Il n’ont plus de riz, qu’ils mangent du caviar!
avril 14, 2008 on 8:36 | In Economie, Incongruités, International | Commentaires fermésQui se souvient encore des paroles de l’Internationale: « Debout, les damnés de la terre, les forçats de la faim! » ?
Les émeutes de la faim dans de nombreux pays redonnent toute leur actualité à ses paroles qu’on aurait pu croire d’un autre temps. On peut toujours dire que la cause de la hausse des prix des produits alimentaires est la hausse du pouvoir d’achat de centaines de millions d’ex-pauvres en Chine ou en Inde, le fait est que, si rien ne change, des millions de miséreux mourront de faim, ce qui n’était plus le cas depuis 30 ans.
En attendant, il faut de l’argent, et vite. Et beaucoup aussi. Et, malheureusement, cet argent, même s’il arrive, ne sera pas nécessairement toujours bien dépensé, entre le gaspillage des organismes internationaux et la prévarication et la corruption si fréquentes dans le tiers-monde.
Plusieurs éléments sont fascinants dans les problèmes posés par ces émeutes de la faim qui secouent le monde des plus pauvres:
- l’écart de médiatisation entre le sort des millions de gens menacés par la famine, et que de l’argent sauverait à coup sur, et le sort de la seule Ingrid Betancourt, qu’on ne sait pas trop comment sauver.
- le silence assourdissant de la gauche qui mérite mieux que jamais son nom de « gauche-caviar ». Ils discutent du nombre d’années de retraite et du pouvoir d’achat des riches français, et ignorent superbement les pauvres étrangers. Oubliant au passage que les mouvements de gauche s’appelaient au départ « internationale », et qu’ils prêchaient la fraternité, la générosité et le partage.
- le cul-de-sac des Verts qui ont toujours prêché l’abstinence de consommation au lieu du développement de la production. On souhaite bonne chance à José Bové s’il veut expliquer le principe de précaution aux affamés. Mais ce n’est visiblement pas son combat.
De toute façon, les petits égoïsmes, pseudo bonnes excuses et autres principes aussi creux qu’un ventre qui a faim n’auront qu’un temps. La mondialisation, ce n’est pas seulement la perte d’emplois français qui alimentent la croissance chinoise. C’est aussi la mondialisation des images, qui va montrer sans délicatesse les goitres des enfants mourant de faim, comme au temps de l’horreur au Biafra. C’est surtout le fait que les désespérés se trouveront bientôt au portes de notre monde, en lequel, à tort ou à raison, ils voient des raisons d’espérer.
L’affaire Kerviel, une affaire de lutte anti-dopage?
avril 14, 2008 on 4:08 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, Elections municipales 2008, Europe, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésJusMurmurandi croit rêver. De très sérieux travaux de l’université britannique de Cambridge révèlent que les traders ont de meilleurs résultats les jours où leur taux de testostérone le matin est élevé que les jours où il est bas.
Il s’ensuit des théories explicatives suivant lesquelles un taux élevé de testostérone diminuerait la sensibilité au risque des traders. Peut être. Toujours est-il que ceci pose plusieurs questions intéressantes:
- quid des traders féminines, par essence exclues du « club de la testostérone » vu leur taux plus faible d’environ 40% ? Faut-il les forcer au changement de sexe ? Recruter d’ex-nageuses est-allemandes ?
- avec un tel article, et compte tenu des enjeux financiers colossaux, on peut déjà prévoir que tous les traders vont se mettre à faire augmenter leur testostérone par tous les moyens. Comme, selon Wikipedia, c’est aussi le stéroïde anabolisant « original », cela promet.
- va-t-on vers des contrôles anti-dopage du taux de testostérone, avec tous les traders obligés de faire pipi de façon impromptue en pleine salle de marché ?
- si des traders sont pris en flagrant délit de dopage à la testostérone, leurs actes de commerce seront-ils annulés comme on reprend des médailles aux athlètes dopés ?
- une affection subite qui aurait fait baisser son taux de testostérone pourrait-elle expliquer le cas de Jérôme Kerviel, qui pourrait ainsi plaider l’excuse médicale ?
- ou plutôt, comme c’est sur ordre de Daniel Bouton qu’ont été effectuées les opérations de liquidation de la position de Kerviel, jusque là gagnante, on ne peut que s’interroger sur un vertigineux écart de taux de testostérone qui séparerait le trader de la Générale (très élevé) de son PDG (très, très bas).
Morts pour le principe
avril 10, 2008 on 12:25 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, Elections municipales 2008, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésJusMurmurandi a déjà attiré votre attention sur les conséquences dramatiques de la politique prônée par les Verts de tout poil, à savoir la restriction de toutes les formes d’agriculture intensive, à commencer par l’usage d’OGM.
Car, pendant que les Verts glosent sur le principe de précaution, que les politiciens français ont intégré à la Constitution (lâchement, dirait Nathalie Kosciusko Morizet), le prix des denrées alimentaires flambe.
