Christofias, enfant de Fidel ?
février 26, 2008 on 11:53 | In Economie, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésA Cuba, Fidel Castro a passé la main. Oh, elle n’a pas passé bien loin, puisque le nouveau « lider » sera son frère Raul, 76 ans. Nul n’attend donc de grands changements dans l’île.
A l’heure du crépuscule du vieux chef communiste, l’Histoire propose un curieux effet de miroir. Alors que le communisme a virtuellement disparu de la carte mondiale, mis à part Cuba justement, la Corée du Nord, elle-même en voie de normalisation, la Chine et le Vietnam totalement ouverts à l’économie de marché, un nouveau pays s’est donné par élection un chef communiste.
Et ce pays, comme Cuba, est une île, c’est Chypre. Comme Cuba, un de ses principaux atouts est le tourisme.
Mais l’Histoire ne manque pas d’humour. Avant Castro, Cuba était le terrain de jeux de la Mafia, avec casinos et prostitution. La prostitution de la population pauvre y est toujours d’actualité, mais les mafieux ont été remplacés par les narcotraficants colombiens et boliviens aux convictions communistes très relatives.
A Chypre, une ressource fondamentale est le secteur financier. L’île est le terrain de jeux des grandes fortunes issues de l’Europe de l’Est et de l’ex-Union Soviétique en particulier, qui y trouvent des banques peu regardantes sur la notion de blanchiment. Des grandes fortunes aux convictions communistes elles aussi très relatives.
JusMurmurandi observera avec intérêt comment le nouveau Président, Demetris Christofias, harmonisera communisme et capitalisme financier sauvage.
Et si finalement, c’était cela, être un enfant de Fidel Castro?
Fidel, « avant »
Fidel, « après »
Alors, Cristofias?
Une saine concurrence
février 25, 2008 on 10:59 | In Economie, France, Incongruités | 4 CommentsD’après « 60 millions de consommateurs », certains prix alimentaires se sont envolés, de 5% à 48% depuis le début de l’année.
Certes, il peut y avoir quelques explications techniques. Une firme peut par exemple repositionner un produit pour essayer de le faire monter en gamme. Certes aussi les prix agricoles ont monté, même si ces hausses n’expliquent que très partiellement la hausse du prix du produit final. Certes encore, 60 millions a un long historique de croisade contre producteurs et distributeurs. Mais, pour l’essentiel, le consommateur a l’impression que les grandes sociétés agro-alimentaires et les grandes surfaces vont s’en mettre plein les poches.
A partir de là, de 2 choses l’une.
Soit les consommateurs « résistent », cherchent des alternatives et en trouvent, les méchants seront punis et les gentils récompensés, comme à Hollywood.
Soit les consommateurs n’en trouvent pas, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de vraie concurrence dans la production et la grande distribution alimentaires en France.
JusMurmurandi ne s’en étonne pas vraiment, compte tenu de toutes les lois (Jacob, Galland, Raffarin, Royer) faites pour réduire au strict minimum la concurrence dans la distribution, et de l’organisation des marchés agricoles qui, elle aussi, ne laisse aucune place à une concurrence qui pousserait les prix à la baisse.
En fait, ce qui étonne JusMurmurandi, c’est que les acteurs économiques aient attendu si longtemps pour s’en mettre plein les poches. Car, quand il n’y a pas de concurrence, les comportements dérapent. Les acteurs sûrs de leur pouvoir, peuvent faire n’importe quoi, alors que, s’il y a concurrence, ils sont obligés de faire beaucoup plus attention.
JusMurmurandi étend d’ailleurs ce principe de dérapage quand il n’y a pas de concurrence à d’autres secteurs que la production et la grande distribution alimentaires. Le comportement en politique par exemple…
Les statistiques et la mini-jupe – 2
février 24, 2008 on 5:34 | In Best of, Economie, France, Insolite | Commentaires fermésSelon un rapport publié hier, l’interdiction de fumer dans les restaurants, boîtes de nuit et autres lieux publics produirait un effet positif immédiat.
D’après les statistiques relevées par l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS), la baisse d’admission de patients en urgence pour des infarctus du myocarde serait de 15% depuis le premier janvier.
