La Cour des Mécomptes (Vol.1)
février 1, 2008 on 8:20 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésAu Moyen Age, il y avait la Cour royale, et en face, les truands réunis à la Cour des Miracles.
Si on en croit les rapports annuels de la Cour des Comptes, la séparation entre les 2 aujourd’hui est parfois de l’ordre de la nuance subtile.
C’est pourquoi, afin de contribuer à mettre en lumière les cas où la Cour (lire le pouvoir en place) se compromet avec des méthodes de Cour des Miracles, JusMurmurandi a décidé de créer sa rubrique « la Cour des Mécomptes »
Premier cité, Christian Estrosi, pour avoir causé une dépense de 138.000 euros pour un voyage à New York en jet privé afin de défendre la cause du récif corallien de Nouvelle Calédonie devant l’ONU.
Ce n’est pas le fait d’aller à New York pour cela qui vaut au Ministre cette citation. Mais le coût de son voyage, alors que de nombreux avions de ligne désservent la même destination.
En fait, il a du se résoudre à cela pour pouvoir assister à l’Elysée à un pot entre sarkozystes de la première heure. Ce qui, on en conviendra, n’est pas une priorité nationale qui vaille que l’on dépense à tort et à travers tout en proclamant que les caisses sont vides.
Philippe Delerm a écrit un livre magnifique intitulé « la première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules ». Avec Christian Estrosi, cela devient « la première gorgée de bière et autres dépenses majuscules ». Car, si l’on rapporte le nombre de gorgées qu’a pu absorber Christian Estrosi, sauf à finir rond comme une queue de pelle, on constate que chacune d’entre elles a du coûter au contribuable français quelques milliers d’euros…
Mais le plus choquant, c’est l’explication qu’il en a donné dans sa médiocre tentative de présenter ses excuses. Il ne s’était pas rendu compte du coût que représentait ce voyage. Comme si les jets privés volaient avec pour tout carburant de l’amour et de l’eau fraîche. Comme quoi on voit que le bon sens n’est pas, comme le soutenait René Descartes, la chose du monde la mieux partagée. Trop souvent il s’arrête aux portes de la Cour. Et en particulier à celles du bureau de Christian Estrosi.
Hannibal Delanoë?
février 1, 2008 on 3:33 | In Elections municipales 2008, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésBertrand Delanoë a condamné le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, disant qu’il blesse l’âme de la France. Venant du maire PS de Paris, cela montre que la France passe l’âme à gauche (désolé, c’était irrésistible).
Plus sérieusement, est-il offensant de dire aux Africains de se prendre en charge ? Est-ce choquant d’être choqué par les massacres qui ensanglantent ce continent ? Avant hier l’Algérie, hier le Rwanda, aujourd’hui le Darfour et le Kenya.
Il est tentant pour les bonnes âmes de rejeter tous ces drames sur la faute qu’a constitué la colonisation. A ceci près que l’Inde, par exemple, a été tout aussi colonisée que l’Afrique, et qu’elle croît aujourd’hui à 10% par an. Tout en étant une démocratie constituée de nombreuses ethnies, castes et autres religions. Et sans avoir vendu son âme à un modèle autre qu’indien.
Alors, croire que ce qui est possible en Inde ne l’est pas en Afrique, est-ce que ce n’est pas ça, la véritable offense? Certes, en Inde, il y a eu Gandhi, et Nehru, et Gandhi encore. Qu’est-ce qui empêche l’Afrique de générer de grands hommes, plutôt que de grands patrimoines pour ses chefs d’Etats véreux?
Car la dernière fois que les Africains ont représenté une force militaire majeure, c’est l’expédition d’Hannibal le Carthaginois contre Rome. Carthage, qui est, à l’échelle du continent, juste à côté du Bizerte dont est issu Bertrand Delanoë. Ce qui explique peut-être la sensibilité de ce dernier pour ce qui touche à l’Afrique.
Peut-être Delanoë se voit-il en un Hannibal moderne, tenter de conquérir un grand pays occidental.
Sauf que, s’il tente de le faire avec des éléphants comme son illustre prédécesseur, son armée ne risque pas d’aller loin avec les embouteillages parisiens….
Hannibal en train de traverser les Alpes avec ses éléphants.
Une société sans contrôle?
février 1, 2008 on 2:31 | In Economie, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésDécidément, le mot contrôle est au centre de l’actualité.
