L’Amérique libérale que nous aimons tous
août 23, 2008 on 9:23 | In Best of, Economie, France, International | Commentaires fermésDans ce monde politiquement correct où nous vivons, le nombre d’insultes « autorisées » a dramatiquement chuté. Plus aucune allusion à la race, la religion ou les moeurs. Fort heureusement, il y en a une qui permet aux politiciens de gauche de s’en donner à coeur joie, c’est « libéral ». Quand un politicien traite son adversaire de libéral(e), cela veut dire, grosso modo, « personne vendue corps et âme aux lois impitoyables du marché et des grandes multinationales, sans considération pour les dégâts immenses qu’elles provoquent chez les Français »
Il y a même une version « hard » de cette insulte, c’est « ultra-libéral ». Et l’exemple permanent de cet ultra-libéralisme débridé (encore un épithète aggravant), ce sont les Etats-Unis, territoire de toutes les horreurs économiques (cf. le livre de Viviane Forrester, l’horreur économique).
L’opposé de ce libéralisme présumé « fou », c’est l’intervention de l’Etat, bien sûr. L’Etat présumé salvateur, compassionnel, sage, impartial, et j’en passe.
Alors, pour montrer à quel point ce cliché est réaliste, intelligent, approprié, JusMurmurandi indique que les 3 fabricants américains d’automobiles viennent de demander au gouvernement américain 50 miliards de dollars d’aide pour reconvertir leurs usines de production de gros modèles gloutons en petits modèles économes. 50 miliards! Le candidat républicain aux Présidentielles américaines, John Mc Cain a déjà indiqué qu’il était d’accord avec cette demande, tandis que Barack Obama a, lui alloué, en cas de victoire, une enveloppe triple, soit 150 milliards, pour le « verdissement » de l’industrie américaine. Ce doivent être des milliards « libéraux », bien sûr, ce qui change tout…
Vous me direz, c’est un exemple isolé. Pas du tout, puisque, pour aider les Américains qui sont en danger de perdre leur logement dans le cadre de la crise immobilière, l’administration Bush a mis en place un programme de soutien aux propriétaires de plusieurs dizaines de miliards de dollars. Plus encore, les 2 organismes privés d’assurance des prêts immobiliers, Fannie Mae et Freddie Mac étant menacés de faillite par des dizaines de milliards de dollars de prêts immobiliers non remboursés, le président Bush a tout simplement dit qu’en cas de besoin, il les nationaliserait! Ouf! Quelle débauche de libéralisme! On ne faisait pas mieux du temps de l’Union de la Guache de 1981 en France!
Vous me direz, c’est un moment exceptionnel, atypique, de l’histoire américaine. Pas vraiment. Chrysler, 3e fabricant américain de voitures, a déjà été sauvé par l’Oncle Sam dans les années 70. Et les caisses d’épargne, qui s’étaient gavées de »junk bonds » pourries dans les années 80, ont été, elles aussi, sauvées par le contribuable américain.
Du coup, les accusations américaines contre les subventions européennes à Airbus prennent une saveur particulière. Mais ce sont des subventions anti-libérales, rien à voir avec l’aide US à Boeing…
Ce doit être pourquoi Bertrand Delanoë se décrit comme « libéral » dans son livre, au grand scandale de la moitié du PS emmenée par Ségolène Royal.
Oui mais voilà, si « libéral » à la mode américaine n’est plus ni scandaleux ni une insulte, que restera-t-il à la gauche pour tenter de disqualifier Nicolas Sarkozy?
Heures supplémentaires supplémentaires
août 22, 2008 on 5:32 | In France | Commentaires fermésNon le titre n’est pas une faute de frappe. Car, pour la détaxe des heures supplémenaires qui sont la mesure phare de la loi TEPA, ce n’est pas le volume qui compte, mais une éventuelle augmentation du volume. Donc les heures supplémentaires supplémentaires…
Madame Lagarde, ministre des finances, nous annonce avec satisfaction que le volume d’heures supplémentaires a augmenté au deuxième trimestre par rapport au premier, passant de 172,6 millions à 182,4 millions, soit 9,8 millions d’heures supplémentaires en plus (oui, vous avez compris, inutile d’insister, elles sont supplémentaires).
Le PS, par la voix de MM. Sapin et Vidalies trouve au contraire ce résultat médiocre. Le contraire eût été étonnant. Mais écoutons plutôt l’argumentation qui veut que l’augmentation soit due à:
« un recul de la sous-déclaration des heures supplémentaires effectuées, les entreprises ayant désormais intérêt à les déclarer » C’est assez curieux. JusMurmurandi a la naïveté de croire que toute mesure qui réduit les sous-déclarations (lire, qui transforme le travail « au noir » en travail légal) est plutôt une bonne mesure. Cette apparente dilection du PS pour le travail noir est nouvelle et, à notre humble avis, assez curieuse.
« un effet d’aubaine pour les entreprises, qui sont incitées à sous-déclarer le temps de travail de leurs salariés et à payer le complément en heures supplémentaires » Là, le PS montre qu’ils ne savent pas ce qu’est un effet d’aubaine. L’effet d’aubaine porte sur les heures supplémentaires « existantes », et pas sur les heures supplémentaires « supplémentaires », justement. Sur les supplémentaires, cela s’appelle, au choix, un effet d’incitation, ou de réorientation.
