Comment dit-on « merci » en libyen?

Le PS pense enfin avoir trouvé un sujet avec lequel attaquer Nicolas Sarkozy. Au moment où celui-ci, parmi d’autres, a fait libérer les infirmières bulgares, la Libye fait état de nombreuses « compensations » qu’elle aurait reçues en échange de cette libération, et notamment de contrats d’armements avec des firmes françaises. De ce fait, le PS se hâte de demander une commission d’enquête parlementaire. Celle-ci est censée révéler aux Français la duplicité et les turpitudes sarkoziennes, et, comme un bonheur ne vient jamais seul, montrer aussi que le traître Bernard Kouchner a été un ministre fantoche.

Oui, mais voilà, dans sa hâte le PS n’a oublié que quelques détails. Dont, les faits, et la logique. Concernant les marchés d’armement, la procédure veut qu’ils soient approuvés par une CIEMG, OU Commission Interministérielle d’Exportation des Matériels de Guerre. Si celle-ci s’est réunie et a autorisé les contrats libyens, qui n’ont d’ailleurs pas encore été signés, avant l’élection de Nicolas Sarkozy, c’est-à-dire sous l’autorité de Chirac et Villepin, alors les socialistes se retrouveront en position d’arroseur arrosé.

En outre, si le PS avait raisonné de façon cartésienne, il aurait bien vu que ce ne sont pas des contrats d’armement au demeurant peu importants en montants et non critiques en matière de fournitures, qui peuvent représenter une contrepartie, puisque ces contrats sont à l’avantage des entreprises françaises, et qu’ils sont sollicités par tous les pays occidentaux depuis la levée des sanctions en 2004. Ce serait plutôt un remerciement de la Libye qu’une compensation.

Et que leurs déclarations qu’il y a eu des compensations visent seulement à dissimuler qu’ils ont fait un geste sans contrepartie.

Finalement, c’est peut-être cela qui fait rager les socialistes. Que non seulement le Président fasse libérer les infirmières, mais qu’en plus les Libyens disent « merci ».

La Chine, avec un C, comme Corruption

La Chine s’éveille au fait que la corruption est devenu son principal problème. C’est la protestation la plus fréquente de la population, lassée de voir des fonctionnaires et leurs familles exhiber sans pudeur des signes extérieurs de richesse totalement incompatibles avec leurs salaires.

Pour tenter de la réduire, le Gouverment a annoncé une période de 30 jours où des fonctionnaires qui confesseraient leur corruption seraient traités avec indulgence. 1800 fonctionnaires se sont dénoncés, avouant un total de 10 millions de dollars d’argent mal gagné. Spectaculaire, mais à l’échelle de la Chine, autant dire rien.

Autre méthode, le mois dernier, le directeur de l’agence chinoise qui approuve les aliments et médicaments a été fusillé pour avoir accepté des pots de vin et autorisé en échange des médicaments impropres. Spectaculaire, mais à l’échelle de la Chine, autant dire rien.

Un jeu en ligne sur Internet, « Combattant incorruptible », permet aux joueurs de torturer et d’éliminer des fonctionnaires corrompus. En une semaine, il a été téléchargé plus de 100.000 fois, et le serveur, saturé, a crashé. Spectaculaire, mais à l’échelle de la Chine, rien.

Fisher-Price, le fabricant de jouets américains a été contraint de tenter de rappeler 1,5 millions de jouets d’origine chinoise, qui ont été peints avec de la peinture toxique au plomb. On imagine qu’il a bien fallu qu’un ou deux officiels chinois autorisent cette peinture interdite, et qu’il a bien fallu faire un petit geste pour les convaincre de délivrer cette autorisation. Comment s’appelle ce petit geste? Ah, oui, de la corruption.

Le plus mauvais régime du monde ?

Le Zimbabwe, anciennement la Rhodésie, vient de créer un nouveau billet de banque, d’une valeur faciale de 200.000 dollars zimbabwéens. Pourquoi un si « gros » billet? Parce qu’il y a une telle inflation dans ce pays (officiellement, 5000% par an) que ce billet suffit à peine à payer un kilo de sucre.