Ainsi le rapport Lagarde sur les dysfonctionnements qui ont laissé passer les manoeuvres de Jérôme Kerviel à la Société Générale pointe des systèmes de contrôle qui n’ont pas fonctionné. On connaît le résultat.
Ainsi le rapport Pochard sur la revalorisation du métier d’enseignant pointe que la moitié des enseignants n’ont pas été contrôlés depuis 4 ans, et 27% depuis 8 ans. On connaît le résultat, notamment en matière de capacité de lecture et d’écriture des enfants entrant au collège.
Ainsi les automobilistes, contrôlés par des radars, ont changé de comportement, ce qui induit une amélioration dramatique du nombre de morts et de blessés sur les routes françaises.
A l’inverse, les députés et sénateurs PS ont joyeusement ignoré les consignes du parti quant au vote sur la modification de la Constitution à Versailles. Certains ont voté pour, d’autres contres, d’autres enfin se sont abstenus. Bref, le PS ne contrôle pas grand-chose.
Au sommet de l’Etat, Nicolas Sarkozy prépare le contrôle de ses ministres et secrétaires d’Etat, et déclare qu’il sera lui-même jugé sur sa capacité à tenir ses promesses, ce qui suppose un contrôle. Alors qu’il succède à 2 Présidents célèbres pour ne pas avoir tenu les leurs.
JusMurmurandi ne peut que voir dans le métier de contrôleur un métier d’avenir, à même de résorber le problème du chômage en France.
Et rappelle cette vieille plaisanterie de l’époque soviétique: « pourquoi les policiers soviétiques vont-ils toujours par trois? Parce que l’un d’entre eux sait lire, l’autre sait écrire, et le troisième contrôle ces deux dangereux intellectuels »
Les Etats-Unis seraient-ils « sarkozyens »?
février 1, 2008 on 1:31 | In Economie, Incongruités, International | Commentaires fermésBeaucoup de Français assimilent, à tort, Etats-Unis et ultra-libéralisme. Le dernier budget présenté hier par George W. Bush devrait convaincre les plus sceptiques qu’il s’agit d’un cliché erroné.
Ce Président républicain, donc fiscalement conservateur, en théorie tout du moins, a trouvé en arrivant un budget de 2000 milliards de dollars, et il présente 8 ans après un budget de 3000 milliards de dollars, soit 50% de hausse en 8 ans. Pas vraiment exemplaire si Bush est bien un ultra-libéral.
Pas exemplaire non plus, un quasi-doublement de la dette totale des Etats-Unis en 8 ans, ou un excédent budgétaire hérité du démocrate Clinton transformé en déficit de 410 milliards.
De ce point de vue-là, traiter Sarkozy d’ »Américain » est probablement juste, car lui aussi, comme Bush, fait passer le soutien à l’économie avant l’orthodoxie fiscale et budgétaire.
Et, comme Bush, il n’a pas de marges de manoeuvre car il doit tout à la fois financer les attentes des Français et faire face au ralentissement économique mondial alors que les caisses sont déjà dangereusement vides.
La différence, c’est que Bush quittera la Maison-Blanche en janvier prochain, et que son successeur, quel qu’il soit, adoptera une autre politique économique.
L’autre différence, c’est que personne ne va l’accuser d’avoir présenté un budget « français » ou « sarkozyen »…
La baffe du connard. Bienvenue au Tribunal (vol 3)
janvier 31, 2008 on 11:19 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésCette fois-ci l’affaire n’est pas encore jugée. Un élève de 11 ans, en classe de 6e, mécontent de son professeur, le traite de « connard ». Lequel professeur, qui n’a jamais été insulté comme cela par un élève, lui retourne instantanément une gifle.
L’élève se plaint à son père, qui se trouve être gendarme, lequel porte plainte.
Résultat des courses: l’élève est sanctionné par une perte de points, plus une exclusion de 3 jours de son collège. Pendant ce temps-là, le professeur, qui a déjà subi 24h de garde à vue, va passer le 27 mars en correctionnelle pour « violence aggravée sur mineur », et est suspendu d’ici là par le rectorat de Lille.
JusMurmurandi voudrait poser 3 questions:
- le traitement du professeur aurait-il été le même si le père de l’insulteur n’avait pas été gendarme, mais, disons, immigré?
- toutes les gifles sont-elles sanctionnées par 24h de garde à vue et un passage en correctionnelle? Notamment celles, non pas des professeurs mais des jeunes voyous?