« une incitation des entreprises à recourir aux heures supplémentaires plutôt qu’à des embauches, ce que confirme la remontée du chômage ces derniers mois » Voilà un argument spécieux. En apparence, quoi de plus logique, c’est une forme de 35 heures à l’envers. Avec les 35 heures, les socialistes ont voulu que chacun travaille moins, ce qui obligeait à embaucher plus de monde pour faire le même travail qu’avant. Avec les heures supplémentaires « avantageuses », moins de gens travailleront plus longtemps plutôt que plus de gens moins longtemps.
En fait l’argumentation PS ne tient pas, et ce pour 2 raisons. L’une est que le PS ne veut pas reconnaître qu’il s’agit bel et bien de volume de travail en plus, quel que soit sa répartition, vers les employés existants via des heures sup’, ou vers de nouvelles embauches. L’autre problème avec l’argumentation du PS est que, pour obtenir ce volume de travail supplémentaire, l’Etat a bonifié fiscalement l’opération. Pour obtenir de nouvelles embauches équivalentes, il eût fallu aussi bonifier ces nouvelles embauches, avec pour conséquences le même coût qui, selon le PS « a vidé les caisses », et le même effet d’aubaine qu’ils villipendent.
Allez, ne soyons pas trop dur avec le PS. Ils ne sont pas les seuls à faire preuve d’un parti-pris qui peut, comme ici, sombrer dans la mauvaise fois ridicule. Car il était simple d’instruire un vrai procès contre cette mesure. Selon les chiffres de la ministre, il y a 6% d’heures supplémentaires supplémentaires. Donc on bonifie 100 heures qui ne le réclamaient pas pour en créer 6 de plus. Et là, il n’est pas évident que ce soit un bon emploi des deniers publics.
Sauf que tous ces deniers tombent dans les escarcelles des Français qu’on appellera « moyens », car ce ne sont pas les professions libérales ou les cadres supérieurs qui bénéficient du régime des heures supplémentaires. Et de ce point de vue, à savoir distribuer de l’argent, donc du pouvoir d’achat aux Français moyens, JusMurmurandi trouve que le PS est vraiment gonflé à l’hélium de ne pas en reconnaître le bénéfice en ces temps d’inflation des prix alimentaires et énergétiques.
Mais peut-être est-ce pour cela qu’ils ont perdu l’élection présidentielle de 2007. Ils n’ont pas su comment obtenir des votes supplémentaires…supplémentaires
Concurrence, vous avez dit concurrence?
août 21, 2008 on 6:46 | In Best of, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésLe système capitaliste est fondé sur le fait que les acteurs économiques recherchent leur avantage économique maximum. Ce qui, pour les entreprises, s’appelle la maximisation du profit. Et ce qui évite que cette course au profit sans limite se fasse par une hausse de prix massive au détriment du client, se nomme concurrence.
Car si une entreprise affiche des prix trop élevés, une autre entreprise, aux prix plus raisonnables, viendra lui prendre ses clients. C’est simple.
Simple, pas si sûr. Car un certain nombre d’exemples troublent JusMurmurandi, et tendent à prouver que la concurrence en France est plus une façade qu’une réalité.
Ainsi le prix du lait a-t-il très fortement augmenté dans les grandes surfaces, mais les producteurs font face à des demandes de baisse de tarifs (des exigences plus que des demandes) de la part des quelques très grandes entreprises qui le collectent.
Ainsi est-il surprenant de constater que les producteurs de fruits et légumes, quand ils organisent des ventes en direct aux consommateurs, offrent leurs produits à des prix inférieurs au tiers, quand ce n’est pas au quart des prix pratiqués en grandes surfaces.
Pour ces 2 exemples, JusMurmurandi peut encore imaginer qu’il y ait une réalité plus complexe que celle décrite ici. Ce sont des catégories de produits vendus à travers des canaux de distribution peu transparents, le cas échéant réglementés, et où la logistique laisse peu de place à une vraie concurrence.
Mais hier, l’association Familles de France a publié un article montrant que le coût de la rentrée des classes a baissé d’une année sur l’autre de plus de 7%. C’est une baisse considérable, surtout en période d’inflation revigorée due à la hausse du prix des matières premières et de l’énergie.
En particulier, le coût de papeteries à baissé de plus de 5%, alors que le papier est fait de matières premières et d’énergie, donc de composants en forte hausse.
Alors d’où viennent ces marges de baisse de prix alors que les matières premières augmentent, si ce n’est que, les années précédentes, les marges étaient « trop hautes »? Et si elles étaient « trop hautes », n’était-ce pas parce que la concurrence était trop faible? Et si la concurrence était trop faible, n’était-ce pas parce que le régulateur de la concurrence (en l’occurence la DGCCRF) était lui aussi trop faible? Et parce que les pouvoirs publics, très soucieux de permettre au commerce de proximité et de centre ville de survivre à la concurrences des grandes surfaces, ont corseté la distribution par une série de lois limitatives (lois Royer, Raffarin, Galland, Jacob entre autres)?