Il flambe parce que la demande ne cesse d’augmenter avec l’augmentation de la population mondiale, et avec l’augmentation du niveau de vie, qui permet l’amélioration de l’alimentation.
Il flambe parce que la production d’éthanol, biocarburant très à la mode, a consommé 18% de la production céréalière américaine, avec laquelle on aurait pu nourrir 250 millions de personnes en 2 ans selon le Earth Policy Institute.
Le résultat: les plus pauvres ont de plus en plus de mal à se nourrir. Et pour cause: le prix du riz a doublé depuis le début de l’année, et quadruplé en 5 ans. D’où des émeutes de la faim au Burkina Faso, en Égypte, en Indonésie, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Mozambique et au Sénégal. Le prix du blé, lui, a triplé en 7 ans.
Et l’évolution prévisible ne permet pas d’espérer une amélioration de cette situation, bien au contraire, avec la désertification de zones précédemment agricoles.
JusMurmurandi soutient la notion de développement durable. D’ailleurs, qui peut y être opposé? Mais, en attendant, avec le principe de précaution, les plus pauvres du monde meurent de faim.
Bien sûr, les Verts argumenteront que c’est de la faute des occidentaux qui consomment trop, gaspillent trop etc… Ce qui consolera beaucoup, à n’en pas douter, les populations affamées.
Les Verts se retrouvent donc à soutenir l’avenir à long terme des pays riches contre le futur immédiat des plus pauvres, une position qu’on ne peut qualifier que de réactionnaire et d’égoïste.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’ils se retrouvent en train de mener le mauvais combat. Pendant des décennies ils ont combattu l’énergie nucléaire au nom du risque posé par les déchets. Moyennant quoi ils ont entrainé en remplacement une surconsommation de charbon, de pétrole et de gaz, et la production de C0² qui va avec. Bien joué!
La mort de millions de gens pour cause d’erreur idéologique est de plus en plus souvent condamnée par des tribunaux internationaux comme un crime contre l’Humanité. S’ils venaient à être jugés ainsi, la défense Verte « qu’ils avaient des principes, comme le principe de précaution » sonnera comme toutes les excuses pour un génocide, et notamment la plus connue, « qu’ils avaient des ordres ».
La dysfonction publique et la Cour des Mécomptes
avril 9, 2008 on 1:08 | In Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésIl y a des chiffres qui laissent sans voix.
Comme le fait qu’au sein du noble Quai d’Orsay, 1 fonctionnaire sur 4 ayant rang d’ambassadeur n’a pas aujourd’hui d’affectation. En d’autres termes, que 25% des ambassadeurs sont payés à ne rien faire. Pourtant, malgré la reconnaissance de tel ou tel nouvel Etat, comme le Kossovo, le nombre de pays où la France doit être excellemment représenté n’a aucune chance d’augmenter assez vite pour absorber un tel trop-plein. Plus même, dans le cadre de la réforme de l’Etat, la France va réduire sa représentation diplomatique. A quoi bon, si cela se transforme par l’augmentation du nombre de fonctionnaires payés à ne rien faire? A réduire la note de petits fours?
Un autre chiffre fait bouillir le sang de JusMurmurandi. Quand on demande à André Santini si un jour le licenciement d’un fonctionnaire sera possible, celui-ci, secrétaire d’Etat à la Fonction Publique, répond qu’il est déjà possible de licencier un fonctionnaire pour insuffisance professionnelle. Pour preuve, 20 fonctionnaires ont été sanctionnés de la sorte en 2006. Oui, mais 20 sur 5.000.000. Autant dire, rien. Comment est-ce possible quand on compare ce chiffre avec les licenciements pour incompétence dans le privé, où il est plus de 10.000 fois plus élevé. Oui, dix mille fois plus.
Est-ce le privé qui licencie pour incompétence des employés modèle? Est-ce l’Etat qui ne recrute que des perles en matière de compétence et d’ardeur au travail? Ou bien est-ce que la fameuse possibilité de licencier n’existe sur papier que pour être mieux ignorée en réalité?
Car comment par exemple évaluer la compétence d’un ambassadeur laissé sans aucun travail?
Téou ? Je m’envoie en l’air – l’enfer, c’est les autres, version 3ème millénaire
avril 8, 2008 on 11:26 | In Economie, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermésC’est Karl Lagerfeld, homme pétri de talent et d’humour, qui a baptisé le téléphone mobile le « Téou », parce que la première question que pose souvent l’appelant à son interlocuteur vise à savoir où il se trouve.
Depuis le début des années 90 que le téléphone est véritablement devenu portable avec le GSM (Global System for Mobile telecommunication), on rabâche aux personnes qui prennent l’avion qu’il leur faut impérativement éteindre leur appareil lorsque les portes de l’avion se ferment, de peur de créer des interférences avec les équipements de navigation de l’appareil.