Ce qui pourrait signifier pour l’ensemble de l’année 2008 si l’on pousse le crayon jusqu’au mois de décembre prochain à partir de ces premiers chiffres, 10.000 infarctus en moins. Mais il faut aussi tenir compte d’une météo plus clémente pour expliquer ce résultat remarquable. Et donc ne pas se précipiter pour attribuer tous les mérites de cette amélioration de la santé de nos concitoyens à la seule interdiction de fumer dans les cafés, restaurants etc.
Un fait reste cependant établi, l’air que nous respirons dans ces lieux où il est désormais illégal de s’adonner aux plaisirs du tabac est nettement plus pur. Selon l’office de prévention du tabagisme, il n’y a plus que 13% des lieux où l’on dépasse le seuil d’alerte à la pollution des villes, alors qu’ils étaient plus de 50% avant.
Et parmi ces endroits où la pollution est anormalement élevée parce que fumer y est toujours autorisé, il y a les prisons, ce que JusMurmurandi avait dénoncé avec vigueur (http://www.jusmurmurandi.com/?p=67).
Par exemple dans le quartier VIP de la prison de la Santé. Où se trouve Jérôme Kerviel qui selon nos informations fumerait cigarette sur cigarette.
Au vu de ces statistiques, autoriser les prisonniers à fumer, n’est ce pas une façon déguisée de les laisser se tuer ?
TEPA fou ?
février 21, 2008 on 12:52 | In Best of, Economie, France, Incongruités | 2 CommentsLes premiers chiffres publiés par le Ministère de l’Economie et des Finances sortent concernant la défiscalisation des heures supplémentaires.
Selon les informations communiquées, plus de 500.000 entreprises ont eu recours à ce dispositif.
Soit 55% ou 155.000 sociétés de plus de 10 salariés, et 376.000 entreprises de moins de 10 salariés.
Selon les estimations, les salariés concernés ont ainsi pu gagner entre 50 et 120 Euro supplémentaires par mois.
Car il faut rappeler que suivant la loi dite TEPA (Travail, Emploi et Pouvoir d’Achat) autrement appelée paquet fiscal, ces heures supplémentaires sont exonérées de charges et d’impôt pour les salariés et de charges pour les entreprises.
Dans les entreprises de moins de 20 salariés, soit la vaste majorité selon les chiffres communiqués, les heures supplémentaires ne sont plus majorées de 10 mais de 25% par rapport aux heures normales
Autrement dit, le gain supplémentaire va directement dans la poche des salariés, en augmentation immédiate de leur pouvoir d’achat.
Enfin pendant que cette loi est en vigueur. Car François Hollande a demandé le retrait immédiat de la loi TEPA.
« Tout, tout doit disparaître des dispositions contenues dans cette loi » a déclaré le Premier Secrétaire du PS à l’antenne d’une radio nationale.
JusMurmurandi lui souhaite bonne chance pour aller expliquer à ces salariés qui ont bénéficié des ces avantages que l’on irait obérer leur pouvoir d’achat.
TEPA fou ? Non, TEPA compétent !
L’année du siècle ?
février 12, 2008 on 2:38 | In Economie, Elections municipales 2008, France, Incongruités | 4 CommentsNon il ne s’agit pas de l’année du siècle pour les vins de Bordeaux, mais tout simplement pour le nombre d’emplois crées dans le secteur privé.
Sous réserve de confirmation, l’année dernière aurait vu le plus grand nombre de nouveaux postes mis à la disposition de personnes cherchant un emploi avec un total de 300.00.
Cela représente une augmentation de 1.9% des 16 millions de personnes salariées dans le secteur privé.
Le point important qu’il faut retenir au travers de ces chiffres, c’est donc que la France a continué sur sa lancée de créer plus d’emplois qu’elle n’en perd.
C’est bon à savoir alors que les journaux télévisés ne nous distillent que des informations sur l’usine Arcelor Mittal de Gandrange ou encore sur la prise d’otages de Toul au sein de l’usine Michelin -par des syndicalistes, pas par des malfrats, donc en toute impunité….