C’est pourquoi Jusmurmurandi « s’amuse » de l’offre faite par Michel-Edouard Leclerc de vendre, si on l’y autorise, des médicaments dans ses grandes surfaces. Il prétend pouvoir y pratiquer des prix 20% à 30% plus bas que les officines spécialisées (on notera que ces officines sont justement des commerces de proximité et de centre-ville, typiques de ce que les gouvernements successifs ont voulu « aider » à perdurer).
M. Leclerc s’indigne du peu d’enthousiasme des pouvoirs publics à accepter son offre, dû d’après lui à un lobbying efficace et conservateur des pharmaciens soucieux de protéger leurs prétendus privilèges.
JusMurmurandi se dit que M. Leclerc serait plus crédible s’il n’y avait pas, à son débit, ces malheureux exemples de fruits et légumes, et, maintenant, de cahiers d’écoliers.
Mais peut-être, puisque ces fournitures scolaires ont baissé de prix, M. Leclerc pourra-t-il s’offrir, pour serrer enfin ses prix de près, un tout nouveau boulier?

La cuiller était trop courte
août 19, 2008 on 11:52 | In International | Commentaires fermésMourir à la guerre, c’est mourir. On a beau savoir que, pour les soldats, la guerre est un devoir, ou même une vocation, c’est mourir quand même. Et toutes les cérémonies officielles n’y changeront pas grand chose pour leurs veuves et leurs orphelins.
Mais il arrive que les circonstances rendent ces morts plus cruelles encore. Notamment quand le sens de cette guerre n’est pas très clair.
Faut-il voir mourir des soldats pour défendre un régime qui vit quasi-exclusivement, outre l’aide internationale, de la culture et du trafic d’opium?
Circonstances cruelles aussi quand les ennemis ont été armés par nos amis. Comme les Anglais lors de la guerre des Malouines quand le navire Sheffield, frappé par un missile Exocet français vit mourir 30 hommes de la Royal Navy.
Les Français viennent de perdre 10 des leurs dans ce pays perdu appelé Afghanistan, tués par les taliban, qui ont tout appris de l’art de la guerre grâce aux Américains.
Certes, c’était pour affaiblir l’Union Soviétique.
Mais avant de dîner avec le Diable, il faut veiller à ce que la cuiller soit assez longue.
JusMurmurandi s’incline devant la mémoire de ces braves.
Musharraf sera-t-il Pinochet, Franco, ou Saddam?
août 18, 2008 on 11:56 | In International | 2 CommentsLe général-Président Musharraf va démissionner. Il n’avait d’ailleurs pas vraiment le choix compte tenu que ses adversaires ont suffisamment de voix parlementaires pour mener à bien une procédure de destitution.
Bien sûr, se réjouir de ce départ ne coûte rien. Un général parvenu au pouvoir en 1999 par un coup d’Etat qui renverse un pouvoir civil sorti des urnes n’est pas une partie indispensable du panorama politique mondial. Et qui, de plus, a tenté de se maintenir en manipulant la Constitution et le résultat des élections.
On peut aussi se réjouir du côté somme toute pacifique de ce départ, comme celui avant lui du général-Président Pinochet au Chili, au parcours comparable.
Oui, mais voilà, suffit-il de se réjouir du présent sans un regard pour l’avenir? Le Pakistan est un des pays les plus « explosifs » du monde, dans tous les sens du terme.
D’abord par l’arsenal nucléaire qu’il possède. Et qu’il a largement disséminé à l’étranger par le réseau du Dr A.Q. Khan, officiellement désavoué par Musharraf, mais sans autre conséquence que verbales.
Ensuite par son voisinage. A commencer par son « meilleur ennemi » et demi-frère, l’Inde, elle aussi géant nucléaire, à qui de multiples conflits de grande ampleur l’ont opposé, et dont le sépare encore une dispute de frontières sur le Cachemire.
Et comme si cela ne suffisait pas, de l’autre côté du Pakistan se trouve l’Afghanistan…
A l’intérieur enfin, car le terrorisme fleurit sur le terreau pakistanais. Sans compter ce qui se passe dans des régions quasiment incontrôlées par le pouvoir d’Islamabad, comme le Waziristan, où se cacherait notamment le redoutable Osama Bin Laden.
Pour toutes ces raisons, voir tomber Musharraf pousse JusMurmurandi à se demander aussitôt ce qui s’ensuivra. Car si après Franco, l’Espagne a émergé en démocratie, comme le Chili de l’après Pinochet, l’Irak a appris au monde que même Saddam pouvait ne pas être le pire absolu. Et ce, même sans armes de destructions massives comme celles du Pakistan.
Espérons que nous ne serons pas obligés de dire « après lui, le déluge ».

Le « nient-nient »
août 18, 2008 on 6:24 | In Best of, Economie | Commentaires fermésLes chiffres de la croissance française du deuxième trimestre, ou plutôt de sa décroissance, sont sortis et JusMurmurandi s’en est déjà fait l’écho. Mais les commentaires qu’ils suscitent ne peuvent qu’entraîner, à leur tour, d’autres commentaires. Si bien que, à force de commenter les commentaires des commentaires, c’est toujours un peu de PIB en plus qui viendra au secours de l’économie française aujourd’hui patraque.
Les socialistes ont été, depuis sa conception, des adversaires déclarés de la loi TEPA, le paquet fiscal mis en oeuvre dès son élection par l’équipe Sarkozy-Fillon. Ce paquet comprend un ensemble de mesures de réduction d’impôts, notamment sur les heures suplémentaires, sur les successions, sur les investissements dans les PME, sur les intérêts d’emprunts immobiliers.
