Le tigre de papier

octobre 16, 2007 on 12:40 | In France | Commentaires fermés

Le tigre de Chine du Sud est une espèce qu’on croyait éteinte depuis 20 ans, mis à part les 68 spécimens vivant en captivité. Oui, mais voilà, des photos montrent une jeune tigre de Chine du Sud en liberté, ce qui montre que l’espèce n’est pas si éteinte que cela, et que le tigre feule toujours, contrairement au lion, qui rugit.

Quel rapport avec JusMurmurandi? Regardez bien cet homme politique, à la crinière de félin, qui feule sur les plateaux télé faute de pouvoir rugir. Comme un tigre, il n’aime pas partager son domaine avec d’autres congénères, notamment les mâles, dont un en particulier lui donne manifestement de l’urticaire. Comme un tigre (source: wikipedia), il marque son territoire (sur les plateaux télé) avec son urine ou ses excréments, qu’il déverse précisément sur cet autre mâle qu’il ne supporte pas.

Ainsi donc, Dominique de Villepin, qu’on croyait aussi une espèce disparue, réapparaît et ressemble furieusement à un tigre de Chine du Sud. Mais alors qu’un vrai tigre a des griffes redoutables, DdV déchire à coup de livres sur Napoléon.

C’est certainement ce que les chinois appellent un tigre de papier…

 

A South China tiger cub

Précaution, vous avez dit précaution ?

octobre 16, 2007 on 1:52 | In France | Commentaires fermés

La Commission pour la Libération de la Croissance Française formée par Nicolas Sarkozy et présidée par Jacques Attali va prochainement rendre son premier rapport. La Commission va notamment conseiller de retirer de la Constitution française le « principe de précaution ». Précaution contre tous les effets secondaires ou futurs d’innovations notamment dans les domaines de la santé et de l’environnement.
Sans vouloir nier l’impérieuse nécessité de la prudence dans l’expérimentation, ni les drames que des imprudences ont pu générer, comme celui de la thalidomide, pour ne citer qu’un seul exemple, JusMurmurandi affirme que la prudence doit être contrebalancée par l’audace.

Sinon, là encore pour ne prendre qu’un seul exemple, jamais l’humanité n’aurait connu le chemin de fer, tant les idées préconçues à l’époque de son invention étaient que tous les passagers arriveraient morts en gare, tués par une vitesse de plus de 40 km/h.

Une situation illustre les limites de mettre la précaution en avant, et non pas l’innovation: celle des médicaments. Ceux-ci sont aujourd’hui mis sur le marché après de longues années de tests, pour veiller justement à débusquer tous problèmes et autres effets secondaires pervers qu’ils pourraient déclencher.
Et pendant ce temps-là, les malades à qui leur état de santé ne laisse pas le temps d’attendre ces longues années supplient qu’on leur administre ces traitements, même non prouvés ou certifiés, parce que, sinon, ils mourront avec certitude.

Fallait-il laisser mourir du SIDA les malades trop atteints pour attendre que de longues expérimentations aient permis d’administrer les trithérapies salvatrices avec précaution?
Quel rapport avec l’actualité, hormis le fait que cette recommandation de la Commission Attali va être publiée dans les jours qui viennent?

Ne peut-on pas voir que la France est un pays malade, malade de trop de dettes, de trop de déficits, de trop peu de croissance?

Et que donc, si on appliquait le principe de précaution, la classe politique serait interdite de prendre la moindre action, d’appliquer le moindre remède dont le résultat ne soit pas absolument certifié et garanti par de longues études.

Ceci aurait évité à la France, par exemple, les 35 heures, une réforme unique au monde dont les effets étaient pour le moins inconnus au moment de l’adoption du texte.
Pour autant, il ne s’agit pas de jeter toute précaution à la rivière.

JusMurmurandi trouve par exemple que les millions d’euros brassés en liquide par l’UIMM et son Président, ce n’est pas précautionneux.

Ou les ventes d’actions EADS par les cadres et actionnaires d’EADS juste avant une chute verticale de la valeur du titre.