Les statistiques et la mini-jupe
février 12, 2008 on 2:37 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermésLe Gouvernement de sa gracieuse Majesté britannique a pris l’engagement de traiter les patients arrivant à l’hôpital dans un délai n’excédant pas quatre heures.
Alors pour que les résultats correspondent aux engagements, une pratique semble s’être développée outre-Manche.
Au lieu d’effectuer l’admission des patients immédiatement à leur arrivée en ambulance, on les y laisse. Et c’est seulement lorsque les services hospitaliers sont en mesure de traiter les patients qu’on on les y admet effectivement. Entre temps, les ambulances patientent dans la cour de l’hôpital, tandis que les malades, eux, s’impatientent.
On recenserait quelque 44.000 cas de « retards » à l’admission supérieurs à une heure après l’arrivée du véhicule sur l’ensemble du territoire, tandis que la ville de Londres représenterait environ 14.700 cas à elle seule, sur les quinze derniers mois.
On retrouve dans ces salles de traitement roulantes des personnes avec des membres fracturés ou encore avec des difficultés respiratoires aggravées.
Sans parler du fait que ces personnes ne peuvent pas recevoir le même traitement dans une ambulance qu’à l’hôpital proprement dit, les ambulances sont immobilisées et ne peuvent accomplir la mission qui leur est dédiée.
La réponse du NHS (National Health Service – service de santé publique) est de dire qu’il faut replacer ces statistiques dans le contexte de 4,3 millions de patients qui ont été pris en charge par des ambulances.
Quel rapport avec la mini-jupe direz vous ?
Simplement que ce cas illustre parfaitement que les statistiques ont un point en commun avec cette dernière: elles donnent des idées, mais elles cachent l’essentiel…
Des salles d’urgence -euh des ambulances au Royaume Uni
Après le Franc et l’Euro, le Kerviel ?
février 11, 2008 on 10:55 | In Best of, Economie, France, Insolite, International | Commentaires fermésLa livre, l’écu, le denier, le Louis, le franc, tous furent à un moment où à un autre une unité monétaire utilisée dans ce vieux pays qu’est la France.
Alors que le Franc dura de 1795 à 2002, date à laquelle il fut remplacé par l’Euro, JusMurmurandi se demande si l’heure n’est pas arrivée de passer à une nouvelle unité de compte.
Tandis que les résultats des entreprises des différents secteurs sont communiqués, JusMurmurandi est véritablement en train d’avoir le tournis.
Si l’on regarde le secteur pétrolier par exemple, on imagine que ses entreprises doivent souffrir; le baril de pétrole a atteint les 100 dollars, tout le monde parle de ralentissement économique.
Ah, pour cela elles souffrent beaucoup. Notre Total nationale annonce ainsi un bénéfice net record de 12 milliards d’Euro. Quand on voit les prix que nous payons à la pompe, on n’a pas de mal à imaginer que l’équipe dirigeante anticipe généreusement les hausses, et traîne la savate pour répercuter les baisses, au vu de ces chiffres intergalactiques.
Mais Total est loin du compte…Exxon première compagnie pétrolière mondiale revendique au titre de 2007 l’entrée (renouvelée après son exercice 2006) dans le livre Guinness des records avec un bénéfice net de 40 milliards de Dollars. JusMurmurandi en reste le souffle coupé.
Si l’on regarde le secteur bancaire, les chiffres publiés hier par la banque suisse UBS donnent le vertige. Au travers de leurs pertes liées à la crise américaine, ils annoncent 12 milliards de dollars de pertes pour le seul quatrième trimestre 2007.
L’ensemble des pertes estimées liées au séisme américain tournerait autour de 400 milliards pour le secteur bancaire et assimilé.
Dans le secteur automobile enfin, General Motors annonce des pertes abyssales : 38,7 milliards de Dollars…mais rassurons nous les résultats sont supérieurs à ce que prévoyaient les analystes car hors éléments exceptionnels, les pertes ne seraient que de 23 millions de Dollars (contre 2,2 milliards de bénéfices en 2006-c’est clair que nous sommes en phase d’amélioration )
Pour ces multiples raison, JusMurmurandi imaginait au début de sa réflexion qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure. Et évoquait, tel le passage de l’ancien au nouveau franc, de passer de l’Euro au Kerviel.
