Star’Ac à l’Elysée

mars 12, 2008 on 10:07 | In Best of, France, Insolite | Commentaires fermés

La chute de popularité du Président Sarkozy doit beaucoup à son style personnel, dont il se dit qu’il « ne serait pas présidentiel » . Qu’il ne refléterait pas « la dignité de la fonction » Qu’il « désacraliserait » ladite fonction.JusMurmurandi voudrait rappeler que les grands acteurs, longtemps appelés « monstres sacrés », stars de l’audience avec le film du dimanche soir, ont été largement remplacés au prime time de TF1 par la télé-réalité.Qu’est-ce que le Loft, mère de toutes ces émissions en France, sinon une façon de de nous dire que « nous sommes tous intéressants », et pas seulement les acteurs.  A moins que nous ne soyons tous des acteurs qui s’ignorent . Que nos sentiments, nos histoires et nos conflits, nos remarques, notre façon de nous exprimer valent bien ceux, millimétrés, que les scénaristes et dialoguistes mettent dans la bouche des acteurs. Et voilà les monstres sacrés qui dégringolent de leur piédestal, leur statut désacralisé…Qu’est-ce que la Star’Ac, sinon une façon de nous dire que « nous sommes tous des chanteurs », et qu’il suffit de quelques leçons et d’une bonne promo pour devenir une Star ? Et voilà les Stars qui dégringolent, leur statut aussi désacralisé.Qu’est-ce que le rap, sinon une autre façon de désacraliser la chanson, en la remplaçant par le parler de la rue ?Que fait Nicolas Sarkozy quand il interpelle vertement un pêcheur au Guilvinec, ou répond tout aussi vertement son célèbre « casse-toi, pauvre con ! » à un goujat au salon de l’Agriculture, le tout sous l’oeil des caméras, sinon de la télé-réalité, directe, brutale, triviale, à notre image?Et comment s’étonner de voir le mannequin-devenu chanteuse Carla Bruni invtée par la production ?JusMurmurandi en tire une conclusion et une question. La conclusion est que sa popularité peut remonter aussi vite qu’elle est tombée, au rythme des primes hebdomadaires, si ce n‘est des directs quasi-quotidiens.La question est de savoir comment l’Elysée va mettre en scène l’élimination hebdomadaire, et comment la saison va durer 5 ans.

Encore ces Sots de Bruxelles [E.S.B.]

mars 11, 2008 on 8:13 | In Europe, France, Incongruités | 3 Comments

Rappelons les faits.

Normalement les porcs, les volailles et les ruminants (bovins) se nourrissent de céréales.

Il y a environ une vingtaine d’années, certains esprits créatifs imaginent pouvoir les nourrir avec des farines animales.

En clair, il s’agit de transformer des animaux qui devraient s’alimenter avec des végétaux en carnivores, en leur faisant manger des farines issues de carcasses animales réduites en poudre.

Et dans cette spirale infernale, les contraintes sanitaires qui requièrent que les farines soient portées à une température de 134°C pendant vingt minutes pour détruire tout danger microbien ne sont pas respectées.

C’est ainsi qu’apparait l’ESB ou encéphalite spongiforme bovine, communément appelée maladie de la « vache folle ».

Transmissible à l’homme sous la forme de maladie de Creutzfeldt Jakob. Une dégénérescence du système nerveux central, mortelle. Rien de moins.

Après des centaines de milliers d’animaux abattus et brûlés devant le risque sanitaire majeur qui pointe, on interdit les farines animales.

A ceci près que les montagnes de farines ne sont pas brûlées loin de là.

Elles sont renommées PAT ou protéines animales transformées, et on les retrouve ainsi dans la nourriture des animaux domestiques ou dans les engrais utilisés par nos agriculteurs.

Mais aujourd’hui, l’heure est autrement grave, car la Communauté européenne, devant l’augmentation des prix des céréales, et sous la pression des éleveurs, engage une étude afin d’étudier la possibilité de réautoriser les farines maudites pour les volailles et les porcs.

Bref, on tenterait à nouveau faire d’animaux en principe végétariens des carnivores.

De quoi faire vachement peur à JusMurmurandi.

Marion Jones et la RATP

mars 8, 2008 on 11:31 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Quel rapport, direz-vous? Une simple comparaison.

Deux agents de la RATP sont condamnés pour avoir retiré, en cours d’exploitation, une pièce du circuit électrique de la ligne 6 du métro, provoquant son arrêt immédiat, que les trains soient en station ou non, risquant de provoquer une panique chez les usagers coincés. La raison de leur action: la grève sur les régimes spéciaux, et la volonté de créer plus encore de perturbations qu’en ne travaillant pas.

La sentence: un mois de prison avec sursis.

Marion Jones, championne olympique du sprint grâce au dopage, est condamnée pour avoir menti sous serment.

La sentence: six mois de prison ferme

Si on condamnait à 6 mois de prison ferme tous les menteurs sous serment en France, JusMurmurandi peut imaginer les problèmes que cela poserait:

Les prisons déborderaient de tous les nouveaux condamnés, en même temps que les instances politiques se videraient. La solution: transformer les conseils municipaux, généraux, régionaux, l’Assemblée Nationale, le Sénat, l’Elysée en prisons.