Ou les déficits géants et accumulés par l’Etat qui chargent l’avenir d’une hypothèque sur les générations futures.
Décidément, où est le principe de précaution quand on en a besoin?

Une Coupe du Monde pour la France (mais pas au rugby)

octobre 14, 2007 on 11:00 | In Economie, France, Incongruités | 1 Comment

Une association (ETHIC, ou Entreprises à Taille Humaine, Indépendantes et de Croissance) fait la promotion d’une journée de Fête des Entreprises, un jour où la « seule revendication qui s’exprime est celle de pouvoir célébrer son entreprise ».

Oui, mais…

Mais la date choisie est le 3e jeudi du mois d’octobre. Et alors, direz-vous? Eh bien, cette année cette date est le 18 octobre. Et le 18 octobre est la date choisie par les syndicats pour une grève destinée à défendre les régimes spéciaux de retraite. En particulier, tous les syndicats appellent à la grève à la SNCF et à la RATP.

Fête des Entreprises, vous avez dit fête?

Mais alors, pourquoi avoir choisi justement cette date-là pour une grève? Parce que casser les entreprises en montrant sa puissance est un objectif de cette grève? Plus sûrement parce que le 18 octobre, c’est 2 jours avant la finale de la Coupe du Monde de rugby. Un Stade de France rempli à raz bord…. si les spectateurs peuvent arriver par RER et TGV. Ce qui permet à une grève le 18 de menacer cette occasion où la France sera sous les yeux du monde, mettant ainsi le gouvernement sous pression pour négocier le 19.

Cela s’appelle du chantage. Une technique bien connue de nos syndicats, qui avaient déjà fait la même chose chez Air France juste avant la Coupe du Monde de football en 1998. Imaginons 2 minutes que cette grève-là ait réussi et empêché le déroulement de la Coupe du Monde. Elle eût privé la France de ses Bleus, dont personne n’eût su ni cru qu’ils étaient taillés pour gagner.

C’est cela, le coût d’une grève. Et comme cette grève était mise en place alors que les Bleus avaient encore toutes leurs chances de jouer ce soir-là, cela montre bien que les syndicats comptaient bien perturber d’innombrables fêtes, et pas seulement celle de l’entreprise.

A moins que les syndicats veuillent donner à la France un nouveau titre mondial.

En gagnant la Coupe du Monde des grèves.

Fraude à gogos !

octobre 13, 2007 on 10:05 | In France | Commentaires fermés

Non, ce n’est pas une faute de frappe. Normalement, il faudrait écrire « fraude à gogo », signifiant qu’il y a abondance de fraude. Ce qui, par ailleurs, est manifestement le cas, puisqu’on parle de 19 milliards d’Euros par an, pas moins!

Non, si JusMurmurandi écrit « fraude à gogos », c’est parce qu’au delà d’un certain seuil, s’il y a une telle masse de fraude sans aucune révolte des pigeons grugés, c’est que ce sont de véritables gogos. Eh bien, ces gogos, c’est nous!

Parce que les 19 milliards d’Euros, c’est le montant de la fraude sociale estimée par le Commissaire Fougeray dans son livre Fraude Connection. Fraude aux ASSEDIC, fraude à la Sécu. Fraude artisanale, fraude industrielle. Faux chômeurs, faux arrêts de travail, faux bulletins de salaire, faux papiers, tout y passe, et la créativité des fraudeurs est digne de tous les compliments.

Comme la passivité des pouvoirs publics, qui, pourtant, devraient y voir la possibilité de diminuer massivement les déficits des comptes sociaux sans changer la loi ou créer de nouveaux prélèvements. Alors pourquoi ne rien faire? Parce que que ce sont des délits sans violence ni victimes, sans traces, ni scandale?
Superficiellement, parce que la machine administrative est lourde et compartimentée, que les fichiers des différentes administrations et organismes sociaux ne sont pas interconnectés, qu’il n’y a pas assez de contrôleurs, etc…

En fait, devant un chiffre aussi vertigineux, Jusmurmurandi en arrive à la seule conclusion possible, à savoir que cette fraude est manifestement tolérée. Comme est toléré l’emploi « au noir » dans le secteur parisien du textile dans le quartier légendaire du Sentier. Comme est toléré le trafic de drogue dont on dit qu’il contribue à éviter l’explosion des quartiers chauds.

