Ségolène Royal et les chiffres : réconciliation impossible ?

mars 15, 2008 on 9:13 | In Elections municipales 2008, France, Insolite, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

JusMurmurandi, observateur attentif de la politique française, s’étonne et s’amuse du concours de culot auxquels semblent aujourd’hui jouer Mme Royal et M. Bayrou. Dans une récente tribune[1], M. Devedjian a dénoncé la gestion par les régions socialistes des impôts et du budget, citant, chiffres à l’appui, l’explosion de la fiscalité ou l’étrange répartition des dépenses publiques. On peut imaginer que, dans le cadre d’une campagne municipale, la pression fiscale exercée par telle ou telle équipe municipale constitue un argument majeur, et que, d’autre part, l’enjeu principal de ladite campagne consiste à informer les citoyens de la redistribution de leurs impôts.

Ce n’est pourtant pas l’avis de Mme Royal qui, dans une réponse[2] à M. Devedjian, a vivement contredit la nécessité d’avancer des chiffres. « Depuis dimanche dernier, la droite, à court d’arguments, prétend que les nouveaux élus de gauche augmenteraient les impôts », a affirmé la Madone du Poitou, suggérant par là même que l’augmentation des impôts ne serait pas un argument. Que serait alors un « argument » pour Mme Royal dans le cadre d’élections municipales ? JusMurmurandi croit avoir la réponse, il s’agit du « vote sanction », c’est-à-dire de l’argument zéro consistant tout à la fois à masquer sa propre vacuité par une opposition démagogique, tout en rendant politicienne une élection qui n’a pour seule visée que la gestion locale. Parler de la fiscalité locale serait donc, dans ces conditions, un faux problème, un faux argument également, que l’on ressortirait quand on est justement à court d’argument ; il semble pourtant que le taux d’imposition ainsi que la répartition de la dépense publique constitue l’enjeu majeur des scrutins locaux. Que Mme Royal n’ait donc développé comme seul argument en faveur des listes de gauche, « l’amplification du vote sanction », tout en reprochant à la droite d’être « à court d’argument » lorsque celle-ci rappelle la gestion pour le moins douteuse des régions et municipalités socialistes, voilà qui ne manque pas de faire sourire JusMurmurandi.

Mais le sourire de JusMurmurandi tend vers la franche hilarité lorsque, tout en expliquant que la fiscalité n’était pas un argument, Mme Royal cherche à « démontrer » que les chiffres de M. Devedjian sont faux. Contester les chiffres annoncés par M. Devedjian paraît singulièrement délicat, car il existe depuis quelques années un organisme chargé de recenser les dépenses et recettes des collectivités territoriales, la DGCL, ce que Mme Royal semble ignorer.

Ainsi, Mme Royal jure-t-elle qu’elle n’a pas « augmenté les impôts en Poitou-Charentes depuis trois ans, malgré les transferts de charges de l’État mal financés. »[3] Face à cette déclaration, JusMurmurandi a couru voir le rapport de la DGCL et selon celui-ci, la région Poitou-Charentes appartient à la catégorie des « territoires » qui n’ont pas augmenté le taux d’imposition en 2007 car… il avait très fortement augmenté en 2006 ou en 2005. Ainsi, sur les 15 régions qui n’ont que modérément augmenté les impôts en 2007, « 12 d’entre elles ont procédé en 2006 ou en 2005 à une hausse des taux supérieure à 14%. Constituent ce groupe de 15 régions l’Aquitaine, la Bretagne, le Centre, la Corse, la Franche-Comté, l’Ile-de-France, Midi-Pyrénées, le Nord-Pas-de-Calais, la Haute- Normandie, les Pays-de-la-Loire, la Picardie, Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côted’Azur, la Guadeloupe et la Martinique. »[4] Une véritable cartographie des régions socialistes…

M. Devedjian pointe également l’époustouflante augmentation des « dépenses de fonctionnement » chez Mme Royal ; si, en effet, les « frais de personnel » ont augmenté de 49, 7 % sur la seule période 2005-2006 et les intérêts de la dette de 39 % (car la région s’endette à un point tel que Mme Royal a dû retirer à Jean-François Fountaine la responsabilité des finances, à la faveur d’une humiliation publique dont elle a le secret, en refusant « la parole à son premier vice-président »[5] inquiet de l’explosion de ladite dette), on note que les dépenses d’investissement demeurent extrêmement faibles sur la même période ; il est également à relever que sur l’année précédente, les dépenses de personnel avaient augmenté de 15, 3 % et les intérêts de la dette de 43, 8 %[6]. JusMurmurandi n’aura pas la cruauté de rappeler qu’en 2004 déjà, les frais de personnel avaient augmenté de 17, 9 % et les intérêts de la dette de 59 %. Soit une hausse cumulée de 79 % des dépenses de fonctionnement, comme le rappelait M. Devedjian, ce que ne put contester Mme Royal dans sa réponse, refusant d’aborder le problème.