Aujourd’hui que la croissance est en berne, les socialistes s’étranglent d’indignation et réclament un plan de relance de la part du gouvernement. Or, c’est exactement ce qu’est la loi TEPA.
Quand on sait qu’elle a été votée à la fin du premier semestre 2008, et qu’il faut quelques mois pour que les dispositions de toute loi de ce type produisent de l’effet, compte tenu des délais de publication des décrets d’application, et du temps qu’il faut aux décideurs économiques (entreprises aussi bien que consommateurs) pour en comprendre les avantages, savoir comment en profiter, et s’y adapter, JusMurmurandi se demande ce que serait l’économie française si un tel paquet fiscal n’avait pas été voté.
Car enfin, les choses sont simples. Soit cette loi produit des effets, ce que les socialistes nient, soit elle n’en produit pas, ce qui suppose que ces dispositions restent inutilisées, et alors elles ne coûtent rien, ce qu’ils nient aussi. C’est sans doute ce qu’on appelle le « nient-nient », version modernisée de l’immobiliste « ni-ni » de François Mitterrand (ni nationalisations ni privatisations).
Il est clair qu’en politique, il vaut mieux ne pas avoir de mémoire, car cela obligerait à se souvenir de ce qu’on a déclaré. Et notamment que ni Ségolène Royal ni François Bayrou n’avaient détecté que le pouvoir d’achat serait au centre des préoccupations des Français. Ni prévu de le stimuler par de quelconques mesures. Tiens, encore un « ni-ni »…
Bien sûr, Nicolas Sarkozy non plus n’avait pas prévu la crise internationale issue de la combinaison de la hausse vertiginieuse des prix des matières premières, des produits alimentaires et de l’énergie, et par la crise financière née des pertes abyssales des banques sur la marché immobilier américain, avec la contraction du marché du crédit qui s’ensuit. Bien sûr TEPA était prévu pour stimuler une croissance positive et non pas pour éviter de plonger en récession.
Mais l’adéquation de TEPA à une conjoncture qui requiert une vigoureuse stimulation a été actée par rien moins que le Fonds Monétaire International, dont l’orthodoxie financière le rend d’habitude allergique à ce genre de mesures, surout de la part d’un pays au déficit budgétaire aussi creusé que celui de la France. LE FMI a même déclaré que cette mesure donnait plusieurs mois d’avance à la France, qui « a avancé un programme de réformes ambitieux pour renouer avec une croissance soutenue et durable »
Bien sûr, les socialistes français pourront toujours dire que l’analyse économique du FMI, c’est du grand n’importe quoi. Le problème, c’est que son chef est Dominique Strauss-Kahn, depuis 20 ans meilleur économiste… du parti socialiste.
En attendant, JusMurmurandi constate la vente de la célèbre villa Leopolda sur la Côte d’Azur à un oligarque russe pour 492 millions d’euros (!!!). Ca fait au moins un record du monde français, ce dont les Jeux Olympiques sont jusqu’ici avares, et ça fera toujours un peu de rentrées fiscales en plus….

Des châteaux en Espagne… qui attendent des riches français
août 16, 2008 on 7:09 | In Best of, Economie, France, International | 2 CommentsDéjà le Roman de la rose et La Fontaine usaient de cette expression qui désigne des illusions d’une grandeur possible et trop facile.
C’est pourquoi JusMurmurandi conseille à tous les Français de ne surtout pas regarder ce qui se passe en Espagne. Notamment ce que va faire le gouvernement pour lutter contre la très forte chute de la croissance espagnole (ils sont encore positifs, contrairement à la situation française, au deuxième trimestre, mais en partant de plus haut).
Le gouvernement va sacrifier une partie de son excédent budgétaire (un excédent! Quand on pense que le dernier budget en équilibre en France remonte à Raymond Barre, c’est-à-dire à 30 ans, on voit bien le manque de courage consternant des hommes politiques qui se sont succédés au pouvoir) pour réduire les impôts, et relancer ainsi le pouvoir d’achat, et ils l’espèrent, l’économie.
Sur le fond, ce n’est pas gagné d’avance, car, si les consommateurs sont inquiets, il est possible qu’ils utilisent ce bonus (ou plutôt, parlant d’une baisse d’impôts, cette absence de malus) non pas pour consommer, mais pour augmenter leur épargne de précaution.
Mais ce qui fascine JusMurmurandi, c’est le choix de l’impôt que le gouvernement espagnol va baisser. Il va annuler l’impôt sur la fortune! En France, une telle action action serait réputée n’avoir aucun effet sur la croissance au motif que les « riches » n’augmenteraient pas leur consommation, et qu’il faudrait donc agir sur un autre impôt, comme la T.V.A. pour avoir un impact sur la consommation.
Sauf que l’annulation de leur impôt sur la fortune peut donner aux espagnols riches l’envie (et les moyens) d’investir davantage. Et l’on sait qu’une relance de l’économie par l’investissement est plus saine et durable qu’une relance par la consommation, spécialité française.