Des professions seraient ravagées, comme journalistes et syndicalistes. Qu’en serait-il des commerciaux qui promettent plus qu’ils ne peuvent tenir? Des consultants qui assurent de l’efficacité de leur solutions? Des prêtres qui ne peuvent prouver l’existence de Dieu?

Non, vraiment, il y a des jours où JusMurmurandi joue à se faire peur. Heureusement que les blogueurs ne sont pas sous serment. Et où le sabotage à la RATP n’est finalement, pas si mal que cela.

Quand Sophie Marceau fait « boum »!

mars 8, 2008 on 2:10 | In Best of, France | Commentaires fermés

Sophie Marceau vient de jouer dans un film consacré à la Résistance contre l’occupant nazi.

Sophie Marceau vient de jouer dans un film où les héros de la Résistance sont tous des femmes.

Sophie Marceau vient de quitter précipitamment un plateau de télévision où, alors que la diva présentait le film en question, la chaîne avait malicieusement invité le leader d’extrême-droite, acte qui prouve, si besoin en était, que Sophie Marceau est une vraie résistante, n’hésitant pas à  risquer d’encourir les foudres d’un grabataire honni.

Sophie Marceau vient de jouer dans un film où les cinq drôles de dames résistantes sont issues d’une minorité et d’une sexualité visibles, tirant sur les nazis à l’aide de balles bio ; comment ? Ah non, pardon, Jusmurmurandi s’est laissé enivrer par l’arôme feutré du Bien exhalé par ce film magnifique et s’est soudainement plu à rêver d’une distribution intégralement citoyenne.

La critique semble gênée par ce film, car il lui faut trancher entre la récompense de l’effort citoyen du sujet, et la sanction de la médiocrité de la réalisation et du jeu d’actrices-et-d’acteurs. Sachant cela, la belle Sophie Marceau qui n’en finit plus de se chercher un second souffle après la Boum, se devait de réveiller les critiques citoyennes par un coup d’éclat qui ne l’était pas moins ; et quoi de mieux pour cette entreprise qu’une tonitruante salve – fût-elle silencieuse – contre le vieillard de Montretout, involontairement promu en faire-valoir pour stars en manque d’étoiles dans Télérama ? 

Ce matin, Jusmurmurandi a justement ouvert Télérama et a pu y constater que le petit Ulysse, indicateur sans faille de la qualité cinématographique, souriait ; Télérama avait donc apprécié le film, sans que, toutefois, Ulysse ne sourie amplement, comme c’est le cas lorsqu’il a affaire à des chefs d’œuvre. Jusmurmurandi suggère donc à Sophie Marceau de pousser, dans les jours à venir, une gueulante contre la loi sur la rétention de sûreté afin que Télérama lui octroie le sourire maximal et une couverture flatteuse qui, à défaut de lui assurer succès populaire et reconnaissance réelle, lui ouvrira à tout le moins les portes d’une probable et imminente Une des Inrocks.

 

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Et si l’on attend encore quelques années, Jusmurmurandi ne doute pas une seconde que Sophie Marceau figurera en bonne place sur la façade du Panthéon – récemment revue et corrigée par Bertrand pour substituer un « aux grandes femmes, la Patrie reconnaissante » au bien trop phallocratique « aux grands hommes » –, probablement rebaptisée pour l’occasion « Aux grandes farces, la Patrie reconnaissante »…

Emprunter sans douleur

mars 7, 2008 on 9:18 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermés

Un nouveau type de prêt fait fureur dans les pays friands de nouvelles technologies: le prêt par SMS.

On envoie un SMS à partir de son téléphone portable, et, 15 minutes plus tard, on a l’argent. En Suède par exemple, un montant pouvant aller jusqu’à la contrevaleur de 300€. C’est facile, c’est rapide, c’est indolore. Et, compte tenu du profil des utilisateurs de téléphones portables, c’est jeune.

C’est raide aussi, parce qu’il faut rembourser en 30 jours maximum, et que les taux d’intérêt et les frais sont très élevés, surtout si l’on a le moindre retard de remboursement.

D’où une forte augmentation des contentieux sur ces prêts, qui semblent être de véritables incitations au surendettement. Car multiplier de petits emprunts finit par faire de grosses dettes.

Cela pose la question, très actuelle dans notre société, de savoir jusqu’où il faut protéger les gens contre eux-mêmes, ou au contraire, si notre liberté va jusqu’à la liberté de faire des bêtises.

Mais une raison plus forte que ce débat pousse JusMurmurandi à souhaiter que ce type de prêt ne soit pas introduit en France. Quand on voit la facilité avec laquelle les pouvoirs publics ont emprunté, emprunté plus, et emprunté encore, et distribué et dépensé aujourd’hui ce qui sera, peut-être, un jour, remboursé par des générations plus laborieuses, JusMurmurandi connait d’avance celui qui serait le premier utilisateur de cet emprunt vraiment instantané et faussement indolore: l’Etat.