Mme Royal s’indigne également qu’on puisse lui reprocher d’avoir baissé le financement de la formation professionnelle et des lycées ; « les dépenses destinées aux lycées en Poitou-Charentes ne sont pas en baisse mais ont augmenté de 19 % entre 2004 (117,4 millions d’euros) et 2008 (139,9 millions d’euros). »[7] affirme l’icône poitevine, évacuant stratégiquement la question chiffrée de la formation professionnelle ; et pour cause ! JusMurmurandi s’est précipité vers les chiffres de la DGCL et a pu constater que de 2005 à 2006, les dépenses pour la formation professionnelle[8] étaient en baisse de 26, 5 %, tandis que sur le site des « budgets participatifs des lycées »[9] (sic !), ne figurait – significativement – aucune donnée chiffrée de l’évolution des dépenses, malgré le caractère participatif de celles-ci. En revanche, toujours sur le site de la DGCL, JusMurmurandi a pu noter que le budget de l’enseignement supérieur était en baisse pour 2007 de 9, 7 %[10], tandis que, de 2004 à 2006, la région n’avait étrangement pas communiqué les données quant aux dépenses scolaires. L’opacité sur les chiffres, telle semble être l’élaboration participative des budgets citoyens de Mme Royal…

JusMurmurandi souhaite, pour réconcilier Mme Royal avec les chiffres, lui en rappeler un, un seul : 46, 94 %, le score de Mme Royal au second tour de la présidentielle qui ressemble à s’y méprendre à l’augmentation annuelle des dépenses de communication de sa région…



 

[1] Patrick Devedjian, Fiscalité, dites la vérité M. Hollande, in Le Figaro, 12 mars 2008

 

[2] Ségolène Royal, Cessez de dire des contre-vérités, M. Devedjian, in Le Figaro, 13 mars 2008

 

[3] Ségolène Royal, Cessez de dire des contre-vérités, M. Devedjian, in Le Figaro, 13 mars 2008

 

[4] http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/donneeschiffrees/fiscal/notes_fiscalite/fiscalite_reg_2007.pdf

 

[5] Le Monde, 26 février 2008

 

[6] http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/Publications/finances_r%E9gions_2005/14_fiches_r%E9gions.pdf

 

[7] Royal, art. cit.

 

[8] http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/Publications/finances_r%E9gions_2006/17_fiche_r%E9gions.pdf

 

[9] http://www.democratie-participative.fr/tous-les-lycees/index.php

 

[10] http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/donneeschiffrees/finances/bp2007/region/Publication%20globale%202.pdf

Star’Ac à l’Elysée

mars 12, 2008 on 10:07 | In Best of, France, Insolite | Commentaires fermés

La chute de popularité du Président Sarkozy doit beaucoup à son style personnel, dont il se dit qu’il « ne serait pas présidentiel » . Qu’il ne refléterait pas « la dignité de la fonction » Qu’il « désacraliserait » ladite fonction.JusMurmurandi voudrait rappeler que les grands acteurs, longtemps appelés « monstres sacrés », stars de l’audience avec le film du dimanche soir, ont été largement remplacés au prime time de TF1 par la télé-réalité.Qu’est-ce que le Loft, mère de toutes ces émissions en France, sinon une façon de de nous dire que « nous sommes tous intéressants », et pas seulement les acteurs.  A moins que nous ne soyons tous des acteurs qui s’ignorent . Que nos sentiments, nos histoires et nos conflits, nos remarques, notre façon de nous exprimer valent bien ceux, millimétrés, que les scénaristes et dialoguistes mettent dans la bouche des acteurs. Et voilà les monstres sacrés qui dégringolent de leur piédestal, leur statut désacralisé…Qu’est-ce que la Star’Ac, sinon une façon de nous dire que « nous sommes tous des chanteurs », et qu’il suffit de quelques leçons et d’une bonne promo pour devenir une Star ? Et voilà les Stars qui dégringolent, leur statut aussi désacralisé.Qu’est-ce que le rap, sinon une autre façon de désacraliser la chanson, en la remplaçant par le parler de la rue ?Que fait Nicolas Sarkozy quand il interpelle vertement un pêcheur au Guilvinec, ou répond tout aussi vertement son célèbre « casse-toi, pauvre con ! » à un goujat au salon de l’Agriculture, le tout sous l’oeil des caméras, sinon de la télé-réalité, directe, brutale, triviale, à notre image?Et comment s’étonner de voir le mannequin-devenu chanteuse Carla Bruni invtée par la production ?JusMurmurandi en tire une conclusion et une question. La conclusion est que sa popularité peut remonter aussi vite qu’elle est tombée, au rythme des primes hebdomadaires, si ce n‘est des directs quasi-quotidiens.La question est de savoir comment l’Elysée va mettre en scène l’élimination hebdomadaire, et comment la saison va durer 5 ans.