Fondamentalement, la France souffre de ce que la classe politique ne croit pas à la vertu économique des « riches », à la création de richesse, à l’investissement, et à toute cette sorte de choses. Pour la gauche, les « riches », qu’elle n’aime pas, sont coupables par nature, et ne sont (à peine) absous de leur péché de richesse que quand ils sont tondus. Pour la droite, qui a perdu cette guerre idéologico-économico-mediatico-sémantique contre la gauche, les riches sont comme un parent encombrant qu’on tente avec mauvaise conscience de cacher au monde comme l’idiot de la famille.
En attendant, la suppression espagnole de l’impôt sur la fortune laissera la France comme seul pays européen (le dernier, comme Astérix) à imposer ainsi la richesse et les riches.
Et le gouvernement espagnol qui procède à cette suppression est le gouvernement socialiste de Jose Luis Zapatero…
Jusqu’ici, les riches français partaient en Belgique ou en Grande-Bretagne pour rester riches. Maintenant, ils auront aussi le choix d’aller se construire des châteaux en Espagne.

Le Roi Nicolas
août 15, 2008 on 8:46 | In France | Commentaires fermésNicolas Sarkozy est-il un monarque élu, voire carrément un empereur, comme beaucoup de ses adversaires l’en accusent, sous le nom de Sarkoléon?
Ils mettent en cause sa manière de se saisir de tous les problèmes, y compris ceux précédemment traités par le Premier Ministre, de décider de tout, et de se précipiter à la moindre occasion vers les media, à commencer par la télévision.
JusMurmurandi ne peut que constater qu’un certain nombre de faits contredisent cette analyse.
Le parler, d’abord. Nicolas Sarkozy ne parle pas « énarque », encore moins « monarque ». Imagine-t-on un roi de France dire à un manant « casse-toi pauvre con! »? Un roi eût dit, au mieux « laissez-nous, mon bon », au pire eût fait rouer ledit manant pour lèse-majesté.
Comment on lui parle. Imagine-t-on les journalistes parler à François Mitterrand ou à Jacques Chirac comme ils le font maintenant couramment à Nicolas Sarkozy? On se souvient des célèbres marques d’agacement du Président Mitterrand, qui allaient jusqu’à mettre un terme prématuré à un interview où les questions le chatouillaient désagréablement.
L’exercice du pouvoir ensuite. Si nous étions effectivement présidés par Sarkoléon, pourquoi a-t-il refusé d’exercer quelque droit de grâce ou d’amnistie que ce soit, justement au motif que ce droit régalien lui paraît anachronique?
De même, la réforme de la Constitution va réduire fortement le nombre de titulaires de poste nommés par le seul Président de la République. Voilà une réforme bien peu monarchique.
De même les Français ne cessent de se tourner vers lui pour solliciter toujours plus. Plus de détaxes, plus d’avantages, plus d’action. Comme s’ils attendaient tout de lui. On a atteint aujourd’hui un sommet quand un homme gravement infirme lui a demandé le droit de mourir par euthanasie. On n’est plus dans la monarchie, qui ne pouvait « que » guérir la maladie des écrouelles, mais bel et bien dans des prérogatives divines…
En fait, quand on regarde la courbe du désamour entre l’opinion publique et Nicolas Sarkozy, on s’aperçoit que c’est quand il n’est « pas assez » monarque que l’opinion le sanctionne, comme dans l’affaire du célèbre « casse-toi ». De même avec son divorce et sa romance avec Carla. Manifestement, dans les prérogatives royales figure celle d’avoir une ou des maîtresses, complètes avec enfants naturels, et de les loger aux frais de la Nation…
Ce qui fait que, paradoxalement, plus il agit en monarque, plus il est critiqué comme « ominiprésident », et moins il se comporte en monarque, plus il est critiqué pour ne pas « être assez présidentiel ». Il faudrait donc qu’il se comporte en monarque sans agir comme tel.
Il y a déjà eu des précedents de cet ordre dans la monarchie française. On les appelait les rois fainéants…
Ah, que la Chine est belle…
août 13, 2008 on 6:56 | In Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLa cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques a suscité l’admiration dans le monde entier. Pas forcément la surprise, parce que la Chine est un pays d’une immense richesse historique, culturelle et artistique, et que son engagement à faire de ces Jeux la vitrine d’auto-promotion la plus spectaculaire possible aura été sans limite.
Pour beaucoup, le « clou » de cette longue et fastueuse cérémonie aura été le chant par une adorable petite fille de 9 ans, Yang Peiyi, de l’hymne chinois « ode à la mère patrie ». Une fille aussi belle que dotée d’une voix merveilleuse.
Le problème est que sa voix n’est pas la sienne, mais celle d’une autre fille, moins montrable à la télévision mondiale parce que que moins belle et craquante.
Aujourd’hui, ceci fait scandale. Tous les adversaires idéologiques de la Chine y voient au minimum une tromperie, plus souvent une forfaiture, voire carrément la preuve que la Chine n’est qu’une dictature sanguinaire.
JusMurmurandi en reste sans voix. Certes, ce n’est pas très bien. Surtout quand on sait que les nombreux interviews donnés par la petite fille, par sa famille, par le réalisateur de la cérémonie, Zhang Yimou montrent qu’il s’agit bien d’un mensonge d’Etat et pas seulement d’un petit tour de passe-passe.