Bref, cette fraude sociale serait une sorte de prix à payer pour une sorte de paix sociale. Ce qui fait de ceux qui payent leurs cotisations et impôts et élisent ces politiciens qui préfèrent taxer les grandes fortunes et les stock-options des créateurs d’entreprises plutôt que rechercher les fraudeurs, des sortes de gogos.

Un étrange Object de Business

octobre 13, 2007 on 9:34 | In Economie, France | Commentaires fermés

Cette semaine a vu l’allemand SAP, N°1 mondial des progiciels de gestion d’entreprise lancer une OPA amicale sur le français Business Objects, N°1 mondial des solutions de Business Intelligence. Beaucoup de très grandes entreprises mondiales utilisent SAP pour gérer leurs ventes, leur production et leur comptabilité, et Business Objects pour s’y retrouver dans les montagnes d’informations générées par le progiciel allemand, et les transformer en tableaux de bord simples à exploiter.

A l’heure où Nicolas Sarkozy veut relancer l’économie française, et où la société de l’information rend des entreprises comme Business Objects toujours plus désirables, voir un leader mondial français être absorbé par un étranger n’est pas une bonne nouvelle.

Qui n’est peut-être pas étrangère au fait que créer un leader mondial dans le seul pays qui, depuis 10 ans, ne travaille que 35 heures, dans le seul pays où le leader du principal parti d’opposition déclare publiquement « qu’il n’aime pas les riches », dans le seul pays qui envisage d’interdire les stock-options, dans le seul pays qui maintienne un ISF dans toute sa stupide rigueur, s’apparente à une course d’obstacles face à des concurrents d’autres pays qui sprintent sur une piste dégagée.

Quand Philippe Séguin, Président de la Cour des Comptes prend les stock-options pour cible des ses critiques, les désigne à la vindicte publique et propose de les taxer pour financer une partie du tonneau de Danaïdes du trou de la Sécu, ne voit-il pas le rapport direct entre cette proposition démagogique et simpliste et la perte d’un leader français qui a créé 5400 emplois?

Il est vrai qu’en matière de création d’emplois en France, la classe politique de tous bords est championne du monde, et que ses performances laissent loin derrière de simples leaders mondiaux comme Business Objects, Dassault Systèmes ou Cap Gemini. Vous n’y êtes pas? Vous ne voyez pas les Mitterrand, Chirac, Jospin, Séguin et autres en créateurs d’emplois? Vous avez tort. Entre 1982 et 2003 ils ont créé un million d’emplois. Oui, un million! Soit une croissance de 23% par rapport à 1982. Oui, ils ont créé un million d’emplois de fonctionnaires. Et même pas besoin d’un progiciel Business Objects pour en voir les conséquences!

Un réchauffement qui fait bouillir

octobre 12, 2007 on 11:40 | In Incongruités, International | Commentaires fermés

Claude Allègre doit bouillir en apprenant la nouvelle qu’Al Gore va recevoir le prix Nobel de la paix.

Dans son livre sur l’environnement, « Ma vérité sur la terre », il le présente comme un vice Président falot, qui a surtout gagné des sommes considérables en racontant des contre vérités sur l’environnement.

Concernant les montants, il avance 50 millions de dollars pour son film et 200.000 pour chaque conférence qu’il donne ; pour ce qui se rapporte aux contre vérités, Allègre affirme, par exemple que la montée du niveau des océans évaluée par Gore à 6 mètres dans le siècle à venir est totalement irréaliste et que cette montée serait tout au plus de quelques centimètres; ou encore que la fonte de l’Arctique si elle est réelle, n’en est pas moins relativement peu importance car 92% des réserves glaciaires se situent en Antarctique, et que ces réserves ne fondent pas.
Et tout ceci pendant qu’Al Gore vit comme un Nabab avec une maison qui consomme une quantité d’électricité équivalent à celui d’une petite ville.

