Indécence(s)
mai 31, 2011 on 2:13 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésRoland Dumas et Jaques Vergès ont annoncé leur intention de porter plainte contre Nicolas Sarkozy pour « crime contre l’Humanité » en Côte d’Ivoire, pour avoir aidé les troupes d’Alassane Ouattara à vaincre celles de Laurent Gbagbo. Il est clair que cette intervention armée ne s’est pas faite sans victimes civiles. Si de tels faits sont constitutifs de crimes contre l’Humanité, alors toute intervention armée le sera aussi. Faut-il alors tolérer des dictateurs tels que Gbagbo, qui a tenté de voler le résultat des élections qu’il a perdues, au motif qu’on ne peut pas le renverser au profit du candidat démocratiquement élu sans commettre de crime contre l’Humanité? Inutile de dire tout le mépris qu’une telle procédure soulève chez JusMurmurandi, mépris des deux avocats payés par et pour une si mauvaise cause. Prendre l’argent de Gbagbo, pour un ancien ministre et Président du Conseil Constitutionnel, ce n’est franchement pas joli, joli, même si le dictateur ivoirien a été jusqu’à la fin un grand ami des socialistes français. François Mitterrand, qui l’a fait ministre au même titre que Bernard Tapie et Dominique Strauss-Kahn, doit bien en rire, de là où il est. N’avait-il pas prédit que le PS retournerait après lui là où il l’avait trouvé: dans le ruisseau.
La Grèce n’en finit pas de demander à ses partenaires financiers, Union Européenne et Fonds Monétaire International, de faire ses fins de mois, alors même qu’elle ne tient pas ses engagements budgétaires visant à assainir, enfin, ses finances publiques. Payer encore et encore pour que les Grecs continuent à danser le sirtaki des comptes faux et des promesses non tenues irrite les Allemands au plus haut point. JusMurmurandi les comprend. D’autant qu’il n’est pas inutile de se souvenir que, sous la tenue traditionnelle grecque, la fustanelle, sorte de jupe pour hommes, le mâle grec porte les mêmes sous-vêtements qu’un Écossais sous son kilt, à savoir uniquement ce dont la Nature l’a doté… bref, les Grecs sont aussi nus que DSK sortant de sa douche. Et il faudrait se laisser faire au nom du fait que nous l’avons toléré pendant des années?
Les attaques contre Christine Lagarde continuent. Après une procédure pour avoir osé choisir dans l’affaire Tapie un arbitrage plutôt qu’un procès, voici qu’elle est attaquée pour une cession d’une participation de 25% dans une filiale de GDF-Suez à la Caisse des Dépôts. Bientôt, elle sera aussi attaquée quand il manquera du papier toilettes dans une perception de province… Il est amusant et révélateur que la droite a « fait » la nomination de DSK, pourtant un adversaire politique, au poste de directeur général du FMI, au motif qu’un tel poste détenu par un Français est un avantage pour notre pays, et que la gauche fait tout pour éviter que Lagarde ne lui succède, préférant la défaite d’une adversaire à une victoire nationale….
Les agriculteurs français ont peur que la sécheresse qui s’annonce ne leur soit défavorable. On les comprend. Alors ils se tournent vers leur soutien de toujours: l’Etat, pour demander encore plus d’aide. On les comprend. Ce que JusMurmurandi comprend moins c’est pourquoi, quand les pétroliers font de profits extravagants dus à la hausse des prix du brut, on les taxe de manière exceptionnelle, quand les banques font des profits extravagants, même chose. Mais quand les prix des denrées alimentaires explosent, et les profits de certaines catégories d’agriculteurs aussi (les céréaliers par exemple), il ne vient à l’idée de personne de voir en eux la source évidente et légitime d’une vraie solidarité avec leurs collègues moins favorisés….
Le président Karzaï, dont le régime afghan est l’un des plus corrompus au monde, qui a été porté au pouvoir par une coalition internationale menée par les Américains qui en ont chassé les Taliban, et qui est depuis financé par ces mêmes Américains, les a traités de « force d’occupation ». JusMurmurandi se demande s’il faut compter le temps que durera le régime Karzaï en mois, en semaines, ou en jours, sitôt les « forces d’occupation » reparties, ce qui ne manquera pas d’arriver, surtout maintenant que Bin Laden est mort. Et là on verra non pas qui occupera l’Afghanistan, mais qui s’occupera de Karzaï. Et si, à choisir, ce dernier ne trouverait pas, a posteriori, du bon à être occupé…
La FIFA, fédération internationale de football, s’entredéchire. Les accusations de corruption volent dans tous les sens. C’est peu dire, quand son « propre » (si l’on ose dire) secrétaire général, Jérôle Valcke, accuse par écrit, le président de l’AFC, section asiatique de la FIFA, d’avoir « volé » l’attribution de la coupe du Monde 2022 au profit de son pays, le Qatar. Lequel président, Mohamed Bin Hammam, a annoncé sa candidature à la présidence de la FIFA contre le sortant, Sepp Blatter, 75 ans. L’argumentation de Bin Hammam: la lutte contre la corruption du régime Blatter. Depuis, Bin Hammam a lui-même été suspendu pour des accusations de corruption, et Blatter sera le seul candidat à sa propre succession. Quand on pense au fric par centaines de millions que brasse la FIFA en toute franchise d’impôts, JusMurmurandi se dit que ledit Blatter, à la FIFA depuis 36 ans, dépasse en longévité les Moubarak, BenAli et autres Khadafi dont le monde a tant de mal à se débarrasser.
Et si un putsch devait y parvenir, Me Dumas et Vergès porteront-ils aussi plainte pour « crime contre l’Humanité »?
Lettre ouverte iconoclaste aux « beaux esprits »
mai 28, 2011 on 3:16 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe général serbe Ratko Mladic a été arrêté par surprise, alors qu’il état en pyjama. Alors forcément les images de ce vieil homme emmené par la police vers un destin vraisemblablement sans espoir ne sont pas très « glamour ». JusMurmurandi n’a pas entendu Bernard-Henri Lévy, pourtant très engagé sur la scène de l’ex-Yougoslavie, protester contre cette atteinte à la dignité d’un homme pourtant réputé innocent jusqu’à preuve du contraire.
Vous voyez où je veux en venir. DSK. Pourquoi protester contre l’humiliation imposée à DSK, et pas celle imposée à Mladic? J’en vois d’ici qui s’étranglent de la comparaison. DSK n’est pas le « boucher de Srebrenica ». Même s’il est coupable de ce dont on l’accuse, ce qui n’est pas encore, et de loin, prouvé, ce n’est quand même pas la même chose que l’exécution de 8.000 personnes dont est accusé Mladic. D’où les protestations exclusivement Strauss-Kahno-centrées de tout ce que la gauche compte de copains de caviars-party.
C’est justement là que ces petits marquis se ridiculisent et se déshonorent à la fois. Ou bien il y a présomption d’innocence, ou pas. Si c’est oui, comme ils l’invoquent pour leur ami de trente ans, le cher Dominique, l’un des leurs, le même principe vaut pour l’ignoble Mladic. Ou alors, ce n’est plus un principe.
Inversement, si tout ce qui arrive à Mladic est totalement légitime, vu que c’est un infâme salaud, alors il ne faut plus bassiner l’opinion publique avec une présomption d’innocence dont ne devraient bénéficier que leurs amis.
Eh bien, ce n’est pas comme cela que ça marche. DSK et Mladic ne sont pas, l’un, le brillant ex-grand argentier de la planète, à la trajectoire plantée par une affaire de corne-cul issue d’un complot international, et l’autre le criminel génocidaire, une race dont on n’avait plus connu d’exemple en Europe depuis le Tribunal de Nuremberg qui pendit les chefs nazis.