- est-ce qu’un gendarme ne devrait pas veiller à enseigner à ses enfants de 11 ans de ne pas traiter leurs professeurs de « connard »?
Pas une preuve? Bienvenue au Tribunal (vol 2)
janvier 31, 2008 on 11:18 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésL’article précédent attire l’attention sur une décision du conseil des prud’hommes d’Albi. Cette fois-ci nous sommes au tribunal correctionnel de Nancy.
Il s’agit de juger un conducteur accusé d’avoir parcouru la rocade de Lunéville à quelques 225 km/h. Ledit conducteur se fait filmer par un copain, et, tout fier, publie une vidéo de son « exploit » sur Youtube. Mais un policier repère la vidéo et remonte la filière jusqu’au conducteur, qui risque gros.
Mais le tribunal a estimé que l’accusation n’a pas apporté la preuve de la culpabilité de l’accusé. Certes la vidéo montre un pare-brise fêlé et l’accusé a fait changer le sien juste après. Certes la vidéo remercie le conducteur « Loïc », ce qui se trouve être le prénom de l’accusé. Certes la vidéo a été mise en ligne par un ami de ce Loïc. Certes ils habitent juste à côté de Lunéville, lieu du délit.
Mais tout ceci n’est qu’un empilement de possiblités et pas une certitude. Notamment parce que la vidéo n’étant pas datée, il était possible que le délit ait été entre-temps amnistié ou prescrit.
JusMurmurandi voudrait poser une question. Si la vidéo avait montré non un délit routier sans accident, mais un crime odieux, qu’eût dit le tribunal? En toute équité, il eût du prononcer la même relaxe.
Il est donc établi que vous pouvez montrer votre crime sur Internet, cela ne constitue pas une preuve. Quelle incitation pour ceux que fascine la notoriété à n’importe quel prix!
Petites causes, grands effets, quand tout ne tient qu’à un fil…
janvier 31, 2008 on 5:31 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésTant de choses ne tiennent qu’à un fil, ou à un câble.
Il semble que la rupture d’un seul câble de télécommunications ait parasité l’accès Internet de toute l’Egypte. Et celle d’un autre câble affecte de nombreux pays du Golfe. L’Inde, pays où la sous-traitance informatique et les centres d’appel sont 2 industries puissantes, a également du mettre en place des solutions de remplacement coûteuses et peu performantes.
Pendant ce temps-là, le fil qui fait défaut à la Chine est celui que tissent les innombrables camions de charbon qui satisfont sa fringale énergétique. Mais d’exceptionnelles chutes de neige paralysent les routes, les rails et les aéroports, et l’électricité manque autant là que les connections Internet ailleurs.
Le fil à la française, c’est celui des traces que Jérôme Kerviel a laissé derrière lui. En l’occurrence il n’a pas pris de vacances pendant un an, ce qui est une trace manifeste d’un problème possible.
En revanche ce qui ne tient même plus à un fil, c’est le secret. Le contenu du rapport Attali dévoilé avant même qu’il soit remis à son commanditaire. Idem pour le rapport Pochard sur l’Education, à l’élaboration duquel a travaillé Michel Rocard.
Idem encore pour les PV d’audition de Jérôme Kerviel, largement publiés dans la presse. Et notamment dans le Monde, dont, il est vrai, les structures et les finances ne tiennent qu’à un fil. Et ça, ce n’est pas un secret.
Un étonnant silence avec un air de déjà vu!
janvier 31, 2008 on 4:53 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésJusMurmurandi s’étonne de ne rien lire, entendre ou voir sur le sujet.
Les Etats-Unis sont ou seraient sur le point d’entrer en récession, et de nombreux experts pensent qu’ils pourraient entraîner à leur suite une bonne partie du reste du monde. Quelle en est la cause d’après eux?
- la fin, naturelle, d’un cycle de croissance. Tout simplement.
- la crise des subprimes, qui, en bouleversant le marché immobilier américain, a généré de lourdes pertes dans les banques, et un effet « boule de neige » à la fois sectoriel et géographique.
Mais JusMurmurandi pose une question de simple bon sens. Quelle est la cause de la crise des subprimes? La hausse des taux d’intérêts. Et quelle est la cause de la hausse des taux d’intérêts? Le désir des banques centrales de contenir la hausse des prix. Et quelle est la cause de la hausse des prix? La hausse vertigineuse des prix des matières premières en général, de l’énergie en particulier, et tout particulièrement du pétrole.
