Quand le patron d’Air Liberté atterrit en prison

septembre 26, 2007 on 8:00 | In Economie, France | Commentaires fermés

Jean-Charles Corbet, pilote de ligne, ancien patron et propriétaire d’Air Liberté a été condamné aujourd’hui à 4 ans de prison dont 18 mois fermes; c’est ce qu’on appelle, pour un pilote, un atterrissage en douleur….
La justice considère, et JusMurmurandi en a déjà rendu compte, qu’il a pillé sa propre compagnie aérienne. Non seulement il n’a pas consacré d’argent personnel pour le sauvetage d’Air Liberté pour lequel il a été missionné quand le Tribunal de Commerce lui a confié les rênes de l’affaire, mais il a détourné vers des sociétés personnelles des montants considérables prélevés sur les indemnités qu’Air Liberté devait percevoir de son ancien actionnaire Swissair. Bref, cet argent s’est envolé.

JusMurmurmurandi se demande par quel artifice la justice ne s’est pas penchée sur le rôle joué par le ministre communiste des transports du gouvernement Jospin, Jean-Claude Gayssot. Celui-ci a tant fait pour faire obtenir l’entreprise à Corbet, puis pour la soutenir en lui permettant de ne pas payer pendant de longs mois, de charges sociales ou de redevances d’aéroport, qu’il était non gérant, mais co-pilote de fait d’Air-Liberté.

En fait, Jusmurmurandi a peut-être tort de se scandaliser de cette affaire. Après tout, le métier des compagnies aériennes, et donc d’Air Liberté, n’est-ce pas le vol ?

Abolissons les privilèges des syndicats !

septembre 25, 2007 on 4:14 | In Economie, France | Commentaires fermés

Pourquoi les syndicats français n’attirent-ils que 8% des salariés, privant les relations sociales d’un interlocuteur représentatif essentiel ?

Parce que la représentivité des syndicats est une affaire légale avant tout. 5 syndicats sont reconnus comme représentatifs « quoi qu’il arrive », la CGT, la CFDT, la CFTC, Force Ouvrière et la CGC par un décret de 1966, il y a plus de 40 ans. D’autres ont été reconnus plus récemment, plus difficilement et moins complètement: l’UNSA, la FSU ou SUD.

Ce qui veut dire que les syndicats jouent leur va-tout non auprès des salariés qu’il faut conquérir, mais des pouvoirs publics qu’il faut séduire. Et pour les 5 principaux cités plus haut, la loi leur donne une représentativité dite irréfragable, ou irréversible, qui veut dire qu’ils seront reconnus même si un jour ils ne devaient plus avoir d’adhérents du tout.

Comme par ailleurs la loi donne aux syndicats « représentatifs », les monopoles de la présentation de candidats au premier tour des élections de délégués du personnel, et de la négociation et conclusion d’accords et conventions collectives de travail, on voit bien que la notion légale de représentativité est bien plus importante que sa réalité.

Quand au financement syndical, le système atteint des sommets d’hypocrisie, dictés par le fait que le faible nombre d’adhérents ne permet plus aux syndicats de s’auto-financer. Au contraire, ils sont de plus en plus financés par l’Etat, par l’Union Européenne, voire carrément par les employeurs tels Renault. Ceci en plus des militants syndicaux qui sont financés par les innombrables heures de délégations pour effectuer leur travail syndical dont ils bénéficient aux frais de leur employeur.

Et comme cela ne suffit encore pas, JusMurmurandi relève de nombreux cas de salariés payés par un employeur alors qu’il travaille exclusivement pour un syndicat, ce qu’on appelle poliment mais aussi pénalement des emplois fictifs, ainsi la secrétaire particulière de Bernard Thibault, et des dizaines si ce n’est des centaines au sein des organismes de sécurité sociale.

Comment s’étonner que Nicolas Sarkozy ait mis la réforme du régime syndical, de leur représentitivité et de leur financement au programme de son élection, puis de son action? Une représentatitivité de droit divin, un financement obligé par la collectivité, un monopole d’action, ce sont des privilèges que l’on n’a plus vu en France depuis leur suppression par la Révolution de 1789.