Non, DSK et Mladic, même combat. Ils sont tous deux innocents, jusqu’à preuve du contraire. Pas plus, ni moins l’un que l’autre. Raison pour laquelle nous ne montrons qu’une image « décente » du prisonnier serbe.
Et que les donneurs de leçons commencent par faire le ménage chez eux.
Une femme respectable
mai 25, 2011 on 11:12 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 CommentsC’est par ces mots que Martine Aubry a qualifié Christine Lagarde quant à sa candidature au FMI…pendant quelques heures seulement.
Comme ce fut le cas pour l’âge des retraites où elle avait annoncé sur le plateau du JT de TF1 que le PS ne reviendrait pas sur la réforme engagée par Nicolas Sarkozy (réforme qu’aucun parlementaire socialiste ne vota…), deux jours plus tard, avec « l’aide » de Benoit Hamon que Laurent Gerra n’hésite pas à baptiser l’ayatollah du PS, machine arrière toute !!
Martine annonce que si, finalement, on reviendrait à 60 ans, sous certaines conditions bien sûr. Bref prise de pieds dans la moquette, et hypocrisie.
C’est à peut près la même chose dans le cas de la candidature de Christine Lagarde.
Femme au pédigrée exceptionnel, elle vient du monde des affaires où elle a dirigé un des plus grands cabinets d’avocats new yorkais, Baker and Mackenzie.
Bref, elle connait intimement les Etats Unis, sait négocier, et on a vu au travers de son action pour combattre la crise que les quatre ans qu’elle a passés à Bercy ont parfait sa culture économique.
Les voix n’ont donc pas tardé à se faire entendre au PS pour rappeler que le parti ne partageait pas les mêmes idées économiques que Me. Lagarde etc. etc. et j’en passe.
Qui plus est, ce sont ces mêmes socialistes qui risquent de faire capoter sa candidature, par le biais de l’action qui est intentée pour l’arbitrage en « faveur » de Bernard Tapie.
Quand on se souvient que ce sont les mêmes socialistes qui ont monté Tapie au firmament pour le couler ensuite, on s’étrangle…
Mais revenons au titre de notre billet.
Une femme respectable.
N’est il pas vrai que personne mieux que le PS français ne sait quelle femme doit jouir d’un pareil qualificatif, lorsque l’on voit comment ses membres dirigeants ont quasi unanimement traité la présumée victime de Dominique Strauss Kahn ???….
DSKd nauseam
mai 22, 2011 on 12:38 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésDominique Strauss Kahn, en 2006, interview à l’express sur la présidence de la République : » Il est tout à fait légitime, quand on élit quelqu’un, surtout à ce niveau de responsabilité, que l’on connaisse son environnement personnel et familial, son mode de vie, tout ce qui participe à une meilleure appréciation de son caractère. »
Anne Sinclair , en 2006 toujours, dans une interview à un hebdomadaire
« Souffrez-vous de la réputation de séducteur de votre mari ?
Non, j’en suis plutôt fière! C’est important, de séduire, pour un homme politique. Tant que je le séduis et qu’il me séduit, cela me suffit. Je sais bien que, dans une campagne, les attaques ne se situent pas toutes à des niveaux stratosphériques, mais je suis un peu blindée sur le pouvoir de la rumeur. »
Le FMI
September 28, 2007
Dear Mr. Strauss-Kahn: (…)
3. | a) | Your salary as Managing Director of the Fund shall be $420,930 per annum. As explained in Section 14(b) of the By-Laws, this salary shall be net of income taxes. (…)
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Jack Lang : « Ne pas libérer, alors qu’il n’y a pas mort d’homme, ne pas libérer quelqu’un qui verse une caution importante, ça ne se fait pratiquement jamais. »
Jamel Debbouze: « Tout ça pour une femme de chambre ?? »
Jean-François Kahn : « Une tentative violente de viol, je ne crois pas ça. Je connais le personnage, je ne le pense pas. Qu’il y ait eu une imprudence, on peut pas le…je ne sais pas comment dire, un troussage, euh, de domestique, enfin, je veux dire, ce qui n’est pas bien. » JFK est revenu sur ses propos ultérieurement.
Jean Daniel : « Le sort infligé à DSK par la justice américaine » me fait penser « que le peuple américain et nous n’appartenons pas à la même civilisation ».
Ségolène Royal : « Je pense surtout qu’il faudrait maintenant passer à autre chose. On ne va pas occulter toute la vie politique française (…) en vivant ce feuilleton de la justice américaine jour après jour. »
BHL « Je ne sais pas – mais cela, en revanche, il serait bon que l’on puisse le savoir sans tarder – comment une femme de chambre aurait pu s’introduire seule, contrairement aux usages qui, dans la plupart des grands hôtels new-yorkais, prévoient des « brigades de ménage » composées de deux personnes, dans la chambre d’un des personnages les plus surveillés de la planète,(..) Ce que je sais c’est que rien au monde n’autorise à ce qu’un homme soit ainsi jeté aux chiens. »
Jean-Christophe Cambadélis “Dans le dossier, il y a beaucoup de contradictions, à commencer par la fuite (…) Celle-ci n’a pas eu lieu”, a-t-affirmé également, sans plus de précisions. “Nous ne pouvons pas croire à sa culpabilité. Il sera bientôt au milieu de nous (…) Après le temps de la spéculation, de l’émotion et de l’accusation, vient le temps de la défense et de l’amitié”.
Eva Joly, candidate à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts pour 2012 et ancienne juge, souligne “la violence” des images montrant Dominique Strauss-Kahn sortant menotté du commissariat d’Harlem à New-York, parlant d’”un cauchemar”.“C’est un drame, c’est un cauchemar, et j’espère que nous allons nous réveiller de ce cauchemar”.
Martine Aubry “J’en appelle à chacun à attendre la réalité des faits et à respecter la présomption d’innocence, à tous à garder la décence nécessaire”. “Je demande bien sûr aux socialistes de rester unis et responsables”.
Harlem Désir: « Je souhaiterais (…) que le Président de la République, comme il l’a fait pour d’autres Français qui ont été pris dans des affaires judiciaires à l’étranger, avec des interrogations, fasse en sorte notamment par exemple que Dominique Strauss-Kahn puisse organiser sa défense d’une façon décente. (…) Nous le faisons quand il s’agit d’une de nos compatriotes au Mexique (parallèle avec l’affaire Florence Cassez, ndlr) ou dans d’autres pays. Nous pouvons quand même faire valoir qu’il y a un traitement digne qui doit être réservé à un de nos compatriotes. »
Gisèle Halimi [interview]
« A vous entendre, DSK est potentiellement coupable ?
C’est cela dont il s’agit. Il est possible que de tels actes aient été commis et je suis même persuadée que si cette affaire était arrivée en France, on n’en aurait rien su. Ce qui se passe aux Etats-Unis, avec la brutalité de cette justice, réaffirme la dignité de la femme et la protection des plus faibles. Il faut le dire, c’est une victoire des féministes américaines qui, depuis des années, ont travaillé pour démontrer que le harcèlement sexuel, le viol étaient des faits graves. »
Votre position est totalement opposée à celle de Robert Badinter, pourtant comme vous à gauche, lorsqu’il affirme que DSK est victime de « mise à mort médiatique » et son accusatrice protégée.