Oui, mais voilà, l’Etat français a-t-il un téléphone mobile?

Comment faire disparaître le problème du pouvoir d’achat

mars 6, 2008 on 6:36 | In France | Commentaires fermés

Le pouvoir d’achat des Français pose problème. Nicolas Sarkozy avait « sorti » ce thème, auparavant peu actif, des oubliettes de la vie politique française, pour en faire l’un de ses axes doctrinaux. Et maintenant il est coincé entre, tout à la fois, des finances publiques exsangues (et il le savait avant d’être élu), des réformes dont l’impact ne saurait être immédiat (et il le savait aussi), un environnement économique mondial très défavorable (s’il l’avait su, il devancerait aujourd’hui Bernard Arnault sur la liste des Français les plus riches), et une forte hausse des prix des matières premières, de l’agro-alimentaire et de l’énergie.

Résultat: aucun effet positif à court terme, et le sentiment des Français, et ils le connaissent bien, d’être déçus par rapport aux promesses.

Du coup, les Français râlent, grognent, protestent, font baisser fortement sa cote de popularité et parlent de se mettre en grève.

JusMurmurandi propose un moyen de remédier à tout ceci à la fois. Et même plusieurs moyens.

D’abord, pourquoi les Français sont-ils avant tout concernés par leur pouvoir d’achat, alors qu’ils ne l’étaient pas avant? Parce qu’avant, et ce depuis les années Giscard, leur préoccupation N°1 était le chômage. Voir émerger le problème du pouvoir d’achat, c’est aussi parce que le chômage connait une régression historique, à 7,5% de la population active. On pourra toujours dire que c’est factice et que les chiffres sont manipulés, sans rien prouver d’ailleurs, comme toujours avec les annonces de l’opposition, le simple fait que ce ne soit plus le souci N°1 des Français montre qu’il a beaucoup baissé. Et comme la gauche n’est plus aux affaires depuis 6 ans, mais que le chômage a retrouvé son étiage d’il y a 25 ans, il sera difficile à ladite gauche de dire grand-chose d’autre que « la droite triche! »

Ensuite, parce que les autres préoccupations majeures des Français étaient les craintes collectives: le SIDA et l’environnement. Le fait est que les tri thérapies permettent aux malades non de guérir mais de vivre avec le SIDA de manière durable. Et le Grenelle de l’Environnement a montré à tous que gouvernement et associations travaillent ensemble à régler, pour autant que la France seule y puisse quelque chose, ce vaste problème.

Enfin parce que, pendant des années, la gauche a répété que les 35 heures représentaient une avancée, progrès, un acquit social, etc.. qui valait bien des sacrifices immédiats sur le plan salarial. Un temps les salariés l’ont cru. Aujourd’hui le pouvoir anesthésiant de la « carotte » 35 heures s’est épuisé, alors le bâton du pouvoir d’achat retrouve une nouvelle jeunesse.

Il ressort de ce qui précède, mais vous l’avez certainement déjà compris, qu’il y a un moyen infaillible de faire disparaitre le pouvoir d’achat du sommet de la liste des soucis des Français. C’est qu’ils se réjouissent de la baisse historique du chômage.

Vous n’y croyez pas? Alors il n’y a qu’une autre méthode. Un bon gros emmerdement de taille nationale. Une guerre, une épidémie, une catastrophe « naturelle ». Rappelez-vous… Thatcher et la guerre des Malouines, Schröder et les inondations, Bush et le 11 septembre. Aucun d’entre eux n’a été ennuyé par un problème de pouvoir d’achat.

Et si les Français souffraient d’un manque d’emmerdements ?

Marianne refait la démocratie

mars 6, 2008 on 3:50 | In France, Insolite | 6 Comments

Rien ne paraît plus important à Jusmurmurandi que la démocratie ; ou plutôt, si, une chose paraît plus importante à Jusmurmurandi que la démocratie : faire savoir publiquement qu’il aime la démocratie. C’est pourquoi Jusmurmurandi n’apprécie rien tant que de laisser traîner un exemplaire de Marianne sur une table basse, négligemment froissé, pour indiquer qu’il a lu le tout aussi républicain que démocrate magazine et, les jours où l’indignation se trouve être de mise, il le froisse davantage pour suggérer qu’il s’est agacé des révélations et analyses fracassantes qu’il y a lues.