Nous y voilà. En 2006-2007 le pétrole a plus que doublé, et le monde est tout étonné de voir arriver une récession dans la première économie mondiale, qui est aussi la plus énergivore.
Et personne ne parle d’un 3e choc pétrolier? Qui a oublié les récessions dures dans lesquelles nous ont plongé les 1e et 2e chocs? JusMurmurandi s’étonne à chaque fois de l’absence de mémoire des « experts », qui oublient les leçons des crises précédentes et s’étonnent de les voir se répéter.
Que ce soit la récession due au choc pétrolier, l’éclatement de la bulle immobilière facilitée par des crédits trop abondants, comme aujourd’hui aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en Espagne, ou les errements d’un trader à qui sa hiérarchie laisse trop de liberté, les crises sont plus souvent les échos du passé qu’une réelle nouveauté.
Quand les coûts sont hauts, le pouvoir d’achat est bas
janvier 31, 2008 on 3:10 | In Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésLe couple Nicolas Sarkozy-Carla Bruni poursuit la compagnie irlandaise à bas coût Ryanair, qui a utilisé une photo qui les montre tous 2 dans une de ses publicités.
Que dirait l’opposition PS si, en fait, les 2 tourtereaux utilisaient vraiment Ryanair pour les invités de leur mariage: que Nicolas Sarkozy fréquente le milliardaire Michaël O’Leary? Car le PDG et plus gros actionnaire de la compagnie a une fortune inversement proportionnelle aux prix des billets vendus par Ryanair
JusMurmurandi a une proposition à faire: que l’Administration française ouvre plus de créneaux aux compagnies à bas coût. La France a le taux le plus bas de ces vols bon marché parmi tous les grands pays européens, tant et si bien qu’il n’y a pas (plus) une seule de ces compagnies qui soit française malgré un marché intérieur qui le supporterait largement.
Cela créerait des emplois, car les gens qui volent à bas coût sont pour la plupart des gens qui sans cela ne prennent pas l’avion. Et le pouvoir d’achat serait, comme la fortune de Michaël O’Leary, inversement proportionnel au prix des billets.
Finalement, elle n’est pas si nulle, cette pub…
Des économies, mais pour quoi faire?
janvier 30, 2008 on 5:20 | In Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésLa Commission Attali pour la libération de la croissance française préconise la suppression des départements. Cette proposition, plus que toutes les autres, fait l’unanimité contre elle. Ce sujet semble à JusMurmurandi cristalliser beaucoup des questions qui agitent la société française.
D’abord parce que, quand le président Sarkozy parle du « grand Paris « , subitement tous, de Bertrand Delanoë à Marielle de Sarnez, en passant par Jean-Paul Huchon font de ce « grand Paris » un pôle central de tout ce qui va, à l’avenir, se passer à Paris.
Un exemple, parmi d’autres: Vélib’. Pour avoir conçu Vélib’ en circuit fermé parisiano-parisien, le dispositif n’atteint pas sa pleine efficacité. Celle-ci nécessiterait que Vélib’ soit aussi implanté dans les communes de la première couronne. Mais le faire « après coup » n’est ni simple administrativement ni optimal.
Un autre exemple, les transports en commun, et le tramway parisien en particulier. Celui-ci relie Paris à Paris. Et là encore, le bénéfice serait beaucoup plus évident s’il était, au moins, interconnecté avec les réseaux qui relient la banlieue à Paris. La même chose est vraie pour la circulation des voitures: le projet de Bertrand Delanoë veut réserver aux cars, bus et taxis une file sur les voies autoroutières qui relient Paris à ses aéroports. Il peut toujours l’afficher. Comme il n’en a pas le pouvoir administratif, cela ne risque pas de porter à conséquence.
Ce qui interpelle JusMurmurandi, c’est que, dans ce débat, un échelon a disparu. On voit bien la commune parisienne. Les communes de banlieue. La nécessaire intercommunalité. La région Ile-de-France.
Mais, dans ce débat, où est donc passé le département de la Seine? Ah, oui, il a été supprimé en 1968… Aujourd’hui, il y a un département de Paris. Qui a entendu sa voix? A quelle réalité correspond-il? Quelle est son action?