C’est la levée de boucliers des amis. Moi, je veux juger cette affaire en tant que femme et, pour moi, cette femme dit la vérité. Comment voulez-vous croire qu’une simple femme de ménage, noire, mère célibataire de surcroît, ne dise pas la vérité? Quel serait son intérêt? J’ai souvent vu au cours de ma carrière le même processus : cette femme est aujourd’hui dans la colère, la révolte. Elle a osé parler. Mais bientôt, on va fouiller dans sa vie privée, on va dire qu’elle a pris un pot avec untel ou untel, on va interroger sa famille. J’ai commencé à lire ici ou là des dénigrements. »
Michèle Sabban: » je suis convaincue d’un complot international. C’est le FMI qu’on a voulu décapiter et pas tant le candidat à la primaire socialiste (…) on est dans la finance internationale. »
Anne Mansouret, « aujourd’hui, [elle] regrette d’avoir dissuadé [sa] fille de porter plainte contre DSK. (…) Après les faits, on a discuté, beaucoup parlé. Et finalement, elle a décidé, on a décidé, de ne pas lancer de procédure. Vous savez ma fille était très mal, mais Tristane est la filleule de la seconde femme de Dominique. C’était délicat pour des raisons familiales et amicales ». Des personnalités « au plus haut niveau » du Parti socialiste « étaient au courant » d’une agression sexuelle remontant à 2002 dont Tristane Banon accuse Dominique Strauss-Kahn, a affirmé jeudi à l’AFP la mère de l’écrivaine.
Francois Hollande [sur l'affaire Banon] Je n’ai jamais eu connaissance de faits de cette gravité-là», déclare-t-il. Hollande. En cinq minutes, il répétera cette phrase à cinq reprises. Quand il était premier secrétaire, il n’a «jamais conçu que mon rôle était de faire la police au sein du Parti socialiste».
Stéphane le Foll [bras droit du député de Corrèze] « Je n’ai pas eu directement à gérer cette affaire. Mais je sais que cela a été évoqué, François a essayé de le faire de façon très respectueuse. Il avait appelé Tristane Banon, il n’a pas cherché à imposer quoi que ce soit, il l’a écoutée et a essayé de la rassurer. C’était lui en direct qui gérait. »
Laurent Fabius : [sur l'affaire Banon] «absolument aucun souvenir de cela».
Piroska Nagy : Je pense que M. Strauss-Kahn a abusé de sa position dans sa façon de parvenir jusqu’à moi. Je vous ai expliqué en détail comment il m’a convoquée plusieurs fois pour en venir à me faire des suggestions inappropriées. [...] Je pense que M. Strauss-Kahn est un leader brillant, qui a une vision pour affronter la crise financière mondiale en cours. C’est également un homme agressif, bien qu’il soit charmant. [...] Je crains que cet homme ait un problème pouvant le rendre peu adapté à la direction d’une institution où des femmes travaillent sous ses ordres. »
Aurélie Filippetti : [je me suis] « arrangée pour ne pas me retrouver seule avec lui dans un endroit fermé ».
La SNCF
Un ancien contrôleur de la SNCF de 57 ans a été condamné à huit ans de réclusion par la cour d’assises du Bas-Rhin à Strasbourg pour le viol à bord d’un train d’une jeune passagère dépourvue de billet, des faits qu’il conteste, évoquant des rapports sexuels consentis.
La cour de Justice de l’état de New York
« La cour lui a accordé une remise en liberté conditionnelle moyennant une caution d’un million de dollars. Outre le paiement de cette caution, DSK s’est engagé à un dépôt de garantie de 5 millions de dollars qui seront saisis par la justice en cas de violation des conditions de libération. »
L’enquête:
Guidepost solutions, installée au 17e étage d’un immeuble de Madison Avenue, au coeur de Manhattan est une structure spécialisée «dans l’investigation et la sécurité»; son travail : décortiquer le dossier mais aussi à fouiller la vie de la partie adverse, en enquêtant sur la victime pour tenter de lui trouver des failles et ainsi discréditer ses accusations. Sa moralité, sa sexualité ou encore sa famille pourront être étudiées. « L’affaire DSK devrait coûter autour de 2 millions de dollars, plus la caution. »
Analyse marxiste de l’Histoire [Wikipedia] Selon l’analyse marxiste, la classe dominante organise la société en protégeant du mieux possible ses privilèges.
Restructurer la dette grecque?
mai 19, 2011 on 9:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Grèce s’enfonce dans la crise financière. Malgré ses plans d’austérité annoncés et le plan de soutien européen, le coût de sa dette ne cesse d’augmenter. Fondamentalement, plus de 80% des acteurs des marchés financiers croient qu’il ne sera pas possible qu’elle s’en sorte sans une restructuration, c’est à dire sans une renégociation défavorable aux prêteurs. D’où la réticence de prêter dans ces circonstances, sauf à des taux d’intérêt très élevés.
Il semblerait normal, dans ces conditions, d’aller à la restructuration. D’autant que la Grèce, fidèle à sa tradition constante, laquelle lui a valu ses ennuis actuels, ne tient pas ses engagements. Pas assez de restructurations, de réduction de ses dépenses et de son déficit, de recettes de privatisations. Bref, des promesses non tenues, à la grecque à-t-on envie de dire. Non pas que tous les Grecs se comportent comme cela, mais leurs gouvernements, oui, qui ont menti tant et plus pour pouvoir être admis dans la zone euro. Ce qui leur permettait de financer leur dette énorme et croissante à des taux plus bas que jamais.
Alors, pour quoi ne pas restructurer? Il y a deux raisons. L’une est que cela coûterait cher à ceux qui possèdent de la dette grecque, et notamment aux banques européennes, allemandes, italiennes, françaises, etc… Comme celles-ci sont encore fragilisées par l’hémorragie de la crise financière récente, malgré les profits élevés de cette dernière année, elles n’ont certes pas besoin de cela au moment où de nouvelles normes, dites « Bâle III » leur demandent des fonds propres plus élevés pour éviter une répétition de 2008.
L’autre raison est que, si les investisseurs savent que la dette souveraine en euros présente un risque, les taux sur la part fragile de cette dette vont monter fortement, notamment pour le Portugal et l’Espagne, voire, à un moindre degré, mais avec une gravité toute autre, pour l’Italie et la France. Et ceci au moment où les taux vont de toute façon monter pour refléter la reprise économique, et la remontée d’inflation induite par la forte hausse des matières premières.
Le problème est que la dette grecque et la dette irlandaise sont déjà traités par les marchés comme si la restructuration était une certitude. Donc ces deux pays sont frappés des deux côtés: punis au niveau des taux sans être soulagés par la restructuration. Et, si l’UE met en place un nouveau package de soutien à la Grèce, ce sera lui dire qu’elle peut continuer à ne pas en faire assez, parce qu’elle a trouvé un « papa-gâteau » pour lui donne son argent de poche même quand les résultats scolaires sont mauvais…
Donc, pour le moment, il y a des investisseurs qui encaissent des taux de rendement formidables sur leur achat de dette « faible », et ne sont pas pénalisés en capital. C’est le paradis! Si, en plus, les gouvernements européens se décident à mettre la main à la poche pour sauver tout le monde, ce sera carrément l’orgie! Et comme nos gouvernants font très clairement savoir qu’ils ne laisseront pas tomber une banque trop grosse, et que, donc, par exemple, si l’une d’entre elles venait à faire une indigestion de mauvaise dette, elle serait sauvée, cela veut dire que, une fois de plus, les profits seront privés, et les pertes publiques par le biais de plans d’aide.
Il semble bien, que, pour moraliser le système et en éviter les abus, les inconvénients de la restructuration soit finalement moindres que de laisser tout le monde se goinfrer sur le dos des contribuables sans leur donner en contre partie de moyen de contrôle sur les risques pris.
Allez, c’est voté: à la trappe les Grecs!!! On pourra toujours dire que c’est la faute du FMI qui, faute de dirigeant, DSK ayant finalement démissionné, n’a pas voulu participer au sauvetage…
(se) conduire à la Française….
mai 12, 2011 on 9:35 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLes chiffres sont sans pitié. Et les conducteurs aussi a-t-on envie de dire: le nombre de morts sur les routes, après avoir fortement baissé depuis une dizaine d’années, est reparti en nette hausse. Le gouvernement vient d’annoncer les mesures qu’il compte prendre pour inverser cette tendance mortelle.