Le TGV de la grève à la SNCF arrivera en gare à l’heure prévue

septembre 20, 2007 on 9:21 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

C’est fait. Le jour même où Nicolas Sarkozy a annoncé son intention de réformer les régimes spéciaux de retraite, 5 syndicats emmenés par la CGT annoncent une journée de grève contre cette réforme le 17 ocobre.

Peu importe que personne ne connaisse le contenu de la réforme.

Peu importe que ce contenu soit à négocier en termes de délai d’application, de durée de transition, de catégories de personnel concerné, et de tous autres paramètres concrets.

Peu importe que la grande majorité (75%) des Français soient favorables à cette réforme, au contraire de la tentative Juppé de 1995.

Peu importe que même le PS, tétanisé à l’idée de ne pas être en phase avec l’opinion publique française, soit lui aussi(!) d’accord avec la réforme.

Peu importe que Nicolas Sarkozy ait dit et répété pendant sa campagne électorale que cette réforme se ferait, et qu’il ait été élu sur cette plate-forme.

Les syndicats voudraient démontrer la nécessité du service minimum obligatoire dans les transports, qui est justement en négociation maintenant, qu’ils ne s’y prendraient pas autrement

Que Dieu Sauve la Reine!

septembre 19, 2007 on 4:09 | In Economie, France, International | Commentaires fermés

Ce mardi matin ressemble à vendredi dernier, puis à samedi, puis à lundi en Grande-Bretagne. Des files d’épargnants font la queue devant les agences de la banque immobilière Northern Rock pour retirer leur épargne, car ils craignent la faillite de la banque et de tout perdre. JusMurmurandi vous en a déjà parlé dans son article « Tsunami sur le Rocher »
Sauf qu’aujourd’hui tout est différent, parce qu’Alastair Darling (en anglais, Alastair Chéri), le Chancelier de l’Echiquier, ou Ministre des Finances de sa Très Gracieuse Majesté, a solennellement promis de garantir tous les dépôts. Bref, le Gouvernement de la très libérale Grande-Bretagne sauve la peau des banques qui ont spéculé sur l’immobilier.

Sauf que, si la Bourse réagit comme prévu en faisant remonter le titre Northern Rock et ceux des autres banques, les files de déposants sont toujours aussi longues, de gens qui ne croient pas aux promesses des hommes politiques même quand se sont des Chéris.

Si cela persiste et que Northern Rock explose en plein vol, avec tous les effets de contagion possibles, depuis les autres banques jusqu’aux valeurs immobilières si importantes pour la population et l’économie britanniques, et à l’étranger en Espagne notamment, où la situation est au moins aussi risquée, il n’y aura plus qu’une chose à dire: God Save the Queen, ou Que Dieu sauve la Reine!

Mettez un OGM dans votre moteur

septembre 17, 2007 on 6:11 | In Best of, Economie, Insolite, International | Commentaires fermés

On parle souvent à tort et à travers en ce qui concerne les OGM.

JusMurmurandi tente de garder la tête froide et de s’en tenir aux faits plutôt qu’aux élucubrations et autres spéculations. Ceux qui racontent que le maïs transgénique pourrait polluer le blé bio, comme si un cheval pouvait engrosser un poisson, ou encore ceux qui violent la loi et la propriété d’autrui au nom de leur vision du bien être collectif ne remportent pas les suffrages de notre tribune.

Mais il y a une discipline où il devient assurément fort coûteux de pratiquer la fertilisation croisée.

La Formule Un.

Ron Dennis, patron de l’équipe Mac Laren Mercedes vient d’en faire l’expérience.

A vouloir implanter des gênes de Ferrari dans ses monoplaces, il a certes réussi à mettre ses pilotes en tête du championnat des pilotes, mais s’est vu infliger une amende salée (cent millions de dollars) et la disqualification au championnat des constructeurs 2007.