 

Cette semaine, Jusmurmurandi s’est senti serein, très serein, presque autant que Dominique de Villepin. Le peuple qui, par une impardonnable faute de goût, avait élu Sarkozy, commençait à le regretter. Le déni de démocratie que constitua l’élection de 2007 – déni puisque le candidat élu n’était pas celui défendu par les journalistes démocrates de Marianne – ni même de Libération – était en train de se résorber, grâce aux vertueuses et démocrates résolutions de Marianne ; contre ce procédé absurde voulant que la voix d’un électeur de Sarkozy pèse autant que celle de Jean-François Kahn alors que le bon goût démocratique voudrait que celle de celui-ci comptât au centuple, Marianne rassura tous les vrais démocrates en commandant un sondage CSA consistant à « refaire la présidentielle » et où il appert que Royal l’emporterait à 51 % au second tour contre Sarkozy. Jusmurmurandi se réjouit que, sous couvert de « refaire l’élection », Marianne cherche bien plutôt à se faire la démocratie…

 

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Jusmurmurandi admire également le procédé retenu, suggérant que l’élection de mai 2007 fut un « accident », le produit d’un « dérèglement des consciences » comme aime à le répéter Badiou, et que ce vote réel du peuple fut bien peu de choses à côté de ce sondage donnant « Sarkozy perdant », seul résultat que tout vrai démocrate se doit de tolérer, car l’homme démocratique est précisément tolérant, (Jusmurmurandi ne serait toutefois pas étonné que, dans une ou deux semaines, Marianne croie bon de titrer sa Une sur la dictature des sondages…), CQFD.

                                                           

Sur un nuage – démocratique – donc, Jusmurmurandi, toujours plus soucieux de bien et de démocratie, décida ensuite de consulter Gérard Miller, qui s’était fendu d’une longue analyse dans un hebdomadaire honteusement sarkozyste. Après que le brillant psychanalyste pour émissions de service public en grève eut assuré que le « casse-toi pauvre con » s’adressait en réalité « contre nous tous », le chroniqueur de Ruquier poursuivit en ces termes : « La question se pose donc sérieusement : Sarkozy ne devrait-il pas démissionner ? Non pas pour se retirer comme Lionel Jospin sur l’Aventin, mais au contraire pour se faire réélire. »[1] Jusmurmurandi rend ici hommage à ce grand démocrate qu’est Gérard Miller et qui, à l’instar de ses compagnons tout aussi démocrates que lui, n’a toujours pas considéré comme légitime l’élection du Président de la République, résultat d’une indéniable faute esthétique du peuple ; non légitime, puisque résultant d’une masse électorale imbécile et bernée par le populisme. Dans ces conditions, il serait bon que l’élection se refasse, afin que les élites de Marianne et de Ruquier éclairent davantage l’infortuné corps électoral.

 

Hélas, Jusmurmurandi s’inquiète : alors qu’il est chaque jour plus manifeste que l’élection du Président ne fut pas démocratique puisque contraire aux souhaits de Marianne, du service public, et de Libération, il est à craindre que ce président vulgaire, beauf et si semblable au peuple, s’accroche au pouvoir et refuse d’abandonner son mandat, invoquant, par un évident populisme, la force du suffrage universel lui ayant conféré la présidence et une majorité parlementaire. Jusmurmurandi y verra là l’indéniable – et définitive – preuve de la « dérive monarchique » de cet homme dangereux.



[1] Le Point, jeudi 28 février 2008, N° 1850, p. 39

Les Français veulent un plan de rigueur!

mars 5, 2008 on 10:36 | In France | Commentaires fermés

Oui, JusMurmurandi l’affirme, les Français veulent un plan de rigueur. Et si nous ne craignions pas de susciter l’ire de nos lecteurs rigoureux sur l’usage de la langue française, nous irions jusqu’à écrire: un rigoureux plan de rigueur.

Qu’est-ce qui peut donc rendre la rigueur attirante, alors que les leaders de la gauche l’agitent comme un épouvantail ou un croquemitaine? Les Français seraient-ils devenus masochistes?

Pas du tout. Si on propose aux Français que l’Etat soit très rigoureux dans la façon dont il dépense leur argent, ce qui revient à proposer une rigoureuse chasse au gaspi, les Français sont pour.

Si l’on propose aux Français que les fraudeurs en tous genres (on vient par exemple de découvrir un réseau de fraude à la TVA qui aurait détourné 100 millions d’euros) soient poursuivis et sanctionnés de toute la rigueur de la loi, les Français sont pour.

Si l’on propose aux Français que tous les risques futurs, santé, environnement, soient étudiés et que les innovations qui pourraient présenter de tels risques soient rigoureusement testées avant d’être mises sur le marché, les Français sont pour.

Si l’on propose aux Français que les criminels soient recherchés, poursuivis et condamnés, et condamnés à effectuer rigoureusement la totalité de leur peine, les Français sont pour.

JusMurmurandi propose d’aller plus loin que toute cette rigueur tant attendue par les Français. Par exemple que, quand MM. Sapin et Fabius font état d’un plan de rigueur de 20 milliards d’euros que le gouvernement, d’après eux, annoncera juste après les élections municipales, ils puissent étayer cette accusation de manière rigoureuse. Sinon, ça n’aura rigoureusement rien voulu dire. Après tout, même un SMS parmi des milliards d’autres messages doit pouvoir être vérifié et prouvé, comme on va le voir au tribunal, alors un plan de 20 milliards, ça devrait être facile, non?

Michel Sapin

Laurent Fabius

Chapeau, l’artiste !!

mars 5, 2008 on 8:36 | In Insolite, International | Commentaires fermés

Il est des héros « ordinaires » qui, en faisant leur « travail, » accomplissent des miracles.