Et les passagers, disciplinés, d’obtempérer.
Or depuis le 7 avril, nous disons bien le 7 pas le premier, ne voilà pas que la Commission européenne vient de donner l’aval technique afin que les passagers puissent téléphoner en vol.
Air France a même déjà équipé un de ses appareils de l’équipement nécessaire, et permet donc à ses clients qui embarquent dans cet Airbus A 318 de parler tandis qu’ils parcourent le globe.
JusMurmurandi se demande donc ce qui s’est passé afin que ce qui était dangereux depuis plus d’une dizaine d’années devienne soudainement acceptable depuis le 7 avril dernier.
Contrairement à une campagne de publicité célèbre, ça n’a pas que la couleur et l’odeur…de l’arnaque, ça a tout l’air d’en être une vraie.
Car comment ne pas mettre cette libération en parallèle avec le fait que Vivian Reding, membre de la Commission Européenne, essaye, avec succès, il faut le reconnaître, de mettre les opérateurs au pas afin qu’ils pratiquent des prix plus raisonnables…sur terre.
Comme si en permettant au personnes prenant l’avion de compenser, en tout ou partie, le manque à gagner par la baisse des sms ou des tarifs des appels passés hors de son pays d’origine.
Mais JusMurmurandi pousse certainement le bouchon trop loin.
Un fait est toutefois certain.
On ne sera même plus épargné dans l’avion lorsque l’on voudra voyager tranquille, à l’image des ces goujats qui beuglent dans leur téléphone pendant leur voyage en train pour demander à bobonne le menu du soir.
Alors pour terminer sur une note moins pessimiste et humoristique, nous vous invitons à regarder cette petite vidéo qui, réalisée par un Italien, est sensée illustrée la différence entre ces derniers et les autres membres de l’Union Européenne.
Notez le passage sur le téléphone mobile…et consommez avec modération pour vos voisins.
Le PS a tout compris
avril 8, 2008 on 10:32 | In Economie, Elections municipales 2008, France, Incongruités | Commentaires fermés
JusMurmurandi, vous vous en êtes certainement rendu compte, prend un plaisir certain à pourfendre les partis politiques victimes d’illogismes, d’hypocrisie ou encore qui se complaisent dans la critique couplée à l’inaction.
Pour cette raison, JusMurmurandi ne s’est pas privé de critiquer le parti socialiste, depuis la défaite cinglante de mai dernier.
Après avoir un temps annoncé un cabinet parallèle à l’image du « shadow cabinet » britannique, que l’on attend toujours, les socialistes, ténors et deuxième violons ont en fait sucé la roue présidentielle, pour tout critiquer sans rien proposer.
Qui de raconter des niaiseries sur la loi TEPA ou de se gargariser sur le style présidentiel, tout en évitant soigneusement de faire une quelconque contre proposition.
Ceci permettait en plus de mettre un voile pudique sur la succession de François Hollande, qui avait annoncé ne pas se représenter au poste de premier secrétaire en novembre prochain.
Arrivent les législatives en même temps qu’un certain nombre de déconvenues macro économiques (dollar historiquement faible, hausse des matières et en particulier baril de pétrole à plus de 100 dollars) et que voici le PS victorieux aux municipales (à moins que ce ne soit la majorité présidentielle qui ait perdu, l’opposition se contentant de ramasser les voix et les bonnes nouvelles).
Alors que le climat économique est incertain, que le milieu bancaire est agité de spasmes inquiétants, il est clair que la conjoncture économique est au moins discutable si pas carrément préoccupante.
Si le chômage en France est au plus bas depuis 25 ans, pour des raisons économiques tout autant que démographiques, le pouvoir d’achat des Français est atteint, par une conjonction des effets des 35 heures, de l’Euro et du renchérissement des matières premières.
Bref, c’est LE sujet qui est au centre des préoccupations de nos concitoyens.
Or disions nous, nous nous réjouissions de ce que le parti socialiste avait tout compris.
Finies les querelles sur pourquoi il aurait perdu une bataille historique en mai 2007, terminé le débat sur l’Europe entre ceux qui veulent une constitution et ceux qui la refusent, mises sous le boisseau les querelles de succession pour les feux de la rampe, achevé le contre programme gouvernemental, voici les ténors de la rue de Solférino unis pour montrer aux Français qu’ils sont à leur écoute, tous ensemble, sans querelle de personnes.
Le parti socialiste a enfin perçu ce que nos compatriotes attendent d’une opposition constructive, intelligente et au fait des sujets importants.
Et a par conséquent, de manière emblématique, engagé la première motion de censure de cette mandature sur un sujet qui est au cœur des préoccupations des Français.
La présence militaire nationale en Afghanistan.
JusMurmurandi ? MDR [mort de rire] !!
Jeux Olympiques, mais à quoi servent-ils ?
avril 7, 2008 on 8:15 | In C'est ça, Paris?, Economie, France, Insolite, International | 3 CommentsJusMurmurandi suit les différentes manifestations, pacifiques ou agressives, autour des JO de Pékin et en est venu à se demander à quoi ils servent.