On a souvent entendu dire que les OGM étaient partout. On sait maintenant qu’ils vont se glisser jusque sous le capot de voitures de course.

Libéraux contre interventionnistes

septembre 16, 2007 on 1:30 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Les répercussions y compris internationales des turbulences qui affectent le marché américain des crédits immobiliers de bas de gamme (subprime) servent de révélateur à des comportements économiques curieux.

Le Président d’un grand pays déclare: je veux protéger mes compatriotes et les aider à franchir ce cap difficile en les aidant à financer leur logement. C’est, au minimum, de l’interventionnisme d’Etat, au maximum une politique de logement social par l’Etat. Qui est ce Président étatiste? Hugo Chavez du Vénézuela ? Michelle Bachelet au Chili ? Pas du tout, c’est George Bush.

Les banques d’un grand pays et l’Etat s’allient pour sauver 2 d’entre elles, et encore, pas des grandes, qui se sont trop engagées sur le marché du supprime, et leur ouvrent des lignes de crédit totalisant 25 milliards d’euros. On frémit à l’idée des montants nécessaires si les canards boiteux avaient été plus gros. Quel est ce pays où banques et Etat font un si bon ménage pour intervenir dans l’économie de marché? La Corée ? Le Japon ? La Chine ? Pas du tout, c’est la libérale Allemagne de la chancelière Angela Merkel

La banque centrale d’un grand pays doit ouvrir en urgence des lignes de crédit à une banque solvable mais illiquide, pour lui permettre de rembourser ses déposants qui font la queue des heures durant devant les guichets. Où est-on ? En Russie, où les faillites bancaires ont été monnaie courante ? A Hong-Kong, où les épargnants et les rumeurs font un couple souvent hystérique ? Nous sommes dans la flegmatique et très libérale Angleterre post-Thatcher et Blair.

JusMurmurandi suppose que, désormais, les dirigeants de ces 3 pays seront un peu moins pressés de critiquer et faire la leçon à la France et à Nicolas Sarkozy pour son interventionnisme économique. Notamment pour avoir sauvé Alstom ou réformé les structures d’EADS.

Car une leçon se dégage de cette crise internationale. Le laisser-faire libéral, s’il est très efficace en temps normaux, est aussi très volatil en cas de crise. Et la main de l’Etat, trop lourde et lente pour les temps normaux, offre une grande stabilité par gros temps. Cette vérité semble maintenant dépasser les frontières et les critères gauche-droite. Encore un effet de la mondialisation?

Plein gaz: une nouvelle industrie !

septembre 15, 2007 on 1:50 | In Best of, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

La FAO, agence des Nations Unies nous apprend que: Le secteur de l’élevage émet des gaz à effet de serre qui, mesurés en équivalent CO2, sont plus élevés que ceux produits par les transports.

En particulier, l’élevage représente 37% de tout le méthane rejeté par les activités humaines, lequel méthane agit 23 fois plus que le CO² sur le réchauffement de la planète.

Face à ce problème, 2 solutions traditionnelles existent: manger moins de viande, pour réduire le cheptel d’élevage. Compte tenu que les populations dont le niveau de vie s’accroit (Chine, etc.) ont tendance à se tourner de plus en plus vers des alimentations riches en viande, la planète n’en prend pas le chemin, bien au contraire.

Où trouver les alimentations qui réduisent le volume de gaz produit par les bestiaux ?

Compte tenu des écologistes qui refusent tout changement dans les modes d’alimentation animale au nom du principe de précaution, là non plus, on ne va pas dans la bonne direction.

JusMurmurandi voudrait proposer une solution révolutionnaire qui permet tout à la fois de créér une industrie nouvelle, de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre, et de trouver de l’énergie gratuite et renouvelable.