En voici deux, pilote et co-pilote chez Lufthansa, qui ont évité une catastrophe alors que le vent de travers soufflait au point de faire voler leur Airbus A320 en crabe au dessus de la piste de Hambourg le 3 mars dernier.

Si Eole n’était à ce point déchainé, on pourrait dire que cela nous a coupé le souffle….

http://www.youtube.com/watch?v=z42fchrzhHY

Tintin et Hergé deviennent réalité!

mars 2, 2008 on 1:24 | In France | Commentaires fermés

Les albums de Tintin faisaient intervenir de façon récurrente le personnage fantasque, mi-bouffon, mi-odieux du général Alcazar, caricature de dictateur latino-américain, en lutte perpétuelle contre son ennemi acharné, le général Tapioca. Ils se succédaient au pouvoir dans un ballet ininterrompu de coups d’Etat, de reversements de situations, chausse-trappes et autres guet-apens. Le tout pour la plus grande joie des marchands d’armes occidentaux.

Il semble que l’Histoire veuille donner vie à des personnages au moins aussi picaresques, s’ils n’étaient tragiques.

Qu’apprend-on? Que Hugo Chavez, Président du Venezuela, finance massivement les FARC (300 millions de dollars!), terroristes colombiens ayant élevé le narco trafic et l’enlèvement au rang d’industrie nationale. Le même Hugo Chavez a décrété une minute de silence à la mémoire de Raul Reyes, N° 2 des FARC tué par l’armée colombienne, et massé ses troupes à la frontière colombienne, pays avec lequel il vient de rompre ses relations diplomatiques.

Parallèlement, Rafael Correa, Président de l’Equateur, pays limitrophe lui aussi de la Colombie, et ami politique de Chavez, se plaint que l’action colombienne qui a tué Reyes se soit déroulé sur sol équatorien, ce qui revient ni plus ni moins à un acte de guerre. L’Equateur aussi masse ses chars à la frontière colombienne. Correa ajoute que cette action a rendu impossible la libération d’Ingrid Betancourt, qui était imminente, et ce de la faute d’Uribe. Comme par hasard. Et rompt, lui aussi, les relations diplomatiques de son pays avec la Colombie.

Pendant ce temps-là, Alvaro Uribe, le Président colombien, prend argument de la lutte à mort qu’il mène contre les FARC pour obtenir ce qu’il veut de la puissance tutélaire américaine et faire oublier les aspects noirs de son régime (assassinats paramilitaires, culture de la coca tolérée). C’est d’ailleurs sur un renseignement américain qu’il aurait su où frapper les FARC en Equateur et tuer Reyes.

Pour pimenter le tout, une information non confirmée (mais elles le sont toutes, dans ce foyer de désinformation permanente) met en avant que Chavez aurait vendu des quantités importantes d’uranium aux FARC, lesquelles auraient été au bord de se lancer dans le terrorisme international. Rien de moins!

Une guerre est-elle possible? Personne n’aurait à y gagner. Chavez a les moyens de battre l’armée colombienne, mais offrirait une occasion en or aux américains, qui en rêvent, d’intervenir et lui régler son compte. Les Colombiens peuvent-ils battre les FARC? Ils font certes des progrès, mais, au fond, la situation actuelle n’arrange-telle pas la droite colombienne en invalidant la gauche et en justifiant ses débordements?

Coincée entre ces généraux Alcazar et Tapioca, qui, déjà dans Tintin, n’ont jamais réussi à se départager définitivement, le sort d’Ingrid Betancourt ne semble pas prêt de se débloquer. Sauf que, froidement, cyniquement, elle n’est qu’un pion dans une guerre qui en compte des milliers. Un pion tragique et émouvant, à n’en pas douter. Mais pas plus qu’un pion.

général Tapioca

général Alcazar

Bienvenue chez les Soviets!

mars 2, 2008 on 3:44 | In France, Incongruités | Commentaires fermés

Les lecteurs de JusMurmurandi le savent bien, Internet est une formidable machine à faire sauter les verrous des régimes politiques cadenassés.
Pour preuve, ce sont les dictatures qui en interdisent ou en limitent l’accès. Non pour interdire des sites pédophiles ou néo-nazis bien sûr, dont l’interdiction ne pose pas de problèmes, mais des sites d’opinion générale.

Ces pays sont notamment la Corée du Nord, la Birmanie, Cuba, la France.

Oui, amis lecteurs, vous avez bien lu, la France a rejoint les rangs de ces pays liberticides.

Un site, note2be, permettait entre autres aux internautes élèves ou étudiants de noter leurs professeurs. C’est désormais condamné et interdit.

Il est possible de dire et d’écrire ce qu’on veut sur Nicolas Sarkozy. JusMurmurandi ne s’en prive d’ailleurs pas. D’autres vont jusqu’à le traiter de tyran, de Napoléon, de Néron. Il est possible de traiter un politicien rival de « tocard ». Françoise de Panafieu ne s’en est d’ailleurs pas privée. Il est possible de dire de son opposition qu’elle a des intentions meurtrières. Ségolène Royal se voyait déjà brûlée vive comme Jeanne d’Arc. Tout cela, c’est normal, c’est démocratique, c’est sain, c’est légal.