Pour se représenter ce que cela veut dire, imaginez que le prix d’une banane est aujourd’hui 15 fois plus élevé que celui d’une maison de 4 chambres il y a 7 ans.
Ce seul chiffre n’est pas représentatif de la catastrophe zimbabwéenne. Il y en a d’autres. 80% de chômage. Une espérance de vie inféreure à 40 ans. Une émigration de 3000 personnes par jour (oui, ça fait un million par an!). Un maximum de 4 heures d’électricité par jour, le plus souvent en pleine nuit. Une survie qui dépend de l’aide internationale et des envois de paquets et d’argent des zimbabwéens émigrés.
Récemment, le Dr Mugabe, le tyran qui martyrise ce pays, a décrété le blocage des prix pour stopper l’inflation. Le seul résultat a été de vider les étagères des rares magasins à avoir encore quelques produits à vendre. Un comble pour un pays qui était, du temps de la Rhodésie et du pouvoir blanc, fortement exportateur de denrées agro-alimentaires, et dispose d’un sous-sol aussi riche en métaux précieux que l’Afrique du Sud voisine
JusMurmurandi approuve que la communauté internationale se mette enfin d’accord pour stopper le génocide soudanais au Darfour. Ou ait réussi à sortir les infirmières bulgares du couloir de la mort libyen. Il est temps de créer pour le régime zimbabwéen la notion de génocide économique. Et de poursuivre le fantoche Dr Mugabe pour crimes contre l’Humanité.

Si rien ne se passe, cela montrera que la valeur de la vie d’un zimbabwéen est aussi dévaluée que celle de la monnaie de son pays.

Le jogging de l’Etat obèse

Plaignons François Fillon, qui, selon la presse, a une équation impossible à satisfaire, à savoir le bouclage du budget 2008.

Sans entrer dans les justifications des dépenses ou des recettes, de quoi parle-t’on? D’obtenir, pour la première fois, une croissance zéro en volume des dépenses de l’Etat.

Ce qui choque, c’est l’état d’extrême difficulté que cela représente, que cela soit sans précédent. Certes, il y a des dépenses incompressibles, comme le service de la gigantesque dette publique (en augmentation de 1,5 milliards d’Euros l’année prochaine), ou les charges des fonctionnaires retraités, de plus en plus nombreux.

Mais qui imagine qu’un foyer français soit « obligé » d’augmenter son train de vie tous les ans? Qui imagine qu’un entreprise, confrontée à une crise budgétaire, « ne trouve pas les moyens » de ne pas augmenter ses dépenses? En fait, tant ménages qu’entreprises non seulement n’augmentent pas leurs dépenses, mais les réduisent, voire les réduisent fortement en périodes de vaches maigres.

Alors pourquoi l’Etat ne peut-il pas en faire autant? Sans compter que de nombreux Etats étrangers l’ont fait quand il le fallait, et que donc, le seul qui ne le puisse pas, c’est l’Etat Français, qui grossit, année après année. Le nombre d’élèves diminue, mais pas celui des professeurs. Le nombre d’anciens combattants se réduit, mais pas celui des fonctionnaires qui les suivent. Les services publics s’informatisent, mais la productivité n’augmente pas. Un tel comportement relève de l’obésité, ou carrément de la dépendance à la dépense.

En ces temps où toute publicité télévisée pour des produits alimentaires est contrainte de conseiller aussi la consommation de 5 fruits et légumes par jour, et d’encourager à l’activité physique,

http://www.mangerbouger.fr/

JusMurmurandi conseille à L’Etat exactement ce que l’Etat recommande aux obèses: consommer moins de gras, et bouger plus. Ce n’est pas le Premier Ministre que le Président Sarkozy devrait emmener faire du jogging, c’est tout l’Etat Français.

La France, premier pays du fromage.

Chacun se souvient de la campagne spirituelle faite par nos voisins du Nord de l’Europe appelant la Hollande (qui n’est qu’une province des Pays Bas…rappelons le) l’autre pays du fromage.

C’est d’un produit non laitier et bien moins digeste que veut parler JusMurmurandi aujourd’hui.

Les statistiques du contrôle des chômeurs sont en effet sorties et montrent que le nombre des sanctions prises a été multiplié par 3,5.

Le taux de sanction est passé de 18% à 57% entre 2005 et 2006.

Mais si les raisonnements en proportion sont importants, il n’en faut pas pour autant oublier les chiffres en valeur absolue.

Les peines prononcées à la suite d’un signalement sont passées de 7.200 à 24.800.