Il s’agit de doter chaque animal d’une Bonbonne Anale de Gaz Animal de Grande Efficacité (BAGAGE). Vous l’aurez compris, il s’agit d’inventer un système de récupération du précieux méthane avant qu’il ne pollue. Et, à partir de là, voilà une source d’hydrocarbures renouvelables, en brulant utilement le gaz récupéré par la bonbonne. Autant de pétrole et de gaz naturel économisés. JusMurmurandi adjure le Président Sarkozy de lancer la recherche et l’industrie françaises dans une course au développement du BAGAGE, des dizaines de milliers emplois nous attendent!

En outre, pour améliorer encore l’efficacité du système, JusMurmurandi propose une deuxième étape: celle des animaux domestiques, qui, eux aussi, émettent les fameux gaz. Plus de cher petit toutou sans son BAGAGE.

Troisième étape, qui marquera les esprits et scellera l’implication de chaque homme et femme de notre planète dans le développement durable: le BAGAGE humain.

Eh oui, nous aussi nous émettons du méthane, qui, outre la déperdition d’énergie, et la contribution au réchauffement global, a aussi un effet social (ou plutôt anti-social) pénalisant.

Donc à nous aussi la petite bonbonne. Et, pour motiver les premiers volontaires, JusMurmurandi propose d’exonérer les porteurs de BAGAGE de redevance TV. Chiche!

Quand la CGT scie la branche sur laquelle sont assis les salariés

septembre 14, 2007 on 12:25 | In C'est ça, Paris?, Economie, France, Insolite, International | Commentaires fermés

La CGT dresse un état des lieux quant aux conditions de travail dans les usines automobiles de l’industrie française. Autrement dit elle parle de Peugeot et de Renault, mais pas de Toyota.

Et le tableau qui est fait est véritablement digne de Charles Dickens. On parle de lien social cassé, de souffrance au travail ayant pris une nouvelle dimension etc.

JusMurmurandi rappelle aimablement que contrairement à l’ex Union Soviétique dont est issue la dialectique de la CGT, la liberté de travailler où l’on veut existe en France.

Pour cette raison, si les conditions de travail sont si épouvantables, pourquoi les salariés ne quittent ils pas leur emploi en masse, qui chez Peugeot, qui chez Renault (oune l’ont ils pas fait déjà depuis longtemps) ?

JusMurmurandi, que l’on ne s’y trompe pas, ne prend pas la défense de ce qui serait des conditions de travail insupportables.

Mais pour veiller à ce que cela n’existe pas, il existe, en dehors de la simple volonté de chaque salarié de changer d’employeur, l’Inspection du Travail, chargée de faire respecter les 2.600 pages de son code. Et pour qui a été en contact avec ladite Inspection il sera parfaitement clair qu’il ne pourra jamais au grand jamais lui être reproché de prendre le parti des employeurs contre ses employés. Les inspecteurs sont en effet la plupart du temps issus des rangs des syndicats. Ce n’est pas le discours de l’adjointe de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, Anne Hidalgo, Inspecteur du cru, qui nous contredira.

Et pourquoi, si encore une fois ces conditions de travail étaient si épouvantables, le pourcentage moyen de la population active syndiquée n’atteint que le chiffre pitoyable de 8% en baisse constante depuis des décennies (à l’image du nombre d’électeurs votant pour le PC, comme par hasard).
Mais enfin, et c’est le plus grave, visiblement la CGT ne sait pas lire les chiffres qui sont dans tous les journaux quotidiens, sans même une quelconque spécialisation économique.

En 2006, l’industrie automobile française, si elle a produits 2% de voitures en moins dans le monde, en a fabriqué 13% de moins en France. Le message est clair non ?

A moins que la CGT ne décide de se réjouir des milliers d’emplois que Peugeot a annoncé ne pas renouveler (en France). Autant de souffrance en moins dans l’hexagone (la République Tchèque, la Slovaquie, terres d’accueil récentes du groupe PSA, remercient la CGT)….

Ou encore parce qu’en choisissant de ne pas citer Toyota, la CGT prenne fait et cause pour la puissance étrangère…On a déjà connu cela avec le Parti Communiste auquel elle est affiliée entre 1939 et 1941 pendant le pacte germano soviétique.