Il faut dire que la sécurité routière est un des triomphes de Nicolas Sarkozy, peut être celui qui a fait le plus de bien aux Français, même si ce n’est pas celui dont on on parle le plus. Imaginez, depuis qu’il a osé sévir contre les les mauvais conducteurs, en appliquant enfin des mesures fermes, dont on disait qu’elles fusilleraient la popularité de n’importe quel homme politique, des milliers de morts en moins chaque année, sans compter la réduction du nombre des blessés graves, des veufs, veuves et orphelins épargnés parce qu’un homme, seul ou presque, a eu du courage. Depuis le début de ces mesures, permis à points renforcé, radars automatiques, sanctions durcies, c’est toute la population d’une ville de 100.000 habitants qui n’est pas passée à l’hôpital ou à la morgue!
Mais voilà, les députés, harcelés dans leurs circonscriptions par les pleureurs et pleureuses en manque de points de permis, ont fini par obtenir des mesures d’assouplissement. Et le décompte macabre de repartir à la hausse.
Mais c’est la symbolique des nouvelles mesures qui intéresse aujourd’hui JusMurmurandi: les panneaux qui « annonçaient » les radars automatiques bien à l’avance seront supprimés, et les avertisseurs de radars seront interdits.
Car, il faut le savoir, en dehors des contrôles « volants », les radars étaient annoncés, permettant à n’importe quel conducteur de ne pas se faire prendre. On roule trop vite, on ralentit pour le passage du radar, on réaccélère derrière, et on sourit en pensant qu’on a été plus malin que ces idiots de flics et du gouvernement.
De même, les détecteurs de radar étant interdits, une solution a vite été trouvée. Un GPS avec un carte des radars fixes, et hop! le système bipe à l’approche de toute caméra, fixe ou volante, et vous permet de rouler trop vite sans perte de points ou amende.
Bref, alors que l’époque des sanctions avait amené une conduite apaisée par la peur du gendarme, maintenant c’est redevenu un jeu de gendarmes et de voleurs, où comme toujours, c’est le voleur qui est le plus malin et ridiculise le gendarme.
Bref, la sécurité routière, c’est « à la Française », c’est-à-dire en laissant la porte grande ouverte aux petits futés pour qu’ils détournent le système.
Sauf que, encore une fois, à force de se croire malins, les Français causent des centaines de morts et des milliers de blessés par an évitables.
Mais maintenant, sans panneaux d’avertissement et sans avertisseurs de radar, il va falloir redevenir sages ou perdre des points, puis son permis. Les Français seront sans nul doute furieux de ne plus pouvoir jouer à un jeu si délicieux: battre le système. Et le nombre de victimes va de nouveau baisser.
JusMurmurandi en profite pour faire un parallèle avec l’autre réforme d’actualité en ce moment: les impôts. L’impôt sur le revenu ne rapporte plus que le tiers de ce que rapporte la TVA. Cinquante milliards au lieu de cent cinquante. C’est le rendement le plus bas de toute l’OCDE. Pourquoi? Parce qu’il y a des détecteurs et des avertisseurs d’impôts qui permettent mille façons de ne pas le payer. Et plus vous êtes riche, plus il y en a. Des déductions fiscales pour tout. Déductions TEPA pour les heures supplémentaires. Déduction Sellier pour la construction de logements neufs. Déduction pour les employés de maison, déduction pour les améliorations de l’habitat et pour les économies d’énergie. Déductions, économies, ce sont les fameuses niches fiscales. Il y en a des centaines. Sans compter que la moitié des foyers français sont purement et simplement exonérés pour cause de revenus trop faibles.
C’est devenu une véritable drogue. Aucun produit d’épargne ne fonctionne sans carotte fiscale. La moitié des logements sont construits avec des déductions fiscales. Trente pour cent des Français habitent des HLM subventionnés. La prime que Sarkozy voulait que les entreprises distribuent à leurs employés pour équilibrer une hausse de dividendes pour les actionnaires? Pour la rendre digeste, on va l’adoucir d’un avantage fiscal, bien sûr…
Aujourd’hui, payer son impôt « plein pot », sans en profiter, le plus légalement du monde, c’est comme acheter un billet d’avion « plein pot », sans profiter de tous les sièges bon marché qui sont offerts. Cela ne vaut que la commisération réservée aux idiots de service.
La TVA, c’est l’inverse. Pas une niche. Tu veux consommer, tu payes.
N’est-il pas temps, quand la France est en faillite (même la gauche le dit, sans reconnaître la part déterminante qu’elle y a pris, ni renoncer en quoi que ce soit à promettre de dépenser plus que nous n’allons lui donner de notre argent. Pensez, tout son projet est fondé sur une croissance annuelle moyenne de 2,5%, et ne s’attaque pas la montagne de dette existante), d’en venir à un impôt aussi simple qu’une limite de vitesse: en dessous, c’est gratuit, au dessus, c’est payant?
A moins, bien sûr que vous ne préfériez que la France soit réduite au sort qui frappe aujourd’hui la Grèce et l’Irlande: la mendicité, et une austérité « hard » imposée de l’extérieur, là où les pleureurs et pleureuses à la Française n’ont aucune influence sur un FMI ou une UE d’autant plus endurcis que le serrage de ceinture qu’ils imposent est pour les autres…
Fukushimini ou Fukushimaxi ?
mai 6, 2011 on 10:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésFukushima, vous connaissez? Oui, bien sûr, mais qui donc connaissait cette ville côtière japonaise il y a deux mois? Toujours est-il que les dégâts combinés du terrible tremblement de terre et du tsunami qui s’en est suivi ont, pour l’essentiel, rendu l’industrie et l’énergie nucléaire politiquement incorrectes dans le monde entier. Tous les politiques font assaut de diligence pour promettre de sortir leur pays de ce piège maudit.
Tous? Non, car un seul résiste, comme eût dit le remarquable et regretté René Goscinny.
En attendant, regardons les faits. Combien sont morts du fait des explosions de la centrale? Le compte exact n’est pas fait, mais c’est un petit nombre de dizaines. C’est-à-dire, comptablement parlant, une infime fraction des quelques 28.000 morts et disparus de l’ensemble de la catastrophe. C’est moins que les victimes de la tempête Xanthia en France.
Par ailleurs, 80.000 japonais ont été forcés de quitter leur foyer, et ne pourront, sans nul doute jamais y revenir. Cela a un coût, si l’on veut se placer sur le seul plan financier, de quelques 30 à 50 milliards de dollars. Là encore, une fraction du coût total du désastre.
Lequel désastre aura servi, si l’on ose dire d’une telle catastrophe, à donner les leçons qui éviteront sa répétition. De même que Tchernobyl a servi à ce que toutes les centrales soviétiques soient améliorées sur le plan sécurité, de même que Xanthia a enseigné que, quand les zones étaient déclarées inondables, c’est que, justement, des inondations catastrophiques étaient possibles.
Il n’est pas sans intérêt de noter que le danger des centrales nucléaires soviétiques était connu bien avant l’explosion de Tchernobyl, que le modèle de Fukushima avait pour vertu majeure son coût inférieur à ses concurrents par l’économie qu’il faisait d’un double circuit, primaire et secondaire, d’eau, avec les conséquences à en redouter en cas de panne de refroidissement, et que la construction en zone inondable était tout simplement tenter le diable.
Mais il semble que seule une catastrophe déjà survenue mobilise les politiques, et non celles à survenir. Comme des militaires qui préparent la guerre qui vient de se dérouler et non la prochaine.
Et donc les ayatollahs de l’anti-nucléaire préparent notre monde à en sortir comme si le pétrole était pour toujours disponible, sans même parler d’abordable…
Il vaudrait tellement mieux chercher de quoi l’avenir sera fait que d’excommunier le passé.