Le taux de change, fixé dans le marbre serait simple (pour éviter les élucubrations qui nous ont amenés à avoir un Euro qui vaut 6,55957 francs, merci à ceux qui nous ont crée la cinquième décimale): un Kerviel vaudrait 5 Euro.
Au lieu d’avoir annoncé 5 milliards d’Euro de pertes, la Générale annoncerait ainsi un milliard de Kerviel.
Un contre cinq, cela passerait encore plus facilement non? On en oublierait presque les pertes américaines, se montant à… 400 millions de Kerviel. Une paille ! Même si trois mois avant la banque n’annonçait que 50 millions de Kerviel…
Quant à Total, notre brave pétrolière, elle ne gagnerait plus que 2,4milliards de Kerviel; cela fait indubitablement plus modeste. Plus digeste pour les personnes qui ont souffert de l’Erika.
Et avec 7 et quelque milliards de Kerviel, General Motors ne ferait que renforcer le ravissement des analystes, non ?
Mais si JusMurmurandi a utilisé le conditionnel, c’est qu’en fait nous sommes revenus sur notre idée.
Même si Kerviel se prononce bien dans les langues étrangères, annoncer une énième devise nouvelle, cela ne marcherait pas.
Alors nous nous sommes dit qu’il valait mieux chercher dans les unités existantes, pour mieux expliciter cette crise grave qui se passait là devant nos yeux.
Les méga entreprises qui manipulent des sommes pharaoniques, les créant ou les dispersant devant les yeux des clients atomisés que nous sommes devenus devant ces mastodontes.
Et là, en hommage au commissaire Bourrel, c’était clair. « Bon sang, mais c’est bien sûr ! » comme le clamait le regretté Raymond Souplex.
L’unité était là, devant nous et nous ne la voyons pas. Vous n’avez pas trouvé ?
Mais si, c’est évident ! Le Becquerel !! Vous savez, cette unité qui sert à mesurer la radioactivité…Car avec des chiffres aussi astronomiques, comment ne pas penser à ce cher Becquerel, qui correspond à… une désintégration par seconde ?
Comme une lettre à la Poste….2
février 11, 2008 on 9:17 | In Economie, Europe, France, Insolite, International | Commentaires fermésJusMurmurandi est hilare à la lecture de cette nouvelle : le patron de la poste allemande, Klaus Zumwinkel est soupçonné d’avoir détourné plusieurs millions d’Euro.
Il les aurait envoyés sur un compte numéroté au Liechstenstein. L’histoire ne raconte pas, pour l’instant, si le détournement de ces fonds, s’il était avéré, se serait fait par mandat postal….
A l’heure où JusMurmurandi écrit ces lignes, le suspect s’étant montré coopératif, il n’a pas été incarcéré.
Car il faut rappeler qu’en dehors de la direction de Deutsche Post depuis 19 ans (qui a entre temps fait l’acquisition de DHL, montrant à quel point la poste allemande est en avance sur son homologue française), il occupe aussi la fonction de président du conseil de surveillance de Deutsche Telekom, et fait partie du conseil d’administration de la banque Morgan Stanley de la compagnie aérienne Lufthansa. Beau pédigrée.
A la lumière de ce dossier on est tenté de dire qu’en Allemagne, les grands pédigrées détournent les petites sommes, et qu’en France les petits pédigrées perdent de grandes sommes….
Une chose est sûre, heureusement que la Deutsche Post n’a pas le même slogan que La Poste française qui dit: La Poste, et la confiance grandit….
L’art de la Com’
février 11, 2008 on 6:18 | In C'est ça, Paris?, Economie, Elections municipales 2008, Incongruités | 2 CommentsBertrand Delanoë est un expert incontesté de la communication. Notamment dans sa tentative de combiner modernisme et sens du social. Il en donne une nouvelle preuve en annonçant que la ville de Paris va offrir un « triple-play » (téléphone + télévision par internet + accès internet) ) à un prix ultra-bas (1€ h.t./ mois) pour les locataires du parc social de la ville de Paris.