La Cour des Comptes sait-elle compter?

septembre 13, 2007 on 10:43 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

La Cour des Comptes présidée par Philippe Séguin a rendu son rapport sur les comptes de la Sécu. Pour les remettre à flot, ce rapport indique que la non taxation des niches sociales coûte plusieurs dizaines de milliards d’euros par an à la Sécu.

Parmi ces « niches sociales », c’est-à-dire ces versements qui ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux, les stock-options, et les indemnités de licenciement « coûteraient » chacun plus de 3 milliards à la Sécu. Donc, pour Philippe Séguin, c’est si simple, on les taxe, et hop! 6 milliards de mieux dans les comptes. Et Philippe Séguin d’assaisonner cette arithmétique de commentaires moralisateurs sur le faible nombre de bénéficiaires des stock-options, sur leur faible effet redistributif, et sur les distortions importantes entre ceux qui en bénéficient et ceux qui n’en bénéficient pas.

Cette recommandation de la Cour des Comptes va totalement à l’encontre des engagements du candidat Nicolas Sarkozy. Celui-ci a promis de baisser impôts et prélèvements obligatoires. Or taxer ces « niches sociales » revient ni plus ni moins à les augmenter, en contradiction directe avec les promesses comme en pleine période Chirac. Par ailleurs le Président Sarkozy a de nombreuses fois marqué son souhait de faire de la France une nation d’entrepreneurs. Il y a de meilleurs moyens d’y arriver que de supprimer l’avantage majeur de leur outil préféré: les stock-options.

Car les stock-options associent leurs bénéficiaires au risque d’entreprise. Si celle-ci va bien, les stock-options prennent de la valeur. Mais comme elle va bien, elle embauche, paie des impôts et des dividendes, et tout le monde est content. Et si elle ne va pas bien, les stock-options ne valent rien. On est aux antipodes des parachutes dorés des dirigeants qui ont échoué, que stigmatise JusMurmurandi

Mais là où la Cour fait totalement fausse route, c’est en imaginant, même un seul instant, que taxer massivement (3 milliards d’euros) les stock-options fera rentrer cette somme dans les caisses de la Sécu. Le monde dans lequel nous vivons est dynamique. Et si une formule est trop taxée, elle est abandonnée, et avec elle et les illusions de Philippe Séguin et la motivation des cadres, chercheurs et entrepreneurs. Suivant la même logique, aujourd’hui la majorité de l’épargne française est faite sous forme d’assurance-vie parce qu’elle est faiblement taxée. La taxer ferait seulement transformer cette épargne en une autre forme, plus intéressante dès lors que l’assurance aurait perdu son cadeau fiscal.
Tant que le poids des prélèvements de l’Etat sera trop lourd, et notamment plus lourd que celui de nos voisins, l’Etat sera condamné à concéder des niches fiscales et sociales pour éviter la fuite massive des capitaux, des cerveaux et des entrepreneurs, après celle, très réelle, des grandes fortunes, dont l’ISF fait une niche fiscale à l’envers.
Et cet exil des grandes fortunes coûte à la France beaucoup plus de recettes fiscales (impôt sur le revenu, T.V.A., droit de mutation) que l’ISF ne lui rapporte. Est-ce ce que M. Séguin prend comme exemple?


JusMurmurandi espère que Philippe Séguin se trompe d’époque et de Président

Vers un Etat de métier ?

septembre 13, 2007 on 3:00 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

En 1934, Charles de Gaulle, qui n’était pas encore le Général, publie un livre qui détonne: « vers l’armée de métier », où il professe que, pour gagner la prochaine guerre, il faudra des forces blindées qui puissent allier feu et mouvement, et que, pour ce faire, il faudra une armée de métier aux côtés de la conscription.