Il n’y a pas photo !!
mai 5, 2011 on 7:46 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi, en Léon Zitrone, commentant la dernière au champ de course d’Auteuil, ça vous amuserait ?
En fait, on peut toujours écouter le gros Léon, imité à merveille par Laurent Gerra encore mardi lorsqu’il partagea sa vision très personnelle du mariage princier britannique.
http://www.rtl.fr/emission/laurent-gerra/ecouter/la-chronique-du-2-mai-2011-7682551175
Le titre de notre billet du jour vient en effet des courses hippiques pour illustrer le fait que sur la ligne d’arrivée plusieurs coureurs sont arrivés avec un écart suffisant pour ne pas nécessiter un recours à une photo.
Pourtant, Dieu sait si la photo, et de manière plus générale tous les modes d’enregistrement font partie de notre vie quotidienne.
On photographie tout, on enregistre tout.
Comme les ministres ou encore les membres de la Fédération française de football par exemple.
Souvent avec leur accord, mais souvent aussi à l’insu de leur plein gré .
Prenons deux exemples, le premier illustré par la décision de POTUS [Président of the United States] alias Barack Obama de ne pas publier la photo de ce qui restait de Ben Laden après sa rencontre imprévue avec Team Six, la crème de la crème des Navy Seals, ou commandos de marine de l’armée américaine.
Pour ne pas envenimer les choses, afin de ne pas souffler sur les braises. Et par conséquent ouvrir la porte aux « bonnes paroles » des incrédules.
JusMurmurandi est convaincu que les américains ont fait la peau à Oussama. Sinon, celui ci se serait fait un plaisir de glisser une petite video à ses amis d’al Jazeera pour se rappeler au mauvais souvenir du monde.
Cependant JusMurmurandi est tout aussi certain que la photo devrait être publiée.
Primo pour faire taire les braves couillons et autres fauteurs de trouble qui n’y croient pas ou sèment le doute à plaisir. Mais surtout, deuxio, pour rappeler à tous ceux qui sont parmi les rangs ou voudraient en faire partie de la horde de barbares que c’est ce qui les attend, un jour, une semaine, une décennie après leurs actes.
Qu’aucune démocratie n’oublie les salopards et que, comme le dit le proverbe anglais, « chaque chien a son heure ».
Deuxième exemple, DSK et son épouse qui se font « flasher » près d’une Porsche Panamera qui appartiendrait à un « ami ».
Ça va faire jaser.
La candidat putatif des socialistes aux costumes admirablement défroissés à l’eau chaude qui est immortalisé à coté d’une des plus chères berlines du marché?
Mélenchon appréciera, Martine se réjouira, Francois en plaisantera, et Nicolas…sourira.
Quant à Moscovici qui s’insurge contre ces « boules puantes » qui viendraient de l’UMP, qu’il s’y habitue, lui qui appartient à un parti dont le premier secrétaire traita le président de la République de « Madoff ».
Le clou, pour JusMurmurandi, reste toutefois la niaiserie ou le parti pris des commentaires.
Parce que si la voiture, certes coûteuse, n’appartient qu’à un ami de DSK, l’appartement place des Vosges où a été pris le cliché lui appartient bien, lui.
Place des Vosges, une des plus belles, et chères place de Paris, en plein Marais.
Place des Vosges, où habite aussi un autre défenseur du petit peuple, Jack Lang.
Comme lui ferait dire notre cher Gerra, c’est chié, non ?
Des vérités étonnemment relatives…
mai 3, 2011 on 1:39 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe corps d’Osama bin Laden a été, selon les Américains, immergé, « en respectant les rites propres à l’Islam ». Et la presse mondiale de s’interroger et d’interroger les autorités coraniques sur la méthode employée. L’immersion est-elle « islamo-compatible »?
JusMurmurandi hoche la tête, entre ahurissement et hallucination. Bin Laden, lui, a « volatilisé » les corps de milliers de gens lors des attentats de Tanzanie, du Kenya, de Grande-Bretagne, d’Espagne et de États-Unis. Non seulement il a causé leur mort, mais la plupart des familles n’ont jamais récupéré de cadavre sur lesquels pratiquer le moindre rite religieux, ou avec lequel faire son deuil. Et il faudrait blâmer les Américains, qu’il avait juré de combattre et massacrer par tous les moyens, parce que bin Laden n’est pas enterré en direction de la Mecque? Comme dit le proverbe, « comme on fait son lit, on se couche ». OBL a vécu dans la violence, celle-ci a fini de le rattraper.
Au demeurant, la tradition constante est d’enterrer les condamnés à mort exécutés non pas dans des caveaux familiaux, mais dans des coins bien particuliers de cimetière, à l’écart des « honnêtes gens ». Car ne nous y trompons pas, même si Barack Obama a déclaré triomphalement que « justice est faite! », ce n’est pas de justice qu’il s’est agi, mais bel et bien d’une exécution, même si l’on peut penser qu’elle était justifiée.
Le même Osama bin Laden, qu’on disait reclus dans une région tribale hostile, le Waziristan, vivait en fait dans un vaste complexe de la lointaine banlieue d’Islamabad. Le Pakistan, comme il se doit de la part d’un fidèle allié de la guerre contre le terrorisme, n’était au courant de rien. Comme si un tel complexe et ses habitants, nichés en plein quartier policier, pouvaient échapper à la vigilance de redoutables services secrets pakistanais. Oui, bien sûr… Lequel Pakistan n’a été mis au courant de l’opération américaine qu’après sa bonne fin. Ce qui suppose que des hélicoptères peuvent amener des hommes en pleine zone urbaine, qu’il y ait une fusillade et des morts, et que les autorités de ce pays, pourtant sur le pied de guerre, n’arrivent qu’après les faits. Oui, bien sûr….
Al Jazeera, la chaîne de télévision quatari, qui était pratiquement l’organe officielle d’Al Qaeda, étant le « bénéficiaire » des messages tant vidéo qu’audio émis par bin Laden, est quasiment en deuil. Dans l’évocation de la mort du chef de réseau, pas de mention des dizaines de milliers de victimes, dont beaucoup de musulmans. Et une nette différentiation entre les morts causés par les Occidentaux, qualifiés de « martyrs », et les autres, qualifiés de « morts ». Comme par hasard, le Qatar, si complaisant avec Al Qaeda, n’a jamais été la cible de quelque action que ce soit, bien qu’ayant une énorme base américaine sur son sol…
Mais JusMurmurandi voit dans le fait que bin Laden ait pu survivre jusqu’ici une cause de satisfaction. De son fortin pakistanais, il a pu suivre les mouvements populaires qui ont agité tous ces pays arabo-musulmans: renversé Moubarak en Egypte et Ben Ali en Tunisie, et qui aujourd’hui menacent Khadafi en Libye, Saleh au Yemen ou El-Assad en Syrie, qui réclament des réformes démocratiques et du progrès économique en Jordanie, au Maroc ou en Algérie.
Voir ces foules, autrefois des proies faciles pour les professeurs de terrorisme pour en faire des kamikazes, réclamer progrès économique et démocratie, c’est bien la preuve que ce sont les Américains et leur modèle de société qui ont gagné.
Dès lors, l’exécution de bin Laden, qui a pu assister par média interposés à sa défaite pratiquement en direct, n’était plus qu’une formalité.
Un dimanche de Bienheureux!
mai 2, 2011 on 8:13 | In Best of, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésJean-Paul II est désormais Bienheureux, sa béatification ayant été annoncée à grand spectacle à Rome par son successeur, Benoît XVI, devant un million de pèlerins. Et non seulement le voici Bienheureux, mais il est en bonne voie de sainteté, les miracles requis pour y parvenir étant faciles à trouver parmi les centaines de témoignages de gens affirmant avoir été guéris par son intercession. JusMurmurandi se souvient de ses funérailles, où fleurissaient déjà les bannières de « Santo Subito », réclamant rien moins que sa canonisation immédiate.