Mais qu’un site Internet s’avise de permettre de noter les professeurs, et un jugement de plomb s’abat sur le site. Comme si les professeurs étaient des vaches sacrées qu’il est interdit de toucher. Même si, au passage, c’est la liberté qu’on égorge.

Bien sûr, ce qui était écrit sur le site n’était ni forcément d’une exactitude scientifique, ni forcément plaisant. Mais pas moins que tout le contenu semblable sur Internet.

JusMurmurandi note l’absence de toute protestation sur ce sujet des mêmes organisations de gauche qui sont si promptes à monter au créneau pour dénoncer le moindre dérapage supposé du pouvoir de droite.

En fait, JusMurmurandi n’est pas sûr que ce jugement du tribunal rende service aux professeurs.

D’abord parce que le simple fait de faire héberger ce site hors de France, dans l’un des nombreux pays qui se moque d’une telle polémique, voire dans ceux des pays européens où un site semblable est autorisé, tels l’Allemagne ou la Grande Bretagne le mettra hors de portée des greffiers et argousins français.

Ensuite parce que le fait de mettre les professeurs hors-Internet (comme on dit hors-la-loi) va couper ceux-ci de la population qu’ils ont pour mission d’éduquer.

Enfin et surtout, parce que la censure n’a jamais réglé un problème. Elle bloque la valve de sécurité, sans empêcher la pression de monter.

Comme parmi les professeurs désormais délivrés de notation par la justice se trouvent des professeurs de latin, JusMurmurandi leur dédie cette maxime: « quos vult perdere Jupiter, prius dementat »

Les primaires, une machine à perdre?

mars 1, 2008 on 11:01 | In Elections municipales 2008, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Ce temps d’élections primaires aux USA rappelle à JusMurmurandi que cette pratique, quoique non systématique et formalisée comme chez eux, n’est pas inconnue en France.

Ainsi, notamment les désignations par primaires de Françoise de Panafieu comme candidate UMP à la Mairie de Paris, de Ségolène Royal comme candidate PS à la Présidence de la République.

Et, plus loin dans le passé, les « premiers tours » des élections présidentielles de 1988 étaient de fait une primaire à droite entre Jacques Chirac et Raymond Barre, comme l’avait été celui de 1981 entre Giscard et Chirac, et celui de 1974 entre Giscard et Chaban, et plus tard, celui de 1995 entre Chirac et Balladur.

Ce qui fascine JusMurmurandi dans ce processus de primaires, c’est la distortion entre l’intention et son résultat. L’intention est de laisser aux futurs électeurs le choix de leur futur candidat. Intention en apparence louable, démocratique, transparente. Sauf que rien ne dit que ceci soit aussi efficace.

Car les primaires s’adressent à un sous-ensemble très restreint -et orienté plus que représentatif- du groupe d’électeurs que devra rassembler un candidat pour l’emporter. Il suffit pour s’en convaincre de considérer la différence entre un sondage, censé, lui, préfigurer à un temps T un résultat électoral, et une primaire. Comme si Ipsos n’interrogeait que des militants UMP pour savoir qui de Claude Goasguen ou de Françoise de Panafieu sera le Maire de Paris.

De même aux USA, Clinton et Obama dépensent énormément de temps, d’énergie et d’argent à se traiter de noms d’oiseaux pour tenter de gagner leur primaire, pendant que John Mc Cain, lui, se prépare à l’élection elle-même. Lequels noms d’oiseaux sont autant d’offrandes au candidat adverse quand le temps sera venu de l’affontement camp contre camp. Et cette étape créé souvent des tensions internes qui freinent l’union de tous derrière le candidat du parti qui a fini par gagner la primaire. On se souvient du très relatif niveau d’énergie mis par les fabiusiens et strauss-kahniens à soutenir la candidature de Ségolène Royal. Quand il ne l’ont pas carrément soutenue comme la corde soutient le pendu.

Et il arrive que la primaire désigne un candidat dont on sait par avance qu’il n’est pas le meilleur pour la victoire finale. Ainsi Chirac a battu Barre en 1988 pour aller un tour après de faire étendre proprement par Mitterrand, alors que les sondages donnaient Barre comme bien meilleur que Chirac, voire même gagnant, contre le Président sortant. Et aucun sondage n’a donné Françoise de Panafieu gagnante contre Bertrand Delanoë.

Bien sûr, il est arrivé aussi aux primaires de « sortir » un candidat inconnu en lui offrant un forum qui lui a permis de démontrer ses qualités et d’enclencher une dynamique qui l’a porté jusqu’à la victoire finale. John Kennedy en 1960, Jimmy Carter en 1976, Bill Clinton en 1992 en sont 3 exemples démocrates, séparés par 16 ans. Une extension de la même logique veut que, encore 16 ans après, un candidat démocrate peu connu jusqu’alors, Barack Obama, soit le prochain président des Etats-Unis. Mais ceci ne dit rien à propos du prochain Maire de Paris..