En revanche, ce qui doit vraiment monter, c’est la joie d’Hillary Clinton, Barak Obama, qui doivent se dire qu’avec cette distinction nouvelle, il est vraiment hors course chez les Démocrates pour la Maison Blanche l’année prochaine…

Ca s’en va et ça revient

octobre 12, 2007 on 11:20 | In Best of, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Un rapport récent de l’inspection générale des finances (ou IGF, mais à ne pas confondre avec l’impôt sur les grandes fortunes, ancêtre de l’isf, mis en place par François Mitterrand) sur l’imprimerie nationale fait frémir.

L’imprimerie nationale, qui a le monopole d’impression des documents officiels comme nos passeports ou cartes nationales d’identité, possédait un immeuble dans le 15ème arrondissement, rue de la Convention.

Il est de belle taille, car il compte pas moins de 20.000 mètres carrés de bureaux et 10.000 d’activité ; autant dire que des surfaces de ce type sont fort peu fréquentes dans la capitale.

En 2003, cet immeuble est cédé par l’Etat pour la somme de 85 millions d’Euro. Pour l’instant rien de très critiquable, direz-vous avec raison.

Ce dernier l’a racheté à Carlyle, quatre ans plus tard pour permettre le regroupement des services des Affaires étrangères.

L’immobilier ayant augmenté à Paris comme dans les autres capitales européennes, il était naturel que l’entreprise américaine, par ailleurs proche de la famille Bush, fasse une plus value.

Mais celle qui a été faite, toujours selon le rapport de l’IGF, laisse JusMurmurandi pantois: le prix de vente à l’Etat aurait été de 325 millions d’Euro.

Soit une plus value de 240 millions d’Euro en quatre ans.On voit à quel point le chemin à parcourir pour avoir un Etat exemplaire sera long.

JusMurmurandi serait heureux que les bas de laine des Français aient évolué de façon comparable….le sujet du pouvoir d’achat ne serait certainement pas autant d’actualité.

Plus intéressant encore est de voir comment on en est arrivé là.

Si le prix d’achat par l’Etat en 2007 semble se situer dans les prix de marché, et compte tenu des travaux d’aménagement réalisés par Carlyle, c’est surtout la vente qui aurait été très mal négociée en 2003.

Prix de vente trop bas, aucun aménagement avant la vente, ce qui a augmenté la plus value de Carlyle d’autant en 2007, délai d’achèvement de l’opération qui a duré 31 mois pendant lesquels l’immobilier montait, pas de versement d’acompte, clause de complément de prix mal rédigée, l’IGF ne mâche pas ses mots pour critiquer la gabegie, l’incurie.

Plusieurs dizaines de millions d’Euro ont été ainsi été perdus par l’imprimerie nationale, par le contribuable français.

Mais la question principale que JusMurmurandi se pose, c’est surtout celle de la courte vue de la gestion du parc immobilier de l’Etat : vente contractée en 2003, finalisée en 2006 et rachat en 2007 ???

JusMurmurandi eût aimé que « ça s’en va et ça revient » ne soit que le titre d’une chanson de Claude François.

Avec des exemples comme celui ci, JusMurmurandi, tel le chanteur, « promène sa souffrance »….

Au galop, Mesdames et Messieurs, au galop!

octobre 12, 2007 on 6:11 | In France, Insolite | Commentaires fermés

La France s’oppose à Bruxelles sur le monopole des jeux. Au nom de la protection des populations, pour éviter que de trop nombreux joueurs accros se ruient au jeu, seuls sont légaux la Française des Jeux et le PMU. Ce qui exclut non seulement tous les jeux sur Internet ou sur d’autres sports et évènements que les courses de chevaux, mais surtout que la concurrence soit ouverte à toutes les sociétés de l’Union Européenne. D’où la procédure d’infraction que Bruxelles s’apprête à signifier à la France.