Autre Bienheureux, si l’on en croit le Coran, Osama bin Laden, tué par les forces spéciales de l’Oncle Sam au Pakistan. Lequel Coran promet aux martyrs une accession directe et immédiate à un paradis doté de tous les agréments promis à ceux qui meurent en combattant pour leur foi.
Quel rapport entre Jean-Paul II et Osama bin Laden? Tout semble opposer le pape vêtu de blanc et le combattant en tenue camouflée, l’homme à la Papamobile au milieu de vastes foules du monde entier et l’homme qui n’a survécu qu’en crapahutant dans la montagnes afghano-pakistanaises. Pourtant il y a des points communs, puisque, outre le fait que leur foi était pour tous deux ce au service de quoi ils ont mis leur vie et consenti de grands sacrifices, chacun à sa manière à été l’un des hommes les plus influents dans les évènements qui ont amené la chute de l’Union Soviétique. Jean-Paul II, qui l’a dénoncée sans relâche, et OBL qui l’a combattue lui aussi sans relâche, et finalement vaincue, avec les Mujaheddin afghans.
Tant et si bien qu’aujourd’hui le « modèle soviétique » n’existe plus pour personne, même Cuba y ayant renoncé et ayant entamé une ouverture vers le capitalisme. Sauf peut-être pour certains composants de la gauche et des syndicats français qu’on a vu tristement défiler isolément et en petit nombre pour le premier mai…
Il reste à espérer que bientôt le « modèle bin Laden » de terrorisme anti-occidental à partir de pays du tiers-monde aura lui aussi cessé d’exister. Même s’il est à redouter qu’à court terme des tentatives soient faites de répondre à la mort par la mort, et que la mort de bin Laden n’annonce des représailles. Ou encore que, comme avec Kennedy et Elvis ou Michaël Jackson, 15% des Américains croient à une conspiration dont le but est de faire faussement croire à la mort de quelqu’un qui est en fait bien vivant…
En attendant, il y en a un qui doit être Bienheureux lui aussi, c’est Barack Obama. Il a réussi là où Bush avait échoué. Il a mis un terme à cette sorte de « match nul » entre la plus grande puissance mondiale et un homme largement isolé, vieux et malade. Il a rétabli, une fois de plus, l’image d’une Amérique conquérante. Le monde ne s’y trompera pas, d’Israël à l’Iran, de la Libye à la Corée du Nord, du Pakistan à l’Arabie Saoudite.
JusMurmurandi se demande ce que pensent de cette opération militaire menée en pays étranger pour appliquer une sanction hors de toute juridiction les Norvégiens qui lui ont déjà décerné le Prix Nobel de la Paix?
Le Mur de la Dette
avril 19, 2011 on 9:50 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésC’est la nouvelle expression à la mode. Elle est employée pour désigner les montants pharamineux que les banques vont devoir rembourser à partir de l’année prochaine, elles qui ont été refinancées si largement et à si bon compte par les différents banques centrales américaine, européenne, britannique notamment. L’idée étant que ces montants sont si importants qu’il sera impossible que toutes trouvent la totalité de l’argent nécessaire, ou alors à des taux prohibitifs, comme ceux que payent aujourd’hui l’Irlande, le Portugal ou la Grèce. Ainsi cette dernière paye près de 16% pour de l’argent à 2 ans….
Ce qui montre qu’il n’y a pas un Mur de la Dette, mais plusieurs. Celui de la dette bancaire, à n’en pas douter. Mais aussi, comme le montrent les pays « mal notés » de l’Union Européenne, celle des États. Et, depuis hier, un fait majeur vient de bouleverser le paysage financier mondial. une agence de notation, et pas la moindre, la très puissante Standard & Poors, a maintenu la note à long terme de l’Oncle Sam au tout-puissant AAA (ce qu’il y a de mieux), mais a abaissé sa perspective de « stable » à « négative ». La cause: un déficit du budget vertigineux, une accumulation de dettes au fil du temps, depuis le jour où George W. Bush a hérité d’un budget en excédent des mains de Clinton, et surtout une absence de volonté politique partagée des législateurs américains pour y remédier énergiquement.
C’est en effet le terrain de « jeux » (des jeux très belliqueux) favori entre Républicains et Démocrates. les Démocrates veulent restreindre les dépenses militaires et augmenter les impôts sur les riches, très largement diminués par leur ami Bush, tandis que les Républicains veulent restreindre les dépenses de l’État et sortir « par le haut » (par la croissance) en relançant l’économie … par des baisses d’impôts. Or non seulement les riches n’ont eu qu’à se louer des années Bush, mais les baisses d’impôts ont fait que moins d’un foyer américain sur deux paye l’impôt sur le revenu. Comme il n’y a pas de TVA nationale, et que la plupart des autres impôts sont au niveau des états, on voit bien que ce n’est pas un débat simple, dans une année préélectorale en plus.
Alors, que se passera-t-il si la note de la dette américaine chute de AAA à AA? Une chose est sûre, son coût augmentera, ce qui aggravera le déficit, et cela ouvrira une spirale dont il est bien difficile de sortir, comme les Grecs en font l’amère expérience.
Mais si on examine des hypothèses plus apocalyptiques, telles que des difficultés de financement de la dette américaine, JusMurmurandi se demande qui a le plus à perdre: les États-Unis, ou ceux qui détiennent des montants gigantesques de cette dette, tels la Chine et le Japon.
C’est la même chose avec la dette grecque, dont le coût croissant, malgré le « sauvetage » européen, étrangle le pays. Une « solution » simple pour en diminuer le coût consiste à la « renégocier » en taux et en remboursement, comme après une vulgaire faillite de république bananière. Le problème, c’est que les banques européennes se sont gavées de dette grecque pour obtenir des meilleurs taux de rendement de leurs placements en euros. Et que donc, tout bénéfice pour la Grèce est une perte pour les banques européennes, qui n’en ont vraiment pas besoin. On comprend donc la volonté de l’Allemagne, la France, l’Angleterre ou l’Italie de ne pas laisser tomber la Grèce. Sans compter l’Espagne, qui sait qu’elle serait le prochain pays après le Portugal à faire les frais de ce jeu de dominos infernal.
Ce qui fait que l’existence du Mur de la Dette est bel et bien avérée. Mais qu’on ne sait pas qui a le plus de chances de se fracasser dessus, si fracas il y a: les emprunteurs, ou les créditeurs?
Feuille de route pour pays perdus
avril 12, 2011 on 8:35 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermésIl y a des bonnes nouvelles qui font plus de mal que de bien. Hier, les dirigeants de l’Union Africaine, tous fiers, annonçaient que le leader libyen, Moammar Qaddafi, avait « accepté la feuille de route » proposée pour arriver tout de suite à un cesser-le-feu, puis à une forme de paix.
Pourquoi ne pas se réjouir, dans ce cas-là?
Parce que JusMurmurandi se souvient que, dans deux autres cas, l’Union Africaine a aussi proposé une feuille de route pas si différente, puisque toutes disaient qu’il y aurait, d’abord, un cesser-le-feu, puis des « discussions » entre le pouvoir en place et les « protestataires ». Inutile de dire que cette formule est en fait avant tout une formule pour arrêter les hostilités au profit du statu quo, faisant soigneusement l’économie d’établir tout différence de droit entre les belligérants.