Rien là qui prête le flanc à la critique. Sauf quand le maire, pour faire moderne, tient à empiler les mots qui font mouche. Car il dit en même temps que la liaison internet sera à 512kbs, que la TV (les 18 chaînes gratuites de la TNT) sera en HD (haute définition), et que le tout sera connecté par fibre optique. Comme ça, qu’on ne dise pas que le maire Delanoë (ou plutôt le candidat, car cette annonce relève de sa campagne et non de son bilan) offre une prestation au rabais. Fibre optique! Haute définition! Triple Play! Pour 1 Euro! Fermez le ban!
Là où ça coince, c’est quand on regarde de près les détails. Car l’internet à 512kbs, c’est lent pour de l’accès rapide. La plupart des opérateurs ADSL offrent des liaisons à 10Mbs, soit 20 fois plus rapides. De même, un accès à cette vitesse est très insuffisant pour offrir une qualité TV satisfaisante. Et il ne requiert en rien une liaison par fibre optique. Mais soit! Disons que ce sera une liaison rapide pour la TV HD, par fibre optique, mais bridée pour que l’offre internet permette quand même au fournisseur d’accès de vendre au tarif normal des liaisons à vitesse réellement rapide.
Ne parlons pas non plus des choses qui fâchent, c’est-à-dire l’argent. Qui va payer, sinon les contribuables parisiens? Combien? Pour 100.000 foyers, sur la base de 30€ par mois, cela coûte 36 millions d’euros par an. En supposant que la Ville ait pu obtenir un rabais de 50%, ce qui est déjà considérable, cela fait quand même 18 millions par an. Une paille!
Mais là où JusMurmurandi ne peut retenir un franc sourire, c’est la mention que la TV sera en HD. Certes, c’est la norme de la TV du futur, et sa qualité n’est pas contestable. Mais un poste de TV HD (full HD) coûte aujourd’hui largement plus de 1000€. C’est dire si on ne devrait pas en trouver dans tous ces foyers réputés modestes.
Cette façon qu’a Bertrand Delanoë de suggérer la HD à 1000€ en finançant l’abonnement à 15€/mois rappelle une formule restée célèbre. Aux gens qui n’avaient pas de pain, Marie-Antoinette aurait recommandé la brioche.
Les conséquences économiques de M. Bouton
février 1, 2008 on 2:12 | In Economie, Incongruités | Commentaires fermésLes lecteurs de JusMurmurandi auront reconnu dans ce titre un emprunt au livre du célèbre économiste britannique John Maynard Keynes fustigeant la politique économique de Winston Churchill en 1925 (The economic consequences of M. Churchill).
Car M. Bouton soutient (c’est le mot qui convient) mordicus que la Société Générale est fondamentalement intacte après l’affaire Kerviel, perte mise à part. Et que donc, sitôt l’augmentation de capital menée à bien, il ne restera plus de traces du désastre, dont toutes les conséquences auront été réparées.
Il est à noter que la capacité de Daniel Bouton de boucler une augmentation de capital en quelques jours, et de la faire garantir par les banques américaines Morgan Stanley et JP Morgan a été mis à son crédit, et que cette performance, considérée comme exceptionnelle, a du probablement peser dans la décision des administrateurs de le maintenir à son poste.
Sauf qu’aujourd’hui on sait comment Bouton a fait. Il a fait payer les actionnaires. Les nouvelles actions sont émises à 47,5€. A rapprocher avec 150€, cours le plus haut de 2007, il y a seulement 9 mois (!). Avec près de 50% de décote par rapport au plus haut atteint post-Kerviel. Avec 40% de décote sur le cours du jour (75€).
C’est une énorme décote, très inhabituelle pour une telle opération. Alors évidemment, cela explique que la Société Générale n’ait pas eu de mal à trouver preneur, vu le prix ultra-bas.
Cela montre où est la « vraie » valeur de la Société Générale quand il s’agit non de publier des communiqués de presse qui tentent de transformer une claque retentissante en victoire, mais bien de trouver des gens d’accord pour sortir de l’argent frais et de le risquer sur la Société Générale, si bien gérée par M. Bouton et son équipe.
