pas une vérité révélée

Chacun d’eux a pris le risque de contredire et déplaire comme prix à payer pour attirer et convaincre
Le résultat de toutes ces prétendues vérités violées, ignorées, foulées au pieds? La pensée suivant laquelle « les Français ne s’intéressent plus à la politique et notre démocratie est en crise » a pris une grande claque. une claque donnée par 85% des Français.

Cyrano de Bayrourac

mai 9, 2007 on 5:40 | In Elections législatives 2007, France | Commentaires fermés

Bergerac n’est pas Pau, et les gascons ne sont pas des béarnais. Pour autant, JusMurmurandi a bien l’impression d’avoir déjà vu cette pièce de théâtre-là:

- Cyrano de Bayrourac est amoureux de Marianne, mais la belle est précieuse, et ne se donne pas au premier venu

- Marianne est tombé amoureuse de Nicolas, qui a su l’émouvoir

- Ceci malgré le puissant désir du Comte de Chirac, qui après avoir été 12 ans son protecteur, aurait bien voulu prolonger son bail

- et a tenté de susciter un marquis de Villepin pour lui succéder auprès de Marianne.

- Marianne finit par épouser l’humble Nicolas, malgré les aristocrates de Chirac et de Villepin, et malgré les possibilités d’un avenir Royal.

Mais dans tout cela, que devint le pauvre Cyrano de Bayrourac ? Eh bien, rien, justement. Côté Marianne, sa volonté de ne jamais se démasquer et lui avouer franchement un amour inconditionel lui coûta toutes ses chances. Côté amis, lassés par son intransigeance irréaliste, tous finirent par le quitter, désolés d’un tel gâchis. Ce que Cyrano illustrera de cette tirade célèbre:

Chercher un allié puissant, prendre un patron,

Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc

Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’ecorce,

Grimper par ruse au lieu de s’élever par force?

Non, merci. Dédier, comme tous il le font,

Des vers aux financiers? se changer en bouffon

Dans l’espoir vil de voir, aux levres d’un ministre,

Naitre un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre?

Non, merci.Calculer, avoir peur, être blème,

Aimer mieux faire une visite qu’un poème,

Rédiger des placets, se faire présenter?

Non, merci! non, merci! non, merci! Mais. . .chanter,

Rever, rire, passer, etre seul, etre libre,

Avoir l’oeil qui regarde bien, la voix qui vibre,

Mettre, quand il vous plait, son feutre de travers,

Pour un oui, pour un non, se battre,–ou faire un vers!

Travailler sans souci de gloire ou de fortune,

A tel voyage, auquel on pense, dans la lune!

N’ecrire jamais rien qui de soi ne sortit,

Et modeste d’ailleurs, se dire mon petit,

Sois satisfait des fleurs, des fruits, meme des feuilles,

Si c’est dans ton jardin a toi que tu les cueilles!

Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,

Ne pas etre oblige d’en rien rendre a Cesar,

Vis-a-vis de soi-meme en garder le merite,

Bref, dedaignant d’etre le lierre parasite,

Lors meme qu’on n’est pas le chene ou le tilleul,

Ne pas monter bien haut, peut-etre, mais tout seul!

 
JusMurmurandi engage Cyrano de Bayrourac à méditer le dernier vers… 

Trop de centre – ou de centres – ?

mai 8, 2007 on 2:54 | In Elections législatives 2007, France | Commentaires fermés

La campagne électorale pour les Présidentielles a été marquée par la présence inattendue de 3 candidats se réclamant du trotskysme, ce qui faisait beaucoup pour un mouvement de relativement petite obédience.

Pourtant, on a vu que les temps de parole cumulés des 3 candidats leur ont permis de donner à leurs idées une grande tribune à partir de laquelle vilipender les capitalistes en général et Nicolas Sarkozy en particulier.