Marion Jones et la RATP

mars 8, 2008 on 11:31 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Quel rapport, direz-vous? Une simple comparaison.

Deux agents de la RATP sont condamnés pour avoir retiré, en cours d’exploitation, une pièce du circuit électrique de la ligne 6 du métro, provoquant son arrêt immédiat, que les trains soient en station ou non, risquant de provoquer une panique chez les usagers coincés. La raison de leur action: la grève sur les régimes spéciaux, et la volonté de créer plus encore de perturbations qu’en ne travaillant pas.

La sentence: un mois de prison avec sursis.

Marion Jones, championne olympique du sprint grâce au dopage, est condamnée pour avoir menti sous serment.

La sentence: six mois de prison ferme

Si on condamnait à 6 mois de prison ferme tous les menteurs sous serment en France, JusMurmurandi peut imaginer les problèmes que cela poserait:

Les prisons déborderaient de tous les nouveaux condamnés, en même temps que les instances politiques se videraient. La solution: transformer les conseils municipaux, généraux, régionaux, l’Assemblée Nationale, le Sénat, l’Elysée en prisons.

Des professions seraient ravagées, comme journalistes et syndicalistes. Qu’en serait-il des commerciaux qui promettent plus qu’ils ne peuvent tenir? Des consultants qui assurent de l’efficacité de leur solutions? Des prêtres qui ne peuvent prouver l’existence de Dieu?

Non, vraiment, il y a des jours où JusMurmurandi joue à se faire peur. Heureusement que les blogueurs ne sont pas sous serment. Et où le sabotage à la RATP n’est finalement, pas si mal que cela.

Emprunter sans douleur

mars 7, 2008 on 9:18 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermés

Un nouveau type de prêt fait fureur dans les pays friands de nouvelles technologies: le prêt par SMS.

On envoie un SMS à partir de son téléphone portable, et, 15 minutes plus tard, on a l’argent. En Suède par exemple, un montant pouvant aller jusqu’à la contrevaleur de 300€. C’est facile, c’est rapide, c’est indolore. Et, compte tenu du profil des utilisateurs de téléphones portables, c’est jeune.

C’est raide aussi, parce qu’il faut rembourser en 30 jours maximum, et que les taux d’intérêt et les frais sont très élevés, surtout si l’on a le moindre retard de remboursement.

D’où une forte augmentation des contentieux sur ces prêts, qui semblent être de véritables incitations au surendettement. Car multiplier de petits emprunts finit par faire de grosses dettes.

Cela pose la question, très actuelle dans notre société, de savoir jusqu’où il faut protéger les gens contre eux-mêmes, ou au contraire, si notre liberté va jusqu’à la liberté de faire des bêtises.

Mais une raison plus forte que ce débat pousse JusMurmurandi à souhaiter que ce type de prêt ne soit pas introduit en France. Quand on voit la facilité avec laquelle les pouvoirs publics ont emprunté, emprunté plus, et emprunté encore, et distribué et dépensé aujourd’hui ce qui sera, peut-être, un jour, remboursé par des générations plus laborieuses, JusMurmurandi connait d’avance celui qui serait le premier utilisateur de cet emprunt vraiment instantané et faussement indolore: l’Etat.

Oui, mais voilà, l’Etat français a-t-il un téléphone mobile?

Marianne refait la démocratie

mars 6, 2008 on 3:50 | In France, Insolite | 6 Comments

Rien ne paraît plus important à Jusmurmurandi que la démocratie ; ou plutôt, si, une chose paraît plus importante à Jusmurmurandi que la démocratie : faire savoir publiquement qu’il aime la démocratie. C’est pourquoi Jusmurmurandi n’apprécie rien tant que de laisser traîner un exemplaire de Marianne sur une table basse, négligemment froissé, pour indiquer qu’il a lu le tout aussi républicain que démocrate magazine et, les jours où l’indignation se trouve être de mise, il le froisse davantage pour suggérer qu’il s’est agacé des révélations et analyses fracassantes qu’il y a lues.

 

Cette semaine, Jusmurmurandi s’est senti serein, très serein, presque autant que Dominique de Villepin. Le peuple qui, par une impardonnable faute de goût, avait élu Sarkozy, commençait à le regretter. Le déni de démocratie que constitua l’élection de 2007 – déni puisque le candidat élu n’était pas celui défendu par les journalistes démocrates de Marianne – ni même de Libération – était en train de se résorber, grâce aux vertueuses et démocrates résolutions de Marianne ; contre ce procédé absurde voulant que la voix d’un électeur de Sarkozy pèse autant que celle de Jean-François Kahn alors que le bon goût démocratique voudrait que celle de celui-ci comptât au centuple, Marianne rassura tous les vrais démocrates en commandant un sondage CSA consistant à « refaire la présidentielle » et où il appert que Royal l’emporterait à 51 % au second tour contre Sarkozy. Jusmurmurandi se réjouit que, sous couvert de « refaire l’élection », Marianne cherche bien plutôt à se faire la démocratie…

 

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Jusmurmurandi admire également le procédé retenu, suggérant que l’élection de mai 2007 fut un « accident », le produit d’un « dérèglement des consciences » comme aime à le répéter Badiou, et que ce vote réel du peuple fut bien peu de choses à côté de ce sondage donnant « Sarkozy perdant », seul résultat que tout vrai démocrate se doit de tolérer, car l’homme démocratique est précisément tolérant, (Jusmurmurandi ne serait toutefois pas étonné que, dans une ou deux semaines, Marianne croie bon de titrer sa Une sur la dictature des sondages…), CQFD.