La conséquence est simple. Plus bas est le prix d’émission des nouvelles actions, plus il faut en émettre pour atteindre les 5,5 milliards à émettre. Et donc plus les actionnaires existants sont dilués.
En empruntant à une publicité bien connue, JusMurmurandi pense que « M. Bouton, les actionnaires ne lui disent pas merci! » Et qu’il est tentant de se demander si on parle de prix d’émission ou de prix de démission.
Taxi !
février 1, 2008 on 9:09 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, Elections municipales 2008, France | Commentaires fermésJusMurmurandi remarque une certaine confusion quant aux propositions faites par Jacques Attali, les critiques se cristallisant ces jours derniers sur les taxis.
Les taxis parisiens sont un bon exemple de ce qu’il faut améliorer ; leur nombre est plafonné à environ 15.000 détenteurs de « plaques » qui sont au départ délivrées par la Préfecture de Police, et ensuite revendues lorsque l’un d’entre eux prend sa retraite.
Le prix de cession d’une plaque peut monter jusqu’à 200.000 Euro. On comprend que ceux qui ont déboursé de telles sommes veuillent défendre leur patrimoine bec et ongle.
En même temps, il est un fait certain que la disponibilité de taxis en périodes de pointe est très médiocre à Paris (par exemple lorsqu’il pleut), et qu’il est nécessaire d’améliorer la situation.
Car avec les démarches du Maire de Paris pour entraver la circulation des véhicules privés sans adjonction de transports en commun, le taxi (en dehors de l’inénarrable Vélib’ et du désopilant Piedlib’ voir notre article http://www.jusmurmurandi.com/?p=553), est le seul moyen de déplacement qui reste pour pouvoir s’extirper des zones de blocage permanent que sont devenus les boulevard Magenta et la rue de Rivoli par exemple.
Et en période de ralentissement économique, il est donc tentant d’aborder la question afin de puiser dans le réservoir afin de créer de nouveaux emplois, tout en améliorant le service soit aux Parisiens soit aux visiteurs de passage dans la capitale.
A ceci près que le lancement de ces propositions arrive en pleine période électorale. Et Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand, donc socialiste, le sait.
Et quel meilleur outil pour faire fuir les électeurs que de réveiller les bons vieux démons corporatistes ? Car on ne peut pas dire que le sujet du numerus clausus des taxis parisiens est nouveau. Il fut abordé dans le rapport Armand Rueff dès… 1960, il y a donc 48 ans. Avec le succès que l’on connait, puisque la situation est restée inchangée pendant près d’un demi siècle.
Aujourd’hui, on assiste à une belle pagaille. Nicolas Sarkozy a reçu les taxis après deux jours de grève afin de calmer les esprits en reportant une réforme devenue hypothétique; les élus UMP, inquiets que ces mouvements sociaux intervenant à quelques jours du scrutin municipal, s’affolent. Et la presse, toujours prête à souffler sur les braises, accusent le chef de l’Etat de baisser le pavillon, de se chiraquiser. Sans parler des quolibets du Parti socialiste, fort en gueule, et aux abonnés absents pour les contre-propositions.
Quelle est la conclusion de Jacques Attali ? Que « le gouvernement a pris une sage décision en rejetant une déréglementation de secteur car ce n’était pas une proposition de la commission ». Subtil. Très subtil.
L’autre aspect, dont personne ne parle sauf JusMurmurandi, est que les taxis ne sont pas tous les indépendants que l’on voit à la télévision. Il y a aussi la plus grosse société de taxis de Paris, détentrice de plusieurs milliers de plaques, la G7 qui détient aussi les Taxis Bleus. Celle-ci est la propriété d’un capitaliste socialiste, ami intime de François Mitterrand, André Rousselet. Celui-ci est évidemment le plus gros bénéficiaire du numerus clausus actuel, et donc celui qui aurait le plus à perdre d’une quelconque réforme. Et qui a tout intérêt à garder profil bas pendant qu’on fait croire au bon peuple que les taxis sont smicards. Car, pour Rousselet, le SMIC, c’est le Syndicat des Milliardaires Industriels et Commerciaux. Comment imaginer qu’Attali et Rousselet ne se soient pas parlé ?