Avions ravitailleurs Airbus et Boeing: une décision stupéfiante

février 29, 2008 on 5:01 | In Economie, France, International | 6 Comments

La décision est tombée hier soir: l’US AIR Force a décidé l’attribution du contrat portant sur 179 avions ravitailleurs à Airbus, associé à Northrop Grumman, contre Boeing. Ce contrat pourrait atteindre une valeur de 40 milliards de dollars, et est donc l’un des plus grands jamais attribués. Qui plus est, il ne porte que sur une partie de la flotte de l’US Air Force. 2 contrats supplémentaires pour achever le remplacement intégral pourraient en porter la valeur totale à 100 milliards de dollars. Un montant énorme.

Cette décision est encore susceptible de recours, donc il faut se garder de considérer l’étape actuelle comme définitive. JusMurmurandi rappelle qu’un premier épisode avait vu la victoire de Boeing, pour 100 avions pris en leasing. Ce contrat fut cassé dès lors qu’une enquête montra que Boeing l’avait obtenu avec des complicité actives et rémunérées au sein de l’US Air Force. Son PDG dut partir et 2 cadres allèrent en prison.

Il est de fait que la perte de ce contrat n’est pas sans précédent chez Boeing, qui a vu 2 gigantesques contrats d’avion militaires accordés à son concurrent Lockheed Martin, celui du F22 Raptor et celui du F35 Lightning II (ex JSF). Si Boeing décidait d’un recours contre l’US Air Force, cela pourrait ne pas plaire à son client, très désireux de remplacer au plus vite ses avions d’un âge allant jusqu’à 50 ans (!) Il y aurait donc un risque pour Boeing de mettre en danger ses bonnes relations avec l’Air Force pour de futurs contrats.

JusMurmurandi rappelle aussi que l’avion européen est fondé sur l’Airbus A330, un avion de 12 ans plus récent que le Boeing 767 concurrent. Il est également plus gros, correspondant de ce fait mieux au cahier de charges de l’US Air Force.

Quoiqu’Airbus ait décidé d’assembler cet avion dans l’Alabama, le contenu européen sera encore très important, puisque l’usine américaine ne créera « que » 300 emplois directs et 1000 emplois indirects aux USA. Ce qui soulève déjà des protestations véhémentes des politiciens et syndicats américains en ces temps de campagne électorale.

Même si Airbus est une société très atypique dans le paysage industriel français, JusMurmurandi souhaite bonne chance à tous les avocats anti-mondialisation, pour montrer que ce phénomène n’a que des effets négatifs pour la France.

Un autre sujet de réflexion intéresse JusMurmurandi. La France a fait le choix inverse de confier ses gros contrats d’armement à ses industries nationales, conduisant parfois à des programmes terriblement chers et qui ne génèrent aucune exportation rentable (avion Rafale, char Leclerc, porte-avion Charles de Gaulle). Vaut-il mieux défendre ces industries à tout prix, ou est-il préférable d’avoir les meilleures fournitures au meilleur prix, quitte à les obtenir en tout ou partie à l’étranger?

Enfin, JusMurmurandi est prêt à parier que cette nouvelle fera beaucoup moins de bruit dans la presse française que la perte de 500 emplois, même sans licenciements, dans une usine en restructuration. Comme quoi les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent pas grand-monde. Sauf que 100 milliards de dollars, c’est un très, très gros train.

Chapeau, Airbus!

Airbus ravitailleur

Françoise Royal, Ségolène de Panafieu ?

février 29, 2008 on 8:01 | In C'est ça, Paris?, Elections municipales 2008, France, Insolite | Commentaires fermés

JusMurmurandi a l’habitude de faire des comparaisons échevelées, et par conséquent ne résiste pas au plaisir de comparer la destinée de deux femmes politiques qui ambitionnent, dans leurs domaines respectifs, la plus haute fonction.

A Ségolène, la Présidence de la République, à Françoise la Mairie de Paris.

Chacune au moment de sa candidature a un mentor à l’historique discuta ble.

Mitterrand au passé scabreux, aux relations douteuses lui a ainsi confié ses premières missions gouvernementales.

Chirac, au bilan politique affligeant au crépuscule de sa carrière, aux alliés abandonnés le long du chemin dès lors qu’il n’en avait plus besoin, l’a prise auprès de lui lors de son long passage à la Mairie de Paris de 1976 à 1995.

Ségolène choisie par les membres du Parti Socialiste face aux éléphants que sont Fabius et Strauss Kahn.

Françoise, sélectionnée bien avant l’heure par les adhérents parisiens de l’UMP, envers et contre les caciques parisiens que sont Bernard Debré et Claude Goasguen.

Ségolène, déchirée entre la nécessité de faire de nouvelles propositions avec de nouveaux moyens (les débats participatifs) mais prisonnière de l’aile gauche du PS, ne sachant pas, par exemple, comment contourner l’obstacle des 35 heures dont on ne saura jamais, dans la bouche d’un membre du PS pourquoi ce fut une bonne décision.