Car au regard du nombre de chômeurs indemnisés, 1,7 million de personnes, ceux qui ont été sanctionnés ne représentent que 2% du total.

Pour les syndicats, ce chiffre apporte la preuve que les soupçons de fraude dépassent de beaucoup la réalité.

JusMurmurandi se demande plutôt si dans la bonne tradition de vache à lait, l’Etat ne contribue pas, avec des chiffres aussi bas, à confirmer si besoin était que notre beau pays est toujours le premier pays du fromage…

Fin du train train pour la Deutsche Bahn

Angela Merkel a décidé de prendre le taureau par les cornes au sujet de la Deutsche Bahn.

Après de longues années de tergiversation, le gouvernement allemand a décidé finalement de privatiser, partiellement, la compagnie ferroviaire, en vendant 25% du capital d’ici à la fin de l’année prochaine.

Cela devrait rapporter trois milliards d’Euro à l’Etat, soit la plus importante privatisation en Allemagne depuis l’an 2000 avec la poste allemande.

Employant 220.000 personnes, c’est la première compagnie ferroviaire européenne.

Et cette entreprise a subi une mutation considérable en diversifiant son portefeuille d’activités et est devenue un géant du transport de toute nature ; son patron depuis 1999, Helmut Mehdorn, a crée 80 filiales dans les domaines du transport routier ou fluvial.

Ainsi les activités à proprement parler ferroviaires ne représentent plus que 50% de l’activité totale.

Cerise sur le gâteau, Deutsche Bahn a gagné deux milliards et demi d’Euro l’année dernière.

JusMurmurandi a l’imagination fertile. Mais de là à rêver à pareil destin pour la SNCF…..Vous allez nous dire que l’on déraille.

La mairie de Paris met le vélo en voiture !

Les shadoks avaient inventé des escaliers pour monter distincts des escaliers pour descendre. Bertrand Delanoë doit apprécier ce dessin animé iconoclaste et créatif de la fin des années 60, puisqu’il a repris cette idée pour son très médiatique vélo en libre service payant à Paris, le vélib. En effet, il s’avère que le vélib est un vélo pour descendre, et que, des vélos pour monter, il n’y en ait point; ou plus exactement, ce soient des camionettes.

En effet, imitant en cela la courbe de popularité des hommes politiques, qui descend beaucoup plus facilement qu’elle ne remonte, le vélib est beaucoup plus à l’aise pour aider un cycliste à descendre une pente que pour l’aider à la remonter.

Le résultat est que les stations situées en hauteur sont vides, alors que celles en bas des mêmes pentes débordent et ne peuvent accueillir les vélos qu’on voudrait y déposer.

Pour sortir de ce blocage, 20 camionnettes sillonnent Paris en permanence pour remonter les vélos en haut des pentes. Ce qui fait ressembler Paris à une piste de ski: on laisse glisser pour les descentes, et on motorise les remontées. Et est en contradiction avec le fait que le maire de Paris avait dit que Vélib ne couterait rien aux Parisiens.
JusMurmurandi pose au Maire de Paris la question, lui qui vante le côté « vert » du vélib: les camionnettes remonte-pentes sont elles à pédales?

La capitale des sans-voitures, des sans-emplois et des sans-culottes

SDRIF est un acronyme barbare pour désigner le Schéma Directeur d’Aménagement de l’Ile de France. En d’autres termes, le plan d’aménagement de la première région française en matière de développement urbain, d’infrastructures, de communications et de transports.

Vu que la Région IdF et la ville de Paris sont toutes 2 dirigées par des majorités de coalition dirigées par un élu PS, le lecteur de JusMurmurandi ne sera pas surpris que le SDRIF reprenne les principales orientations de ces coalitions : pas de nouvelles infrastructures pour l’automobile, bien au contraire. Pas de liaison rapide gare-de-l’est-Roissy Charles de Gaulle, au motif (dixit M. Baupin, le tristement célèbre élu vert adjoint à Bertrand Delanoë) que « ce serait exclusivement à l’usage des riches bobos voulant éviter le contact avec la populace ». Etc, etc…

Mais le plus marquant dans ce SDRIF est le refus de tout développement de la plate-forme de la Défense. Oubliant au passage que celle-ci est une réussite qui lui vaut le rang de n°1 mondial des quartiers d’affaires.