                                                           

Sur un nuage – démocratique – donc, Jusmurmurandi, toujours plus soucieux de bien et de démocratie, décida ensuite de consulter Gérard Miller, qui s’était fendu d’une longue analyse dans un hebdomadaire honteusement sarkozyste. Après que le brillant psychanalyste pour émissions de service public en grève eut assuré que le « casse-toi pauvre con » s’adressait en réalité « contre nous tous », le chroniqueur de Ruquier poursuivit en ces termes : « La question se pose donc sérieusement : Sarkozy ne devrait-il pas démissionner ? Non pas pour se retirer comme Lionel Jospin sur l’Aventin, mais au contraire pour se faire réélire. »[1] Jusmurmurandi rend ici hommage à ce grand démocrate qu’est Gérard Miller et qui, à l’instar de ses compagnons tout aussi démocrates que lui, n’a toujours pas considéré comme légitime l’élection du Président de la République, résultat d’une indéniable faute esthétique du peuple ; non légitime, puisque résultant d’une masse électorale imbécile et bernée par le populisme. Dans ces conditions, il serait bon que l’élection se refasse, afin que les élites de Marianne et de Ruquier éclairent davantage l’infortuné corps électoral.

 

Hélas, Jusmurmurandi s’inquiète : alors qu’il est chaque jour plus manifeste que l’élection du Président ne fut pas démocratique puisque contraire aux souhaits de Marianne, du service public, et de Libération, il est à craindre que ce président vulgaire, beauf et si semblable au peuple, s’accroche au pouvoir et refuse d’abandonner son mandat, invoquant, par un évident populisme, la force du suffrage universel lui ayant conféré la présidence et une majorité parlementaire. Jusmurmurandi y verra là l’indéniable – et définitive – preuve de la « dérive monarchique » de cet homme dangereux.



[1] Le Point, jeudi 28 février 2008, N° 1850, p. 39

Chapeau, l’artiste !!

mars 5, 2008 on 8:36 | In Insolite, International | Commentaires fermés

Il est des héros « ordinaires » qui, en faisant leur « travail, » accomplissent des miracles.

En voici deux, pilote et co-pilote chez Lufthansa, qui ont évité une catastrophe alors que le vent de travers soufflait au point de faire voler leur Airbus A320 en crabe au dessus de la piste de Hambourg le 3 mars dernier.

Si Eole n’était à ce point déchainé, on pourrait dire que cela nous a coupé le souffle….

http://www.youtube.com/watch?v=z42fchrzhHY

Françoise Royal, Ségolène de Panafieu ?

février 29, 2008 on 8:01 | In C'est ça, Paris?, Elections municipales 2008, France, Insolite | Commentaires fermés

JusMurmurandi a l’habitude de faire des comparaisons échevelées, et par conséquent ne résiste pas au plaisir de comparer la destinée de deux femmes politiques qui ambitionnent, dans leurs domaines respectifs, la plus haute fonction.

A Ségolène, la Présidence de la République, à Françoise la Mairie de Paris.

Chacune au moment de sa candidature a un mentor à l’historique discuta ble.

Mitterrand au passé scabreux, aux relations douteuses lui a ainsi confié ses premières missions gouvernementales.

Chirac, au bilan politique affligeant au crépuscule de sa carrière, aux alliés abandonnés le long du chemin dès lors qu’il n’en avait plus besoin, l’a prise auprès de lui lors de son long passage à la Mairie de Paris de 1976 à 1995.

Ségolène choisie par les membres du Parti Socialiste face aux éléphants que sont Fabius et Strauss Kahn.

Françoise, sélectionnée bien avant l’heure par les adhérents parisiens de l’UMP, envers et contre les caciques parisiens que sont Bernard Debré et Claude Goasguen.

Ségolène, déchirée entre la nécessité de faire de nouvelles propositions avec de nouveaux moyens (les débats participatifs) mais prisonnière de l’aile gauche du PS, ne sachant pas, par exemple, comment contourner l’obstacle des 35 heures dont on ne saura jamais, dans la bouche d’un membre du PS pourquoi ce fut une bonne décision.

Françoise, obligée de présenter du neuf face à un candidat qui maitrise si bien sa communication même si son bilan est constellé de vide entre les copies et les échecs, mais simultanément entachée par le fait qu’elle a fait partie de l’équipe Chirac Tibéri, aux mœurs politiques même pas douteuses.