En 2007, Hervé Morin, ministre de la défense, critique les programmes faits pour satisfaire les ambitions de chaque force armée sans coordination avec les autres, et aussi, entre autres conséquences, le fait d’avoir 7 directions des ressources humaines et 48 applications informatiques différentes pour 52 services gestionnaires de crédit. Ou les multiples implantations territoriales des armées, plus pensées en fonction des exigences d’aménagement du territoire que de l’efficience.
Si Hervé Morin réussit à rationaliser ce qu’il faut bien appeler un capharnaüm, on peut dire que la France aura, 63 après, fait un progrès vers une armée de métier.

Dans le même temps, de multiples critiques s’élèvent contre la politique de Brice Hortefeux, qui fait pression sur les préfets pour que ceux-ci atteignent les objectifs qui leur sont assignés en matière d’expulsion d’immigrés illégaux. Pourtant, exiger de ses subordonnés qu’ils atteignent leurs objectifs est un fondement de toute organisation gérée professionnellement. Peut-être l’administration civile, comme l’armée, ne le sont-ils pas? JusMurmurandi aimerait dire: pas encore.

Exemple qui, lui est manifestement non professionnel: il a fallu 6 ans aux prud’hommes pour rendre un jugement concernant les modalités de licenciement des employés de Moulinex. 6 ans à attendre! Voilà qui n’est pas professionnel.

N’est-il pas temps, quand les finances françaises sont exsangues, de réformer l’Etat vers un professionalisme qui délivrerait tout à la fois de meilleures performances et un coût moindre? N’est-il pas tant d’avoir à l’instar de « l’armée de métier » qu’entrevoyait de Gaulle avec prescience, un Etat « de métier »? 63 ans après, n’est-ce pas assez de temps d’attente?

Les régimes très spéciaux de retraite….américains

septembre 12, 2007 on 9:25 | In Economie, France | Commentaires fermés

Aux Etats-Unis il y a 2 types de systèmes de retraite. L’un public (fédéral en l’occurence), ouvert à tous les employés, mais très modeste et ne permettant pas de vivre pendant sa retraite. Les autres, privés, sont propres à chaque société, et constituent l’essentiel des ressources des retraités.
A la suite des attentats du 11 septembre 2001, le trafic aérien américain a chuté, entraînant la mise en faillite de la majorité des compagnies aériennes américaines, dont United Airlines, US Air, Northwest Airlines, Delta Airlines.Mais United Airlines (c’était, encore récemment, la plus grosse compagnie aérienne mondiale) a demandé au juge des faillites d’annuler purement et simplement son plan de retraite, indiquant que ses obligations de retraite étaient une dette, que les dettes étaient annulées par la procédure de faillite, et que cette annulation, certes extrême, était nécessaire pour que la compagnie puisse retrouver une situation de compétitivité. Le juge a accepté cette demande et annulé le plan et la dette, et transféré l’administration de ce qui reste à un organisme public.
Les employés et retraités de United (122.000 personnes) se sont donc retrouvés lésés, car il y avait un « trou » de  3,2 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) entre ce que le plan avait prévu de payer, et ce que l’organisme fédéral américain paiera à sa place. Typiquement, un commandant de bord va toucher moins de la moitié de ce à quoi il avait droit. Et chaque employé a une moyenne de 267.000 dollars (200.000 euros) de retraite due mais qui ne sera jamais versée.

Voilà qui rappelle curieusement une certaine réforme des régimes spéciaux de retraite, à savoir que les employés de certains établissements publics devront travailler plus longtemps que prévu. Mais il y a 3 différences sur lesquel JusMurmurandi voudrait s’attarder:

- les retraités des régimes spéciaux ont cotisé dans un système par répartition. L’argent versé a été instantanément distribué (réparti) par le système, et non épargné. Leurs retraites ne sont donc assurées que par la « bonne volonté » des cotisants actuels de continuer à cotiser

- presque tous les régimes spéciaux sont en lourd déficit, et seraient en faillite si le régime général ne leur venait pas en aide. En d’autres termes, l’employé « ordinaire » assure non seulement sa propre quote-part, mais aussi celle de ceux qui auront moins travaillé