Jacques Attali, comme nous le disions précédemment, est socialiste. Nul doute qu’il doit être vigoureusement félicité par la rue de Solférino pour le désordre qu’il a semé.
Et ce n’est que l’une de ses 313 propositions…
Nicolas Sarkozy doit se mordre les doigts d’avoir ouvert cette boîte de Pandore juste avant les municipales.
In cauda venenum.
Les taxis comme on les voudrait….
La Cour des Mécomptes (Vol.1)
février 1, 2008 on 8:20 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésAu Moyen Age, il y avait la Cour royale, et en face, les truands réunis à la Cour des Miracles.
Si on en croit les rapports annuels de la Cour des Comptes, la séparation entre les 2 aujourd’hui est parfois de l’ordre de la nuance subtile.
C’est pourquoi, afin de contribuer à mettre en lumière les cas où la Cour (lire le pouvoir en place) se compromet avec des méthodes de Cour des Miracles, JusMurmurandi a décidé de créer sa rubrique « la Cour des Mécomptes »
Premier cité, Christian Estrosi, pour avoir causé une dépense de 138.000 euros pour un voyage à New York en jet privé afin de défendre la cause du récif corallien de Nouvelle Calédonie devant l’ONU.
Ce n’est pas le fait d’aller à New York pour cela qui vaut au Ministre cette citation. Mais le coût de son voyage, alors que de nombreux avions de ligne désservent la même destination.
En fait, il a du se résoudre à cela pour pouvoir assister à l’Elysée à un pot entre sarkozystes de la première heure. Ce qui, on en conviendra, n’est pas une priorité nationale qui vaille que l’on dépense à tort et à travers tout en proclamant que les caisses sont vides.
Philippe Delerm a écrit un livre magnifique intitulé « la première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules ». Avec Christian Estrosi, cela devient « la première gorgée de bière et autres dépenses majuscules ». Car, si l’on rapporte le nombre de gorgées qu’a pu absorber Christian Estrosi, sauf à finir rond comme une queue de pelle, on constate que chacune d’entre elles a du coûter au contribuable français quelques milliers d’euros…
Mais le plus choquant, c’est l’explication qu’il en a donné dans sa médiocre tentative de présenter ses excuses. Il ne s’était pas rendu compte du coût que représentait ce voyage. Comme si les jets privés volaient avec pour tout carburant de l’amour et de l’eau fraîche. Comme quoi on voit que le bon sens n’est pas, comme le soutenait René Descartes, la chose du monde la mieux partagée. Trop souvent il s’arrête aux portes de la Cour. Et en particulier à celles du bureau de Christian Estrosi.
Bouclier fiscal, un bouclier qui ne protège pas des attaques
février 1, 2008 on 3:28 | In Economie, France, Insolite | Commentaires fermésMis à part le bouclier arverne, rendu célèbre par Astérix, jamais bouclier ne fit couler autant d’encre que celui destiné à plafonner les impôts payés par les contribuables.
Son origine provient d’une part de la volonté punitive des socialistes français vis à vis des « riches », et de la montée des prix de l’immobilier au cours des dernières années.
C’est ainsi que l’on vit apparaître le syndrome de l’ile de Ré, où des personnes qui avaient un revenu modeste étaient toutefois imposées à l’isf, la valeur de leur maison dépassant le plancher dudit impôt. Un comble.
Pour protéger ces personnes au patrimoine devenu substantiel causé par la rareté de leur bien mais au revenu modeste, il fut crée le « bouclier » fiscal, afin que ces personnes ne paient pas plus que 60% de leur revenu en impôts. Ce taux fut relevé ou abaissé suivant l’angle de vision à 50% par le gouvernement de François Fillon, signifiant ainsi que les citoyens ne travailleraient pas plus pour l’Etat que pour eux mêmes, ce qui est, de l’avis de JusMurmurandi, « normal ».
Mais aux yeux des socialistes, premier secrétaire en tête avec son inoubliable phrase « je n’aime pas les riches » que JusMurmurandi ne se lasse pas de répéter, le péché était inacceptable; et lors du paquet fiscal, ou loi TEPA, les gorges chaudes de la rue de Solférino de se déchaîner. Cadeaux aux riches et autres quolibets aussi affables émaillèrent le discours de l’opposition, qui oublia au passage que Nicolas Sarkozy leur avait concédé la présidence de la commission des finances du Parlement en dépit de leur minorité.