Le Premier Ministre vient de demander l’arrêt de l’évolution de ce SDRIF, parce que Nicolas Sarkozy et lui considèrent que l’Ile-de-France n’est pas une région comme une autre, mais aussi la région capitale de la France.

Et que cette région doit être, notamment, au service de toute la France.

Ainsi les aéroports de Paris conditionnent beaucoup plus que leur seule région, puisque ce sont les points d’entrée des touristes étrangers venant visiter toute la France.

Et la Défense est un quartier d’affaires qu’il faut développer pour que les centres de décision de grandes sociétés ne quittent pas la France, et n’emportent pas les emplois, y compris en régions, avec eux.

En bref, le Président et le Premier Ministre ne veulent pas que la région Ile-de-France, à force de vouloir être la capitale des sans-voitures, soit aussi celle des sans-emplois.

Mais pour cela peut-être faudrait-il que le SDRIF soit élaboré par des hommes politiques qui ne soient pas des versions modernes des sans-culottes de la Terreur.

Le réchauffement franco-anglais contre le réchauffement climatique

Dire que Français et Britanniques n’abordent pas la fiscalité par le même bout est une évidence. JusMurmurandi creuse en vain sa mémoire et celle de ses ordinateurs pour trouver la trace d’une convergence fiscale entre les 2 rives de la Manche.

Oui, mais voilà, 2 hommes nouveaux mènent ces 2 vieux pays. Nicolas Sarkozy et Gordon Brown. Et les voilà d’accord pour réduire la fiscalité sur des produits « verts », c’est-à-dire ceux dont la toxicité sur l’environnement serait limitée par rapport à d’autres produits concurrents.

On voit bien toute l’intelligence qu’il y a à lancer ces 2 pays à toute vitesse sur la voie de l’économie d’énergie, de la protection de l’environnement et des industries qui en profiteront. C’est en quelque sorte refaire ce que la France de Georges Pompidou avait si bien en construisant son parc de centrales nucléaires qui lui a évité de trop dépendre du pétrole.

Oui mais voilà, c’était trop beau. Là où même les Français et Britanniques convergent, Bruxelles diverge, et menace de s’opposer à ce plan qui risque d’induire, selon les Eurocrates, des distorsions de concurrence.

JusMurmurandi rappelle qu’il y a plusieurs types de distorsions de concurrence. Et qu’une distorsion qui ferait d’un état européen un compétiteur plus efficace dans l’époque qui s’annonce du pétrole à 100$ le baril serait une distorsion fort bienvenue. Cela pourrait compenser certaines distorsions concurrentielles dues à la sous-évaluation massive des monnaies chinoises ou américaines par exemple.
JusMurmurandi attend toujours que Bruxelles soutienne ses Etats-membres contre ces distorsions-là…

Les espoirs de la belle italienne s’envolent…

Voilà un bel exemple de ce qui se passe dans le secteur concurrentiel lorsqu’une entreprise est désespérément sous performante par rapport à ses concurrentes.

Il y a maintenant sept mois, le gouvernement italien a ouvert les enchères afin de vendre sa participation dans la compagnie aérienne nationale Alitalia.

Un à un les enchérisseurs potentiels ont pris les jambes à leur cou, Air France, Aeroflot pour les étrangers, Air One pour les nationaux, tous ont détourné leur regard de la compagnie criblée de dettes, avec un réseau qui est l’ombre de ce qu’il était, une flotte d’appareils vieillissante et surtout des relations sociales d’un autre temps.

Combien de fois les personnels se sont ils mis en grève pendant ces sept mois ? A voir le « succès » de la mise en vente, cela a sans nul doute contribué à ce que le gouvernement italien, la queue (d’un avion ?) entre les jambes, retire Alitalia de la vente.

Que va t il se passer maintenant ? C’est bien la question que l’on se pose de l’autre côté des Alpes.

Combien de temps encore le contribuable italien va t il accepter de faire les fins de mois de cette compagnie qui va d’échec en échec ?
La France a elle aussi connu cela avec une Air France au bord du gouffre après la désastreuse gestion de l’un des frères Attali; réseau disproportionné, outils de gestion dépassés, personnels pléthoriques et non compétitifs, il a fallu d’âpres négociations avec Bruxelles, les syndicats et l’immense talent et les efforts d’un Christian Blanc pour redresser la barre de notre compagnie nationale, aujourd’hui privée (mais pas de capitaux, comme la belle italienne) et renforcée grâce à la fusion avec KLM.