Dans un premier temps, leur préparation.
La sélection de la ville se fait au travers d’un comité de sélection, le CIO, dont les membres sont souvent soupçonnés d’être stipendiés, quelques fois même à raison.
Lorsque le choix est arrêté, la ville commence des travaux pharaoniques, tout en promettant bien sûr ni de dépasser le budget présenté aux électeurs-gogos, ni de dépenser plus que la fois précédente.
On voit ce que cela a donné à Athènes, ou en ce moment à Londres où l’on en est presque à doubler l’enveloppe initialement définie.
Le tout dans un fond « musical » sur thème politique si la ville choisie est politiquement incorrecte (aujourd’hui Pékin, hier Moscou etc.) avec manifestations, défilés, bonnes paroles de la classe politique, indignation à l’appui.
Une fois que tant bien que mal la cité olympique est achevée (mais oui elle resservira, ne vous inquiétez pas, c’est comme pour le respect du budget…) pendant quinze jours des « athlètes », ou encore des bêtes de laboratoires pharmaceutiques défilent devant nos yeux pour prouver qu’ils sont encore plus rapides, plus forts que leurs prédécesseurs. Avec un raz de marée publicitaire orchestré par nos multinationales chéries.
15 jours plus tard, rideau. Et le même cirque repart quatre ans plus tard (pour ne parler que des JO d’été).
A l’heure où la flamme olympique parcourt le monde en rejetant du CO2, beaucoup de pollution pour rien. Mais pour ce voyage là, pas un, pas une pour critiquer quoi que ce soit. Sans parler des milliers de membres des forces de l’ordre à Londres ou Paris par exemple pour l’ »escorter ». Si ce n’était pas triste, ce serait risible.
Bref, pour JusMurmurandi, beaucoup de bruit pour rien.
Non, vraiment, JusMurmurandi est très reconnaissant à Bertrand Delanoë d’avoir échoué à faire venir les JO 2012 à Paris. Sincèrement.
Le site officiel des JO de Pékin.
Pas de fumée, pas de feu?
avril 3, 2008 on 1:18 | In Economie, Incongruités | Commentaires fermésL’interdiction de fumer dans les cafés et restaurant à partir du 1e janvier 2008 était censée faire partir en fumée l’activité de cette profession, à en croire leurs lamentations préventives et leurs appels à un report de la mise en application de la loi.
Depuis, qu’en est-il, 3 mois après la date fatidique?
Le chœur des pleureuses commence par déplorer des baisses de chiffre d’affaires de 20% à 30% en janvier. En un mot, la profession est sinistrée, et, suivant l’usage français, se tourne vers l’Etat pour obtenir des subsides. Et elle met en avant le rôle vital des cafés ruraux, qui seraient le dernier maillon social de moult petits villages. Lesquels cafés seraient les plus touchés.
D’autres chiffres circulent, comme une baisse de 20% en février et mars annoncée par l’Union des Métiers et des Industries de l’Hotellerie pour les cafés, les discothèques et les établissements frontaliers.
Maintenant un étude sérieuse permet à Serge Vendemini, professeur de gestion à Paris II Dauphine d’affirmer que « l’impact du décret est faible et contrasté ». Notamment, quasiment pas de baisse de chiffre d’affaires du tout à Paris, et un impact avant tout pour les établissements qui n’ont rien fait pour s’adapter. Et si, dans l’ensemble, il constate un baisse de 9%, 5% de ceux-ci sont attribuables au contexte économique et pas du tout au changement règlementaire.
Donc la profession a commencé par crier au charron de façon à émouvoir l’opinion publique et à recevoir sa part de la manne que tout bon Français croit qu’il est de bonne guerre d’exiger de l’Etat.
Et aujourd’hui, même la profession reconnait pudiquement par la voix de Bernard Cartier, président de l’institut du développement des cafés et des cafés-brasseries, que « les chiffres sont moins catastrophiques que prévu ». Dont acte.
Puisque l’Etat a cédé à la pression et accordé à la profession sinistrée par anticipation des avantages, les cafetiers envisagent-ils de les restituer?
La même question pourrait être posée aux agriculteurs qui, après avoir vécu plus de 40 ans des larges subventions de l’Union Européenne, bénéficient aujourd’hui de prix mondiaux des produits agricoles grassement rémunérateurs pour le blé et le lait. Lesquels agriculteurs ont aussi toujours mis en avant les petits exploitants en difficulté pour masquer les intérêts de grandes exploitations très compétitives. Envisagent-ils, eux aussi, de restituer en années de vaches grasses à la collectivité nationale ce dont ils ont bénéficié en années de vaches maigres?