Françoise, obligée de présenter du neuf face à un candidat qui maitrise si bien sa communication même si son bilan est constellé de vide entre les copies et les échecs, mais simultanément entachée par le fait qu’elle a fait partie de l’équipe Chirac Tibéri, aux mœurs politiques même pas douteuses.

Bref, si au début de cet article les similitudes semblaient peut être moins évidentes, elles semblent beaucoup moins contestables à ce stade de la réflexion.

D’autant plus qu’elles se connaissent et Ségolène a montré lors d’une rencontre fortuite à Jérusalem, toute l’ »affection » qu’elle porte à Françoise.

http://www.dailymotion.com/visited/search/royal%20panafieu/video/xr0xr_fr2-4dec-jt-20h 

 

Bref, leurs points communs sont loin d’être inexistants; à ceci près que, pour l’instant, Ségolène a échoué dans la réalité, Françoise n’ayant échoué, pour l’instant, que dans les sondages.

Cette dernière saura t elle au cours des derniers jours qui lui restent casser la machine communicante du maire en exercice pour rappeler :

juste poursuivi ce qui avait déjà été voté par la mandature précédente pour le tramway,

qu’il a, Dieu merci pour les Parisiens, échoué face à Londres pour les JO 2012,

non pas innové mais uniquement copié Lyon pour Vélib’,

massivement dépensé la cagnotte des droits de mutation en hausse vertigineuse pour embouteiller Paris, au lieu d’en consacrer ne serait ce qu’une petite part, comme il s’y était engagé, à l’immobilier des personnes
modestes ?

refusé le débat avant le premier tour, envoyant avec suffisance une adjointe pour rencontrer les têtes de liste des partis adverses ?

Alea non etiam jacta est.

Rouler sous la table

février 29, 2008 on 3:03 | In France | 3 Comments

Daniel Bouton passe à l’offensive. Non content d’affirmer l’excellence d’un « business model » qui a conduit à perdre près de 3 milliards d’euros sur le marché des « subprimes », et à subir près de 5 milliards d’euros de pertes à la suite des manœuvres d’un trader prétendument isolé, Jérôme Kerviel, il affirme aujourd’hui: « ma démission n’est plus sur la table! »

JusMurmurandi voudrait rappeler quelques évidences. Pour avoir perdu beaucoup moins, en proportion, que la Société Générale, Citigroup et Merril Lynch ont viré leurs PDG respectifs. Quand il parle de l’excellence du « business model », Bouton devrait s’interroger sur ce qui a fait les pertes de 2007, si ce n’est justement le même système qui, dans d’autres circonstances, a permis les bons résultats passés dont il se targue.

Car, même si Kerviel a agi seul, les avertissements n’ont pas manqué, tant internes qu’externes, qui ont tous été ignorés. La fameuse position de Kerviel valait au 31 décembre 2007 plus d’1,4 milliards d’euros, et était quasiment soldée. En d’autres termes, ce profit était bien dans les comptes de la Générale, et en réel, pas en virtuel, et ça n’a gêné personne! Venant de la part d’un trader de niveau moyen censé prendre des positions à risque nul, ça fait quand même beaucoup.

De toute façon, les faits sont têtus, et Bouton et la Générale ont du solder leur augmentation de capital à près de 45% de moins que le cours de Bourse pour trouver des preneurs. JusMurmurandi s’étonne d’ailleurs du slogan de la banque, qui invite les actionnaires à souscrire à cette augmentation « pour participer à la croissance » alors qu’il s’agit de participer au sauvetage. Parler de croissance est curieux quand les activités de marché comme celles qu’exerçait Kerviel, et qui représentaient une des sources de profit majeures de la Générale, vont diminuer de volume en fonction des mesures de contrôle et de limitation mises en oeuvre à la suite du désastre.

Tout ceci nous ramène à Daniel Bouton, qui ne veut plus démissionner. JusMurmurandi rappelle que tout PDG est révocable à tout moment par son Conseil d’Administration [révocation dite "ad nutum", selon les besoins] et sans qu’il y ait besoin de motif. Si le conseil veut le départ de Bouton, il peut le lui imposer sans recours. Et ça, Bouton le sait bien sûr. Donc si celui-ci dit que sa démission n’est plus sur la table, cela veut tout simplement dire qu’il faudra le virer. Et que là, un juteux contrat, signé par un conseil complaisant à un PDG qui mène son entreprise sur le chemin de la croissance prospère, ne manquera pas d’octroyer de multiples et gras avantages. Bref, c’est juste une minable affaire de gros soux.

A moins que… A moins que Daniel Bouton n’ait finalement compris sa responsabilité dans ce désastre sans précédent dans l’histoire de la finance non seulement française, mais mondiale. Et que, écrasé par le poids de cette responsabilité, il indique que sa démission n’est plus sur la table parce que, couvert de honte, il se cache désormais sous la table…

Daniel Bouton, un peu fripé

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