Alors que le cours de son action s’envole, il en va de même pour les espoirs de vente pour Alitalia.

Que ceux qui en 2007 s’arc boutent sur des positions archaïques en prennent de la graine.

Car l’une des solutions qui s’offre aujourd’hui à Romano Prodi, c’est de couper les vivres à sa compagnie nationale, à laquelle il ne resterait que douze mois à vivre avec les ressources financières actuellement disponibles. Comme ce fut le cas avec Tony Blair qui laissa MG Rover disparaitre sans autre forme de procès avec ses dizaines de milliers de salariés en Grande Bretagne. Tout travailliste qu’il était.
Parce qu’un jour, lorsque cela devient un enjeu politique important, une décision « courageuse » d’arrêter des subventions sans fin à une entreprise sans avenir peut devenir une issue politique tant incontournable qu’inévitable pour soutenir la carrière d’un membre de gouvernement.

Et dans ce cas là, plus aucun archaïsme ne suffit à arrêter qui que ce soit.

Airbus, un avion antisocialiste ?

La nouvelle structure d’EADS a à peine été annoncée que déjà l’opposition se mobilise pour la dénoncer. Comme sur les 3 dirigeants principaux il y en a 2 qui sont allemands, le PS parle d’un mauvais accord pour la France. Ceci est révélateur à bien des égards.

D’abord que le PS pense que la défense des intérêts français ne peut être assurée que par un dirigeant français. Un raisonnement dans lequel la santé et l’efficacité de l’entreprise ne figurent pas. Un raisonnement qui n’étonne pas venant d’un parti de fonctionnaires, souvent énarques, souvent anciens marxistes.
Ensuite parce que ce raisonnement est à l’encontre des idées européennes prétendument prônées par le PS. Puisque l’Europe, c’est la force par l’union, alors qu’ici ils prêchent le repli sur les intérêts nationaux.

Enfin parce que le PS se trompe de calcul. Ce n’est pas le nombre de dirigeants qui compte, c’est leur poste. Le poste critique, celui qui dirige les dizaines de milliers de salariés, celui qui doit mettre en oeuvre la compétitivité d’Airbus et prendre les décisions qui conditionnent l’avenir, c’est celui de Louis Gallois. Thomas Enders, le patron allemand d’Airbus, sera son subordonné. Et le Président du Conseil de Surveillance n’aura qu’un rôle de supervision, pas un rôle opérationnel. Mais pour comprendre cela, il faudrait connaitre l’entreprise. Et certains de ses meilleurs connaisseurs au PS (ils ne sont pas légion), sont partis voir ailleurs (DSK, Eric Besson), expliquant peut-être cette myopie.

Enfin, pour montrer une fois de plus que le PS honnit tous les siens qui pactiseraient avec l’ennemi, JusMurmurandi rappelle que Louis Gallois, l’homme clef de cette refondation, est un homme dont l’ancrage à gauche ne saurait être mis en doute, puisqu’il a été 2 fois directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement.

Comme quoi on ne peut être prophète en son pays

Incongruité « trop éthique »

2 grandes chaînes de télévision américaine, la très conservatrice et républicaine Fox de Rupert Murdoch, et CBS, en clair, 2 des 4 réseaux généralistes, ou networks, américains, ont refusé de diffuser des publicités pour des préservatifs.

Bien entendu, ce n’était pas un refus « sec », mais argumenté. Par exemple, Fox indique que ce qui bloque la diffusion, c’est que ces publicités portaient sur l’aspect contraceptif (anti-grossesse) du préservatif, alors que si elles avaient porté sur son aspect santé (anti MST, SIDA en particulier), elle les auraient diffusées.
JusMurmurandi trouve incongru qu’une chaîne de télévision s’arroge le droit de faire pour ses spectateurs des choix sociétaux comme celui-ci. En fait, la chaine dit « les grossesses non souhaitées, y compris d’adolescentes, ne me gênent pas, je bloque la diffusion de ces publicités. »

En outre, il n’y a pas de différence entre un préservatif contraceptif et un préservatif anti-MST. Mettre l’un, c’est mettre l’autre. C’est éviter à une adolescente d’être enceinte si elle ne le souhaite pas, aussi bien que d’être séropositive, ce qu’elle ne souhaite certainement pas.