Le PMU, pour tenter de préserver sa tranche du monopole, déploie tous ses charmes. Et notamment que, par le biais d’un reversement d’une part des enjeux, il fait vivre un filière hippique particulièrement active en France, qui emploie 64000 personnes.

Mais si le monopole était le meilleur système économique et politique, cela se saurait. Nous aurions une seule banque, une seule compagnie d’assurance, une seule marque automobile, une seule lessive et un seul shampoing. Et nous serions dirigés par un soviet, comme une certaine union du même nom. Et il y aurait un seul parti politique, le Parti Communiste.

Il est vrai que, quand JusMurmurandi regarde la scène politique française, l’impression qui se dégage est qu’il n’y qu’un seul parti qui fédère à lui seul des acteurs de multiples tendances, et que sa plus forte opposition elle-même est à l’intérieur de ce parti.

Et qu’alors que son leader voudrait sprinter comme un étalon dans la dernière ligne droite du prix d’Amérique, d’autres voudraient transformer sa course en saut d’obstacles comme un steeple chase. Pendant que d’autres, plus habitués par les 2 Présidents précédents à une course à allure modérée, voudraient faire comme dans une course de trot, et déclasser le jockey dont le cheval se met au galop pour aller plus vite.

Mais si, dans le monde des courses hippiques, la réforme est le triste sort réservé aux chevaux qui ne peuvent plus courir, en politique, c’est un sport qui demande de pouvoir tout à la fois trotter vite, sauter les haies et les rivières, et galoper dans la dernière ligne droite plus vite que ses concurrents. Sauf que, à cause du monopole des Jeux, en France, on ne peut pas parier sur le résultat des réformes de Nicolas Sarkozy.

Chez Boeing, les doutes ne planent plus…

octobre 11, 2007 on 9:33 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermés

Il ya quelques jours, JusMurmurandi avait dédié un article à EADS en disant que l’on croyait rêver en entendant dire Boeing que le calendrier du nouveau 787, « Dreamliner » ou avion de rêve, serait livré comme prévu à son premier client All Nippon Airlines, en mai prochain alors même que les essais n’avaient pas encore commencé.

Tout le monde connaît Raymond Devos, et son magnifique sketche sur les doutes qui planent.

Eh bien, chez Boeing, ils ne planent plus.

Il a bien fallu avouer que le calendrier ne serait pas tenu.

Car le véritable cauchemar était possible: des essais commencés tandis que l’on construisait les premiers appareils destinés aux clients, et des modifications requises par les résultats des essais entrainant la reprise d’appareils théoriquement déjà produits. Cela s’était déjà passé avec la version 700 du 737, pour laquelle Boeing avait du rajouter une porte de sortie de secours sur des aéronefs sur le parking de livraison pour que les délais d’évacuation en cas d’urgence puissent être tenus…Ce qui n’a pas empêché le 737 de continuer sa carrière remarquablement fructueuse pour Boeing.

Il est donc trop tôt pour baptiser le 787 le… »Nightmareliner » ou cauchemar d’avion.

Du lait à consommer avec modération

octobre 11, 2007 on 5:28 | In Economie, France | Commentaires fermés

Il y a longtemps que les consommateurs français peuvent acheter des produits alimentaires « bio » disponibles partout. Outre le fait que cette appellation recouvre 2 réalités bien différentes (le produit est il obtenu par des méthodes bio, comme une agriculture sans engrais artificiels ou synthétiques, ou le produit est-il de composition bio, c’est-à-dire par exemple sans additifs, colorants ou édulcorants?), ils sont couramment plus chers que les produits « non-bio ».

En plein Grenelle de l’écologie, après une élection présidentielle où les thèmes écologiques ont été repris par tous les candidats, et au moment où tous les Français se disent prêts à faire des efforts pour le développement durable, arrive un vrai défi.

Les groupes laitiers français veulent augmenter les prix de leurs produits de 8 à 20%. En cause, la demande mondiale toujours plus forte, poussée par la croissance des classes moyennes des grands pays en plein décollage économique, Chine, Inde, Brésil. En cause également la concurrence croissante des bio-carburants, qui attirent des surfaces cultivables auparavant consacrées aux cultures vivrières.