Il est donc loisible aux adversaires de la Chine de monter en épingle cette manipulation sur fond de tendresse enfantine. Et de mettre en accusation la Chine comme dictature communiste, c’est-à-dire aux antipodes des Etats-Unis, démocratie et économie de marché.
Car, soyons en sûr, jamais pareille trahison de l’opinion publique mondiale ne pourrait arriver aux Etats-Unis, pays de la Déclaration d’Indépendance, de la Constitution, de la Cour Suprême, qui lui garantissent toutes les valeurs de morale publique possibles et imaginables.
Ainsi, il est tout à fait impossible d’imaginer que, dans un film comme Pretty Woman, qui, après tout, porte sur la séduction féminine, les jambes de l’actrice principale, la sublime Julia Roberts, aient été remplacées par d’autres, plus belles, mais propriété d’une actrice anonyme.
Vous me direz, ce n’est qu’un film, c’est-à-dire du divertissement. Comme si la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques était autre chose qu’un spectacle de divertissement.
Vous me direz, un « effet spécial » dans un film n’est pas un mensonge d’Etat, et vous aurez raison. Mais quand vous affirmerez que jamais les Etats-Unis ne se livreraient à une telle manipulation, JusMurmurandi ne peut que s’étrangler. Et se râcler la gorge. Ou plutôt se l’irakler…
Après tout, le sage chinois Confucius disait « la vérité a mille visages ». Tous simplement, la Chine aussi. Certains plus beaux que d’autres…

Bonne nouvelle, oui, mais pour qui?
août 12, 2008 on 1:55 | In Economie, France, Incongruités, International | 6 CommentsHier le pétrole a coté 113 dollars le baril. Par rapport à son maximum de 147 dollars, c’est 23% de moins. Presqu’un quart en moins.
Qui en parle? Personne. Pourtant, si la hausse a tous les effets négatifs qui sont complaisamment décrits par les media, il semblerait que la baisse doive avoir tous les avantages opposés.
Pourquoi la baisse ne semble-t-elle intéresser personne?
Parce que les bonnes nouvelles (celle-ci n’est que relative, après tout, 113 dollars, c’est encore très cher) ne feraient pas « vendre », donc les media ne s’y intéresseraient pas? Ce serait le syndrôme des trains qui arrivent à l’heure…
Parce que le gouvernement voudrait mettre les Français dans une disposition d’esprit de pétrole cher, de façon à déclencher des réflexes d’économie d’énergie, de soutien au nucléaire, de choc économique indépendant de sa politique, et que donc une baisse n’irait pas dans le sens souhaité?
Parce que l’opposition voudrait blâmer le gouvernement pour tout ce qui arrive, et qu’il serait difficile de le blâmer pour une baisse du prix du baril?
Parce que cette baisse ne serait peut-être que transitoire, et que donc il ne faudrait pas s’y fier. A la hausse non plus, alors…
Pourtant, les entreprises peuvent profiter de cette baisse pour couvrir leurs besoins sur plusieurs mois sur la base du cours actuel, ce qui les protégerait contre une éventuelle remontée. Sur ce plan là, la compagnie aérienne à bas coûts Ryanair doit se sentir mal à l’aise. Ils ne se sont pas couverts quand le pétrole montait, ce que leur a valu de le payer au plus cher et de faire des pertes le trimestre dernier. Moyennant quoi ils ont fini par se couvrir, mais à prix élevé, et maintenant ils le voient baisser…
Bref, tout le monde semble-t-il aurait intérêt à la hausse du baril. Sans compter, bien sûr les Total et autres sheiks arabes et oilgarques russes.
Sauf le consommateur, bien sûr. Mais lui, qui s’en soucie?

1984 en 2008
août 11, 2008 on 7:58 | In Best of, France, Insolite, International | 2 CommentsIl y a des cas où JusMurmurandi a besoin de pousser un coup de gueule. Trop, c’est trop!
C’est la guerre russo-géorgienne qui a fait déborder le vase. Pas ses aspects humanitaires, qui sont comme toujours lamentables. Mais « l’information » qu’on nous sert, et qu’on voudrait nous faire avaler.
Les Géorgiens nous disent que les troupes russes sont entrées en Géorgie au-delà de la seule Ossétie, notamment dans la ville de Gori. Pourtant des journalistes occidentaux témoignent en direct que Gori est calme…
Les Russes se plaignent que les Géorgiens se soient livrés à un nettoyage ethnique en Ossétie. Cela paraît difficile dans la mesure ou Tbilissi ne contrôle plus la région depuis des années…
On ne sait d’ailleurs pas qui a « commencé » cette offensive le premier jour des Jeux Olympiques.
Mais ce phénomène de mensonge total et en direct se retrouve dans pratiquement tous les cas où l’on veut s’assurer le soutien de l’opinion publique.
La famille d’Ingrid Betancour a juré ses grands dieux qu’elle était mourante de multiples maladies tropicales, de malnutrition et j’en passe. Mais dès qu’elle réapparait libre-quelle joie!-, elle va bien…
Les Chinois disent que les évènements de Lhassa ont commencé par des émeutes tibétaines qui ont provoqué la mort de multiples Chinois, ce qui a entraîné la répression policière légitime contre les émeutiers. Les Tibétains disent exactement l’inverse. Les 2 parties ne peuvent avoir raison en même temps…
Plus tôt, pendant l’Intifada, de multiples décès, le plus souvent des enfants, attribués par les Palestiniens l’armée israélienne, se sont révélés ou douteux, ou le résultat de montages…
Et l’administration Bush avec sa « justification » de la guerre en Irak, a élevé le mensonge au rang d’un des Beaux-Arts [voir http://www.nytimes.com/2008/04/20/washington/20generals.html?_r=2&adxnnl=1&oref=slogin&adxnnlx=1218460089-ClaHfKbvF7FwcOhTnBeGGw].