Ce qui fait que l’Union Africaine a mis sur le même plan le dictateur tyrannique du Zimbabwe, Robert Mugabe, et son vainqueur volé du résultat des élections, Morgan Tsvangirai, et aussi Laurent Gbagbo et son vainqueur volé du résultat des élections, Alassane Outtara. On sait ce qu’il en est en Côte d’Ivoire, où ce n’est certes pas grâce à cette feuille de route que des centaines de morts furent évités, pour que, semble-t-il, force reste au droit, mais bien plutôt aux canons de la force Licorne.
Et au Zimbabwe, c’est quand Tsvangirai comprit que le monde « libre » ne lèverait pas le petit doigt pour soutenir son combat pour le respect de la démocratie qu’il dut accepter une cohabitation avec l’affreux qui dirige son pays depuis 30 ans et le plonge toujours plus bas dans une crise sans fin qui martyrise son peuple, et qui viole sans la moindre vergogne tous les engagements qu’il a pris devant le médiateurs africains.
Il faut dire que savoir que Jacob Zuma présidait la délégation qui a rencontré Qaddafi n’inspirait pas confiance, dans la mesure où le Président sud-africain a été le principal négociateur du bourbier zimbabwéen, moment auquel il s’est « illustré » en refusant de condamner, si peu que ce soit, son voisin le despote. Visiblement sa solidarité de fonction, de voisinage et de race était plus forte que les cris de détresse des zimbabwéens qu’on affame et qu’on massacre.
Les rebelles libyens ont prévenu que les termes vagues par lesquels l’Union Africaine prévoit que l’avenir s’écrive en Libye, à savoir des « discussions » pour engager, d’un commun « accord » des « réformes », n’étaient absolument pas une base de négociation avec un homme et sa famille qui, après l’avoir annoncé, exécutent son plan de massacrer le peuple qu’il s’est approprié avec l’aide de milliers de mercenaires étrangers.
Y a-t-il donc un sort qui empêche l’Afrique de devenir adulte? Aujourd’hui, la presse parisienne bruisse de l’importante question de savoir si ce sont des Français qui ont arrêté Gbagbo, ou des ivoiriens. Il faut dire que, s’il se révèle que c’étaient des Français, cela aura un arrière-goût d’expédition coloniale.
JusMurmurandi préfère mille fois, pour arrêter des combats terriblement meurtriers, la solution de la France en Côte d’Ivoire à celle de l’Union Africaine en Libye. Et tant pis si cela n’est pas « politiquement correct ».
Ce qui n’est pas politiquement correct, c’est d’aider les dictateurs à continuer leurs ravages. Le reste n’est qu’anecdotique…
Quand Portugal rime avec « t’as pas 100 balles? »
avril 7, 2011 on 5:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésÇa y est! Le Premier Ministre portugais a fait savoir que son pays souhaitait l’intervention du fonds de soutien européen aux pays de la zone euro en détresse. Son obstination à la refuser ne lui a pas évité de se faire renverser, et il ne fait plus qu’expédier les affaires courantes.
Affaires courantes pendant lesquelles le Portugal paie des taux d’intérêts extraordinairement élevés pour la dette qu’elle émet afin de financer et le renouvellement de sa dette existante et son déficit budgétaire. Ces taux d’intérêts sont élevés car la situation actuelle n’est pas tenable, et il y a donc un risque que le Portugal ne décide, par choix ou par contrainte, de réaménager sa dette. En clair de ne pas tout rembourser, ni en montant ni en délai. L’équivalent de la faillite d’un État, dont il vaut mieux, alors ne pas se retrouver créancier.
La raison pour laquelle le Portugal ne vouait pas faire appel au fonds européen, voir aussi au FMI, c’est que ceux-ci vont imposer, en contre-partie d’un prêt de 75 miliards d’euros, des conditions strictes sur la réduction du déficit budgétaire. En clair, une forte cure d’austérité, du même genre que ces mêmes prêteurs ont imposé à la Grèce et à l’Irlande, et que la Grande-Bretagne s’est imposée à elle-même.
Inutile de dire que le souhait du Portugal de « passer entre les gouttes » relevait du déni de réalité, ce qui, au passage, a donné à des pr^teurs l’occasion d’encaisser des coupons de 8% sur la dette portugaise. Comme quoi, le chois n’était pas entre « l’austérité ou les taux d’intérêts élevés », mais entre « l »austérité ou l’austérité et les taux d’intérêts élevés ». Un choix théoriquement simple, à condition d’avoir le courage d’y faire face.
Lequel courage manque singulièrement aux hommes politiques d’un pays que nous connaissons bien, qui reportent la solution du problème à plus tard. Le dernier à avoir équilibré le budget était Raymond Barre, en 1980 et malgré deux chocs pétroliers. C’était la rigueur, qui ne fut pas pour rien dans la défaite de Giscard en 1981, face aux promesses démagogiques de Mitterrand. Depuis, droite et gauche confondus, tous ont dépensés de plus en plus. En général la droite moins que la gauche, et seule à restaurer, de temps en temps, les finances des régimes sociaux, ce qui est toujours coûteux en termes de popularité, comme en témoigne celle de Nicolas Sarkozy. Tandis que la gauche empilait nouveaux impôts et nouvelles largesses: 39 heures, puis 35, 5e semaine de congés payés, IGF puis ISF, retraite à 60ans, RMI et CMU…
Que nous réserve sur ce plan 2012? Rien de bon si on lit le programme socialiste, qui est tout le contraire de la nécessaire austérité. Les nouvelles dépenses fleurissent comme il est de saison puisque c’est le printemps. Et la dette, quelle dette? Quant au programme de Marine Le Pen, qui commence par ignorer tous les traités signés par la France et vouloir sortir de l’Euro en supposant que tout le monde sera d’accord et nous fera une fleur, elle ferait bien d’aller demander au Portugais s’il est facile d’emprunter à bon compte sur des marchés pleins de défiance. A moins qu’elle aussi veuille ne pas payer les dettes et nous mettre en faillite…
Finalement, JusMurmurandi se dit que le Portugal a peut-être fait le bon choix: se mettre une bonne fois en déroute, pour que les circonstances forcent un pays aussi réticent que la France l’est, à faire face, une bonne fois, à ses échéances.
Et si, pour nous aussi, c’était la seule issue?
Ils sont fous!!!
avril 3, 2011 on 7:42 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésJusMurmurandi est plus proche du modèle américain que du modèle soviétique, cela devrait être clair pour tous ses lecteurs. Il n’empêche que cette affinité ne lui fait pas avaler n’importe quoi simplement parce que cela se passe aux États-Unis. Et là, on n’est même plus dans le n’importe quoi, on est très au-delà. Voici quelques exemples de dérive d’un modèle insuffisamment contrôlé…
- les dirigeants de la société américaine Transocean viennent de percevoir des bonus fortement augmentés compte tenu que leur entreprise a connu en 2010 une forte amélioration de ses résultats en matière de sécurité. En fait, 2010 aura été selon elle-même « sa meilleure année » en matière de sécurité. Voilà qui devrait être, a priori, une bonne nouvelle, aussi morale que réjouissante. Sauf que Transocean était l’exploitant de la plateforme pétrolière off-shore Deepwater Horizon, dont l’explosion à causé 11 morts, dont 9 de ses propres employés, et une pollution marine sans précédent dans le golfe du Mexique. Que Transocean ne soit pas le seul responsable (une Commission d’enquête présidentielle a aussi épinglé Halliburton et BP) ne les exonère évidemment pas. Dans ces conditions, que ses dirigeants puissent voir une quelconque « amélioration de la sécurité » quand leur société a participé à une aussi colossale catastrophe relève purement et simplement de la psychiatrie. A mois que, et c’est plus probable, ils se soient voté ces bonus pour passer à la caisse au plus vite, et avant que celle-ci soit vidée et la société ruinée par les procès qui lui sont et seront faits.