Bref, si au début de cet article les similitudes semblaient peut être moins évidentes, elles semblent beaucoup moins contestables à ce stade de la réflexion.

D’autant plus qu’elles se connaissent et Ségolène a montré lors d’une rencontre fortuite à Jérusalem, toute l’ »affection » qu’elle porte à Françoise.

http://www.dailymotion.com/visited/search/royal%20panafieu/video/xr0xr_fr2-4dec-jt-20h 

 

Bref, leurs points communs sont loin d’être inexistants; à ceci près que, pour l’instant, Ségolène a échoué dans la réalité, Françoise n’ayant échoué, pour l’instant, que dans les sondages.

Cette dernière saura t elle au cours des derniers jours qui lui restent casser la machine communicante du maire en exercice pour rappeler :

juste poursuivi ce qui avait déjà été voté par la mandature précédente pour le tramway,

qu’il a, Dieu merci pour les Parisiens, échoué face à Londres pour les JO 2012,

non pas innové mais uniquement copié Lyon pour Vélib’,

massivement dépensé la cagnotte des droits de mutation en hausse vertigineuse pour embouteiller Paris, au lieu d’en consacrer ne serait ce qu’une petite part, comme il s’y était engagé, à l’immobilier des personnes
modestes ?

refusé le débat avant le premier tour, envoyant avec suffisance une adjointe pour rencontrer les têtes de liste des partis adverses ?

Alea non etiam jacta est.

Hormones de croissance, Jeux Olympiques et poulets furieux

février 29, 2008 on 2:45 | In Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

La notion de croissance chinoise vient de prendre un tour nouveau. Le monde sait déjà que tout n’est pas rose au pays où « l’Orient est rouge » (chant révolutionnaire chinois). Travail des enfants, des prisonniers, innombrables morts dans des accidents du travail, notamment miniers, pollution aggravée sont autant de revers d’un système qui fait tout pour doper la croissance.

Mais, quand une délégation du comité olympique américain est tombée sur un blanc de poulet de 35 cm de long (assez, d’après eux pour une famille de 8 personnes), ils ont commencé à avoir un doute. Un examen a révélé que ce poulet avait été littéralement gorgé de stéroïdes. « Si nous avions nourri nos athlètes avec ce genre de viande de poulet, ils auraient tous été bien au-dessus des seuils de dopage » indiqua le comité.

A la suite de cette découverte et d’autres, ledit comité olympique américain a décidé d’importer la totalité des aliments destinés à ses athlètes pour les Jeux de Beijing en août. On imagine à la fois la lourdeur et le coût d’une telle logistique, et la fureur des chinois qui se sentent offensés. Sans parler du coût écologique d’une telle opération. A quand le bilan carbone des Jeux Olympiques ??

Il n’en reste pas moins que, si le fait de manger quelques fois de ce poulet aux hormones suffit à faire d’un athlète sain un « sportif » dopé, quel doit être l’état de la population qui en mange tous les jours? Et d’où vient l’alimentation des athlètes chinois pour qu’ils restent « propres »?

Le propre, justement, des stéroïdes anabolisants comme ceux contenus dans le poulet géant est de faire croître la masse musculaire. On en comprend bien l’intérêt économique pour un producteur qui veut vendre au kilo un maximum de production dans un minimum de temps. Mais ils entraînent des effets secondaires dramatiques: outre les aspects « mineurs » (maux de tête, saignement de nez, acné), ils favorisent le développement des seins, l’atrophie des testicules, pouvant mener jusqu’à l’impuissance, l’augmentation de la tension artérielle, le développement de l’agressivité et des explosions de colère, des sautes d’humeur fréquentes et sérieuses, et la paranoïa, parfois violente.

Quant JusMurmurandi regarde certains aspects de la politique chinoise de croissance, mais aussi de la politique étrangère de ce grand pays, on peut se demander s’il n’y a pas de rapport avec ce régime alimentaire. Un peu comme si tout le pays était devenu un poulet géant aux hormones.

Christofias, enfant de Fidel ?

février 26, 2008 on 11:53 | In Economie, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

A Cuba, Fidel Castro a passé la main. Oh, elle n’a pas passé bien loin, puisque le nouveau « lider » sera son frère Raul, 76 ans. Nul n’attend donc de grands changements dans l’île.

A l’heure du crépuscule du vieux chef communiste, l’Histoire propose un curieux effet de miroir. Alors que le communisme a virtuellement disparu de la carte mondiale, mis à part Cuba justement, la Corée du Nord, elle-même en voie de normalisation, la Chine et le Vietnam totalement ouverts à l’économie de marché, un nouveau pays s’est donné par élection un chef communiste.

Et ce pays, comme Cuba, est une île, c’est Chypre. Comme Cuba, un de ses principaux atouts est le tourisme.