Bien sûr, ce n’est pas nouveau. L’hitlérisme et le stalinisme partageaient le goût de mentir aux peuples.
Mais avec le rôle croissant des opinions publiques et des media, ce phénomène devient une forme d’arme de destruction massive.
Ce qu’elle détruit? Notre esprit critique, notre jugement, notre indépendance de pensée. Totalement « propre », en ce qu’elle ne fait ni morts, ni blessés, ni victimes conscientes de l’être.
1984, nous voilà…

La guerre aux Jeux Olympiques ?
août 9, 2008 on 5:50 | In Incongruités, International | Commentaires fermésL’Histoire donne quelquefois des raccourcis saisissants. Alors que les Jeux de Beijing viennent de débuter, et que ce moyen de pression sur la Chine pour obtenir qu’elle assouplisse son attitude avec le Tibet va disparaître avec la cérémonie de clôture, un autre « méchant » va la remplacer sur la scène mondiale: la Russie qui veut étrangler son modeste voisin géorgien.
Sans rentrer dans le détail de cette affaire où l’Occident, en reconnaissant précipitamment le Kossovo, a ouvert un boulevard à La Russie qui revendique de multiples territoires à majorité russe chez ses nombreux voisins, une coïncidence ne peut manquer de frapper les esprits:
Quel est le prochain pays « olympique »? La Russie, avec les Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi, en 2010.
Il est donc certain que Tbilissi remplacera Lhassa dans le rôle de lieu d’oppression et d’injustice, et que Moscou remplacera Beijing comme siège de l’oppression, les mêmes causes produisant les mêmes effets.
Toujours est-il qu’on peut se demander si, alors que les Jeux Olympiques étaient une période de trève pour les Grecs anciens, ce n’est pas justement pour profiter de ce que les Jeux monopolisent les media que la phase active de ce conflit larvé a été déclenchée précisément maintenant.
Comme ça on n’aura plus qu’à inscrire la guerre sur la liste des disciplines olympiques. Après tout les militaires sont, comme les sportifs, habitués à voir leurs exploits récompensés par des médailles. Et la guerre, comme le sport, est largement devenue un business.
Le gauchisme n’est pas mort
août 9, 2008 on 8:00 | In Best of, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésMai 1968, c’était il y a 40 ans. C’était le printemps des gauchistes, quand on pouvait tout dire, tout écrire, quelle que soit l’inconséquence, ou les conséquences, de ce qu’on écrivait, pourvu que la formule soit belle « Il est interdit d’interdire » en est un bon exemple.
Les choses ont-elles tellement changé 40 ans plus tard? JusMurmurandi en doute.
Les gauchistes sont toujours gauchistes, jamais avares d’une provocation, d’une outrance, d’un excès pour peu que cela « sonne bien » dans les media.
Ainsi Olivier Besancenot, qui prend pourtant bien soin de limer les aspérités de sa personnalité, ne craint-il pas de rencontrer Jean-Marc Rouillan, le « tueur de patrons » d’Action Directe, qui ne s’est jamais repenti de ses assassinats. Et le gentil facteur d’indiquer que, si Rouillan veut adhérer à son parti, il n’y voit aucun inconvénient…
Mais la plus récente déclaration de Daniel Cohn-Bendit, l’un des 3 leaders emblématiques de mai 68, dépasse les bornes, quand il dit, parlant de la présence de Nicolas Sarkozy à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Beijing: « Etait-il juste en Allemagne en 1936 d’aller serrer la pince à Hitler? »
JusMurmurandi ne devrait pas avoir à rappeler à Daniel Cohn-Bendit que les Jeux Olympiques de Berlin n’ont joué aucun rôle dans les 30 millions de morts de l’hitlerisme. Ni que le fait de ne pas parler à Hitler, comme il conseille aujourd’hui de ne pas parler aux Chinois, n’aurait en rien empêché le leader nazi de lancer sa conquête meurtrière ou sa campagne d’extermination des Juifs. Il eût fallu, pour le stopper peut-être, non un silence réprobateur, mais une action militaire volontariste au moment de la remilitarisation de la Rhénanie. Mais comme les gauchistes, Verts et Cohn-Bendit en tête, sont antimilitaristes, on voit mal comment Daniel Cohn-Bendit aurait pu soutenir une telle action.
Et surtout, le régime chinois n’est pas le régime national-socialiste. Banaliser les nazis en traitant Hu Jin Tao d’Hitler relève de la même logique (ou illogique) que la formule de mai 68: CRS:SS. Ceux qui savent ce qu’était la SS et qui respectent ses innombrables victimes se gardent bien d’en affadir la mémoire par des comparaisons qui la sacrifient au profit d’un titre vite et mal glané dans les journaux.