- Lloyd Blankfein vient de se voir accorder un bonus de 14 millions de dollars au titre de l’exercice 2010 de la banque d’affaires Goldman Sachs -la première au monde- dont il est le patron. Vous vous dites, voilà encore JusMurmurandi qui revient sur l’indécence des bonus bancaires en temps de crise. Même pas. Il suffit de se demander ce à quoi ont pu penser ceux qui lui ont attribué un montant 14 fois plus élevé que l’année précédente quand les résultats de l’entreprise ont chuté de 37%… Peut-être ont-ils pensé qu’il était de leur intérêt d’être « bien » avec un homme aussi puissant que Blankfein, qui n’a pas la réputation d’être tendre avec ses adversaires. Pour l’intérêt des actionnaires, déçus de la forte chute des résultats produits par M. Blankfein, prière de repasser plus tard. On se demande combien les administrateurs lui auraient donné si les résultats avaient progressé de 37%. Et on oublie de faire remarquer que les résultats des banques américaines sont temporairement dopés par la politique monétaire de la Fed, qui leur permet d’emprunter presque à taux zéro et de replacer cet emprunt an Bons du Trésor sans risque. On e voit pas là qu’il y ait besoin de grands génies pour gagner de l’argent en 2010. Après, cela pourrait être une autre histoire, mais, entre temps, comme les cadres de Transocean, M. Blankfein aura empoché son bonus.
Heureusement, ces excès se déroulent aux États-Unis, et la France ne saurait donner dans ce qui est aussi clairement déraisonnable…
Sauf quand on lit que des députés socialistes veulent attaquer Christine Lagarde devant la Cour de Justice de la République pour avoir oser choisir un tribunal arbitral dans l’affaire opposant Bernard Tapie au CDR, liquidateur des affaires pourries du Crédit Lyonnais. Cela pour au moins quatre raisons.
- d’abord, parce que c’est le droit de la ministre de choisir la voie qu’elle veut. On peut se tromper sans que ce soit un délit ou un crime… à supposer même qu’elle ait fait une erreur, ce qui est loin d’être prouvé.
- ensuite parce que s’en remettre à une décision arbitrale, c’est justement ne pas trancher soi-même, mais laisser à d’autres, compétents et payés pour cela de défendre vos intérêts. C’est la meilleure façon de ne pas pouvoir être accusé de complaisance. L’ignorer, c’est tout ignorer du processus arbitral. Supposer que des arbitres aient reçu la consigne d’être indulgents avec Tapie, c’est supposer que des arbitres mettent le bon plaisir du ministre au-dessus de sa propre réputation d’arbitre, ce qui met un terme à toute carrière arbitrale. C’est aussi stupide qu’insultant.
- plus encore, c’est oublier comment toute cette affaire est née. Tapie n’a pu acheter Adidas que parce qu’il a été financé les yeux fermés et sans limites par un Crédit Lyonnais totalement inféodé par son Président, Jean-Luc Haberer, aux desiderata de Bercy, alors dirigé par le socialiste Pierre Bérégovoy.
Lequel socialiste Bérégovoy a aussi côtoyé Bernard Tapie sur les bancs socialistes du Conseil des Ministres, où il avait été appelé par François Mitterrand lui-même.
Lequel Crédit Lyonnais connut du fait de telles largesses largement politiques (l’affaire MGM notamment, financée à fonds perdus pour MM. Fiorini et Paretti, parrainés par les socialistes italiens) des déboires tels qu’il fallut en catastrophe nommer un autre Président, Jean Peyrelevade, lui aussi socialiste (ancien chef de cabinet de Pierre Mauroy), pour récupérer ce qui pouvait encore l’être.
Lequel Peyrelevade jura de faire la peau à Tapie pour l’exemple.
Et ce sont ses troupes qui forcèrent Tapie à revendre Adidas dans les conditions qui ont causé le litige qui vient de se déboucler et où les arbitres ont dit que les équipes du Lyonnais avaient été encore plus voyous que Tapie lui-même.
Toute l’affaire est donc une cuisine 100% socialiste, et accuser la droite de dilapider l’argent public là-dedans est franchement aussi grotesque qu’indécent
- enfin parce que remettre en cause ce règlement, c’est attaquer Bernard Tapie de front.
Quant on sait la redoutable bête médiatique qu’il est, réveiller ainsi l’eau qui dort à un an des Présidentielles, et ce pour une affaire qu’on a soi-même causée, c’est vraiment de la démence…
Donner du temps au temps
mars 29, 2011 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLes présidentielles de 2012, on n’entend que cela en ce moment.
Les Français n’ont pas fini de ne pas se rendre aux urnes pour voter pour une tranche du mille feuilles que tout le microcosme est en ébullition.
Comment vendre du papier, comment se faire entendre pour se faire une place au soleil tandis que tout le monde regarde et commente celle dont on ne doit pas parler….
Tout le monde a déjà oublié les Japonais qui n’en sont qu’à l’aube de leurs soucis, personne ne se soucie de ce qui se passe au Moyen Orient….à ceci près que ces crises illustrent, de l’humble avis de JusMurmurandi, le parfait exemple de ce qui pourrait avoir une influence majeure sur le vote des Français en mai de l’année prochaine.
On oublie aussi que des gens de l’autre coté de la Méditerranée se font trouer la peau pour avoir plus de démocratie tandis que deux tiers des électeurs ne se sont pas déplacés dimanche. Déplacé, vous avez dit… déplacé???!!
Pendant ce temps là ces compatriotes que l’on dit en colère, déçus non seulement de Nicolas Sarkozy mais de la politique en général, déprimés même, voient leur consommation augmenter de manière notable.
JusMurmurandi connait peu de gens qui ont à la fois peur du lendemain et qui dépensent plus, bref, qui épargnent moins. Les Français ne sont ils pas de tout temps les spécialistes du matelas ou de la lessiveuse remplis de billets et non des investisseurs forcenés???
On ne parle pas non plus du fait qu’au cours de la dernière année, la France est s’est hissée au rang de terre d’accueil majeure pour les investissements étrangers.
22% d’augmentation des investissements étrangers directs en plus en 2010 par rapport à 2009, ayant permis la création de 31,000 emplois.
Là où c’est encore plus impressionnant c’est qu’avec ces résultats, la France est ainsi devenue le quatrième pays d’accueil pour les étrangers (sous forme d’investissements s’entend …..mais de cet accueil là, ni les ONG ni Me. le Pen n’en parlent.
Ceux qui nous précédent sont les Etats Unis, la Chine et Hong Kong.
Tous les autres, Allemagne, Grande Bretagne, Japon, Bric etc. derrière, les chiffres provenant des Nations Unies.
Bref une performance spectaculaire, qui passe sous silence, comme toutes les bonnes nouvelles qui pourraient remonter le moral des Français, la cote de Sarkozy et baisser la popularité des media dont la principale fonction n’est plus de nous informer mais de nous intoxiquer de mauvaises nouvelles.
Pendant ce temps, outre Rhin, Me. Merkel,qui a fait un volte face et un pied de nez, respectivement au nucléaire et à ses alliés européens sur la Libye, se prend une tôle similaire dans des élections locales, mais dans un territoire « détenu » par son parti depuis 1953.
Un sondage amusant serait de demander aux Français (et aux Allemands?) celui des deux dirigeants qu’ils préfèrent…on aurait peut être des réponses amusantes, qui sait?
La conclusion est simple.
Il fait toujours mauvais être chef d’etat en période de crise, comme nous le savions déjà.
L’opportunité de Nicolas Sarkozy, c’est qu’il a un an pour engranger de bons résultats, de faire évoluer l’opinion, en fonction des choix qu’il fera et de ce que sera le contexte international pendant cette période.
C’est plus de temps qu’il ne reste à Kadhafi ou Bachar el Hassad aux dernières nouvelles…