Mais l’Histoire ne manque pas d’humour. Avant Castro, Cuba était le terrain de jeux de la Mafia, avec casinos et prostitution. La prostitution de la population pauvre y est toujours d’actualité, mais les mafieux ont été remplacés par les narcotraficants colombiens et boliviens aux convictions communistes très relatives.

A Chypre, une ressource fondamentale est le secteur financier. L’île est le terrain de jeux des grandes fortunes issues de l’Europe de l’Est et de l’ex-Union Soviétique en particulier, qui y trouvent des banques peu regardantes sur la notion de blanchiment. Des grandes fortunes aux convictions communistes elles aussi très relatives.

JusMurmurandi observera avec intérêt comment le nouveau Président, Demetris Christofias, harmonisera communisme et capitalisme financier sauvage.

Et si finalement, c’était cela, être un enfant de Fidel Castro?

Fidel, avant...
Fidel, « avant »
Fidel, après...
Fidel, « après »

Alors, Cristofias?

La Cour des Mécomptes (Vol 2)

février 26, 2008 on 12:28 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

JusMurmurandi ne sait s’il doit se délecter ou se lamenter de la lecture du rapport remis par le médiateur de la république, Jean-Paul Delevoye, tant il comporte de perles, ou d’histoires épouvantables, selon votre inclination

Rapport du médiateur

2 exemples parmi beaucoup. L’une, ce juge qui refuse une procédure au motif qu’elle suppose une déclaration verbale d’un mineur, et que celui-ci est autiste…
L’autre, ces personnes qui font don de leur corps à la science, et à qui le bénéficiaire, hôpital ou autre, alors qu’il devrait prendre en charges tous les frais et offrir le choix entre crémation et inhumation, facture des frais de dossier puis effectue une crémation d’office, parfois elle aussi facturée. Cela rappelle les condamnés à mort chinois dont la famille doit payer la balle qui les exécute.

JusMurmurandi ne peut que se réjouir qu’un médiateur existe pour régler de tels cas, mais se désole qu’il faille en arriver là. Si le médiateur avait la bonne idée de faire payer ses services à l’administration quand celle-ci est en tort, cela pourrait peut-être faire évoluer les choses…

François 1er, roi de Navarre

février 24, 2008 on 4:25 | In Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Cette semaine a vu se dérouler un évènement d’une insondable gravité, la déclaration d’indépendance du Kosovo, jusque là province serbe. Lequel Kosovo a immédiatement été reconnu par les Etats-Unis et l’Union Eurpéenne, excusez du peu.

En apparence, quoi de plus classique que l’expression démocratique de la majorité d’origine albanaise, qui ne veut plus de la tutelle serbe, avec qui elle ne partage ni langue ni religion, et que la guerre civile a rendu sanglante?

Mais si l’on étend ce principe en apparence si positif, les conséquences seront monstrueuses. Par exemple, il y a la République serbe de Bosnie, qui, comme son nom ne l’indique pas, est un sous-ensemble non indépendant de la Fédération de Bosnie-Herzégovine. La majorité serbe de sa population rêve d’indépendance. Comment la leur refuser au nom des mêmes principes qui ont été appliqués pour démembrer la Serbie de sa province kosovare?

A partir de là, toute sécession de toute entité géographique devra être reconnue comme légitime dès lors qu’elle sera adossée à un vote rérérendaire et à une « identité » (un peuple? une religion? une langue? une histoire? plusieurs de ces facteurs?). Ainsi la province moldave de Transnistrie, à tendance pro-russe. Ainsi la province arménienne du Nagorny-Karabakh, ou les provinces géorgiennes d’Abkhazie ou d’Ossétie du Sud, elles aussi pro-russes.

Ensuite la partition de l’Ukraine, entre l’Est pro-russe et l’Ouest pro-européen. Bien sûr cela légitime aussi la partition de Chypre entre la fraction majoritaire d’orgine grecque et la fraction à inclination pro-turque, qui, soit dit en passant, est un territoire de l’UE sous occupation militaire externe.

Puis il va falloir accepter le démembrement des pays baltes, où vivent des minorités russophones maltraitées par des Etats désireux de gommer toute trace d’une russification forcée et douloureuse. La Roumanie ne coupera pas à l’indépendance d’une Transylvanie d’origine hongroise, sur fond de querelle linguistique.

La France elle-même devra constater que beaucoup d’alsaciens se trouvent plus de points communs avec l’autre côté, allemand, du Rhin qu’avec Marseille.

Bien que pays basque espagnol, Corse, Nouvelle Calédonie et Québec aient rejeté par référendum des mouvements d’indépendance, il se trouvera bien dans ces territoires des poches à majorité indépendantiste, qui deviendront autant d’Etats.

Et la Belgique cessera d’exister. Sans parler de la Suisse.

Et à l’intérieur de chacun de ces nouveaux Etats, chaque poche identitaire, si petite soit-elle, pourra revendiquer son indépendance au nom de ces beaux principes et du précédent kossovar. Une province, puis une ville, un village, une rue même pourront revendiquer leur différence comme droit à l’indépendance.