Voilà qui pourrait moraliser la vie des affaires tout en améliorant les finances de l’Etat: faire que se plaindre ne soit plus un jeu à sens unique, pile, je gagne, face, je ne perds pas. Si les acteurs économiques et sociaux devenaient responsables des subsides encaissées indument, peut-être deviendraient-ils aussi plus responsables de leurs propos et de leurs actes.
France, pays où le béton prend plus vite que la justice ne se rend ?
mars 30, 2008 on 11:54 | In Best of, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésAujourd’hui est une date importante.
Après quatre ans de réflexion, d’études et de travaux, Aéroports de Paris va finalement rouvrir l’aérogare E du deuxième aéroport de Roissy.
Terminal, E le fut en effet il y a quatre ans, en particulier pour ceux qui reçurent la voute sur la tronche.
Combien de victimes furent ils/elles ? On ne le sait trop tant tout ce qui touche à cet effondrement fut couvert d’une chape bien plus efficace que celle mise au point par les concepteurs de l’aérogare.
Donc, disions nous, après avoir rasé la jetée E mieux que Bic, Gillette ou Wilkinson, Aéroport de Paris accueille à nouveau des passagers aujourd’hui. A moins que ce ne soit des pigeons, car entre temps, les surfaces commerciales ont augmenté de 50% par rapport à l’aérogare inauguré il y a quatre ans.
Avidité au gain, cupidité débridée ? Cher lecteur, nous vous laissons seul juge, à la lumière des articles que nous avons déjà publiés sur l’augmentation de la redevance exigée par le monopole ADP sur ses clients prisonniers.
En attendant, ADP a encore moins d’excuse pour que les passagers arrivant sur la plate forme de Roissy ne soient pas en contact direct avec l’aérogare et soient obligés à poireauter le temps qu’un bus arrive au pied de l’avion pour les chercher (vous comprenez, pour les longs courriers en particulier, on ne sait que sept, dix ou douze heures à l’avance quand l’avion va se poser, alors acheminer un bus à temps, cela doit être au dessus de leurs moyens….). A l’heure où la presse française se gargarise des difficultés de démarrage de l’aérogare 5 de Heathrow, JusMurmurandi estime qu’il est bon de faire preuve d’un tant soit peu de modestie, voire d’humilité.
Mais ce qui dérange vraiment JusMurmurandi, c’est que quatre ans ont donc passé, que le béton, on l’espère, aura pris de manière définitive…mais de justice, nenni.
Personne, ni morale ni physique, n’est mis en examen, comme si maintenant qu’il a été reconstruit, l’aérogare ne s’était jamais brisé….on attend les premières conclusions pour la fin du mois. Donc demain????
Sans doute est-ce du béton à prise rapide qui aura été employé, expliquant la lenteur (relative) de la place Vendôme….
Mais pour qui nous prend on???
Quand les Jaguar reviennent à l’Inde
mars 27, 2008 on 6:53 | In Economie, Europe, International | Commentaires fermésQuand on pense aux félins et à l’Inde, on pense plutôt aux tigres, en particulier ceux du Bengale, et pas aux jaguars, que l’on retrouve, eux, dans la mythologie précolombienne en Amérique centrale par exemple.
Mais dans le cas qui intéresse JusMurmurandi il s’agit pas d’un animal mais d’une marque, ou plus exactement de deux marques, Jaguar et Land Rover, que Ford vient de céder à l’indien Tata.
On se souvient que l’industriel éponyme avait fait sensation en janvier dernier en lançant la Tata Nano, destinée aux populations les moins aisées de son pays (voir http://www.jusmurmurandi.com/?p=804 ).
Eh bien cette fois il vient de compléter la gamme par le haut, avec deux marques prestigieuses.
Land Rover avec son historique au sein de l’armée britannique, presque aussi célèbre que la Jeep Willis américaine, et ses modèles de luxe comme la Range Rover dont le premier modèle remonte aux années 1970.
Jaguar, marque de prestige à l’historique sportif illustre avec ses modèles D, qui coururent et gagnèrent aux 24 heures du Mans. Son modèle E apparu dans les années 1960, qui était destiné à faire concurrence à Ferrari avec le panache en plus.
La première fut hébergée pendant un temps par BMW qui n’arriva pas à la rendre rentable.
La seconde, vieux rêve de Henry Ford II, ne réussit pas plus à gagner de l’argent pendant les presque 20 ans de son rattachement à la firme de Dearborn.
Et continue d’être la marque officielle du premier ministre britannique, qui roule dans un modèle XJ blindé.
Avec ces deux marques historiques, c’est tant le prestige que la faillite de l’industrie automobile de la Grande Bretagne qui passent aux mains des anciennes colonies de sa Gracieuse Majesté.
Bonne chance, Monsieur Tata, les Allemands et les Américains ont échoué avant vous, vous avez du pain sur la planche.
Contradictions concurrentielles
mars 26, 2008 on 5:20 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésIl est de bon ton de condamner le capitalisme pour toutes sortes de manifestations extrêmes, inhumaines et néfastes. Et notamment, sa forme la plus libérale. Au point que l’étiquette « libérale » n’est ni plus ni moins qu’un certificat de décès pour la carrière d’un homme politique français.
