En-vole moi !

JusMurmurandi observe le mouvement de mécontentement qui secoue les personnels navigants d’Air France, et se dit que quelque part, il permet des novations dans le domaine du service aux clients de la compagnie.

Mais commençons par ce qui n’est pas nouveau. En effet, les vols de la compagnie nationale se raréfient. Or ce qui est rare est cher.

Et cela, ce n’est hélas pas nouveau chez Air France. Essayez par exemple de réserver un vol sur une destination où il n’y a au plus qu’une autre compagnie classique, voire aucune qui assure la même desserte.

Ou encore mieux, sur un trajet simple sur l’Europe. Stuttgart Paris ou Paris Manchester. Et vous verrez que, toujours avec Air France, vous pourrez pour environ le même prix acheter un aller retour Paris Pékin ou San Francisco, et dans la même classe, économique.

A ceci près que sur le vol long courrier vous aurez eu la possibilité de regarder des films, vous aurez été nourri, et accessoirement franchi une distance autrement plus importante. Mystère de la tarification aérienne, dont le but semble être de plumer la volaille qui travaille et privilégier le vacancier parti buller. Comme si la devise de la compagnie était « faire du ciel le plus cher endroit de la terre ».

Parlons maintenant des nouveautés nées du conflit social Air France.

340 passagers ont couché à l’aéroport Charles de Gaulle la nuit dernière. Or jusqu’à présent ce privilège de coucher dans un avion est réservé aux passagers de classe affaires ou première, là où les sièges s’inclinent complètement. Ici indistinctement, tout le monde est couché.

C’est au tour de JusMurmurandi de s’incliner devant cette amélioration de service, quelle que soit la classe choisie.

Deuxièmement, Air France a assuré des repas chauds pour ceux qui se sont retrouvés sur les bancs de l’aéroport. Pour les clients de la compagnie qui sont habitués au malheureux biscuit de la mère Poulard comme seule collation en court ou moyen courrier, le tout aux prix décrits ci dessus, un plat chaud est inconnu au bataillon depuis longtemps. Encore une amélioration!

La compagnie a également demandé aux boutiques de rester ouvertes plus longtemps. Faut il donc que certains travaillent moins pour que d’autres travaillent plus ? Ceux qui travaillent moins vont ils gagner moins et ceux qui travaillent plus gagneront ils plus ?

On est dans la novation sociale absolue tandis que l’on améliore le service au client.

C’est follement excitant !!

On en viendrait presque à remercier les grévistes qui permettent de repousser les limites du service au sol qui est offert aux passagers…

En imaginant que le conflit se poursuive, la direction venant d’assigner les syndicats en justice tout est possible, cela pourrait bientôt devenir presque aussi excitant que de s’envoler avec Air France, chose devenue entre temps une denrée rare, si rare….

Delanoë mord la main qui le nourrit

Bertrand Delanoë serait-il la première victime du Grenelle de l’environnement?

Le candidat à sa propre succession comme Maire de Paris avait en effet prévu d’ancrer la campagne pour sa réélection sur les Jeux Olympiques de 2012.

Hélas, pari perdu.

Il a alors tenté un nouvel axe de campagne: le tout-écolo, adossé au tramway (lancé par son prédécesseur, l’UMP Jean Tibéri), et le Vélib’ (emprunté à son collègue lyonnais qui a lancé bien avant les Vélov’), ainsi qu’à la croisade anti-voitures.

Après l’échec olympique, les plans ourdis par BD subissent un 2e échec, avec le score famélique des Verts à l’élection présidentielle (moins de 2%). Quel soutien pourra-t-il retirer d’un parti visiblement en plein divorce d’avec son électorat?

Le 3e échec est le plus inattendu: c’est le succès du Grenelle de l’Environnement.

Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo se sont attirés les commentaires les plus flatteurs même des écolos, y compris le tout récent Prix Nobel de la Paix, Al Gore, et des socialistes, par l’ampleur et l’ambition des décisions annoncées.

Bref la carte écolo n’est plus à gauche, et certainement plus aux mains du Parti vert. Les électeurs pourront désormais tout à la fois voter UMP et faire progresser l’environnement. 3 de chute pour Delanoë.

Que lui reste-t-il à inventer? Il vient de trouver une nouvelle idée: réduire de 60% les panneaux publicitaires dans Paris. Après avoir travaillé en concertation avec les annonceurs pendant 2 ans, il vient de mettre tout ce travail à la poubelle en faisant voter pas moins de 97 amendements qui enjoignent au démontage massif.