- l’alignement sur le régime général ne réduira pas leur retraite comme cela s’est passé chez United. Il s’agira « simplement » de travailer plus longtemps pour y avoir droit

JusMurmurandi se demande ce qui se passerait s’il n’y avait pas de réforme des régimes spéciaux, au moment où ceux-ci seraient en faillite. Une situation « à la United Airlines »?
Enfin, pour ceux qui pensent que les régimes spéciaux sont une contrepartie à la pénibilité particulière d’un travail, une étude récente a montré que ceux qui partent plus tôt ont aussi une espérance de vie plus longue. Ils ne se sont donc pas « tués au travail », mais touchent au contraire une retraite doublement allongée: par le peu d’années de cotisation et par une vie plus longue.

La malédiction des femmes d’affaires ?

septembre 11, 2007 on 10:59 | In Economie, France, Insolite, International | Commentaires fermés

Anita Roddick, fondatrice de la chaîne de magains de vente de cosmétiques éthiques « The Body Shop » vient de mourir à 64 ans. C’est bien jeune pour mourir.

Cela rappelle à JusMurmurandi les tristes cas de Margareth Ley, fondatrice de la maison de couture allemande de luxe « Escada », et de Laura Ashley, fondatrice de la maison de tissu pour l’habillement et la décoration du même nom, mortes respectivement à 59 et 60 ans. Elles aussi bien jeunes.

Y a-t-il donc une malédiction qui frappe les femmes entrepreneurs originales et actives qui mettent sur pied des vraies petites multinationales qu’elles possèdent et gèrent?

Heureusement pour elles, Annette Roux n’a pas fondé son entreprise (Bénéteau), pas plus qu’Anne-Claire Taittinger (Taittinger), ou Laurence Parisot (IFOP). Et Jil Sander a vendu la sienne à Prada, qui n’est pas gérée par sa fondatrice, mais par son mari, Patrizio Bertelli .

A toutes ces femmes d’affaires, JusMurmurandi souhaite longue vie.

Tout l’état-major de la CGT a la retraite ?

septembre 10, 2007 on 11:21 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral de la CGT chargé des retraites considère l’action du gouvernement pour les régimes spéciaux de retraite comme une perversion complète de l’idée de dialogue social. Il ajoute: qu’il y ait égalité ou que l’on vise l’égalité, c’est absolument nécessaire, mais l’alignement sur le plus bas n’est pas l’égalité.

Au delà de la première phrase, gesticulation habituelle préalable à toute négociation, JusMurmurandi s’interroge sur ce que veut dire M. Le Duigou avec la seconde. L’alignement ne conduit-il pas à l’égalité? L’un des synonymes d’alignement est nivellement, ou mise sur le même niveau. D’où le mystère de la phrase leduigouienne.

Une autre de ses pensées a retenu l’attention de JusMurmurandi: l’égalité, ou que l’on vise l’égalité, c’est absolument nécessaire. En d’autres termes, M. Le Duigou veut l’égalité sans l’alignement. Là encore, un nouveau mystère.

Mais tout ceci s’éclaire un peu plus loin: c’est l’alignement sur le plus bas qui défrise M. Le Duigou. En d’autres termes, il serait d’accord pour l’égalité, ce qui veut dire aligner les régimes spéciaux sur d’autres régimes moins généreux, à condition qu l’on remonte les régimes normaux au lieu de rabaisser les avantages des régimes spéciaux.

En d’autres termes, M. Le Duigou est prêt à sacrifier les avantages des bénéficiaires des régimes spéciaux en contrepartie d’obtenir des avantages pour les bénficiaires du régime général. Ce troc où l’on sacrifie les uns dont les intérêts sont contradictoires avec ceux des autres a un nom, c’est la lutte des classes.

Cela rappelle opportunément à ceux qui l’auraient oublié la filiation communiste et marxiste de la CGT et de M. Le Duigou.