Dans ce débat, il est frappant de voir que la suppression des départements n’a pas, même au sein de la Commission Attali, de vertu d’économie de l’argent public. Pourtant, supprimer 95 administrations et en redistribuer les tâches à des administrations existantes au niveau communal ou régional serait partout ailleurs au monde, une extraordinaire source d’économie. Mais pas en France, où on mesure le pouvoir à l’argent dépensé et non aux résultats obtenus, et où productivité et efficacité économique sont autant de gros mots.
Quand les régions ont été créées, et ont reçu pour mission des tâches préalablement dévolues soit à l’Etat central soit aux départements, ni l’Etat ni les départements n’ont réduit d’un centime ou d’un fonctionnaire leur envergure. De même que, quand la TVA sur les importations est passée d’un calcul importation par importation à un calcul entreprise par entreprise du fait du grand marché unique européen, les entreprises françaises ont fait l’économie de 80.000 emplois non productifs de richesse chez les transitaires, et l’Etat de 0 douaniers. Ils ont été « redéployés ».
En outre, recentraliser vers l’Etat et la région ce qui est aujourd’hui départementalisé est a priori une idée curieuse. Sauf pour qui se souvient que Jacques Attali est le pur produit de l’Administration française et de son Ecole Nationale d’Administration.
Il est cependant amusant de constater que le même Jacques Attali, à titre personnel, a créé PlanetFinance, qui veut, par le micro-crédit donner à chacun sa chance. C’est tout l’inverse de la centralisation administrative.
Et si on créait la microadministration?
Le plus grand jeu vidéo au monde: le 787 de Boeing ?
janvier 30, 2008 on 2:10 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | 2 CommentsJusMurmurandi s’efforce de trouver dans l’actualité ce qui « cloche », ce qui « ne colle pas », ce qui, pour reprendre notre phrase favorite, nous fait hocher la tête, perdus entre ahurissement et incrédulité.
Mais là, les mots nous manquent, tant tout bon sens semble avoir déserté les décideurs d’un projet qui va mettre en jeu tous les jours les vies de dizaines de milliers de passagers.
Le Boeing 787 est le futur nouvel avion de Boeing, le premier à être à structure en composites. Ses performances annoncées en matière tant de consommation que de coût d’entretien ou de confort pour les passagers font qu’il a reçu un accueil très positif de la part des compagnies aériennes du monde entier, et qu’il a été commandé à près de 1000 exemplaires avant même que le premier avion ait volé.
Tout ceci serait bel et bon, s’il n’était apparu un petit souci. Cet avion moderne va offrir aux passagers la possibilité d’une connection Internet en vol. Et le réseau qui véhicule cette connection est relié au réseau de commande de l’avion, commandes de vol y compris! Oui, vous avez bien lu, il y a un lien entre une connection Internet et les commandes de vol du Boeing 787.
Alors, bien sûr, Boeing nous assure que cette connection est sécurisée. Tant par des dispositifs physiques que par du logiciel, ce qui garantit qu’il n’y a aucun risque.
Aucun risque. Bien sûr. Comme toujours. Des systèmes infaillibles, bien sûr. Comme toujours.
JusMurmurandi voudrait rappeler l’accident du Boeing 767 de Lauda Air, dont une faille logicielle inversa un réacteur en plein vol au dessus de la Thailande, provoquant la mort de tous les passagers et membres d’équipage.
Plus récemment, un Boeing 777 de British Airways s’est écrasé à l’atterrissage à Londres, heureusement sans faire de morts. L’enquête préalable montre que les pilotes ont correctement effectué la manoeuvre d’augmentation de puissance des 2 moteurs lors de l’approche finale, mais que la puissance, au lieu d’augmenter, a baissé. Cela suggère, en attendant de le démontrer ou non, une faille logicielle.
Alors, connecter les commandes de vol à un réseau lui même connecté à l’Internet, ses pirates, ses hackers, ses cyberterroristes et terroristes tout court? Des protections infaillibles? Des systèmes de contrôle à toute épreuve?
La très sérieuse FAA, autorité de contrôle du vol aérien aux USA s’en est émue et a émis des réserves sur ce dispositif.
La Société Générale aussi avait, semble-t-il, des systèmes de contrôle à toute épreuve. Et ils n’étaient même pas connectés à l’Internet…
Aujourd’hui, une panne logicielle, demain l’Internet?
Daniel Bouton, plus fort que Jérôme Kerviel ?
janvier 29, 2008 on 12:19 | In Economie, France, Incongruités, Insolite | 3 CommentsNon, Jérôme Kerviel n’est pas l’homme qui a fait perdre 4,9 milliards d’euros à la Société Générale.