JusMurmurandi pourrait se réjouir des bénéfices esthétiques d’enlever des panneaux des sites sensibles de Paris.

Encore faudrait-il pour cela savoir par quoi Bertrand Delanoë remplacera les recettes publicitaires importantes des panneaux disparus. Par l’impôt, lui qui va aussi perdre des recettes de droits de mutation, et qui promet de faire enfin dans son second mandat les investissements immobiliers qu’il a tant négligés durant le premier?

Et que deviendront les Vélib’si les panneaux publicitaires qui en sont la contrepartie sont supprimés? Supprimés aussi?

Remplacer la publicité par l’impôt, il n’est pas sûr que le compte soit bon au soir des élections.

Après Chirac, Sainte Rita ?

La déshérence du PS semble avoir atteint un nouveau point bas aujourd’hui.

Désemparés entre l’ouverture, les ténors qui partent à l’étranger (DSK), les personnalités qui claquent la porte et ne renouvellent pas leur adhésion après des décennies (Claude Allègre), incapables de proposer le moindre contre projet à ceux présentés par le gouvernement, voici que les socialistes ne trouvent rien de mieux pour tenter de mettre les bâtons dans les roues à la loi sur l’immigration et son test ADN que de faire appel à Jacques Chirac.

Ce dernier, membre de droit du Conseil Constitutionnel, devra s’exprimer en tant que tel, sans communiquer publiquement sur le sujet bien entendu, sur la dite loi si le Conseil est saisi par l’opposition.

Lui qui a été l’objet de quolibets par le PS tout au long de ses différents mandats, allant par exemple jusqu’à la célèbre invective personnelle de Jean-Pierre Chevènement lorsqu’il parla de son « haleine fétide », faut il bien que les socialistes soient à l’agonie pour faire appel à cet ennemi d’antan afin de contrecarrer la promulgation de cette loi.

Il n’en reste pas moins qu’il faudra se fonder sur le strict texte de la Constitution pour en demander l’éventuelle modification.

Prochaine étape des socialistes, l’église Saint Augustin, où loge Sainte Rita, sainte des causes désespérées ??

Vive le tri sélectif !

A l’heure où tout le monde parle de sauvegarder l’environnement, JusMurmurandi voudrait rappeler les vertus du tri sélectif, en se fondant sur un exemple récent.

Une habitante de New York a ainsi trouvé un tableau d’un peintre mexicain, Rufino Tamayo, entre plusieurs sacs poubelles en 2003 alors qu’elle sortait prendre un café.

Volé en 1987 à un couple de Houston, ce tableau n’avait jamais été retrouvé. Il est aujourd’hui estimé par une grande maison de ventes aux enchères à un million de dollars.

Si le tableau avait été enfoui dans les sacs poubelles, il y a fort à parier qu’il n’aurait jamais été retrouvé.

Vive le tri sélectif !

Une histoire belge

« Ah que je veux rester Français ! » C’est en substance ce qu’a déclaré Johnny Hallyday il y a quelques heures.

Jean-Philippe Smet, alias Johnny Hallyday, a donc décidé de ne pas redevenir belge.

Après s’être installé en Suisse, il avait essuyé une pluie de critiques, qui le critiquaient de vouloir échapper aux impôts hexagonaux.

Est-ce pour consoler les peines de coeur du Président de la République dont il est un ami proche, est-ce grâce aux aménagements fiscaux votés par le parlement cet été qui font que l’on ne verse désormais pas plus d’impôts à l’Etat que l’on ne gagne d’argent avec le bouclier fiscal ?

JusMurmurandi pense plutôt qu’il s’agit d’une histoire belge…Entre les menaces récentes de dislocation de la Belgique, et un premier Ministre belge qui chante la Marseillaise lorsque l’on lui a demandé d’entonner l’hymne national, pourquoi partir outre Quiévrain ?

Gagner plus en travaillant moins

L’Institut National de la Consommation consacre consacre 12 pages de son magazine « 60 millions de consommateurs aux turpitudes et autres mauvaises pratiques de cette profession déjà fort décriée: les syndics d’immeuble. Absence ou quasi-absence d’appels d’offre, qui amènent à payer, ou plutôt à faire payer beaucoup plus cher que le prix de marché, prestations facturées hors forfait alors qu’elles sont déjà censées être incluses, prix des prestations sans rapport avec leur coûts, tout y passe et avec vigueur.