La question qui se pose est la suivante: les Français sont-ils prêts à subir le surcoût d’un virage vers plus d’écologie, de développement durable et de bio au moment où les prix vont déjà monter rapidement,et, selon toute probabilité, durablement? Et l’économie française peut-elle voir son agriculture s’orienter vers des méthodes de moindres productivité et rentabilité au moment où les volumes de production demandés par le marché sont en pleine croissance?

Bref, l’écologie est-elle un plaisir de riches, et les produits alimentaires bio doivent-ils payer une taxe de produits de luxe? Verra-t-on sur les packs de lait le même avertissement que sur les alcools: « attention, à consommer avec modération »?
Accessoirement, JusMurmurandi observe que, alors que les prix à la production augmentent rapidement pour le plus grand profit des paysans, il n’y a pas de signe que ces paysans, si prompts à exiger des compensations, y compris par la violence, quand les prix baissent, montrent le moindre désir de restituer une part de leur nouvelle prospérité à une collectivité qui les a si longtemps assistés de moult subventions.

Delanoë™, la brioche et les 35 heures, 10 ans après

octobre 11, 2007 on 3:10 | In Best of, Elections municipales 2008, France | 1 Comment

Il y a 10 ans, la France, qui avait donné au monde Pierre Dac, et la baguette de pain (et aussi les Droits de l’Homme et autres broutilles de moindre importance), faisait au dit monde l’offrande de sa dernière trouvaille: les 35 heures de travail hebdomadaire.

Vous direz: quel rapport? Les 35 heures ont été conçues pour permettre de partager le travail entre chômeurs et travailleurs, et donc de diminuer le nombre de chômeurs. Si plus de gens travaillent moins, moins de gens travailleront plus. Ou quelque chose comme ça. Et inversement, comme eût dit Pierre Dac, grand humoriste français.

C’est là qu’intervient la baguette de pain, avec cette question bien connue des élèves du brevet élémentaire: « si on peut cuire 200 baguettes de pain en 40 heures, combien peut-on en cuire en 35 heures? Essayez de répondre « autant », et voyez si vous êtes reçu…
En fait, si 10 ans après qu’ils aient élu une coalition PS-PC-Verts menée par Lionel Jospin sur une plateforme à base de 35 heures, les Français élisent Nicolas Sarkozy sur une promesse de « travailler plus pour gagner plus », ce qui est grosso modo l’inverse, c’est que les socialistes de 1997 avaient ignoré ce vieil adage romain, attribué à Jules César, selon lequeil faut donner 2 choses au peuple pour qu’il (le peuple) soit content: du pain, et des jeux.

Côté jeux, pas de problèmes, les 35 heures permettent effectivement de passer plus de temps en famille, ou à ses loisirs. Le problème, bien sûr, c’est le pain. Les Français ont du bon sens, et savent bien qu’en impôts pour payer les fonctionnaires nouveaux embauchés pour compenser le fait qu’ils travaillent moins, et en modération salariale pour éviter que les entreprises ne croulent sous le poids des 35 heures, ils gagnent moins.

Curieusement, c’est à la tête de cette même coalition, et exclusivement sur cette promesse de jeux (en l’occurence des fêtes multiples, et autres Paris-plage) que se présente Bertrand Delanoë™ à la réélection comme maire de Paris. Paris, où l’emploi salarié a diminué de 60.000 personnes entre 2002 et 2006 alors qu’il croissait en Ile-de-France et dans l’ensemble de la France.

Alors que répondra Bertrand Delanoë™ aux Parisiens qui lui demanderont du pain plutôt qu’encore de nouveaux jeux? Comme Marie-Antoinette: qu’ils mangent de la brioche!

Ségolène sainte et martyre comme le Che?

octobre 10, 2007 on 3:40 | In France | 1 Comment

Il y a 40 ans mourait Ernesto « Che » Guevara, tué par les forces armées boliviennes. Depuis, cet aventurier de la révolution mondiale est devenu une sorte de légende, et sa tête orne des millions de tee-shirts portés par des jeunes, qui sans rien savoir de ses actions ou de sa politique, le considèrent comme une star éternelle.