2007 dûment achevée, le moment est venu de faire le bilan.
Et que constate t on ? Qu’en fait le bouclier fiscal coutera beaucoup moins cher que prévu. Initialement estimé à 400 millions d’Euro, il ne couterait en fait qu’environ la moitié.
Et qui plus est après que le Ministère du Budget lance une campagne de communication encourageant les contribuables à demander la réduction de leur charge fiscale.
Tout ça pour ça ? Renversant, non ?
Une société sans contrôle?
février 1, 2008 on 2:31 | In Economie, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésDécidément, le mot contrôle est au centre de l’actualité.
Ainsi le rapport Lagarde sur les dysfonctionnements qui ont laissé passer les manoeuvres de Jérôme Kerviel à la Société Générale pointe des systèmes de contrôle qui n’ont pas fonctionné. On connaît le résultat.
Ainsi le rapport Pochard sur la revalorisation du métier d’enseignant pointe que la moitié des enseignants n’ont pas été contrôlés depuis 4 ans, et 27% depuis 8 ans. On connaît le résultat, notamment en matière de capacité de lecture et d’écriture des enfants entrant au collège.
Ainsi les automobilistes, contrôlés par des radars, ont changé de comportement, ce qui induit une amélioration dramatique du nombre de morts et de blessés sur les routes françaises.
A l’inverse, les députés et sénateurs PS ont joyeusement ignoré les consignes du parti quant au vote sur la modification de la Constitution à Versailles. Certains ont voté pour, d’autres contres, d’autres enfin se sont abstenus. Bref, le PS ne contrôle pas grand-chose.
Au sommet de l’Etat, Nicolas Sarkozy prépare le contrôle de ses ministres et secrétaires d’Etat, et déclare qu’il sera lui-même jugé sur sa capacité à tenir ses promesses, ce qui suppose un contrôle. Alors qu’il succède à 2 Présidents célèbres pour ne pas avoir tenu les leurs.
JusMurmurandi ne peut que voir dans le métier de contrôleur un métier d’avenir, à même de résorber le problème du chômage en France.
Et rappelle cette vieille plaisanterie de l’époque soviétique: « pourquoi les policiers soviétiques vont-ils toujours par trois? Parce que l’un d’entre eux sait lire, l’autre sait écrire, et le troisième contrôle ces deux dangereux intellectuels »
Les Etats-Unis seraient-ils « sarkozyens »?
février 1, 2008 on 1:31 | In Economie, Incongruités, International | Commentaires fermésBeaucoup de Français assimilent, à tort, Etats-Unis et ultra-libéralisme. Le dernier budget présenté hier par George W. Bush devrait convaincre les plus sceptiques qu’il s’agit d’un cliché erroné.
Ce Président républicain, donc fiscalement conservateur, en théorie tout du moins, a trouvé en arrivant un budget de 2000 milliards de dollars, et il présente 8 ans après un budget de 3000 milliards de dollars, soit 50% de hausse en 8 ans. Pas vraiment exemplaire si Bush est bien un ultra-libéral.
Pas exemplaire non plus, un quasi-doublement de la dette totale des Etats-Unis en 8 ans, ou un excédent budgétaire hérité du démocrate Clinton transformé en déficit de 410 milliards.
De ce point de vue-là, traiter Sarkozy d’ »Américain » est probablement juste, car lui aussi, comme Bush, fait passer le soutien à l’économie avant l’orthodoxie fiscale et budgétaire.
Et, comme Bush, il n’a pas de marges de manoeuvre car il doit tout à la fois financer les attentes des Français et faire face au ralentissement économique mondial alors que les caisses sont déjà dangereusement vides.
La différence, c’est que Bush quittera la Maison-Blanche en janvier prochain, et que son successeur, quel qu’il soit, adoptera une autre politique économique.
L’autre différence, c’est que personne ne va l’accuser d’avoir présenté un budget « français » ou « sarkozyen »…