JusMurmurandi voudrait rappeler que les plus grands syndics de France ont été créés par rachats multiples par 2 entreprises qui s’appelaient alors la Lyonnaise des Eaux (depuis, Lyonnaise-Suez, Suez, et enfin GDF-Suez) et la Générale des Eaux (depuis Videndi, enfin Veolia).

On sait que ces spécialistes des services aux collectivités et notamment les contrats d’eau avec les municipalités sont des orfèvres en négociation de contrats dont les consommateurs, la transparence et la libre concurrence ne sont pas toujours les grands gagnants.

On n’est donc pas étonné que certains contrats des syndics soient critiqués vertement par l’INC pour leurs clauses abusives et peu transparentes, et ce malgré déjà de nombreuses injonctions dans le passé.
Bien entendu, comme dans les courses cyclistes, où continue de régner le dopage malgré d’innombrables affaires après lesquelles, à chaque fois, la profession jure que, cette fois-ci est la dernière, on va faire le ménage pour de bon, JusMurmurandi s’attend à ce que la profession des syndics promette de se moraliser et de mettre fin aux mauvaises pratiques de certains.
Mais ces mauvaises pratiques, comme le dopage cycliste, permettent de faire encore plus fort que Nicolas Sarkozy.

Avec ces méthodes, on peut gagner plus en travaillant moins…

Plus qu’une erreur, une faute.

Noël Forgeard livre un entretien à un grand quotidien national.

JusMurmurandi ne souhaite pas revenir sur l’enquête quant à l’éventuelle vente « opportune » de stocks options à un moment du calendrier particulièrement judicieux.

Non, c’est sur la description de l’accomplissement de la mission telle qu’elle est présentée par Forgeard qui fait que JusMurmurandi est abasourdi.

Citons plutôt « Je n’ai toujours pas compris comment on en est arrivé à une dérive industrielle qui coûte 5 milliards d’euros, soit le même montant que je voulais consacrer à l’A 350. Je ne m’explique pas comment la direction d’Airbus et l’usine de Hambourg ne l’ont pas signalée plus tôt. »

Mais si le co-Président d’Eads n’était pas informé de dérives aussi colossales, était il vraiment à sa place à ce poste ?

Car il déclare aussi « Comment aurais-je pu être au courant si ceux qui étaient en charge directe de l’A 380 ne l’étaient pas ?  »

Pour JusMurmurandi, il est clair qu’avec de telles affirmations, M. Forgeard illustre à tout le moins que son mode de gestion a totalement failli.

Comment peut on se présenter comme le co-dirigeant d’une entreprise et ne pas avoir les relais nécessaires pour des questions aussi fondamentales qui ont des conséquences sur des milliers de salariés, et qui représentent des milliards d’Euro ??
Pour JusMurmurandi c’est là que se situe le véritable enjeu du débat. S’il devait être prouvé qu’il y a eu enrichissement personnel en plus, cela ne rendrait la question que plus nauséabonde.

Mais avant tout, le premier sujet, c’est la compétence même du dirigeant d’entreprise.
A l’heure où l’A 380 va effectuer son premier vol commercial entre Singapour et Sydney, Noël Forgeard n’a pas saisi l’ampleur de sa faillite, qui dépasse largement les bornes de son éventuelle indélicatesse.

Il serait temps qu’il sorte du mode pilotage à vue et prenne conscience de sa véritable faute.

Médecin voyou ?

Un rapport de l’IGAS inspection générale des affaires sociales a publié un rapport qui contiendrait des informations explosives sur le conseil départemental des médecins de Paris.

On parle de rivalités, malversations, indemnités injustifiées, toutes sortes de pratiques qui interdiraient la mise en place d’une saine gestion.

Le, relatif, silence qui entoure cet affaire, et surtout l’absence de quolibets comme celui qui fait l’objet du titre de cet article vient il du fait que lorsque l’on porte une blouse blanche on serait de facto au dessus de l’opprobre ?

Or chacun se souvient de la différence entre un avocat, un architecte, un cuisinier et un médecin.

Le premier cache ses erreurs avec des effets de manche, le second avec du lierre, le troisième, avec de la sauce et le médecin avec…de la terre.

Alerte à Malibu

500.000 (cinq cent mille) personnes ont été évacuées en Californie en raison de la violence des feux qui ravagent toute la région.