Il y a évidemment l’effet d’un homme mort pour sa cause, encore jeune, qui fait de lui un martyre. Une sorte de John Kennedy à l’envers, lui aussi starisé pour toujours par sa mort, lui aussi en dépit d’un parcours politique et personnel contestable.

Autre exemple de starisation par la mort prématurée et le martyre: Jeanne d’Arc brûlée à Rouen. Même si un livre récent raconte une histoire de Jeanne très différente des clichés enseignés aux enfants des écoles.

Sans parler de Jésus-Christ, lui aussi mis à mort pour ses idées par ses ennemis

Quel rapport avec la politique française? JusMurmurandi observe qu’il y a une personnalité qui fait référence aux martyres pour qualifier la souffrance que lui imposent les attaques qu’elle subit. Qui dit qu’à l’époque de Jeanne d’Arc elle eût été brûlée. Qui cite le Christ en croix. Qui visiblement meurt d’envie d’incarner le rôle de Kennedy, Président moderne, jeune et sympathique, porté par l’aile progressiste de l’électorat contre un candidat conservateur, et laissant une trace fulgurante dans l’histoire.
Mais JusMurmurandi se demande si Mme Royal a bien compris que, pour atteindre ce statut de star, où l’image transcende la réalité, où les tee-shirts du Che effacent les fusillés sur son ordre, les campagnes sans issue en Afrique, d’où il part en laissant les compagnons de route qu’il a lancés dans l’action se faire massacrer après qu’il les ait abandonnés, les fidélités à un Fidel Castro qui aura ruiné Cuba et plongé sa population dans la misère et la terreur politique d’un pouvoir despotique, pour tout cela, il faut d’abord vraiment mourir de manière prématurée et tragique pour ses idées.

Ce qui est quand même beaucoup plus désagréable que quelques commentaires acides dans le livre d’un ancien Premier Ministre. Et qu’on risque en plus que, malgré cet ultime sacrifice, il ne reste de vous que ce qui reste du Che. Un sobriquet, une photo et un tee-shirt.

   

Ni pute, ni soumise !

octobre 10, 2007 on 5:03 | In France, Insolite | Commentaires fermés

Croustillants propos venant de et concernant Fadela Amara et les députés.

Visiblement mal à l’aise vis à vis de la nouvelle loi sur l’immigration et le fameux amendement sur lequel JusMurmurandi s’est déjà penché, Fadela Amara déclare qu’elle est hostile à l’instrumentalisation de l’immigration.

Si certains députés de droite réagissent en se déclarant eux aussi mal à l’aise, mais cette fois vis à vis des propos de la ministre, la gauche lui intime presque l’ordre de démissionner, comme par exemple Pierre Moscovici sur Direct 8, interviewé par la nouvelle compagne du Premier Secrétaire du PS, au nom de la « doctrine Chevènement » (« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne » sic).

Et Fadela Amara de répondre à la gauche qu’elle n’avait pas de leçons à en recevoir, «Je n’ai pas de leçon à recevoir de députés de gauche qui nous ont laissés vivre dans des endroits dégueulasses quand ils étaient aux affaires», a-t-elle lancé.

Puis elle ajouta «Sur le terrain, je n’ai aucun emmerdement pour travailler avec les élus de tous bords pour que ça change dans les cités».

Dont acte.

JusMurmurandi voudrait rappeler le nom de son association, à tous ceux qui semblent l’avoir oublié: ni putes, ni soumises.

Fermez le ban.

Que la fête commence !

octobre 10, 2007 on 2:53 | In Best of, C'est ça, Paris?, Elections municipales 2008, France, Insolite | Commentaires fermés

C’est avec consternation que JusMurmurandi a lu l’appel de Bertrand Delanoë™(NDLR transmis à l’AFP) à Christine Boutin et François Fillon afin que soient tenus les engagements de l’Etat « car seule une mobilisation nationale permettra de venir à bout du drame de l’exclusion ».