D’abord parce que sa culpabilité en quoi que ce soit n’est en rien prouvée, et que la présomption d’innocence doit jouer.
Ensuite parce que, si cet argent a été perdu, c’est parce que la SocGen a donné les moyens (ou laissé la possibilité, ce qui revient au même) à un homme seul, de peu d’expérience et de niveau modeste, de procéder à des opérations qui ont abouti à une position supérieure à 50 milliards d’euros, soit plus que les fonds propres de la banque, ou que sa capitalisation boursière.
Mais surtout parce que, si l’on en croit la presse, la position accumulée par Jérôme Kerviel « vaut » une perte de 1 milliards le samedi matin quand la SocGen la « voit » en totalité. La rumeur voudrait même que, le vendredi matin, la position était équilibrée autour de 0.
Ce serait la liquidation catastrophique dans un marché très déprimé le lundi qui aurait entraîné le gonflement de la perte jusqu’aux montants astronomiques que l’on connait.
Qui a choisi le moment le pire pour cette liquidation? Certes pas Jérôme Kerviel, déjà mis à pied, mais l’équipe de la SocGen, et, vu les montants, il est évident que cela a été dirigé personnellement par Daniel Bouton.
Il est donc raisonnable de penser que, si Jérôme Kerviel a mis en place une position totalement anormale, c’est Daniel Bouton qui a appuyé sur la détente et qui a choisi le pire moment pour liquider, et qui a donc transformé cette position en perte abyssale.
La Société Générale nous affirme que le responsable de la perte était un homme seul de niveau modeste. Daniel Bouton, PDG, peut effectivement, sur cette affaire, être décrit comme un homme seul. Et, vu les résultats, son niveau doit être qualifié, au mieux, de modeste.
Qu’attend la Société Générale pour porter plainte contre le responsable, Daniel Bouton?
P.S. Pour ceux qui penseraient que la SG n’avait pas le choix de la manière de liquider cette position géante ou du moment de le faire, il y a des exemples de processus plus habiles. Notamment celui de la liquidation de LTCM aux USA. A laquelle a participé avec succès….la Société Générale.
Jérôme Kerviel est il socialiste ?
janvier 29, 2008 on 5:43 | In Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésJusMurmurandi est impressionné par cette propulsion en avant de ce qui n’était il y a encore quelques heures qu’un petit trader visiblement insignifiant pour son entourage.
Le voici jeté en pâture par son employeur qui le condamne avec une rapidité supérieure à celle de la justice chinoise, oubliant au passage la présomption d’innocence; la Banque de France elle même démarre au quart de tour pour attiser le feu.
Car JusMurmurandi ne peut que se demander combien M. Kerviel a dû investir pour « perdre » 4,9 milliards d’Euro ? Sont-ce 20, 30 ou 40 milliards d’Euro ou même plus ? Tout cela avec les maigres autorisations données à un jeune trader d’une trentaine d’années ? Bizarre, autant qu’étrange.
JusMurmurandi, souhaitant observer les événements sous un autre angle, se demande comment a été monté en épingle avec une telle rapidité cette mise en avant de M. Kerviel.
Or qui accusait-on de monopoliser l’espace médiatique ? A qui reprochait-on d’être omniprésent sur les écrans de télévision, à la une de nos quotidiens, sur les pages glacées des magazines « people », si ce n’est Nicolas Sarkozy ?
Nicolas qui ? Parti en Inde, on l’a presque oublié, tant le nom de Jérôme K. est sur toutes les bouches.
Est-ce une tentative du Parti Socialiste de reconquérir une partie de l’espace médiatique perdu ? Jérôme K. est-il une taupe de la rue de Solférino pour que les Français détournent leur attention de l’Elysée ?
JusMurmurandi mène l’enquête !
La nouvelle taupe du PS ?
Hasard, vous avez dit hasard?
janvier 28, 2008 on 8:16 | In Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésLe hasard est-il un abre, pour qu’on dise qu’un évènement est « le fruit du hasard »? Toujours est-il que cet arbre porte des fruits bizarres ces jours-ci.
Ainsi la Société Générale affiche une perte abyssale due à une « fraude » d’un trader débutant, agissant isolément. Le hasard veut que cette perte soit affichée en pleine période de turbulences financières, qui vient donc rendre moins aigu le sentiment de catastrophe spécifique.