Pour les législatives, il semble qu’il y aura cette fois-ci de nombreux candidats du centre dans chaque circonsription. Ceux des composantes centristes de l’UMP, notamment les radicaux valoisiens emmenés par Jean-Louis Borloo. Ceux de l’UDF actuelle, qui restent fidèles à leur positionnement d’alliance avec l’UMP et de soutien au Président Sarkozy. Ceux du Mouvement Républicain à naître cette semaine, emmenés par François Bayrou. Ceux du Parti Socialiste qui cherchent une nécessaire extension de leur électorat pour compenser la baisse de la gauche historique.

JusMurmurandi prédit que, compte tenu du mode de scrutin et de la prévisible confusion chez les électeurs, ces élections illustrent la formule: « beaucoup de candidats, peu d’élus ».

Se contenter de peu

mai 8, 2007 on 9:48 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Au soir de sa défaite, le sourire radieux de Ségolène Royal pouvait surprendre. En tout cas, surprendre ceux qui avaient considéré la victoire finale comme le but avéré de la candidate PS.

Or, en regardant l’histoire récente,  JusMurmurandi voit ce qui pouvait donner le sourire ce soir-là

- Ségolène a effacé le désastre de 2002, et l’élimination calamiteuse de Lionel Jospin dès le premier tour

- Ségolène a repoussé les assauts de François Bayrou, le « 3e homme » qui se voyait déjà au haut de l’affiche

- Ségolène Royal a égalé le score de Lionel Jospin en 1997, score qui n’a en rien obéré sa victoire aux législatives peu après et sa candidature en 2002

Evidemment on peut aussi voir que seul François Mitterrand, homme aussi talentueux que peu typique au PS, a pu atteindre la magistrature suprême à 2 reprises, contre 6 victoires à droite. JusMurmurandi note aussi que les ténors socialistes semblent avoir d’ores et déjà intégré leur défaite à venir aux législatives de juin.

Finalement, 2 victoires sur 8 en 42 ans, cela fait 25% de victoires. 25%, c’est aussi le score de Ségolène Royal au premier tour. Donc la situation reflète un certain ordre juste, ce qui ne peut manquer de satisfaire Ségolène Royal. Sauf que cet ordre juste-là a des allures de perdant-perdant.

L’exception française

mai 8, 2007 on 6:27 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Margaret Thatcher a conquis à la hussarde la tête d’un parti Conservateur britannique alors dans l’opposition. Elle a gagné les élections suivantes, et, après un mandat cumulé de plus de 10 ans, a été poussée dehors par les membres de son propre parti après avoir gagné toutes les élections auxquelles elle a conduit le Parti Conservateur.
Tony Blair a fait exactement le même parcours, et c’est sans avoir jamais perdu d’élections qu’il quittera ces prochaines semaines le pouvoir an Grande-Bretagne.

A fortiori, l’usage veut qu’un Premier Ministre britannique qui perd les élections voie là la fin de sa carrière politique. La même tradition s’applique à un chancelier allemand, et a sonné l’heure de la fin pour des figures aussi marquantes que Helmut Kohl ou Gerhard Schröder. Et de même pour les candidats à la Présidence des Etats-Unis

Or, au soir d’une défaite très nette, Ségolène Royal n’a rien eu de plus pressé, sitôt les résultats connus, que de dire aux Français qu’elle prenait la tête de l’opposition. Comme François Mitterrand, battu 2 fois (en 1965 et 1974) avant son élection en 1981. Comme Jacques Chirac, battu 2 fois (en 1981 et 1988) avant son élection en 1994.

A la place de Nicolas Sarkozy, élu à son premier essai, JusMurmurandi s’inquiéterait du précédent établi par Valéry Giscard d’Estaing, lui aussi passé dès la première fois, mais battu pour un second mandat, contrairement à Mitterrand et Chirac. En revanche François Bayrou, déjà battu à 2 reprises peut lui espérer pour 2012, et Ségolène peut regarder sereinement approcher son tour en…. 2017.
Et bien entendu sous-entendre que les difficultés de la France ont quelquechose à voir avec la longue marinade dans la rancoeur, l’amertume et la défaite qu’impose ce type de parcours avant d’être Président serait une faute de goût que JusMurmurandi se garde bien de commettre…

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