Malgré les 10.000 pompiers mobilisés, ce sont près de deux mille habitations qui ont été détruites, et la situation est telle que seule une baisse du vent pourra permettre de maîtriser la situation.

Si le nombre des victimes est pour l’instant très modeste et en particulier incomparablement plus faible que dans le cas de l’ouragan Katrina qui aura fait environ 1.500 victimes lors de la rupture des digues de la Nouvelle Orléans, l’Amérique se trouve de nouveau le genou à terre devant la force, la violence d’une Dame Nature déchaînée.

Et son gouvernement actuel continue ses dépenses de défense à un niveau toujours plus élevé avec un budget 2007 qui s’élève à 439 milliards de Dollars alors qu’il est incapable d’assurer la sécurité des personnes et des biens face aux intempéries.

Pour sauver Malibu, faudrait il en venir à souhaiter que David Hasselhoff soit candidat aux prochaines élections présidentielles américaines?

Nous sommes tous des professeurs Watson

Le Prix Nobel américain de médecine James Watson, 79 ans, récompensé pour avoir explicité la structure de l’ADN, est en pleine tourmente. Il a fait une déclaration qui met en avant que: les politiques d’aide à l’Afrique noire ne peuvent pas fonctionner car elles reposent sur l’idée que les Noirs sont aussi intelligents que nous ; or, toutes les données prouvent le contraire ». D’où le scandale. D’autant plus grand qu’il vient d’un homme dont les recherches sur l’ADN peuvent crédibiliser l’idée que des différences « de valeur » entre les races sont enregistrées dans nos ADN respectifs, et donc scientifiques et objectives.

Les suites sont relativement banales. Le professeur Watson est suspendu, ses conférences prévues annulées. Lui-même fait des excuses aussi complètes et humbles que possibles, contredisant complètement sa déclaration qui choque, sans obtenir de pardon. Ses écrits précédents sont épluchés et révèlent d’autres exemples de ses théories. Sa carrière semble totalement finie.

Qu’en penser? Qu’il est juste de jeter le bébé avec l’eau du bain? Que tout ce que le professeur Watson a contribué et pourrait encore contribuer est frappé d’infamie parce que le professeur a une idée choquante et insultante de l’inégalité des races?

Si tel devait être le cas, comment trouver à l’avenir des « modèles » exemplaires en tout? Après tout, Mozart semble avoir été un homme à la sexualité débordante et nettement scatologique. Et Wagner avait des tendances clairement anti-sémites. Doit-on rayer leur musique de notre patrimoine? Plus près de nous, certaines déclaration de l’Abbé Pierre ont été aussi taxées d’anti-sémitisme. Est-ce que cela invalide son travail en faveur des pauvres? La vie de Mère Thérésa et sa dévotion aux pauvres de Calcutta sont-elles moins exemplaires parce qu’il apparaît qu’elle doutait de l’existence de Dieu?

D’une certain façon, vouloir des hommes exemplaires en tout parce que leur action l’est dans un certain domaine, c’est croire qu’ils sont meilleurs que nous, comme si leur ADN était aussi meilleure. Une meilleure ADN? Ne serions-nous pas justement en plein dans la théorie imbécile de ce génie de Watson?

Bertrand Delanoë™, briseur de grève, briseur de vie ?

Alain Juppé doit se mordre les doigts. Si Jean Tibéri avait succombé aux sirènes de Jean-Claude Decaux et installé Vélib’, peut être que les grèves de 1995 n’auraient pas eu raison de son premier ministère, plus de dissolution ratée en 1997, qui sait ?

Bertrand Delanoë™ a, lui, joué la carte Vélib au bon moment.

Non, vous n’y êtes pas du tout : il ne s’agit en rien de sa réélection municipale de 2008.

Fort de son ambition désormais nationale et beaucoup plus magnanime, sa chronologie de déploiement suit en fait l’élection de Nicolas Sarkozy, dont le programme était certain de prendre les syndicats à rebrousse poil, avec les conséquences que l’on connait.

Delanoë™, briseur de grève ?

Aujourd’hui, il prépare même l’extension du réseau dans les banlieues…Sauf que visiblement d’autres y ont pensé avant lui…

Certains indélicats, dépassant les bornes, ont fait de même avec les limites de la capitale, et ne raccrochent plus leur bicyclette aux… bornes Decaux. Avec 1.000 bicyclettes portées disparues, JusMurmurandi est prêt à parier que certaines d’entre elles ont un neuf à la place de la roue avant et un trois à la place de la roue arrière….