M. Cohn Bendit, JusMurmurandi ne vous salue pas.

Pas le droit de conduire!
août 8, 2008 on 7:47 | In Incongruités, International | Commentaires fermésIl s’appelle Salim Ahmed Hamdan. Il vient d’être condamné à 5 1/2 ans de prison par le tribunal militaire américain à Guantanamo. Compte tenu de sa détention déjà effectuée, il pourrait sortir avant la fin de cette année.
Quoi de plus banal? En fait rien n’est banal dans le cas de Salim Ahmed Hamdan.
D’abord parce qu’il est le tout premier condamné par ce tribunal militaire de Guantanamo dont l’existence n’est fondée, ni limitée d’ailleurs, par aucun texte autre que ceux issus de la volonté féroce de l’administration Bush, et qui a déjà été plusieurs fois censurée par la Cour Suprême des Etats-Unis.
Ensuite parce que, même après avoir effectué sa peine, il sera toujours classé « combattant ennemi » par les Etats-Unis, qui, suivant la doctrine Bush, seront habilités à le détenir « jusqu’à la fin de la guerre contre le terrorisme »
Puis parce que le verdict de 5 1/2 ans est très inférieur aux 30 ans minimum demandés par le procureur, et, qu’à ce titre, d’aucuns considèrent ce jugement comme une défaite pour l’accusation. Et donc comme une manifestation de l’indépendence de ce tribunal, que ses détracteurs ont toujours décriée.
Mais ce n’est pas là ce qui intéresse JusMurmurandi. De quoi était accusé Salim Ahmed Hamdan? D’avoir été le chauffeur d’Osama Bin Laden en Afghanistan. Pas le conseiller politique, ou militaire, ou logistique, ou financier, ou diplomatique. Non, le chauffeur. Celui qui passe la première, puis la seconde, et conduit son patron là où celui-ci veut aller. Et ceci, aux dires de l’accusation, constitue à la fois un « soutien au terrorisme », dont l’accusé a été reconnu coupable, et un « complot », ce dont il a été acquitté.
Il faut déduire de ce jugement que tous ceux qui « servent » les ennemis deviennent ipso facto ennemis eux-mêmes, même si ce service est exclusivement professionnel, rémunéré, et sans lien direct avec le terrorisme.
Mais alors, si tous ceux qui ont « servi » Osama bin Laden et ses séides sont coupables, que penser des hôtels qui logeaient les élèves pilotes saoudiens qui apprenaient à maîtriser les jets qu’ils allaient jeter contre les tours du World Trade Centre, ou des sociétés de location de voitures qui leur ont fourni des véhicules? Ou des banques américaines où ils ont pu effectuer des retraits d’argent? Ou de l’Administration américaine qui a délivré aux futurs assassins du 11 Septembre des visas d’entrée aux USA? N’ont-ils pas eu un rôle beaucoup plus direct que le chauffeur d’OBL dans ce qui a conduit au drame? N’ont-ils pas failli à leur mission qui était, justement de ne pas laisser entrer ces gens-là?
JusMurmurandi se demande pourquoi tous ces « soutiens du terrorisme » n’ont pas été poursuivis à l’identique.
La réponse est pourtant évidente: il est beaucoup plus simple et « populaire » de poursuivre Salim Ahmed Hamdan, musulman yéménite capturé en Afghanistan, et qui a approché de près pendant des années le terroriste le plus recherché du monde, celui que les Etats-Unis ne savent ni trouver ni tuer, pas plus que le mollah Omar d’ailleurs, que John Smith, baptiste et fils de baptiste, de Kansas City, Kansas, moniteur de vol ou agent du FBI, qui s’il était vu à la télévision en cage, vêtu d’une combinaison orange, les mains et pieds entravés comme un animal dangereux, après avoir été généreusement soumis au supplice de la « baignoire », dont le procès pourrait montrer au peuple américain qu’il est temps d’arrêter certaines dérives.
Petit Chinois deviendra grand…
août 7, 2008 on 11:53 | In Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLa Chine est un grand pays. Sans doute possible. Que ce soit par la superficie, par la population, par l’histoire, par la culture, par l’art, par la puissance économique ou militaire, et, on le verra sans doute aux Jeux, sportive, la Chine est un grand pays.
Une grande démocratie, pas vraiment.
Mais les Chinois, qui sont un grand peuple, ne sont pas un peuple de grands. Comme la plupart des peuples asiatiques, les Chinois sont plus petits que les peuples caucasiens, ou « blancs ».
Oui, mais voilà, la Chine veut à toute force être première en tout. C’est la raison pour laquelle, à n’en pas douter, la Chine s’est choisi un porte-drapeau sur mesure pour mener la délégation de ses athlètes à « ses » jeux Olympiques à Beijing, le basketteur Yao Ming.
Sauf que Yao Ming mesure 2m29 et pèse 141kg selon les statistiques officielles de la NBA, et vit aux USA, ce qui n’est pas le cas de ma majorité des Chinois. Comme porte-drapeau, c’est géant. Comme Chinois, ce n’est pas forcément représentatif…
Comme si la Chine voulait se montrer plus « grande », plus propre, plus libre qu’elle ne l’est. Non, ce n’est pas possible, JusMurmurandi mélange tout. Comme si le sport avait quelquechose à voir avec la politique… impossible. Tout simplement impossible…