Laquelle étiquette a, depuis des années, été collée à la bureaucratie européenne à Bruxelles, la rendant ainsi profondément impopulaire, ce qui a conduit, entre autres, au rejet du traité constitutionnel.
Il est d’ailleurs révélateur que la gauche ait tenté de la coller aussi à Nicolas Sarkozy qui ne cesse de vouloir injecter l’intervention de l’Etat dans la vie économique, comme avec le sauvetage d’Alstom, ou la tentative d’éjection de Daniel Bouton, ou encore l’obligation qu’il veut faire aux entreprises de distribuer un tiers de leurs bénéfices à tous les salariés. Toutes idées et actions aux antipodes d’un libéralisme « pur et dur ».
Mais un problème agite la société française qui va relancer le débat sur un terrain moins idéologique et manichéen. Le problème du pouvoir d’achat, première préoccupation des Français.
Il est établi que les finances publiques, exsangues, n’ont plus de grain à moudre pour distribuer autre chose que de bonnes paroles. les entreprises, soumises au grand vent de la concurrence internationale, et handicapées par l’euro fort, ne sont pas non plus humeur généreuse. Alors, comment faire? Une réponse, introduire plus de concurrence, notamment au niveau de la distribution, où les semaines passées ont montré des marges massives au détriment des consommateurs.
Oui, mais voilà, plus de concurrence, c’est plus de libéralisme, ce cancer du capitalisme. C’est la victoire des gros sur les petits. Bref, toutes sortes d’horreurs tout justes bonnes pour les anglo-saxons.
JusMurmurandi voudrait verser une pièce au dossier.
Un accord dit de « ciel ouvert » va entrer en vigueur la semaine prochaine entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. En résumé, cet accord permettra à n’importe quelle compagnie aérienne européenne, de voler de n’importe quel aéroport de l’UE vers n’importe quelle ville américaine, et, bien sûr, réciproquement. Un exemple typique d’accroissement de concurrence car aujourd’hui encore, une compagnie française ne peut s’envoler qu’à partir de la France et non de la Grande-Bretagne ou de la Pologne.
Ainsi, la ligne entre Denver (Colorado) et Londres-Heathrow, desservie par la seule British Airways coûte aujourd’hui un minimum de US$1461 par billet. Demain, une deuxième compagnie, United Airlines va la desservir pour US$570. Un sacré gain de pouvoir d’achat.
Et les passagers ne seront pas les seuls gagnants, puisque le nombre total de vols des USA vers Londres-Heathrow, toutes compagnies confondues, augmentera de 2233 ce mois-ci à 2932 en juillet. Plus de vols, c’est plus de choix pour les passagers, et des billets moins chers. C’est aussi plus d’emplois de pilotes, stewards, et autres personnels.
Si c’est cela, Bruxelles et le libéralisme (et il est évident que toutes les initiatives de l’UE n’ont pas de tels effets positifs), JusMurmurandi veut bien être bruxello-libéral. Et souhaite bien du plaisir aux anti-libéraux quant ils voudront s’opposer à la hausse du pouvoir d’achat à travers une hausse de la concurrence.
Le combat de la réalité et de la finance
mars 18, 2008 on 10:13 | In Economie, International | Commentaires fermésPar instant, il semble à JusMurmurandi que le monde de la finance n’a plus de contact avec la réalité. Ainsi voir des matières premières qui atteignent chaque jour de nouveaux sommets alors que l’économie américaine s’essouffle, semble aussi irréaliste que quand, pendant la bulle Internet de la fin des années 90, on disait que la valeur et le prix des entreprises ne se calculaient plus en fonction des actifs, du chiffre d’affaires et du bénéfice. On sait ce qu’il en a été, et que l’explosion de la ladite bulle a causé une chute boursière plus forte que la grande crise de 1929.
Aujourd’hui, la chute de la Bourse semble, par contraste, plus douce. JusMurmurandi voudrait avertir ses lecteurs que cette prétendu douceur ne doit pas cacher la brutalité de l’ajustement qui a lieu ou aura lieu.
Ainsi, si l’indice CAC40 de la bourse de Paris n’a glissé « que » de 6200 points à 4600, soit 25%, dans le même temps, l’indice Nikkei de la bourse de Tokyo est passé en moins de 6 mois de 18300 points à 11800, soit 35%.
Plus « choquant » encore, certains exemples de « réalité »: l’action de la banque américaine Bear Sterns, très engagée dans l’immobilier, cote 30$, après avoir perdu 27$ en un jour. Et comme si cette chute de 57$ à 30$ ne suffisait pas, la banque acecpte de se faire racheter par JP Morgan pour un prix d’action de 2$!!! Quel retour à la réalité! Et même, pour « arriver » à un prix de 2$, il a fallu que la Fed américaine consente à l’acheteur des facilités énormes pour consolider la proie.