Delanoë™, briseur de vie ?

Vélib a connu sa première victime jeudi le jour de la grève, d’abord mortellement écrasée par un camion ensuite étouffée par la presse. Car il faut aller sur le site de Decaux pour en trouver la trace; rien sur les fils RSS des quotidiens…
Visiblement prêt à prendre tous les risques pour contrer les syndicalistes en grève, Bertrand Delanoë™ sera t il la prochaine conquête de l’ouverture présidentielle, prépare t il son entrée au gouvernement ?

Accident de Vélib à Paris le jeudi 18.10.2007 photo BSPP

Quand les mots perdent leur sens, tout le monde y perd et s’y perd

il y a 2 mots qui se retrouvent au coeur de nombreuses phrases depuis des mois. Ou qui, justement, ne s’y retrouvent pas là où on les attend. Ce sont les mots « gagner » et « perdre ».

Par exemple, l’équipe de France de rugby a perdu 3 matches au cours de la Coupe du Monde. Qu’elle n’a donc pas gagnée. Mais ne comptez pas sur l’entraîneur, Bernard Laporte, pour dire qu’elle l’a perdue. Ou qu’elle a perdu une occasion de la gagner. Comme si prononcer le mot « perdre », c’était risquer de joindre l’acte à la parole et de se mettre à perdre. Au contraire, BL affirme que le bilan de cette Coupe du Monde, c’est que la France a gagné… un nouveau public pour le rugby.

JusMurmurandi ajoute que l’entraîneur y a gagné un maroquin de Secrétaire d’Etat aux Sports. Qu’il n’eût pas gagné si son équipe de France eût davantage perdu. Sauf qu’à l’avoir nommé dès avant la Coupe du Monde, pour ne pas avoir l’air de voler au secours de la victoire, Nicolas Sarkozy a perdu une occasion de s’éviter un ennui, car Bernard apporte avec lui plus de casseroles que de victoires.
Mais le rugby n’est pas le seul champ où ne s’exerce plus comme il devrait le sens des mots « gagner et « perdre ».

Pendant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy inventait le « nous sommes tous des gagnants », puisqu’il suffit, selon lui, de travailler plus pour gagner plus.

De son côté, Ségolène Royal avait innové avec le célèbre « gagnant-gagnant », qui semblait un progrès manifeste sur le traditionnel « gagnant-perdant ».

En somme, elle essayait d’inventer une société sans perdants. De ce fait, quand Sarkozy a été élu (il a gagné), elle n’a pu pendant des mois prononcer les mots « perdre », ou « défaite ». Et que, de son point de vue, faire 47% des voix, c’est une victoire et non une défaite.

Ainsi l’élection elle-même est devenue un cas de gagnant-gagnant puisque les 2 candidats ont gagné.
Et à la fin de la semaine qui s’ouvre, la France saura, selon toute probabilité comment se sera terminée la réforme des régimes spéciaux de retraite.

JusMurmurandi le sait déjà, en avance sur les principaux acteurs eux-mêmes.

Non pas qui a gagné, mais que personne n’aura perdu…

Après le patient anglais, le Président anglais ?

C’est fait. Le sommet européen de Lisbonne a adopté le mini-traité européen qui prendra effet en lieu et place de la Constitution avortée par le « non » français au referendum. Il reste maintenant aux 27 Etats membres à le ratifier, et il entrera en vigueur.
Dans ce traité figure notamment la création d’un « Président de l’Europe » pour représenter les 27 pays sur des sujets tels l’environnement, le développement ou les relations bilatérales. C’est lui qui, enfin, répondrait au téléphone quand, selon le bon mot d’Henry Kissinger, quelqu’un veut « parler à l’Europe ».

Pour cela, le Président devra incarner les valeurs de l’Europe, inspirer les peuples européens, en rassembler les dirigeants. Un choix crucial, puisque cette présidence durera non pas 6 mois comme aujourd’hui, mais des années.

C’est pourquoi le soutien apporté par Nicolas Sarkozy et Gordon Brown à une éventuelle et future nomination de Tony Blair est totalement paradoxal.

Un Président venant d’un pays qui a une Reine.

Un Président venant d’un pays qui n’a adopté ni la monnaie unique européenne, ni ses valeurs essentielles dans le mini-traité.