Cet appel suscite plusieurs remarques: d’une part, nous pensions que Bertrand Delanoë était en pleine campagne pour sa réélection à la Mairie de Paris.

Il semblerait que JusMurmurandi ait commis une erreur d’appréciation.

Encouragé par le camarade Jospin, et se voyant déjà élu dans un fauteuil à Paris, prend il dès maintenant d’assaut la tête de l’opposition socialiste ?

Changeant de braquet, et fort de la réservation de Delanoë2012.fr, entrevoit il un destin national et se lance t il pour les prochaines présidentielles?

Quelle ambition !Mais poursuivons cette déclaration car nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

« Il faut que l’Etat impose dans chaque département, dans chaque commune, les logements qui manquent pour les plus démunis: centres d’hébergement de qualité, logements sociaux, maisons relais… », déclare t il.

La répartition des tâches apparait donc plus clairement: au maire d’organiser les fêtes les unes après les autres, à l’Etat de faire le sale boulot qui de toute façon ne satisfait jamais personne: c’est soit trop soit trop peu, mais en tout cas jamais « bien ».

C’est bien connu, on remercie toujours plus celui qui amène les distractions que celui qui accomplit les tâches ordinaires et ingrates, comme remplir les assiettes quotidiennes.

Quelle noblesse d’âme !

Car si l’on en vient à questionner Bertrand Delanoë sur sa contribution à la rénovation des logements à Paris (par exemple, au hasard…) on verra la maigreur du bilan parisien apparaître dans toute sa tristesse. Le Perroquet Libéré illustre à satiété la pauvreté des tâches accomplies, dans un mandat rallongé d’un an qui plus est.
Mais le clou, vous vous en doutez, nous vous l’avons gardé pour la fin: M. Delanoë exprime sa « grande préoccupation concernant l’hébergement et le logement des sans-abri dans notre pays ».

Pour quelqu’un qui a envoyé en juillet dernier les tontons macoutes de la Ville de Paris virer les SDF des berges parisiennes pour organiser sa plage estivale, au point que des actions caritatives comme Médecin du Monde s’en plaignent, c’est le comble du cynisme.

Quelle hypocrisie !

EADS: le dossier qui fait parler volapük

octobre 9, 2007 on 11:24 | In Economie, France, Incongruités | 1 Comment

Pas plus tard qu’hier, JusMurmurandi écrivait que l’affaire EADS faisait dire n’importe quoi aux politiques. Malheureusement un débat radiophonique (BFM) a fourni une brillante illustration de cette regrettable constatation.

Christiane Taubira, député (MRG) de Guyane, et candidate à la Présidence de la République en 2002, a affirmé avec aplomb, parlant d’EADS: « quand on spécule sur les stock-options sur une entreprise publique« .

En 10 mots, 3 contre-sens. Une manière de record.

- D’abord, la stock-option ne peut être un outil de spéculation. Parce que pour spéculer, il faut pouvoir acheter et revendre, alors que les stock-options, une entreprise les accorde, et le bénéficiaire peut choisir de les exercer (ou non), mais on ne peut pas les acheter et les revendre.

- Ensuite EADS n’est tout simplement pas une entreprise publique. Elle le serait si la majorité de son capital était détenu par l’Etat, ce qui n’est pas du tout le cas. http://fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise_publique .

- Enfin, si une entreprise est publique, l’Etat y est majoritaire. Si elle est cotée, il est possible d’acheter et d’en vendre des actions. Si l’Etat y conduit une politique susceptible de dégager des profits pour des « spéculations » sur ces actions, à qui la faute?

Bref, Mme Taubira empile joyeusement des mots qui sonnent bien (spéculation, stock-options), mais le résultat est du charabia, du sabir, du volapük. Le pire, c’est qu’il est manifeste que Mme Taubira sait de quoi elle parle, et que c’est sciemment qu’elle régurgite ce galimatias démagogique.

Car en 1978, Mme Taubira est devenue professeur d’économie! http://fr.wikipedia.org/wiki/Taubira

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