Vous objecterez: oui, mais il s’agit d’un compartiment très atypique de l’économie mondiale, le plus atteint par la crise. Peut-être. Alors comment expliquer qu’Alitalia, dont l’action cote 0,53€, accepte l’offre d’Air France, qui valorise l’action à 0,10€?
Quel dommage que les dettes et déficits français ne soient pas cotés en bourse, ce qui permettrait de les racheter pour une fraction de leur valeur!
Trop de cash, cher Mozart (de la finance)?
mars 16, 2008 on 1:21 | In Economie, International | 1 Comment« Trop de notes, cher Mozart! » On se souvient du jugement de l’empereur Joseph II en entendant pour la première fois l’opéra de Mozart, « l’enlèvement au sérail ». Comme s’il pouvait jamais y avoir trop de notes dans un chef d’œuvre! Evidemment ce commentaire suffit à faire passer Joseph II dans l’Histoire pour un homme obtus, pour ne pas dire pour un crétin.
Quel rapport avec la crise financière qui agite aujourd’hui notre monde? Un paradoxe donne un indice. Traditionnellement, quand une récession s’annonce ou menace, les prix des matière premières baissent, anticipant sur la moindre demande à venir dans des économies qui ralentissent. Or, aujourd’hui, alors que l’économie américaine donne de visibles signes de ralentissement, les prix des matières premières s’envolent quand même, que ce soient ceux de l’énergie, des métaux, ou des céréales.
Il peut y avoir plusieurs causes à cette étrange dissociation. L’économie américaine ne serait-elle plus le moteur de l’économie mondiale, et son ralentissement n’aurait-elle aucun impact planétaire? Ce serait naïf de le croire. Les Etats-Unis sont non seulement la première économie mondiale, et, à ce titre, un gigantesque consommateur notamment d’énergie, mais ils sont aussi le premier importateur de presque tout et de presque partout. Si le géant américain tousse, les autres pays s’enrhument, dit l’adage, et, en ces temps de déficit commercial abyssal des Etats-Unis, c’est plus vrai que jamais.
L’analyse montre que les prix des matières premières est certes poussé par la demande mondiale, et notamment la forte croissance des pays émergeants, mais que les pics atteints sont surtout le fait des fonds spéculatifs. Et là, JusMurmurandi comprend mieux. Soit un fonds américain qui a levé des milliards de dollars en promettant aux souscripteurs de forts rendements. Il ne peut placer ces fonds en actions: elles ont perdu plus de 20% en 6 mois. Les obligations ne sont pas attrayantes: les taux d’intérêts sont bas et orientés à la baisse aux USA. Garder ces montants en cash placé sur la marché monétaire n’est certes pas ce pourquoi ces fonds ont été créés et sont rémunérés. Les placements immobiliers « à risque » comme les subprimes ont été lucratifs, mais sont aujourd’hui catastrophiques. Alors, où placer cet argent, ces montagnes d’argent? Il y aurait bien les marchés de l’art, et certes, les prix atteignent des sommets, mais ces marchés sont beaucoup trop limités pour absorber des placements de plusieurs centaines de milliards de dollars. Alors reste une solution et une seule, les matières premières. Le pétrole, les minerais, l’or, le blé…
D’où viennent ces fonds? Ce sont la part non distribuée et non investie des gigantesques profits de entreprises, l’épargne de centaines de millions de gens qui veulent border leur avenir, les excédents de pays disposant de ressources énergétiques aussi énormes que leur population est limitée, les montants émis par les planches à billets des déficits publics accumulés dans presque tous les grands pays. Bref, c’est nous tous.
Evidemment, tout ce cash qui se « promène » dans les matières premières a un effet néfaste sur l’économie « matérielle », c’est-à-dire non financière, comme il a eu pour effet de propulser au rang d’acheteurs immobiliers des gens qui n’en avaient pas les moyens et qui se retrouvent aujourd’hui ruinés. Comme il oblige les pauvres à payer plus cher leur alimentation, ou plonge vers la récession des économies déjà fragilisées par les pertes immobilières.
Laquelle « gueule de bois » de cette crise a fait cette semaine une victime de marque, un fonds du groupe américain Carlyle, qui a été mis en faillite, et il sera suivi de nombreux autres. Le processus, en faisant partir en fumée des centaines de milliards de dollars, va contribuer à éponger cette liquidité excessive qui pousse notre monde de bulle en bulle.
JusMurmurandi ne sait pas ce qu’il faut souhaiter: que ce retour sur terre de l’économie financière soit sévère, ce qui l’assainirait pour un temps, mais au prix d’une recéssion elle aussi sévère, ou qu’elle soit douce, mais comme l’est un anti-dépresseur…
Emprunter sans douleur
mars 7, 2008 on 9:18 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermésUn nouveau type de prêt fait fureur dans les pays friands de nouvelles technologies: le prêt par SMS.