Quand ils découvrent le drame, le week-end dernier, la SocGen décide de liquider immédiatement sa gigantesque position. Il se trouve que, ce jour-là, la Bourse est éxécrable dans le monde entier. Cela fait enfler les pertes de la banque, la position étant un pari sur la hausse des marchés. Vous avez dit hasard?
En revanche, la forte baisse des marchés de ce jour-là s’accompagne d’un volume très important. Ce qui permet à la SG de liquider sa position sans que la taille gigantesque -et anormale- de cette position soit remarquée. Car, si le marché avait perçu la situation avant qu’elle soit débouclée, la banque eût été immédiatement attaquée de façon massive, ce qui eût déclenché un vent de panique. Le hasard, toujours?
Le problème pour la banque, ce n’est pas seulement les milliards perdus. C’est le dommage fait à sa réputation auprès de ses actionnaires et de ses clients. Et là, le pire, c’est de faire les grands titres des journaux jour après jour, comme, en son temps, le Crédit Lyonnais. Le lendemain de l’annonce du désastre, 2 évènements qui n’ont rien à voir diluent la présence de la Générale à la une des JT. L’un dramatique, la mort de 2 gendarmes. L’autre, sportif, un exploit en tennis. Encore le hasard…
Dire que les dirigeants de la Générale ont été ravis de la mort des gendarmes, certes pas. Mais qu’ils ont du applaudir à la victoire de Jo-Wilfried Tsonga en demi-finale de l’Open d’Australie, on peut le penser. Car de nombreuses questions subsistent, dans cette scandaleuse affaire, et notamment, comment un homme seul a pu perdre un tel montant. Ou bien il n’était pas seul, ou bien les systèmes de contrôle étaient plus troués qu’un fromage suisse. Autant de questions que la banque souhaite avidement voire réléguées en p.6 plutôt qu’en appel de Une.
Si, et ceci est pure spéculation, un homme politique français très en vue devait, ce week-end, épouser une très belle femme d’origine européenne, on peut penser que cette nouvelle ferait donc très bien les affaires de la Société Générale, aujourd’hui avide de discrétion et d’oubli.
Serait-ce un effet du hasard? Ou, comme l’écrivait Marivaux, le jeu de l’amour et du hasard…
La Société Générale sur les traces du Crédit Lyonnais
janvier 27, 2008 on 6:16 | In Best of, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésQu’est-ce que 5 miliards d’euros?
C’est, grosso modo, presque un million de fois le SMIC. C’est toujours grosso modo, 15% du déficit public français. C’est 5 fois plus que le budget de Fadela Amara pour les banlieues. C’est la totalité du plan pluriennal d’investissement dans les universités françaises.
C’est une hausse d’intérêts d’emprunts de 1000 euros par an pour 5 millions de clients.
C’est, si elle est avérée, la plus grosse perte générée par un homme seul dans l’histoire de la finance mondiale.
Mais ça ne paie même pas un aller simple pour M. Daniel Bouton, PDG de la Société Générale.
Car la Société Générale vient de dévoiler une perte de 5 milliards d’euros due à une « fraude ». Sans compter 2 milliards d’euros supplémentaires dues au subprime américain, histoire de faire (de mauvais affaires) comme les autres.
Ledit Bouton aurait proposé sa démission au Conseil d’Administration de la Générale, qui l’aurait refusée. Donc il reste en place, tout comme le Conseil d’ailleurs, pour continuer d’appliquer une politique qui porte de si beaux fruits.
Les clients de la Générale à qui la banque refusera un crédit ou augmentera ses taux pour compenser par les honnêtes gens les trous creusés par l’incurie du système de contrôle qui a laissé agir un employé -oui, un, un seul!, à lui tout seul!- ne lui diront pas merci.
JusMurmurandi ne serait pas surpris que ça leur donne… des boutons! Et qu’ils exigent que la Générale se déboutonne!
Mais JusMurmurandi a aussi un conseil à donner au Conseil de la banque. Comme le nom « Crédit Lyonnais » est libre depuis que celui-ci, pour mettre ses turpitudes derrière lui, a changé de nom pour s’appeler LCL, ce nom de Crédit Lyonnais est disponible. Il serait donc judicieux que la Générale se rebaptise « Crédit Lyonnais ».
Comme cela, les clients seront prévenus.
Daniel Bouton, avant…
Daniel Bouton, après…