Jean Lassalle pourra être Président de la République de la Vallée d’Aspe. Georges Frèche verra enfin réalisé son rêve de Septimanie, nom grandiloquent qu’il avait voulu donner à la région Languedoc-Roussillon. François Bayrou pourra ressuciter le royaume de Navarre d’Henri IV. Prendra-t-il le nom de François 1er? Bertrand Delanoë se verrait certainement bien chef d’un Etat Parisien. Sera-ce une théocratie comme le Vatican, avec BD en pape, ou une principauté comme Andorre ou le Liechtenstein, dont il serait prince, ou seulement un grand-duché comme le Luxembourg, dont il serait Grand-Duc?

De toute façon, il se trouvera toujours des régions riches pour vouloir se détacher des régions pauvres, comme veulent le faire les flamands belges, dont certains ont assez de payer pour les wallons. C’est aussi ce que veut Umberto Bossi, qui veut détacher l’Italie du nord des régions plus pauvres du sud. Cela permettrait aussi à Bertrand Delanoë de ne plus dépendre des autres (Etat, région, communes limitrophes) pour sa chère ville de Paris, ce qui lui vaut aujourd’hui les déboires que l’on sait pour ses chers Vélib’.

Ce qui serait intéressant si ce n’était aussi tragique, c’est que, plus les pauvres veulent rejoindre les riches (cf l’article précédent, Requiem pour la Loi), plus les riches veulent larguer les pauvres. Donc les pauvres s’accrochent par tous les moyens, et les riches les décrochent de même…
Et si c’était cela, le mouvement perpétuel?

Les statistiques et la mini-jupe – 2

février 24, 2008 on 5:34 | In Best of, Economie, France, Insolite | Commentaires fermés

Selon un rapport publié hier, l’interdiction de fumer dans les restaurants, boîtes de nuit et autres lieux publics produirait un effet positif immédiat.

D’après les statistiques relevées par l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS), la baisse d’admission de patients en urgence pour des infarctus du myocarde serait de 15% depuis le premier janvier.

Ce qui pourrait signifier pour l’ensemble de l’année 2008 si l’on pousse le crayon jusqu’au mois de décembre prochain à partir de ces premiers chiffres, 10.000 infarctus en moins. Mais il faut aussi tenir compte d’une météo plus clémente pour expliquer ce résultat remarquable. Et donc ne pas se précipiter pour attribuer tous les mérites de cette amélioration de la santé de nos concitoyens à la seule interdiction de fumer dans les cafés, restaurants etc.

Un fait reste cependant établi, l’air que nous respirons dans ces lieux où il est désormais illégal de s’adonner aux plaisirs du tabac est nettement plus pur. Selon l’office de prévention du tabagisme, il n’y a plus que 13% des lieux où l’on dépasse le seuil d’alerte à la pollution des villes, alors qu’ils étaient plus de 50% avant.

Et parmi ces endroits où la pollution est anormalement élevée parce que fumer y est toujours autorisé, il y a les prisons, ce que JusMurmurandi avait dénoncé avec vigueur (http://www.jusmurmurandi.com/?p=67).

Par exemple dans le quartier VIP de la prison de la Santé. Où se trouve Jérôme Kerviel qui selon nos informations fumerait cigarette sur cigarette.

Au vu de ces statistiques, autoriser les prisonniers à fumer, n’est ce pas une façon déguisée de les laisser se tuer ?

Kerviel en passe de devenir un générique ?

février 23, 2008 on 4:08 | In Best of, Europe, Insolite, International | 4 Comments

La semaine dernière, JusMurmurandi avait proposé de de changer l’unité de compte monétaire afin que l’Euro soit remplacé par une nouvelle devise, le Kerviel (http://www.jusmurmurandi.com/?p=873).

Après y avoir renoncé au profit du Becquerel, JusMurmurandi voit aujourd’hui une nouvelle opportunité afin que Kerviel serve de nom de référence pour la postérité.

Pas parce qu’il est en rapport avec la Société Générale. Pas pour des pertes abyssales en bourse; au passage, elles servent de magnifique feuille de vigne pour masquer les pertes liées au subprimes, qui ont grimpé de la première estimation de 250 millions d’Euro en fin d’année dernière au chiffre fort respectable de 2,6 milliards d’Euro dans l’indifférence la plus absolue. Pour avoir autant « poussé » en quelque mois, on peut se demander le type d’engrais qui a été utilisé, JusMurmurandi en voudrait pour son jardin.

Parce qu’il y a eu fraude.

Et si la presse française ne semble pas préoccupée d’en parler aujourd’hui, toute émoustillée qu’elle est, par exemple, par l’audition de Cecilia Ciganer dans le cadre de l’enquête de l’éventuel sms présidentiel, il semble qu’il y ait encore un beau Kerviel qui ait été mis à jour, à Bruxelles.