On envoie un SMS à partir de son téléphone portable, et, 15 minutes plus tard, on a l’argent. En Suède par exemple, un montant pouvant aller jusqu’à la contrevaleur de 300€. C’est facile, c’est rapide, c’est indolore. Et, compte tenu du profil des utilisateurs de téléphones portables, c’est jeune.
C’est raide aussi, parce qu’il faut rembourser en 30 jours maximum, et que les taux d’intérêt et les frais sont très élevés, surtout si l’on a le moindre retard de remboursement.
D’où une forte augmentation des contentieux sur ces prêts, qui semblent être de véritables incitations au surendettement. Car multiplier de petits emprunts finit par faire de grosses dettes.
Cela pose la question, très actuelle dans notre société, de savoir jusqu’où il faut protéger les gens contre eux-mêmes, ou au contraire, si notre liberté va jusqu’à la liberté de faire des bêtises.
Mais une raison plus forte que ce débat pousse JusMurmurandi à souhaiter que ce type de prêt ne soit pas introduit en France. Quand on voit la facilité avec laquelle les pouvoirs publics ont emprunté, emprunté plus, et emprunté encore, et distribué et dépensé aujourd’hui ce qui sera, peut-être, un jour, remboursé par des générations plus laborieuses, JusMurmurandi connait d’avance celui qui serait le premier utilisateur de cet emprunt vraiment instantané et faussement indolore: l’Etat.
Oui, mais voilà, l’Etat français a-t-il un téléphone mobile?
Avions ravitailleurs Airbus et Boeing: une décision stupéfiante
février 29, 2008 on 5:01 | In Economie, France, International | 6 CommentsLa décision est tombée hier soir: l’US AIR Force a décidé l’attribution du contrat portant sur 179 avions ravitailleurs à Airbus, associé à Northrop Grumman, contre Boeing. Ce contrat pourrait atteindre une valeur de 40 milliards de dollars, et est donc l’un des plus grands jamais attribués. Qui plus est, il ne porte que sur une partie de la flotte de l’US Air Force. 2 contrats supplémentaires pour achever le remplacement intégral pourraient en porter la valeur totale à 100 milliards de dollars. Un montant énorme.
Cette décision est encore susceptible de recours, donc il faut se garder de considérer l’étape actuelle comme définitive. JusMurmurandi rappelle qu’un premier épisode avait vu la victoire de Boeing, pour 100 avions pris en leasing. Ce contrat fut cassé dès lors qu’une enquête montra que Boeing l’avait obtenu avec des complicité actives et rémunérées au sein de l’US Air Force. Son PDG dut partir et 2 cadres allèrent en prison.
Il est de fait que la perte de ce contrat n’est pas sans précédent chez Boeing, qui a vu 2 gigantesques contrats d’avion militaires accordés à son concurrent Lockheed Martin, celui du F22 Raptor et celui du F35 Lightning II (ex JSF). Si Boeing décidait d’un recours contre l’US Air Force, cela pourrait ne pas plaire à son client, très désireux de remplacer au plus vite ses avions d’un âge allant jusqu’à 50 ans (!) Il y aurait donc un risque pour Boeing de mettre en danger ses bonnes relations avec l’Air Force pour de futurs contrats.
JusMurmurandi rappelle aussi que l’avion européen est fondé sur l’Airbus A330, un avion de 12 ans plus récent que le Boeing 767 concurrent. Il est également plus gros, correspondant de ce fait mieux au cahier de charges de l’US Air Force.
Quoiqu’Airbus ait décidé d’assembler cet avion dans l’Alabama, le contenu européen sera encore très important, puisque l’usine américaine ne créera « que » 300 emplois directs et 1000 emplois indirects aux USA. Ce qui soulève déjà des protestations véhémentes des politiciens et syndicats américains en ces temps de campagne électorale.
Même si Airbus est une société très atypique dans le paysage industriel français, JusMurmurandi souhaite bonne chance à tous les avocats anti-mondialisation, pour montrer que ce phénomène n’a que des effets négatifs pour la France.
Un autre sujet de réflexion intéresse JusMurmurandi. La France a fait le choix inverse de confier ses gros contrats d’armement à ses industries nationales, conduisant parfois à des programmes terriblement chers et qui ne génèrent aucune exportation rentable (avion Rafale, char Leclerc, porte-avion Charles de Gaulle). Vaut-il mieux défendre ces industries à tout prix, ou est-il préférable d’avoir les meilleures fournitures au meilleur prix, quitte à les obtenir en tout ou partie à l’étranger?
Enfin, JusMurmurandi est prêt à parier que cette nouvelle fera beaucoup moins de bruit dans la presse française que la perte de 500 emplois, même sans licenciements, dans une usine en restructuration. Comme quoi les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent pas grand-monde. Sauf que 100 milliards de dollars, c’est un très, très gros train.
Chapeau, Airbus!