Mais la suggestion de JusMurmurandi est en effet d’aligner le régime de retraite de la CGT où oeuvrent MM Thibaut et Le Duigou sur celui, très spécial, des conducteurs de trains de la SNCF, qui bénéficient d’une retraite pleine dès 50 ans.

Comme cela ces messieurs seront illico mis à la retraite. N’est pas cela, l’égalité sans alignement vers le bas, M. Le Duigou?

Un PDG surnommé Macintosh

septembre 9, 2007 on 11:38 | In Economie, France | 1 Comment

Qui était Philippe Jaffré, grand patron français mort la même semaine que Luciano Pavarotti, et, comme lui, prématurément, d’un cancer?

Aussi mince que Pavarotti ne l’était pas. Aussi peu à l’aise face à la foule que Pavarotti l’était. Aussi peu romantique que possible, au point que son absence d’émotion visible l’avait fait surnommer « Macintosh », du nom de l’ordinateur devant lequel, en tant que PDG d’Elf, il passait la plupart de son temps.

Cet esprit brillant et secret, énarque, Inspecteur des Finances qui fut patron du Crédit Agricole et d’Elf Aquitaine avant de terminer N°2 d’Alstom a atteint la célébrité quand Elf fut acheté, malgré la défense montée par Jaffré, par Total. Cette bataille, conjuguée au redressement brutal des comptes d’Elf après les années dispendieuses de Loik Le Floch-Prigent, fit monter fortement les cours, et, au passage, valorisa les stock-options de Philippe Jaffré à quelques 200 millions de francs, ce qui fit scandale.

Poutant, autant il est possible de s’indigner des packages généreux accordés à des patrons faillis, autant les actionnaires d’Elf ont eu toute raison de penser que l’argent donné à Jaffré avait été bien mérité. Car certes, patron-voyou, Philippe Jaffré ne l’était pas.

Il ne l’était pas car il travaillait énormément, ce qui n’est pas le propre des voyous. Il avait le culte du devoir, du travail bien fait, et par dessus tout de la performance, ce qui n’entre pas précisément non plus dans le portrait-type du voyou. Il ne l’était pas, car ce n’était ni pour la gloire ni pour l’argent qu’il avait accepté de devenir N°2 d’Alstom, groupe en grande difficulté qu’il contribua, avec le PDG, Patrick Kron, et Nicolas Sarkozy, alors Ministre des Finances, à sauver.

Enfin, pour être voyou, Philippe Jaffré eût du faire preuve d’émotion. Il y avait 50.000 personnes qui ont applaudi à tout rompre la sortie du cercueil de Luciano Pavarotti. Combien seront-ils à celles de Philippe Jaffré?

Boeing n’est pas Airbus ?

septembre 9, 2007 on 8:18 | In Economie, France, International | Commentaires fermés

Le nouveau programme de Boeing, le 787 « Dreamliner » est un succès commercial sans précédent avec plus de 700 avions vendus avant même son premier vol….que l’on attend avec impatience.

Car il est en retard de plusieurs semaines.

Conséquence de la sous traitance massive ou pas du constructeur américain, toujours est il qu’il manquerait des fixations pour terminer le modèle qui a été présenté au début de l’été afin qu’il puisse entamer sa campagne d’essais et permettre à Boeing de livrer la compagnie japonaise ANA comme prévu en mai prochain.

Boeing avoue avoir « mangé sa marge de sécurité » avec ce retard.

Est-ce la même marge de sécurité qui avait été « mangée » par le constructeur de Seattle lors du lancement de la troisième génération du 737 ?

Les 2300 exemplaires en circulation dans le monde ont été rappelés par la FAA américaine après l’embrasement après l’atterrissage d’un avion de la compagnie taïwanaise China Airlines en août dernier, dû à une fuite de carburant. On évoque des éléments de l’aileron frontal qui, relâchés, auraient percé le réservoir créant une fuite sur le réacteur échauffé par le vol.
L’incendie, s’il n’a heureusement pas fait de victime, a totalement détruit l’appareil.

Que n’aurait on dit si cela avait été le cas d’un Airbus ?

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