Pour une fois, la loi française interdit aux télévisions de se donner le droit de faire ces choix.

Pour JusMurmurandi, c’est très bien ainsi.

Incongruité « trop commerciale »

La Coupe de l’America 2007 vient de se terminer sur la victoire, du tenant du titre, le suisse Alinghi, qui a battu le prétendant, le néo-zélandais Emirates.

Pour obtenir le titre de prétendant, Emirates a du vaincre tous les candidats américains, français, italiens, chinois, suédois, allemand, sud-africain et espagnol lors de la longue éliminatoire qui porte le nom de son sponsor, la coupe Louis Vuitton.

Or, sitôt l’édition 2007 conclue, Louis Vuitton, filiale et extraordinaire machine à cash du groupe LVMH, N°1 mondial du luxe annonce qu’il ne sponsorisera pas la prochaine édition.

Rien là-dedans qui puisse surprendre. Tout mécène, à un moment ou à un autre, peut revoir sa stratégie et l’allocation de ses ressources, et ce ne sont pas les évènements sportifs, culturels ou humanitaires qui manquent.

Non, ce qui paraît incongru à JusMurmurandi, c’est l’explication donnée par Louis Vuitton. La compétition de voile serait devenue, à les en croire, « trop commerciale ». Trop commerciale pour un mécène ? C’est comme si un couturier annonçait qu’il ne peut plus employer un mannequin pour un défilé de haute couture parce qu’elle serait « trop belle ». Ou qu’un parti politique se privait d’un de ses dirigeants parce qu’il ou elle serait « trop populaire ».

Airbus dit son premier adieu

Voilà, l’Airbus A300, c’est fini. Airbus vient de livrer son 821e et dernier exemplaire de cet avion à Fedex. JusMurmurandi voudrait rappeler que cet avion, le premier Airbus, a été lancé en 1969 au milieu du scepticisme général, quand ce n’étaient pas de franches critiques. On sait que de son succès, et celui de son petit frère A310 né 4 ans plus tard, est née la réussite exceptionnelle de celui qui est aujourd’hui le premier avionneur civil au monde
.

Cet A300, déjà, illustrait la capacité d’Airbus à innover de manière spectaculaire. Car c’était le premier avion gros porteur à ne disposer que de 2 moteurs. Les concurrents de l’époque, le Boeing B747 et le Lockheed L-1011 Tristar en ayant respectivement 4 et 3.

Si aujourd’hui vous voyez les derniers projets d’Airbus et de Boeing, les A350 XWB et B787, avoir 2 moteurs seulement pour emporter des centaines de passagers, c’est parce que l’A 300 est passé par là, et que son architecture, révolutionnaire pour l’époque, est aujourd’hui généralisée.

Voir, 38 ans après son lancement, un client majeur comme Fedex faire encore confiance à cet appareil montre combien celui-ci avait de l’avance sur son temps .

De l’avance sur son temps, c’est ce que Ségolène Royal recherche quand elle se prépare dans l’urgence pour l’élection présidentielle de 2012 sitôt annoncé son échec en 2007. Dans le même sens, JusMurmurandi s’active dès à présent pour son message d’adieu au géant A380, qui, s’il suit la trajectoire majestueuse de l’A300, interviendra en… 2043!

Bruxelles: quand des prix plus élevés sont bons pour le consommateur

Bruxelles oeuvre pour le consommateur européen. Dans ce but, une directive va obliger les vendeurs de billets d’avion à afficher le prix complet, y compris les taxes, surcharges, frais de dossier etc..

En clair, on ne devrait plus voir de billets annoncés à 1€ quand en fait ils coûtent 69€ parce que la compagnie à bas coût ne mentionne pas les taxes d’aéroport. Plus de charges additionnelles sur les sites Internet après que la réservation, l’horaire et le prix auront été confirmés. Plus de billets d’avion dont la compagnie à bas coût « oublie » de mentionner que les bagages coûtent un supplément.

JusMurmurandi approuve cette directive, source de transparence pour le consommateur, même si cela veut dire que le prix affiché va augmenter. Mais de là à dire que cela va rendre Bruxelles plus populaire, compte tenu que les compagnies à bas coût et autres sites internet discount vont rendre Bruxelles responsable de cette hausse apparente de tarifs, il y a une marge que même JusMurmurandi se refuse à franchir.