Un Président qui, sur la guerre en Irak a divisé les dirigeants européens de manière fondamentale.

Un Président impopulaire et déconsidéré dans son propre pays, justement par la guerre en Irak.
Bref, pouvait-il y avoir choix plus paradoxal que Tony Blair ?

Jusqu’au moment où JusMurmurandi se rappelle que tout dans l’histoire de l’Europe est totalement paradoxal.

Une union pour la paix entre des pays qui sortent de la pire guerre de l’histoire de l’humanité.

Une union entre méditerranéens, germaniques, slaves et scandinaves.

Une union qui marche après 50 ans de décisions qui exigent l’unanimité.

Une union économique sans union politique.

Une union monétaire sans politiques économique ou fiscale communes.

A ce compte-là, le choix de Tony Blair est non seulement possible. C’est, d’évidence, le seul possible.

Des bombes contre Bhutto, des livres contre Ségo

Ce matin, Benazir Bhutto, 2 fois Premier Ministre du Pakistan, et revenant d’exil pour retrouver un rôle politique dans son pays, était, à peine rentrée, la cible d’un attentat. Elle n’a pas été touchée, mais le bilan s’élève à 130 morts. Ce n’est pas vraiment une surprise, dans la mesure où les talibans pakistanais l’avaient menacée de mort, compte tenu de sa volonté avouée de remettre les régions du Nord sous le contrôle de la loi.

JusMurmurandi tient à saluer le courage et la détermination de Mme Bhutto, qui affronte de si graves périls dans une région du monde où l’assassinat des personnalités politiques est malheureusement un danger permanent. Ainsi on pense à la mort d’Indira Gandhi, assassinée dans l’Inde voisine par ses propres gardes du corps.

Devant ces images de corps massacrés, que penser, face à ces destins tragiques, des plaintes d’une certaine politicienne française qui se prétend « plus attaquée qu’aucune femme en politique », et qui dit, « qu’à la place de Jeanne d’Arc, elle aurait déjà été brûlée »?

Cecilia, Hillary, Diana et Jackie

Le lendemain de l’annonce de son divorce d’avec Nicolas Sarkozy, Cecilia donne un interview à l’Est Républicain, dans lequel elle affirme « je suis quelqu’un qui aime l’ombre, la tranquilité, la sérénité« .

JusMurmurandi s’étonne de cette affirmation de sa part, sachant que son premier mari était Jacques Martin, peut-être l’homme de télévision le plus populaire de France au moment de leur mariage. Puis elle quitte Jacques Martin pour Nicolas Sarkozy, qu’elle épouse en 1996, c’est-à-dire après qu’il ait déjà été ministre, et donc au coeur du microcosme politique.

Une fois son époux ministre de l’Intérieur, elle devient son chef de cabinet, et c’est à deux qu’ils sont régulièrment photograhiés par la presse. Leurs amis se répartissent équitablement entre grands patrons et  « people ». Et le jour même de l’annonce de son divorce, ses photos font la une de Paris-Match.

Bref, tout ceci est à l’opposé absolu du goût de l’ombre et de la tranquilité qu’elle professe.

Quelle raison à cette apparente contradiction? Cecilia ressemble-t-elle à de nombreuses vedettes du show-biz qui ne supportent pas l’intrusion des paparazzi dans leur vie privée, mais ne supportent pas non plus d’être loin de l’oeil des media? Clairement, seul cet oeil des media permet de rester sur la liste A des « people », qui reçoivent toutes les invitations et tous les privilièges que marques de luxe et gens célèbres s’entre-décernent.

Tout aussi clairement, la pression sur Cecilia de la part des paparazzi a du augmenter à mesure que son mari approchait puis atteignait la Présidence de la République. Alors Cecilia a-t-elle craqué sous l’excès de pression comme l’Equipe de France de rugby dans son match d’ouverture de la Coupe du Monde contre les Argentins?

Bref, alors que son véritable partenariat avec Nicolas Sarkozy évoquait celui qui lie, malgré les difficultés conjugales, Bill et Hillary Clinton, Cecilia a pris la voie du divorce, qui ressemble plus au destin de Lady Di. A moins qu’un miliardaire grec ne lui offre une histoire qui s’apparente à celle d’une autre femme à qui on l’a aussi comparée: Jackie Kennedy-Onassis.

Toutes femmes qui, à n’en pas douter, elles aussi, aimaient l’ombre, la tranquilité, la sérénité.