Il y aurait un document circulant actuellement qui mettrait en lumière des abus caractérisés quant à la rémunération et les frais des parlementaires au travers de l’étude de 167 règlements effectués entre 2004 et 2007.

Si les montants sont pour l’instant modestes, la caisse servant à rémunérer les assistants ne représentant « que » une somme totale de 140 millions d’Euro, il semblerait que les méthodes utilisées par certains soient fort indélicates.

Les parlementaires, par exemple, reçoivent 15.000 Euro mensuels pour engager des assistants; si certains en ont trois ou quatre, d’autres se contenteraient de n’en avoir qu’un ou une, la différence allant dans leur poche.

Chris Davies, représentant les Démocrates libéraux au Parlement européen, s’est ainsi déclaré stupéfait des abus relatés dans le document.

Cela illustre tout le problème du remboursement des frais soit au réel, soit avec une allocation fixe quelle que soient les dépenses.

Et par conséquent de l’éthique des personnes qui sont appelées à ces responsabilités et ayant donc droit à ces aides financières.

Le Général de Gaulle, dont on inaugurait aujourd’hui l’Historial, s’était rendu célèbre pour la séparation exemplaire entre sa poche personnelle et les derniers de l’État. C’est ainsi qu’il avait fait installer un compteur électrique dans les appartements privés de l’Elysée afin que la facture lui soit prélevée de son indemnité de fonction.

« Servir et non se servir » disait-il. Une phrase qui gagnerait à être citée plus souvent, en France comme ailleurs.

Sans regret

février 19, 2008 on 10:31 | In Insolite, International | Commentaires fermés

Le Lider Maximo, Fidel Castro, a annoncé aujourd’hui qu’après environ deux ans en retrait de la vie politique de son pays, Cuba, il ne briguerait plus un nouveau mandat de Président.

Arrivé au pouvoir en 1959, c’est un dirigeant historique qui se retire.

S’il était célèbre pour avoir tenu tête au gouvernements américains qui se sont succédés, en particulier en tant que pilier de l’URSS dans les années 60 avec la célèbre affaire des missiles dirigés vers les Etats Unis, il était tout aussi reconnu pour être un despote sanguinaire qui n’hésitait pas à anéantir son opposition par tous les moyens possibles et imaginables.

Y compris en allant jusqu’à ouvrir les portes de ses prisons pour permettre, officiellement, à ses opposants politiques de quitter le pays, mais en fait libérant tant les prisonniers politiques que ceux de droit commun qui sont allés commettre leurs méfaits en Floride pour sa plus grande satisfaction.

Il laisse derrière lui une dictature dont l’économie est exsangue, après 49 ans de restrictions dues à un régime politique d’autant plus recroquevillé sur lui-même que son allié historique, une autre dictature, a tourné le dos à cette forme de gouvernement avec la chute du mur de Berlin.

Ou presque.

Parce que le Président russe lui aussi s’apprête à quitter les fonctions suprêmes.

Vladimir Poutine va également abandonner le poste de Président.

Mais en ce qui le concerne lui, c’est pour mieux diriger le pays en tant que Premier Ministre…

Les statistiques et la mini-jupe

février 12, 2008 on 2:37 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermés

Le Gouvernement de sa gracieuse Majesté britannique a pris l’engagement de traiter les patients arrivant à l’hôpital dans un délai n’excédant pas quatre heures.

Alors pour que les résultats correspondent aux engagements, une pratique semble s’être développée outre-Manche.

Au lieu d’effectuer l’admission des patients immédiatement à leur arrivée en ambulance, on les y laisse. Et c’est seulement lorsque les services hospitaliers sont en mesure de traiter les patients qu’on on les y admet effectivement. Entre temps, les ambulances patientent dans la cour de l’hôpital, tandis que les malades, eux, s’impatientent.

On recenserait quelque 44.000 cas de « retards » à l’admission supérieurs à une heure après l’arrivée du véhicule sur l’ensemble du territoire, tandis que la ville de Londres représenterait environ 14.700 cas à elle seule, sur les quinze derniers mois.

On retrouve dans ces salles de traitement roulantes des personnes avec des membres fracturés ou encore avec des difficultés respiratoires aggravées.

Sans parler du fait que ces personnes ne peuvent pas recevoir le même traitement dans une ambulance qu’à l’hôpital proprement dit, les ambulances sont immobilisées et ne peuvent accomplir la mission qui leur est dédiée.

La réponse du NHS (National Health Service – service de santé publique) est de dire qu’il faut replacer ces statistiques dans le contexte de 4,3 millions de patients qui ont été pris en charge par des ambulances.

Quel rapport avec la mini-jupe direz vous ?

Simplement que ce cas illustre parfaitement que les statistiques ont un point en commun avec cette dernière: elles donnent des idées, mais elles cachent l’essentiel…

Des salles d’urgence -euh des ambulances au Royaume Uni

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